J’allais vous parler de ces plaisirs démodés…

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J’allais vous parler de notre soirée hier. De ce film qu’on ne verra probablement jamais, parce qu’arrivés en avance, nous avons décidé d’aller boire un verre sur les quais et qu’un mojito en appelant un autre…

J’allais vous décrire ces quais de Seine un soir de fête nationale. Ces rayons dorés du soleil sur les façades de Bercy. J’allais vous parler aussi de ces danseurs, qui par dizaines, centaines, viennent onduler au rythme de la salsa, de la valse ou du tango. J’allais vous dire ces joues contre joues, dansons, ton coeur contre mon coeur, malgré les rythmes fous. J’allais vous fredonner ces plaisirs démodés.

J’allais vous confier mon sentiment alors que nous déambulions main dans la main, admirant ces corps enlacés: la paix ce soir là semblait revenue. Il y avait ce rasta qui dansait la valse avec une dame aux cheveux blancs, ces deux hommes éperdument serrés dans un tango d’une sensualité brûlante. Il y avait un vieux monsieur qui n’en revenait pas de faire se cambrer cette fille perchée sur des talons aiguilles. Les airs se mélangeaient comme les corps et Notre Dame, dans un halo pourpre semblait à nouveau veiller sur nous.

J’allais vous dire tout cela, hier soir, quand soudain, ce camion, Nice, des enfants et des corps qui volent.

Alors je ne sais plus. Je ne sais plus si j’ai rêvé hier, je ne sais plus s’il faut croire en ces danses légères, si elles ont encore le pouvoir de nous sauver. Mais je me dis que ce matin, je veux vous la montrer cette douceur, parce qu’elle existe aussi, parce qu’elle est peut-être notre seul rempart, fragile et mouvant. Parce qu’il faut bien croire en quelque chose et que je ne veux pas que l’état d’urgence devienne notre seule religion.

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Toutes mes pensées aux Niçois et Niçoises, j’espère que ceux et celles qui me lisent vont bien.

134 comments sur “J’allais vous parler de ces plaisirs démodés…”

  1. Lilou a dit…

    Merci Caroline pour ce billet. Tu as raison de nous montrer la douceur, on a besoin de ça. Ton billet m’a beaucoup émue, IL FAUT CROIRE EN CES DANSES LEGERES.
    J’ai de la chance, c’est mon anniversaire aujourd’hui, je vais recevoir des grosses doses d’amour dans ma face sans doute, et ça va me permettre de penser que tout n’est pas foutu, qu’il faut continuer d’avancer. J’aimerais que personne ne sois mort un 14 juillet, j’aimerais que tout le monde soit né un 15 juillet, parce qu’on a tous besoin de douceur aujourd’hui.
    Courage et merci.

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  2. audrey a dit…

    merci pour ce billet……ce matin je pleure devant mon ordinateur , devant les actualités…….mais vous avez raison il faut croire croire en un meilleur avenir, croire que demain sera mieux …..
    c’est la deuxième fois que je poste un commentaire sur votre site la première fois c’était en janvier 2015……il faut que tout
    cela s’arrête

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  3. Katell a dit…

    Merci pour ces mots qui mettent un peu de baume sur nos blessures… Les larmes ne sont pas loin?

    On pense à tous ceux qui étaient à Nice et qui ont été fortement éprouvés cette nuit.

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  4. Rondelette a dit…

    Merci, Caro <3 Tes images et tes mots sont magnifiques… Exactement ce dont on a besoin aujourd'hui… Sur mon FB cette nuit, j'ai mis la chanson "Douce France" – juste pour la douceur, justement… Love

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  5. Karine G-s a dit…

    Il y a 20 ans j’allais de danser tous les jeudis soirs sur les quais de Seine, au pied de l’Institut du Monde Arabe et c’était exactement comme ce que tu décris d’hier soir. Une guinguette improvisée au bord de l’eau et les gens et générations qui se mélangent et partagent, unis par la musique et l’ambiance festive des douces soirées d’été parisiennes. C’est encore comme ca aujourd’hui vu ce que tu décris si bien.
    Et ça le sera encore demain malgré l’horreur de cette nuit car aucune barbarie ne tuera cette humanité et cette capacité à fraterniser dans la fête et la danse.
    Il faut continuer de vouloir voir l’espoir et le bonheur dans les petites choses du quotidien dès qu’ils pointent timidement le bout de leur nez.

    Pour moi ce matin, c’est mon Numero4 (2 ans 1/2) qui descend l’escalier sa petite main dans celle de ma grand-mère (92 ans).
    Je ne sais pas qui aide l’autre à ne pas rater de marche mais je les entends se dire « attention ! » mutuellement.
    Un peu de <3 en cette journée tragique…

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    • Marie Bambelle a dit…

      J’adore cette image aussi petit et vieille, tous les deux maladroits <3.
      Ici sur mon île où je vis sans télé ni radio, les actualités arrivent bien étouffées. Cela n'a pas empêché que ma première pensée du matin ait été "c'est encore arrivé" et que la première chose que je fasse soit de pleurer en pensant non pas à ceux qui sont partis, mais à ceux qui restent : les familles dévastées, les blessés, les témoins de l'horreur…
      Merci Caro de nous offrir tes mots, tes vidéos et tous les sourires que tu nous offres tous les jours depuis 10 ans. Tu es en train d'en accumuler des points de karma tu sais, à donner du plaisir à autant de gens chaque jour. Merci de faire de cette planète un endroit plus joli.

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      • Karine G-s a dit…

        C’est vrai que les entendre et les voir m’a fait du bien et m’a vraiment apaisée. Faut dire que j’ai vécu un énorme stress un 14 juillet il y a quelques années, la foule qui attend le feu d’artifice, la soirée qui dégénère, des bandes qui mettent le feu, les gens (dont nous) qui fuient, le truc bien traumatisant… et évidemment tout est remonté jeudi dernier quand j’ai appris pour Nice bien sûr.

        Au fait, Marie, je découvre ton blog et j’adore 🙂 En plus, nos métiers sont relativement pas si éloignés que ça et nous sommes toutes les deux dans un musée. Bon courage pour la suite sur ton île.

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  6. Nathalie a dit…

    Merci. Merci Caroline.
    Pour moi parisienne vivant loin de ma ville et de mon pays, tes mots et tes photos sont comme un beaume de douceur dans ce monde rempli de folie. Pour la premiere fois depuis ce matin ou j’ai appris ce qu’il s’etait passe a Nice cette nuit, j’ai senti la colere partir et des larmes apaisantes couler pendant que je lisais ton post de ce jour. Merci encore.

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  7. Nathaly a dit…

    …… J’étais à deux pas hier soir….. En vacances, comme tellement de monde …..
    Nous avons su juste après le feu d’artifices, tout a fermé très vite avec ordre de rentrer vite chez soi…..
    Glacée d’horreur. ….terriblement mal….
    Faites que tout cela cesse …..
    Merci Caro <3

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  8. Phédia a dit…

    Les mots me manquent ce matin, pourtant le ciel est bleu à Nice et l’air léger. Mais mon coeur est infiniment triste… Merci pour la douceur de ton billet. Ne pas cesser de rêver, rester léger et vivre intensément l’instant présent.

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  9. Daphné a dit…

    Hier, comme promis à nos petits provinciaux, on a embarqué un pique-nique de roi pour attendre au pied de la tour Eiffel le feu d’artifice. Magnifique. Le groupe F a réussi le prodige d’en faire moment doux et poétique, une larme a roulé sur ma joue devant ce ciel rouille sur le refrain de « life on mars » de Bowie.

    N’empêche, des hommes armés quadrillaient derrière nous et je n’ai pu m’empêcher de nous installer près de la sortie.

    Et puis, l’horreur, la barbarie qui tiennent éveillés une bonne partie de la nuit. Tant de peine pour tous les niçois, cette ville où j’ai vécu, vu le feu d’artifice tant de fois. Je vous embrasse tous.

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  10. Blonde paresseuse a dit…

    Ma journée et ma soirée ont ressemblé un peu à la tienne : de la musique aux Francofolies, de la danse sensuelle sur scène avec Aurélie et Sylvie de Brigitte, magistrales. Un feu d’artifice de ouf.
    Et l’horreur glacée en rentrant.
    Je pense à ceux qui sont dans là-bas. Et ce matin, j’ai mal. Encore.

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  11. Sandrine a dit…

    Niçoise, aujourd’hui mon cœur pleure. Comme pour Charlie, Paris, Istanbul, Bruxelles, Orlando … Il pleure un peu plus fort parce que c’est arrivée dans ma ville, celle ou j’ai grandit, celle où vivent une partie de mes plus vieux amis et mes parents, celle où je me ressource pendant mes vacances moi qui vis maintenant en Alsace .
    Pleurons ensemble puis rions, dansons, sortons et VIVONS !
    Merci Caroline pour ce billet … Et merci pour les autres jours où vous me faites tant rire

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  12. Corinne (Couleur Café) a dit…

    Cette joie, cette sérénité, cette paix, cette douceur, sont notre seul rempart et la bonne réponse à donner à ces bandes de barbares et d’ignares. Etre debout, çà ils n’aiment pas ! Ils n’aiment pas qu’on soit en short, qu’on soit heureux, qu’on se saoule la gueule, ils n’aiment pas qu’on rigole, qu’on s’aime … Alors, continuons à faire tout çà pour leur dire que non on n’est pas à terre !!!

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  13. Cristina From Belgique a dit…

    Il n’y a pas de mots!! Mes pensées sont avec vous… Dans une semaine c’est notre fête national et j’avais d’en l’idée d’emmenée mes filles (6,5 et 4,5) à la capitale pour aller voir le défilé et le feu d’artifice. L’Homme m’a dit ce matin : « on n’y va pas. On en va pas prendre le risque. » Je suis en colère et triste. Parce qu’on doit penser au risque que comporte une excursion à Bruxelles. On ne devrait pas à avoir à penser à ça!!
    Le 22 mars 2016, j’étais à Bruxelles où je travaille. On était calfeutrer dans nos bureaux et je n’avais qu’une envie, rentrer chez moi en province et serrer fort mes filles et mon homme contre mon coeur. Le lendemain il a fallu retourner travailler et pour la première fois, j’ai eu peur d’aller bosser et de ne pas revenir auprès de miens.
    Merci Caroline pour ces jolis mots et ces jolies photos <3

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  14. luna a dit…

    Merci pour ce billet, malgré toute l’horreur qui a encore frappé.
    Je ne sais plus non plus quoi faire ni penser.
    Je tremble pour nous, nos vies, nos valeurs.
    Et une pensée enfin je ne sais pas une pensée, quelle dérision, pour toutes les familles une fois encore dévastées hier.

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  15. Agatha a dit…

    Ils auront toujours un tour d’avance sur nous dans l’imagination des horreurs à perpétrer .

    Je suis allée me coucher hier soir après le concert classique à Paris sur France 2 . Comment aurais-je pu imaginer ce qui était en train de se passer sur Nice ?

    Oui je suis triste , oui je suis en colère ,mais je veux rester sur ces musiques entendues hier soir , sur la douceur qui régnait à ce moment là sur Paris et quasi partout en France .

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  16. Biquette a dit…

    Tristesse infinie, colère, besoin de douceur, envie de mordre… tout se mélange en moi en ce lendemain de tragédie…

    Hier soir, comme beaucoup de français, j’assistais à un feu d’artifice, le ciel était clair, c’était si chouette d’e partager ces moments avec mes petits-enfants et des amis. Et pendant ce temps là, à Nice l’horreur…

    Alors? Avoir peur de tout? Etre en permanence sur nos gardes? Frémir au moindre bruit anormal? Se méfier de « l’autre »?Se replier sur soi? Fuir? Mais où est on à l’abri de l’inconcevable?
    Tu as raison Caro: il faut croire à quelque chose, il faut être solidaire, avancer coûte que coûte, rester humains…

    Toutes mes pensées vont aux victimes et à leurs familles.

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  17. Tan a dit…

    La boule au ventre depuis hier soir. Nice, ma ville, mes proches, mes amis, ma Prom’.
    L’angoisse quand j’ai appris la nouvelle hier, les messages qui se bousculent depuis ce matin pour s’assurer que tout le monde est en vie. Les pleurs que je contiens ce matin en embrassant ma puce, si innocente du haut de ses 3 ans. Dans quel monde vit-on, putain. Pourvu que les danses l’emportent, pourvu…

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  18. béné a dit…

    Je suis allée moi aussi allée voir le feu d’artifice de ma petite ville de province hier et pendant une fraction de seconde, j’y ai pensé et je me suis dit qu’il ne fallait pas avoir peur… Mais la peur est là, installée désormais et ça me rend tellement en colère… Pensées aux niçois …

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  19. Clélie a dit…

    Merci Caro pour tes mots et tes photos qui réconfortent… et merci pour tes tweets aussi, ces politiciens qui polémiques sur des morts pas encore enterrés c’est juste indécent et écoeurant.

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    • sacatanicea a dit…

      un maire qui n’est plus vraiment maire mais qui prend la parole pour jeter son venin alors que nous on texte tout notre carnet d’adresse pour savoir qui est rentré sain et sauf
      il n’y a pas autre chose à faire qu’à ouvrir le parapluie au cœur même de l’horreur
      moi aussi je suis écoeurée!

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  20. Val Lao sur la Colline a dit…

    Je me sens bien à l’abri sur ma colline mais tellement effrayée pour mes filles. Cette fois je ne veux plus d’images. On n’a plus la télé, ça tombe bien, et je ne veux pas chercher sur les réseaux sociaux. Quelques copains à Nice, ils vont tous bien.
    Merci pour cette douceur.
    Et pensées à tous ceux qui sont de près ou de loin concernés par cette horreur.
    <3

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      • Marie Bambelle a dit…

        C’est drôle, j’ai pris cette décision de ne plus écouter/regarder les informations après Charlie. Mes parents n’ont pas compris. Mais les filles, faites le. Moi ça me fait un bien fou et je suis bien plus sereine… La seule fois où j’ai dérogé, c’était le 13 novembre, je n’ai pas dormi pendant des jours après ça. Ca ne vallait pas le coup.
        Courage les filles, courage le rade.
        Et comme dit ma mère (j’en ai fait ma devise) : « ne lâche rien ».

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        • Christine a dit…

          En fait, Marie, j’aimerais bien continuer à écouter/regarder les informations, mais à condition que le contenu proposé respecte la dignité des personnes montrées ou interviewées. Clairement, hier soir, France 2 était en roue libre : images du camion fonçant sur la foule, ou interview d’un homme, assis, hébété, aux côtés du corps de son épouse morte. Ahurissant et scandaleux. Indigne d’une chaîne de service publique à mon sens.

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          • Marie Bambelle a dit…

            Je comprends. J’ai vu passer des articles sur le sujet sur les réseaux sociaux. Mais il semble que ça ne soit impossible, puisqu’il n’y a pas vraiment de « punition » pour les médias qui dérogent. Il se font blâmer, et puis rien et ça recommence la fois suivante. Pour me protéger j’ai pris cette décision et je ne regrette vraiment pas.
            Je sais que les humains peuvent être horribles, je n’ai pas besoin qu’on me le rappelle trois fois par jour. Ca m’empêche d’aller vers les autres (par peur) et je ne veux pas avoir peur. Je veux avancer avec le sourire vers les nouvelles rencontres.

  21. Marje a dit…

    Moi aussi j’allais leur parler des vacances, de soleil et de jeux … Maintenant il faut que je leur dise l’horreur, la mort et la terreur. Je ne sais plus comment « dire » à mes PetitsProches 🙁

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  22. Flo a dit…

    Merci pour ce joli message.
    Pitié de voir ces poussettes et landaus vides … colère, tristesse et colère.
    Puis la honte, parce que je reçois dans 15 jours la fiancée de mon fils qui vient pour la première fois en France et qui est paniquée à l’idée de venir.Je n’arrive pas à comprendre pourquoi j’ai si honte en fait, je ne devrais pas.
    Hier, je lui montrais les images du 14 juillet, je lui filmais le défilé,Paris…

    Puis à l’instant sur Périscope,le témoignage en direct de gens de Nice, des gens de toutes les couleurs, de toutes religions qui s’embrassent. Un jeune qui dit  » ils cherchent à nous diviser ».
    Mais voilà, tous mes enfants sont partis de France et n’y reviendront pas.

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  23. Xochitl a dit…

    Oui il faut croire aux danses légères, à la beauté du monde et en celle de ses habitants…. Et lutter de toutes nos forces contre ceux qui veulent y mettre fin pour quelque raison que ce soit.

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  24. Christine a dit…

    Ça me fait du bien de lire un éclairage doux au sujet de cette horreur supplémentaire. Merci Caro. Je suis heureuse de voir que, joliment occupée à jouir de « plaisirs démodés », tu sembles avoir échappé au traitement télévisuel pas toujours décent proposé par certaines chaînes. France 2 en tête… Bisous à toi.
    Et énormes pensées pour les niçois et plus globalement câlins à ceux qui ont été heurtés, sinon dans leur chair, du moins dans leur âme.

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  25. lavieacinq a dit…

    Ces danses légères, je ne cesserais jamais d’y croire!!
    Ces danses légères, elles me font avancer!!
    Mon cœur saigne, surtout pour mes enfants, mes petitsdoux que j’espère encore faire grandir dans la tolérance, l’envie de l’autre et de découvrir.
    je pars m’enterrer dans une contrée sauvage la semaine prochaine pour 15 jours, juste entre nous (mon homme, mes trois enfants, mon chien…). On avait envie d’être très loin de tous pour un moment, pas de télé, pas de portables, quelques humains malgré tout!! Se retrouver après ces mois d’horreurs, ces mauvaises nouvelles, ces assassins qui semblent être partout (et je ne parle pas que de la France mais bien…. De partout….), cette peur ancrée dans mon cœur et qui ne veut pas partir….
    On est loin du partage entre humain puisque nous ne devrions pas croiser grand monde. Alors, tes images de danses légères, elles me font sourire! Et c’est celles là même qui nous ferons revenir à la civilisation et à l’envie de croiser du monde et de VIVRE!!!
    (mais bon…. j’ai peur quand même, et du mal à sourire….)

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  26. Les yeux dans les arbres a dit…

    C’était jeudi soir au Pouliguen (qui, grâce à toi, douce Caro, est devenu un de nos « lieux-ressources »- merci pour cette découverte). Pour la première fois, on allait voir le feu d’artifice du 14 juillet à quatre,avec Petite 4ans et ToutPetit 7mois. Pour l’occasion, on se collait les dents aux Niniches, on en riait. Au bout d’un moment, j’ai vu un jeune homme arriver – soigné, joli garçon, élégant. Mais un sac à la main. Il tentait de se frayer un chemin dans la foule, avançant d’un côté, revenant sur ses pas, repartant dans une autre brèche humaine. Et c’est cela aussi le terrorisme : parvenir à instiller dans nos têtes et nos coeurs réjouis et insouciants, le soupçon. L’hypothèse tragique. Dans ce sac en fait inoffensif, mes peurs.
    Ce matin, ma soeur m’informe de l’horreur niçoise – une fois de plus, une fois encore. On a petit-déjeuné sur la plage, au creux de ce paysage si vivifiant et apaisant. Difficile de ne pas culpabiliser de voir le ciel bleu, si bleu, malgré la noirceur du monde.
    Pensées à tous/toutes les touché-e-s.

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  27. Marilune a dit…

    Ce sont justement tous ces plaisirs, ce sel de la vie qui fait qu’on l’aime, qui fait qu’on se sent vivant, toutes ces petites choses,ces petits moments, qui sont nos actes de résistance dans ce combat contre la haine. Des mots qui nous parlent de ces instantanés de bonheur, on en a besoin… Alors merci caroline.

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  28. DOMINIQUE a dit…

    Tout ce que je peux ressentir comme chagrin a été balayé par les politicailleurs qui tirent la couverture à eux et jouent les « on l’avait bien dit ». Le pire, c’est un crétin empaillé qui a osé, osé dire qu’il fallait interdire l’accès au territoire français aux Français revenant de Syrie. Comme s’il ne savait pas que la France ne pouvait absolument pas refuser à ses ressortissant l’accès à son territoire. Le journaliste le lui a fait remarquer. Réponse de l’empaillé « mais on peut changer la loi ». Crétin : ce sont des lois fondamentales, issues de traités internationaux.
    Sans compter les autres qui hurlent avec les loups. Je suis vraiment écœurée par ce manque de dignité, de pudeur et par cet opportunisme. Oser instrumentaliser cette souffrance, c’est d’une bassesse…
    Alors, oui, je suis triste. Triste mais en colère.

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  29. tallulah06 a dit…

    Je n’aime pas les feux d’artifice et maintenant j’aurai une raison valable. Surtout que ça s’est passé près de chez moi, dans la ville ou je suis tous les jours. J’ai passé la journée devant bfmtv, jusqu’à l’écoeurement, tout en checkant le fil Twitter. Ce matin je te disais sur Instagram que j’étais en colère, je le suis toujours mais je lis tes lignes maintenant et j’apprécie que tu cherches toujours la douceur, il faut des gens comme ça, moi j’ai perdu foi en l’humanité.

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    • Regardeuse a dit…

      C’est en BFMTV qu’il faut perdre la foi ! Sûrement pas en l’humanité, allons !
      C’est en se tirant vers le haut que nous nous en sortirons. Pas en se laissant tirer par le bas « jusqu’à écoeurement ».
      Je comprends votre stupeur, je ne me moque pas. Mais il y a un moment où il faut AUSSI s’aider et s’aimer.

      Répondre
  30. Justine a dit…

    Merci Caroline pour ces mots et ces photos. J’en avais bien besoin après cette terrible nouvelle d’hier soir et ces derniers jours si noirs pour moi.

    Répondre
  31. dany a dit…

    merci pour tes mots , Caroline ….. et je pense tellement à ces enfants qui sont morts ….. pour rien ….. pas des enfants , non , pas eux !!!!!!!!!
    quelle cruauté ! ça fait trop mal !
    Et c’st l’été , le temps de l’insouciance , du repos , des retrouvailles en famille ……. pourquoi ?
    Je pourrais écrire toute la soirée mais là je pars à l’annive d’un petit neveu : réussite de son permis , de son Bac avec mention TB ; il fête ses 18 ans en famille . Que vais -je lui souhaiter ?
    Bon sang , j’ai la rage .
    Bisoux à toutes et tous .

    Répondre
  32. dany a dit…

    merci pour tes mots , Caroline ….. et je pense tellement à ces enfants qui sont morts ….. pour rien ….. pas des enfants , non , pas eux !!!!!!!!!
    quelle cruauté ! ça fait trop mal !
    Et c’est l’été , le temps de l’insouciance , du repos , des retrouvailles en famille ……. pourquoi ?
    Je pourrais écrire toute la soirée mais là je pars à l’annive d’un petit neveu : réussite de son permis , de son Bac avec mention TB ; il fête ses 18 ans en famille . Que vais -je lui souhaiter ?
    Bon sang , j’ai la rage .
    Bisoux à toutes et tous .

    Répondre
  33. Drine a dit…

    Bonsoir Caro, je t’ai (vous ai) croisé(s) sur les quais bnf mais je n’ai pas osé te déranger.
    J’étais aussi en train de boire un mojito sur la luxuriante et verdoyante terrasse du bateau El Alamein (Mon sun spot!) .
    Quand je suis rentrée, j’ai vu l’horreur! la tristesse et la colère m’ont envahie alors qu’une heure avant, je savourais un petit moment de bien être… Merci pour tes mots et tes jolies photos!

    Répondre
  34. Madame H a dit…

    Vendredi matin, après avoir appris la terrible nouvelle, je suis venue voir si tu n’avais pas écrit quelque chose, avec l’idée de me réfugier ici, avec les copines du rade, chercher un peu de réconfort, de paix et d’amour … je suis épuisée de chagrin, de colère, je n’ai plus de larmes, je n’ai plus que du désespoir et de la peur .
    Et puis, je suis surprise, j’ai cherché sur internet à savoir s’il y avait des points de rassemblement dans ma ville, des lieux et des moments de recueillement … et Rien ! Comme si on s’habituait à l’horreur, comme si on voulait passer à autre chose, tourner la page … Mais là moi je n’y arrive pas à passer à autre chose, je pense à ces enfants morts, blessés, traumatisés, orphelins et je n’y arrive pas …
    C’est un vrai cauchemar …

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    • Daphné a dit…

      Qu’il ne se passe rien me surprend aussi, pas de recueillement, et chez certains journalistes ou politiciens plus aucune décence non plus. Aurait-on pu imaginer ça en défilant main dans la main il y a seulement un an et demi ?

      Répondre
    • Christine a dit…

      M’âme H, tu viens de résumer ce que je redoute le plus: une forme « d’habitude » ou d’adaptation à l’horreur qui induirait que, désormais, 84 morts de plus ou de moins, ne représentent plus qu’une sorte d’aléa détestable avec lequel chacun de nous doit apprendre à composer. Nous sommes déjà bien loin des rassemblements très forts vécus au lendemain des attentats de Charlie et de l’Hyper Casher. Et chacun de s’asseoir QUI sur la décence (pour les politiques qui n’éprouvent même plus le besoin de respecter un délai responsable avant de l’ouvrir), QUI sur la déontologie (voir le fonctionnement des médias TV, en roue libre, un peu comme le camion de Nice) et QUI sur le besoin de se recueillir épaules contre épaules, cœur contre cœur pour se réchauffer et pour se rassurer sur une capacité à s’indigner et à laisser s’exprimer le plus tendre de notre humanité. Le dernier QUI, c’est nous, bien sûr. Nous qui allons devoir faire sans cet ultime soutien… et être amenés à nous recueillir seuls, le cœur gonflé d’angoisse et de larmes devant une pauvre bougie isolée… Jusqu’à la prochaine bougie, loupiotte dérisoire face à la nuit qui semble s’installer et s’étendre.
      Ne faites pas attention à mon propos un peu sombre : je suis vaccinée à la merde ces jours-ci…

      Répondre
      • DOMINIQUE a dit…

        Je ne me posais même pas la question, concernant les rassemblements : ça ne s’est pas passé dans Paris. Journaleux et politicards trouvent que c’est moins grave, à Nice, c’est loin, Nice. Ce n’est pas une réflexion de provinciale, loin de là, j’ai suffisamment vécu en région parisienne pour le savoir.
        On ne dit pas que « la France a été blessée dans son cœur ».
        Charlie : l’intelligence et la liberté d’opinion tuées.
        Hyper Casher : les juifs tués.
        13 novembre : la jeunesse en fête tuée.
        Nice : des gens normaux tués, loin de Paris. Moins vendeur.
        Cynique, moi ? Non, simplement lucide. Et en pétard.
        Après, il y a nous. Les gens normaux, justement. Impuissants.

        Répondre
        • tallulah06 a dit…

          il y a des hommages prevus dans plusieurs villes et villages des alpes maritimes mais rien à nice sauf une minute de silence demain , je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas de marche blanche par exemple.
          Quand au fait que ca semble moins grave parce que ça s’est passé à nice, je l’ai ressenti aussi.Notamment sur les reseaux sociaux, après 5 minutes de stupeur, la plupart des gens se sont remis à raconter leur vie comme d’hab. Le 13 novembre tout le monde s’etait tu pendant 24 Heures.

          Répondre
        • Geneviève a dit…

          Il y a peut-être de ça mais je ne pense pas que cela soit « parce que c’est loin de Paris »… Je pense que tout le monde se blinde, se renferme, s »habitue à l’horreur. Chacun se rassure (?) avec ses proches, ses amis…
          La télé vend des images chocs, les politiciens sont (presque tous) « en campagne » et le français lambda trouve des réponses toutes faites (et radicales) et se tourne vers ses boucs émissaires favoris…
          C’est infiniment triste…

          Répondre
          • Geneviève a dit…

            Rien à voir avec ce sujet terrible, j’étais désemparée quelques heures à ne pas pouvoir me retrouver sur ton « rade » Caro; on peut parler, être moins seul(e) et je suis contente de voir que la communication re-marche (oui je suis futile parfois et autocentrée souvent mais ça me fait du bien d’être là)

        • Sylvie BENAMRAN a dit…

          Les juifs ne sont pas des gens normaux?
          On a dit que c’est la première fois que des enfants sont tués! Et à Toulouse? Je suis désespérée!

          Répondre
          • DOMINIQUE a dit…

            La foule visée pour Nice, sans distinction de quoique que ce soit. Dans le cas de l’hyper casher c’étaient les juifs de visés.

          • Christine a dit…

            Relisez mieux le propos de Dominique : à aucun moment elle ne dit « les juifs ne sont pas des gens normaux ». Elle souligne, qu’hélas, dans le cas de l’Hyper Cacher, c’était à nouveau une communauté bien définie qui était visée. La communauté juive, laquelle est déjà de façon assez systématique la cible de dingues divers et variés. Ce qui ne rend les actes perpétrés à son encontre ni moins odieux, ni moins déplorables. J’ai été épouvantée le 9 janvier (au même titre que Dominique, je suis prête à en mettre ma main à couper), par cet attentat doublement détestable : on ne se contentait pas d’anéantir des personnes (normales, nous sommes d’accord), MAIS on s’attaquait du même coup, aux représentants d’une communauté bien définie. Double gerbe.
            De la même façon, à Orlando, le salopard de service n’a pas seulement éliminé des jeunes gens qui s’amusaient : il a voulu porter atteinte à la communauté LGBT. Double gerbe.
            En lançant son camion dans une foule anonyme, le taré du 14 juillet visait ce que Dominique appelle peut-être maladroitement des « gens normaux ». Soit, monsieur et madame tout le monde : juifs, catho, français de souche ou non, hétéros, homos, 4 ans, 70 ans… même tarif : le billet pour l’horreur ou pour l’autre monde pour TOUS. Je ne vois pas matière à courroux dans le com’ de Dominique. Évitons de faire le jeu de ceux qui voudraient bien insidieusement semer la vérole et la haine.

          • Christine a dit…

            Sylvie, sortis de leur contexte les mots peuvent prendre un tout autre sens. En revanche, ceux extraordinairement durs employés par Paris à l’encontre de Dominique ne laissent guère de place au doute. Cette histoire de «xénophobie ordinaire» était aussi péremptoire que blessante. Et parfaitement injuste.
            Concernant les petits écoliers froidement abattus à Toulouse, QUI, même quelques années plus tard, pourrait oublier cette horreur ? Une chaîne de télé ? Je vois, qu’une fois de plus, nos amis journalistes TV se sont distingués ! Pour le coup, je te rejoins : désespérant. Allez, câlins Sylvie je ne sais pas quoi dire pour apaiser ton chagrin, mais je tenais à te dire que je le partage.

        • paris a dit…

          Ah ? parce que les dessinateurs, les juifs et la jeunesse, ce ne sont pas des gens « normaux ». Ca m’en rappelle une bien bonne de Raymond Barre.

          Répondre
          • DOMINIQUE a dit…

            Tout à fait, vous avez le droit de dire ce que vous voulez, encore heureux. Et désolée que vous soyez affligé par mon commentaire. Donc, si je résume, nous avons une personne désolée et une personne affligée. La vie est cruelle.

          • paris a dit…

            Vous véhiculez un genre de xénophobie ordinaire qui ne choque plus personne. Dans tous ces attentats, ce sont des gens normaux qui ont été frappés.

          • Madame H a dit…

            Oui, je crois que tout le monde a parfaitement compris ce que tu voulais dire DOMINIQUE; et ceux qui te connaissent pour te lire ici ou ailleurs régulièrement savent exactement ce dont tu serais incapable, à savoir la « xénophobie ordinaire » que Paris semble déceler chez toi avec une « finesse d’esprit » bien particulière .. D’une part parce que tu n’es pas xénophobe pour un sou et d’autre part parce que tu n’as rien d’ordinaire …
            Certains mettent un particulière mauvaise volonté à comprendre de travers … laisse tomber ! Et la moindre maladresse leur permet de faire feu de tout bois, c’est dommage …
            Et Sylvie, ici à Toulouse nous n’avons pas oublier ces petits enfants assassinés, croyez le bien … personne n’a dit ici que c’était la 1ère fois que des enfants étaient victimes d’attentat; il a été dit je crois dans les commentaires, que le pire ici était qu’il y avait des enfants, ça fait une sacrée nuance je crois …
            Pour la petite histoire, je suis allée à la minute de silence Place du Capitole ce midi … nous étions bien peu …

          • Sylvie a dit…

            Madame H,
            Les mots ont un sens, mais ce ne sont pas les propos de Dominique qui me désespèrent, c’est l’impuissance et le chagrin!
            Et bien sur ce n’est pas ici que j’ai entendu que des enfants avèrent été tués pour la première fois, c’est une télé je ne sais plus laquelle.

          • DOMINIQUE a dit…

            Rho la la, merci, Madame H, Christine et Smouik ! Vous êtes des amours. J’aurais dû dire des gens ordinaires, mais on m’aurait tapé dessus, anonymes, mais ils ont un nom, indifférenciés on m’aurait dit « gné ? », la foule je pense. Bêtement, la foule.
            En tout cas, vous avez levé haut et fort les boucliers, et je vous en remercie. A charge de revanche, le jour où vous vous mélangerez les pieds dans le vocabulaire ô combien riche (et traitre).

          • Daphné a dit…

            Aie, dans la moiteur parisienne à peine rafraîchie par la nuit, je venais réchauffer un peu mon cœur et trouver du réconfort.

            Mais quelle passe d’armes ! Je peux maintenant rajouter à tous les autres un #jesuisdominique, une personne ordinaire comme nous toutes.

          • mammouth a dit…

            Bon, je tourne le dos deux secondes pour m’occuper de mes plates-bandes et c’est la débandade.

            Oui, bien sûr, on avait compris Dominique. Apparemment pas tout le monde. Y’en a qui cherche la p’tite bête.

            Les mots ont un sens, en effet, Sylvie, c’est pourquoi on réagit au « xénophobe ordinaire » de Paris. C’est une accusation assez forte, je pense. C’est un jugement un peu poussé sur un seul mot prononcé.

            Et puis comment peut-on être xénophobe ordinaire quand on porte des damart à fleurs, qu’on fait des déclarations d’amour à un canard et qu’on flirte avec monsieur le maire?

            Du coup, je me sens bien extraordinaire ce matin.

          • DOMINIQUE a dit…

            Mammouth, je suis d’accord pour les damart à fleurs et les déclarations d’amour à Gédéon, mais non, je ne flirte pas avec le Glaude. Surtout pas. Brrr rien que d’y penser…
            Mais tu es extraordinaire, tout le monde le sait !

  35. marieal a dit…

    je m’y prends avec retard…mais je voulais te dire que tes mots m’ont aidé à chercher des opinions de paix et de douceur au milieu du flot de surenchère produit par nos politiciens…je n’en ai pas trouvé , par contre il y a des textes de journalistes qui m’ont aussi bien aidée:
    http://www.ouest-france.fr/societe/faits-divers/attentat-nice/attentat-nice-un-grand-moment-de-mediocrite-politique-4371304/
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/07/16/attentats-repenser-notre-rapport-au-monde_4970702_3212.html
    http://www.courrierinternational.com/article/terrorisme-un-renforcement-militaire-est-la-pire-reponse-aux-attentats?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook#link_time=1468668498
    http://www.lavie.fr/debats/edito/la-victoire-que-nous-n-offrirons-jamais-aux-terroristes-15-07-2016-74813_429.php

    tous ces textes ne disent pas exactement pareil, notamment en terme de réponses de l’état, mais une chose est sûre, il faut RESISTER!

    Répondre
  36. Jane B. Root a dit…

    Après les horreurs de novembre j’avais posté ici ces prémices de l’habituation qui nous guettait
    L’accoutumance à l’horreur.
    Mon amie colombienne réfugiée en France me l’avait annoncé froidement : « vous vous habituerez. Vous ferez comme nous avons fait. Vous n’avez pas le choix ! »

    Nous sommes les grenouilles plongées dans l’eau qui chauffe.

    Répondre
    • mammouth a dit…

      Je ne sais pas si j’appellerais cela de l’habitude. Ce n’est pas tant qu’on s’y habitue, mais plutôt qu’on essaie de vivre avec l’horreur, c’est pas pareil. On continue de s’indigner, mais autrement. La vie continue. On essaie de la vivre le mieux possible avec cette nouvelle réalité. De se battre comme on peut au quotidien. Juste parce qu’on ne descend pas dans la rue chaque fois pour protester, cela ne veut pas dire qu’on accepte ou qu’on s’y habitue. Mais peut-être qu’on devrait aller dans la rue chaque fois, tu as raison. Je pense tout de même qu’il y a différentes façons de protester contre cette violence.

      Répondre
      • Jane B. Root a dit…

        Habituation ne signifie pas « habitude ». C’est pourquoi j’ai fait attention de bien employer le mot « habituation » et d’insister sur ce terme en l’expliquant 😉
        « En psychologie, l’habituation constitue une forme d’apprentissage. Elle consiste en la diminution graduelle (et relativement prolongée) de l’intensité ou de la fréquence d’apparition d’une réponse à la suite de la présentation répétée ou prolongée du stimulus l’ayant déclenchée.
        L’habituation spécifique est l’accoutumance d’une région déterminée du corps à un stimulus répété, alors que l’habituation générale est l’accoutumance du corps entier à un stimulus répété.
        Les mécanismes psychophysiologiques responsables du phénomène d’habituation sont de diverses natures en fonction notamment du degré de complexité du stimulus considéré. Sur le plan neuronal, l’habituation s’expliquerait par un épuisement des ressources disponibles à la population de neurones déclenchant la réponse. »

        Nous sommes actuellement dans une phase d’ habituation à l’horreur. Qu’on le veuille ou non. Ce qui ne signifie nullement qu’il ne faille pas protester collectivement et/ou commérorer de façon collective. Ces actes sont nécessaires à notre résilience.

        Répondre
        • mammouth a dit…

          merci pour le cours 101 en psycho. Habituation est un mot assez juste alors, un peu triste dans le contexte, mais c’est bien ça. Ta copine colombienne a vu juste.

          Répondre
  37. Cristl a dit…

    C’était un 14 juillet presque comme les autres ! Les enfants piaffaient d’impatience d’aller voir le feu d’artifice et de grappiller quelques heures de sommeil… Je me suis levée avec la gueule de bois sans avoir bu parce que je sais que des familles sont meurtries, des enfants ne verront plus de feu d’artifice et que d’autres y associeront à jamais une image destructrice…

    Répondre
  38. Anna Chiarra a dit…

    Encore une fois Caro, je n’aurais pas dit mieux.

    Une amie m’a fait passer le texte de Christine Taubira, je vous le recommande vraiment !

    Des chaudoudoux pour tout le monde.

    Répondre
  39. DOMINIQUE a dit…

    Caroline, quand je veux regarder en haut à droite ton « profil instagram », je me fais engueuler, genre « c’est un faux site, blablabla, sortez d’ici, piège » (en gros). Ben voilà qu’après la panne de ce week-end, tu nous orientes sur des trucs louches ? Je pense que ton hébergeur a bien foiré.

    Répondre
  40. Selki a dit…

    Un peu hébétée depuis vendredi matin, puis en colère comme beaucoup, et maintenant horrifiée et indignée et pas assez de vocabulaire pour qualifier le comportement de certains avant et/ou après l’hommage aux victimes.
    À mon avis ce n’était ni l’heure, ni le lieu et que dire de ceux qui crachent et insultent sur un tas de déchets mis à l’endroit où ce fou a été tué. Sommes-nous sur le point de revenir en arrière, de pendre haut et court sans procès ?
    Merci Caro pour ce doux billet dont la relecture ce soir (hébergeur foireux !!!) m’a apaisée (je crois que comme bon nombre d’entre vous je vais laisser la télé éteinte !).
    Merci aussi à tout le rade qui, par ses commentaires, apporte un vrai réconfort et de la châleur humaine dont on a tellement besoin et je vais trembler de peur qu’un fou sévisse dans les arènes de Nîmes où ma nièce assiste au concert de Muse.
    @ Dominique : j’avais parfaitement compris ce que tu voulais dire, te lisant ainsi que les copines, je pense qu’aucune (aucun) du rade ne peut être taxé (e) de xénophobie !
    Je vous embrasse et plein de 3>3 aux niçoises et niçois du rade.

    Répondre
  41. Camille a dit…

    Du haut de ses sept petites années, ma fille m’a dit hier « je sais que quand je serai grande, j’aurai peut-être oublié que j’ai aimé les glaces au citron. Mais je me souviendrai toute ma vie que j’ai eu peur de mourir après avoir vu un feu d’artifice ».
    Depuis quatre jours, mon cœur de maman a dû accueillir de si nombreuses réflexions qu’il ne pensait jamais devoir affronter…alors je me souviens aussi du début de cette soirée, qui était particulièrement doux et insouciant, et j’espère que ma fille saura aussi s’en souvenir.

    Répondre
  42. Amandine a dit…

    @Camille : Merci pour ces mots.

    Nous étions en vacances dans le Kent quand nous avons appris la nouvelle ; ma fille de 8 ans étant très sensible, nous avons pris la décision un peu lâchement de ne rien lui raconter… grappiller quelques jours d’insouciance supplémentaires…
    et hier soir en rentrant, nous sommes allés voir le coucher de soleil, magnifique, en bord de mer. Réflexion de ma petite : « la mer m’a envoyé un cadeau (un caillou), j’te jure, elle me l’a envoyé avec une vague !! Alors pour la remercier je lui ai chanté une chanson » (La chanson de Mononoke, pour ceux qui connaissent)

    C’est en ça que je décide de croire !

    Répondre
    • Marie-kikou a dit…

      Nous avons fait pareil. Nous sommes en vacances en Hongrie et nous n’avons rien dit : c’était deja dur pour mon fils de 8 ans qui n’a enfin plus peur que quelqu’un rentre chez nous pour nous assassiner suite aux precédents evenements tragiques (on avait suivi dur france info en direct la prise en otage à l’hyper casher et totalement happé par ce que j’entendais je n’ai pas eu le reflexe de couper )

      Répondre
      • camille a dit…

        A chacun des événements précédents, j’ai hésité à en parler, lors de Charlie Hebdo ma fille avait 5 ans, j’ai pensé que l’école les préserverait de tout ça… à tort. J’ai donc anticipé suite aux attaques du bataclan, et j’en ai été soulagée lorsque l’école leur a fait faire des exercices de simulation d’attaque… J’étais alors désappointée, de constater dans quel monde ma fille se préparait à vivre.
        Et puis il y a eu ce 14 juillet, où je sais que ma fille a perdu une partie de l’enfant qu’elle devrait être…
        Caro, ton billet a libéré les larmes que je contenais depuis des jours, et je t’en remercie car c’était une étape nécessaire après ce que nous avons vécu cette nuit là.
        Tu as su retranscrire la quiétude, l’insouciance et le bonheur de ce moment passé entre amis, balayés en une fraction de seconde par l’horreur. Merci d’être là, et de pouvoir mettre en mot ce qui semble pourtant indicible.

        Répondre
  43. paris a dit…

    Je ne voulais pas heurter qui que ce soit. Je pense juste que tous les auteurs d’attentats nous poussent à entrer dans leur jeu. Ils nous ont bien montré le 14 juillet qu’ils n’en voulaient pas aux dessinateurs, aux juifs ou aux jeunes. Ils haissent tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à un français et je trouve très triste que nous-mêmes en venions à distinguer au sein des victimes les intellos, les juifs, les jeunes,… @dominique : toutes mes excuses pour la réaction épidermique.

    Répondre
    • DOMINIQUE a dit…

      Oh, Paris, ne t’excuse pas : chacun est libre de donner son opinion, réaction épidermique ou pas. Le principal, c’est que l’on discute, échange en toute bonne foi, ce que tu as fait, sans violence et sans injures, mais avec fermeté !

      Répondre
    • mammouth a dit…

      paris, merci des explications. Je comprends mieux ce que tu voulais dire, mais les mots étaient mal choisis. Oui, ces terroristes haïssent tout ce qui n’est pas comme eux (tient, ça me rappelle d’autres personnes ça) et sont prêts à tuer pour ça, ce qui nous est totalement incompréhensible, heureusement! Ceci dit, ce n’est pas tant de distinguer les victimes, mais quand même de rester à l’affût quand un groupe particulier est visé.

      Répondre
  44. Geneviève a dit…

    Je ne comprends pas… Je reste « bloquée au commentaire 74 (mardi 19 11H19) sur le billet du 15 juillet (quand le blog s’est bloqué)…
    Il y a avec les réponses 126 commentaires que je vois tous, je peux commenter semble-t-il mais je suis très étonnée de ne rien lire depuis même en « rafraîchissant » la page… Help !

    Répondre
    • Madame H a dit…

      Geneviève, il y a 136 commentaires affichés au compteur, mais le dernier c’est effectivement le tien, le n° 76 … et donc le mien qui portera le n° 77 … si tu lis en revanche sous le n° 65, le commentaire de lilou17 qui date de mercredi 22 h et des brouettes, et qui ets je crois le dernier en date, c’est que tout est normal …

      Répondre

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