Un peu de Nelson, un peu de Get-Down.

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Nelson* a huit ans. C’est la terreur de la cour de récré. En classe, Nelson n’écoute pas beaucoup. Nelson a une bouille toute ronde, des lunettes aux montures rouges et des yeux qui rient beaucoup. Même quand il bouscule, Nelson a les yeux qui rient. Il bouscule souvent.

Nelson a huit ans et à la maison, c’est compliqué. Parfois Nelson a des bleus.

Nelson a huit ans et il adore Charlie Chaplin, « le personnage du dessin animé ». Je le sais parce qu’il a passé une sortie entière à me raconter les épisodes un par un.

Nelson donne parfois des coups et les filles ne l’aiment pas beaucoup, du coup.

Hier, la maitresse a trouvé dans le casier de Nelson des papiers roulés en boule. C’était des poésies qu’il avait écrites. Pour Rose. La maitresse en a lue une devant tout le monde et a dit que c’était drôlement joli. Nelson était un peu gêné et un peu fier. Quand elle l’a su, Rose, qui n’est plus dans sa classe, était un peu gênée et un peu fière.

Nelson, huit ans, beaucoup de bleus, des lunettes rouges et un coeur de poète qu’il voudrait offrir à Rose.

* le prénom a été changé

Edit: rien à voir mais si vous aimez la musique, le disco et le break, si vous avez grandi dans les années 70 ou 80, que vous fantasmez sur New-York, regardez « The Get Down », la dernière série de Netflix. C’est une sorte de West Side Story, ça funk, ça groove, ça pétarade aussi. Il y a plein de Nelsons dedans et des acteurs formidables, sur fond de Bronx en feu et de black-out un soir d’été 76. Vraiment jouissif.

60 comments sur “Un peu de Nelson, un peu de Get-Down.”

  1. Nathalie a dit…

    Whaow quel beau message pour Nelson et quelle chance pour Rose d’être une muse. (N’est-ce pas le rêve secret de beaucoup?) Je souhaite que les poèmes de Nelson l’aident à grandir plus sereinement. On fait de jolies choses avec des poèmes, parfois on fait bouger son monde et même le monde tout entier. Bises

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  2. et de trois a dit…

    Belle histoire mais quand même la maitresse est un peu intrusive je trouve.
    Rose a de la chance d’avoir un amoureux poète, ça se fait rare les poète.

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    • Caroline a dit…

      je crois que Nelson utilise son casier comme une poubelle, la maitresse doit probablement le ranger souvent. Je n’y étais pas mais de ce que j’ai compris tout ça a été fait en bonne intelligence.

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  3. Miss Blabla a dit…

    J’ai les yeux embués… En fait, je ne sais pas trop pourquoi…
    Est-ce ce Nelson caché et dévoilé ?
    Est-ce la joliesse des sentiments à un âge si jeune ?
    Est-ce ta façon de nous le raconter ?
    Bref, très belle journée !

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  4. Nathalie, Poisson Plume a dit…

    Quelle tendresse, dans ton billet. J’espère que ses bleus ne viennent que de la cour de récréation…
    Sinon, voilà… encore une excuse toute trouvée pur regarder Netflix. Ah là là ! Une nouvelle tentation.
    Je regarde actuellement « The Good Wife ». Enfin… les fois où il me reste du temps. (Mois de septembre exécrable, à jeter aux oubliettes, pour différentes raisons.) Quel retard, n’est-ce pas ? ;D
    Je suis pourtant, je suis très « séries »… Comme quoi, on en rate parfois d’excellentes. 🙂
    Bonne journée !

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  5. MarieG a dit…

    La maîtresse, elle va juste s’occuper des papiers qui traînent dans le casier de Nelson, ou bien elle va aussi se soucier de ses nombreux bleus ?

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    • Caroline a dit…

      Honnêtement je ne souhaite pas vraiment détailler plus ici son histoire, mais je crois que toute l’école essaie de faire au mieux pour lui, la situation familiale est plus que compliquée (euphémisme)

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        • Caroline a dit…

          Vraiment, l’objet de ce post n’était pas de susciter un débat sur la maitresse ou sur ce qu’elle fait pour cet enfant. Du peu que je sais, il y a vraiment une solidarité autour de lui. Pour avoir un temps travaillé auprès de personnes de l’Aide sociale à l’enfance, c’est très très compliqué de faire au mieux.

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          • Anna Chiarra a dit…

            J’ai bien compris que ce n’était pas le débat/sujet Caro, c’est juste que les premiers commentaires portaient sur le côté « intrusif » de la maîtresse vis-à-vis de la lettre, alors que moi, ce qui m’a sauté aux yeux c’était ses bleus ! Du coup savoir si sa démarche était ou non appropriée m’a paru tout à fait secondaire…
            Pour bosser dans le secteur de la santé je connais très très (trop) bien la question. Désolée si ma réaction était épidermique 😉

          • Karine G-s a dit…

            J’ai eu aussi la même réaction, tout en sachant que si tu parlais des bleus, ça voulait dire que la situation était connue et que l’UAED et l’aide sociale à l’enfance font certainement leur boulot (mais ils sont peu et les cas sont tellement nombreux, hélas).
            C’est une réaction totalement « tripale » de maman dont le bébé de 6 mois a été envoyé à l’hosto par son assistante maternelle (syndrome du bébé secoué) et dont l’instruction traine-traine-traine depuis 2 ans 1/2 au tribunal parce que d’autres dossiers plus urgent, avec des enfants encore en danger sont bien évidemment prioritaires.

            Nelson ne doit surtout pas perdre cette jolie petite flamme et Rose a bien de la chance d’être ainsi l’objet de jolis mots.
            Belle journée à vous tous

  6. Daphné a dit…

    Oh que c’est joliment dit !
    On s’enferme si souvent dans un rôle – peut-être est-ce ce moment-là qui permettra à Nelson d’élargir les possibles ?

    J’entends tant de jolies choses sur « The Get Down », il serait temps que je me dégage quelques soirées pour enfin découvrir cette série.

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  7. sandrineetles3nains a dit…

    Mais comme je m’en veux de l’avoir engloutie cette série !!!! J’ai regardé les épisodes en deux jours…. et je suis frustrée, mais frustrée, de devoir attendre l’année prochaine………. l’avantage, c’est que les morceaux sont tellement énormes qu’on peut la revoir plusieurs fois, comme on écouterait un disque……….

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  8. Smouik a dit…

    un joli conte comme celui-là fait du bien à lire… C’est drôle comme l’interprétation peut varier d’une personne à l’autre. En lisant tes lignes, oui j’ai d’abord relevé que la maîtresse révélait quelque chose d’intime mais en lisant ensuite « Nelson était un peu gêné et un peu fier », je n’ai plus douté de la bienveillance de l’action.
    Oui c’est très compliqué d’agir avec des familles comme celle de Nelson. L’école est aussi un lieu qui fait du bien aux enfants et qui leur montre que quelque chose d’autre existe autour d’eux, et big OUF si c’est avec de la solidarité et de la bienveillance…

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  9. Calista a dit…

    Pour avoir connu un petit Nelson de 6 ans, qui habitait alors l’étage au-dessus de chez moi, ce n’est vraiment pas facile en effet de faire au mieux. Et parfois, hélas, l’action a un effet contraire au but recherché.

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      • MarieG a dit…

        Juste. Je ne connais pas les procédures françaises. En Heidiland, et plus particulièrement dans ma région du Jet d’eau, le placement en foyer reste l’ultima ratio; le principe étant de tenter de ne séparer ni la famille ni la fratrie. Donc on commence par des entretiens, des visites domiciliaires, des thérapies familiales, toute une batterie d’outils qui fonctionnent, ou pas.
        L’essentiel est surtout de ne pas fermer les yeux. Donc bravo à la maîtresse si elle suit l’affaire.
        Et merci à Caro de nous avoir raconté ce délicieux moment de poésie.
        Belle journée

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  10. Cristina From Belgium a dit…

    Caro quand tu doutes de ta capacité à bien écrire, reprend ce texte sur Nelson et relit le… Tu as cette faculté de faire ressortir les émotions c’est incroyable… Tu peux être autant drôle que triste. Chapeau!!
    En lisant ce texte, j’avais les poils et les larmes aux bord des yeux…

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  11. Berengere a dit…

    le contexte pas tres heureux de ce petit devient bienveillant sous tes mots c’est ce que j’apprécie tant dans tes ecrits !
    D’une faiblesse d’un caractère d’un talent cache puis révélé Nelson en devient plus fort plus confiant . ….c’est vrai qu’il y a un écho à la série

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  12. Guillemette a dit…

    Tu es diabolique, Caro ! D’abord, tu m’émeus avec l’histoire de Nelson et Rose, puis tu me tentes avec une nouvelle série. Elle attendra que j’en ai fini avec toutes les saisons des Masters of Sex que tu m’as fait découvrir. Quel pied !! MERCIS éternels pour cette pépite instructive et interpellante. Pour porter un nouveau regard sur son couple, y a pas mieux !

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  13. mammouth a dit…

    billet doux amer.

    Tu as une si jolie façon de raconter et beaucoup de pudeur. Alors la joliesse de sa poésie ressort et on se met à espérer que cela va lui permettre de mettre du baume sur ses bleus.

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  14. Poune a dit…

    Ta Rose ! son swing, son militantisme… comment un Nelson aurait pu ne pas fondre comme le chamallow qui doit être pas si loin en dessous de sa grosse carapace ! Je trouve tout joli, de l’inspiration que la choupette lui procure, des armes qu’il baisse pour elle, et de la maîtresse qui le fait « monter sur la table » (vagues souvenirs du Cercle des Poètes disparus, celles de 29 ans comprendront).

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  15. Béatrice a dit…

    Pour avoir travaillé dans un foyer où on accueillait des petits Nelson, je peux vous assurer que bien souvent les situations sont bien plus complexes qu’elles n’y paraissent. Le placement en famille d’accueil ou en foyer est envisagé en dernier recours ou en cas d’urgence absolue. L’ensemble des professionnels de l’Aide Sociale à l’Enfance effectue un travail en amont de grande qualité et l’attachement de nos petits Nelson à leur famille est bien plus important qu’on ne peut l’imaginer. On est loin de la série « Famille d’Accueil » et des images des familles parfaites IG. De plus, ces problèmes ne touchent pas que les familles du quart monde, les autres ont un filet de sécurité familial un peu plus solide ce qui leur permet souvent d’avoir un plan B.
    Tout ça pour dire que malgré tout quand les petits Nelson arrivent dans un Foyer, même si on sait que c’est la moins bonne des solutions, on leur ouvre grands les bras et le coeur, mais souvent ce n’est jamais assez.

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    • Caroline a dit…

      merci pour ce témoignage, en effet je me souviens que pendant cette courte période où j’ai cotoyé des professionnels de l’ASE, c’était tout le temps cela qui revenait, les efforts déployés pour que les gamins restent dans leurs familles. Ce qui au départ me heurtait, je me disais, naïve, que ça n’était pas possible, qu’il valait mieux un foyer que des parents maltraitants. Sauf que ça n’est pas si simple.

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      • V1000 a dit…

        Je suis enseignante, et quelques lectrices se permettent quelques réflexions pleines de certitudes loin de la réalité du terrain.
        Un documentaire diffusé sur Arte situé en Norvège, pays que l’on croit très civilisé, montre toute la difficulté de l’intrusion de l’aide sociale dans des familles.
        http://info.arte.tv/fr/norvege-familles-brisees
        Lectrice fort discrète, merci Caroline pour ton blog et ta sensibilité.

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        • amelstos a dit…

          Moi je suis avocate de pas mal de petits Nelson qui ont déjà à leur âge un tas de casseroles et pas mal de bleus (à l’âme et sur le corps). Et oui la première chose à laquelle on pense c’est à les sortir de là mais en réalité, ce qu’essaient de faire les éducs, les juges et nous, c’est d’aider la famille à s’en sortir. Les placements existent mais ils sont si difficiles pour tout le monde que si on peut faire autrement, on le fait. Il y a d’autres possibilités (des placements en journée par exemple). Et l’école, à part signaler, n’a pas vocation à agir plus, ce sont les juges qui décident et gèrent tout cela. Voilà pour mon témoignage rapide…

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  16. Gabrielle a dit…

    Ohlala Caroline je lis tes billets tous les jours mais ne commente que rarement, mais aujourd’hui je suis en larmes à te lire … Mon loulou a tout juste 11 mous, une bouille toute ronde et … des lunettes à montures rouge depuis 2 semaines … imaginer qu’un jour il puisse avoir un jour beaucoup trop de bleus me vrille le ventre …
    Je pense très fort à ce petit garçon et espère très fort qu’il rencontrera suffisamment de personnes jolies et bienveillantes sur son chemin pour garder son coeur de poète malgré les bleus (pour avoir connu – mais plus âgée, à l’adolescence – les difficultés d’une famille dysfonctionnelle à cause de l’alcool, je sais l’importance des profs, infirmières scolaires, copains et parents de copains … tous ces gens extérieurs qui participent à se construire en dehors de la famille)

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    • marieal a dit…

      j’aime beaucoup le billet de Caro, mais j’aime tout autant ce genre de témoignage qui montre l’importance pour une construction personnelle de tout ce qui peut être mis en œuvre par tous les services « sociaux » de notre société.

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  17. Covima a dit…

    Bon ben j’ai chouiné avant-hier devant les commentaires liés à « la vie à l’envers » (sujet vécu dans ma famille, ce n’est pas Alzheimer mais les symptômes sont les mêmes, bref ça a ouvert les vannes), aujourd’hui c’est ce portrait de Nelson.
    Au contraire de certains commentaires, moi je trouve que la maîtresse a été délicate car 1) il n’est pas dans la même classe que ta fille, là pour le coup ça aurait plus être gênant et 2) ça a dû le valoriser vu sa réaction.
    On n’imagine pas tout ce qui se passe une fois que la porte de la maison/l’appartement est fermée, une amie qui travaille dans la petite enfance est souvent effarée par tout ce que les enfants « ramènent » avec eux de la maison…
    Bonne journée…

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  18. Tacha a dit…

    Bin moi, j’ai juste envie de lui faire un gros câlin à Nelson (avec sa permission bien sûr :-)). J’espère de tout coeur pour lui que son enfance puisse être plus sereine <3

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  19. Cecile a dit…

    Au delà de cette histoire douce-amère, j’observe une si jolie façon d’écrire. Au départ, j’ai cru qu’il s’agissait du dos d’un livre, pour nous donner envie… Et puis j’y ai vu un bon début de nouvelle. Bon, y a de la fibre d’écrivain chez toi quoi !

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  20. Nine a dit…

    Malgré le contexte et certains traits de Nelson, ce texte m’évoque la douceur et la bienveillance (de la maîtresse, de Rose et de Nelson aussi)…j’aimerais que cette douceur et cette bienveillance soient les maitres mots des salles de classe et des cours de récréation, mais ce n’est malheureusement pas toujours le cas.
    Merci pour ce joli texte.

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  21. Frenchie au Canada a dit…

    J’ai entendu beaucoup de bien de « The Get Down » mais j’essaye de ne pas trop regarder de series au profit de la lecture en ce moment 
    C’est beau ce petit Nelson. Moi aussi au départ je ne suis un peu interrogée sur la maitresse qui a partagé ça, mais vu que cela vient d’une bonne intention c’est super. J’ai grandi moi aussi dans un foyer ou ce n’était pas marrant tous les jours et c’est vraiment mon amour des livres et de l’écriture qui m’a aidé à ouvrir une autre fenêtre sur le monde et avancer. J’espère qu’avec le soutien de personnes extérieures à sa famille et du soutien il deviendra poète adulte.
    Ce que tu dis à propos du fait qu’il tape les filles c’est très touchant, car finalement c’est la seule chose qu’il connait. Et c’est comme ça que la violence continue de génération en génération. Les hommes (et les femmes) qui sont violents avec les femmes et leurs enfants ont bien souvent été eux aussi des victimes et ont eux aussi besoin d’aide. J’espère de tout cœur que Nelson (et les autres dans sa situation) auront la possibilité d’apprendre d’autres manières d’aimer et de s’exprimer.

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  22. DOMINIQUE a dit…

    Ce que je remarque, aussi, c’est que Nelson sait écrire des poèmes d’amour (en plus pour Rose, il a bon goût), alors que sa vie devrait plutôt l’envoyer vers des choses plus dures.
    Il a raison d’en être fier, et sans doute la maîtresse a ressenti tout cela.

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    • Macha a dit…

      Je suis d’accord Dominique, au départ je croyais que les papiers du casier allaient révéler des choses bien plus terribles…J’ai adoré the get down, hâte de voir la suite!!

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  23. Carole Nipette a dit…

    J’espère que Nelson tombera sur un ou une enseignante aussi impliquée que celle d’Ezekiel… on peut toujours espérer… j’ai adoré The Get Down qui a coloré mes vacances à la maison cet été… je me suis replongée dans tout l’univers musical que j’ai adoré dans les années 80…

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  24. kinou a dit…

    La larme à l’œil. Très beau récit, Caro.
    Les mêmes ingrédients auraient pu donner une histoire moins touchante, on n’est pas forcément ravie d’être la passion d’un garçon pas populaire et j’ai moi aussi trouvé ça gonflé de lire quelque chose d’aussi intime devant la classe. Masi comme tu l’as précisé, le contexte était bienveillant, et ça change tout.

    ça a fait remonter un souvenir douloureux que j’avais enfoui. J’avais écrit une lettre de déclaration d’amour à un garçon qui l’a lue devant tout un groupe de copains devant moi en s’en moquant. Une des pires humiliations de ma vie. Quel abruti.

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  25. Ninon a dit…

    Ouh, il me bouleverse, ce billet.
    Il y a un petit Nelson de presque 4 ans dans la classe de mon fils. Lui, n’est plus dans sa famille, mais dans un foyer d’accueil, avec sa sœur.
    Quand il est arrivé, l’an dernier, mon fils et lui sont immédiatement devenus les meilleurs amis du monde, inséparables. C’est beau à voir, une telle amitié, si petits. Ils rigolent et se chuchotent des secrets. Depuis la rentrée, on essaie de l’inviter à venir passer un après-midi à la maison, mais c’est compliqué. On a fait plusieurs courriers, on attend toujours une validation…
    Tous les matins, il me demande de lui dessiner un petit cœur sur le poignet, comme je le fais pour mon fils. Il se jette souvent dans mes bras pour me faire un gros câlin. Et ce soir, juste avant que je lise ce billet, il m’a appelée « maman », par inadvertance. Ça m’a fendu le cœur.
    Pauvres petits bonhommes.

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  26. Mathilde a dit…

    Merci pour ton article. En CM1, une très proche copine de classe se faisait battre par un de ses parents (ou les 2, je ne sais plus). J’avais parfaitement conscience de l’ampleur de la chose. Des gros bleus ponctuaient son corps. Elle se faisait souvent menacer. Je me souviens m’être demandée si elle se faisait aussi violer, mais je n’ai pas eu la force de poser cette question. Ma copine m’avait fait jurer le secret sur tous ses malheurs. J’en ai parlé immédiatement à ma mère le soir de sa confidence, en lui demandant de téléphoner à la police-les avocats-les pompiers-les journalistes-le maire-la maîtresse (j’étais mignonne quand j’y pense). Elle a pris rdv avec la maîtresse le lendemain. Maîtresse qui « se doutait vraiment de quelque chose » elle aussi. Elle a dit à ma mère qu’il était effectivement très difficile d’intervenir et de faire quelque chose face à des parents maltraitants. Je ne sais plus comment j’ai dit à ma copine que je remuais ciel et terre pour l’aider. Elle l’a extrêmement mal pris (j’avais trahi son secret, manqué à ma parole et je causais de potentiels problèmes à son ou ses parents qui pourraient encore plus la cogner à cause de moi). On n’a plus été copines. On ne s’adressait plus la parole. J’étais une traîtresse. Je n’ai jamais su la suite de l’histoire. En CM2, elle avait changé d’école.

    Parfois, je me dis avoir complètement merdé. D’autres fois, je me dis que j’ai vraiment bien fait. Je n’ai aucune idée de ce qu’elle est aujourd’hui. J’espère qu’elle n’est pas trop en miettes.

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    • DOMINIQUE a dit…

      Mathilde, tu as agi comme beaucoup de petites filles auraient agi : en parler à ses parents, c’est-à-dire à un adulte, afin qu’il prenne une décision pour « sauver » ton amie. Après… après, ce n’est plus de ta responsabilité.

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    • Karine G-s a dit…

      Tu as fait ce qu’il fallait Mathilde, tu étais une enfant et quand un enfant a un problème de ce genre, il en parle à ses parents. Et ton amie ne pouvait pas agir autrement non plus, vu son âge et son amour (eh oui) pour ses parents pourtant maltraitants. Peut-être qu’aujourd’hui, devenue grande, elle sait que tu avais raison. Ne culpabilise pas. Belle journée à toi

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