When we rise

J’ai grandi avec le sida, comme toutes les personnes de ma génération. Je me souviens encore, lorsque j’étais en 5ème, de mon prof de français qui détonnait un peu dans l’école catholique où je me trouvais et qui avait évoqué une nouvelle maladie qui sévissait dans les milieux homosexuels. J’avais été intriguée, autant par la menace que par le terme même d’homosexualité, complètement absent jusque là de mon vocable. Et puis il y eut Les nuits fauves, véritable choc cinématographique, film d’une génération qui découvrait que l’on pouvait aimer différemment et en mourir. Et puis il y eut le baiser de Clémentine Célarié, Philadelphia, autre choc cinématographique et lacrimal. Il y eut les marches d’Act-Up, les amis qui firent leurs coming-out, dont je ne mesurais pas, je pense, à l’époque, le courage qu’il leur avait fallu, dans le contexte conservateur lyonnais des années 90.

J’ai grandi avec le Sida, je n’ai jamais connu la sexualité libre et légère des générations précédentes. Mais j’ai aussi grandi avec l’affirmation de la communauté gay, une communauté que j’ai fréquentée plus tard, une fois à Paris, au gré de rencontres et d’amitiés. J’ai lu avec avidité les Chroniques de San Francisco, aussi, regardé The L Word, applaudi la loi entérinant le mariage pour tous. Ce long préambule pour dire que le sujet a toujours été d’importance pour moi, pour des raisons personnelles et politiques.

Mais finalement, j’ai réalisé en regardant l’excellente mini série « When we rise » diffusée actuellement sur Canal + que je ne savais pas grand chose de la façon dont San Francisco était devenue la capitale d’une communauté gay et transgenre. Je ne connaissais les combats menés pour sortir l’homosexualité de la pénalisation que de loin. Je me souvenais à peine de ces patchworks sur lesquels étaient brodés les noms des morts du sida, des manifestations monstres aux Etats-Unis pour protester contre la « proposition 6 » qui menaçait de licenciement de la fonction publique toute personne s’affichant homosexuelle.

J’ai dévoré ces huit épisodes, qui racontent cette épopée à travers la vie de personnages ayant réellement existé, des activistes célèbres comme Roma Guy, Cleve Jones ou encore Ken Jones. C’est passionnant, émouvant, bouleversant et cela se regarde comme un documentaire. Et si cela s’achève sur l’autorisation du mariage gay aux Etats-Unis par la Cour suprême, c’est non sans une légère angoisse que l’on referme ces pages d’histoire. Normal quand on connait les positions du nouveau président des Etats-Unis sur le sujet…

Bref, si vous en avez la possibilité, regardez cette série, elle est d’utilité publique. Tout comme Moonlight, petit bijou également, que je chroniquerai dans un autre billet mais que je vous invite également à voir de toute urgence…

93 comments sur “When we rise”

  1. Cyann a dit…

    Moi, je suis de la génération d après. Celle qui a grandi en connaissant le mot « capote » avt d avoir vraiment compris ce que voulait dire faire l amour. Qui apprenait en quatrième à mettre un préservatif sur un tube à essai, et que si on avait un jour besoin d avorter il fallait s adresser au planning familial. Tes jumeaux ayant quitté le collège il n y a pas longtemps, est ce que tu sais si c tjrs enseigné ? J ai tellement l impression d un retour en arrière en écoutant les médias … D un autre coté, mes enfants étant petits, je ne cotois pas d ados, alors je me trompe peut-être ….

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    • Valicka a dit…

      Bonjour,
      C’est toujours enseigné, traditionnellement en 4è. D’abord, d’un point de vue strictement physiologique, on aborde la puberté, le fonctionnement des appareils reproducteurs (avec une grosse entreprise de modernisation de cet enseignement: enfin le clitoris est sur les schémas, enfin il y a des poils sur le pubis féminin), la fécondation, la grossesse et l’accouchement. Dans un deuxième temps, il y a toute une partie d’éducation à la sexualité, avec « choisir d’avoir ou non un enfant » (contraception, IVG, mais aussi AMP) et des plages de discussions ouvertes (selon les établissements) pour aborder plus de questions « quotidiennes ».
      J’entame ça d’ici quelques semaines, je sens que c’est nécessaire et attendu.J’espère que j’ai répondu à tes interrogations 😉

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      • Caroline a dit…

        Je confirme, mes ados n’ont pas manqué d’informations, entre les cours de SVT et les interventions extérieures qu’ils ont d’ailleurs également beaucoup appréciées.

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        • cyann a dit…

          Merci pour vos réponses !
          Cela me rassure, ces enseignements sont trés importants je trouve !
          Et je tire mon chapeau à l’éducation nationale, on parle toujours de son immobilisme, mais sur ce sujet en particulier, quelle évolution en 30 ans !!

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          • Alice a dit…

            Bonjour,

            Je réagis tardivement sur ce sujet car je lis ce post un peu tard, mais pour moi qui ne commente jamais je suis aussi très soulagée d’apprendre que ce sujet est toujours bien enseigné! Je me suis toujours sentie bien préparée à la question de la sexualité (enfin surtout à ses dangers, consentement, maladie, grossesse etc…) et tout ce que je savais venait essentiellement de l’école et des discussions avec les camarades qui s’ensuivent peut-être aussi des magazines pour ado que je lisais à l’époque. Et j’ai également l’impression que cela va en régressant aujourd’hui dans le climat politique actuel. Pourtant pour moi sur ces sujets là, on n’a jamais trop d’informations!

      • Juliette a dit…

        « enfin il y a des poils sur le pubis féminin » ==>> ha ha ! Trop drôle ! Alors que maintenant les jeunes filles/femmes se font complètement épiler le pubis, les manuels décident de montrer les poils ! Haha !

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    • Dorothée a dit…

      En plus de prof, je suis référente en éducation à la sexualité. De la génération juste après les Nuits Fauves, où on mettait des capotes sur des pieds de chaises. Lorsque j’ai été formée il y a 2 ans j’ai été stupéfaite de l’évolution du discours. Depuis je le constate, en effet, que les besoins et les questions des élèves ne tournent plus autour de ça. La capote ils en ont, ils savent s’en servir, la mettent ou pas, mais ils connaissent les consequences. Globalement les interventions tournent beaucoup plus autour de la liberté: de sa sexualité, de dire non, ou oui, des violences sexuelles, du porno, de l’Ivg, du rapport homme-femme… Je precise que j’interviens en lycée pro, ils ont déjà eu l’info physiologique au collège. Et je peux vous dire qu’il y a des jours où je les trouve méchamment flippant!

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  2. sirius a dit…

    Oui c’est toujours enseigné, heureusement ! Mes ados sont bien plus renseignés que moi au même âge – ayant aussi 29 ans j’ai traversé tout ce que raconte Caro.

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  3. elch a dit…

    Etant moi aussi de la génération « traumatisme », ce que tu racontes fait tout à fait sens pour moi…
    Je ne connais When we rise, je vais aller regarder ça derechef et j’en profite pour recommander le film Harvey Milk qui couvre, je pense, une partie de la période que tu décris et que j’avais trouvé à la fois très émouvant et très très intéressant…

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    • Daphné a dit…

      Oui Elch, en lisant l’article de Caro, je pensais aussi à Harvey Milk de Gus Van Sant.

      Il y a une douceur infinie dans ce film, qui dépeint avec sensibilité le San Francisco des années ’70 en brossant le portrait d’un homme qui voudrait répandre la bienveillance et repeindre notre monde aux couleurs de l’arc-en-ciel. Sean Penn est magistral dans le rôle de cet homme porteur de toutes les libertés, pour vivre ensemble sans haine ni peur.

      Je termine un article sur des films politiques à voir en famille, et il fait bien sûr partie de mon top 10.

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  4. Corinne (Couleur Café) a dit…

    Comme toi, c’est à travers Les nuits fauves et Philadelphia que j’ai en quelque sorte découvert le monde de l’homosexualité. Depuis, je m’en suis fait une idée précise, notamment qu’il existe si peu d’amour en ce monde pour refuser celui-là. J’ai envie de voir cette série !!!

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    • Zéphine a dit…

      « […] il existe si peu d’amour en ce monde pour refuser celui-là. »

      C’est beau ce que tu dis Corine, j’ai envie de te serrer très fort dans mes bras.

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  5. DOMINIQUE a dit…

    Je ne sais plus quand j’ai découvert l’homosexualité, je pense que c’est assez tôt, par mes lectures (Colette…) ou par ma mère ? En tout cas, cela ne m’a jamais posé un quelconque problème, là aussi je ne sais pas pourquoi !
    Pour le sida, je suis en fin de génération sans capote. En fait, je n’ai jamais eu de rapport « couvert ». Quand le sida s’est manifesté, je travaillais avec une femme dont l’époux était professeur et chercheur en immunologie. Donc, dès le début elle nous en a parlé, comme étant une pandémie très grave.
    Puis, deux de mes meilleures amies se sont révélées séropositives. L’une est décédée, l’autre, ma doucette, travaille dans un orphelinat (elle est très douée avec les enfants) en Afrique. Donc… ma vie d’adulte a été cernée par cette horreur, dont on découvrait les ravages, jour après jour, et le combat qu’on mené et mènent les soignants. Comme ledit professeur qui a ouvert les consultations « du soir » pour que les séropos puissent venir se faire soigner sans interférer avec leur travail. L’autre chef de clinique qui, toujours pour les consultations de jour, exigeait de l’hôpital des repas « doubles » pour requinquer les patients. Ou le même professeur qui conseillait aux séropos de ne pas déclarer leur maladie aux compagnies d’assurance…

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  6. claire a dit…

    Il faut absolument voir la mini série « Angel of America » sur les années sida: chef d’oeuvre bien au dessus de la plupart de toutes les séries passées présentes et futures (et allons y !)
    Distribution : Al Pacino, Meryl Streep, Emma Thompson, Mary-Louise Parker, Patrick Wilson, Jeffrey Wright etc etc…
    La grande claque !

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  7. marieal a dit…

    ces films, ces livres, ces séries sont à mon sens de salut public!
    parce que la parole antigay s’est libérée elle aussi et voudrait étouffer cette réalité en la cachant, et j’en ai peur, en l’interdisant. Il suffit d’écouter les paroles des manifestants du Trocadéro que Guillaume Meurice a rencontré pour voir que le message antigay s’est lui aussi décomplexé: https://www.youtube.com/watch?v=ARwYPsWDXTs
    J’ai plusieurs couples homos dans mon entourage, je sais que j’ai clairement vu la différence le jour où mon meilleur ami a fait le coming out d’une homosexualité que nous soupçonnions tous, mais qu’il a longtemps eu peur d’assumer pour une raison que même lui ignore, car nous avions tout dit, tout fait pour l’amener à se révéler: du jour au lendemain, son visage , sa stature a changé, il s’est enfin épanoui. Et je me dis que ce mouvement doit continuer afin qu’un jour, nul ne soit plus dérangé par la sexualité de l’autre et n’ai plus la possibilité de vivre ces années grises où l’on est pas vraiment soi.
    J’attends ta critique de Moonlight avec impatience ( pour moi on a jamais aussi bien filmé l’enfermement moral avant le coming-out) et je recommande aussi sur le sujet le dernier livre de Besson  » arrêtes avec tes mensonges ».

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  8. Nora a dit…

    J’avais 20 ans, ce cauchemar qui nous tombait dessus, mes premiers morts , finie l’insouciance, on a vieillit d’un coup.

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  9. Daphné a dit…

    Et dire que l’homosexualité n’est dépénalisée que depuis 1982 en France – encore aujourd’hui, le taux de suicide est 4 fois plus élevé chez les jeunes gays. Dans nos bulles, on a parfois l’impression que les choses avancent et pourtant, il faut continuer ce combat ensemble chaque jour contre la discrimination.

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    • ES a dit…

      Juste une précision: en 1982, ce n’était la la dépénalisation de l’homosexualité en tant que telle, c’était l’abaissement de la majorité sexuelle de 18 ans à 15 ans pour les rapports homosexuels, comme c’était déjà le cas pour les rapports hétérosexuels (ce qui n’empêche pas que voter contre cette loi était sacrément réac de la part de Fillon et bien d’autres…) La différence d’âge pour la majorité sexuelle datait du régime de Vichy (à l’époque, 21 ans pour les homos, 13 ans pour les hétéros…)

      Les rapports homos entre adultes majeurs avaient été dépénalisés dès 1791 lors de la Révolution Française, ce qui était un sacré progrès par rapport à beaucoup de pays voisins…

      Par exemple, au Royaume Uni l’homosexualité masculine était passible de la peine de mort jusqu’en 1861 ! (L’homosexualité féminine n’était pas mentionnée par la loi). Il y a eu une dépénalisation partielle en Angleterre en 1967 seulement (dans les années 50 il y avait encore des procès à ce sujet…), en Ecosse en 1980 et en Irlande du Nord en 1982… Et la majorité sexuelle pour les rapports homos n’a été abaissée à 18 ans qu’en 1994 (avant c’était 21 ans) et à 16 ans (comme pour les rapports hétéros) qu’en 2000…

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  10. Anna Chiara a dit…

    Comme toi Caroline, même génération… Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours eu l’impression qu’une société qui favorisait l’égalité homo/hétéro, c’était une très bonne chose aussi pour les hétéros ! C’est pour ça aussi que la question m’intéresse, même si je ne suis pas lesbienne ! Un peu comme si ça nous rayonnait dessus…

    Si tu ne l’as pas vu, je te recommande aussi Harvey Milk ! Qui avait été une grosse claque pour moi.

    Juste un bémol pour moi sur ta remarque « je n’ai jamais connu la sexualité libre et légère des générations précédentes »… Perso, je n’ai pas l’impression que les générations (de femme en tous cas…) aient vraiment pu être « libres et légères » à cause des problèmes de contraception, non ? Mais sinon je suis d’accord que d’avoir eu la mort associée à nos débuts dans la vie sexuelle (si c’est ça que tu voulais dire…) c’était pas top pour notre génération…

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    • Yanne a dit…

      Bonjour, un petit grain de sel pour dire qu’il y a eu une fenêtre générationnelle qui a découvert la sexualité avec contraception et sans SIDA, la mienne ! A 20 ans, j’étais à l’école de soins infirmiers et mon cours sur le SIDA tenait en une demi-page et trois initiales HHH : héroïnomane, haïtien et homosexuel. Moi aussi, j’ai découvert l’homosexualité en lisant Colette, en cachette, je me souviens encore de l’engueulade quand mes grands-parents se sont aperçus que je lisais les Claudine… Mes propres enfants ont grandi en trouvant normal que les princesses soient amoureuses d’un prince ou d’une autre princesse mais je sais que le chemin est long, encore long !

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      • Caroline a dit…

        oui, voilà, je pensais à cette génération, celle coincée entre moi et mes parents en somme 🙂 c’est vrai que c’est une micro-fenêtre !!! Moi aussi ma mère en voyant que je lisais les claudine s’est soudainement rappelé qu’il y avait des passages un peu chauds, mais elle m’a laissé les terminer :-)))

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        • Anna Chiarra a dit…

          J’avais zappé que tu avais 20 ans !!
          Ah oui alors je suis d’accord, je prenais « génération » au sens strict du terme ! C’est vrai aussi que j’ai peu de gens de cet âge-là autour de moi, du coup je comprends mieux 😉
          Je disais cela parce que moi j’ai entendu ma mère me raconter ses voyages en Suisse pour aller chercher des diaphragmes…

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      • DOMINIQUE a dit…

        Oui, j’ai exactement fait partie de cette période « libre » qui a connu la pilule et le sexe sans sida. Dix ans environ.

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      • Phoebe a dit…

        C’est vrai, naitre dans les années cinquante (52 pour moi) a fait de nous une génération privilégiée , dans pratiquement tous les domaines.
        Apres, c’est sûr, il reste les destins et les parcours individuels …

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      • Geneviève a dit…

        Je suis aussi de cette génération: sexualité avec contraception et sans SIDA.
        Mes enfants ont connu (avant l’adolescence) les messages très nécessaires de prévention. J’ai le souvenir que pour mon aîné, petit, ces messages étaient anxiogènes mais très très nécessaires je le redis. D’un autre côté, la littérature jeunesse, l’école délivraient des messages plus ouverts.

        Aujourd’hui, quand je vois les échanges sur les réseaux sociaux, je suis effarée par le sexisme, l’homophobie, le racisme qui s’expriment largement… Affreux le recul…

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      • marieal a dit…

        je ne suis pas sûre que yanne soit de la génération des années 50 si elle connaissait déjà le SIDA à 20 ans! mais sa période libre a du être très courte, car si moi aussi au cours de ma première année de médecin on parlait d’une maladie qui touchait les 3H exclusivement, à la fin de mon tronc commun, soit 5 ans plus tard, les campagnes visaient tout le monde…

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  11. DOMINIQUE a dit…

    En fait, je crois, comme ça a été le cas pour toi, Caroline, que comme dans le cercle familial on ne parlait pas d’homosexualité, car elle n’existait pas au grand jour (sauf dans les livres, mais c’est un autre monde !) dans ma petite ville de province. Donc je n’ai pas eu droit à tous les propos homophobes et compagnie, ces jugements dégradants sur untel ou untel. Résultat, j’ai trouvé, une fois adolescente, cette sexualité peu différente de la mienne, si ce n’est… la « cible ».

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  12. Anne B. a dit…

    Epoque sida pour moi aussi… Ayant eu très tôt des amis/ies homo,on a vite compris l’horreur de la chose.

    Nous avons aussi tous dévorés Les Chroniques 🙂 <3 … Une des raisons qui m'ont fait aller à San Francisco cet été; ville d'une tolérance incroyable (et pas seulement dans le quartier gay de Castro), d'une beauté de dingue et d'une atmosphère très apaisante …
    Et je ne connais pas cette série, je vais me jeter dessus !!!!

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    • Daphné a dit…

      Ah oui Anne B, Armistead Maupin doit être à l’origine de nombreux voyages à San Francisco ! Après avoir dévoré ses chroniques, je n’avais aussi qu’une envie, filer trouver Michael « Mouse », Mary Ann et la maison de madame Madrigal à Barbary Lane !

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      • Caroline a dit…

        j’ai retrouvé dans « when we rise » l’esprit des Chroniques, avec des personnages qui leur ressemblait en fait, ce qui est assez normal puisqu’Armistead Maupin a fait partie de toute cette époque aussi…

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  13. nostrovia a dit…

    « Le sida il ne passera pas par moi ‘ le slogan le plus entendu à l’époque dans mon CES de campagne , les chansons de Renaud en boucle ,Hexagone en tête ,les copines qui se cachaient derrière le gymnase pour fumer des kool mentholées :
    pleins de souvenirs qui remontent juste en évoquant le SIDA , pas de doute j’ai aussi grandi avec ça .

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  14. William Réjault a dit…

    Merci, Caroline, une fois de plus, pour ce que tu fais, dit et écrit.
    Les temps sont troubles.
    Je suis effrayé par le nombre de gamins ne voulant pas mettre de capotes (cela ne leur traverse même pas l’esprit !!) et par l’absence de Dechavanne, de Madonna, de role models s’exprimant sur le sujet…C’est devenu terrible cette absence de protection et les chiffres vont exploser de nouveau.

    Le SIDA tue encore.

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    • Val Lao sur la Colline a dit…

      Merci William, oui, je n’ai de cesse de le dire à mes filles, c’est ce que j’écrivais ci-dessous avant de te lire. Je crois que l’insouciance sied à leur âge. Mais il ne faudrait pas que cela se transforme en inconscience.
      PS : je te lis depuis des années, en fait…

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    • mila a dit…

      Je vous rejoins sur la nécessité de la prevention encore et toujours. moi aussi je suis de la generation où l’on avait des capotes dans les poches avant même le premier baiser. Et pourtant le VIH s’est invité dans la vie de mon meilleur ami il y a un an tout juste. Philadelphia les nuits fauves, bien sur les traitements ont évolué mais le VIH est une maladie contemporaine pas seulement un souvenir. Bref je me suis pris une belle claque et je croise les doigts et espère de nouvelles avancées de la recherche.

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  15. Carole Nipette a dit…

    Je compte bien la regarder dès que j’ai le temps ! pas la même histoire mais dans ma jeunesse j’ai tellement aimé Queer as folk, version anglaise, un bijou cette série… et en film Torch song Trilogy, ce film est tellement beau et fort… et triste… j’ai dévoré les Chroniques de SF et le dans un genre plus soft le film Another Country (je suis tombée amoureuse de Rupert Everett)
    j’ai adoré Moonlight (ma chronique ici http://www.nipette.com/2017/02/loving-moonlight-lalaland-avis-critiques-film )

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  16. MaNou a dit…

    Pour remonter encore un peu plus le temps … une petite anecdote :
    Ta grand mère, Caro, découvrit l.homosexualite sur la plage de St Tropez en 1945 et demanda à ton grand père, un peu surpris et amuse par sa naïveté, le sens du mot « pédéraste » qu’elle venait d’entendre.
    De retour chez ses parents, heureuse et fière de tout ce qu’elle avait vu durant son séjour en ce lieu si déroutant pour elle, dit à sa mère : »il y avait même des « pédérastes » sur la plage » Ah! Répondit celle ci , de quel genre d’oiseau s’agit-il ? Je n’en ai jamais vus!

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  17. Val Lao sur la Colline a dit…

    Adolescente, et par le biais du travail de mon père, j’ai été entourée de beaucoup (vraiment beaucoup) d’homosexuelles de mon âge ou un peu plus âgées. Mais je me rappelle très bien de ma découverte de l’homosexualité, quelques années plus tôt ; ma grand-mère, demandant à ma mère à propos d’une jeune femme de notre entourage :
    – et elle a un jules ?
    – une julie, tu veux dire…
    Ces mots ont longtemps tourné dans ma tête avant que j’en comprenne et que j’en accepte le sens. Je devais avoir 12 ans…
    C’est fou, j’avais oublié cette scène. Elle est douce à mon coeur, finalement, alors qu’elle m’avait un temps perturbée. J’en retiens la sérénité avec laquelle ma mère et la sienne parlaient de cette « situation ».
    Comme toi, j’ai pris de plein fouet les années SIDA, même si dans ma campagne, on s’en sentait connement relativement éloignés. Ma vie sexuelle avait commencé un peu avant, et avec beaucoup de liberté, mais bien sûr, j’ai traversé cette période la capote affûtée, j’ai pleuré devant Nuits Fauves, Philadelphia, j’ai lu Armistead Maupin et tout et tout… C’était compliqué. Et ce n’est pas fini.
    On dit bien que l’expérience des autres ne profite jamais. Je ne suis pas certaine que mes filles (19 et bientôt 17 ans), qui ont une vie sexuelle active, se rendent bien compte des risques, même si comme tous ceux de leur génération, elles sont sur-informées. Bien sûr elles savent, mais je sais qu’elles ont déjà eu et auront encore ce comportement de prise de risque de tout adolescent…
    Mon aînée vit actuellement une belle histoire avec un garçon après avoir eu une autre jolie histoire avec une fille. Heureusement tout cela leur passe au-dessus de la tête…

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  18. Sarah a dit…

    Il y a eu il y a quelques années une pièce extraordinaire de Pauline Bureau (jeune metteuse en scène de talent), autour de la constitution d’Act Up, et donc, des premières années Sida. Bouleversante, politique, magnifique.
    La meilleure part des hommes http://www.telerama.fr/art/la-meilleure-part-des-hommes,79667.php
    c’est d’après un roman que l’on peut retrouver facilement.
    Je ne sais pas si elle repasse, ou repassera un jour, c’est le problème du théâtre, mais si c’était le cas, je ne peux que la recommander.

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  19. Sarah a dit…

    J’en profite pour signaler qu’elle met en scène une pièce sur le scandale du mediator en ce moment, ou très bientôt, aux bouffes du nord. Pour les parisiens.
    Elle est vraiment, vraiment douée.

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  20. Clarisse a dit…

    Je note cette série pour la regarder rapidement et en profite alors pour proposer un conseil lecture : Fairyland de Alysia Abbott. Sur le même sujet, émouvant, fort et douloureux.

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  21. kinou a dit…

    En ce qui me concerne, j’ai pris conscience du SIDA par le biais d’un copain qui m’en martelait la dangerosité, alors que je n’en avais jamais entendu parler (année 1990 environ). Je revenais d’un voyage au Kenya où j’avais eu des rapports non protégés avec le chauffeur du minibus (un moment d’égarement). Et là je vois que le Kenya est un des pays les plus infestés au monde. J’ai fait le test… l’attente des résultats a été trèèès longue. Ouf, je suis passée entre les gouttes, mais j’ai eu très peur.

    When we rise, je note.

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  22. Smouik a dit…

    Je pense que j’ai su très tôt ce qu’était les homosexuels car ma… grand mère l’a été et a eu l’immense courage à son époque de vivre avec une femme. Elle a été heureuse de voir Coup de foudre à l’époque, lorsque c’est sorti et qui racontait peu ou prou son histoire…
    Elle serait sûrement éberluée de savoir qu’elle aurait pu épouser son amour de l’époque même si, la connaissant, elle était peut-être encore trop libre pour vouloir aller jusque là… Le chemin parcouru est immense et il reste encore beaucoup à faire dans les mentalités et dans la recherche pour guérir du SIDA.
    Et j’ai beaucoup aimé Moonlight qui, à mon avis, est un film à infusion lente…

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    • Nocléa a dit…

      La soeur de ma grand-mère a quitté son mari pour une femme dans les années 50 et ça a été accepté dans la famille… Je ne me souviens d’elles que âgées et moi j’étais une petite fille, mais voilà c’était comme ça, ce n’était même pas un sujet de discussion. Avec le recul, c’est sans doute très en avance pour une famille de petits bourgeois commerçants parisiens, du coup j’ai toujours su que l’homosexualité existait et j’ai découvert bien plus tard que cela pouvait poser problème à certains

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      • Ariane a dit…

        Presque pareil pour moi. 🙂 Je suis née en 71 et quand j’étais enfant, la meilleure amie de ma mère a quitté son mari (avec sa fille sous le bras) pour aller vivre avec son amoureuse. C’était d’un naturel absolu pour moi et j’étais juste triste pour leur fille que ses parents soient divorcés. Ce n’est que biiiien plus tard que j’ai compris que ce n’était pas si courant….
        Plus tard, j’ai appris que le frère de mon mari était un ancien gay. Oui, ça arrive… Le seul que je connaisse au monde qui a été gay de 15 à 35 ans et a épousé une femme adorable et a eu un enfant avec. (Saviez-vous qu’on pouvait « laver » le sperme du virus lors d’une insémination?)
        Il est décédé il y a 2 ans, à 50 ans, après des années de trithérapie. Arrêt cardiaque dont on ne sait pas si il était causé par la maladie…
        Pourquoi je raconte ça… Peut-être parce que ni sa belle-famille, ni sa fille ne connaissait son passé sexuel. Et que l’idée de ces cachets pris toute une vie en cachette, ça m’a toujours fendu le coeur.

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        • Val Lao sur la Colline a dit…

          Han mais oui, c’est terrible ! Terrible que notre société puisse nous contraindre à ça.
          Je connais quelqu’un qui, séropositive, a fini par ne plus le mentionner dans les questionnaires d’assurance sous peine d’être systématiquement retoquée, notamment pour un emprunt immobilier.

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  23. kinou a dit…

    L’histoire de Smouik me rappelle à quel point j’ai été émue et surprise, lors de l’autorisation du mariage gay dans les différents pays du monde, de voir tous ces couples âgés, voire très âgés, qui avaient vécu ensemble depuis des dizaines d’années sous couvert d’une pseudo amitié, pouvoir enfin mettre un vrai nom sur leur cohabitation. Comme je n’en avais jamais cotoyé, je n’avais pas idée de l’ampleur du phénomène. Y compris dans des petites villes de province, où j’imagine que personne n’était vraiment dupe…

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    • DOMINIQUE a dit…

      Kinou, j’avais 13 ans et étais dans un collège catholique, bonnes soeurs et uniforme. Deux professeurs, l’une de couture (oui) et l’autre d’histoire-géo, vivaient ensemble. J’ai réalisé des années après que, sans doute, elles faisaient partie de ces couples dont tu parles.

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    • Reine a dit…

      Kinou, de la même façon , j’ai été très émue par les témoignages des personnes âgées dans le film « Les invisibles » qui racontent ces amours qui ont duré parfois 50,60 ans mais ignorées, consciemment ou pas, de tous , amis, familles, collègues….

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    • Reine a dit…

      En cette journée internationale des Droits de la Femme , je vous souhaite à toutes et à tous un excellent 8 Mars.
      La lutte continue hein !!!

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  24. mammouth a dit…

    Ah les Chroniques, quel bonheur de lecture! Oui, San Francisco est belle. Tolérante probablement, mais pas pour les fumeurs! Je me souviens en entrant dans un resto avoir demandé un place pour non-fumeur et me faire regarder comme une alien. Ben ça n’existait pas pour la simple raison que tous les restos étaient non-fumeurs. Et les bars aussi. Je me demandais pourquoi tout le monde sortait dehors régulièrement. C’était pour aller fumer. Y’a presque 20 ans de ça.

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  25. Pastelle a dit…

    J’ai eu aussi la chance de vivre à la période sans sida. Jamais connu la capote autrement que comme préservatif après des oublis de pilule. 🙂 Oui, vraiment une grande chance.
    Et j’avais été fascine aussi par « les nuits fauves ». Egalement « Ma moitié d’orange » de Jean-Louis Bory, et plus récemment « En l’absence des hommes » de Philippe Besson.

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  26. MarieG a dit…

    Je me souviens très bien du moment où j’ai entendu pour la première fois entendu parler du Sida: fin janvier 1987. J’étais de retour en Suisse, après un périple de quelques mois dans le Sahara – on pouvait alors y voyager sans risquer de se faire enlever – et les murs de Genève étaient couverts d’affiches publicitaires nous invitant à nous « protéger »… J’étais totalement ahurie, j’avais à peine 30 ans, élevée en pleine génération « pilule » et tout d’un coup il fallait faire un immense retour en arrière.
    Ensuite, il y a eu les premiers amis malades puis disparus (davantage seringues infectées qu’homosexualité du reste), la frayeur des gens quant à la contamination, les campagnes d’apprentissage – oui, vous pouvez prendre un sidéen dans vos bras sans risque, oui, vous pouvez lui serrer la main, oui vous pouvez lui parler, etc…
    Heureusement notre ministre local de la santé était plus soucieux de vies humaines et de budgets que de morale. Donc il y très vite pris des mesures de santé publique, simples, pragmatiques et efficaces: échange gratuit et anonyme de seringue usagée contre neuve dans n’importe quelle pharmacie ou dispensaire, mise sur pied de locaux d’injection (ça fallait oser au début des années 90), distribution de préservatifs « urbi et orbi », etc… Les taux d’infection ont donc baissé assez rapidement.

    Si j’ai bien compris mes lectures, le problème s’est déplacé maintenant: la communauté homo est bien informée, le monde la drogue fait de son mieux, par contre les femmes ne se protègent pas suffisamment dans le cadre de relations hétéros.

    Bref, il y a encore du boulot

    Belle journée

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    • marieal a dit…

      Je me rappelle très bien avoir lu un article dans le Monde, journal que lisait mon père mais que je lisais rarement, décrivant par le menu cette étrange maladie qui décimait les homosexuels aux Etats Unis avec l’apparition de tâches noires sur la peau ( le syndrome de kaposi).
      J’étais alors au lycée , en 1983, je me rappelle encore de cet article qui annonçait une épidémie mondiale d’une maladie à peine identifiée mais qui décimait les homos aux states. Et qui commençait à atteindre aussi quelques femmes.
      J’oublie…
      Et puis, en 1986, je commence médecine, on me parle du SIDA, et je me rends compte que cet article parlait de cette maladie.
      et comme ton article a titillé ce souvenir de cet article , je l’ai retrouvé: http://www.lemonde.fr/archives/article/1983/03/23/l-agent-responsable-de-l-epidemie-de-carence-immunitaire-n-a-toujours-pas-ete-decouvert_2842135_1819218.html?xtmc=kaposi&xtcr=132

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    • elch a dit…

      sans volonté aucune d’agressivité de ma part, je trouve votre dernier paragraphe assez perturbant : « les femmes ne se protègent pas suffisamment dans le cadre de relations hétéros » : pourquoi les femmes ?
      On fait toujours porter la responsabilité de la contraception et plus largement de la santé personnelle ou familiale sur les femmes, je trouve ça triste de leur reprocher des ratages de prévention dans le cadre de relations qui se passent à deux et qui impliquent ici les deux sexes…

      Il me semble qu’il serait plus juste de dire que les hétéros se protègent mal et que les femmes ont encore des difficultés, malheureusement pour accéder aux moyens de se protéger de façon autonome (qui connait et utilise les préservatifs féminins/ internes ?), voire encore des difficultés pour faire prévaloir leur volonté de se protéger dans des relations qui restent malheureusement souvent dissymétriques…

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      • MarieG a dit…

        Je me suis exprimée maladroitement et je vous prie de m’en excuser. Si j’ai bien compris le problème, il arrive fréquemment, surtout dans les relations « d’un soir » que les hommes ne veuillent pas se protéger – trop fiers souvent – et que leur partenaire accepte tout de même une relation non protégée, par gain de paix. Il semblerait que les femmes aient plus de peine à dire « non », à poser leurs conditions.
        Ce sont des constats que j’ai lus, pas des reproches.
        Sweet dreams.

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        • elch a dit…

          ah, mais je n’ai pas dit que ce n’était pas vrai factuellement 😉

          Ce que vous avancez est tout à fait juste, raison de plus pour dire les hétéros se protègent mal…

          d’ailleurs il y a une estimation de plusieurs dizaines de milliers d’hétéro-e-s contaminé-e-s qui ignorent leur statut, se sont majoritairement des blancs de plus de 40-50 ans qui ne se testent jamais parce qu’ils sont persuadés de ne pas être « à risque »… :-/

          et le soucis c’est que :
          – comme ils ignorent leur statut, ils ne sont pas sous traitement et continue de diffuser le virus
          – comme ils sont souvent découverts en phase SIDA, il est plus compliqué de les soigner

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  27. Dom a dit…

    Je viens de regarder le premier épisode de when we rise. Très prometteur. Je regarderai la suite dès ce soir.
    Pour moi, la première image de la gravité du sida c’est la mort de Klaus nomi. Et les reportages bouleversants sur tous ceux qui perdaient leurs amis sans savoir encore comment se soigner et trop tard pour se prémunir. Et San Francisco, c’est les chroniques de Maupin bien sûr. Je ne connais pour de vrai San Francisco que depuis une dizaine d’années. Une autre époque.

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  28. dom2 a dit…

    Ah, les Chroniques de San Francisco!
    Je me souviens aussi de mon tout premier « contact » avec le sida: j’avais une vingtaine d’années, mon petit copain lisait le magazine Photo, et il y avait eu un reportage (reportage photo donc) très étonnant, sur des gens, homos, en Amérique, malades d’une nouvelle maladie inconnue et étrange, qu’on ne comprenait pas, et qui faisait tant de mal aux corps avant la mort.

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  29. Carolin_e a dit…

    Pu****, Caro, pas encore une série, quand est-ce qu’on dort nous (ou qu’on élève notre progéniture…) ? 😀

    Merci pour le tuyau 🙂

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  30. marie a dit…

    Je suis un peu plus âgée que la plupart, j’ai découvert l’homosexualité, à 15 ans en lisant André Gide « Corydon » ; cela ne m’avait pas spécialement choqué mais on ne parlait pas de ce genre de chose autour de moi, donc je ne ressentais pas de désapprobation particulière. Quand au SiDA, c’est le prof qui me faisait passer mes cliniques à la fin de mes études de médecine, qui m’en a parlé. On dit que ce sont les occidentaux en vaccinant massivement les africains qui ont favorisé la propagation du SIDA qui existait de manière endémique chez les singes, au 19 ème siècle. Il y avait quelques cas humains, qui seraient resté sporadiques sans ces injections qui n’étaient pas pratiqué de manière très « propres ».
    j’ai toujours cru qu’on était tous plus ou moins bisexuels…

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    • Caroline a dit…

      c’est bien mal me connaitre, jamais je ne ferais le coming out de mes enfants 🙂 (pas parce que ça me poserait un problème mais parce que cela ne m’appartient pas 😉

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  31. mammouth a dit…

    J’ai en tête 1981 pour mon « introduction » au SIDA. Mais plus spécifiquement 1983 quand Klaus Nomi, que j’aimais beaucoup et dont j’écoutais les chansons en boucle, est décédé. Il était un des premiers artistes à disparaître à cause du SIDA.

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  32. Fred b a dit…

    Moi aussi j’ai grandi avec le sida et j’espère bien ne pas avoir à vieillir avec lui….
    Une de mes amies, dont le conjoint travaille dans un labo d’analyses médicales, me disait qu’il avait été témoin de nombreux cas de contamination de « la crise de la quarantaine ». C’est con d’avoir fait gaffe toute sa jeunesse pour finir par déconner à cet âge-là, non?

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  33. Zéphine a dit…

    C’est marrant cette expression « d’avoir grandi avec le sida »…
    J’ai vingt-douze ans (née en 1985), j’ai donc connu le sida toute ma vie, j’estime donc avoir grandi avec le sida. Sans doute que je l’ai moins ressenti comme une menace mortelle, pourtant j’en ai été informé comme des risques de grossesses et de toutes autres maladie sexuellement transmissiobles (mais guérissables pour la plupart). Il ne me viendrait pas à l’idée d’un raport non protégé, sauf après dépistage au bout de plusieurs mois de relations stable.
    Et qu’en j’en discutte autour de moi, ceux de ma tranche d’âge (à la grosse louche 25-35ans) ont aussi acquis ce comportement.

    En ce moment, je vis une seconde jeunesse, et je m’éclate au pieu avec des partenairs

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    • elch a dit…

      je dirai que la différence avec les personnes un chouia plus âgées, c’est que la multi-thérapie qui a changé drastiquement le visage de l’épidémie est introduite en 1996, donc quand vous aviez 11 ans, les lectrices plus âgées, nous avons le souvenir d’une époque ou le diagnostic impliquait une mort inévitable, rapide et atroce…

      Je pense que c’est pour ça que nous nous percevons pour beaucoup comme la génération du grand traumatisme…

      Je ne suis pas surprise qu’étant née en 1985 vous ayez encore bénéficié d’une prévention de qualité, je ne peux que regretter que ce ne soit plus le cas actuellement, il existe maintenant une très grande inégalité en fonction de l’investissement de certains enseignants/ établissements qui vont traiter de la question et faire intervenir des extérieurs, mais il n’y a pas eu de grande campagne sur la capote à destination des collèges lycées, comme celles que nous avons pu connaitre, depuis au bas mot les années 2000 (et je vois baisser l’usage du préservatif avec régularité auprès de mes élèves/ étudiants et auprès des personnes que je reçois en permanence d’information…)

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  34. Dom a dit…

    Merci Caro pour when we rise dont j’ai regardé les 6 premiers épisodes hier sur canal+replay. Cette série retrace bien la lutte des homosexuels américains pour leurs droits, les années SIDA et le rôle central de San Francisco.
    Quant à la France, la période de sexualité « libre et légère » a été de courte durée, entre les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth sur la contraception en 72, la loi Veil de 75 et la connaissance des premiers cas de sida au début des années 80. Aussi tu as bien raison de rappeler qu’il faut être attentifs au maintien de ces droits et protections.

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  35. cathclaire a dit…

    En regardant When we rise je me suis fait exactement les mêmes reflexions que toi.
    J’ai fini cette série hier et j’ai découvert à quel point cela fut une lutte, un combat pour ces hommes et ces femmes.
    Quand on voit l’importance qu’a pris la lutte contre le mariage gay; cette parole libérée contre les homosexuels cela me choque vraiment.
    Les mentalités ont évolué heureusement mais il y a toujours une partie de la population qui refuse de reconnaitre l’égalité pour tous.
    Un retour en arrière est toujours possible et c’est effrayant.

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  36. camichka a dit…

    Née en 84, comme d’autres ici l’homosexualité et le sida ont toujours fait partie du monde à mes yeux, quoique de manière assez théorique. Et puis à 17 ans, je suis partie travailler un mois au USA, hébergée par une amie de ma mère. Et je me souviens de ma petite maman, étourdie comme toujours, me disant à 7 h alors que je prenais le bus pour aller à la gare et entamer mon « grand voyage » : « au fait, je ne sais plus si je te l’ai dit, mais Alice est en couple avec une femme ». Ah.. ok. Et donc je me suis retrouvée sans transition de mon petit univers provincial à celui assez « trendy » de la communauté lesbienne du Vermont. ça a été fantastique, et très instructif. D’autant plus que mon anglais étant à l’époque très rudimentaire, elles parlaient assez librement devant moi, pensant que je ne comprenais pas – mais j’ai appris des tas de choses sur le sida, sur l’envie de changer de sexe… ça m’a aussi permis de me confirmer à moi-même, si besoin était, que j’étais clairement hétéro ! (et donc par la suite de tordre le cou à toutes les idées nauséabondes à base de « pauvre jeunesse détournée du droit chemin par l’influence homosexuelle »).
    ça m’a aussi fait réfléchir sur les proportions de l’inné et de l’acquis dans le domaine de l’orientation sexuelle. Parce que je ne sais pas ce qu’il en est chez les hommes homo, mais chez les femmes, la proportion de celles qui ont viré de bord parce qu’elles ont été abusées / violées / maltraitées par des hommes est assez hallucinante.

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  37. Geraldine a dit…

    Un petit commentaire cinématographique: je crois me rappeler que tu aimes bien tout ce qui touche au spatial…. alors va voir
     » Les femmes de l’ombre », sur ces femmes noires qui ont travaillé dès les années 50 à la NASA comme « calculatrices » (pas d’ordi à l’époque) et qui ont joué un grand role dans le programme spatial, maintenant enfin reconnu… Film qui montre en parallèle comment ces femmes ont été pionnières à la fois dans l’émancipation des femmes mais aussi dans le combat contre la ségrégation. Excellent et très émouvant…

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