C’était la dernière séance…

Vendredi, j’ai fait le trajet habituel. Dans le métro, je me suis dit que ça serait peut-être pour aujourd’hui, sans en être vraiment sûre. La simple idée de passer à l’acte a fait battre mon coeur un peu plus vite, sans que je ne parvienne à savoir si c’était un signe. Et si oui lequel ? Celui d’une impatience ou d’une appréhension ?

J’ai marché jusqu’à cette petite rue de ce quartier que j’aime beaucoup, je suis passée devant la demeure impressionnante de cette actrice italienne croisée quelques fois ces trois dernières années. Parvenue au bas de l’immeuble, j’ai attendu la fin de la chanson en cours avant de vérifier les codes d’entrée. J’ai éteint la musique, rangé mes écouteurs et grimpé l’étage en me faisant cette réflexion, comme à chaque fois, que cette cage d’escalier sentait un peu comme la cave de ma maison d’enfance. La porte était entrouverte, comme d’habitude. Le parfum de cet appartement ancien, sans doute agrémenté d’un pot pourri, le même depuis le départ, m’a à nouveau réconfortée, sans que je ne puisse vraiment l’expliquer. Je me suis assise dans la minuscule salle d’attente, toujours sur la même chaise, parce que je suis ainsi, pétrie de rituels. J’ai volé un mouchoir dans la boite, « au cas où », alors qu’elle en a sur son bureau et que de toutes façons, je ne pleure jamais, seulement devant les films (je regarde beaucoup de films).

En regardant la fausse orchidée posée sur le guéridon, je me suis dit que peut-être, c’était la dernière fois. Là encore, mon coeur s’est accéléré et là encore, je n’ai pas su dire ce que cela signifiait. J’avais oublié de prendre un livre, généralement, sachant qu’elle me reçoit avec un quart d’heure de retard, je profite de cet instant volé à la vie pour m’adonner à mon loisir favori. Une fois, elle m’a cueillie sur le perron et m’a fait entrer immédiatement. Je n’avais pas aimé. Il m’avait manqué ce sas. Je ne sais pas, je ne saurai jamais d’ailleurs, si c’est le genre de chose qu’elle a fini par comprendre et qu’elle me laisse volontairement ces minutes là. J’aime à croire que oui mais c’est sans doute parce que je le voudrais bien.

Elle est arrivée, a ouvert la porte de la minuscule salle d’attente et m’a invitée à la suivre. Elle s’est assise derrière son bureau et m’a regardée en souriant. Un scénario identique de semaine en semaine, quelques secondes de silence, jusqu’à ce que je me lance, généralement avec les mêmes mots, « Alors… Qu’est-ce que je vais vous raconter aujourd’hui… »

Et elle de me répondre, « comme ça vient… »

C’est venu. J’ai confié mes émotions récentes, mes satisfactions professionnelles, mes difficultés avec l’un ou l’autre. Alors même que je parlais, la pensée de le lui dire m’a traversée, fugace. Je l’ai chassée mentalement. « Une autre fois, je ne suis pas prête, c’est trop tôt ». Et puis finalement…

« C’est amusant, j’écris en ce moment un article sur la fin d’une thérapie. Comment on sait que c’est terminé, en quelque sorte ».

Elle a souri, amusée.

« Alors… à votre avis ? »

« Alors je ne sais pas… »

Elle a suggéré que cet article n’était peut-être pas totalement un hasard, j’ai acquiescé, précisant que ça n’était même pas un hasard du tout puisque j’avais proposé le sujet. Elle m’a dit que c’était un moment charnière pour moi, j’ai dit « charnière ça ne veut pas dire fin, si ? » Elle a répondu que l’on pouvait toujours revenir, mais qu’il était aussi nécessaire d’expérimenter seule. J’ai senti qu’elle me poussait doucement, tout doucement, vers la porte. J’ai dit que j’avais un peu peur, que je n’étais pas sûre, que j’avais la sensation, oui, de me répéter un peu depuis quelques séances, que j’allais mieux mais que je n’avais pas non plus la prétention d’avoir « tout réglé ». Elle a redit que rien n’était irrémédiable.

« Alors on arrête ? », j’ai demandé, avec le secret espoir qu’elle me propose encore quelques séances pour y réfléchir, tout en redoutant qu’elle me propose quelques séances encore pour y réfléchir.

Elle n’a pas répondu directement, préférant insister sur l’investissement dont j’avais fait preuve, sur les bénéfices évidents que je semblais constater. J’ai eu le sentiment à la fois grisant et un peu triste que la main qui avait tenu la mienne alors que j’avançais dans le tunnel de mon inconscient, lâchait doucement prise. Je me suis dit que c’était étrange, que je ne savais rien d’elle et qu’elle en connaissait plus sur moi désormais que quiconque. Que c’était un drôle d’exercice de confier sa vie ainsi de manière unilatérale, en payant pour être quitte.

Je me suis souvenue des débuts, lorsqu’en plein transfert, j’espérais être une patiente un peu spéciale, quand je révisais à l’avance pour raconter des choses intéressantes, fidèle à mon syndrome de bonne élève, qui voudrait ne jamais rien rater, pas même, voire surtout, sa thérapie. Au fur et à mesure, j’ai baissé un peu ma garde, jamais totalement sans doute, ou peut-être que si, je ne sais pas bien. J’ai montré le pas joli, j’ai dit à voix haute ce que parfois je n’arrive pas à m’avouer. Je crois que j’aurais pu continuer longtemps ces rendez-vous hebdomadaires, parce que la vie, d’autant plus avec trois enfants dont deux ados, jumeaux de surcroit, et une petite dernière qui bataille pour trouver sa place, procure des sujets de conversations inépuisables. Mais depuis quelque temps, j’avais l’impression de ne plus tellement explorer les méandres de mon cerveau, d’être dans une sorte de confort.

C’est amusant parce que j’ai pris cette décision sept ans jour pour jour après avoir quitté mon boulot et que ça s’est fait un peu de la même manière, en douceur et facilement. Peut-être que c’est ça, le signe. Peut-être que lorsqu’on sait… on sait. Ou peut-être que dans quelques semaines je vais regretter et composer à nouveau son numéro de téléphone.

Ou celui d’un(e) autre. Parce qu’alors que je me demandais comment clore cette dernière séance, hésitant à la remercier – j’ai pas mal lu sur la thérapie et une phrase m’avait marquée, celle disant qu’à la fin, ni le patient ni le psy ne devait avoir l’impression d’être redevable – (mais éprouver de la gratitude, est-ce être redevable ?), c’est elle qui a finalement dérogé à ses principes, en me confiant, non sans une certaine émotion, que notre travail durant ces trois ans avait eu des résonances particulières. Le hasard – mais le hasard existe-t-il ? – a voulu que je choisisse une psy dont la vie présentait quelques troublants points communs avec la mienne. Une confidence que j’ai prise comme un cadeau d’adieu. Sachant cela, je crois qu’il ne me sera plus possible désormais de franchir la porte de son cabinet. L’a-t-elle fait involontairement, sur une impulsion, ou savait-elle que notre histoire s’arrêtait là, quoi qu’il arrive ? Cela non plus, je ne le saurai jamais. Mais je suis repartie en me disant qu’après tout, j’avais peut-être été une patiente un peu spéciale. Ou que simplement, pour qu’une thérapie fonctionne, il faut qu’il y ait une rencontre.

Elle m’a raccompagnée à la porte. Je lui ai serré la main et j’ai dit, la voix un peu étranglée, « merci pour tout ». J’espère qu’elle a compris ce tout. Je sais que j’ai fait ce travail moi même et j’en suis fière. Mais je sais aussi que sans cette confiance instaurée, sans cette bienveillante neutralité et ses – rares mais généralement justes – paroles éclairantes, je n’aurais pas aujourd’hui l’impression d’avoir dompté cette angoisse qui me dévorait.

Dans la rue, j’ai remis mes écouteurs et il y avait ce bijou de chanson. « L’espoir » de Bernard Lavilliers et Jeanne Cherhal. Suivie de « Tu verras tu verras » de Nougaro.

De l’espoir et du recommencement. La vie non ?

 

101 comments sur “C’était la dernière séance…”

  1. O. a dit…

    Oui, très joli texte qui m’accompagnera lors de ma prochaine séance vers un petit portail entrouvert, vers ce temps de retard sur l’horaire, ce temps de silence accompagné d’un regard qui plonge dans le mien accompagné d’un sourire et d’un « alors?… », cette phrase d’accroche qui est la tienne Caro « « Alors… Qu’est-ce que je vais vous raconter aujourd’hui… » que je me répète les jours qui précèdent et sur le trajet, que j’ai prononcée peut-être une fois ou deux et que je retiens sinon en me disant « il ne faut pas que je scénarise, que je romance. Pas de romanesque, pas « d’histoire » que je vais construire, dérouler dans une fluide narration… » Et puis… 🙂

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  2. Petits pieds a dit…

    UWaouh, merci pour ce si joli texte. J’y ai souvent pensé, as je n’ai jamais franchi le pas de la thérapie. C’est étrange ces relations que l’on noue pour une durée, vécu une intimité complètement unilatérale… On est si proches et si loin. Lorsque j’ai dit au revoir à la sage femme qui a vu naître mon fils, j’ai failli pleurer. J’aime penser qu’elle a ressenti la même chose, mais je doute… Passez une belle journée .

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  3. AnneduSud a dit…

    Ton texte est très émouvant. En tout cas, il me touche beaucoup, moi qui n’ai jamais frappé à la porte d’un quiconque mais qui me pose parfois la question. Merci.

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  4. Daphné a dit…

    Que de jolis mots, si apaisés. Ton texte procure un tel calme, comme si tu transmettais ce bien-être que tu ressens. Il y a des moments dans la vie où ce qu’on doit faire nous parait évident. Ça fait tellement de bien, ces moments-là.

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  5. Mag a dit…

    Ooooh Caro. Je suis en pleine émotion, les larmes aux yeux, au boulot. Comme je comprends tes mots. Comme je comprends tout ça. Parce que j’ai eu le même parcours. J’ai dit au revoir à mon quelqu’un il y a 1 an et demi. Je me suis posée les mêmes questions que toi. J’ai eu peur et en même temps, je sentais bien que je repartais avec quelques armes en plus dirons nous. J’avais peur de lacher cette main alors que parfois j’y allais avec les pieds de plomb. J’ai eu les mêmes mots « Merci pour tout » et je lui ai également envoyé un sms court que je te livre « Merci de m’avoir aidée à me retrouver. » Elle m’a répondu « Ce fut un réel bonheur d’accompagner une personne si pleine de ressources. N’en doutez jamais. » Voilà. Ce fut une merveilleuse rencontre. Cette personne à qui j’ai absolument tout confié et que je ne reverrai peut-être jamais. C’est étrange.

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      • mammouth a dit…

        Ah, la permanence dont on rêve tant et pourtant on s’ennuierait si elle existait. La seule permanence qui existe, c’est celle de la transformation, non? La vie est un changement permanent. haha! Je sais, je suis toute seule à me trouver drôle ce matin.

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  6. Marilune a dit…

    C’est comme enlever les petites roues sur le vélo, marcher sans béquilles après une jambe cassée? Je ne suis jamais allée voir « quelqu’un » (mais je ne dis pas que je n’en aurais pas besoin…), mais ce texte, très joliment écrit, me fait penser à la première fois où j’ai réussi à lâcher le bord de la patinoire pour aller un peu au milieu…Sans filet, « mais je vais y arriver, car je me sens assez forte, assez confiante ».

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  7. marieal a dit…

    merci pour ce partage de ton intimité. En plus c’est super bien écrit, toute en touches impressionnistes, vraiment un joli texte. Juste une question, sais tu si elle lit ton blog ?

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  8. Delphine a dit…

    C’est toujours particulier la fin d’une thérapie, la fin d’une écoute active, la fin d’une relation d’aide , de réconfort, d’une empathie… mais ce n’est jamais la fin d’une relation humaine. Car nous sommes humains et patients comme thérapeutes nous vivent et agissons avec nos émotions, nos valeurs, nos croyances et tout ce temps passé ensemble pendant une thérapie reste particulier pour les 2 parties ! Un sujet que j’évoque souvent avec mes patients. Soyez fière de vous pour tout ce cheminement et souriez à la vie ☆☆☆

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    • Caroline a dit…

      merci pour ce témoignage « de l’autre côté » ! J’admire vraiment ce métier, je ne sais pas comment il est possible d’absorber tout ce qui est confié, de garder la bonne distance, de gérer avec ses propres émotions…

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  9. Carole Nipette a dit…

    Je n’ai jamais franchi ce pas alors que j’ai de quoi alimenter pour longtemps mais je n’ai jamais ressenti le besoin, peut être que je me trompe je ne saurais jamais ! tu donnes presque envie, je sais que c’est stupide de dire ça car est ce une envie une thérapie ?… chaque personne est différente, mais ton expérience semble tellement positive… on sent que tu te sens bien 🙂

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    • Caroline a dit…

      pour répondre à ta question, en ce qui me concerne ça n’était pas une envie, en tous cas pas qu’une envie. C’était une nécessité, c’était ça ou les anxiolytiques à haute dose. J’y suis allée quand j’ai compris que mes angoisses prenaient le pas sur tout le reste, que je n’étais plus capable de vivre une journée sans être terrassée par la peur de mourir, que je prenais ma tension des dizaines de fois par jour. J’en plaisantais ici, parce que c’était cocasse, mais la vérité c’est que je n’arrivais plus à gérer et que j’avais la sensation de devenir dingue. Après, peut-être que certains font cette démarche par envie d’en savoir plus sur eux et c’est tout à fait respectable également. mais moi, la thérapie me faisait peur, je n’avais pas envie d’aller remuer la merde que j’avais soigneusement mise sous le tapis. et si j’avais pu m’en passer, je l’aurais fait 🙂

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      • Fabienne a dit…

        Je ressens les mêmes peurs que toi. J’ai effectué le même cheminement sans succès…j’aimerai savoir si aujourd’hui tu es libérée de cette phobie, pour ma part, rien n’y fait…

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        • Caroline a dit…

          libérée je n’irais pas jusque là, je me connais trop bien pour savoir que tout ça est fragile. Mais je n’ai pas eu de crise d’angoisse irrépressible depuis un bon moment. et je ne prends ma tension que très occasionnellement (et uniquement parce qu’il se trouve que j’ai un vrai pb d’hypertension qui nécessite un traitement et une surveillance) (je suis convaincue que je me le suis créé toute seule, à force d’angoisser).

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          • Fabienne a dit…

            Merci pour ta réponse. Même problème d’hypertension…mon cardio m’a également dit que je me le suis crée toute seule à forçe d’angoisser….

  10. mimi a dit…

    Ma fille a fini sa thérapie le mois dernier, deux ans de rendez vous hebdomadaires auxquels elle tenait, elle si peu à l’aise avec les mots. Bien sûr, elle a aussi été sous traitement, mais je suis persuadée que cette pédo psychiatre lui a sauvé la vie. C ‘est un métier qui me fascine depuis toujours, qui m’a aussi déjà sauvé la vie il y a une quinzaine d’années. Je trouve cela admirable, cette mise à disposition, cette humilité, cette intelligence (émotionnelle, aussi) pour aider les gens à aller mieux. Lorsque la rencontre se fait, ces gens sauvent des vies. Respect.
    Bravo à toi pour le chemin parcouru, c’est vrai que l’arrêt d’une thérapie nous fait redevenir l’enfant à qui on a enlevé les petites roues, comme disait Marilune, ou le jeune adulte qui part vivre sa nouvelle vie. Je te souhaite de la vivre avec un peu plus de légèreté à présent !

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  11. DOMINIQUE a dit…

    Jamais ressenti le besoin, et pourtant il y aurait eu de quoi. Mais c’eût été « se regarder le nombril », selon l’éducation que j’ai reçue. On la ferme et on sourit. Voilà voilà.
    Ce métier m’est donc complètement inconnu, et sans grand intérêt pour moi. De toute façon, c’est trop tard ! Et je ne m’en porte pas plus mal.
    A chacun son chemin…

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    • Caroline a dit…

      encore une fois, parfois la fermer et sourire, ça n’est plus possible. ça n’est pas une partie de plaisir, en tous cas ça ne l’a pas été pour moi, de franchir cette porte la première fois. Je pense qu’il faut faire la distinction entre une envie de se connaitre mieux, qui est d’ailleurs totalement légitime soit dit en passant et la nécessité de faire quelque chose pour ne plus avoir la sensation de perdre pied.

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      • DOMINIQUE a dit…

        Oh, mais j’ai perdu pied ! Simplement « ça » ne se faisait pas. Avoir mal à en hurler, je connais. Mais bon, chacun son chemin, et heureusement je m’en suis sortie (à peu près, mais quelle que soit la thérapie ou la « guérison », il y a les cicatrices …).
        Sans doute cela aurait-il été plus aisé ? Ou pas.

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        • Reine a dit…

          @Dominique, chez nous c’était l’inverse. Dans mon environnement méditerranéen d’immigrés pauvres , je pense qu’ils ne savaient même pas que ça existait les psy . Par contre,quand quelque chose n’allait pas, petit ou grand souci, ils l’ouvraient, et en grand . On hurlait sa douleur, sa peur, sa colère, comme sa joie. Sûrement moins de déprimes ou d’angoisses!.

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          • DOMINIQUE a dit…

            Oui, Reine, je vois très bien le tableau !!! D’un autre côté, taire ses maux, c’est ne pas les infliger à autrui.
            Je ne regrette rien, j’ai été construite ainsi, et tout va bien !

  12. Azylis a dit…

    Tes mots me parlent énormément… Peut-être (ou sûrement) parce que dans quelques semaines, je vivrais ce même moment.
    Ces fous comme ces petits rendez-vous peuvent nous faire du bien. Ce rituel qui s’installe. Et parfois la peur de nager tout seul quand vient la fin du travail…

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  13. manoudanslaforet a dit…

    En te lisant ce matin dès les premières phrases j’ai deviné que tu « clôturais » ta thérapie…j’ai reconnu les mêmes sentiments que j’ai eu il y a quelques années… et je me suis revue comme toi dans la salle d’attente en train de préparer ce que j’allais dire… Parfois même si on a pas envie il est nécessaire de remuer le passé…

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  14. simone a dit…

    Bonjour Caroline,

    Ton texte me parle terriblement. Moi aussi j’ai dit « Au revoir » à un quelqu’un. Je me rappelle très bien ce moment car c’était pour moi une évidence, un pas immense.

    « Je suis venue vous voir aujourd’hui pour vous dire que je ne viendrais plus. » J’ai souri, si fière d’être forte et libre. Et d’oser me faire enfin confiance et m’aimer mieux.
    Il a souri « Bien. Effectivement, c’est peut être le moment. »
    On a un peu parlé, et sur le pas de la porte, je lui ai dit « Merci ». Émue. Et je suis partie. Debout sans béquille.

    Rien ne sera plus comme avant pour moi. Même si rien n’est facile bien sûr, la thérapie m’a donné confiance et bienveillance envers moi même. Je me suis fait un sacré cadeaux!

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  15. Soa a dit…

    Bravo pour ce joli texte ! Pour la suite, et bien « tu verras tu verras … » sachant que tout çà, la vie et tout le reste en vaut la peine d’être vécu !

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  16. Macha2l a dit…

    Merci pour ces mots. Je sens un grand besoin d’aller voir quelqu’un mais je ne sais pas comment trouver un bon quelqu’un justement c’est sûrement ça qui me freine. Je n’ai pas envie de déballer ma vie devant plusieurs quelqu’un avant d’en trouver un qui me convienne. Comment l’avais tu trouvé ?

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  17. Nathalie a dit…

    C’est effectivement très joliment raconté et je trouve ça génial. Surtout moi qui n’ai jamais su arrêter proprement ma thérapie. J’y suis allée tellement d’années, avec des coupures en voleuse, des reprises, et la sensation de pédaler dans la semoule… Quand j’essayais de dire que je voulais arrêter, il me répondait que ce n’était pas le moment, et je me sentais prisonnière. J’ai fini par arrêter une dernière fois en voleuse aussi…. En lisant tes réponses je pense que je n’étais pas vraiment prête, pas au clair sur ce que je voulais régler, ce n’était pas une impérieuse nécessité comme tu décris, juste le sentiment que « ça n’allait pas ». Donc c’est probablement pour ça que ça n’avançait pas.
    Il y a deux ans, un grand plongeon dans ma vie personnelle m’a fait chercher de l’aide à nouveau. Mais je ne suis pas retournée chez mon psy, j’ai pris une « coach » (ce qui peut sembler ridicule en fait, mais elle était spécialisée dans le « post-trauma émotionnel » ou un truc comme ça, ce qui était exactement ce dont j’avais besoin). Bref, elle me coûte (encore!!) plus cher que mon psy, mais j’ai immédiatement senti que « c’était ça qu’il me fallait ». Et depuis 2 ans, elle m’a tellement aidée, j’ai tellement changé, j’ai tellement plus d’armes pour affronter l’existence, bien au-delà de l’événement qui m’a fait la consulter en premier lieu, que je lui serai éternellement reconnaissante, éternellement. Le cadeau qu’elle m’a fait vaut largement la fortune que je lui ai laissée 🙂
    Là, je sens que je peux voler de mes propres ailes, j’ai fait un break encore. Mais je sais que je ne partirai pas comme une voleuse cette fois-ci. On se reverra dans quelques semaines, quand je serai sure de moi et je lui dirai, comme toi « merci pour tout »
    (ou pas!!)

    Tout ça pour dire aussi, que je suis heureuse que la thérapie t’ait aidée, aussi vite. J’en étais personnellement complètement revenue, en me disant que ça ne servait qu’à remuer la merde sans sonner des outils « actionnable » comme disent les américains pour s’en sortir. Et que les psys ne voulaient jamais nous lâcher 🙂 Ton expérience si positive me prouve que c’est certainement une question de rencontre entre deux personnes effectivement, de symptômes peut-être aussi, et de moments dans la vie.

    Bonne continuation!!

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    • Reine a dit…

      @Nathalie: par curiosité, si tu le veux bien, tu peux me dire en quelques mots la différence entre un psy et un coach post émotionnel? (je pourrais bien sûr allez voir sur le net , mais par toi, qui l’a vécu de l’intérieur , c’est mieux)

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      • Nathalie a dit…

        Salut Reine,
        En gros, le coach est beaucoup plus directif. D’abord (de mon expérience), en analyse on s’intéresse beaucoup au pourquoi, avec le coach très peu. Ça peut arriver (et j’ai d’ailleurs compris des choses géniales ces fois-là), mais l’essentiel du travail est sur le comment. Le coach te donne donc des outils très concrets pour aller mieux. J’avais souvent des devoirs d’une semaine sur l’autre, des textes à rédiger par exemple. On discutait très concrètement de situations de ma vie que je n’arrivais pas à gérer sereinement, qu’est ce que j’allais faire la prochaine fois etc.
        J’ai appris des trucs vraiment magiques (pour moi en tout cas. Par exemple, derrière la colère il y a toujours de la peur ou de la douleur. Les fois où j’ai réussi à mettre le doigt sur la peur qui créait ma colère, j’ai vu la colère disparaître instantanément) que j’imagine on peut aussi apprendre en thérapie, mais c’était accompagné de « trucs » utilisables au quotidien.
        Les psychothérapeutes d’inspiration analytique sont beaucoup plus en retrait. Ils offrent une écoute bienveillante, et c’est un peu à toi de faire le boulot. Bien sûr ils proposent parfois des éclairages mais ils interviennent très peu, c’est surtout au patient de trouver ses propres solutions, il me semble.

        Le coaching est en général beaucoup plus court aussi.
        En tout cas, voilà ce que j’ai compris des différences, en découvrant tout ça complètement sur le tas

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        • Marieal a dit…

          Mon quelqu’un à moi ce fut une diététicienne du GROS. Jamais il ne fut question de mon poids ni de calories , mais bien d’essayer d’accepter et comprendre. Et du coup , j’ai été explorer des trucs de ma vie que je n’aurai pas imagine! Bon la diet en question avait des prédispositions : elle est maintenant psychologue pour un réseau de lutte contre l’obésité. Je me rappelle moi aussi une espèce de mélancolie quand je me suis rendue compte qu’on avait fait le tour… ce fut pendant quelques mois mais son accompagnement me fut précieux et m’a donné des outils et une connaissance de moi jusqu’alors jamais atteinte . Je pense aller la revoir un jour ( mais peut être que l’arrivée de ma fille va régler quelques problèmes ?),

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  18. marjorie a dit…

    Merci pour ce joli texte qui a une résonance particulière pour moi dans le sens où je termine ma troisième thérapie la semaine prochaine… Je me retrouve tellement dans ton espoir / appréhension qu’elle propose encore quelques séances. Le mien a compris qu’il fallait me « lâcher » en douceur, alors on a pris le temps qu’il fallait…
    Et ce temps a porté ses fruits, car je vais lui annoncer que je suis enceinte lors de la dernière séance… Sachant qu’une bonne partie de la thérapie avait tourné autour de ma mère, il ne pouvait pas y avoir coïncidence (?) plus poétique pour conclure cette partie de ma vie…

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  19. maudus a dit…

    Merci de partager ce moment doux amer, qui pique toujours un peu la gorge.
    Moi, c’était il y a 2 ans et après 7 ans de thérapie ( avec elle, parce que je vois des psys depuis l’âge de 18 ans…j’en ai 40!)
    C’est une relation spéciale, unique entre ce quelqu’un et soi, mais aussi entre soi et soi.
    Dire qu’elle m’a sorti de l’eau serait faux, parce que je sais qu’elle m’a « montré » comment sortir de l’eau seule. Je l’ai détestée, admirée, idôlatrée, crainte jusqu’à ce moment où tout me semblait apaisé, ou presque.

    Je garde dans un coin de ma tête cette option de retourner la voir un jour, un peu comme un filet de sécurité.

    Pour la dernière séance, je lui offert un tirage d’une photo dont je lui avais parlé en thérapie. Il s’agissait d’ombres de plantes sur un mur, prise sur mon lieu de travail à l’époque. Je lui avais alors dit, en séance, que je comprenais pourquoi j’avais fait cette photo, car des ombres de plantes sur un mur, c’est ce que je voyais à chaque fois dans son cabinet lorsque je m’allongeais.
    Elle m’ a dit: « C’est bien, vous emportez la thérapie avec vous, partout où vous êtes ».
    Je ne sais pas si elle a saisi l’allusion dans mon cadeau mais c’est parce qu’elle avait prononcé ces mots-là 2 ans auparavant, que je me suis autorisée à envisager la fin du travail.
    Et pour clore ce commentaire « 3615 Mavie », il est évident que l’on commence toujours ce travail pour une raison de « vie ou de mort » (psychique j’entends) et jamais comme un loisir ou une distraction.
    Merci de m’avoir fait revivre ce moment avec ce texte, si juste et si digne, as usual.

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  20. CorineBT a dit…

    Merci pour ce texte à fleur de peau. Je ne connais pas ce parcours de l’intérieur, à la fois il me fascine et me repousse. Le peu que tu nous as fait vivre à travers ton cheminement m’a éclairée sur ce qu’on peut en attendre. Mais c’est la toute première fois que tes écrits sur ce sujet me touchent à ce point. Je suis comme une andouille devant mon écran, je lis et relis, je reprends mon souffle et relis encore une fois…

    Merci.

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  21. violette.b a dit…

    Oh la la , les larmes aux yeux au bureau , quel ressenti bien décrit , bien compris et bien transmis , le talent de ton écriture .

    Moi aussi j’ai du lâcher la main qui m’avait tant soutenue , mais c’est le « hasard »qui a décidé pour moi , fin de sa pratique libérale , cela m’a mise en face des vraies questions et j’ai su que je pourrais continuer seule et confortée , j’ai surement dit merci 10 fois tellement c’était le seul mot qui convenait .

    Si je peux me permettre ton style étoffe et tu as su romancer ce moment personnel .

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  22. Phedia a dit…

    Ce texte, si bien écrit, fin et intelligent, me touche particulièrement. Je pense que le choix d’un thérapeute n’est pas le fruit du hasard mais d’une belle rencontre. Cette thérapeute cherchait des témoignages pour son mémoire. Je me suis portée volontaire (après 8 mois de chimiothérapie dont 4 à forte dose). Mais je savais au fond de moi que je ne sortirai pas indemne de ce rendez-vous. Pendant trois ans j’ai poussé sa porte avec quelquefois cette petite boule au ventre de ne pas savoir que dire. Et puis un jour j’ai su que c’était la dernière séance. J’étais sereine et terrifiée en même temps. Je lui ai posé la même question que toi et sa réponse fut : quand vous vous sentirez prête. C’était le moment. Je lui suis reconnaissante du chemin que j’ai parcouru avec elle, de m’avoir permis de mettre des mots sur ma souffrance, de l’apprivoiser pour en faire une force et retrouver la confiance en moi. Et je l’ai quitté en lui disant « merci pour tout » ! Et merci Caroline pour ton témoignage si intime et si sincère qui résonne si fort en moi.

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  23. Lise Lafaurie a dit…

    Mince, j’adorais tes billets psys qui me rappelaient singulièrement mes propres ressentis en séance … moi qui entame ma 11 ème année d’analyse et qui régulièrement aborde timidement, sur la pointe des pieds, le sujet de la fin sans qu’il me fasse sentir qu’effectivement « on y est ». Ma batterie de casseroles doit valoir son pesant d’or :))

    Mais « mince » n’est pas le bon mot, alors bravo à toi pour cette décision courageuse ! Et tu nous ferais pas quelques bilans post psy, sur le même modèle que tes bilans post clope ? ;)) (non pas qu’on puisse comparer le psy et la clope hein, c’est plutôt le coup de la dépendance, car pour moi c’en est bien une !)

    Besos !

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    • Caroline a dit…

      je pense qu’une analyse, c’est encore autre chose. Moi j’étais dans un processus de psychothérapie à orientation analytique. mais oui, je suis d’accord, c’est un peu une dépendance au bout d’un moment et j’aurais tout à fait pu je pense continuer des années. Mais en même temps, ça me pesait un peu, quand même !

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  24. lollipop a dit…

    superbe texte as usual…qui me ramène qques années en arrière lorsque j’ai moi aussi arrêté, j’avais très envie que cela s’arrête et le dernier bonsoir fut bouleversant pour la psy et pour moi….ce qui m’a extrêmement troublée.

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  25. Christelle a dit…

    Pour toi la dernière pour moi la première, aujourd’hui, ce matin.
    Après des années et des années d’hésitation. Là je ne pouvais plus c’était une question de survie.
    Pas l’impression d’avoir fait une rencontre mais bon la sensation d’une écoute bienveillante qui de toutes façons m’aidera, me soulagera, me comprendra (?) pas sûre que ce soit le but.
    Je ne sais pas trop où je vais encore mais Enfin j’ai franchi le pas.
    Et te lire y a un peu participé. Merci pour ça aussi.

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  26. Karine G-s a dit…

    Quel beau chemin parcouru vers plus de sérénité. Comme tu l’écris, c’est simplement le fait de lâcher la main pour marcher seule. Un temps au moins et voir que oui ça va, on avance.
    Bravo

    Pour ma part, j’ai connu le besoin de consulter, les hésitations, la quête de la bonne méthode (thérapie psycho-corporelle pour ma part), un premier faux-départ, puis enfin trouver le bon « quelqu’un » et comme par hasard me trouver le jour même de mon premier rendez-vous à parler du changement de sexe de mon conjoint qu’il venait de m’annoncer la veille alors même que je ne venais pas pour lui mais pour ENFIN m’occuper de moi. Passer à travers cette tempête a bien occupé ces premiers 15 mois de thérapie. Maintenant, je vais pouvoir ENFIN m’occuper de moi, le chemin est long mais je vois ce qui est déjà accompli et parcouru.

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  27. Blonde paresseuse a dit…

    Le fait que je sois toute émue, les larmes aux cils en lisant ton très beau texte me font comprendre que je ne suis pas encore à la fin… Ou alors est-ce justement que je prends conscience que c’est le cas ? J’espace plus souvent les séances sauf que j’ai encore peur qu’elle me lâche la main.

    Pourtant, je suis bien, mieux. Tout en constatant que ce déversoir bimensuel me fait encore beaucoup de bien et je n’imagine pas vivre sans. Après, est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Bref, je balance…

    En tout cas, tes mots sont si joliment écrits… Merci Caro.

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  28. Maud a dit…

    Superbe texte. Et oui il y a une vraie relation de patient et de thérapeute qui s’installe. Moi je commence avec un nouveau thérapeute avec qui je me sens bien et je suis ravie, ce ne sont que les prémices mais je sais que je peux parler sans être jugée, j’avance et c’est top.

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  29. Smouik a dit…

    De mon point de vue, c’est une fin et ce n’en est pas tout à fait une… Parce que quand quelqu’un t’a accompagnée pendant longtemps, il ou elle subsiste dans nos pensées pendant un certain temps encore (qu’aurait-il/elle dit si je lui racontais ceci ou cela ?) et la réponse vient assez facilement en fait… Mine de rien, ça aide. Ça n’empêche pas non plus de reconsulter quelques années après parce que d’autres choses affleurent, auxquelles il a fallu plus de temps pour émerger. Et à ce moment-là, on reprend le chemin de la petite rue ou on choisit une autre façon de l’aborder. Bref, la vie ne manque pas de surprises, on le sait bien, alors autant lui faire confiance 😉

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    • Caroline a dit…

      mais non il ne faut pas ! chaque chose en son temps et surtout, il n’est pas dit qu’un jour je n’ai pas besoin à nouveau qu’une main me tienne. je connais des gens qui consultent depuis plus de dix ans, et alors ? ce qui compte c’est d’être en cohérence avec ses besoins non ? Allez, sèche tes larmes petite marje <3

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  30. Ludivine a dit…

    J’en suis au début après en avoir essayé quelques une.
    Et là je pleure à chaque séance 🙂
    Le début de la séance est toujours un peu déroutant alors que je crois que je vais te piquer ta phrase :-):-)
    Bref je comprends tout à fait ce que tu décris et je sais que ce sera aussi dur de la quitter mais le 1er pas franchi, on ressent comme un sentiment de liberté il me semble.

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  31. Biscotte a dit…

    je commence ce voyage dans 15 jours après avoir reculé 3 fois le 1 er rendez vous, après y avoir pensé puis oublié puis repensé, puis senti que mes doigt composer tout seul le numero car c’etait vitale. ton recit et tout ceux qui l ont précédé sur ton blog me decomplexe le theme, même si faire le pas me semble énorme. Ce pas de commencer….

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  32. Sand a dit…

    Bonsoir,
    J’ai dit ces mêmes 3 mots « merci pour tout » il y a quelques mois, ces 3 petits qui veulent dire tant avec la pression des mains qui se serrent qu’on espère que tout ce qu’on veut dire, passe par elles… Et puis ce moment, cette sorte de flottement, ce temps suspendu oú l’on sait mais qu’on ne veut pas admettre que cette personne, qui n’est là que pour nous (quelques heures par mois, contre quelques euros certes). Celle a qui on se confie sans retenue avec le temps. Et pourtant c’est bien la fin, d’une rencontre !

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  33. Stéphanie a dit…

    Je n’ai pas lu tous les commentaires, mais je constate que nous partageons ces sentiments : émotion à la lecture de ce si joli texte, et ce que ça réveille en chacun de nous. Moi j’ai eu le sentiment de perdre la main qui me soutenait quand j’ai arrêté un coaching professionnel (qui avait parfois des allures de psychothérapie…), et que je retrouve finalement en voyant un autre quelqu’un aujourd’hui…
    Je crois vraiment en l’importance d’avoir quelqu’un de « non impliqué dans notre vie » à qui dire ce qui nous pèse…ou ce qui est notre vie, et qu’on ne peut pas toujours partager avec nos proches !
    Merci Caroline pour ces mots si bien écrits…

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  34. Anouk a dit…

    Bonjour Caroline,

    Lundi, je n’avais pas réussi à lire ce billet parce que que je me suis sentie triste à la lecture du titre.
    Il pleuvait, ventait, c’était vraiment pas ça ce jour-là. Egocentiquement parlant (ça se dit ça?), je me suis sentie toute seule avec ma thérapie qui continue depuis… Ouhlà… Depuis…, quoi. Je me suis dis « Elle a de la chance, elle est suffisamment solide pour tenir toute seule sur ses deux jambes… « . Et je n’avais lu que le titre donc. Je ne suis pas allée plus loin et ai remis ma lecture à plus tard, un meilleur moment peut-être.
    Et puis aujourd’hui, il y a le soleil, j’ai pris un petit bain de lumière ce matin, des petites sensations printanières, fugaces, m’ont cueillie par instant, et tout naturellement en rentrant j’ai lu ton billet d’une traite. Et je me suis dit que ce que j’avais ressenti entre lundi et aujourd’hui, c’est peut-être ça cette sensation que tu as décrit si justement, se sentir à la fois triste et grisée. C’est une fin et un début, c’est ça qu’est beau!
    Et peu importe ce à quoi ça nous renvoie, l’essentiel c’est l’émotion que ton billet suscite. Que je sois prête ou non à arrêter, je sais que ton texte m’a donné à penser (et à panser?) et m’a donc fait un peu avancer, ne serait-ce qu’en me projetant sur une fin possible.
    Je ne sais pas si tu mesures l’importance de tout ce que tu partages, mais si tu ne le savais pas déjà, dans nos différents pans de vie, que c’est bon de se sentir moins seule en te lisant.

    Merci!

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    • Caroline a dit…

      merci à toi pour ce commentaire si gentil et si bienveillant. et chaque thérapie est singulière, il n’y a pas de « bonne » durée; et je ne sais même pas si je n’aurai pas besoin à nouveau, un jour, d’un petit rab…

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  35. Magali a dit…

    je finis la lecture avec les larmes aux yeux, c’est très beau, je ne peux m’empêcher de penser à l’autre côté, d’y voir un peu mes expériences de stage d’assistante sociale, et mes jobs dans ce milieu, qui était plus dans l’éducatif, une relation d’aide même professionnelle est toujours une relation, alors bien sur qu’il y a des émotions, et c’est sur qu’elle a dû être émue aussi de dire aurevoir et de voir une patiente faire son chemin et prendre son envol… c’est le but de toute aide, d’aider l’autre à s’aider lui-même et à plus avoir besoin de nous… c’est le but même de la rencontre, d’arriver à cette séparation là mais ça reste un moment délicat…
    Très beau billet, tout plein d’émotions… <3

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  36. nouchka a dit…

    Je ne m’étais jamais imaginée que ton quelqu’un était une quelqu’une… Mon cerveau un peu sexiste en fait…
    En tout cas, moi qui n’ai jamais vécu l’expérience, j’ai aimé que tu en parles, et que tu nous racontes cette happy end, c’est très joli

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  37. Caroline a dit…

    Chère Caroline,

    Un livre vient de sortir aux PUF sur le sujet de finir une thérapie… c’est très beau.. cela s’appelle « maintenant il faut se quitter ». 🙂

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