La couleur des jours heureux…

Lorsque j’étais petite, je vous l’ai sans doute raconté mais en douze ans de blog, radoter un peu devrait être excusé, je vivais donc dans une demeure improbable, un ancien couvent de bonnes soeurs, habitée ensuite par mon arrière grand-mère, laquelle l’avait ensuite légué à mon grand-père, qui lui même, de son vivant, l’avait donnée à mon père et l’un de ses frères. Une immense masure, donc, dans un état relativement délabré, pleine de courants d’air, de parquets qui grincent et de cheminées en marbre. Plantée au sommet d’une petite colline, on y accédait par un chemin de terre extrêmement raide, que la 2CV de mon père peinait généralement à gravir. Chemin devenant impraticable dès qu’il y avait de la neige, ce qui, dans les années 80 à Lyon, arrivait tout de même assez régulièrement.

Dire que nous attendions ces premiers flocons, mes frères, soeur, cousins et cousines serait un euphémisme. Ils étaient synonymes d’école buissonnière, les voitures de nos parents étant bloquées jusqu’à ce que ça fonde. A nous les descentes de luge dans le jardin, les bonhommes de neige, et autres réjouissances consistant principalement à se bombarder de poudreuse en hurlant. Ces jours là avaient le goût de l’exceptionnel, des vacances volées à l’année scolaire. Ils nous donnaient la sensation d’être, pour quelques heures, seuls au monde, coupés de la civilisation. Je les vivais comme une fête extraordinaire, nos parents, eux, devaient certainement en avoir une autre lecture, contraints de poser des jours de congé et de se taper une marmaille surexcitée. Je me souviens que ces soirs là, je me couchais en implorant le ciel de continuer à neiger, histoire de grappiller encore une journée. Parfois ça marchait, parfois non. Invariablement, si cela durait trop longtemps, mon père se résolvait à mettre les chaînes pour que la vie reprenne son cours.

Il n’empêche que la neige aura toujours pour moi ce goût du bonheur clandestin, d’une parenthèse que l’on savoure parce qu’on en sait la brièveté. Alors bien sûr, depuis que je me suis lamentablement cassé le fondement sur un escalier enneigé, j’exulte un peu moins lorsqu’elle débarque à Paris. Mais j’ai beau essayer, je ne parviens jamais à lui en vouloir totalement. Surtout lorsque j’entends, comme hier matin, Rose s’exclamer « il a neigé », avec cette fraicheur et cet émerveillement de celle qui est encore, pour peu de temps, une enfant. Et puis les roseaux qui ploient sous le poids de la poudreuse, je crois qu’il n’y a rien de plus poétique. Alors aujourd’hui, je vais m’inventer que je suis coincée à la « Coste roide », (c’était le nom de ma maison) et oublier qu’elle n’existe plus.

Bonne journée…

71 comments sur “La couleur des jours heureux…”

  1. Sarah a dit…

    Votre texte me ferait presque oublié les trois heures de galère pour rentrer hier soir et le non catégorique et exaspéré opposé à mes fils qui rêvaient d’un bonhomme de neige. Tout d’un coup je me suis sentie pour la première fois définitivement et désespérément adulte. Merci de me rendre (un peu) mon âme d’enfant ☺

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  2. olympe a dit…

    J’ai des souvenirs et des sensations d’enfance un peu similaires, mes filles le savent et on a un pacte depuis toujours : au premier centimètre de neige qui s’accroche, on ne se risque pas dehors, elles restent au chaud et on sort juste pour jouer dans la neige. L’école, les bus scolaires, c’est mort. J’habite les Monts d’Or, à 10km de Lyon, et heureusement pour la scolarité de mes filles, il neige pas souvent !

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    • Pastelle a dit…

      Amusant de trouver quelqu’un d’autre des Monts d’Or ici. Je suis à Saint Didier, et la dernière fois qu’il a bien neigé, la gendarmerie empêchait de prendre la pente. Bloquée à la maison. Les enfants sont grands à présents, mais la neige les rendait fous de joie aux aussi. 🙂
      Un très joli texte Caro, qui me rappelle des souvenirs heureux également…

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      • Nan a dit…

        Team Mont d’or : St Cyr
        Chez nous la neige n’a pas tenu, tant mieux.
        N’ayant plus d’enfants à la maison , je en vois que les galères.
        Très joli texte Caroline, merci

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          • Tan a dit…

            Quand mon frère habitait à Tassin (on va faire toute la « banlieue » lyonnaise 😉 ), on était allés se balader aux Monts d’Or. Quel beau coin ! Les villages sont superbes et cette couleur sur les pierres, magnifique !

            Ici (extrême sud-est), la neige est rarissime sauf sur les sommets, on la guette mais on n’y a pas souvent droit. J’adore cette sensation où tout est comme étouffé et endormi, et le bruit des pas dans la neige qui craque !

          • Pastelle a dit…

            Fascinant, non, de penser que quelques tout petits kilomètres séparent des gens qui ne se connaissent pas et pourtant se rendent au même endroit chaque jour ou presque…
            Saint Cyr, Saint Didier, Ecully, les Monts d’Or, et même Tassin, un petit mouchoir de poche en France. 😉

          • manoudanslaforet a dit…

            J’ai passé de longues vacances chez mes grand parents à Sainte Consorce!!!! La neige nous redonne notre âme d’enfant!!

  3. Doro a dit…

    Chaque jour de neige le pacte avec moi même c’est sortir et se rouler dedans et se jeter de la poudreuse à la figure! On a doublé le temps de trajet necessaire pour arriver à l’ecole hier. En arrivant les enfants qui faisaient des boulles de neige se faisaient engueuler et ils ne sont pas sortis en récré ! Approximativement 0.50cm de neige! Pfff… Quelle aseptisation!

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  4. sirius a dit…

    Je me rappelle, enfant à la campagne,ce silence spécial qui s’installait, le jardin figé, le plaisir de rentrer après avoir joué dehors, les joues qui brûlaient.
    Et Jiji, il en pense quoi, de son univers transformé ? Nos chattes ont regardé avec méfiance le balcon décoré de blanc, « leurs » plantes déguisées. L’une d’elle a risqué une patte, puis l’autre, dans un tas, avant de repartir en courant à l’intérieur, les yeux ronds comme des billes…

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  5. Elisabeth a dit…

    Memes souvenirs de jours volés (j’habitais dans une vieille ferme en haut d’un petit chemin), de dedeuche qui reste bloquée, de luges faites en sacs de foin et même joie devant la neige. Et j’avoue, pour ma première neige à Paris, j’exulte (j’essaie de cacher mon sourire dans les transports devant les « adultes » tristes et consternés…).

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  6. les petits pieds a dit…

    Merci pour ces jolis souvenirs! Il neige assez peu ici (mais cette année, comme tout le monde, on est gâtés ). Je me souviens d’avoir passé une semaine bloqués à la maison lorsque j’étais petite. Mon père et une de mes soeurs avaient fini par faire à pieds les 5 km qui nous séparaient du village, pour aller nous ravitailler. On attendait leur retour comme s’ils avaient fait une expédition au Pôle Nord ! Belle journée!

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  7. Fred b a dit…

    C’est drôle comme la neige de l’enfance n’a pas le même goût chez tout le monde. Ma mère était instit, alors l’école, c’était sacré! Du coup, neige ou pas neige, on allait au turbin. Il nous est même arrivé, à ma sœur et à moi, d’être quasiment seules au collège: le car scolaire n’était pas passé, mais mon père avait fait le trajet en voiture! Alors que même les externes étaient restés chez eux! Nous avions été rassemblés dans le réfectoire, même pas une douzaine. Et le principal se grattait la tête en se demandant ce qu’il allait faire de nous pendant toute une journée. Ils ont fini pas rappeler les parents qu’on vienne nous rechercher :-)))

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  8. Mireille a dit…

    Habitant en Normandie, mes filles désespèrent de voir le moindre flocon s’accrocher suffisamment pour pouvoir rester à la maison. Ma petite priait le ciel hier soir…en vain

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  9. matinbonheur a dit…

    En décembre un matin on s’est réveillé il y avait 15 bon cm de neige et le chemin qui mène à la route principale était impraticable.
    Mister est parti à pieds faire du stop pour rejoindre la gare la + proche et se rendre à Lyon.
    Avec les enfants nous sommes restés à la maison et ils ont joué dans le jardin. C’était une belle journée, de celles qui restent dans les coeurs

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  10. inidil a dit…

    Il a peine neigé ici (à Nantes) à mon grand désespoir! J’avoue que j’ai encore gardé cette joie d’enfant au moindre flocon, surtout qu’ici ça arrive très rarement…

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  11. Mélisse a dit…

    A Tours c’est très rare la neige et c’est top !
    Le silence s’installe ou quasi, les obligations se ralentissent, les chats font copieusement la gueule sur les radiateurs, on boit du chocolat chaud.

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  12. DOMINIQUE a dit…

    Hiii, la 2 CV familiale ! Toute mon enfance… c’était quand même la voiture décapotable la moins chère, et de loin, du marché !
    La neige n’était pas, hélas, synonyme de jours volés à l’école : on y allait à pied. Et j’avoue que depuis deux jours j’aurais préféré de la neige à ce temps crépusculaire/mouillé/boueux que nous avons eu. Bon, ce matin c’est grand soleil et mistral (ce qui veut dire en gros « on se les gèle »).

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    • Marie Bambelle a dit…

      Haha Dominique, on ne doit pas habiter loin l’une de l’autre ! Je viens de passer les dernières 48h à moitié dans le coltar tellement il y avait peu de lumière. « Crépusculaire » c’est bien le mot ! Par contre, ce matin, le grand soleil est de nouveau là… Grâce au mistral. On ne peut pas tout avoir… 😉

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  13. et de trois a dit…

    Quand nous étions jeunes mes parents ont accueilli chez nous à plusieurs reprise des étudiants étrangers pour un an. Une année se fut une égyptienne et quand nous lui avions expliqué ce qu’était la neige : « quelque chose qui tombe du ciel sans faire de bruit », elle avait du mal à imaginer.
    Et puis un dimanche après-midi il a neigé ! Elle a regardé ça émerveillée et à filé dehors pour toucher, elle s’est même roulé dedans pour comprendre ce phénomène étrange qu’elle n’avait jamais vu.
    Chaque fois qu’il neige, je pense à elle, sa joie et son regard émerveillée.

    P.S : Tu as raison dans les années 80 il neigeait très souvent à Lyon… 😉

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  14. Cha a dit…

    Une maison d’enfance qui n’existe plus… Je crois que ce que je regrette le plus de mes années passées. C’est dingue comme on peut en ressentir encore l’énergie, la lumière, les recoins, les odeurs. La mienne, elle s’est transformée en lieu de refuge dans mon cerveau mais quand je suis retournée sur les lieux il y a quelques temps, ça m’a arraché des larmes. Mais la neige, elle, elle est toujours aussi magique !

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  15. Dayalo a dit…

    Eh bien chez nous c’est ecole buissoniere! En vrai ils auraient pu y aller mais on ne vit qu’une fois! À 8h ce matin, nous etions en partance pour le parc voisin, armés de gants et luge!! C’est parfois bon de casser les habitudes et obligations… belle journee!

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  16. Hemeline a dit…

    c’est malin tu m’as fait pleurer…

    justement, j’étais à deux doigts de ne pas m’émerveiller de cette neige… enserrée dans ce quotidien et ses contraintes… heureusement mes trois foufous m’ont rappelée à l’ordre en courant dans tous les sens dans l’allée du garage…

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  17. Karine G-s a dit…

    J’ai passé ma petit enfance dans le Dauphiné et la neige était un paramètre incontournable. Va-t-il neiger ? Pourra-t-on ouvrir la voiture ou bien la serrure sera-t-elle gelée (on ne faisait pas pipi dessus comme dans les bronzés mais je me rappelle de mon père en train de chauffer la serrure au briquet). Pourra-t-on rouler et monter voir Mamie à La Mure vu que dans les années 70, monter ou descendre la côte de Laffrey, c’était une épopée, surtout en 2 CV (c’est dingue tous nos parents ont eu des deudeuches ???)
    Après, mes parents ont migré vers Paris et la neige s’est faite plus rare mais j’ai toujours gardé cette madeleine proustienne de la neige qui tombe en même temps que la nuit, le ciel devient violet et non plus bleu foncé, l’atmosphère est ouatée, feutrée et tout semble atténué. C’est totalement magique même si on sait que le lendemain tout cela sera transformée en gadoue-berk ou en verglas traitre.
    Ici en Loire-Atlantique, surtout entre Nantes et Pornic où je vis, le climat et les vents de l’Atlantique ne nous amènent que très rarement de la neige. Je suis rentrée lundi soir sous les flocons avec le sourire au cœur en me disant que mon petit 4e qui n’avait jamais vu la neige pourrait faire un bonhomme le lendemain mais hier matin, il n’y avait rien sur le sol. En revanche en arrivant au bureau, à Nantes qui est plus « dans les terres, la cour du château était blanche. Evidemment ça a fondu dans les deux heures.
    Mais là, maintenant tout de suite… il NEIGE !!!

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    • olympe a dit…

      Ma grand-mère habitait elle aussi La Mure et la route de Laffrey en hiver fait partie de nos légendes familiales : une année, il neigeait tant que nous l’avons fini à pied, avec ma mère et mes frères et soeurs tandis que mon père tentait de sauver la voiture du fossé. Et nous attendaient toujours les tourtons aux pruneaux fait-maison tout chauds de ma grand-mère…

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      • Karine G-s a dit…

        Ah, nous n’avons pas eu besoin de finir à pied mais c’est arrivé à ma grand-mère une fois. Une autre fois par contre, on a du faire demi-tour parce que la route… s’était effondrée dans le ravin !

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  18. Madame H a dit…

    Immanquablement quand tu évoques cette maison familiale et les souvenirs qui lui sont liés, je pense à « l’esprit de famille » , ces livres que j’ai dévorées quand j’étais ado …
    Tellement doux et nostalgiques ces souvenirs …

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  19. Val Lao sur la Colline a dit…

    Comme tant d’autres, j’ai ces souvenirs que tu racontes si joliment. Mes filles aussi.
    Je continue à m’exclamer joyeusement « Oh ! il a neigé ! » à chaque fois que ça arrive (très rarement ici) juste avant de me dire « ah oui mince, je ne vais pas pouvoir descendre la colline… » (c’est vrai que poser une journée de congés pour quelques flocons, c’est assez rageant), c’est là que je réalise que je ne suis désespérément plus une enfant…
    Merci pour ce texte et les doux souvenirs qu’il charrie.

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  20. Carole Nipette a dit…

    J’ai un peu galéré hier mais c’était tellement beau à Paris ! Aujourd’hui je suis dans ma campagne, tout est blanc, c’est merveilleux… un moment hors du temps que je savoure, c’est magique… (oui les galères, oui le bordel mais ce qui va rester au final c’est la beauté…)

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  21. La semaine d'une gourmette a dit…

    Petite, je vivais à Paris, donc presque jamais de neige… Maintenant, ici à Lausanne, la neige c’est courant, donc quand elle vient tout le monde vaque à ses occupations comme d’habitude. Quand mes enfants étaient petits, je les envoyais faire des bonhommes de neige sur la terrasse quand il y avait vraiment une grande « tombée ».

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  22. Kinou a dit…

    Eh bien moi ça m’émerveille toujours, la neige. Surtout que mon boulot me permet de bosser facilement de chez moi , donc je n’en ai que le plaisir et pas la galère des transports.
    Caro, ce que tu racontes bien…

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  23. lavieacinq a dit…

    Quel jolie texte!!
    Un enchantement, comme cette neige tombée en abondance!
    Je vis ces moments comme une parenthèse enchantée (même si ça peut aussi être vraiment galère…. Mon fils et mon mari sont coincés tous les deux dans deux endroits différents…. Loin de notre maison).

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  24. Aurélie a dit…

    Quels jolis souvenirs d’enfance… teintés de nostalgie, bien sûr, mais comme dirait le Dr Seuss, « ne pleure pas parce que c’est fini, souris parce que ça a existé » ! Ancienne Parisienne désormais installée à la Réunion, je vois depuis quelques jours fleurir les clichés enneigés sur les réseaux sociaux, et je dois dire que malgré le soleil d’ici, je rentrerais volontiers illico pour prendre une bouffée de Paris sous la neige…

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  25. Smouik a dit…

    J’adore la neige, ce blanc immaculé qui redonne espoir en tout, qui efface les difficultés et la laideur, comme une page blanche en somme…
    Et pourtant, j’ai failli faire partie des naufragés SNCF d’hier. J’en suis sortie rescapée (très tardivement) et ce matin, grâce à elle, j’avais tout oublié !

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  26. La parigina a dit…

    Merci pour ce texte, très personnel et très beau !
    La neige a cette magie de faire revenir notre âme d’enfant… tant qu’on n’a pas à prendre sa voiture ou un autobus qui ne passera pas. Curieusement, ce matin mes deux loustics étaient prêts 20 minutes plus tôt que d’habitude. Du coup, zou on est sortis en avance pour l’école, pour faire un bonhommes, quelques boules de neige et s’émerveiller sans arrière pensée. Et puis j’ai tout abandonné (rangement, tri, ménage) et je suis partie ma balader. En profiter un peu avant de reprendre le boulot dans un mois 🙂 !

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  27. Xochitl a dit…

    Caro, j’aime ta façon de nous faire partager tes souvenirs d’enfance au goût de neige et de chocolat chaud. MERCI pour cette bouffée d’enfance qui remontent à nous grâce à tes mots.
    Bon bonhomme de neige. Ici, à Aix, il fait un soleil magnifique.

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  28. céline a dit…

    je m’en souviens de ta grande maison, d’Ecully, de ses escaliers immenses, ..et de son jardin, .c’était pour moi une maison très mystérieuse…
    chez moi pas de neige, au grand désespoir de mes filles, qui en rêvent. Ce midi il faisait 15 ° à Grasse, après deux jours de pluie.
    courage vous autres gens du Nord (étant précisé que le Nord commence bien sûr à Valence)

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  29. Batice71 a dit…

    Moi qui vient du Sud, c’était la grande fête quand il neigeait tellement que c’était rare. Et je garde encore souvenir du grand sapin sous lequel on se réfugiés dans le jardin…
    Merci pour ce moment de nostalgie !

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  30. Anne So Catherine a dit…

    Enfance en tribu dans une grande demeure : souvenirs précieux, merci pour ce beau texte Caro ! Je suis sortie cette nuit vers 2 H 30 avec deux amies de mon quartier, c’est notre pacte : à chaque belle neige parisienne, balade de nuit ensemble. Emmitouflées sommes allées à pieds jusqu’au au bois de Vincennes, la neige tombait sans arrêt, aucune trace à part les nôtres, silence, crissement de nos bottes dans la poudreuse. Bonheur du pacte renouvelé, il neige si peu souvent à Paris! Plaisir du retour, café brûlant en gloussant bêtement dans ma cuisine sans réveiller la maisonnée. Les habituels « mais vous êtes vraiment complètement dingues il peut vous arriver n’importe quoi » ne nous dissuaderont pas !

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  31. Marieal a dit…

    Moi quand on me parle de neige et d’enfance je me revois en train de sauter dans la neige derrière chez moi l’année d’un hiver très neigeux en région parisienne : c’était l’année de sortie de Grease ( oui j’ai bientôt 30 ans!) et je baraguouinais un truc en anglais en essayant de chanter à tue tête « tell me more » en me roulant dans la neige. Rigolo non les associations d’idees ?!

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  32. Coline a dit…

    Le goût de l’enfance donne au présent une saveur particulière.
    Ici, en Louisiane, les enfants se souviendront longtemps du jour où il a neigé, une rareté que les moins de 70 ans n’avaient jamais vue.
    École fermée aussi, comme la semaine où il a gelé aussi….

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  33. Christine Collin a dit…

    hier j’ai fait un bonhomme de neige avec deux de mes petits enfants.;et le plus petit le cassait tout le temps mais on s’est bien bien amusés..

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  34. marieno a dit…

    Ici (à Bordeaux), juste 10 flocons pour dire « il neige ! » et pff fini…j’ai la nostalgie de ces routes blanches et du non bruit qui accompagne la neige, moi qui viens de la Yaute…mes enfants râlent de ne pas avoir de neige tout en ayant froid…profitez de ce blanc manteau, en tendant l’oreille il y aura peut-être le son du grelot du pôle express !
    Rien à voir mais j’ai étudié 2 ans à la Martinière et je vivais à Champagne (les monts d’Or) ; là aussi nostalgie de 2 années étudiantes gavé belles !

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  35. frederique-etc a dit…

    Halal al ! J’ahabitals en Alsace quand j’etais petite et de la neige, on en avait (à la pelle !!!)
    Tous les hivers, hopla (comme on dit la bas !) neige ! Donc tout ce qui va avec !
    J’ai connu l’école primaire avec le sous-sol regorgeant de skis en bois de toutes tailles, de chaussures pour aller avec pour TOUS les élèves !!!
    (Skis en bois quand même !!!)
    J’ai connu les luges en bois qu’on se traînait le plus longtemps possible pour avoir la descente de la mort ! ( et une belle cicatrice sur ma joue droite pour ne pas avoir su s’arreter à temps !)
    Aujourd’hui, la neige en ville, à l’Ouest de la France, ça ne m’évoque pas grand chose de plaisant ! La bouillasse en ville, bof bof …
    Alors en te lisant, ça m’a fait du bien de me rappeler tous ces moments tellement forts liés à la neige !
    Merci !!!
    (Et moi qui suis à la recherche de notre future maison, la description que tu fais de ce paradis, c’est juste ce dont je rêve !!!) (re-merci !!!)

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  36. Melisse a dit…

    La maison de famille : pas du tout… mais les vieilles voitures à tarbass !
    Une Ami8 au plancher troué, une Fiat 500 (celle des années 70 !) bleu ciel dans laquelle ma mère nous trimballait tous les 3, en général avec 1-3 copains…
    Ce sont des bons souvenirs ces fournées de mouflets qui baguenaudaient dans les bois ou faisaient les idiots à la piscine municipale…
    Et vers la fin une Diane avec laquelle mes grands frères ont appris à conduire vers 15 ans. J’avais 10 ans, par équité maman m’a mise dernière le volant 2 mètres mais j’arrivais à la moitié du volant et mes pieds ne touchaient pas les pédales…

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  37. Pétunia a dit…

    J’adore imaginer ton enfance en tribu. ça devait être incroyablement joyeux pour les enfants. Même si tu l’as aussi évoqué, tout ne fut pas rose et saupoudré de paillettes.

    Et là je viens de lire les histoires de chacune (il ne m’a semblé lire que des femmes), ça me rempli la tête d’émotions très positives. Comme elles sont jolies toutes ces histoires de neige, de voitures, de maisons d’enfance… !

    Pour tout ça merci Caro <3

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  38. Camille Legoline a dit…

    Chaque année, je croise les doigts pour qu’un jour il y ait trop de neige pour aller au boulot 😉 Cette année nous avons été bien moins gâtés que vous ici à Grenoble 😉
    Je me souviendrais toujours ce 8 décembre 91 à Lyon… le soir des illuminations… j’entends une dame dire à côté de nous « ça sent la neige! » Ma sœur et moi on a pouffé ! Nous on connaissais vraiment la neige nos grands parents vivaient dans le Jura ! Elle y connaissais rien cette dame à la vraie neige !!!!!
    Mais quelle ne fut pas notre surprise le lendemain matin !!!! 20/30 cm !!! 2 jours sans électricité ! une semaine sans collège ! et des bonhommes de neige et des igloos à n’en plus finir ! 😉
    Je rêve de revivre ça pour mes filles 🙂 et pour moi un peu aussi 😉
    Belle journée à toi !

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  39. Reine a dit…

    RAV: Bon, j’ai craqué mes résolutions d’attendre le beau temps pour le lire, et teasée par le post de Caroline et les coms , j’ai « engoufré » « les loyautés » de Delphine de Vigan….et voilà , je suis comme une serpillère , les mots du bouquin dans la tête et le coeur déchiré par ces enfances brisées … Heureusement , une de mes collègues l’a lu aussi, est dans le même état que moi , et on se remet doucement à la machine à café .

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      • Reine a dit…

        Ne m’en parle pas! j’ai mis des semaines à m’en remettre. …Et j’ai eu une phase exaltée pendant laquelle j’en parlais à quiconque m’adressait un mot. ..Même mes enfants ont été plus ou moins obligés de le lire.

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  40. SoL a dit…

    Nous on allait à l’école parce que sinon, l’école aurait été vide pendant de décembre à fin février ! Les parents nous faisaient promettre de ne pas « pateauger » dans la neige à la récré mais bien sûr, on passait outre…et le lundi après-midi, un bus nous emmenaient skier en station. Regarder la neige tomber me manque…et à Noël. en plaine, ça n’a duré que 2 fois 10 minutes…

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  41. Marion a dit…

    Nous ça a été crèche fermée le jeudi, et grand beau, donc hop hop hop, direction le parc voisin où nous nous sommes introduits frauduleusement (il était fermé) avec d’autres parents et notre marmaille, et c’est parti pour de la luge. Bon, moi, enceinte de 8 mois et demi, je n’ai fait que regarder.
    Par contre, très égoïstement, j’aimerais bien qu’il ne neige plus quand bébé se décidera à sortir; je serais curieuse de savoir combien d’accouchements en voiture et à la maison involontaires ont eu lieu pendant ces deux jours de totale paralysie du trafic routier en île de France !!

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