Articles par : Caroline

« Allo poulette ? »

La scène se passe…

Et nooooooooooon ! Perdu ! La scène se passe cette fois-ci au téléphone, parce que dans la vie il n'y a pas que le sexe.

Il y a aussi les conversations au téléphone avec les copines.

– Allo, poulette ? ça va ?

– Non, ça va bof. On s'est engueulés grave avec Sabre laser (NDLA: j'adore l'appeler comme ça, merci à celle qui me l'a inspiré dans un des commentaires).

– Qu'est-ce qui s'est passé ?

– Pas grand chose au départ, et puis c'est parti en live, je te dis pas.

– Classique… Raconte.

– Tu sais la semaine dernière, j'avais un repas avec des gens du
boulot. Je savais qu'il n'avait pas envie d'y aller mais je lui ai
proposé quand même, sans insister. Comme j'ai vu que ça le saoulait à
mort, je lui ai dit que c'était bon, que ce n'était pas grave, qu'il
n'était pas obligé.

– Tu ne m'avais pas dit que tu tenais vachement à ce qu'il t'accompagne ?

– Ben oui. Mais j'aurais voulu qu'il le sente DE LUI MÊME.

– Ah. Donc t'as rien dit et t'as rongé ton frein.

– Voilà. Et plus la soirée s'est approchée, plus je lui en ai voulu.
Et en même temps jusqu'au dernier moment j'espérais secrètement qu'il
me dise qu'il allait venir.

– Sauf que…

– Sauf qu'au moment où j'allais partir je l'ai vu se préparer tout
content son plateau repas et son DVD. Et là, j'ai compris qu'il ne
viendrait pas. Du coup j'ai été hyper sèche, il m'a demandé pourquoi je
lui faisais la tête, je lui ai balancé qu'il était vraiment dégueulasse
de me planter, il a répondu que je lui avais dit que ça ne me
dérangeait pas qu'il reste. Là je l'ai accusé de ne penser qu'à lui, je
lui ai dit qu'il n'était pas capable de faire un effort juste pour moi.
Lui est parti sur ses grands chevaux et m'a dit que je n'avais qu'à
répondre oui quand je pense oui et non quand je pense non plutôt que
l'inverse. Il a fini par me dire que j'étais chiante. Je suis partie en
claquant la porte et j'ai été assez conne pour croire toute la soirée
qu'il me rejoindrait pour s'excuser.

– Et forcément…

– Forcément.

– Ecoute ma chérie… Comment te dire…?

– Je suis chiante, c'est ça ?

– Oui, ça c'est sûr. Mais bon, c'est pas un grave problème et puis
depuis le temps on va dire qu'il y trouve sûrement son compte. Non, le
grave problème, c'est plutôt qu'après toutes ces années, tu puisses
encore espérer que quand tu lui dis "non, c'est bon, reste", il va
DEVINER que tu penses "je crève d'envie que tu viennes". Crois moi, il
entend… ce que tu dis. Pas ce que tu penses. Alors si tu veux un
truc, dis-le lui. Sinon, t'es pas au bout de tes peines.

****

Bon, les filles – et les gars, parce que franchement, sur ce coup là, je crois qu'on est tous pareils – c'est ma TROISIEME leçon de miss – pfiouuuu, je peux vous dire que c'est un de ces boulot ce job, j'en peux plus moi – et celle là est capitale: Personne – à part peut-être votre mère et encore – ne devine vos envies secrètes.
Et à la limite, quand ça arrive, c'est encore mieux que ce soit une
surprise. Sachant que souvent dans ce cas, c'est COMPLETEMENT par
hasard. Donc ne comptez pas dessus. Et DITES les choses.

Sinon, le bracelet gourmette de chez Tifany, faut pas rêver, vous
l'aurez JAMAIS. Et les soirées chiantes vous irez à chaque fois SEULE.

Je crois que je vais me lancer dans le coaching, moi.

Le clito notre ami…

La vie est amusante, parfois il suffit qu'on pense écrire sur un
sujet pour qu'on vous en parle. Alors au lieu de vous faire une grande
dissertation sur les qualités incroyables de notre interrupteur
préféré, meilleur ami de la femme – et qui soit dit en passant devrait
franchement devenir le votre, les gars – voici deux perles offertes en
l'espace de deux jours par deux amies à propos de Môsieur Clitoris.

Première perle:

– "C'est incroyable. La nature nous a doté d'un truc qui nous fait
monter aux rideaux pour pas un sou. Sauf qu'elle nous l'a collé à
l'extérieur. Pas de bol, les mecs ne s'intéressent qu'à entrer à
L'INTERIEUR. Franchement, moi je dis, si ça ce n'est pas la preuve que
même la nature est sexiste… En gros, vu que pour faire pousser la
fameuse graine il faut à tout prix RENTRER, le clito, c'est le dernier
de leurs soucis, aux mecs. Et ça depuis la nuit des temps." (Une amie fervente défenseuse de la cause des femmes, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué).

Deuxième perle:

– "Hey, Caro, tu te souviens de ce dialogue hilarant dans un épisode
de Sex and the city ? Je te resitue la scène: Miranda couche une ou
deux fois avec un mec avec qui elle se sent obligée de simuler à chaque
fois car il est tellement branque qu'elle a de la peine pour lui. Elle
en parle à ses copines, qui lui disent d'arrêter de coucher avec lui ou
de lui dire carrément. Ce qu'elle fait. Elle se lance donc dans de
vastes explications sur la femme et son corps. Et ça donne à peu près
ça :

– Bon, tu sais ce qu'est le clitoris ?
– Ben ouais.
– Tu sais à quoi il sert ?
– Ben ouais.
– Tu sais où il se trouve ?
– Ben ouais.
– Et bien il est au moins dix centimètres en dessous de là où tu penses…"
(Merci Mlle Vie pour ce fou rire hier en ce jour de grippe affreuse)

Voilà, c'était donc ma pensée du jour, mon conseil de miss n°2, qui
cette fois-ci s'adresse à vous les hommes (les filles, je SAIS que vous
êtes majoritaires ici donc n'hésitez pas à relayer l'information auprès
de qui de droit): "Toujours le clito tu chériras parce que c'est lui qui te donnera le mot de passe de la caverne d'Ali baba"… Et puis comme je sens que la forme revient, un petit dernier: 98% des femmes sont clitoridiennes. Les 2% qui restent sont des menteuses.

Edit: Hier, l'homme est rentré du travail avec un pot de Vicks. Je crois que l'amour, c'est juste ça, non ?

Malade

Allez savoir si je somatise, ou si je suis plus banalement une
énième victime de la grippe mais le fait est qu'aujourd'hui je suis
balade balade balade.

Fièvre, nez fontaine, frissons et moral chiffon.

Comme dirait mon fils, "on a toujours envie d'être malade pour
rester à la maison et puis quand ça arrive finalement on se dit que
c'est nul".

Quand j'étais petite et que j'avais la grippe, ma maman me
frictionnait la poitrine et le dos avec du Vicks. Mais si, vous savez,
cette petite boite ronde en verre bleu qui renfermait une pommade au
camphre ? Plus elle frottait, plus ça chauffait. Et ensuite, quand je
respirais, c'était fort, fort… Je ne sais pas si ça débouchait
vraiment mon nez mais j'adorais ça.

Je crois qu'aujourd'hui je voudrais redevenir le temps d'un instant
cette petite fille qui sentait le camphre et qui faisait des prouts à
l'Eucalyptus à cause des suppositoires. Parce qu'être malade quand on
est grande, c'est vraiment nul…

J’ai le melon jusqu’aux chevilles

Je pensais ne pas revenir sur cet incident. Et puis finalement…
si. Pourquoi ? Pour reconnaître mes torts. Pour admettre que c'est
vrai, l'espace d'un instant, j'ai pris ce fameux melon dont je parle
souvent pour rire. Et là d'un coup, je suis devenue… pas drôle.

Bon, vu que je suis à confesse, autant le dire tout de suite, je
l'ai quand même un peu mauvaise. Mais j'aurais dû le garder pour moi.
Vous voyez, je n'arrêtais pas de dire que j'étais criblée de défauts.
Et bien en voici un: je suis assez facilement piquée au vif. Et je
réagis alors de façon disproportionnée. Et après je regreeeeeeeette…
Mais c'est trop tard.

Quoi qu'il en soit voilà, c'est vrai, les "minutes par minutes", ça
ne m'appartient pas. Pas du tout. Et si certaines ont envie de se
prêter au jeu ça devrait au mieux me flatter, au pire m'être
indifférent. Alors pourquoi cette grosse colère du genre je me roule
par terre ?

Parce que l'espace d'un instant – et c'est de votre faute nom d'un
chien, zavez pas vu toutes ces gentillesses que vous m'écrivez aussi ?
– je me suis crue arrivée. Ouais, arrivée au sommet de la célébrité,
avec droit de propriété et accents de pétasse. Du style qui hurle à la
mort si le monde ne tourne pas comme elle veut.

Ce qui me mine dans tout ça, ce n'est pas vraiment de m'être un tout
petit peu ridiculisée, c'est surtout d'avoir probablement blessé
certains ou certaines d'entre vous qui ont eu l'impression que je les
visais personnellement. J'ai eu l'occasion de dissiper le malentendu
avec quelques unes, mais sûrement pas avec toutes. Alors voilà, je vous
demande pardon d'avoir fait ma capricieuse.

En revanche, en revanche… En ce qui concerne les archives,
j'essaie de trouver une solution. Mais le fait est que le copyright sur
Internet, c'est compliqué. Une chose est sûre toutefois, THE liste des bottes pour mollets ronds restera ainsi que celle sur les pantalons pour gros culs et courtes pattes

Bon, sans rancune ?

Ben quoi, en même temps c'est normal quand on est miss d'avoir à un moment l'écharpe qui nous monte à la tête, non ?

Je ne suis pas une courge…et vous non plus

Vous allez trouver que ça commence à faire beaucoup. Vous allez
penser que maintenant ça suffit et que je gonfle avec ma success story.
Mais c'est promis, après cette annonce, c'est fini, plus de
révélations, pas d'autre nouvelle à clamer sur les toits. Mais le fait
est qu'il y a encore un petit truc dont je dois vous parler, un petit
truc qui bien sûr me réjouit. Et qui va vous éclairer sur le pourquoi
de l'apparition ça et là de billets clairement au dessous de la
ceinture. Je vous raconte ?

Un jour d'octobre 2006

18h00: Une petite enveloppe orange me prévient de
l'arrivée d'un nouveau mail. "Bonjour, je suis éditrice chez Hachette
et Hélène de "Mon blog de fille" m'a conseillé d'aller jeter un oeil
sur votre blog. Ce que j'y ai vu me fait penser que vous pourriez
correspondre au type d'auteurs que nous cherchons pour une nouvelle
collection d'ouvrages. Si vous êtes intéressée, contactez-moi"

18h02: Je suis en hyperventilation

18h03: Je fais le petit chien tant que je peux mais
ça ne passe pas. Je vais mourir à la veille de mon destin d'écrivain,
c'est vraiment moche.

18h10: Après plusieurs exercices de respiration
abdominale, l'ingestion d'un lexomil et d'un verre de calvados je
reprends mes esprits.

18h15: Je viens d'être tout simplement contactée pour écrire un livre.

18h16: Je veux me marier avec Hélène.

18h18: Je regarde mes enfants qui jouent devant
moi. Ils l'ignorent encore mais ils sont les descendants d'une
écrivaine. Quelle pression sur leurs frêles épaules et en même temps
quelle chance pour eux…

18h19: J'annonce à l'homme les larmes aux yeux que je suis à l'aube d'une grande carrière.

18h20: L'homme me répond que si je lui refais le même cinéma que pour l'interview à la radio il me quitte direct.

18h23: Une évidence vient de me foudroyer. Je ne
peux pas être écrivain et habiter dans le 13ème arrondissement. Je fais
savoir à l'homme qu'il me faut un studio à Saint germain des prés pour
pouvoir m'isoler. C'est une question d'inspiration et aussi de
crédibilité. Devant l'air abasourdi de l'homme je lui fais remarquer
que ça m'étonnerait qu'Anna Gavalda habite au dessus de Tang Frères. Ah
!

18h30: Je ne sais pas pourquoi mais je sens que si
je ne vais pas au Flore tout de suite je vais me sentir mal. Je crois
que c'est le métier qui rentre.

19h00: J'ai l'angoisse de la page blanche qui commence à m'étreindre.

19h12: A en juger par leurs cris d'animaux qu'on égorge, les enfants ont plutôt l'angoisse de l'assiette vide.

19h14: Je ne pense pas qu'on puisse être à la fois mère, épouse et écrivaine.

19h16: L'homme me confirme qu'il doute que je parvienne à assumer les trois fonctions.

19h22: Je réalise avec effroi que je suis prête à laisser tomber ma famille pour Hachette.

19h30: Je décide de commencer tout de suite à
écrire l'histoire de ma vie. Je sens que je vais révolutionner le petit
monde bien tranquille de l'édition, moi.

20h00: Je demande à l'homme s'il préfère San Fransisco ou Nassau pour nos vacances.

20h30: L'homme me rappelle que pour l'instant je n'ai pas écrit une ligne et qu'on a deux loyers de retard.

20h32: L'homme doute que le prix Femina rapporte de quoi traverser l'Atlantique à 4.

20h34: Je ne vois pas du tout pourquoi on partirait
à quatre alors qu'on aura une nanny anglaise à domicile pour s'occuper
des enfants.

20h36: Je lui explique qu'il est primordial que nos
chérubins parlent un anglais impeccable étant donné qu'un jour ou
l'autre on habitera New York, histoire de protéger un peu notre
anonymat.

20h40: L'homme m'annonce qu'il ne pourra pas assumer à la fois son rôle de père et de mari d'un auteur en vue.

20h41: Je suis obligée de lui faire une concession pour lui redonner le sourire (pour ceux qui ignorent ce qu'est "une concession" allez ici)

20h54: L'homme trouve que finalement écrivain ça me va hyper bien.

Quelques jours plus tard…

13h00: Je pars en courant du travail et m'envole vers la mecque des mecques: le siège d'Hachette Livres.

13h30: Arrivée à l'accueil, la vision de tous les
ouvrages récemment sortis m'émeut aux larmes. Dans quelques mois mon
bébé trônera là, lui aussi.

13h32: J'espère que l'éditrice ne verra pas
d'inconvénient à ce que la saga de ma vie se fasse sur plusieurs tomes.
J'ai tant de choses à dire, tant de cris à pousser…

13h35: J'entre dans un petit bureau. Les deux
éditrices sont charmantes. Je crois qu'elle sont impressionnées.
Peut-être même plus que moi. C'est fou ce pouvoir de l'écriture sur les
gens normaux…

13h40: Elles parlent d'une nouvelle collection,
j'écoute à moitié, je m'imprègne de l'atmosphère de ces lieux où
d'illustres artistes ont promené avant moi leurs âmes créatrices…

13h42: J'entends les mots "petit livres", "filles", "futile".

13h43: J'entends le mot "Libido".

13h44: J'entends les mots: "Pimentez votre couple", "insolence du ton", "dédramatiser".

13h45: Je comprends qu'on me demande d'écrire un livre sur le sexe.

13h46: En un tome.

13h47: En même temps heureusement.

13h48: On laisse tomber le Flore et Saint Germain.

13h50: En même temps le cul ça rapporte, je me dis. Y'a qu'à voir Sonia et ses canards.

13h52: Je dis oui parce que c'est ça ou rien.

13h54: J'appelle l'homme pour lui expliquer qu'on
laisse tomber le Flore. Je lui explique que ce n'est pas parce que j'ai
dit oui que je vais à l'encontre de mes principes. Et qu'on peut parler
de sexe en étant subtil. D'ailleurs de nombreux grands écrivains ont
commencé leur carrière en parlant de sexe. Régine Desforges par exemple.

13h56: L'homme me dit qu'il trouve ça drôle et
qu'il a hâte qu'on expérimente les conseils que je vais donner. On
rigole bien. Dire que j'ai failli le sacrifier sur l'autel de
l'écriture.

13h58: L'homme me rappelle et m'avertit que si je parle de son sexe trop petit il me tue.

The END

Bon, bref, voilà, quoi. Pour résumer voici les informations à retenir absolument:

1 – Hélène
est LA fameuse fée dont je vous parlais, c'est elle qui a donné
l'adresse de mon blog à Hachette et c'est grâce à elle que je suis
devenue en un après-midi madame Sexe chez Hachette. Merci md'ame !

2 – Hélène sort dans la même collection le 21 février un livre qui s'appellera "Pas besoin de souffrir pour être belle" qui va déchirer sa race.

3 – Pomme, l'autre drôle de girl sort le même jour un opus intitulé "En finir avec les boulets et les empoisonneurs"
qui devrait nécessairement en intéresser quelques uns parmi vous étant
donné que les boulets… ça court les rues, on le sait bien nous toutes
qui n'en sommes pas !

4 – On va organiser le 21 février une petite sauterie dans un
bar parisien du 18ème pour fêter ça. Les précisons arriveront plus
tard, c'est Hélène qui manage.

5 – Mon livre à moi intitulé "Libido en berne ? Pimentez votre couple" sortira plus tard, le 15 avril.

6 – La collection s'appelle "Nous ne sommes pas des courges"
d'où l'image en tête du post. Ces petits livres s'adressent à nous les
fâaaaames et ont pour objectif de nous faire sourire mais aussi
réfléchir sur des sujets à la fois futiles et fondamentaux.

7 – L'homme n'a pas du tout un petit sexe, c'était juste pour faire une chute drôle.

8 – A l'heure où vous lisez ces quelques lignes – à vrai dire le
post le plus long de la terre, pardon – je suis sans doute décédée sous
les coups d'un homme au sexe énorme.

EDIT: Devant la profusion de billets sur d'autres
blogs faits sur le modèle du "minute par minute" (certes, je ne suis
pas propriétaire du concept inventé par Sophie Fontanel, mais bon…),
je pense que je vais faire une pause en ce qui concerne ce type
d'écriture. Ce qui rend la chose drôle c'est qu'elle soit un peu
originale. Je vais également être probablement contrainte de supprimer
mes archives pour la bonne raison que des âmes peu charitables semblent
être tentées de les piller. Je ne fais pas d'argent avec ce blog mais
je serais assez dégoûtée que d'autres en fassent à ma place. Je n'ai
personnellement jamai copié personne et l'idée même m'horrifie.

Edit n°2: Certains m'ont demandé par mail le lien sur Amazon le VOICI
moi je dis ça je dis rien, j'ai toujours été nulle en commerce. En même
temps, je vous garantis des nuits d'amour à la clé !!! ;-)))

Un clic pour Hélène

Bon, aujourd'hui, c'est la journée du clic. Pourquoi ? Parce qu'Helène
participe au festival de Romans. Un festival qui a pour objectif de
distinguer les meilleurs blogs du monde et de la planète. Hélène, c'est
elle qui a créé "Mon blog de fille". Je
le précise mais franchement, je me demande si c'est vraiment utile. Qui
ne la connait pas? Ce que j'aime chez elle c'est qu'elle arrive à être
girlie sans être tarte. Elle défend la cause des femmes envers et
contre tout et personnellement, elle m'a aidée à me sentir féminine
malgré un potentiel assez modeste au départ.

Mais pour moi Hélène c'est un peu plus que ça, parce que par la
grâce de la toile, on s'est rencontrées et que de fil en aiguille on
est devenues juste des amies.

Alors voilà, comme je crois assez à la formule selon laquelle les
amis de mes amis sont mes amis, je vous invite à aller faire un tour
chez elle si vous ne l'avez jamais fait et si la visite vous a plu à
aller voter pour son blog, en cliquant ICI

(Si le lien ne marche pas allez et cliquez dans la catégorie "Littérature", puis sur "Mon blog de fille", "fiche détaillée")

Allez, promis, je reviens lundi avec des nouvelles toutes fraiches et sans vous inciter à cliquer où que ce soit…

Bon week-end les belles…

Drôle de punition

Ce matin, petite conversation avec ma fille…

– Maman, tu sais ce qu'il a fait Victor hier ?

– Non, mais je sens que tu vas me le dire…

– Et ben il a fait carrément pipi sur le cartable de Samantha. Tous ses cahiers étaient mouillés. Elle a pleuré hein !

– Je la comprends dis-donc la pauvre ! J'imagine qu'il a été puni
Victor, parce que c'est une énorme bêtise ça. C'est même très méchant.

– Oh ben oui, ça c'est sûr il a été drôlement puni.

– C'était quoi sa punition ?

– Il n'a pas eu le droit d'aller à la boxe et il a été obligé
d'aller au cours de danse des filles à la place. Il est resté sur le
banc à nous regarder.

– Ah, et ça c'est une punition ?

– Ben oui, tu te rends compte ? OBLIGé de rester avec les filles pendant au moins UNE heure !!!

Oui ma chérie… Je me rends compte… Je me rends compte que tu
vas grandir dans un monde où la pire des punitions pour un petit garçon
qui vient tout de même de se soulager sur le cartable d'une petite
camarade – soit dit-en passant l'a un grave problème le garçon, non ? –
c'est d'être contraint de regarder les petites filles danser…

Si ça ne s'appelle pas fabriquer des misogynes, moi je ne m'y connais pas…

EDIT: Bon, je voudrais pas vous saouler avec la
pièce mais juste une petite précision. La première sera finalement le
18 juin et pour les deux premiers soirs au moins il y aura la
possibilité d'avoir des invitations spécialement pour vous, lecteurs et
lectrices assidues. Une dizaine par représentation. Dès que tout cela
se précise je vois comment procéder pour les distribuer équitablement.
Merci encore pour votre intérêt.

La cabine. Un an déjà…

Hier, ça a fait un an. Un an de blog. Depuis quelque temps
je me demandais ce que je ferais pour mes un an. Un billet très
spécial, un truc qui pète, qui ferait date quoi. Un vrai truc de miss.
Et puis… Et puis j'ai oublié. Faut le faire, non ? En même temps, à
bien y réfléchir, cette histoire de pièce de théâtre, dans le genre
cadeau d'anniversaire, je me demande si ça n'est pas ce qui se fait de
mieux. Alors voilà, je n'en ferai pas plus. Ah, si. Pour marquer le
coup, voici le premier billet de "Pensées d'une ronde". C'est avec ce
texte que tout a commencé. C'est parce que je ne savais pas quoi en
faire que j'ai décidé d'ouvrir un blog. A le relire, je crois que je ne
l'aime plus trop. Aujourd'hui, je ne l'écrirais pas comme ça. Il serait
moins triste pour la bonne raison que je suis moins triste. Pas plus
mince – au contraire – pas mieux foutue. Pas beaucoup plus à l'aise
dans un magasin de fringues. Mais juste plus légère. Et ça, c'est grâce
à vous. Alors voilà, j'espère qu'on va faire encore un petit bout de
chemin ensemble. Je fais aussi un petit clin d'oeil à Mlle Vie, ma
première lectrice, qui connait les affres de la cabine et qui a la
grâce d'en rire.

La cabine

Il y a des périodes où il m’est impossible d’entrer. Le simple fait
de regarder les vitrines est douloureux. Et puis il y a les jours
fastes, quand l’aiguille hésite et passe en dessous du poids maximum.
Alors je me risque parfois à franchir le pas de la porte. Je m’arrange
pour passer derrière une autre, en espérant qu’Elle ne me verra pas.
Elle, la vendeuse. Redoutée, jalousée, souvent haïe. Elle est tour à
tour méprisante, condescendante, presque insultante parfois. Rarement
gentille. Pourtant je ne lui demande que ça, moi. Un sourire, même
désolé, me suffirait. Elle mesure souvent plus d’1m70 et n’a jamais
prié pour que l’aiguille de sa balance ne passe pas au dessus du maudit
chiffre. Elle déambule telle un chat dans son territoire, jaugeant la
clientèle, choisissant celles qu’elle adoubera, avec lesquelles elle se
fera cajoleuse, et flatteuse. Avec elle, les girondes, grosses ou
enveloppées n’ont aucune chance. Elles peuvent espérer l’indifférence
ou redouter son jugement définitif : « désolée, nous n’avons pas votre
taille ». Le portrait est rapide. Mais voilà, selon moi, l’univers
féminin se partage en deux : les grosses et les autres. Enfin, parfois
je suis plus subtile. Mais jamais quand je suis dans le saint des
saints, la boutique de fringues.

A l’intérieur, je regarde les habits. Enfin, pas vraiment. Les
tailles. 42, 44, parfois 46. Si je suis seule, si elle ne me regarde
pas, et si l’humeur est favorable, alors je sélectionne deux trois
choses et je pars le plus discrètement possible en cabine. L’envie
d’être invisible est forte. Mais quand on est grosse, on n’est pas
invisible. L’empressement me rend plutôt maladroite. En me faufilant
entre les rayons, j’accroche un ou deux cintres et des vêtements en
tombent bruyamment. C’est à cet instant qu’elle intervient, l’air
pincé, ostensiblement inquiète pour le pantalon que je m’apprête à
essayer.

– Je peux vous aider ? – Non, merci, je regarde, euh… je vais
essayer un ou deux trucs – Je vois. N’hésitez pas à me demander, si la
taille ne va pas. – Oui, oui, d’accord, merci, je… je…

Le processus est en marche. J’oublie que j’ai plus de trente ans et
que je ne suis coupable de rien. Je me transforme en une pauvre petite
fille balbutiante, confuse et honteuse d’avoir osé entrer. J’ai dix
ans, peut-être moins, et je me retrouve avec ma mère, dans un autre
magasin, avec les mêmes angoisses. Souvent, à ce moment là, je décide
d’acheter ce pantalon ou autre vêtement sans même l’avoir essayé, juste
pour partir le plus vite possible. En payant, je guette un signe de
reconnaissance. Mais Elle ne me le donne pas. Jusqu’au bout, je suis
une intruse. Elle sait que je ne le mettrai pas, et je crois l’entendre
rire avec ses collègues.

Parfois, armée d’un peu plus de courage, je pénètre dans la cabine,
en priant pour qu’une glace s’y trouve. Sinon, il faut sortir et
s’exposer à ses regards ou ceux des clientes légitimes, les minces. Je
me déshabille et je commence à sentir les premiers signes de détresse.
Ici, tout est plus blanc, tout est plus gros. Les cabines les pires
sont celles entièrement tapissées de miroirs. On peut y vérifier qu’on
est grosse de face, mais aussi de dos. Et de côté.

Je commence à enfiler le pantalon. Si je le ferme, le plus souvent,
je ne cherche même pas à savoir s’il me va bien. Je me rhabille et je
l’achète. Il sera toujours temps de se demander s’il est beau. Et puis
de toutes façons, un pantalon en taille 44, est-ce vraiment fait pour
être beau ?

Mais la plupart du temps, ça commence à coincer au niveau des
genoux. Chaque seconde qui passe, chaque centimètre gagné est alors une
lutte perdue d’avance contre la graisse. Je sais, c’est indécent de
souffrir pour ça. Pourtant, la douleur est réelle.

Petite, dans les cabines d’essayage, ma mère tirait toujours le
rideau avant que j’aie fini de m’habiller. Tout le monde pouvait alors
me contempler, boulotte et cramoisie, la jupe baissée et la chemise
étriquée – « on n’a pas plus grand », lançait alors la vendeuse à ma
mère. Aujourd’hui, elle ne vient plus avec moi, mais je suis toujours
aussi cramoisie dans ma cabine. Et les larmes coulent silencieusement,
lorsque je dois me rendre à l’évidence : il manque dix bons centimètres
pour que le bouton rejoigne sa boutonnière. Alors je repars aussi vite
que je suis entrée, ravalant mon chagrin. Il y a deux mondes, celui des
minces et celui des grosses. C’est indécent, superficiel, indigne d’une
fille plutôt pas idiote d’en être convaincue. Mais c’est bien mon
intime conviction, depuis que je suis en âge de voir mon reflet dans
une glace.

Edit: Pour la pièce les billets ne sont pas en
vente. Mais on est en train de réfléchir à la façon d'organiser une
soirée spéciale pour vous. Et ça se passera au Théâtre du petit
Gymnase, à Paris.

« La ronde c’est moi », suite et fin

Alors j'en étais donc au fait que la ronde serait jouée par un
homme. Un homme même pas gros en plus. Voire super mince. Je ne vais
pas vous dire l'astuce qu'on a trouvée pour que ce soit crédible mais
franchement, ça marche. Enfin je trouve…

Ensuite, donc, Stéphane et moi on a bricolé, pris des morceaux de
texte, on les a tordus dans un sens puis dans un autre. Et à la fin, ça
a donné une pièce de théâtre. Un One wo-man show.

Franchement, je vais vous confier un truc, au départ j'y croyais pas
trop. C'est pas que je ne trouvais pas ça bien ce qu'on avait écrit.
Surtout que Stéphane il connait le théâtre, alors il a su adapter mes
billets, leur donner un rythme scénique qu'ils n'avaient pas. Mais de
là à imaginer que ça puisse intéresser quelqu'un d'autre que ma famille
et mes amis… non.

Et puis comme dans un conte de fées, la vie en a décidé autrement et
un vrai producteur, comme dans les films, est apparu dans l'histoire.
Quand je dis un "vrai" producteur c'est qu'il ressemble VRAIMENT à un
producteur. Ou à l'idée qu'on s'en fait. Ce qui finalement revient un
peu au même non ?

Un jour, donc, un peu avant Noël, Stéphane a lu le texte à ce
producteur. Il s'est jeté dans le vide, il a lu la pièce, comme un vrai
comédien qu'il est. Moi j'étais à coté, j'étais tendue comme un arc et
je ne m'autorisais à sourire que lorsque le producteur esquissait un
rictus. Il arrêtait pas de fumer des cigarettes, j'avais les yeux qui
piquaient. Un peu à cause de la fumée et puis aussi à cause de
l'émotion. Parce que bon, là, ça commençait à prendre forme. Et après
tout, tant pis si ça n'allait pas plus loin. La ronde était devenue un
personnage.

Un personnage haut en couleur, maladroit, drôle, différent, irritant et en même temps attendrissant.

A la fin, le producteur n'a rien dit. Pas un mot. Et puis il est
parti, en disant qu'il rappellerait. Evidemment, on était assez
inquiets avec Stéphane. Mais il a rappelé. Et il a annoncé que bon, il
allait falloir bosser, que ça nécessiterait une bonne mise en scène et
qu'il fallait se dépêcher pour être prêts au printemps.

Au début, on a même pas été sûrs de bien comprendre. Mais en fait,
c'était bien ça. Il allait mettre des sous dans notre projet.

Ensuite, c'est allé vite, on a déposé le texte à la SACD comme des grands, tous les deux et tout émus.

Et puis… un théâtre a dit OUI.

Et la première… c'est le 15 juin.

Et ça s'appellera: "Dans la peau d'une grosse". Au début, j'avais
peur que le mot "grosse", ça puisse heurter. Mais finalement, moi,
quand je me regarde, les mauvais jours, je ne me dis pas "oh là là,
merde, qu'est-ce que je suis ronde…". Non, je dois l'admettre, ces
jours là, je n'ai qu'un mot en tête: GROSSE. Et il est peut-être temps
d'appeler un chat un chat. Surtout qu'au fil de la pièce on se rend
compte que la fameuse ronde ça peut être n'importe qui, même un garçon
très mince. Ce qui fait que finalement, ce titre, moi je l'aime bien.

Maintenant, je tremble et j'espère que ceux et celles d'entre vous
qui viendrez, prendrez du plaisir et apprécierez. Mais là, ce n'est
plus à moi de jouer, n'est-ce pas Stéphane ? ;-)))