Catégorie : La ronde enceinte

Les caprices de pimprenelle…

Salut l'internenette !

Juste un petit mot pour dire que tout va bien et que pas le bout d'une ombre de la queue d'une contraction.

Donc je continue ma couvade en attendant le retour de mes lardons ce soir.

Tout était rodé à la perfection, on avait fait en sorte d'être sans enfants pour que l'arrivée de la demoiselle soit facilitée (genre pas de question à se poser sur ce qu'on fait des grands si ça arrive à 3h du mat en plein désert amical parisien, vive les naissances entre le 15 juillet et le 15 août) mais forcément, vu que pimprenelle est du style qui n'en fait qu'à sa tête – une tendance qui semble se confirmer -, elle a manifestement décidé qu'elle ne pointerait pas le bout de son nez sans son public.

Bref, je sens qu'on va bien s'amuser.

Bonne fin de week-end… 

Edit: Un grand merci à Fabienne qui m'a envoyé cette photo prise en Vendée. C'est le genre d'attention qui me fait monter les larmes aux yeux direct. Et pas qu'à cause des hormones.

Et ta chanson, elle est en slip ou en pantalon ?

Je suis toujours là, les amis de l'internana !

Je
n'avais tout simplement pas beaucoup d'inspiration hier, alors je me
suis dit que lorsqu'on n'a rien à dire, on fait bien parfois de la
fermer…

D'ailleurs je me suis refait cette brillante réflexion
ce matin en écoutant la first lady sur France Inter m'expliquer par
exemple qu'elle écrivait des chansons "habillées", certaines avec des
pantalons, d'autres avec des robes, etc etc etc. C'est décidé je fais fi de mes préjugés et j'achète son disque.

Quoi qu'il en soit, je suis rassurée elle est toujours "une femme de gauche". Et ça, ouf, quoi.

Voilà, sinon tant qu'à bavasser, j'ai le plaisir de vous annoncer que j'ai reçu mon permis d'accouchement par voix basse hier. Un scanner – qui a du coûter bonbon à la sécu tout de même – a révélé que mon bassin était – what a surprise ! – assez large pour laisser passer un bébé qui s'annonce de surcroit plutôt petiot. Enfin ça c'est ce qu'on ma dit pendant quatre mois mais d'après une écho réalisée également hier – à ta santé la sécu ! – l'estime à 3 kilos ce qui finalement est totalement NORMAL. 

Résultat des courses donc, dame nature qui est certes une salope, n'a toutefois pas poussé la blague jusqu'à me doter des hanches de Valérie Damido à l'extérieur et du sacrum d'Eva Longoria à l'intérieur. Non non, à l'intérieur aussi je suis Valérie Damido et pour une fois je m'en réjouis.

Bon, après, on m'a collé un monitoring de plus d'une heure parce que figures-toi que le coeur de pimprenelle battait trop vite – t'as encore soif la sécu ? Allez, reprends un coup c'est ma tournée – ce qui s'est avéré faux au bout d'un quart d'heure d'examen. Mais après, ils ont eu l'impression qu'il était en réalité trop lent. Et puis au final, non, tout allait bien. Moi un peu moins parce qu'entre temps j'avais passé en revue dans mon cerveau malade toutes les pathologies liées aux troubles du rythme cardiaque du foetus.

J'ai l'air un peu agacée et je ne devrais pas, parce que je ne vais pas me plaindre d'être scrupuleusement suivie. M'enfin quand même, parfois, ça serait bien de ne pas non plus tomber dans la consommation effrennée d'examens inutiles. Et d'épargner les parturientes qui ont tout de même tendance à s'affoler au moindre pipi un peu foncé alors t'imagines même pas quand on leur parle d'un examen du coeur foetal.

Voilà, je te laisse parce que je dois aller m'acheter des slips jetables et ça c'est drôlement chouette. Les coussinets d'allaitement je garde ça pour demain, faut pas abuser des bonnes choses.

 

The real jersey…

Bon ben voilà, histoire que vous compreniez toute la dimension érotique du pantalon en jersey qui remonte sous les bras…

Si tu as le coeur bien accroché, clique sur "lire la suite"… 

 

 
Ah et pas la peine de faire une réflexion sur le côté obscur du fauteuil club, oui il est déchiré derrière. Mais c'est comme ça qu'on l'aime, ça va bien avec le lino.
 
Edit: cette photo risque d'avoir une durée de vie limitée sur ce blog, pas sûre d'assumer en vrai. 

 

 

 

Dolto versus l’homme

Avant-hier soir, ma fille m'appelle de sa chambre. J'arrive de mon pas
gracile et léger et le temps de reprendre mon souffle – dix mètres tout
de même -, la chair de ma chair souffle d'une voix chevrotante: "Tu
sais, je ne veux pas te faire de la peine mais quand même je crois que
je n'aime pas tout le temps que t'es enceinte. (pause)
Même jamais, en fait. Parce que tu peux plus rien faire alors c'est pas drôle".

C'est bien mon amour, que je me dis – alors que je suis brisée à l'intérieur -, tu verbalises, mon coeur, Dolto applaudirait des deux mains donc moi aussi, même si là tout de suite j'ai envie de pleurer parce que moi non plus je n'aime pas tout le temps être en cloque, surtout depuis qu'il fait quarante douze degrés, que mes pieds sont devenus plus gros que mes seins et que j'envisage d'élire domicile dans ma baignoire jusqu'à l'accouchement. Mais ce n'est pas la question, je ne ramène surtout pas ça à moi, je t'écoute et te comprends parce que je suis une bonne mère qui sait le poids des mots. Tout ça je me le dis en dedans de moi même bien sûr parce que si j'ouvre la bouche je chouine.

"Et puis", reprend-elle, – voix de plus en plus chevrotante "je ne suis pas sûre en vrai de vouloir que y'ait un autre enfant dans la maison. En fait, je suis sûre que je ne veux pas. On était très bien comme ça tous les quatre alors je préfèrerais que ça reste pareil qu'avant".

Gros soupir, ravalement de larmes de part et d'autres puis sourire de ma fille, manifestement très soulagée d'avoir balancé son énorme fardeau sur sa mère qui niveau bagages lourds est pourtant relativement bien lotie.

Re-convocation silencieuse de Dolto, mise en mode "je te comprends ma chérie", puis réponse d'une voix très assurée, une voix de mère qui sait le poids des mots, donc: "C'est très bien de l'avoir dit, il ne faut jamais garder ces choses là pour soi, après ça pourrit à l'intérieur, et puis c'est NORMAL d'avoir peur, mais tu verras, quand tu la verras, tu vas te rendre compte que tu l'aimes et que c'est comme si elle avait toujours été là, en plus ça ne va pas changer tant de choses que ça, un bébé ce n'est pas non plus un tremblement de terre, juste un événement particulier, un nouveau venu, une personne à découvrir, parfois on en aura marre c'est sûr, mais la plupart du temps on se demandera comment on a pu s'en passer. Et puis de toutes façons, c'est comme ça, elle est déjà un peu là et ce ne sont pas les enfants qui décident d'avoir un petit frère ou une petite soeur, ce sont les parents et tes parents ont pris cette décision et il te faudra l'accepter, même si c'est un peu difficile. Voilà, maintenant bonne nuit, merci de m'avoir parlé, je suis contente que tu aies osé, je suis sûre que tu vas bien dormir avec ce poids en moins, ah ben d'ailleurs dis-donc, tu dors déjà, preuve que tu as bien fait de vider ton sac, bon, moi du coup je suis un peu angoissée (= minée) mais ça forcément tu t'en fiches hein, vu comment tu ronfles, là, mon petit coeur adoré…"

—- 

Puis quelques instants plus tard, dans le lit, alors que l'homme commence à s'endormir – plus je suis insomniaque plus il semble s'évanouir à peine sa tête touche l'oreiller, le gueux, mais ça c'est une autre histoire: "tu sais, je me demande si j'ai très envie finalement d'un autre enfant dans la maison, parce que tu vois, jusque là tous les quatre, c'était bien, alors bon, ça va tout changer…"

Las, l'homme ne connait pas Dolto ou l'a reniée.

Et me renvoie à mes idées sombres d'un coup de cuiller à pot: "Ecoute, c'est un peu tard, pour se dire ça hein. Tard dans la soirée et tard en général. Alors dors et demain ça ira mieux".

Et le lendemain… ça allait mieux. Pour ma fille comme pour moi. L'homme serait-il aussi fort que Dolto malgré les apparences ?

Bientôt la quille !

Alors comme cette grossesse peu à peu prend fin et que je sens que vous
êtes extrèmement frustrés que je n'en ai pas plus parlé – si si, t'es
frustré(e), pas la peine de nier – je vous fais un petit débrief à
l'aube de ma 35ème semaine.

35 semaines d'amenorhée. Ou pas. J'en sais rien putain. Sérieux, je
suis à un mois et demi d'accoucher et je n'ai toujours pas compris
comment on calcule à combien on en est. Ni comment on écrit aménohrée.

Je laisse tomber, je n'aurai jamais mon diplôme de femme enceinte.

Bref, je tenais à vous parler de ce dernier trimestre, cette apothéose de la gestation. Déjà, mon amie, si tu es pour ta part en train de dégueuler partout rapport que tu vis ces si charmants instants des trois premiers mois et que tu penses en toute bonne foi qu'après, le reste ce sera une promenade de santé, je suis au regret de te décevoir.

Les nausées et tout le saint frusquin ce n'est RIEN à côté de ce que tu endures les deux derniers mois.

Heu… tu veux une photo de mes hémorroïdes ?

Bon alors arrête de la ramener.

Donc, disais-je avant que la petite joueuse de même pas douze semaines m'interrompe, les deux derniers mois, ça craint.

D'abord, tu es essoufflée rien qu'à l'idée d'aller jusqu'à ton lit que tu ne quittes pourtant que pour aller pisser. Tous les quarts d'heure il est vrai. Ensuite, tu perds l'équilibre régulièrement probablement en raison du déplacement sournois de ton centre de gravité.

Ne parlons pas des vergétures, je crois m'être assez souvent plainte de ce léger désagrément.

Il n'empêche que ces garces dont tu étais persuadée de t'être prémunie grâce à tous les soins prodiguées depuis le test de grossesse apparaissent en général en une nuit sans crier gare. Probablement après un éternuement dont tu ne te serais pas rendu compte et qui tel la goutte d'eau qui fait déborder le vase…

Donc t'es défigurée de l'abdomen. Et aussi de l'anus mais je préfère ne pas insister sur ce point on est lundi matin quand même. Juste, les hémorroïdes sont à mon avis la dernière bonne blague de Dieu avant de laisser ces crétins d'Adam et Eve livrés à eux même autour de leur arbre. Ah il a bien du rigoler le pater noster, en imaginant l'autre excitée huit mois après avec le boum boum en chou fleur. Pervers, va.

A part ça, tout va bien.

Sauf que tu commences à flipper sévère en ce qui concerne l'accouchement.

D'autant que tout le monde commence évidemment à t'en parler.

Et à te raconter, genre, que la soeur de truc s'est vidée de ses intestins sur la tronche de son mec au moment d'expulser son bébé ce qui en soi n'est pas si grave – et totalement normal – mais qui leur vaut de payer un sexologue 110 euros par semaine depuis. En même temps c'est pas vieux, deux ans tout au plus, il s'en remettra.

Ou que machinette est restée hémiplégique après une erreur de péridurale pratiquée à l'arrache par un interne anesthésiste de 17 ans, forcément, au mois d'août, tu penses, y'a personne dans les hôpitaux parisiens, c'est pas pour rien que personne ne baise en novembre, c'est pour éviter d'y rester à l'accouchement neuf mois après, et au fait, toi, tu accouches bien en juin ? Ah, non, en… août ? Ah, parce qu'on aurait dit que… Non mais t'as rien à craindre, machinette elle était à l'hosto du 13ème, tu sais, oui, c'est ça… Ah… toi aussi ? Hum… Bon, faut que je te laisse, en fait, y'a justement mach… tuuut tuuuut tuuut…

Enfin, seskuellement, je ne vais pas te raconter d'histoires, y'a plus grand chose non plus à espérer, surtout depuis que la gynéco a triomphalement déclaré devant ton mec qu'elle sentait la tête de bichette rien qu'avec son doigt.

Depuis il dort en jean et te demande pardon si d'aventure il effleure ton pied.

Forcément, c'est à ce moment précis que toi tu t'enverrais toute une garnison si ton corps le permettait.

Forcément.

Voilà, je passe sur les jambes qui n'en sont plus, sur les fuites de lait dès que tu tousses, sur la peur panique de perdre les eaux au supermarché, sur les contractions dont tu n'es jamais totalement sûre qu'elles en sont vraiment, sur les culottes filet que la maternité te demande d'acheter et qui détruisent tout espoir de ressembler à nouveau un jour à une femme.

Et pourtant, pourtant, pourtant…

Tu as beau compter les jours avant l'accouchement, égrener les semaines d'aménorhée les unes après les autres te réjouissant d'approcher du terme, une petite voix te chuchote de ne pas être trop pressée.

Parce qu'une fois que ce sera terminé, tu ne sentiras plus jamais ces vagues dans ton ventre. Et que plus jamais tu ne seras submergée par ce va et vient qui te remplit encore et encore. Alors finalement, tu gardes tout. Hémorroïdes, vergétures, brûlures d'estomac et crampes nocturnes. Tu gardes tout parce que tu sais que de toutes façons, après, tu ne te souviendras que de ces vagues.

Edit: la photo c'est un cadeau de Marie-Odile, elle l'a prise à Jersey et aurait pu illustrer mon billet sur les poussettes. Sérieux, une bonne charrette, six chaises dessus et t'as un véhicule pour sextuplés !

Et ta poussette elle fait micro-ondes ?

Alors autant prévenir les nullipares – ouais je sais, c'est un mot
affreux mais "multipares" aussi, en même temps – ce billet risque de
les emmerder au plus haut point puisqu'il y sera question de
poussettes, de tables à langer et de toutes ces choses hautement
glamour qu'on se doit d'acquérir avant la naissance d'un lardon.

Cela
dit, ne fuyez pas non plus à jambes raccourcies, il n'est pas vraiment dans mon intention de faire un banc d'essai des chaises hautes mais plutôt de
pousser un grand cri contre l'industrie de la petite enfance qui nous
prend, de plus en plus, pour des jambons.

M'enfin c'est sûr que si l'idée même de regarder un youpala vous donne la nausée, passez votre chemin, mes mies !

Donc je veux pousser un cri. Un hurlement. Un vagissement.

Contre la flambée des prix du matériel de puériculture. En huit ans, âge de mes rejetons, j'ai l'impression que tout a été multiplié par douze. Et pourtant déjà à l'époque tout était ruineux. D'autant que j'avais des jumeaux et que la péniche qui te sert de moyen de locomotion dans ces cas là fait partie des trucs qui coûtent un bras.

Toutefois, à l'époque, ma grand-mère n'avait finalement dépensé "que" 2500 francs pour ce monstre à quatre roues.

Ce qui nous avait semblé la mer à boire.

Aujourd'hui, si tu trouves une poussette à moins de 300 euros c'est en général sur eBay ou chez ED. Et encore ce sont des engins que normalement tu n'utilises qu'à partir de 6 mois/un an et qu'en général on te déconseille fortement sous peine de provoquer une scoliose incurable à chouchou dès son premier anniversaire.

Ben oui, la poussette que toute mère digne de ce nom se doit d'acheter dépasse en général allégrement les 460 euros pour atteindre la somme astronomiquement ridicule de 1000 euros pour les plus design, suédoises en général, et impliquant dans le même temps d'avoir au moins un 4×4 pour les transporter. Ce qui d'ailleurs est assez savoureux car ce genre de bolide est conçu pour que bébé soit à deux mètres du sol et ne respire pas les gaz d'échappement des… vilains propriétaires de bagnoles qui polluent.

Bref, donc, la poussette qu'il te faut, elle coûte un max. Et ne fait même pas micro-ondes pour la peine ce qui est proprement scandaleux.

Tu vas me dire, "ouais mais bon, après tout si les gens pétés de tunes ont envie d'acheter un carrosse pour leur moutard, grand bien leur fasse". Oui. Mais non. Parce que d'après un article publié récemment dans le Jdédé, ce ne sont même pas les plus blindés qui craquent. Enfin, si mais pas que. En fait, souvent, les gens modestes se saignent pour offrir à leur descendance un moyen de locomotion digne des rejetons de la couronne.

Pourquoi ?

Pour la même raison probablement que les propriétaires de BMW ne sont pas nécessairement tous des nababs. Parce que c'est un signe extérieur de richesse. Et aussi à cause de la culpabilisation permanente à laquelle tu dois faire face quand tu t'apprêtes à enfanter.

Acheter une poussette dernier cri, c'est franchir un premier pas vers la perfection faite mère ou père. C'est montrer que tu es prêt à t'investir pour ta descendance, que tu as les moyens de subvenir à ses besoins, bref que grâce à toi un jour il fera polytechnique.

Et cela ne concerne évidemment pas que la poussette. 

Par exemple, une table à langer peut atteindre la somme astronomique de 180 euros. Tout ça quand même pour un tréteau en alu avec matelas en mousse sur lequel bébé va essentiellement se soulager les douze premiers mois de sa vie et qui finira dans la cave comme établi de fortune dans le meilleur des cas.

Ne parlons pas des chaises hautes qui peuvent également aller jusqu'à 300 euros sous prétexte qu'elles sont modulables et se transformeront plus tard en bureau pour poupette.

Laquelle ne voudra jamais de cette immonde chose verte maculée de dizaines de petits pots carottes/aubergines.

Bref, je vais arrêter là ma démonstration. En fait, je crois que ce qui m'ulcère le plus, ce n'est pas tant que des petits malins du marketing tentent le coup de nous faire débourser un maximum pour tout un tas de cochonneries dont on ne se servira jamais ou peu. Non, ce qui me rend malade c'est que certains puissent aujourd'hui être réticents à pondre un enfant pour la simple raison qu'ils n'en ont pas les moyens.

Ce qui me gêne, c'est le slogan d'un magasin de puériculture, Aubert, pour ne pas le citer: "Réussir son enfant".

On ne "réussit" pas un enfant comme on réussit une carrière, la construction d'une maison ou ses vacances. On le met au monde et on l'accompagne sur le chemin de l'autonomie, dans le meilleur des cas. Et si ça se fait dans une poussette bon marché sans poignées télescopiques ou jantes en alliage, ce n'est à mon avis pas un problème.

Putain. 

Voilà, c'était mon cri du vendredi, pardon d'avoir été un peu longue. 

Un si joli sourire

Comme promis, je viens te donner des nouvelles de Pimprenelle. Qui a
bien failli ne pas se montrer à son papa lequel, à 10h37, alors que le
rendez-vous était fixé à 10h40, m'a appelée triomphant: "Ah y'est, je suis à l'hôpital, je
t'avais bien dit que je serais à l'heure. Seulement j'ai oublié dans
quel service je devais aller ?"
 

– Moi, super zen depuis le plantage de Pinpin hier: "A l'autre bout de Paris mon chéri".

– Lui, paniqué: "Hein ? Quoi ? On n'accouche plus à La Pitié ?"


Moi, toujours aussi calme, réincarnation du Dalaï lama: "Si mon amour,
mais on fait, comme depuis le début, l'échographie – c'est la 4ème tout
de même (petit dérapage du dalaï lama dans les aigüs) – chez ma gynéco. DANS LE 20ème (Dalaï Lama partant totalement en live)."

– Lui, dans une tentative désespérée: "Mais… mais tu m'as dit que…

– Moi, en free style Geneviève de Fontenay, pardon à sa sainteté: "N'essaie même pas, conseil d'amie…"

Lui, résigné: "Donc là c'est fichu ?"

Moi,
en mode Lio mesquine: "Non, c'est juste le moment totalement adéquat
pour mettre tes collants et ta cape pour traverser Paris en… trois
minutes. Allez, j'embrasse ta fille pour toi".

Et figures-toi que c'est ce qu'il a fait.

Il a mis sa cape et ses collants. Et a vaincu la spirale du temps.

Aidé en cela par ma gynéco préférée qui même le matin, même dès le troisième rendez-vous, accuse un retard d'une heure environ. Grace lui en soit rendue.

Bref, super-mec est arrivé pile poil au moment où mon ventre venait d'être badigeonné du famous gel bleu qui fait froid. Suant et soufflant comme un boeuf, comme quoi les collants ça tient chaud.

Après, on a repris nos esprits et on s'est esbaudis devant les reins parfaitement formés de la miss, applaudi ce coeur impeccable battant à un rythme de croisière, admiré un fémur en pleine croissance et vérifié au cas où – surtout l'homme parce que moi j'ai bien compris que ces choses là ne changeaient pas – qu'aucun zizi n'avait poussé depuis le mois dernier.

On a aussi un peu pleurniché quand la demoiselle a tiré sa toute minuscule langue et esquissé un sourire dont elle seule a le secret.

Voilà, elle est là et bien là, cette donzelle qui s'est invitée sans façons dans notre vie, défiant les lois de la procréation et nageant dès la conception dans un océan de calva normand.

Quelque chose me dit qu'un tel désir d'exister ne peut être que de bon augure… 

Pas de bras, pas de chocolat

Juste un petit billet de rien du tout pour vous dire que je suis
désolée de ne pas répondre avec une grande assiduité à vos commentaires
ou à vos mails. L'explication est en réalité extrèmement triviale,
voire stupide: mon ordinateur ne trouve plus sa place sur mon ventre. 

Et
le problème c'est que mes bras – courts, mes bras, plus que la moyenne
en tous cas, en témoignent tous les manteaux auxquels j'ai du faire
reprendre les manches – ne sont pas assez longs pour atteindre le
clavier si je mets mon PC sur mes genoux.

Par ailleurs, si je m'assieds à une table j'ai des coups de poignard dans le dos au bout de douze minutes environ. Manifestement c'est le poids de mes seins qui fait souci.

Bref, je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières – ok, si en fait – mais mon quotidien devient jour après jour plus fastidieux. Et si je tiens mordicus à continuer à poster, je modère toutefois mes ardeurs informatiques, histoire de ménager le peu de motricité qu'il me reste. Il n'empêche que je vous lis et que je savoure vos interventions et je voulais que vous le sussiez.

Edit: Hier le meilleur candidat de la NS c'était indéniablement Julien Doré. Maintenant, Benjamin assure quand même. Lio n'avait pas ses règles mais était en revanche très à l'aise en Bunny. Voilà, pas grand chose à dire d'autre, si ce n'est que c'est la finale la semaine prochaine et que ce n'est finalement pas trop tôt… 

Edit2: Le chocolat c'est juste parce que là quand même je sens bien que je tombe dans les limites après lesquelles il n'y a plus de bornes niveau cacao. 

Allo Freud ?

 La nuit dernière, j'ai rêvé de mon bébé. C'était la première fois. Elle avait un visage qui ressemblait en tous points à celui de ma fille. Mon aînée je veux dire. C'était elle, en bébé. Mais pas le bébé qu'elle a été, non. Un bébé avec ses yeux et sa bouche de maintenant, quoi. C'est clair ?

 

Rien de très extraordinaire en somme. Normal, j'imagine, que mon subconscient n'ait pas assez d'imagination pour lui donner des traits inconnus.

 

 

En revanche, ce qui m'a hantée toute la journée, c'est que dans mon rêve, je me levais, j'arrivais dans mon salon et je découvrais mon enfant. Elle avait déjà quelques jours et était dans les bras de son père. Et moi, je ne l'avais jamais vue jusque là. Je me souviens que c'était douloureux de m'apercevoir que je n'avais pas assisté à sa naissance. Ensuite, je la mettais au sein et c'était incroyablement bon.

 

La dernière chose dont je me souvienne enfin, c'est qu'après, je croisais le regard chargé de reproches de mon aînée qui semblait se sentir trahie et triste, triste…

 

A part ça, tout va bien docteur. Je travaille intensément sur cette histoire de culpabilité. Et vraiment, je vous assure, j'ai totalement digéré la naissance un poil compliquée de mes premiers enfants. Si si, je vous jure, je ne m'en veux plus, je ne suis plus malheureuse quand j'y pense et d'ailleurs je n'y pense plus.

 

Si je vous le dis, merde, alors !

Mon rêve complètement con

 Attention, billet 100% hormonal.

 

Non parce que ça va bien la Nouvelle star et compagnie, mais c'est quand qu'on parle de mon état, hein ? Parce que figures-toi que ça change un peu mon quotidien tout de même.

 

Genre, hier.

 

Il n'y avait plus rien dans les placards, il fallait que je fasse des courses de toute urgence sous peine de voir l'homme dépérir – les enfants sont chez leurs grands-parents ce qui nous permet d'échapper aux émeutes de la faim, merci papa, merci maman. J'ai réuni tout mon courage et je suis partie à Monoprix…

 

 

Et voilà en tout et pour tout ce que j'ai rapporté après avoir erré près d'une heure dans les rayons de mon supermarché préféré: 

 

 

 

A part ça je ne suis pas du tout enceinte, tout va bien. J'ai lu récemment cette phrase édifiante: "On est ce que notre mère a mangé en nous attendant". Il y a donc des chances que j'accouche d'un smoothie. Ou d'une énorme fraise.

 

L'homme quand à lui s'est résigné. Et mange du Mac Do. Ou des kebabs. Histoire d'avoir son quota de protéines et lipides sans être contraint de cuisiner parce qu'il ne faut pas déconner.

 

Sinon, mes jambes ne sont pas du tout gorgées d'eau pas plus que mes chaussures ne sont en train de devenir trop petites, non non non. Quand à mes seins, ils semblent engagés dans une sorte de compétition insensée, manifestement quelqu'un – suivez mon regard du côté de qui vous savez – leur a lancé un défi ou quelque chose dans le genre et cons comme ils sont ils foncent direct dans le panneau. Je ne vois que ça, parce que là, franchement, on atteint des sommets.

 

Ne parlons pas de mon ventre qui prend des formes de plus en plus étranges en fonction de la position de la princesse, à mon avis c'est une championne de Pilates, miss strawberry.

 

Enfin, niveau santé, on peut dire qu'ils ont bien fait – "ils" c'est le corps médical – de me torturer avec leur glucose en perfusion vu que je n'ai pas l'once d'une poussière de diabète. Ce qui n'a pas empêché le service de diabétologie de l'hôpital de m'envoyer ce courrier:

 

 "Madame, vos résultats de glycémie sont rassurants – ah parce qu'il y avait motif d'inquiétude ? – et une prise en charge en diabétologie n'est pas nécessaire – vous m'en voyez ravie – toutefois, un contrôle glycémique devra être effectué à 32 semaines d'aménhorée: une prise de sang à jeun, une autre deux heures après le début du petit déjeuner puis une troisième deux heures après le déjeuner".

 

Putain, heureusement que mes résultats sont rassurants parce que m'est avis que sinon, on me collait en quarantaine avec transfusion sanguine après chaque repas.

 

Enfin, la bonne nouvelle c'est que je n'ai pas d'albumine dans mes urines, ce qui m'a valu les félicitations de la sage-femme lors de mon dernier rendez-vous à l'hôpital. J'étais pas peu fière, je vais te dire. Gentil mon pipi, gentil.

 

En revanche, pour la tension ça n'était pas tip top et là, la sage-femme m'a fait les gros yeux. C'est bien connu que je le fais exprès d'être hyper tendue, que je lui ai balancé.

 

Bon, en fait, ça je l'ai dit dans ma tête parce qu'en vrai j'ai pas moufté, elle me fait trop peur. Limite j'ai demandé pardon pour ce dérapage et prié qu'au second test je sois dans les clous. Je ne te parle pas de la pesée pendant laquelle j'ai invoqué toutes les âmes du purgatoire pour que le chiffre s'arrête avant la dizaine fatidique.

 

Non, vraiment, y'en a qui se plaignent de la surmédicalisation de la grossesse, moi je trouve que ça va, tout ceci est très humain et jamais au grand jamais je n'ai l'impression d'être du bétail.

 

Juste, pour le prochain rendez-vous j'envisage un suivi psychologique.

 

Bon, en même temps, pour mes premiers lardons, j'étais suivie dans l'établissement le plus bobo de la capitale, celui où tu vas quand tu es apolitique de gauche et résidente des quartiers de l'est parisien. Et bien là, certes, j'ai pu faire du chant prénatal avant l'accouchement – une expérience aux confins du ridicule soit dit en passant – mais j'ai aussi été à deux doigts de perdre mes enfants rapport que les pédiatres, ils étaient aux abonnés absents pile au moment où mon fils était en détresse respiratoire. Donc tant pis pour le côté légèrement inhumain des grands centres hospitaliers, cette fois-ci je choisis la sécurité. En espérant qu'un 2 août ce mot ait un sens.

 

En fait, je fais un rêve, le rêve d'un monde où les hôpitaux seraient mieux lotis, auraient plus de moyens, où les sages-femmes auraient le temps de parler aux patientes au lieu de leur aboyer dessus parce qu'elles ont de la tension et où on ne serait pas obligées de se trimbaler avec son pipi dans les couloirs gris de la maternité en se faisant engueuler parce qu'il fallait le déposer porte 10 au deuxième étage et pas sur le guichet d'accueil. Je fais aussi un rêve d'un système hospitalier où les césariennes ne seraient pas plus rentables que les accouchements par voie basse, où on ne sauterait pas sur le ventre des parturiantes pour faire sortir le bébé plus vite, histoire de libérer la place pour la patiente suivante.

 

Ok, mon rêve il est complètement con vu que d'après ce que j'ai compris, on va surtout fermer des hôpitaux et que bientôt on aura tout intérêt à s'inscrire à la maternité AVANT d'avoir un rapport sexuel non protégé. Ou d'opter pour un accouchement à la roots chez toi et surtout toute seule.

 

Edit: Le dessin qui illustre ce billet est un nouveau cadeau, d'Emelie. Ce ventre est magnifique, les mains qui s'y posent aussi. Merci mille fois encore et promis j'essaie ce week-end de créer cette rubrique.