(attention, billet fleuve, ne voulant pas vous saouler toute la semaine avec la Thaïlande (je crois que j’ai déjà un peu abusé la semaine dernière) j’opte pour un seul post, mais long)
S’il est une chose qui nous a complètement sidérées Violette et moi durant ce périple, c’est la façon dont Bangkok s’est métamorphosée en 15 ans. Le hasard veut en effet qu’elle et moi y soyons allées bien avant de nous connaître à peu près à la même époque (nous avions une dizaine d’années si vous savez compter comme il faut). J’avais ce souvenir d’une ville foisonnante et moite, d’une énergie, déjà, mais aussi d’une certaine précarité. J’avais gardé en tête des images d’enfants me sollicitant, des mendiants à l’entrée des temples et de rues pauvres. Il y avait déjà quelques buildings mais l’habitat traditionnel, petits bâtiments de quelques étages tout au plus restait majoritaire.
15 ans après, il m’a fallu chercher longtemps avant de retrouver des images familières tant la capitale thaïlandaise s’est développée. Le temps de relacer votre chaussure et pof, un gratte-ciel est sorti de terre. Les centres commerciaux n’ont rien à envier à ceux de la Défense ou tout autre centre-ville urbain. La modernité gagne du terrain sur les quartiers historiques, des grappes de restaurants et bars lounge s’agglutinent sur les rives de la Chao Praya et si les vendeurs de noodles, beignets de banane, poisson séché et autre soupes Tom Yam continuent d’officier sur chaque centimètre carré de trottoir qui leur est laissé vacant, vous pouvez aussi désormais à Bangkok manger au Macdo, au Burger King, boire un latte au Starbuck et grignoter italien, espagnol ou français à toute heure.
Quant aux prix, si notoirement bas, qui font encore rêver les routards, ils restent dérisoires au regard de notre café dégueulasse parisien à 2,50 euros mais n’ont également plus rien à voir avec ce que nous avions connu à l’époque avec le churros (on s’est rencontrés très tôt pour ceux qui ne suivraient pas).
Qu’on ne s’y trompe pas, je ne suis pas en train de regretter ce bon vieux temps de la Thaïlande sous-développée. Cette effervescence ressentie durant cette semaine m’a fait penser à celle qui nous avait saisis aussi à Istanbul. Comme nous nous le sommes dit avec Violette à plusieurs reprises, il fallait probablement aller voir en Asie si nous y étions, pour nous apercevoir que… ben non, en fait. La vieille Europe n’a jamais si bien porté son nom et c’est peu dire que les Thai rencontrés n’ont pas caché une certaine condescendance à notre égard. Pas désagréables, hein, mais voilà, on est mignons, quoi, avec nos musées, notre tour Eiffel et notre exception culturelle.
Fou comme l’histoire est en train de basculer, comme les rapports de force s’inversent et comme on est finalement si peu conscients de cela, vu de notre canapé. Aujourd’hui encore nous regardons avec effroi cette usine du Bangladesh partir en cendres, tout en nous félicitant assez hypocritement d’être du bon côté du chemin. Je ne suis pas certaine que dans vingt, trente ou cinquante ans ce ne soit pas depuis la Chine, la Thaïlande ou l’Indonésie que l’on nous observe ainsi… D’une certaine manière, ce sera un peu l’arroseur arrosé. Après des siècles de domination et de mépris de « l’indigène », l’homme blanc occidental est en passe de dégringoler de sa montagne. Peut-être ne l’a-t-il pas volé ?
Mises à part ces considérations de haute volée (je vous ai déjà dit que j’avais fait sciences-po?), rassurez-vous, nous n’avons pas oublié parfois de nous concentrer Violette et moi sur les vraies priorités de la blogueuse lambda : où trouver les plus jolis bracelets ? Comment allons-nous faire nos shooting mode sans portes cochères ? A combien peut-on espérer dégotter l’un de ces sacs typiques, bariolés à pompons (qu’aucune thai de Bangkok ne porte, que ce soit bien clair, leur came ce serait plutôt Vuitton ou Chanel) ? Et sinon, on va faire caca un jour ou c’est mort ?
Difficile de vous faire un compte-rendu exhaustif tant finalement en un temps assez court nous avons multiplié les activités. Mais comme l’exhaustivité et moi ça fait trois et que je suis convaincue que ma compagne de voyage n’aura pas forcément relevé les mêmes anecdotes, en nous lisant toutes les deux et en allant, dès que nous l’aurons rédigé, voir l’article que nous publierons sur Expedia, vous devriez avoir une idée assez précise de ce que l’on peut espérer faire en cinq jours à Bangkok.
Le mieux est de reprendre ce séjour par ordre chronologique : En lire plus »