Mois : février 2007

Lettre au vent

Hier j'ai vu ton frère, et dans son sourire tu étais là. Le matin,
j'avais épluché mes anciens mails et j'étais tombée sur cette
invitation pour cette soirée de l'été dernier à laquelle je n'avais
finalement pas eu le courage de me rendre. Trop de souvenirs, trop
d'appréhension de vous revoir, tous. Un peu de paresse aussi, parce que
tu le sais, je suis paresseuse.

Ce jour là, jusqu'au dernier moment j'ai hésité, sans finalement
franchir le pas. Evidemment je ne savais pas que je ne te reverrais
pas. Mais c'est comme ça, la vie n'a rien à voir avec ces films qui
nous font pleurer mais dans lesquels ce train justement, on finit par
le prendre.

Et puis en ce moment, il m'arrive des choses qui t'auraient plu, qui
t'auraient fait rire. Qu'est-ce que c'est frustrant de ne pas pouvoir
t'en parler…

Evidemment, tout ça je le dis au vent, peut-être aussi à l'Igéenne
qui si ça se trouve vient ici encore parfois et à laquelle je pense si
souvent. Je le dis aussi à son petit de toi.

Je m'invente que tu es là avec nous, que ton esprit n'est pas bien loin. Mais bien sûr, je n'en sais rien.

Si, tout de même, hier, dans le sourire de ton frère, il y avait un peu de toi.

Post-it: Pour une soirée de filles

Alors voilà. C'est l'histoire de trois filles. Jolies mais pas que.
Un peu caricaturées, bien sûr, mais on est dans le registre du
boulevard et personnellement ça ne me dérange pas. Cécile, une bimbo un
peu écervelée. Charlotte, une naïve un peu fofolle. Léah, une ronde
déjantée amoureuse des pépitos.

Pendant une heure ou un peu plus, Cécile, Léah et Charlotte,
colocataires trentenaires, se brocardent, se chipotent et se confient
leurs malheurs jusqu'à même organiser le concours de celle qui a la vie
la plus merdique. Bien sûr, ce n'est pas toujours dans la dentelle,
notamment quand elles parlent de sexe, qu'elles moquent la tendance
pépito-addict de l'une ou les penchants nymphos de l'autre.

Mais on rit.

On rit, on se reconnait, on dédramatise, on oublie la morosité de
l'hiver, même si je vous l'accorde, cette année, l'hiver est assez
cool, merci le réchauffement de la planète. Ce spectacle, c'est le plan
PARFAIT pour une soirée de copines, avec avant ou après, une margharita
ou un bon mojito à la Favela Chic quelques mètres plus hauts dans la
rue. Ou alors un petit resto bobo le long du canal Saint Martin. Encore
une fois, je dis ça, je dis rien.

Cette pièce de théâtre – ah, oui, j'avais oublié de vous dire que
c'était une pièce de théâtre, n'importe quoi la fille aujourd'hui – se
joue au Palais des Glaces. Les actrices sont en réalité six et deux
équipes s'alternent régulièrement. Personnellement j'ai donc vu jouer
Sophie Le Tellier, Karina Marimon et Caroline Frossard. Elles sont
vraiment à se tordre par moments, avec pour ma part une mention
spéciale à Karina Marimon, d'une grande justesse dans le registre de la
fille à la fois cinglante, complexée et dépressive. Quoi qu'il en soit
elles en sont à la 500ème et c'est assez rare que des "petites" pièces
comme celles-ci restent aussi longtemps à l'affiche. Alors moi je dis,
allez-y.

Info pratiques:
Palais des glaces,
spectacle du 16/01/2007 au 31/03/2007, tous les mardis, mercredis,
jeudis, vendredis et samedis à 21h30 et matinée les dimanches à 17h00,
Grande Salle, durée : 1h30, tarifs : 28 € (1ère cat.), 25 € (2ème
cat.), 18 € (chômeurs/étudiants du mardi au vendredi), 10 € (- de 26
ans du mardi au jeudi dans la limite des places disponibles. 37, rue
Faubourg du Temple, 75010 Paris – Réservation :   01 42 02 27 17          /01 48 03 11 36   

Edit: Je sais, j'avais promis de ne plus me la
jouer parisienne, mais que voulez-vous, c'est là que je vis, alors
forcément, c'est ce dont je peux parler le mieux. Histoire de ne pas
paraitre sectaire et jacobine, je vous propose à nouveau de m'envoyer
les infos sympas de par chez vous pour que je m'en fasse le relais sur
ces pages, les jours où je me prends pour Frédéric Taddéi. Frédéric,
d'ailleurs, si tu me lis, je veux juste te dire que t'es super sexy.

Ces petits riens qui nous font du bien

Dans la vie, je trouve, il y a des incontournables. Des petits riens
qui nous font tellement de bien qu'on y dérogerait pour rien au monde.
Chacun a les siens, parfois partagés, parfois pas du tout, mais souvent
immuables. Ces petits riens, j'en ai plein. C'est par exemple le
Journal du Dimanche dans un square au soleil la tête sur les genoux de
l'homme ou sur mon canapé quand la pluie tombe. C'est le premier soir
après le passage à l'heure d'été, quand toutes les cinq minutes on se
dit que normalement à cette heure ci il fait nuit. C'est l'histoire
d'avant de dormir avec mes deux bichons serrés contre moi, chacun d'un
côté. C'est aussi la première bière, la première coupe ou le premier
mojito dans une soirée. Je ne sais pas vous mais les autres verres sont
toujours moins bons. C'est aussi le premier pin parasol sur l'autoroute
du midi.

C'est un macaron caramel au beurre salé de chez Ladurée en visionnant pour la centième fois "Quand Harry rencontre Sally"

Et puis dans mes petits riens, il y a aussi une soirée dans l'année que sous aucun prétexte je ne voudrais louper.

Les Césars.

Oui, regarder les Césars en bonne compagnie, avec un plateau télé
des grands jours, pour moi ça vaut tous les plaisirs hors de prix,
toutes les soirées de la hype parisienne auxquelles je ne suis en même
temps pas vraiment conviée. Mais même si j'y étais invitée, ce soir là,
ils pourraient tous se brosser.

Pourtant, je vous l'accorde, les Césars, c'est long. En plus, c'est
jamais çui qu'on veut qui l'a. Mais il y a les robes qu'on peut
critiquer, les nouveaux seins de l'une, la bouche toute neuve de
l'autre, la grossesse évidente de machinette et les premières rides de
celui-ci. Les Césars, c'est l'occasion de ce genre de dialogue qui
n'apporte rien mais on s'en moque:

– Roh là là, regarde Hippolyte Girardot ! Quest-ce qu'il a vieilli…

– C'est clair ! En même temps, il doit avoir au moins quarante-cinq ans, non ?

– Nooooooooooon…

– Ben si, "Un monde sans pitié", c'était quand ?

– Hannnnnnnn, t'as raison, c'est horrible, c'était y'a vingt ans. Quelle horreur… Mais qu'est-ce que j'avais aimé…

Enfin, vous voyez, quoi…

Alors cette année, je n'ai pas boudé mon plaisir. Faut dire que
Valérie Lemercier était tout bonnement à se tordre. Mélanie Laurent que
j'ai tant aimée dans "Je vais bien ne t'en fais pas" m'a fait autant
pleurer qu'il y a des années Charlotte, timide effrontée ou Romane
Bohringer à peine remise de ses Nuits fauves.

En plus, l'amoureux de Mélanie, Julien Boisselier, il était si mignon, n'est-ce pas ? Un vrai moment Nutella.

Et puis surtout, cette année, il y'avait Jude. Si. Lui même.
L'érotisme incarné. Même avec des cheveux un peu trop blonds, un peu
trop longs. Jude que la jolie Juliette Binoche embrasse parait-il dans
un prochain film. On la déteste un peu et en même temps, moi, Juliette,
je l'aime bien.

Toujours est-il que samedi, quand Jude a bredouillé quelques mots de
français en recevant son César d'honneur, je ne sais pas, comment vous
dire… c'était comme un macaron caramel beurre salé de chez Ladurée.
En mieux.

La petite robe noire

Alors voilà, difficile de dire plus et mieux sur la soirée chez
Ginette que ça ne l'a été fait chez Hélène. En plus, pour ceusses et
celles qui n'étaient pas là, c'est limite pas cool d'en rajouter. En
même temps, bien sûr, c'était si bien que j'ai envie de vous le conter
à ma manière. Mais comme vous savez déjà comment ça s'est passé, je
vous raconte le before, d'accord ?

– 15h00: Je reçois le 57ème mail d'Hélène en deux jours pour me dire
qu'elle a trouvé en plus de la robe de ses rêves à 193 euros, une paire
de bottes de motard qui s'enfilent trop facilement et qui tuent leur
race. Elle en est à plus de trois cents euros et n'est pas sûre que ce
soit raisonnable. Je fais ce qu'il faut toujours faire avec ses amies
quand il s'agit d'achats inconsidérés. Je mens et je dis que c'est
super raisonnable.

– 15h03: Julie ne sait toujours pas comment elle va s'habiller, ça l'inquiète.

– 15h05: Pomme a prévu une tunique super sexe avec maxi décolleté. En même temps elle hésite.

– 15h08: Moi je sais trop bien ce que je vais mettre. Ma robe
magique de Promod achetée en soldes à 29 euros. Avec mes santiags
vertes qui font pas l'unanimité mais que je suis dedans comme dans des
pantoufles.

– 15h15: C'est trop trop bien d'avoir prévu ma tenue depuis une
semaine. Comme ça pas d'angoisse, pas de prise de tête. Quand je vois
les filles qui se font un mourron pas possible, je me marre. En même
temps, les pauvres. ça doit être super dûr d'aller à la rencontre de
son public sans avoir LA tenue dans laquelle on est au top.

– 15h18 Je l'aime trop ma robe noire. Elle moule un peu mon ventre
mais maintenant je suis une fille qui assume alors je m'en bats les
nichons.

– 15h30: Hélène a la migraine elle ne sait plus si elle va venir à sa propre soirée.

– 15h34: C'est pas pour copier mais j'ai mal à la tête aussi.
Heureusement que je sais ce que je vais mettre ce soir sinon j'en
mènerais pas large. Déjà qu'aller à la rencontre de son public c'est
super flippant, alors sans THE small robe noire, c'est no way.

– 16h00: Je ne suis pas sûre qu'on fera un discours mais dans le
doute j'en prépare un petit. Surtout ne pas oublier qui que ce soit
dans les remerciements.

– 16h12: J'ai peur de ne pas savoir quoi mettre sur les livres qu'on me demandera de signer.

– 16h16: Je téléphone à l'homme pour lui dire que j'ai peur pour
tous les autographes et aussi d'aller à la rencontre de mon public.

– 16h18: L'homme me rappelle que mon livre n'est pas sorti.

– 16h23: C'est fou ce que la jalousie masculine peut rendre méchant.

– 16h30: J'espère que ce ne sera pas trop l'hystérie quand même.
Devenir une star c'est quand même super déstabilisant
psychologiquement. Mais je dois tout à mon public, alors je suis prête
à me jeter à corps perdu dans la foule.

– 16h45: Là normalement je devrais commencer à m'habiller. Mais
comme je sais exactement ce que je vais mettre, du coup je suis trop
trop zen. Je vais me faire un épisode de Desperate Housewives pour me
détendre. Il faut que je sois super calme pour aller à la rencontre de
mon public.

– 17h30: Bon, allez, hop, je vais aller enfiler ma robe magique, une touche de terracota et je suis prête pour le show.

– 17h45: J'ai PERDU ma robe noire.

– 17h47: C'est un truc de fou, j'ai cherché partout.

– 17h48: J'annule tout. Adieu mon public.

– 17h49: Je veux mourir.

– 17h52: L'homme me dit de mettre autre chose.

– 18h00: Je n'ai RIEN d'autre. En plus je ne rentre pas dans mon
jean depuis trois jours. A cause des hormones des règles. Et aussi
peut-être des m&m's. Et QUI a acheté les m&ms ? Hein ? Ouais.
Parfaitement.

– 18h04: L'homme me dit que je peux bien y aller en salopette il en a rien à foutre.

– 18h08: Je lui fais une concession par téléphone pour arranger les
choses. Ben oui, je suis prête à tout. C'est comme ça, une Caro sans
son sabre laser, c'est comme une Ségo sans son François. (ouais, je sais, c'est un message subliminal. Même en salopette je suis de gauche)

– 18h12: Les filles me disent de mettre ma tunique verte.

– 18h14: Elle est au sale.

– 18h16: Je vais aller à la rencontre de mon public avec une tunique verte qui sent la culotte.

– 18h19: J'extirpe ma tunique verte du sac à linge. C'est bizarre, y'a un chiffon noir tout entortillé accroché à la ceinture.

– 18h23: "Les filles pas de panique G retrouvé ma robe noire. Tout va bien elle était dans le placard de l'homme. Le salaud".

– 18h27: Je sais c'est pas joli joli mais plutôt crever que d'avouer
que je sors chez Ginette faire l'amour avec mon public dans une robe
qui pourrit depuis dix jours au fond du panier avec les chaussettes et
les slips. De toutes façons, un coup de fébreze et le tour est joué.

– 18h30: J'ai plus de fébreze.

– 18h33: Je balance la moitié de mon parfum sur ma robe et je la repasse ensuite.

– 18h38: C'est super, "Chance de Chanel" et la vieille chaussette,
ça donne un truc proche de la tartiflette. Je mets vraiment toutes les
chances de mon coté ce soir.

– 18h40: Je suis tellement nerveuse que j'explose ma terracota par
terre. Je suis obligée de passer mon pinceau sur le carrelage histoire
d'en récupérer de quoi me maquiller.

– 18h46: Je pars à la rencontre de mon public dans les conditions idéales.

Voilà, après un début pas facile facile, la soirée s'est déroulée
comme si je flottais. Je ne vous ai pas toutes vues, je n'ai pas parlé
à tout le monde, mais j'ai adoré rencontrer ClaireMM, Karine, Sofiso,
Fanny, Dola, Yasmina, Laurenn, Annelise, Lilo, Delphine, La fée
Daubette, Estelle, Lili, LN75, Lovepink, Marion, PetiteLouise and so
one. Pardonnez moi les oublis, j'avais beaucoup bu alors qu'évidemment
on s'était juré de ne pas toucher à une goutte d'alcool histoire de se
tenir correctement. Vous êtiez beaux et belles, vous êtiez exactement
comme je voulais que vous soyez. J'ai lu ailleurs qu'il y avait de
jolies âmes et je ne vois pas quoi ajouter.

Voilà, je ne sais pas si on méritait toute cette chaleur mais je
m'en fiche, j'apprends en vieillissant à prendre ce qu'on me donne sans
me poser de questions et à profiter, profiter, profiter…

Edit: Si vous en êtes d'accord, on remet ça le 25 avril.
Même lieu, même cause, même punition. Et cette fois-ci je pourrai
signer des autographes, parce que mon livre aussi sera sorti…
Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis !!!

Edit(2): A vous mes amis de la vraie vie d'avant le blog, merci d'avoir été là. Ces choses là comptent.

Edit(3): J'ai oublié mais il y avait aussi Esme. Et
franchement, je m'en veux comme c'est ps possible de ne pas l'avoir
citée alors que j'étais vraiment, vraiment heureuse de la voir, cette
charmante et douce jeune fille. Tu me pardonnes ?

Edit(4): Voilà la preuve des ravages de l'alcool. Joëlle.
Joëlle était là. Et l'oublier c'est en soi la preuve qu'il ne faut plus
JAMAIS boire. Plus JAMAIS. Quoi qu'il en soit Joëlle, je pensais tout
ce que je t'ai dit, même si j'étais probablement exaltée par le
champagne. Il faut que tu continues ces interviews.

SOS

Pas de post dans l'immédiat – STOP – Etat lamentable au travail –
STOP – Du champagne coule encore dans mes veines – STOP – Je ne boirai
plus jamais – STOP – Promis je raconte la soirée demain – STOP – Merci
à tous ceux qui sont venus, bravant le fatigue, la timidité, le froid,
le vent et la neige – STOP – J'ai le mal de mer – STOP – Vomir sur son
lieu de travail est-ce une cause de licenciement ? – STOP – Je vous
aime – STOP.

EDIT: Un grand merci à Lovepink, pour sa
gentillesse, sa convivialité et son accueil. M'est avis que les Dessous
de Ginette vont devenir THE rendez-vous des courges…

Le melon de la courge

Oyez oyez ! A yé A yé !

Non, je n'ai pas brulé une durite. Je suis juste tout excitée parce qu'aujourd'hui c'est le grand jour, les livres de Pomme et d'Hélène sont en vente. Et que même que je raconte pas des barres vu qu'il y a un site internet qui présente les quatre premiers opus de la collection "On est pas des courges".

Le mien n'est pas encore là, hein, ce sera un bébé d'avril. Mais en
avant première, voilà… tadam… THE couverture !!! Je sais, c'est le
genre de bouquin dont je vais avoir du mal à me vanter dans les diners
en ville mais peu importe, aujourd'hui je me prends pour Marguerite
Duras…

                                         

Edit: y'a même des tee-shirts à gagner sur le site internet. Moi j'dis ça, j'dis rien…

Little Children

Allez, hop, au cinoche. Ben ouais, c'est comme ça, autant vous
prévenir, j'ai l'intention de me la jouer de plus en plus culture.
Surtout que là, cerise sur le verre d'eau, ça colle impec avec les
billets d'hier et d'avant-hier puisque le film dont je vais vous parler
se passe pour une bonne partie dans un square ou dans le jardin d'une
piscine publique.

Avant de vous donner mon avis – que personne ne me demande, I know –
il faut que je vous avoue que je suis allée voir Little children en
grande partie à cause de l'affiche. Oui, je sais, c'est pas glorieux.
Comme si une belle affiche pouvait garantir un bon film… N'empêche
que que pour moi, souvent, une belle photo, ça joue. C'est sûrement
trivial et pas très intello de raisonner comme ça mais que voulez-vous,
je crois que la vérité c'est que je suis très "ménagère de moins de
cinquante ans" comme nana. Et qu'en plus, je l'assume de mieux en
mieux.

Bref, en l'occurence, ce couple enlacé, la douce épaule de Kate
Winslet, la chute de reins de Patrick Wilson que je ne connaissais pas
mais qui croyez moi gagne justement à être connu et cet éclairage à la
Vermeer – ok j'en rajoute un peu mais ça fait style de citer Vermeer –
ça m'a donné envie.

Du coup, j'y suis allée sans vraiment lire quoi que ce soit dessus,
pensant voir un "petit film de filles", genre que j'affectionne tout
particulièrement.

Erreur. C'est tout sauf ça.

Ok, c'est pas non plus du Bergman. Mais ce n'est pas une bluette
légère, loin de là. Little Children, c'est avant tout un tableau assez
acide des banlieues américaines, sur le mode "Desperate Housewives"
sans le glamour.

C'est surtout le portrait d'une femme qui semble être spectatrice de
sa vie et qui se jette à corps perdu dans une relation adultère,
histoire de sentir à nouveau le sang couler dans ses veines. Banal me
direz-vous. Oui. Sauf qu'il est surtout question de ces tous petits
riens, de ces petits bonheurs et de ces mensonges qu'on se fait, qui à
défaut de construire une grande histoire d'amour aident néanmoins un
homme et une femme à se réveiller d'un long sommeil.

Little children c'est aussi une réflexion sur la maternité, sur la
difficulté d'entrer en contact avec son enfant, sur le vague à l'âme
qui parfois saisit les mères lorsque l'après-midi elles s'ennuient sur
les bancs publics. Un vague à l'âme qui vous pousserait presque dans
les bras d'un homme dont on sait pourtant qu'il nous aimera jamais
comme on le rêve. (ndla: A ce stade de la critique
je tiens à préciser que personnellement je ne suis jamais tombée sur ce
genre d'homme dans les squares et que même si ça avait été le cas je
n'aurais bien évidemment succombé à la tentation sous aucun prétexte.)

Voilà, pour conclure, ce film vous plonge dans une drôle
d'atmosphère, un peu moite, un peu troublante. Kate Winslet y est
lumineuse, les autres aussi mais elle surtout. Allez-y. C'est un ordre.
Un ordre de miss, bien sûr.

J’aime pas non plus les copines de square

Alors donc, parlons un peu des copines de square. Déjà, à celles qui
croient pouvoir faire l'impasse sur les relations amicales au jardin
public, je dis: attention. Oui, attention parce que dans un square, il
y a des règles. Et l'une d'entre elles c'est que si tu viens
régulièrement, il faut dire bonjour et rapidement tutoyer tes voisines
Au risque d'être totalement exclue. Bon, après tout, on peut aussi se
dire qu'on se fiche éperdumment d'être exclue. Sauf qu'être mise sur la
touche au square signifie aussi que les mères plus attentives que toi
laisseront sans aucun scrupule pupuce se carapater pendant que tu
changes la couche de chouchou. Cela veut également dire que tu pourras
toujours courir pour que ces dernières, non seulement plus attentives
mais plus prévoyantes que toi prêtent une pelle à tes gamins qui
geignent depuis une heure parce que pour une fois tu as oublié les jeu
de sable. Petite apparté: il faut savoir que les enfants ne jouent
JAMAIS aux jeux que tu penses à apporter. En revanche, ils ont TOUJOURS
envie de ce que tu as laissé à la maison.

Etre exclue c'est aussi faire une croix sur un goûter partagé, un
peu d'eau en cas de vomi, etc. Etre exclue ça veut enfin dire que tu te
tapes systématiquement le banc constellé de fiantes de pigeon ou celui
qui l'été est en plein cagnard. Parce que bien sûr, les bonnes places
sont réservées dès la première heure pour les copines.

Bref, je suis navrée pour les sociopathes et les misanthropes, il
faut mieux sympathiser, quitte à faire semblant. Mais bien évidemment,
il faut rester lucide: au square, la seule chose qui te lie aux autres
mamans, c'est… d'être maman. Ce qui en soi ne garantit pas plus
d'atomes crochus que ça. Par conséquent, avant de trouver copine à ton
pied, tu vas passer par la nostalgique de la grossesse qui te racontera
par le menu détail son épisiotomie et qui te regardera avec compassion
quand tu feras cet aveu abominable: tu as eu une césarienne. En langage
"maman parfaite": tu n'as pas VRAIMENT accouché.

Il y aura aussi l'hystérique qui hurle sur tous les enfants sauf le
sien bien sûr qui pourtant mériterait à ton sens une bonne taloche pour
toutes les humiliations qu'il fait subir à pupuce, celle qui n'a JAMAIS
de goûter (bon, d'accord, ça c'est moi) et qui prend un air confus tous
les jours à 16h pour te chourrer la moitié de tes BN. Celle qui te
pique ton Elle dès que tu as le dos tourné. Celle qui est persuadée que
sa pupuce à elle est précoce, la preuve, elle étale son caca sur les
murs de sa chambre et ça c'est un signe. Celle qui est raciste et qui
se moque des nounous africaines. Celle qui prend un mali plaisir à te
faire flipper en insinuant que ta propre nounou ne s'occupe pas
toujours très bien de chouchou et pupuce. Celle – et parfois c'est la
même que la précédente – qui dès que tu as le dos tourné essaie de
débaucher ta justement si négligeante nounou.

Et puis il y a la pire. Celle qu'il faut arriver à repérer très
vite. Celle là elle a d'abord l'air super cool et tu te dis que c'est
peut-être la bonne, celle qui deviendra ton AMIE de square. La première
fois qu'elle te fera le coup, tu trouveras ça sympa, tu te diras que
c'est une marque de confiance de te laisser son nouveau né et son petit
bonhomme de deux ans et demi qui en plus s'entend "super bien" avec
chouchou. Et puis très rapidement, tu constateras qu'elle n'a jamais le
temps de te rendre la pareille. Et qu'en réalité ta nouvelle amie te
prend pour une truffe. Oui, celle qu'il faut éviter à tout prix c'est
la mère qui carresse le rêve secret de se débarrasser de ses enfants.
Et qui a vu en toi le pigeon parfait. Surtout qu'en général, il suffit
qu'elle soit partie deux secondes pour que tu réalises que son fils ne
s'entend pas vraiment "super bien" avec chouchou. Et que le nouveau né
a manifestement une couche bien chargée. Et que la "petite course"
s'est probablement transformée en cinoche, parce que trois heures pour
aller chercher du lait, même à la reine des courges, on ne la fait pas.

J’aime pas les squares

J'aime pas les squares. Voilà, ouf, c'est dit. Je sais, ça craint,
quand on est mère, de ne pas aimer les squares. ça craint encore plus
de ne pas aimer les squares DEPUIS qu'on est mère. Le pire, c'est
qu'avant, je me les rêvais, mes après-midi au square avec mon bébé qui
dormirait sagement dans son landau pendant que je lirais tout Rilke,
Flaubert ou Bernard Werber. Mais forcément, la vie m'a joué un drôle de
tour. Dans le landau, ou plutôt devrais-je dire la péniche, il y a eu
DEUX bébés. Qui n'ont jamais dormi en même temps pendant que je lisais
Rilke, Flaubert, etc. JAMAIS. En tous cas quand la double poussette
était à l'arrêt. Et essayez de lire du Rilke en poussant d'une main un
véhicule d'au bas mots cinquante kilos. No way.

Bref, déjà, tant qu'il est en mode "nourisson", le square avec un
bébé ça signifie tourner autour du bac à sable avec ta poussette en
priant pour que chouchou arrête de hurler. Ce qu'il fait. Jusqu'à ce
que tu t'assoies deux secondes et là c'est reparti. Tu rêves alors du
temps béni où chouchou sera assez grand pour aller faire des patés dans
le sable avec ses copains pendant que tu la liras cette putain
d'intégrale de Rilke.

Sauf que quand chouchou ou pupuce ont l'âge de faire des chateaux de
sable, ils ont aussi l'âge de se faire piquer leur seau. Ou de voler la
pelle du voisin. Ce qui revient à peu près au même: à un moment ou à un
autre tout le monde pleure et toi tu es à deux doigts de te coltiner la
mère de la partie adverse, soit parce que ton enfant est un sale
voleur, soit parce que le rejeton de la mère d'en face est un
psychopate du rateau.

Je passe rapidement sur le reste, à savoir les dangers inimaginables
que représentent les jeux pour enfants, assurément étudiés par de
dangereux pervers haïssant les gamins par dessus tout. Là encore, deux
cas de figure: premièrement, chouchou est de la catégorie des
téméraires. Du coup, tu ne vis plus, tu rodes sous le pont de singe de
peur qu'il passe à travers les mailles du filet, tu cours jusqu'au
toboggan récupérer ton rejeton qui a décidé de descendre la pente
vertigineuse la tête la première et sans les mains ou tu récupères
pupuce en suspension en haut de la toile de spiderman retenue
miraculeusement à dix mètres du sol par la corde de sa capuche qui en
même temps risque fort de l'étrangler si tu ne parviens pas à la
détacher dans les trois secondes qui viennent.

Deuxième cas de figure, pupuce ou chouchou sont du genre empotés. Et
là, c'est également l'enfer. Ils deviennent très vite les
souffre-douleur du terrain de jeu. Tu es obligée d'intervenir
régulièrement, empirant leur statut de ringards incapables. En même
temps, une mère qui se respecte ne peut pas rester les bars ballants
pendant que son rejeton se fait jeter du sable dans la figure sans
esquisser le moindre mouvement de rébellion par deux lascars qui font
deux fois sa taille. En tous cas moi je ne peux pas. C'est comme ça.
Quitte à leur mettre encore plus la honte, il FAUT que j'intervienne.

Quoi qu'il en soit, ton bouquin tu l'oublies. Parce qu'il ne faut
jamais perdre de vue le fait qu'un enfant peut te suprendre. Je
m'explique. Pupuce a toujours été prise de panique dès la deuxième
marche du toboggan gravie. Tu crois alors que tu peux la laisser sans
surveillance le temps d'un coup de fil au motif qu'avec un vertige
pareil ce n'est pas demain la veille qu'elle arrivera en haut.

Erreur.

Les enfants détestent que tu téléphones. Encore plus au square. Du
coup, rien que pour te faire payer, pupuce choisira ce moment là tout
particulièrement pour se hisser jusqu'au sommet du toboggan réservé aux
8-10 ans. Elle n'écoutera que son courage et s'élancera dans le "tunnel
de la mort", tel que le surnomment les caïds du jardin. Pour échouer à
moitié inanimée dans le sable, sous le regard accusateur et consterné
des autres mamans qui elles n'auraient JAMAIS laissé pupuce sans
surveillance.

Un jour, je vous parlerai des copines de square…

Charles, Ginette et les drôles de girls

Alors voilà. On dirait que ce serait un petit film de filles. On
dirait que ce film raconterait l'histoire de quatre nanas super belles
mais en même temps un peu barrées et aussi trop trop drôles. On dirait
aussi qu'elles tiendraient un blog et que par le hasard des liens,
elles finiraient par aller sur les pages des unes et des autres.

On dirait que l'une d'entre elles, celle dont le blog serait le plus
ancien et qui serait aussi la moins timide, déciderait de proposer aux
trois autres de se rencontrer.

La soirée se passerait dans un restaurant gastronomique de Paris.
Les quatre filles mettraient à peu près trente secondes pour
sympathiser. En même temps ce serait normal puisque avant de se voir,
elles se seraient lues. Beaucoup et tous les jours. Du coup, à peine
l'entrée terminée – ainsi que la première bouteille de rouge – elles en
seraient déjà à parler de cette arnaque à l'amour qu'est ce SOIT-DISANT
orgasme vaginal qu'aucune femme honnête n'a jamais rencontré. Elles
parleraient de plus en plus fort, tellement fort que les gens du
restaurant se demanderaient qui sont ces quatre folles hystériques et
érotomanes. Mais les folles en question s'en moqueraient bien, elles
seraient bien trop occupées à siffler la troisième bouteille de rouge
tout en engloutissant un plateau de fromages au lait cru et gras.
Peut-être que certains se diraient alors que franchement, tout ce
fromage, ce n'est pas la peine, parce que bon, côté rondeurs, ces
filles là, elle se défendraient pas mal. Enfin, pas toutes, mais ça on
s'en foutrait. En tout cas, elles, elles s'en foutraient complètement.

Voilà. On dirait tout ça et même plus, on dirait que ces quatre
filles continueraient à se voir régulièrement, à rire comme des
baleines à chaque fois et à se confier des trucs qu'elles n'auraient
peut-être même pas pensé dire un jour à leur propre mère.

Surtout à leur propre mère, en fait.

On dirait que ce serait une histoire d'amitié du 21ème siècle, qui
commencerait sur des claviers et qui se poursuivrait dans la réalité.

A la fin du film, trois de ces quatre filles deviendraient super
célèbres en écrivant pour une collection de livres qu'à côté la
bibliothèque rose ce serait un four. La quatrième ne perdrait pas pour
attendre parce qu'elle rencontrerait Charles Berling dans le RER qui
l'emmènerait vers son travail très dûr et cruel. Parce que j'ai oublié
de le dire mais cette quatrième fille ce serait comme une cendrillon
moderne.

Après des mois à lui faire une cour effrenée, il la demanderait en mariage chez Ginette,
dans le 18ème, devant ses trois copines qui bien que célèbres
n'auraient pas perdu un gramme rapport au fait qu'elles continueraient
à manger du brie et du saucisson grace à leurs droits d'auteurs. Ce
soir là il y aurait aussi des centaines d'autres blogueurs, blogueuses
ou lecteurs et lectrices prêts à devenir eux aussi des copains et
copines de la vraie vie.

Ah, j'oubliais: Charles, ce fameux soir où tu demanderas Julie en
mariage, c'est le 21 février prochain. ça se passera chez Ginette donc,
un bar supra girlie du 18ème arrondissement de Paris. Et
accessoirement, THE place to be la semaine prochaine pour tout ceux et celles qui ont envie de boire un verre avec Pomme, Hélène et moi même.

Edit: au cas où tout ceci serait un peu trop du
n'importe quoi, Hélène et Pomme sont beaucoup plus claires et
explicites sur leurs blogs…