Mois : février 2007

Frankenstein et ses amis

Bon, ça faisait un bail que je ne me l'étais pas joué "je vous
emmène au théâtre". Alors voilà, aujourd'hui vous n'y couperez pas.
Pourquoi ?

Parce qu'hier, j'ai emmené mes deux choux et une de leurs copines à la Comédie de la Passerelle
dans le 20ème arrondissement de Paris, voir une pièce qui s'appelle
"Frankenstein et ses amis". D'habitude, je dois dire, je me fais limite
suer dans les spectacles pour enfants. C'est pas que ce soit forcément
nul, mais bon, la princesse qui tombe amoureuse d'un crapeau qui
devient chevalier à la fin… bof.

Mais là, c'était Stéphane – THE Stéphane, THE real one, The "ronde"
– qui nous invitait et les comédiens étaient ses copains, donc j'avais
plutôt un bon à-priori. Et j'ai ri. Comme une dinde. Aussi fort que les
50 gamins hilares présents dans la salle. J'ai crié "encore" à la fin
comme eux. Et je suis repartie avec l'impression d'être un peu plus
légère.

La pièce est loufoque, elle parle de la différence, elle parle de
l'amitié, elle parle de la difficulté quand on est petit et pas tout à
fait comme les autres de se frayer un chemin dans une société où si on
dépasse d'un cheveu, on est souvent condamné. Les acteurs, un gars et
une fille, jouent avec le public qui leur est acquis dès les premières
secondes. Ils parviennent à se moquer de tout, même des enfants, et on
sent que ces derniers leur en sont presque reconnaissants. Ben oui,
c'est le signe qu'on les prend pour des grands, non ?

Voilà, moi je dis, un spectacle qui fait se gondoler les petits et
les grands, faut pas passer à côté. Alors les mamans, les papas, les
tontons, les tatas, les parrains et les marraines, foncez rue Orfila à
la Comédie de la Passerelle, c'est tous les mercredis et samedis du
10/01/07 au 31/03/07, à 14H30.

EDIT: Je sais, c'est un spectacle parisien et donc
je présente toutes mes excuses à touts ceux qui ne vivent pas à la
capitale. Promis, je ne le referai plus.

C’est si bon…

Bon, j'avais décidé de faire la grève. Un acte symbolique, de
rébellion. Je voulais, par mon silence, protester contre cette arnaque
à l'amour qu'est la Saint Valentin. Je voulais manifester ma solidarité
avec tous les célibataires – surtout ceux qui le vivent mal parce que
les autres ne m'ont rien demandé on est bien d'accord – qui vont
endurer toute la journée les mièvreries de rigueur en ce 14 février.
Mais finalement, je me dis que mon silence ça va pas peser bien lourd
dans tout ce vacarme. D'autant que je suis bien évidemment une people
maintenant que je suis miss. Mais en même temps, les miss canalblog,
chais pas, ça reste encore assez confidentiel. Du coup, je décide de
continuer à occuper le terrain, on sait jamais.

Pourquoi je déteste le 14 février ? Par grand principe. Bon, ok,
c'est surtout parce qu'avant de rencontrer l'homme, j'ai vécu des
dizaines de Saint Valentin à pleurer dans mon lit le soir convaincue
que je mourrais dévorée par des chiens que je n'avais même pas.
J'aurais tué n'importe quel couple d'amoureux, comme ça, gratuitement.
Je ne l'ai pas fait parce que Midnight Express à l'époque m'avait
légèrement traumatisée et que je ne suis pas loin de penser que les
prisons françaises et les cachots turcs, c'est même combat.

Le pire c'est que bon, je n'ai pas non plus connu qu'un seul sabre
laser dans ma vie. Mais comme par hasard, le jour de la saint valentin,
ça ne manquait jamais, pof, seule, single, cé-li-ba-taire. Beurk, pas
sexy en cette société ou tout marche par deux.

Bref, je peux vous dire que pour mon premier 14 février avec
l'homme, tout en conspuant cette fête du marketing, je rêvais en secret
d'un repas aux chandelles avec gros caillou dans ma coupette de rosé à
la fin. Et puis rien, nada, que dalle, j'étais tombée sur le Ben Laden
de la Saint Valentin. Le genre à non seulement mettre un point
d'honneur à ne RIEN m'offrir ce jour là mais même à être exprès
désagréable. Du coup, depuis dix ans, la saint valentin, c'est limite
mon pire jour de l'année.

Et puis ce matin, comme c'est mercredi, je me suis levée un peu plus
tard. Les enfants – dressés à la perfection – ont joué dans leur
chambre, comme deux anges. L'homme a lui aussi décidé de trainer un
peu. On s'est collés l'un contre l'autre dans un demi-sommeil, et on a
savouré ces minutes volées. "C'est bon d'écouter la pluie avec toi"
m'a-t-il chuchoté. Alors j'ai compris que la Saint Valentin,  comparée
à un homme qui aime écouter la pluie le matin avec moi, ça fait juste
pas le poids.

A tous les amoureux, je dis, savourez, parce que c'est si bon. A
tous ceux qui cherchent encore leur chat, je dis que demain est un
autre jour. Et que souvent, la vie a plus d'imagination que vous ne le
pensez. Et puis à tous ceux qui se fichent de trouver leur moitié pour
la bonne raison qu'ils n'y croient pas à tout ça, et bien je dis que
personnellement, je ne crois pas non plus à ces histoires de moitié.
Juste au plaisir d'écouter la pluie, parfois, à deux.

EDIT: la photo n'a rien à voir avec la choucroute,
encore moins avec la Saint Valentin. Mais je voue une passion à ce
petit village "sous le soleil". Et c'était un bon moment, de voir ce
soir là la pénombre tomber sur le port…

« Tu lui as dit à Ségolène Royal ? »

Au cas où vous penseriez qu'il n'y a que sur ce blog que je me la
pète, et bien croyez moi, vous êtes loin du compte. Même auprès de ma
fille de six ans, j'éprouve pathétiquement le besoin de me faire
mousser. Le pire, c'est qu'elle n'a pas l'air plus impressionnée que
ça…

– Tu sais qui j'ai vu ma chérie ce soir ?

– Non…

– J'ai vu Ségolène Royal.

– C'est vrai ? A l'école tu sais, y'en a qui disent "vive Nicolas Sarkozy". Moi j'ai dit que j'aime mieux Ségolène Royal.

– Ah bon ? Et pourquoi ?

– Parce que c'est une fille et que je voudrais que le président ce
soit une fille. Surtout que Jacques Chirac il est vraiment moche sur la
photo dans le préau.

– Tu sais, parfois ça ne suffit pas d'être une fille, même si c'est
vrai, on est drôlement fortes. Il faut aussi avoir de bonnes idées.

– Ben oui, pour être présidente il faut avoir des idées, ça c'est sur. Elle a dit quoi là, Ségolène Royal ?

– Oh, beaucoup de choses. Elle a dit par exemple qu'elle voulait que
tous les enfants réussissent bien l'école pour avoir un bon travail
après.

Puis, après un silence.

– Maman ?

– Oui ?

– Tu lui as dit à Ségolène Royal que je suis très sage à l'école ?

– Heu… non, je ne lui ai pas dit.

– La prochaine fois tu lui diras hein ?

– Promis.

Edit: Promis, après j'arrête avec Ségolène Royal,
après vous pourriez penser que je suis de parti pris. Alors que pas du
touuuuuuuuuuuuuut…

Les louboutins de Ségo

Bon, pour vous raconter ma dernière aventure avec nos grands de ce
monde, je suis un peu obligée de vous avouer que je ne suis pas
vraiment documentaliste. Disons que mon métier se finit en "iste" aussi
et que je n'ai pas totalement menti parce que je fus tout de même dans
une vie antérieure documentaliste. Par ailleurs, je précise que je suis
"iste" mais pas à proprement parler dans Libé ou le Monde. Plutôt une
"iste" du pauvre, de celles qui écrivent des choses très très sérieuses
et barbantes pour des gens eux aussi très très… sérieux et dans des
publications que personne ne connait vraiment.

Je suis par ailleurs une "iste" sur le tard et donc pas vraiment
admise dans le sérail de la profession. Du coup, j'ai souvent
l'impression d'être, comme dirait ce cher Ron, la Bridget des salles de presse…

Bon, tout ça vous vous en moquez je m'en doute. Ce que je voulais vous raconter c'est que j'ai rencontré… Ségolène Royal.

Si.

Je vous raconte ?

Un mardi de la semaine dernière…

10h00: Mon patron demande qui est volontaire pour aller écouter Ségo dans le 13ème à Paris.

10h02: J'ai trop envie d'aller voir Ségolène Royal.
En même temps c'est normal parce que je suis de gauche. Je lève le
doigt super vite comme à l'école.

10h03: Mon patron a l'air tout content que je veuille y aller. Lui aussi est de gauche mais il vote plutôt Bayrou.

10h12: Je dis à ma collègue que je suis super contente d'aller voir Ségolène rapport au fait que je suis de gauche.

10h13: Ma collègue me dit qu'elle est de gauche aussi mais qu'elle préfère Sarkozy.

10H14: J'appelle ma mère pour lui dire que je vais
voir Ségolène. Vu que ma famille est de gauche depuis des générations
je sens qu'elle va être super impressionnée.

10h15: Ma mère me répond qu'elle va voter Marie-Georges Buffet rapport au fait que la famille est de gauche depuis des générations.

10h16: Je me demande si Ségolène ne va pas avoir un léger problème avec les gens de gauche.

10h17: Qu'importe après tout. Je vais faire mon
vrai travail de journaliste et écouter ce que la mère de tous les
Français à a nous dire. De toutes façons, le fait que je sois super de
gauche ne doit pas intervenir dans la façon dont je rapporterai les
événements. L'Objectivité coco, l'objectivité… Qu'on ne compte pas
sur moi non plus pour des détails sur sa jupe ou son maquillage. Je
suis une journaliste de contenu moi. La peopolisation de la politique
ne passera pas par moi.

16h00: J'ai hâte de voir Ségolène Royal. J'espère quand même qu'on pourra la regarder de près.

16h01: Je me demande si elle a fait du botox.

16h03: J'espère qu'il y aura François Hollande.

16h04: ça doit être d'un compliqué, de gérer son
couple quand on est candidate à la présidentielle, n'empêche… En même
temps, moi j'y crois à leur amour à Ségo et François. N'en déplaise aux
mauvaises langues.

16h05: De toutes façons la presse est complètement
vendue et ne s'intéresse qu'aux histoires de culottes pour brouiller
l'image de Ségolène. Heureusement que certains tentent de faire leur
métier autrement.

17h03: Mon chef me rappelle qu'il veut quelque
chose de super précis et documenté et que j'ai intérêt à revoir en
détail le programme du PS avant d'y aller.

17h12: ça craint le journalisme de contenu. Faire son métier autrement c'est super chiant.

17h34: Je me demande si elle sera en blanc. Je
trouve ça hyper fort comme symbolique, moi. En fait quelque part, la
forme, ça joue sur le fond. Je veux dire, faut arrêter, Ségolène, c'est
un tout. C'est à la fois des propositions mais c'est aussi un style,
une femme. Je crois qu'on peut faire son métier autrement tout en
restant la même.

19h02: A y'est, je suis dans la place. J'adore le
fait d'avoir un badge "Presse", je me sens super sexy du coup. En même
temps je préfère mettre ma féminité de côté dans ce genre d'endroit. Je
ne suis pas Marie Drucker, moi. Va falloir un peu plus que quelques
oeillades d'un cadre du parti pour me faire oublier ma déontologie. Non
mais c'est vrai, faut pas s'étonner que la démocratie foute le camp si
les journalistes couchent avec les politiques.

19h03: Hiiiiiiiiiii y'a Strauss Kahn !

19h04: Mon voisin de droite me regarde avec un
drôle d'air. Je lui explique que j'ai toujours trouvé Dominique trop
craquant. En plus c'est la première fois que je le vois en vrai. Il
dégage un de ces trucs, ça me donne carrément chaud.

19h05: Mon voisin de droite travaille au Monde et il a pitié de moi.

19h07: Hiiiiiiiiiiiiiiiii c'est Jack Lang !

19h08: Haaaaaaaaaaa, c'est Montebourg. Il est super grand

19h10: Si jamais j'étais vraiment obligée de
coucher avec un homme politique, par exemple pour le bien de la nation,
c'est lui que je choisirais.

19h11: Il a un de ces charme. Ses cheveux iraient super bien avec les miens.

19h13: Le pouvoir c'est super attirant en fait. En
plus quelque part, je vois pas trop comment faire correctement son
métier sans connaitre parfaitement ce milieu.

19h15: On devrait leur donner le Pulitzer à Marie
D. et Béatrice S. Elles ont donné de leur personne pour le droit à
l'information. Je ne vois pas ce qu'il y a de plus courageux
personnellement.

19h30: A y'est c'est elle. Elle est carrément
belle. Nan mais c'est sûr elle fait un truc. La voir s'avancer comme ça
fièrement sans peur de son destin, ça me donne les larmes aux yeux.
Qu'est-ce qu'on se sent bien quand on est de gauche quand même. C'est
super fort.

19h32: A tous les coups sa veste c'est une Paule K. Quelle classe.

19h40: Qu'est-ce qu'elle parle.

19h43: Faut que je prenne des notes. Sinon je vais tout oublier.

19h44: Ben oui, je suis désolée mais j'ai beau
avoir une mémoire assez exceptionnelle, si je n'écris pas tout de suite
dans mon calepin qu'elle a une jupe taupe à petits volants assortie à
un chemisier ivoire et à une veste en soie sauvage couleur champagne,
je risque de confondre. Je ne suis pas sure en revanche pour les
escarpins. Louboutin ou Free lance ?

19h46: Mon voisin de droite est catégorique ce sont
des Louboutin. Au Figaro on penche pour des Jourdan. Ah, à Libé ils
sont formels, ce sont des Manolo Blahnik.

20h34: Elle s'en va. Ségolène rapport à ma déontologie je ne peux pas vraiment te le dire mais quand même, tes chaussures, ouah.

Edit: 36-15 je fais ma pub: Joëlle m'a interviouvée personnellement moi même et c'est ici que ça se passe. J'adooooooooooooore les interviouves de moi même.

Ptite bourde

Bon, j'ma trompée, j'ai publié tout à l'heure un billet prévu pour
demain. Du coup je l'enlève et donc à part quelques petits malins qui
sont venus pile au bon moment, ben va falloir attendre. Ben oui, quoi,
c'est dimanche et de toutes façons vous avez d'autres choses à faire
que de regarder votre écran d'ordinateur…

Ok, moi aussi j'ai d'autres choses à faire… D'ailleurs, j'y cours.

Bonne nuit… ;-)))

Besoin d’amour

Parce qu'il est difficile de rebondir après autant
de mots doux, voici en attendant que je retrouve mes esprits une petite
rediff, le premier "elle et lui" de ce blog. Je reviens très vite.
Encore merci.

Edit: La photo est un clin d'oeil pour une
lacanienne mais néanmoins freudienne qui m'a rappelé hier que toute
demande est une demande d'amour. Et bien sûr, elle avait raison. Je
crois qu'hier, j'avais besoin d'amour… Après tout ça peut arriver,
non ?

Lui et Moi, dialogue dans un magasin…

– j’ai grossi, hein ?
Non, je ne trouve pas
– Tu ne trouves pas que j’ai grossi ?
Non, je t’assure, tu es très bien.
– ce pantalon, il ne me grossit pas un peu ?
Non, il te va très bien.
– Cette couleur, ça me grossit, je trouve. Je devrais m’habiller tout le temps en noir. Le noir, ça mincit.
non, le rose te va bien, vraiment.
– Je ne sais pas pourquoi je suis entrée dans ce magasin, rien ne me va, de toutes façons, je suis énorme.
Mais non, regarde, ce petit haut, je suis sûr qu’il te va.
– Putain, tu comprends rien ou quoi ? je n’ai pas besoin d’un tee-shirt, j’en ai des dizaines. C’est un pantalon que je veux.
– Ne t’énerves pas, moi je disais ça pour t’aider.
– je ne m’énerve pas. C’est juste que je suis affreuse. Obèse. Je ne sais pas comment tu fais pour rester avec moi.
Arrêtes.
– Tu trouves que j’ai grossi, hein ?
Non, je te dis.

Menteur. J’ai besoin que tu me dises la vérité. Si tu ne dis rien
uniquement pour ne pas me blesser, saches que ça me blesse encore plus.
Alors. Dis-le.
Quoi !
– Que j’ai grossi.
– Peut-être un tout petit peu, mais à peine.
– Ah ! Tu vois ! Comme ça, au moins, c’est clair.
– ça y est

ça y est quoi ? Je ne vais pas te dire que ça me fait plaisir tout de
même. En plus, c’est peut-être pas le moment le plus approprié, là,
dans ce magasin, pour me le dire. Je te remercie, j’avais le moral à
zéro, on peut dire que là, je suis carrément désespérée.

Une joie et une souffrance

Ces derniers temps, je dois vous le dire, je m'interroge.

Beaucoup.

Sur le sens de ma vie, sur ce que je voudrais "être", "devenir". J'ai adoré notamment à ce sujet les réponses de Fyfe
à ce questionnaire qui circule en ce moment et notamment le fait qu'à
passé 30 ans, elle se dise toujours qu'elle aura des enfants avant 28
ans ou qu'un jour elle sera infirmière humanitaire. Moi c'est pareil.
Dans un coin de ma tête, un jour, je serai… Quand je serai grande. Et
le fait d'avoir déjà 35 ans ne change rien au fait d'être grande un
jour. Même qu'à mon avis, arrêter de se projeter dans un "après", c'est
renoncer.

Bref, je digresse, comme toujours. Je disais donc qu'en ce moment,
je réfléchis grave. Gravement aussi. Sur ce blog, notamment. Sur ce qui
me pousse, tous les soirs, à passer du temps à pianoter sur ce clavier.
Je lis, ça et là, beaucoup de choses, sur les blogueurs, sur ce que
DOIT être un blog et sur ce qu'il ne DOIT pas être. Je lis qu'il n'est
qu'un hobbie, un amusement, un journal intime sans prétention. Je lis
qu'imaginer avoir un copyright sur ce qu'on écrit, c'est au mieux
ridicule, au pire prétentieux. Je lis qu'il faut arrêter de rêver et
qu'un blog, ça ne mène à rien d'autre. Je lis qu'il ne faut surtout pas
se prendre au sérieux.

Je suis d'accord avec cette dernière phrase.

En revanche, je crois qu'on peut prendre au sérieux le fait de tenir
un blog. En tous cas, moi, je prends ça au sérieux, même quand je
pousse mes grands cris. Je ne sais pas, j'ai l'impression que je le
"dois" à ceux qui viennent ici. Mais le problème avec les choses qu'on
prend au sérieux, c'est qu'elles peuvent rendre vulnérable.

Je discutais un jour avec un blogueur "sorti du lot", un de ceux qui
passe aujourd'hui à la télé et qui devrait donc être blasé et pourtant
non et on était d'accord sur un point: il peut y avoir 80 commentaires
enthousiastes, s'il y en a un qui t'assassine, et bien tu ne vois plus
que celui là.

Je dois vous l'avouer, je suis de ces gens là. De ceux qui ne
verront que le mauvais commentaire. De ceux qui seront ébranlés par une
réflexion acerbe même si elle est accompagnée de compliments. Et tant
qu'on y est, je dois aussi vous l'avouer, justement, j'ai été ébranlée.
Ebranlée qu'on me reproche de considérer mes billets comme des écrits
m'appartenant. J'en ai été secouée au point de ne plus savoir. De ne
plus savoir si tout ça en valait la chandelle.

J'ai été touchée parce que tous les soirs, quand j'écris, c'est un
peu de moi que je lache. Bien sûr, je sais, personne ne m'a rien
demandé et puis bon, ça va, je ne suis pas Flaubert. Je sais aussi que
si demain j'arrête, la terre continuera de tourner.

Mais voilà, je voulais juste dire qu'écrire ces minuscules histoires
tous les jours, c'est bon et en même temps, parfois, douloureux. C'est
un peu comme ce dialogue de Truffaut le magnifique, repris dans deux de
ses films:

– Lui: "Ta beauté est une souffrance

– Elle: Hier tu disais que c'était une joie 

Lui: C'est une joie et une souffrance"

Je ne suis pas sûre d'être très claire. Ce que je veux dire, c'est
que je peux comprendre qu'on critique tel ou tel texte parce que faire
l'unanimité, c'est impossible. Mais il me semblait nécessaire d'écrire
que tout ça n'est pas "rien". Et que j'ai l'impression qu'un jour,
bientôt, ce sera peut-être plus une souffrance qu'une joie.

Ce jour là, j'arrêterai.

Et vous me manquerez.

Embouteillages

Alors cette fois ci, la scène se passe… dans une voiture. Et toc !
Parce que je ne sais pas vous mais chez l'homme et moi, la voiture…
aïe.

Et quand je dis "Aïe", je suis très très très en dessous…

Lui: A ton avis on prend le périph ou on passe par Paris ?

Elle: Je n'en sais rien, c'est toi qui conduis, c'est toi qui décides.

Lui: Bon, on n'a qu'à prendre le périph alors.

Elle: mmm mmm…

Cinq minutes plus tard, coincés sur le périphérique.

Elle: C'est pas vrai, merde, on va mettre une heure pour faire deux cent mètres.

Lui: Ben ouais, c'est incroyable qu'à cette heure ci il y'ait autant de m…

Elle: En même temps on le sait, que le périph c'est l'horreur. (après un silence) A tous les coup dans paris y'a pas un chat.

Lui: Heu… quand je t'ai demandé…

Elle: Oh ça va hein ! Dans cinq minutes ça va être de ma faute aussi. Assume tes décisions, quand même.

Lui: Ok, ok.

Elle: De toutes façons si j'avais dit "on passe par Paris", tu
m'aurais répondu que le périph c'est plus rapide. Ne me dis pas le
contraire c'est à chaque fois pareil.

Lui: Je rêve.

Silence de plomb

Elle (ne pouvant pas s'en empêcher): En plus c'est moche et
ça pue ici. C'est incroyable que tu me fasses à ce point pas confiance.
A croire que parce que j'ai pas monsieur pénis entre mes jambes je suis
inapte à tout ce qui a un rapport avec la voiture.

Lui: Mais tu délires ou quoi ! Je t'ai DE-MAN-DE !

Elle: Oh écoute, hein, le débat est clos, on est coincés sur ce
périph à la con, on va pas non plus en rajouter en s'engueulant. C'est
juste que de penser qu'on pourrait être arrivés si tu m'avais écoutée,
ça me rend littéralement malade. Et le pire c'est que tu ne veux même
pas le reconnaître. En même temps je ne sais pas pourquoi je m'étonne,
une mauvaise foi pareille c'est typiquement masculin.

Demi, t’es trop coquine comme fille

Allez, un tout petit billet pour aujourd'hui en raison d'un homme
légèrement à bout rapport aux heures passées par sa dulcinée sur
l'ordinateur mais aussi à cause d'une chienne de migraine qui me vrille
la tête en deux à l'heure où j'écris ces quelques lignes.

Donc juste pour vous dire que je n'ai pas encore lu l'article mais
comme je le pressentais, cette semaine les girls, nos rondeurs, on peut
se les mettre où je pense, vu que le Elle nous a concocté un régime qui
nous fera non seulement maigrir – normal jusque là – mais aussi… tin
tin tin… rajeunir. Ben oui parce que le gras c'est pas mode mais y'a
pire: les rides. Bouhhhhh, bahhhhh, beeeeerk, pas beau les rides, pas
montrer tout ce flasque, cacher la vieillesse, pouah pouah pouah, tu
sens la mort avec ton cou de poulet et tes pattes d'oies.

Bon, j'ai pas lu, donc même si je suis d'une mauvaise foi sans
borne, que même au concours de la mauvaise foi je vous écrase toutes
comme des mouches, et bien je n'en dirai pas plus pour l'instant.

Mais quand même, juste une cerise sur le verre d'eau qui déborde
pour la fin, parce que celle là elle m'a fait pouffer comme une dinde.
Demi, l'immense et inoubliable héroïne de chefs d'oeuvre tels que Ghost
et de Striptease est en couverture du Elle. Déjà, moi je tiens à le
dire, c'est mérité. En plus, c'est un peu ce qu'elle fait de mieux.
Bon, je ne vous apprends rien, elle a douze ans sans l'acné – 44 en
vrai, plus deux parce qu'elles mentent toutes sur leur âge, donc 46 –
mais jusque là rien à dire, avec elle on s'habitue. Ce qui est trop
trop sympa c'est la légende dans le sommaire: "A 44 ans Demi Moore n'a
jamais été aussi éclatante, son secret de jeunesse ? Le bonheur avec
son jeune mari, Ashton Kutcher".

Sacrée Demi… T'es aussi coquine que ta copine Gwyneth.

Edit: Je vous rassure, pour les pauvres courges que
nous ne sommes pas mais quand même un peu, il y a ensuite une
cinquantaine de pages sur toutes les solutions pour ressembler à Demi,
mais sans Ashton: lifting, acide hyaluronique, toxine botulique,
peeling, etc.

Je vends ma soupe. Ou plutôt celle de mes copines

Quitte à faire un peu genre je fais la promo de mes copines – mais
après tout j'assume à mort – , je voulais porter à votre connaissance
l'excellent billet de Julie sur le livre d'Hélène ainsi que l'interview de Pomme rédigée par la non moins excellente Joëlle sur son site Bookmates. Joëlle
avait d'ailleurs fait passer Hélène sur le grill la semaine dernière et
devrait publier mes réponses à ses questions lundi prochain.

Outre le fait que pour faire fortune – notre rêve à tous, soyons
honnêtes – il faut qu'on en vende minimum trois millions chacune et que
par conséquent tout publicité est la bienvenue, je vous invite surtout
à aller chez Julie et Joëlle tout simplement parce que j'aime
infiniment ce qu'elles font. Sachant que Julie, en ce qui la concerne,
est la preuve vivante que ce qui est rare est cher…