La rencontre (suite)

Alors puisque vous voulez cette suite, c'est bien volontiers que je vous la livre. La fin sera pour demain. Si j'échelonne, ce n'est – pour une fois – pas par volonté de faire un odieux teasing mais plutôt par peur d'être trop longue. Bon week-end à tous et à toutes. 

 

 La rencontre (suite)

 

J'aimerais pouvoir écrire qu'elle franchit cette porte, qu'elle prit ses petits contre elle et qu'elle fut submergée d'un amour maternel qui lui fit oublier qu'il lui avait fallu trois jours pour découvrir ses enfants.

 

Mais ce fut un peu moins idéal et les chemins de la maternité furent plus sinueux et moins tranquilles.

 

Pour commencer, derrière la porte orange, il y avait un premier sas, dans lequel elle dût se déshabiller entièrement. Ensuite, il fallut se laver les mains plusieurs fois, avec des produits différents qui sentaient tous le détergent. Une fois cette "désinfection" accomplie, vêtue d'une blouse en papier et la tête recouverte d'un filet, elle entra dans la "salle des prémas". Le bruit des moniteurs y était assourdissant. Il deviendrait, au fil des jours qu'elle passerait ici, à la fois familier et angoissant. La pièce était immense. Les couveuses étaient alignées en rang d'oignons, des fils et des tuyaux en tous genre en sortaient de toutes part. A première vue, l'endroit évoquait plus une usine de technologie de pointe qu'une nurserie. Après quelques instants, elle vit les petits corps branchés et haletants qu'abritaient les berceaux de plexiglas. Le coeur serré elle pria pour que les siens soient un peu plus robustes.

 

Une puéricultrice la guida vers une première couveuse, vide. "Votre petite fille arrive, son infirmière est en train de finir sa toilette". Le malaise s'installa insidieusement. "Son infirmière". Qui était cette ennemie, cette femme qui avait déjà pris dans ses bras le bébé qu'elle même n'avait jamais vu ? Sa fille devait la prendre pour sa véritable mère, c'était sûr. Elle n'était plus qu'un ventre vide et on lui avait volé ses enfants. La jeune puéricultrice en question arriva, serrant contre elle une minuscule poupée nue, avec, sur sa tête en épingle, un petit bonnet rose. "Voilà votre petite L, madame". On la fit asseoir parce que ses jambes tremblaient. On déposa ensuite au creux de son coude son enfant. Les larmes se bousculaient au seuil de ses yeux sans se décider à couler. Le visage de sa fille ne ressemblait en rien à ce qu'elle avait imaginé depuis trois jours, ni au polaroid pris le soir de sa naissance. Une tête d'épingle dévorée par de grands yeux noirs qui tentaient si fort de la fixer qu'ils en louchaient. Du colyre jaune en coulait, "conjonctivite du préma", expliqua l'infirmière. De son nez dépassait le fil blanc de la sonde alimentaire, l'enfant étant trop petite pour manger autrement. Elle examina le corps frêle et osseux de son bébé et ne vit que l'étrange duvet nsombre qui le recouvrait. Sa fille était en réalité un bébé chimpanzé. Et elle, mère si indigne, n'arrivait pas, malgré toute la volonté du monde, ni à la reconnaitre, encore moins à s'extasier.

 

Elles étaient là, toutes les deux, à se fixer, incrédules, à se demander comment s'apprivoiser. Elle ne pouvait oter de son esprit que pour le nourrisson blotti contre elle, elle n'était rien d'autre qu'une puéricultrice de plus. Et le plus douloureux était de s'avouer qu'après tout, on aurait pu lui confier à elle aussi n'importe quel autre enfant, elle n'aurait probablement pas vu la différence. Elle avait été si persuadée qu'un seul regard suffirait…

 

La petite fille se mit à pleurer, interrompant ces sombres pensées. Son désarroi ne fit qu'empirer.

 

C'est à cet instant que son premier geste de mère les sauva toutes deux du naufrage.

 

Elle fit courir son doigt le long du dos doux et velu du bébé. Au contact de son index, l'enfant jusque là recroquevillée, s'étira avec volupté et se cambra comme un chat. Les pleurs s'arrêtèrent comme par enchantement, et les paupières se fermèrent. La poupée s'était endormie.

 

"Et voilà, c'est le miracle des mamans…", s'attendrit une petite aide-soignante. A ce moment là seulement, elle pleura.

 

A suivre…

55 comments sur “La rencontre (suite)”

  1. patounettechatte a dit…

    Coucou !!!

    J’adore !!! Comme c’est bien écrit !!! j’attend la suite et hélas je ne la découvrirais que mercredi car ce soir week end !!!

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  2. Dardine a dit…

    Nous voulions la suite et ben voilà, c’est avec les joues couvertent de larmes que de nouveau je te remercie pour ces émotions et un grand merçi aussi à ton grand talent d’auteure!!!

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  3. Londoncam a dit…

    Je ne serais pas au bureau, j’aurais les larmes aux yeux. Ton texte est superbe Caro… Et c’est drole ce que tu dis, ma mere m’a dit qu’elle non plus ne m’avait pas trouve superbe de beaute a ma naissance mais le regard de la maman se fait tres vite!

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  4. zaza a dit…

    c’est magnifique !
    bon j’ai du monde au bureau et j’ai l’air fine avec les larmes aux yeux !!!!
    un gros coup ce matin (je t’expliquerai plus tard pourquoi) et un petit coup cet aprem !
    je vous quitte je m’en vais aux toilettes réparer les dégats de mes lectures Carolinesques !!!

    Encore une fois, c’est magnifique Caro !!!!!

    Merci

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  5. saskia a dit…

    Moi aussi j’ai les yeux tout mouillés…
    Que ça fait du bien de lire ça après le billet d’aujourd’hui (et les commentaires) du blog-de-fille !
    Merci infiniment Caroline . J’étais toute déprimée après cette première lecture bloguesque, et me voila réconciliée avec l’humanité ! (bon, je force un peu le trait, mais pas tant que cela . Merci encore…)

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  6. ClaireMM a dit…

    Même à la relecture c’est toujours aussi frissonant… J’ai tellement d’images devant les yeux après t’avoir lue que j’ai l’impression que tout en me racontant la scène, tu m’as montré une photo. Je vous vois, ce petit humain encore très étrange dans tes bras et toi la mère n’ayant pas encore intégré ta nouvelle dimension…
    Bon anniversaire pour l’un, bon anniversaire pour l’autre… tu comprendras bien que je souhaite à chacun des deux leur propre anniversaire, c’est important non?;-)))

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  7. Parpayoun a dit…

    Mes yeux pleurent tellement que ça sent la piscine…Sinclair.
    Mettre des mots sur la beauté du monde…voilà ce pourquoi j’adore venir ici te lire et te rencontrer.
    Merci Caroline.

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  8. Mamzelle Maupin a dit…

    On ne nait pas mère, on le devient et c’est vraiment très émouvant de nous faire partager cet instant unique.

    Ca va toi aujourd’hui ? Parce que ça doit être remuant enfin moi je sais que c’est surtout trois jours après la naissance de mon fils (quand j’ai enfin pu le voir) que tous les ans j’ai un coup au coeur. Remontée de souvenirs …

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  9. Bab's a dit…

    Je rentre seulement maintenant, je n’ai pas eu le temps de venir sur le pc ce matin….
    J’en ai des frissons, c’est magique ce que tu nous racontes, merci de le partager avec nous, merci, merci, merci! Les souvenirs de la rencontre, c’est tout près pour moi (9 mois 1/2) mais ca me parait tellement loin déja, le temps passe , mais on n’oublie pas ces choses là, et heureusement je pense!

    Vivement demain, je m’impatiente de lire la suite de ton récit.
    Bon anniversaire à tes loupiaux!

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  10. sophie a dit…

    C’est pas trop long…
    A la lecture émouvante de ce texte, je me dis…vivement un roman …en te lisant je pense à Anna Gavalda et à l’émotion qu’elle m’a donné avec ses textes…j’ai hâte d’un prochain roman d’Anna Gavalda ou, et de toi.

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  11. mère grand a dit…

    Eh bien, voilà ! Moi qui ne pleure pas souvent, je ne vois plus mon clavier. Merci Caroline, de nous faire partager ce moment d’émotion intense, et de l’écrire aussi bien. D’ailleurs on écrit bien qu’avec son coeur !
    je ferai un plus long com. un peu plus tard…Ah si vous étiez devant moi, je vous serreraits très fort dans mes bras !

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  12. petit grabuge a dit…

    Joyeux anniversaire à tes deux trésors !
    je ne vais pas être originale, moi aussi je pleure….en serrant très fort ma puce de 10 mois dans les bras et en me disant que la vie est si fragile et si belle….
    tu as le même talent pour nous faire rire que pour nous faire pleurer, ce blog est chaque jour un tel concentré d’émotions….
    tes petits loups ont bien eu raison de te choisir comme maman….!

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  13. poutchi a dit…

    je n’en lirai pas plus, ça remue trop de choses…
    mes larmes à moi, ont coulé sans interruption pendant 2 semaines, 2 semaines pendant lesquelles mes yeux étaient tellement gonflés que je voyais presque plus rien…
    ma fille n’était pas préma mais était aux soins intensifs avec les grands prémas, très impressionnant…
    ensuite il y a eu tellement de sentiments qui se sont mêlés, ceux de la douleur bien sûr, mais aussi la force face à cette petite qui s’est fait opérer deux fois à 10 jours de vie, on prend sur soi on a une force dingue, mais après on tombe.
    Personnellement j’ai mis un an pour m’en remettre.
    Et comme tu le dis, les bip bip deviennent coutumiers, mais quand on les entends à nouveau des mois après, ça perturbe toujours.
    Nous avons eu la chance de voir une émission à la télévision, filmée dans le service où ma fille était, c’était boulversant mais important car nous pourrons lui montrer un jour.
    Bon we à toi et heureux anniversaires à tes petiots.

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  14. Perlettte a dit…

    Bonjour Caroline 🙂
    Je viens tous les jours sur ton blog que j’aime beaucoup.
    J’ai 22 ans, et je suis née prématurée, pas trop grave, à 7 mois et demi de grossesse.
    Sur les photos de moi bébé à l’hôpital, tout est comme tu le racontes. Je suis comme ta petite fille, toute maigre, les yeux qui louchent, les fils dans le nez; et mes parents comme toi, tout en bleu des pieds à la tête, on ne voit que leurs yeux.
    Ma maman n’a pu venir me voir qu’une semaine après ma naissance.
    Mes parents se sont séparés il y a quelques années, ça s’est très mal passé, et j’ai longtemps été très en froid avec elle.
    Aujourd’hui en te lisant, j’ai pris conscience pour la première fois que ces moments ont dû être extraordinairement difficiles pour elle, et je me sens plus proche d’elle aujourd’hui que je ne l’ai jamais été.
    Merci pour ce très bel article, et joyeux anniversaire à ceux qui resteront toujours, de 7 à 77 ans, tes deux petits 🙂

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  15. Lirn a dit…

    ça me fait drôle de lire ça parce que ma soeur a eu son bébé la semaine dernière, un petit garçon prématuré pour qui nous nous sommes tous beaucoup beaucoup inquiétés. Après un passage à l’hôpital, il est depuis lundi en néonat et ça va mieux apparemment. Je n’ai pas encore eu d’enfant mais en me mettant une seconde à la place de la maman, je me suis dit que ce genre de situation en vrai doit être intenable.

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  16. dinarzade a dit…

    Quelle émotion en lisant, d’affilée, les posts d’hier et d’aujourd’hui ! Un bel anniversaire à tes anges, Caroline. Merci pour ce billet si beau, parce que justement il sort des sentiers battus et des clichés sur l’amour maternel. Et l’image de ta fille qui s’étire comme un petit chaton… Elle peut être fière de sa maman !

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  17. Parpayoun a dit…

    Je relis ton texte, et je me dis que j’alluscine …
    Pendant que tu nous fais partager tes merveilleux souvenirs, une des plus grandes prêtresses de la blogosphère, la facholandienne pour la citer, est en train de discerter sur l’interdiction des enfants et des chiens, dans les restaurants, et autres lieux qu’elle fréquenterait pour se détendre…
    Heureusement que des mamans comme toi existent, sinon je pense que nous serions en voie de disparition…Comme quoi en ce qui vous concerne à toutes les deux, une très grande amitié peut se construire sur de très grands paradoxes.
    Par contre ma chère Caro, la prochaine fois que tu souhaites porter des leggings à une soirée dédicace et de surcroît celle où tu en es l’auteure, fais toi plaisir…
    Tu n’as nullement à rougir de la très belle personne que tu es…

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  18. zaza a dit…

    Caro, comme je te l’ai écrit plus haut tes deux textes m’ont profondément touchée.
    Je ne suis pas maman, je pense que je ne le serai jamais, c’est peut être pour ça que tu me touches autant… Ces billets sont donc un miroir dans lequel il n’y aura jamais mon reflet, dure la vie…
    Au delà de ton expérience de maman, j’ai pris aujourd’hui conscience de l’importance d’etre la petite soeur! Quand ma grande soeur chérie a accouché, elle m’a remercié je ne sais combien de fois d’avoir toujours été là en réa, de ne pas l’avoir lachée tant qu’on m’a donné l’autorisation d’etre présente leurs cotés. Avant de te lire, je n’avais pas vraiment conscience du poids de mon soutien.
    Merci caro, pour elle, pour moi, pour nous !

    Bon anniversaire à tes deux coeurs, ils en ont de la chance d’avoir une maman comme toi !

    Gros bisous et bon week end.

    A mercredi

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  19. Caro a dit…

    Je vous remercie tous et toutes. En revanche, je préfèrerais qu’il ne soit pas fait allusion ici à des billets publiés ailleurs, d’autant que l’auteure est une amie. Ici c’est chez moi, là bas c’est chez elle, et je n’ai absolument pas l’intention de commenter son billet sur mes pages.

    Encore un grand merci, ce texte a été pour moi une thérapie, il m’a fallu six ans pour l’écrire, six ans pour lacher cette douleur et cette culpabilité de ne pas avoir aimé ma fille au premier regard. Zaza, juste pour toi un baiser. Je crois que les chemins vers la maternité peuvent prendre des formes diverses et toutes aussi belles les unes que les autres. Mais je me doute qu’aujourd’hui, tu es juste dans ta douleur, alors je me contente de t’embrasser.

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  20. AnneduSud a dit…

    Touchée aux larmes, forcément, ça me renvoie à ma fille à moi qui pouponne son baby du plus et du mieux qu’elle peut, mais qui a eu la chance d’être très vite tout proche de lui et qui continue vaillamment le peau à peau, cela permet de nouer très fort le contact, cela lui permet de se sentir et de devenir maman au fur et à mesure, elle qui avait mis tant de temps à se décider…
    Heureux annif à tes deux amours, ils ont de la chance de t’avoir!
    Bisous

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  21. ClaireMM a dit…

    Allez, j’ai hésité mais je fais mon coming out :Juste pour te déculpabiliser (et peut-être d’autres), un truc que je n’ai quasiment avoué à personne :

    A la naissance de ma première fille (accouchement par les voies naturelles), le medecin me la pose sur le ventre (depuis j’ai compris que c’est un de leur rituel, on met le bébé qui a encore son cordon sur le ventre de sa mère, c’est touchant cette reconnaissance instinctive de l’un pour l’autre, ce lien cosmique qui se crée entre eux, cette chair de la chair en osmose immédiate, et bla bla bli et bla bla bla).
    Sauf que moi, soit parce que mon ventre était encore bien gros because deuxième en attente de sortie dedans, soit que j’étais vraiment shooté par la péridurale, je n’ai absolument pas tilté et j’ai pensé qu’on m’avait mis un instrument chirurgical sur le ventre.

    Il a fallu qu’elle pleure et gigote un peu pour que je percute : putain mais c’est mon bébé!!!

    Et là j’étais tellement estomaquée (mot approprié) que je n’ai même pas eu le reflexe de la prendre dans mes bras.

    Voilà, le lien mère enfant fusionnel dès la première seconde, ben on sera deux à l’avoir raté, mais toi tu as des excuses que je n’ai même pas.

    Et depuis, un peu en eveil sur le sujet, je te promets que j »ai encore jamais rencontré le témoignage d’une mère qui comme moi avait confondu son nouveau-né avec une paire de forceps.

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  22. Nath-Katutt a dit…

    Je vois qu’à un jour près, la même année, on a vécu la même chose, à la différence que je n’en avais qu’une qui a passé 3 semaines en néonat après un dramatique arrêt respiratoire récupéré in-extremis. J’étais venue passer un moment de détente sur ce blog apolitique de gauche qui me fait tant rire et je me retrouve submergée par l’émotion et les souvenirs.

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  23. Lafaby a dit…

    Tu devrais encore ré-écrire ce texte…

    En utilisant le je…

    Il n’en serait qu’encore plus magnifique à mon avis.

    Ceci n’est pas une critique… du moins pas une mauvaise ! ( c’est beau, très beau, mais je pense sincèrement que cette pudeur (peur ?) qui te l’a fait écrire à la troisième personne, fait perdre un peu d’émotion… Déjà comme ça c’est magnifique et très émouvant, mais à la première personne je crois que ce serait WAOAOWWWW……. grand.)

    J’espère ne pas te remuer ou te vexer, ce n’est pas le but !

    Re-bises aux deux anges à 90% et à leur maman 100%.

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  24. Claudia a dit…

    Je trouve moi aussi que tu as su rendre avec beaucoup de justesse tes sentiments, les dernières lignes surtout m’ont émue, vraiment. Mais j’avoue rejoindre lafaby quant à l’idée du je qui rendrait ton texte pour le coup un peu moins impersonnel. J’espère ne pas te heurter… ce n’est vraiment pas le but.

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  25. lilou a dit…

    Et voilà, j’ai la larme à l’oeil !
    Je l’avais pourtant déjà lu ce texte.
    Et puis moi la 3ème personne ne me gêne pas du tout. Je trouve qu’elle donne encore plus de dimension, d’intensité.
    Et t’inquiète, j’aime rire ET pleurer. Tu sais nous faire ça très bien !

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  26. sandrette a dit…

    Bonjour Caro, je suis une blogueuse dilettante de bordeaux, j’écris à l’occasion, j’aime beaucoup ton blog, j’admire ta régularité et ton style naturel et drôle, une mention spéciale pour ce texte qui m’a mis les larmes aux yeux. Bises et à bientôt !

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