Voici la fin. Merci de vos réactions sur ce texte plus "écrit" que les autres. En me relisant j'y vois des lourdeurs et des maladresses, mais comme je le disais dans un commentaire, c'est en écrivant ces mots il y a un an que j'ai réussi à dépasser enfin cette douleur lancinante. Alors rien que pour ça, je n'y touche pas, tant pis pour les erreurs de style…
La rencontre (fin)
Elle fut ensuite présentée à son fils, lui aussi tout nu dans sa boite transparente, à l'autre bout de la pièce. Comme si d'être séparés de leur mère ne suffisait pas, il fallait aussi qu'ils soient le plus loin l'un de l'autre…
Autant la rencontre avec sa fille fut douloureuse et complexe, autant dès le premier regard posé sur le visage tout rond de son garçon, la filiation fut évidente. Tout en savourant sa joie de découvrir ce second bébé, elle sentit les premières morsures de la culpabilité.
Elle en aimait un plus que l'autre.
Ce qu'elle avait tant redouté se produisait, elle ne pourrait être la mère de deux enfants en même temps. Le petit bonhomme s'était lové contre elle, dépliant, pour la première fois d'après l'infirmière, ses petites jambes de grenouille, signe "d'une confiance et d'une détente absolue", toujours d'après l'infirmière. Elle finit par le reposer, à regrets, dans sa couveuse, envahie d'un sentiment d'attachement bestial.
Les petits restèrent longtemps à l'hôpital et la mère et sa fille s'apprivoisèrent lentement. Mais il lui fallut des mois pour se pardonner leurs premiers instants.
C’est très émouvant
Merci d’avoir raconté cela. Qu’une naissance suscite un déluge démotions, pas toutes positives, dans lequel parfois on se noie. Devenir mère remue des choses enterrées depuis presque toujours, et c’est parfois très douloureux. Mais je crois que le chemin que l’on a à parcourir pour se trouver est finalement aussi beau que le coup de foudre immédiat.
Très émouvant, j’en frissonne encore… Difficiles débuts dans la vie pour tes petits prématurés et dans ta vie de maman. Comme tu as dû souffrir… Ce n’est plus maintenant qu’un souvenir qui t’a marquée bien sûr mais tout cela est derrière toi. Il y a quelques années seulement tes enfants n’auraient peut-être pas vécu… Soyez heureux tous les 4, ces épreuves vous ont grandis!
Quelle émotion tu partages avec nous dans ce(s) texte(s)! Tu m’as fait pleurer …
Décidément, je te préfère dans ce registre :o)) (Non, pas sur la tête !)
les mots me manquent, je t’embrasse.
je me rappellais ce texte, je crois pour avoir travaillé avec des mamans et des prématurés qu’il n’est jamais simple de devenir maman, mais quand en plus vient s’ajouter toute l’angoisse et cette coupure iniatiale..je ne vois qu’amour et desarroi d’une maman segmentée avant meme de pouvoir construire..quoi d’etonnant alors ? T’es tu demandée si tu aurai eu moins de mal si tu avais tenu ton petit garçon en premier ? Peut être lui aussi aurait il demandé un temps d’adaptation, tu est arrivée pres de lui un peu plus maman, un peu plus tranquille, ayant déjà déplié tes ailes avec ta fille.
Des bises, si j’apprecie ton humour, je garde une tendresse particuliere pour tes premiers textes, en particulier celui la..
Bonjour Caroline, et merci de nous faire partager ces moments douloureux et qui vous ont quelque peu – beaucoup-bouleversée. Je vous comprends très bien, et je suis contente que ces récits d’après nature vous aient évité une psychanalyse, que vous auriez pu subir. Vous vous en êtes bien sortie toute seule ( sans oublier l’ Homme)…et je repense, avec amusement à ce petit texte que je n’ai pas retrouvé dans vos Archives : l’histoire de ces petites mules roses offertes par votre Maman à la petite L…oui, celà m’amuse, car je sais aussi que vous voulez écrire un autre livre sur Les Bonnes Mères indignes…Je n’y crois pas…y arriverez vous ? Car vous êtes tout …sauf une Mère indigne…! Bon week end à tous 4 .
J’ai lu les trois articles je suis émue c’est très beau et je ne sais pas quoi te dire de plus!!
Tu me fais aimé tout tes styles quand tu écri je ne suis plus là je suis comme devenue toi l’espace d’un instant…
Merci de cette évasion que tu apporte!
Que la vie t’apporte le bonheur que mérite et que vous soyez heureux tous les 4
Devenir mère, c’est déjà terriblement difficile, alors quand ils sont deux, quand on est séparé à la naissance, quand il faut construire malgré ….
Mais il y a tant d’amour … et déjà 7 ans de bonheur 🙂
Que d’émotion dans ce que tu écris, même si tu penses que c’est maladroit, mais ça n’en est que plus touchant…et puis tu mets en évidence qqchose qu’il est difficile pour une maman de s’avouer : NON ! on ne devient pas mère dès le premier instant, même si on en a rêvé pdt 9 mois… Etre mère, ça s’apprend tous les jours en même temps que l’enfant grandit… MERCI encore pour ton blog, j’aime autant quand tu me boulverses que quand tu me fais rire, passer du rire aux larmes, c’est tout simplement la vie ! Bon WE à toute la petite famille !!!!!
Merci c’est extrêmement touchant cette sincérité, ça sonne tellement juste, je pense que toutes les mères pourront comprendre
Merci pour toutes ces confidences!Tu nous montre bien qu’on ne naît pas Maman mais qu’on le devient au fil du temps.
C’est tellement beau ce que tu écris…félicitations!Bon we et gros bisous!!!
Merci pour cette suite… Ben pour le coup, je ne sais plus trop quoi dire, là, mais ça ne fait rien. Et allez, pour le coup, moi qui ne suis pas très bisouteuse, je t’embrasse ! 😉
C’est la premiere fois que je te laisse un commentaire, mais je te lis quotidiennement depuis deja 6 mois… Si je me decide aujourd’hui a te laisser un mot, c’est que cette rencontre, dont j’ai lu les trois episodes d’affilee, m’a bouleversee. Je ne suis pas encore maman, mais j’essaie de le devenir, et le recit des epreuves par lesquelles tu es passee m’a vraiment beaucoup emue. C’est formidable de pouvoir passer comme tu le fais du rire aux larmes, et j’aimerai bien avoir ton talent.
J’arrive un peu en retard, mais un tres joyeux anniversaire a tes Loulous et une mention speciale pour leur Maman.
Merci… Merci pour ton texte magnifique, je suis trop emue, plein de souvenirs remontent, des choses que m’a maman m’a racontée, qu’elle a ressentie, cette séparation, le plexiglass et les sondes entre nous pendant plusieurs semaines, la peur que je ne m’attache pas à elle, que je ne la reconnaisse pas passant seulement quelques minutes dans ses bras le temps de changer la couveuse. ma journée commence avec des larmes en te lisant mais ce sont de belles larmes.
bon caro… ça va pas du tout ça… kesstum’fais chialer en ce moment !!!
pfff… t’imagine pas le boulot après pour me réapprivoiser la vie (la mienne) et ce merveilleux rayon de soleil qui me chauffe tendrement… Allez ! je vais bien, tout va bien… :-))
t’es touchante c’est pas croyable ça ???
Que d’émotions, en ce samedi matin …
🙂
tu nous fais passer du rire aux larmes. Je crois que les mamans se reconnaîtront toutes même si elles n’ont pas eu des jumeaux prématurés. Ce n’est pas si évident que ça de devenir maman, et surtout quoi qu’on fasse, on culpabilise toujours, d’aimer mal, d’aimer plus, d’aimer moins, de ne pas être parfaite en un mot !
merci…
Que dire… Je suis très admirative, car tu sais dévoiler avec pudeur la complexité des émotions qui ont dû t’envahir. Décidément, tu passes d’un registre à l’autre avec élégance. Bravo.
Mère de 3 jours et déjà tant de questions existentielles…
(Dois-je encore préciser à quel point je trouve ce texte magnifique?)
Je crois que quelle que soit la naissance on se demande toujours si on les aime autant, c’est difficile d’être maman …
Alors que j’étais enceinte, je me croyais incapable de pouvoir aimer autant mon deuxième que ma première, comme on peut être bête parfois, c’est différent mais tout aussi profond et vicéral.
En tout cas merci de nous avoir confié ta rédemption c’est un très beau geste pour nous.
Je me souvenais de ce texte moi aussi… Il m’avait touchée parce qu’il est très loin des lieux communs sur la maternité, sur l’instinct maternel… Rien ,’est si simple je crois.
Merci Caro, d’autant plus qu’au moment où tu as écrit cela c’était rien de moins qu’un acte de courage.
Je t’embrasse.
Voilà que ça recommence, les larmes, le clavier devient flou :_ )
Je me répète, mais j’aime ça, je suis une radoteuse, merçi pour ton talent et ton petit bout de jardin secret partagé. Ce texte me rassure, je me dis que finalement c’est naturel d’avoir peur de ne pas savoir comment aimer son / ses enfant(s). Car d’après ce magnifique texte, il est indéniable que tu as passé outre ce sentiment de peur et c’est en ça que ça me rassure. Encore merçi à toi. Bon week-end.
Bon , ben voila, je pleure moi aussi! Je suis complètement chamboulée par ton texte magnifique , les souvenirs affluent, vieux de 14 ans! Cette panique de ne pas ressentir ce qu’on croyait qu’on allait ressentir….Merci Caro. Je t’embrasse.
Très émouvant, encore et toujours 🙂
Tu sais, je crois que beaucoup de mère ont parfois l’impression d’aimer un de ses enfants plus ou mieux que les autres.
Je suis persuadée que dans la très grande majorité des cas, ce sentiment est injustifié.
Merci d’avoir partagé ce moment très fort avec nous.
Simplement, merci.
Voilà un petit bout de temps que je lis vos billets, c’est la première fois que je vous laisse un message mais moi aussi (comme beaucoup d’autres) j’ai eu les larmes aux yeux, la gorge nouée d’émotions par votre texte. Il retranscrit si bien le premier regard que l’on pose sur nos petits bouts, le premier instant…et aussi les doutes, la culpabilitée que nous connaissons toutes en tant que maman. Oh oui, je suis bien d’accord etre mère n’est pas inné on le devient au fil du temps, on s’interroge beaucoup, on doute beaucoup, et l’amour ne suffit pas toujours, mais c’est une belle expérience et les voir grandir et se construire est une si grande joie que je n’aurais voulue manquer cela pour rien au monde Merci pour ce magnifique texte il n’ya pas un mot à changer car tout vient de votre coeur, un Merveilleux Anniversaire pour leurs 7 ans!!! et un grand Merci à une Merveilleuse Maman…
Bonjour Caro, depuis quelque temps déjà, vos textes me ravissent. Et cette rencontre m’a beaucoup touchée. Très beau, merci.
Je viens de lire les trois épisodes d’un seul coup et c’est avec les yeux mouillés de larmes que j’écris mon comm.
Bravo, c’est très beau ! Ne touche à rien ! Garde-le comme tu l’as écrit, comme tu l’as ressenti ; c’est comme ça que c’est vrai !
Bravo pour cette écriture sensible qui sait si bien accompagner ton ressenti… Maman de trois filles et trois fois passée par la confusion des sentiments… Rencontre qui se font en coup de foudre, d’autres qui prennent plus de temps, merci pour ton vécu, tes mots, sur la difficulté de naître mère.
C’est vraiment un texte magnifique, je ne peux qu’être en communion avec tout ce qui a été dit précédemment, il y a des amours évidents et d’autres en devenir à qui il faut laisser du temps; je pense que ces trois textes peuvent aider beaucoup de mamans qui n’ont pas éprouvé à la naissance ce coup de foudre maternel qui paraît imposé, tu permets ainsi de déculpabiliser, mais peut on parler de culpabilité…
Bisous à toi et bonheur à vous 5
Il y a 19 ans le 21 février, j’ai accouché de 2 filles, Claire et Camille, l’accouchement s’est très bien passé, très vite, je n’ai eu aucun souci particulier, et quand je lis ce que vous avez vécu, je vous trouve d’une force extraordinaire, mes bébés a moi pesaient 2kg100 et 2kg600, Camille a été en couveuse,, quelques temps, mais rien comparé à vos 2 bb. Si vous voulez les voir , elles sont sur mon blog , et je peux vous assurer qu’elles sont plus grandes que moi, avec une force de vie énorme, et que les 2 petits bouts de 7 ans vont avoir un grand appétit de vie. Merci Joelle
Oh la la, je viens de lire toute l’histoire d’un trait. Je trouve ça très très émouvant, et beau à la fois.
J’en ai même la larme à l’oeil …
Whaou, j’en ai les larmes aux yeux… Et pourtant pour m’émouvoir il faut y aller 🙂
Ce ne fut pas si difficile pour moi… mais en regardant ma fille aussi, j’ai eu des drôles de pensées. Elle avait l’air triste. Elle avait l’air si triste. Une bouche aux coins retombant, un petit front tout plissé, les poings serrés. Une petite crevette, à côté de son frère qui, au même moment, occupait l’espace de manière assurée. J’ai pensé que sa vie ne serait pas facile, pourquoi ?
Huit ans après, elle est gracieuse, bavarde et légère. Celle qui se coince les doigts dans la porte, se fait piquer par les tiques, attrape des poux, tombe à vélo, n’a jamais de chance, c’est elle. Et à chaque fois elle me regarde de cet air qu’elle avait ce jour là, dans son petit berceau…
lors de mon accouchement, j’ai attrapé une infection. mon fils étant né par voie basse, il a été au contact de l’infection, et donc après l’accouchement, on me l’a pris pour le mettre sous surveillance. les trois premiers jours, je n’ai pesque pas pu le prendre dans mes bras, il était seul dans son petit lit transparent dans une petite salle près des infirmières. il était sous perfusion, avec une vilaine aiguille plantée sur le haut du front. quelle culpabilité pour moi, de devoir le laisser seul, de ne pas avoir la possibilité, ni la force de rester avec lui tout le temps, de le rassurer, de le cajoler.
cela reste une plaie ouverte chez moi aussi. comment a t-il vécu ses premières heures ?
Encore merci pour ce texte, Caro, il est bouleversant…
Contrairement aux autres, je pense qu’il est plus touchant écrit à la 3° personne qu’à la première, bizarrement. Cela ressemble plus à une nouvelle, et pourtant, ce n’est un secret pour personne que ce texte est autobiographique; ceci dit, et je ne saurais dire pourquoi, il me remue davantage sous cette forme…
j’ai découvert les trois parties d’un seul coup aujourd’hui; et j’ai fondu en larmes, ça ne m’arrive pas souvent. je ne peux qu’imaginer seulement la souffrance qu’il y a eu derrière les mots posés au bout de 6 ans… et je suis aussi révoltée des conditions dans lesquelles cette première rencontre a eu lieu, j’espère qu’on fait un peu mieux aujourd’hui (ça éviterait peut etre cette culpabilité que tu as ressentie, sans parler de l’environnement pas cool: devoir attendre 3 jours (!!!), y aller seule, etc etc)
Merci eva et clara.
Pour la troisième personne, je peux comprendre que certains soient gênés. Je ne saurais vraiment expliquer pourquoi j’ai choisi ce mode de narration, peut-être pour mettre de la distance, peut-être pour tenir à quelques centimètres de moi.
Clara, je crois que tu as raison, rien ne m’a été épargné. Le plus drôle, c’ets que pendant toute ma grossesse, on m’a bassinée avec des trucs super psy, un peu bizarres genre chant prénatal. Mais au moment où une présence psy aurait été indispensable, il n’y avait personne.
j’ai lu les trois textes (qui n’en font qu’un) d’un coup et j’ai chialé comme une môme !
je te comprends…
c’est vrai que le style est un peu alambiqué mais on s’en fout, on est à fond dans le contenu !
drôle de sensation
impression de me lire, de lire ma vie
j’en reviens pas…
moi aussi, moi aussi moi aussi… c’est bizarre tout de même
la présidentiellite, l’envie de pleurer, et surtout, une naissance de jumeaux, deux garçons, il y a déjà plus de 15 ans.. mais les souvenirs ne bougeront jamais, les impressions et les sentiments non plus… Moi aussi… je me rappelle, pour moi aussi…
il parait qu’on a tous un ou plusieurs sosies, pouquoi n’existerait il pas quelqu’un qui vivrait comme vous, qui penserait comme vous quelque part???
bises
Caroline (et oui, en plus!)