Mois : septembre 2007

Du sexe dans la ville ! Yeeees !!!

Allez, juste une petite note un peu positive pour la fin du week-end, parce que j'ai bien conscience d'avoir plombé l'ambiance ces derniers jours…

 

Elles reviennent. Pour un film. Je sais que ça n'aura échappé à personne mais voilà, bêtement, ça me réjouit. Même si elles sont un peu vieilles maintenant pour jouer les trentenaires – j'ai envie de dire: et alors ? – même si parait-il elles se détestent, même si on sent bien que c'est pour exploiter le filon. M'en fous, moi tout de même, j'aime.

 

Si j’étais séropositive…

 

Vous vous rappelez les affiches de Ségolène Royal, François Bayrou ou Nicolas Sarkozy qui vous interrogeaient sur fond noir: "Si j'étais séropositif, vous voteriez pour moi ?".

 

Et bien, toujours dans le cadre de sa campagne pour l'acceptation des malades du sida, Aides a poursuivi l'opération, d'une autre façon. Pour participer, c'est très simple. Il suffit d'aller sur le site de l'association et d'envoyer une photo de vous. Ensuite, vous écrivez votre texte. Cela donne un résultat très émouvant, un trombinoscope de célébrités et d'inconnus qui vous demandent, les yeux dans les yeux, si en gros, vous les aimeriez s'ils étaient séropositifs.

 

Voilà, personnellement je n'ai pas fait exprès de prendre une photo avec des lunettes noires, c'est juste que c'était la seule dont le format correspondait. Du coup, pour "les yeux dans les yeux", c'est moyen. Mais le message passe quand même je crois.

 

N'oublions pas qu'aujourd'hui encore les personnes touchées par le sida sont victimes de discrimination de toutes sortes. Il leur est difficile de trouver un emploi, de se loger et parfois tout simplement d'avoir des relations "normales" avec leur prochain. Parce que le prochain en question, à savoir moi, toi, lui ou elle, continue à avoir peur.

 

Et je crois vraiment que cette peur là… elle craint.

 

Pour participer à l'opération et donner votre visage, allez par là: http://www.sijetaisseropositif.com/

 

Edit: Je sais, ce n'est pas forcément très gai, pourtant je vous avais promis d'être un peu plus légère après le billet d'hier. Mais voilà, il faut parfois ne pas oublier le monde dans lequel on vit, non ?

De quoi t’as peur ?

Bon, aujourd'hui, petite forme, alors petit billet…

 

Hier, j'ai remarqué que le sujet des peurs ne vous laissaient pas indifférents. Moi je crois qu'une bonne façon de les faire disparaitre, nos angoisses en tous genre, c'est de les nommer. Histoire que tout de suite, elles soient moins terrifiantes. Un peu comme la lumière qu'on allume en pleine nuit fait disparaitre la forme suspecte qui nous faisait nous recroqueviller au fond de notre lit sans qu'on ait le courage de regarder ce qu'il en était vraiment.

 

Regarder sa peur en face pour qu'elle s'évanouisse… Bah, si c'était si simple, ça se saurait. Mais c'est un bon début, je crois. Il n'empêche que j'ai envie de vous la poser, cette question: "De quoi t'as peur ?"

 

Et comme il n'y a aucune raison de ne pas vous dire ce qu'il en est pour moi, je commence:

 

J'ai peur de mourir. Beaucoup et souvent. De parler en public. Et aussi qu'on ne m'aime pas. Et quand j'y pense, j'ai l'étrange impression que ces trois peurs reviennent au même…

 

Alors voilà, à ceusses et celles qui veulent bien répondre, je le redemande: "Et toi, de quoi t'as peur ?"

 

Edit: Pour info, le livre je l'ai presque fini, donc ne croyez pas que je collecte des idées…

 

Edit 2: En même temps, personne n'est obligé de jouer hein…

Et moi et moi et moi…

Allez, aujourd'hui, je parle de moi de moi et encore de moi. Quoi, ça change pas de d'habitude ? Oh ça va hein. Je te trouve bien insolente tout de même ma petite chérie. Faudrait pas croire que parce qu'on se fréquente depuis un bon moment maintenant on peut tout se dire.

 

De toutes façons, c'est comme ça, today is the day of my ego. Autopromo, si tu veux. En même temps c'est pour te tenir au courant de mes petites affaires, histoire qu'après tu ne viennes pas te plaindre que je ne te dis plus rien.

 

Alors. Hein.

 

Donc, au chapître de mon actualité trépidante, il y a la parution prochaine de deux chefs d'oeuvre de la littérature française: "Comment baiser en cachette" suivi du très glorieux "Comment grignoter en cachette". C'est pour le mois de novembre, cette petite plaisanterie. Et non, je n'ai pas prévu d'écrire la suite logique: "Comment manger en cachette quand on baise". Cela dit, j'aborde la question dans l'un des deux. Mais je ne te dirai pas lequel vu que j'ai tout de même intérêt à ce que tu achètes les deux.

 

Ensuite, sache que j'ai rempilé pour un troisième "Courges". Celui-ci, il va forcément t'aider vu qu'il s'intitule "Et si on arrêtait d'avoir peur ? De faire un bébé, de changer de travail, de s'engager, etc".

 

Tss tss tss.. Ne me dis pas que dans le lot y'a pas un truc qui te fait peur. Vraiment ? Alors franchement, je te le demande comme à une soeur. Ecris-le à ma place. Parce que moi justement, pétocher, c'est ce que je sais faire de mieux.

 

Ouais c'est un peu l'arnaque, j'en conviens. Je veux dire, donner des leçons de témérité quand t'es du genre à mouiller ton pantalon dès qu'il s'agit de dire non, c'est un peu abuser. En même temps, t'as jamais donné des conseils à une copine, du genre: "quitte-le c'est un salaud" alors que toi de ton côté plutôt mourir que d'envoyer péter Jean-Louis ?

 

Si j'ai envie de dire que ton mec il s'appelle Jean-Louis, je peux, d'abord.

 

Voilà, c'est à peu près tout pour l'instant. Ah, non. Pour la pièce, on progresse. Doucement, mais rien n'est perdu. Mais vu la loose de la dernière fois – JM je te maudis jusqu'à la fin de tes jours, crève au Fouquet's vieux pervers – je préfère rester discrète, tu comprends ?

 

Edit: Un message caché à l'intention du véreux de producteur qui nous a plantés s'est glissé dans ce texte, sauras-tu le retrouver ?

Stigmatisation n’est pas prévention

Cette semaine, deux informations se sont téléscopées et ont attiré mon attention. Pour une fois, je vais essayer d'ailleurs de vous en parler sans ponctuer mon post d'âneries parce que le sujet est sérieux.

 

Je vais essayer aussi d'être claire parce qu'il s'agit de parler de quelque chose qui me touche tout particulièrement et que je sens que je vais avoir tendance à m'emballer et à perdre le fil de ma pensée…

Donc mon grand cri qui sera sobre et presque silencieux pour accentuer la gravité de ma révolte – on le sent là que je ne rigole pas ? – c'est à propos d'une publicité – encore – que je veux le pousser. Une publicité largement relayée par les médias et notamment par Elle cette semaine. Pour une marque de vêtements italienne qui s'appelle Nolita. La pub en question met en scène une jeune fille anorexique, nue, offerte en pature à nos regards horrifiés. En légende: "No Anorexie – Nolita".

 

Non je ne vous montrerai pas la photo, vous pourrez la trouver aisément sur gougueule. Déjà, j'ai hésité à en parler parce qu'en un sens j'en fais la promotion. Vous savez ce qu'on dit: "Parlez de moi. En bien, en mal, mais parlez de moi". Cela pourrait être la devise des publicitaires. Il n'empêche que j'ai choisi malgré tout de ne pas me taire parce que je lis ça et là que "c'est bien si ça fait bouger les choses", que "certes c'est choquant mais en même temps enfin une marque qui ose", etc etc etc. Il semble y'avoir un consensus général sur les bienfaits à terme d'une telle démarche.

 

Et moi, désolée, mais je pense exactement le contraire et je suis consternée qu'une fois de plus la presse féminine se donne bonne conscience de la sorte.

 

Premièrement, l'homme qui est derrière ça c'est Toscani, le photographe de Benetton et personnellement j'ai toujours été perplexe quant à ses intentions. Choquer pour choquer, c'est souvent juste putassier.

 

Deuxièmement, je suis convaincue qu'on se trompe. Oui, on se trompe de croire que l'image d'une jeune femme décharnée va effrayer les jeunes filles susceptibles de devenir anorexiques. D'abord parce qu'on ne choisit pas d'être anorexique. Pour rappel, c'est une maladie. Ensuite, parce que malheureusement, lorsqu'on est atteint de ce trouble alimentaire, le regard est faussé. Et ce qui nous semble à nous monstrueux, à savoir un corps qui n'existe plus que par ses os, est pour la majorité de ces jeunes filles… un objectif à atteindre. En témoignent les réseaux "pro-ana" (pro-anorexiques) qui consistent essentiellement à faire circuler des photos de filles plus maigres les unes que les autres, histoire de se donner du courage pour parvenir à leur ressembler. Je passe sur les recettes abominables pour vomir ou pour ne s'alimenter que le strict minimum qu'on se refile sous le manteau.

 

Oui ça va choquer, de voir ce corps qui tient plus du squelette que du charnel. Mais pas les bonnes personnes et c'est bien là le problème. C'est comme montrer des images de poumons calcinés par la cigarette à un fumeur invétéré. Neuf fois sur dix – et je parle en connaissance de cause – il va dans un premier temps être paniqué. Puis, comme tout bon fumeur, pour se calmer… il va en griller une. Moi ce qui m'a fait arrêter à chaque fois, c'est de constater que les filles qui ne clopaient pas avaient une bien plus jolie peau que la mienne. Pas l'idée de mourir étouffée. ça, ça m'angoisse et rien ne m'apaise plus dans ces cas là qu'une cigarette.

 

Dernièrement, je trouve particulièrement obscène – et là ça se voit que je suis juste trop gravement vénère ? – d'utiliser la quasi agonie d'une jeune femme pour VENDRE des fringues. Parce que n'oublions pas que le but premier de cette publicité, c'est celui-ci. Cette fille, actrice de son métier, a failli mourir à plusieurs reprises. Elle le raconte d'ailleurs dans un blog que j'avais repéré bien avant cette pub. Un blog qui lui aussi m'avait profondément troublée parce que je n'avais pas réussi à savoir s'il fallait l'encourager ou non. Parce que j'avais eu la sensation que si on laissait penser à cette jeune femme qu'elle pouvait attirer les regards grace à son état, elle risquerait de ne jamais vouloir le quitter, cet état. L'exhibition est toujours à double tranchant et quelque part, placarder cette femme sur les murs c'est lui faire un cadeau empoisonné. C'est lui signifier qu'elle n'existe qu'à travers sa maladie. Parce que ne nous y trompons pas. C'est uniquement sa maigreur extrème qui fascine. Pas ce qu'elle est intrinsèquement. En gros, on en fait un repoussoir: "Bah, regardez ce que vous risquez de devenir, quelle horreur, surtout resaisissez-vous !".

 

Bref, cette publicité est pour moi avant tout stigmatisante et paradoxalement fascinante pour toute personne atteinte d'anorexie mentale. Elle satisfait aussi notre instinct voyeur et nourrit donc ce qu'il ya de pas très joli joli en nous. Ben oui, c'est comme ça, quand il y a un accident sur l'autoroute, une partie de nous se réjouit presque du spectacle à venir. C'est moche mais c'est la réalité, ça crée même des "embouteillages de curiosité" qu'il les appelle, Bison. Et bien là, on vient titiller cette partie là de notre cerveau et moi ça ne me plait pas.

 

Voilà. Tout ça m'amène à cette deuxième info, venue d'Italie aussi. Lors de la "fashion week" de Milan, Elena Miro, marque de prêt à porter pour femmes fortes, a fait défiler des femmes que certains trouveront rondes, d'autres non mais qui, c'est certain, ne ressemblent pas à leurs consoeurs. La preuve ? Elles ont les cuisses qui se touchent et dieu sait que c'est un critère. Parait que les rédactrices de mode n'en revenaient pas dis-donc. Bon il leur en faut peu en même temps. Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé cette image bien plus encourageante pour toutes celles qui parfois ont envie de vomir leur repas pour ne pas avoir à supporter la culpabilité de l'avoir avalé.

 

Oui, je crois définitivement qu'il est plus constructif de dire: "regardez comme on peut être belle ainsi" que de faire peur en brandissant l'épouvantail de la mort prochaine.

 

C'est pour cette raison que c'est donc cette image qui illustre ce post.

 

Edit: J'ai été bien sérieuse n'est-ce pas ? Parfois, il le faut en même temps, non ?

 

Edit: Il y a un moment déjà j'avais écrit ce petit texte, ces pensées me le rappellent: c'est ici.

Mes ongles de femme

Aujourd'hui, j'ai envie de m'adresser à toi, lectrice. Pour te donner une leçon de féminité. Je sais, ça peut être assez osé de la part d'une femme qui a poussé la première fois la porte d'un institut de beauté pour se faire épiler après sa trentième année. J'en conviens. En même temps, ce n'est pas parce qu'on apprend tard qu'on a pas le droit de la ramener.

 

Donc, le sujet du jour, ce sont les ongles. De mains comme l'image ne le montre pas.

 

Jusque là, tu vois, mes ongles, on va dire que je ne les calculais pas. Enfin, il y a eu plusieurs étapes dans notre relation en fait. Jusqu'à 18 ans à peu près, ils n'existaient pour ainsi dire pas vu que je les mangeais. Oui oui, j'ai bien dit "mangeais" et pas "rongeais". Quand tu les ronges, tes ongles, il en reste un peu. Quand tu les manges, c'est simple, y'en a plus. Dans ces cas là, pas grave, je m'attaquais à la phalange. Bref, personne n'ignore désormais que mon adolescence a été délicieuse, en voilà une preuve de plus. Disons pour résumer que je n'avais pas des tonnes d'atouts et que je ne pouvais même pas me dire pour me consoler que j'avais de belles mains. En même temps, la question est: est-ce que ça m'aurait vraiment consolée ? Sûrement pas. Malgré tout je dois bien admettre que si on ne m'avait pas appelée "moignons" du collège au lycée rapport au fait que mes mains ont gentiment décidé de stopper leur croissance en 81, année de mes… douze ans, j'aurais sûrement eu une raison de moins de pleurer tous les soirs de 14 à 18 ans.

 

Bref, voilà, mes ongles je les mangeais et de toutes façons, mes mains étaient sans intérêt puisque minuscules ET potelées – le gentil mot pour dire boudinées. En même temps je n'ai jamais rêvé d'être mannequin mains, c'est déjà ça. Non parce que si j'avais eu cette ambition ça aurait été douloureux de renoncer à mon rêve, je veux dire. Et crois-moi, il aurait fallu y renoncer.

 

Passons.

 

Un jour, ça m'a pris, j'ai arrêté de rogner mes extrémités - en cas de disette au niveau des mains, j'attaquais les pieds – sans effort particulier ce qui m'étonne encore à ce jour vu le mal de chien que j'ai eu pour arrêter de fumer.  Ce qui ne veut pas dire pour autant que je me sois occupée de la beauté de mes ongles, hein. Je les ai plutôt laissés vivre en free style, genre. A savoir, pousser en corolle, puis se casser. Parfois,  ça me prenait comme un pet, je décidais de me pencher sur la question. Je les limais jusqu'à ce que mes doigts soient ornés de petites griffes top vilaines. Surtout la main gauche à vrai dire. Etant gauchère, j'étais en effet un poil plus douée de cette main et par conséquent je limitais les dégats sur ma mimine droite. Ensuite, j'essayais de poser un vernis nacré, persuadée à l'époque que c'était le summum de l'élégance. Puis je le laissais disparaitre de sa belle mort, oubliant toujours d'acheter du disolvant. Bon là j'avais bien conscience que ce n'était pas élégant tout de même. Me prends pas pour une imbécile non plus.

 

De toutes façons, devant un stand de manucure, j'étais toujours désemparée. Entre les vernis pour ongles striés – c'est mon cas -, cassants – c'est mon cas -, fragiles – c'est… bref t'as compris – ou encore jaunis – à l'époque je fumais – je ne savais que choisir tout en ayant l'intuition que superposer les soins les un sur les autres n'était sûrement pas la solution.

 

Et puis je me suis mariée. Ouais, je sais, difficile de l'ignorer, j'en ai fait des caisses à ce sujet. N'empêche que pour mon mariage je me suis offert ma première manucure. A 36 ans. Oui ben ça va, en même temps, ma première fois avec un garçon, c'était à 20 ans, à savoir au bas mot CINQ longues années après toutes mes copines – et quand je dis LONGUES années je me comprends et je pèse mes mots, je peux te dire. Bref, je suis du genre pas précoce, mais après tout, who cares, j'ai envie de te demander ?

 

Donc, et là je me dépêche parce que je sens que je la fais longue, une gentille esthéticienne – métier pour lequel j'ai un respect infini vu que je n'ai jamais réussi à utiliser de la cire, qu'elle soit froide, tiède ou brûlante sans me transformer en sucette qui aurait eu trop chaud et qui du coup collerait au papier sans qu'on ne puisse plus rien faire – s'est occupée de mes doigts.

 

Et petit à petit au fil de son travail d'orfèvre, j'ai vu apparaitre sous mes yeux des ongles certes courts – on peut pas demander la lune non plus – mais joliment carrés et brillants. Le rose qu'elle y a posé s'appelait "champagne" et forcément ça tombait bien, ce jour là. Et vous savez quoi ? J'ai eu la sensation que mes mains avaient grandi. Après, j'ai eu envie d'épouser mes doigts toute la journée. Ce qui tombait bien en même temps, tu vas me dire. Rapport au mariage, quoi, sois pas bête.

 

Alors depuis, j'entretiens. Mal, il faut bien l'avouer, parce que je suis toujours aussi peu douée, les miracles du genre ça n'arrive pas. M'enfin je m'améliore un peu. Surtout, parfois, je prends le temps d'aller chez la manucure – par chez moi les chinoises font ça pour pas cher – et j'en ressors toujours avec le même ravissement. Surtout, et je sais que ce que je vais écrire va te donner envie de chanter du Julie Piétri, je me sens femme.

 

Sans blagues. Je crois que pendant des années, j'ai pensé que vu que j'étais grosse, ça ne servait vraiment à rien de me faire les ongles/épiler les sourcils/être blonde. Alors que c'est juste le contraire. Sauf que voilà, moi, je ne le savais pas. Alors j'ai envie aujourd'hui de te faire partager ça, et là, je ne rigole pas. La féminité se cache parfois dans le rouge d'un ongle peint. Et ce rouge là peut te donner une assurance dont tu ne soupçonnais même pas qu'elle puisse exister à l'intérieur de toi. Il se pourrait même que ce soit ça la beauté intérieure. Oui, celle là même qui te fait bien rigoler quand c'est Monica Belluci qui en parle alors que toi tu te trouves juste moche, à l'extérieur et à l'intérieur. Et bien peut-être qu'elle existe. Et qu'elle n'a besoin pour s'épanouir que d'un peu de vernis ou d'un sourcil bien dessiné.

 

Edit: Heu, par contre j'ai quand même du mal à pas scratcher mon vernis à peine sortie de l'institut de beauté. Alors si t'as des solutions, hésite pas.

Edit2: Tout mon beau baratin, ça marche aussi pour les pieds que j'ai également petit et boudinés comme tu peux le constater. N'empêche que cet été, je me sentais carrément Barbara Gould avec mes petites saucisses maquillées…

Fais moi des bêtises, Arthur…

Autant vous prévenir, ce billet va être considérablement décousu, parce qu'écrit tard hier soir. Au départ d'ailleurs, il n'était même pas prévu que je poste quoi que ce soit, rapport à un état nauséeux - pour ne pas dire plus parce que je pense qu'évoquer dès le matin mes désordres intestinaux dûs à un virus aimablement refilé par mon fils n'est pas absolument nécessaire même si j'adore parler de caca, faut tout de même l'avouer -, un état nauséaux disais-je, qui m'a clouée au lit tout le week-end….

 

Et puis. Et puis il m'est arrivé un de ces micro-événements que je n'imagine pas ne pas vous confier séance tenante.

 

Je vous raconte… 

 

Donc ce week-end, parlons peu parlons bien, j'ai passé pas mal de temps aux toilettes, merci mon petit coeur, chair de ma chair, joie de mes jours et de mes nuits. Ces deux jours de sprint de mon lit aux woua-woua m'ont permis de comprendre pourquoi la nuit de mercredi à jeudi j'avais retrouvé mon héritier en larmes dans le couloir, m'expliquant qu'il ne pouvait pas remonter dans son lit – en mezzanine – parce qu'il n'avait pas eu le temps d'arriver jusqu'au cabinet et qu'il avait donc fait caca… sur l'échelle. Moi je dis, les enfants vous font découvrir des contrées inconnues. Non parce que j'amais je n'aurais pensé que ce fut possible. De faire caca sur une échelle de lit superposé, je veux dire. Encore moins de me retrouver à nettoyer l'offrande à cinq heures du matin.

 

Bon, trève de digression. J'ai donc trainé ma douleur tout le week-end, avec toute la sexitude que vous pouvez imaginer. Le problème, c'est que nous avions acheté des places depuis deux mois pour un concert d'Arthur H dimanche soir à la Maroquinerie, petite salle parisienne du 20ème. J'ai bien senti que si je plantais l'homme sur ce coup là il allait être grave déçu vu que ces places, il s'était démené pour les trouver et ça rien que pour moi parce que voyez vous, Arthur H, "il me met les poils", comme dirait la très distinguée Mia Frye. Traduction: il me fait frissonner.

 

Donc j'ai bu un litre de Smecta à mon corps défendant, plus l'eau du riz que je m'étais fait cuire et je suis partie pour la Maroquinerie en priant pour que là bas ce ne soit pas Bagdad dans les toilettes. Une fois arrivés sur les lieux, j'ai fait mon petit repérage afin d'identifier la place la plus stratégique en cas de reprise des hostilités intestinales. Vous imaginez qu'à ce moment là j'étais au mieux de ma condition physique.

 

Et c'est là que ça c'est produit.

 

Quoi ?

 

Je l'ai vu, là, sur ma droite, à quelques centimètres de moi.

 

Qui ?

 

Rah, j'ose à peine vous le dire parce que je sens qu'ensuite vous ne me regarderez plus jamais comme avant. En plus y'a des chances pour que vous me détestiez.

 

En même temps, qu'est-ce que j'ai pensé à vous à cet instant où je l'ai vu ! C'est simple, si j'avais eu vos numéros je vous aurais envoyé un texto. Au lieu de quoi, j'ai appelé ma copine Zaz.

 

Et je lui ai chuchoté, parce qu'il était vraiment à côté: "Devine qui j'ai à douze centimètres de moi ma poule ?"

 

"Chais pas" qu'elle m'a dit.

 

"Tu vas pas le croire" que je lui ai dit pour faire durer le suspense.

 

"Ben dis alors" qu'elle a répondu un peu agacée parce qu'elle n'était pas dans le feeling de la soirée en même temps.

 

"Julieeeeeeeeeeeeeeen !"

 

"Ju… Julien ? !!! The real one ?"

 

"Himself ! Avec son gros quinquin !"

 

Bon après je crois que Zaz s'est évanouie ou alors on avait plus de réseau. Et puis de toutes façons le concert allait commencer. Je dois vous avouer que c'était assez compliqué à gérer parce que je n'arrivais pas trop à savoir lequel des deux je voulais le plus regarder entre Arthur et Julien.

 

Résultat, à l'heure ou je vous parle j'ai le cou tout endolori à force de me contorsionner pour ne pas perdre une miette du spectacle. Mais vous me croirez ou non, j'ai plus la colique.

 

 Ah ben ça y'est, j'en ai parlé de mon caca. Amis de la poésie, bonsoir…

 

Edit: Il est long ce billet, en plus d'être décousu, non ?

 

Edit2: En fait après une heure de concert je dois vous avouer que le Julien je l'avais oublié. Arthur H était divin, sa voix merveilleusement cassée et il nous a chanté les chansons de son futur album qui étaient juste délicieuses… Et puis, avouez, un homme en costard blanc, ça le fait, non ?

 

Edit3: Dans le titre y'a un clin d'oeil à Julien, maintenant que vous l'avez lu, ce post, saurez-vous le retrouver ? Le clin d'oeil, je veux dire.

« J’y étais pas »

Oyez oyez… Avec un jour de retard, je me fais l'écho d'une initiative signalée par une lectrice à la fois assidue de blogs de filles (vous retrouverez d'ailleurs cette info sur d'autres blogs à mon avis, mais pour le coup, c'est plutôt une bonne chose je pense) et engagée au service d'une bonne cause.

 

Je m'explique. Hier, c'était la journée de lutte contre la maladie d'Alzheimer.

 

Je ne sais pas vous, mais en ce qui me concerne, perdre la mémoire est une des choses qui me terrorise le plus. Peut-être parce que depuis toute petite, je suis une obsédée des souvenirs, les bons et les mauvais. Seulement voilà, cette maladie existe, elle progresse même, pour la bonne raison que nous vieillissons. Alors même si je ne suis pas trop une adepte des téléthons et autres grandes messes médiatiques humanitaires avec chanteurs ringards et regards compassés d'animateurs hypocrites, je trouve que cette chanson écrite et composée par un collectif d'artistes indépendants, "Les Marguerites", est une chouette initiative.

 

Vous pouvez d'ores et déjà écouter la chanson "J'y étais pas":

 

 

Et également aller sur le site des Marguerites pour tout savoir de ce collectif et bien sûr, si le coeur vous en dit, acheter le CD

De l’or au bout des doigts…

Aujourd'hui, j'ai envie de parler des filles qui dessinent. Je sais, ce n'est pas un scoop que sur la blogosphère, y'a des sacrés talents. Et d'ailleurs, j'en ai déjà un peu parlé à travers, par exemple, le blog de Cathy. Mais si j'en fais un billet ce matin, c'est parce que très franchement, c'est un truc qui pour moi relève de la magie noire, de savoir dessiner.

 

Non parce que moi, un bonhomme, c'est un rond pour la tête, un trait pour le corps, une barre horizontale pour les bras et deux autres en biais pour les jambes. Et encore c'est vraiment parce que j'ai des enfants et qu'il m'a semblé IMPORTANT de leur montrer comment on tenait un crayon que je m'évertue encore à commettre de telles horreurs.

 

J'avoue, c'est un talent que j'aurais aimé avoir. Je trouve que parfois les mots sont durs à trouver, que la courbe d'un sourire est beaucoup plus explicite que de longues phrases. Seulement voilà, il n'y a aucun espoir en ce qui me concerne. Pour être plus précise, il n'y a aucun espoir en ce qui concerne une quelconque aptitude manuelle. Aucun meuble IKEA ne peut espérer tenir droit après être passé par moi. Aucun intérieur n'a l'allure d'un petit chez soi harmonieux en raison du désordre quasi maladif que je sème après moi. Aucun balcon n'a l'air d'un petit jardin intérieur rapport aux plantes qui crèvent sur mon passage. Etc etc etc…  A mon avis, j'ai un souci dans mon rapport à l'espace…

 

Bref, du coup, j'adore aller flaner sur les pages de ces douées du pinceau et devant certains de leurs dessins, je me sens toute petite. Je vous livre ici ma petite sélection, totalement subjective:

 

– Il y a bien sûr BubbleCannelle, qui m'a fait l'honneur de cette bannière, et dont j'apprécie l'esprit Kawaï japonisant. Et aussi sa simplicité et son regard distancié sur elle même. Bubble, je t'aime.

 

– Il y a Cathy, sorte de miroir inversé, au trait brut et à l'humour noir mais qui me transperse à tous les coups. Et en plus, cette semaine, on parle d'elle dans Telerama. Ouah.

 

– Il y a Pénélope qu'on ne présente plus mais qui sait en un croquis raconter une scène de la vie quotidienne mieux que je ne le saurais en dix pages. Son dessin sur la fille qui reçoit ses impôts pour la première fois m'a fait éclater de rire.

 

– Il y a Luria et son trait enfantin, qui peut changer de registre d'un jour à l'autre. Girly le mardi, sombre le mercredi, poétique tout le temps. 

 

– Et puis, last but not least, il y a Garance. Un moment que je veux vous dire tout le bien que j'en pense. Et puis elle a fini par être reconnue avant que je ne le fasse. Et ensuite, on s'est connues. Alors vous savez comment c'est quant on se connait. On devient pudique. Et puis on se dit qu'il y a des évidences et qu'on a pas besoin de dire ces choses, puisque justement, elles sont évidentes. Un peu comme ces élèves très sages et très douées à qui la maitresse ne fait jamais de compliments parce que ça va de soi. Sauf que non. Parfois, ça va sans dire mais encore mieux en le disant. Alors voilà, Garance dessine des femmes un peu hors du temps, des parisiennes élancées au visage toujours doux. Et la cerise sur le croquis, c'est qu'elle écrit aussi, avec la même finesse. Moi je dis, ça n'est pas un hasard si Garance, ça rime avec élégance. Et même si parfois c'est très pointu parce que Garance elle est fondue de mode, il y a toujours un petit quelque chose qui nous renvoie à ce qu'on est toutes, des filles un peu fragiles.

 

Edit: Le dessin, il est de Garance. Et si jamais ça te posait un souci que je l'ai pris, dis-le moi, je l'enlèverai, hein ?

Lavage de cerveau

Bon, aujourd'hui, je pousse mon grand cri. Un cri bref mais pour le coup vraiment sérieux. Limite c'est d'indignation qu'il s'agit. Genre que mon second degré il s'est caché dans un endroit où je risque pas d'aller le chercher. Par exemple au Club Med Gym.

 

L'objet de ma colère ? Une campagne de pub que j'avais déjà remarquée, qui s'est arrêtée et qui vient de reprendre. Pour Canal J. Je vous en ai mis un exemplaire là, mais elle se décline en plusieurs affiches, toutes sur le même principe. L'idée, c'est de montrer des enfants affligés par leur mère/père/grand-mère/grand-père qui tentent de les faire rigoler en se mettant dans des situations un peu grotesques.

 

La légende: "Les enfants méritent mieux que ça". A savoir, une bonne chaine de télé.

 

Ah bon ? Les enfants méritent mieux qu'un papa qui se met des asperges dans les narines pour ressembler à un phoque et les faire se gondoler ? Ou qu'un grand-père qui fait le zouave avec son dentier juste pour que son petit fils lui décroche un sourire ?  

 

Peut-être que le publicitaire, il est super décalé. Peut-être que je suis over ringarde et pas très fun du bulbe pour ne pas déceler l'humour ravageur du truc.

 

Peut-être.

 

N'empêche que je suis estomaquée que cette publicité n'ait pas été interdite.

 

A l'heure où une majorité de gamins ont pour nounou un écran plat et pour repas un paquet de chips, à l'heure où, abreuvés de publicités raccoleuses vantant les mérites de gâteaux plus gras que n'importe que kouignaman breton – et bien sûr moins bons ça va de soi – nos moutards sont tous menacés d'obésité, on laisse passer une pub qui insinue que nos enfants méritent mieux que des parents attentionnés ?

 

Hey BVP (Bureau de vérification publicitaire), hey CSA ! T'es où là ? Tu fais du tricot ? Tu peins la girafe en Alaska ?

 

A côté, les pubs avec femme à poils pour perceuses électriques, je trouve ça moins obscène. C'est dire.

 

Qu'on soit actuellement en train de fabriquer des générations de décérébrés et d'handicapés affectifs, c'est déjà une évidence. Mais que désormais il soit totalement admis que rien ne vaut mieux pour les gamins qu'un lavage de cerveau télévisuel, alors moi je dis…

 

Ben en fait, non, je dis rien. Parce que ça me la coupe. Et ouais.