D’une pintade à un coq

Depuis une semaine, je m'interroge. En parler, ne pas en parler ?

 

On dit souvent qu'il faut opposer aux attaques les plus basses le mépris le plus classe. La bave du crapaud, la blanche colombe et j'en passe.

 

Mais voilà, c'est comme ça, je n'ai jamais su, il a toujours fallu que les caïds de la récré, je me les coltine, que je les affronte, que je réagisse au quart de tour, au risque de m'exposer à de bien sarcastiques et mesquines représailles. Au risque aussi de me ridiculiser et de me trainer ensuite des inimitiés très encombrantes.

 

Alors je sais que la réponse à ma question, c'est: ne pas en parler. Sauf qu'à 37 ans, cela m'étonnerait que je change.

 

Et comme je commence à être légèrement agacée qu'une seule version des faits soit en ligne et que le coq qui m'appelle pintade pérore en toute impunité, faisant mine de ne pas comprendre la raison de mon ire, je décide donc d'en parler. Même si l'idée de faire par conséquent une pub d'enfer au poulet en question – publicité dont il n'a pas besoin étant un de ces barons autoproclamés de la toile – me réjouit moyennement.

 

Alors donc, après ces préliminaires qui j'en suis sûre vous mettent l'eau à la bouche – yes ! de la fight, du sang et des tripes ! – de quoi s'agissâsse-t-il, nom d'un poney ?

 

Pour tacher d'être la plus objective et explicite possible, voici les faits:

 

La semaine dernière, le petit poulet en question publie donc sur son blog avec une naïveté confondante un échange de mails privés entre la régie publicitaire Lycos et certaines blogueuses – dont moi – au sujet des tarifs appliqués à la rédaction d'un publirédactionnel Kinder. Outre le fait qu'après tout, la somme reçue pour écrire ce publi n'a pas vocation à être balancée sur la place publique – mais très franchement ce n'est pas le point qui a mis le feu aux poudres en ce qui me concerne – ce qui nous a, mes consoeurs et moi, ulcérées, c'est de voir jetés en pature nos mails, nos noms de famille – j'utilise pour ma part un pseudo pour des raisons qui me regardent – et tout simplement une correspondance PRIVEE.

 

M'apercevant rapidement que mon nom était donc en ligne, j'ai demandé, fermement, par voie de mail à ce blogueur de retirer ce billet ou tout au moins mes coordonnées, lui rappelant que l'initiative était illégale.

 

J'ai également laissé un commentaire traduisant mon énervement (ok, j'ai légèrement dépassé les bornes de la bienséance dans ce comm en question mais voilà, tout de même, quoi).

 

Cela aurait pu s'arrêter là. Le billet aurait pu être retiré et des excuses présentées et personnellement je m'en serais satisfaite.

 

Mais que nenni.

 

Certes, quelques heures après mon mail, mon nom de famille a été enlevé. Pas le billet, tu penses.

 

Mais en revanche, au fil de la journée, nous avons assisté, impuissantes et estomaquées, à un lynchage en règle de la part d'une clique de blogueurs pourtant réputés pour leur sagacité, leur finesse d'analyse et j'en passe. Très vite, il nous a été reproché d'être vendues au grand capital pour accepter d'être payées en retour de billets promotionnels. Puis le ton est monté d'un cran et là nous sommes devenues des prostituées, des putains et, last but not least, des femmes à tondre.

 

Ces commentaires dégradants, insultants et mysogines étant à mon grand étonnement laissés en ligne par l'auteur du billet.

 

Je sais, on peut toujours se dire que la bassesse de tels propos ne doit pas atteindre les princesses que nous sommes.

 

Sauf que.

 

Sauf que jamais au grand jamais des hommes n'auraient eu à entendre ou lire des injures pareilles. Que derrière ces grandes déclarations faites au nom de la morale et de l'éthique se cache à mon avis une certaine aigreur de blogueurs qui aimeraient peut-être bien finalement qu'on leur propose 550 euros pour vanter les mérites de tel ou tel produit. Que surtout, ces parangons de vertu ne semblaient en rien choqués qu'à l'origine d'un tel billet il y ait un corbeau, ni conscients que l'acte consistant à rompre le secret de correspondances privées est puni par la loi.

 

Alors voilà, histoire que ce ne soit un secret pour personne, mes consoeurs, la régie publicitaire concernée et moi même avons décidé de mettre en demeure par voie d'avocat l'auteur du post afin qu'il retire cet échange de mails de son blog – ce qui ne devrait pas lui poser un énorme problème vu qu'il l'admet lui même, il n'a toujours pas compris pourquoi on lui avait anonymement transmis une tellle correspondance ni ce que ce corbeau cherchait à dénoncer.

 

Certains trouveront la réaction disproportionnée, d'autres justifiée. A vrai dire je m'en moque, je suis, moi, sûre de mon fait et de mon droit.

 

Ah et dernière chose.

 

J'ai donc perçu 500 euros pour le publi Kinder avec lequel je n'ai pas eu l'impression de tromper qui que ce soit puisque non contente de l'avoir annoncé en amont je l'ai clairement identifié sur mon blog.

 

Par ailleurs, les pubs qui s'affichent sur ce blog me rapportent, chaque mois, entre 250 et 1000 euros, c'est selon et en ce moment c'est plutôt 250 euros, le marché publicitaire étant moyennement en forme à ce qu'il parait.

 

Autre source de revenus, je pige régulièrement pour le portail LadiesRoom. Je ne suis pas certaine contractuellement d'avoir le droit de révéler le montant de ces contributions, mais toute personne étant à peu près au courant des tarifs de piges journalistiques se fera une idée.

 

Enfin, je refuse systématiquement tout cadeau proposé par les agences de com, n'ayant pas envie de me retrouver à parler d'un objet contre mon gré parce que même si évidemment on n'est obligés de rien, un présent n'est jamais gratuit.

 

Et – après c'est fini promis – en ce qui concerne les publis ou autrement appelés "Billets sponsorisés", j'en ai donc fait un et je l'assume. J'ai par la suite réalisé que ce n'était pas mon truc, que je ne me sentais pas à l'aise avec ça et que le jeu n'en valait pas la chandelle. Il y a donc peu de chances que vous en voyiez un nouveau sur ces pages, sauf disette totale et besoin impérieux de renflouer les caisses, mais là encore vous seriez clairement informés.

 

Edit: Je ne ferme pas les commentaires pour l'instant. Je suis prête à accepter les critiques sur le fait même de gagner de l'argent avec un blog. Je suis prête à écouter ceux qui considèrent que les pratiques consistant à violer l'intimité de tiers sont acceptables. En revanche, je préviens toute personne tentée de réitérer ici ce qui a été fait ailleurs, à savoir insulter nommément qui que ce soit ou se livrer à un lynchage virtuel de ma personne que les commentaires seront supprimés sans scrupule et les adresses IP bloquées. Si tout ceci dérape, je fermerai la discussion.

 

Edit2: A part accepter une fouille au corps – mais je me doute que cela intéresse qui que ce soit – je ne vois pas comment être plus transparente sur mes activités bloguesques, mais si quelque chose m'avait échappé, n'hésitez pas à me le demander, l'argent et moi on est très aware sur nos relations.

 

Edit3: C'est volontairement que je ne mets pas de lien vers le billet en question et je ne souhaite pas qu'il en soit mis dans les comms. Premièrement ça me ferait mal de lui booster son trafic – déjà énorme je n'en doute pas – et deuxièmement… en fait y'a pas de deuxièmement.

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