Mois : janvier 2009

Le bonhomme de neige, une espèce menacée ?

En ce moment, Paris est tout blanc. Un phénomène qui arrive une fois tous les dix ans et encore.

Paris est tout blanc et les parcs et jardins sont fermés.

Oh,
j'imagine qu'il y a tout un tas de bonnes raisons à ça, à commencer par
les services d'urgences déjà assez saturés par les gastros et autres
grippes pour en plus se cogner les bras cassés.

Il n'empêche que ce soir, en longeant le square sur lequel donne mon balcon – oui, tu peux me détester à compter de maintenant, les deux mots précédemment écrits font de moi une belle saleté – je me disais qu'on vivait dans un monde qui refuse aux enfants le plaisir unique et désormais en voie d'extinction de se livrer à une bataille de boules de neige.

Et tout ça au nom de je ne sais quel principe de précaution probablement érigé à cause d'un parent qui, à l'américaine, a porté plainte contre la mairie lorsque son chérubin a glissé sur une plaque de verglas dans l'enceinte d'un jardin public.

Ce n'est pas grave, pas de quoi en faire un steack, encore moins un fromage, mais quand je vois cette neige à peine foulée qui va mourir de sa belle mort de neige des villes sans avoir auparavant été plantée d'une carotte ou tassée dans des gants tous gelés, je ressens…

De la tristesse.

Le bonheur tient parfois à des riens dont les roulades dans la neige figurent en bonne position, en tout cas en ce qui me concerne. Et j'ai la désagréable impression qu'on se prive peu à peu de tout ce qui rend la vie supportable et légère. Tout ça pour grapiller quelques instants de sursis ou, dans ce cas, pour épargner le corps sacré et pourtant cabossable de nos enfants…

Rachida, les femmes ne te disent pas merci

Alors aujourd'hui, juste je voudrais m'insurger. Contre Rachida.

Je
sais, on en a raz le stérilet de Rachida, surtout de son utérus, de ce
qu'il y'avait dedans et de qui y avait planté la graine.

On s'en
fout même qu'elle ait accouché dans une clinique privée alors que la
Roselyne nous assure que franchement faut pas s'en faire, tout va très
bien, juste faut vérifier sa perf au cas où.

Après tout, la
majorité des enfants de ministres – et pas que de droite détrompe-toi –
sont dans des écoles privées, alors bon, de quoi s'étonne-t-on, on se
demande.
En revanche, Rachida, à quoi ça sert de faire un enfant à 43 ans – donc un peu au finish on va dire et par conséquent après avoir eu le temps de bien réfléchir à ce que ça signifie – pour ne pas se laisser plus de trois jours avec elle avant de revenir au turbin ?

Ok, ça ne me regarde pas.

Et en même temps, si.

Parce que comme le disait Nineusa dans les comms hier, expliquer que son congé maternité n'exèdera pas quelques jours au motif que la grossesse n'est pas une maladie, c'est insinuer que toutes les autres femmes, celles qui s'arrêtent un poil plus longtemps ne sont que des grosses faignasses.

Déjà qu'on lui disait pas merci de se laisser traiter de fille de joie ou quasi par ses collègues, voilà maintenant que sous couvert de féminisme elle jette une bonne grosse pierre dans le jardin de ses soeurs. Et je ne dis pas ça parce que moi j'ai eu un congé d'éléphante.

Et puis, mais c'est mon avis qui n'engage que moi, etre mère ne se borne pas à faire la couveuse pendant neuf mois. Etre mère, au début, ça s'apprend jour après jour en ayant le nez dans le caca, en s'arrachant les cheveux avec les body petit bâteau inventés probablement par un psychopathe stérile désireux de se venger, en berçant son bébé des heures durant pour qu'il arrête de pleurer.

Alors bien sûr on va m'expliquer que la fille de monsieur x, elle ne sera jamais bien loin de sa maman, qu'on peut s'occuper d'un bébé et être présente au Conseil des ministres, qu'elle sera aidée, que la qualité du temps passé compte plus que la quantité.

Sans doute.

N'empêche que malgré tout mon féminisme, malgré toutes mes convictions qui n'ont pas bougé d'un iota, les premières semaines, la quantité, ça compte. Et qu'après tout, cette demoiselle, elle n'a rien demandé. 

Bref, je ne suis pas d'accord avec Naouri quand il dit que la libération des femmes est un nouvel esclavage. Mais je me demande si le fait d'être contrainte de retourner au boulot à peine le flan démoulé pour ne pas perdre son poste en or ça s'appelle du féminisme.

Edit de 8h43: Je m'aperçois que quelque part, je juge. Et je n'aime pas trop ça. Donc je précise que ce qui m'ulcère le plus, c'est l'idée que la ministre se remette aussi vite au boulot uniquement parce qu'elle a peur de perdre son boulot. Et qu'en plus on essaie de nous faire croire que c'est ça, la parité.

Edit bis: La photo c'est juste pour montrer que chez nous l'homme aussi fait du maternage. Même quand ça tape tape tape dans sa tête le 1er janvier aux alentours de 7h du mat…

Edit2: Tu remarques que l'iroquoise ne dort que d'un oeil ? Elle est re-dou-ta-ble. Moi si je m'écoutais je partirais direct au conseil des ministres, tiens. 

Edit3: On ne parle pas des cheveux. Pas un mot. Not a word. Keine. Nichts.

Allez, je vous offre un moment gueule de bois…

 

 

 

 

Et maintenant je demande l'asile politique, l'homme va me tuer.

Rends moi mes affaires


Je vous ai déjà parlé du troll qui sévit chez moi ? Non, pas ici, les
trolls, moi, j'ai une veine du tonnerre, je suis quasi tout le temps
épargnée.

Non, je veux parler du troll qui a pris possession de mon habitat.

Oui, le même qui change systématiquement de place mes clés dans mon sac et ce, quel que soit le sac en question. Et qui d'ailleurs ne s'arrête pas là et dépiaute l'emballage de mon tampax compact, tire le fil et le noue consciencieusement au trousseau de façon à ce qu'une fois que j'ai retrouvé ce dernier, je perde instantanément ma dignité.

Parce que forcément, cet esprit malin opère exclusivement les jours où j'ouvre ma boîte aux lettres en présence de mon gardien couperosé et libidineux.
Que la simple vue d'une protection périodique parvient à mettre en
érection, on peut être concierge, on en reste pas moins homme.

Bref, donc, le troll aime mes clés.

Mais pas seulement.

Il a manifestement aussi élu domicile dans mon armoire à pharmacie.

Sinon, comment tu m'expliques qu'alors que je donne exclusivement du doliprane à mon bébé, je sois en possession d'une dizaine de pipettes d'Advil et d'aucune du-dit doliprane ?

HEIN ?

Comment tu m'expliques ?

Tu m'expliques pas.

Ai-je
besoin de te préciser qu'à 3h du matin, quand chouchoute est brûlante
de fièvre et qu'il faut tenter d'évaluer quelle quantité de paracétamol
donner dans une pipette qui bien sûr n'a pas les mêmes graduations que
celle du doliprane, les premiers jours du passage à l'euro te semblent
un souvenir plaisant ?

Que dire des heures qui suivent, une fois que tu as donné à vue
de nez le médoc – t'as jamais su convertir des mililitres en
décigrammes alors l'advil en doliprane, ça t'as aucune chance – et que
le silence suspect de chouchoute te fait redouter d'avoir légèrement
surdosé le machin ?

Tu me diras, problème de pipettes ou pas, une
fois que l'enfant parait, ton sommeil, tu te le cares dans le
fondement. Parce que soit le lardon ne dort pas et donc toi non plus,
soit il roupille et toi tu passes ton temps à te réveiller en trouvant
inquiétant tout de même qu'il soit aussi calme.

N'empêche que le
troll, là, j'aimerais bien qu'un jour il me rende: les pipettes de
doliprane, la bonne télécommande de la télé – celle du magnétoscope il
peut la reprendre, on ne s'en sert plus depuis 1995 -, les tubes de
colle UHU achetés par dix, la patafix commandée trois fois chez Hourra
sans que jamais on en trouve quand il faut accrocher au mur un
des innombrables dessins de grande chérie, les douze couteaux à huitres
systématiquement aux abonnés absents le 31 décembre – mais tous au
garde à vue dans le tiroir aux alentours du 8 août – ainsi qu'une
vingtaine de chaussettes évidemment dépareillées. 

Merci le troll, tu seras bien gentil.

Edit:
Non, je ne te parlerai pas de ma reprise, je préfère rester digne,
rappelle toi, Marie Ingals, c'est Florence Foresti, à côté de ce que je
vis.

Edit2: Oui ben quoi la photo ! Je n'avais pas de troll sous la main.

Up and Down, épisode 10

Bon alors en ce lundi de reprise, il y a deux options. La première,
pondre un truc larmoyant qui te prendra aux tripes sur ma douleur de
mère qui quitte l'iroquoise âgée justement aujourd'hui de cinq mois
pour aller gagner sa croute.

Neuf mois pile poil après avoir quitté le boulot.

Je ne veux pas dire mais parfois les chiffres parlent d'eux-même.

Oui,
il y a cette option et crois moi, l'épisode où Marie Ingals devient
aveugle c'est du Benny Hill à côté de ce que je pourrais te balancer
séance tenante.

Et puis il y a l'autre option. Celle qui consiste
à ne même pas se poser la question de si je suis heureuse ou pas
rapport que pour l'instant – et je te prie de prendre ce "pour
l'instant" au pied de la lettre – c'est comme ça et pas autrement. 

Et du coup, comme je suis une winneuse – qui s'ignore – j'enchaîne sans transition sur un up and down.

Non
sans te prévenir auparavant sur ma possible absence des commentaires
dans la journée pour cause de ce qu'on sait, c'est bon on a compris.

Allez, j'envoie la purée.

Up: Pour une fois, je vais parler du Elle et pas en mal. La semaine dernière, une interview d'un gars dont je ne me rappelle pas le nom right now, expliquait que l'important dans la vie, c'était se réaliser. Même si cette réalisation n'allait pas forcément dans le sens du vent. Même si la société ne nous laisse pas forcément le choix à force de nous terroriser avec ses menaces de pas de retraite, de fin de droits, de pommes de terre à l'eau à tous les repas, de fin de mois qui riment avec fin de droits de… Bon, ok, là je crois que c'est de moi. Mais le message du bonhomme il m'a parlé à un point que c'est bizarre. Pourquoi, je ne vois pas.

Up: Le cinéma le Comedia à Lyon qui a été entièrement relooké. Même que si ça se trouve ça date mais je n'y étais pas allée depuis un bail. N'empêche que dans ce cinoche indépendant, il y a une sorte de petit bar qui vend, tiens toi bien, des tartes aux pralines. Mais aussi des pâtes de fruit, des vrais Jelly beans de toutes les couleurs, des bagels maison, des caramels beurre salé et j'en passe. Bref, un endroit comme je les aime, loin de l'anonymat des grands complexes et qu'il faut soutenir. Alors les lyonnais(e)s, hop au Comedia !

Up: "Two Lovers", vu justement au Comedia la semaine dernière. Un mélo comme on les aime, un de ceux qui restent en tête, avec ambiance de Brooklyn et de la night new-yorkaise. Une comédie romantique qui n'en est pas vraiment une parce que l'atmosphère y est tendue et pesante. Une histoire d'amour à trois, un homme partagé entre le coeur et la raison, le coeur étant blonde et la raison brune. Un film avec Joaquim Phoenix qui, c'est officiel, vient de détroner Georges C. en tête de mon top five des hommes pour lesquels je quitterais tout. Ou pas loin. Ah et même Gwynnie y est formidable, en plus elle porte une jupe, là, au moins.

Down: Jean-Pierre Elkabach qui serait parait-il trop vieux pour renouveler son mandat de président de Public Sénat. On est en train de perdre Jean-Pierre. La guigne.

Up: Le livret A qui voit son taux diminuer. Pourquoi c'est un up ? Ah ben c'est Eric Woerth qui le dit, ça veut dire que y'a moins d'inflation. Alors arrête un peu de râler nom d'un chien.

Down: Selon des chercheurs canadiens, trop réfléchir rendrait obèse vu que souvent, quand on fait travailler ses synapses, on a les crocs. Tout s'explique, ma crotte. Comme pourrait le dire une queen de la blogo, sois grosse et cogite, quoi.

Up enfin: Ma table de salon qui a supporté le poids de trois ou quatre grâces lors du nouvel an. Down par contre, la réflexion de ma grande apprenant que sa mère avait dansé sur la table: "Et ben dis-donc, elle est sacrément résistante, non ?".  Moi je dis, ça valait le coup, tiens, de prendre 30 kilos pour la mettre au monde. 

Edit: Non ce n'est pas moi sur la table, là, ce sont mes copines C and Z, ne sont-elles pas beautiful ?