Mois : janvier 2009

Ce n’était qu’un pleur.

Hier, l'iroquoise était sur mes genoux et riait aux simagrées de sa
grande soeur. Quand d'un coup, alors que ça ne lui arrive jamais,
l'enfant en question étant une râleuse patentée mais en revanche pas
pleureuse pour deux sous, elle s'est mise à hurler.

Un cri
animal, suivi immédiatement de larmes grosses comme mon poing qui
dégoulinaient le long de ses joues – et tu peux constater qu'elles ont
eu du chemin à faire, les larmichettes, y'a de la surface.

En
deux temps trois mouvements, mon coeur s'est emballé et j'ai eu la
sensation qu'une main venait fourailler dans mes entrailles pour les
arracher sauvagement.

Ce n'était qu'un pleur mais il était inquiétant comme le sont les douleurs sur lesquelles on ne sait pas mettre de mots. J'ai touché ses jambes, vérifié qu'un pied n'était pas coincé, regardé ses mains, je me suis levée, je l'ai bercée, tout doux, ça va aller, qu'est-ce qui t'arrive, dis-moi, ce n'est rien, ça y'est, tu vois, c'est terminé, hein, c'est terminé, ne pleure plus, calme toi, viens, maman va prendre ta température, tu as peut-être mal au ventre, ou alors c'est les dents, oui, c'est forcément les dents, les garces de dents, qu'elles recommencent si elles osent, elles verront à qui elles ont affaire, mon amour, mon petit, mon bébé, mon coeur, mon amour, allez, c'est fini, tu vois, tu ne pleures plus, c'est parti.

Ce n'était qu'un pleur sans explication, en tout cas aucune connue, il n'a duré que vingt secondes, peut être trente, mais m'a rappelé s'il en était besoin que c'était de mon ventre qu'elle venait, que c'était elle qui y faisait ces vagues il n'y a pas si longtemps et que j'étais prête à me faire arracher toutes mes dents à moi sans anesthésie pour qu'une seule des siennes pousse sans douleur.

Un pleur qui m'a bien calmée dans ma façon de regarder d'un air très supérieur les primipares angoissées, façon vieille routarde détendue du nichon, trop cool, même pas un seul coup de fil au Samu en cinq mois, je gère, j'assure comme une bête, c'est solide ces bestioles, franchement, il faut prendre du recul, regarde, un troisième ça pousse tout seul.

C'est ça.

Un troisième ce n'est jamais qu'un premier qui vient après les deux autres. Alors certes, on est plus zen quand il s'agit de traiter un érythème fessier. Certes on ne calcule plus névrotiquement les intervalles entre chaque repas. Certes on oublie régulièrement d'attacher le moutard dans la poussette. Certes on a oublié jusqu'à la signification du mot "stériliser".

Mais quand number three se met à hurler et qu'on sent bien que c'est sérieux, on se retrouve aussi désemparé que neuf ans plus tôt quand on composait le 15 pour une crotte bicolore…

T’as des cuisses en guise de mollets ? La solution c’est Duo

Bon, non, je ne suis toujours pas sponsorisée par DuoBoots.

Pourtant là, je veux bien te l'avouer, je crois que je dirais oui de
suite.

Parce qu'on a beau avoir des principes apolitiques de gauche on n'en reste pas moins extrêmement fragile quand il s'agit de biens de consommation courante, demande à Julien D.

Mais je ne fais pas ce billet un samedi matin pour te parler de mes états d'âme de blogueuse vaniteuse.

Non.

Si je viens à toi avec un énième billet sur ce bottier anglais qui a compris que la majorité des femmes n'osent même pas entrer dans les boutiques de pompes de peur de décéder d'humiliation une fois le mollet coincé dans la camarguaise, c'est parce que chez les britons aussi y'a des soldes.

Et que là, on atteint des – 50%, tu vois le genre ?

Alors bien sûr ça reste un investissement. Mais crois moi, on est plusieurs par ici à avoir été convaincues. J'ai reçu des mails de femmes qui s'étaient réconcilées avec leurs jambonneaux. Des témoignages déchirants, crois moi ma crotte.

Quant à moi, c'est simple, je ne les quitte pas, mes Brindisi. Non seulement elles ne puent pas (merci le cuir) mais elles sont super chaudes et ça c'est un véritable plus depuis que Paris a rejoint le cercle polaire arctique au niveau de tout ce qui est météo.

Là je pense sérieusement craquer sur des Latina Black.

Je crois que c'est le modèle choisi par Deedee. Ah parce que oui, ce que j'ai oublié de te préciser, c'est qu'en plus d'être fat-friends, le gars de chez Duo aime aussi les mollets de coq. Et ça c'est vraiment cooooooooool. 

Un jour, peut-être, rondes et minces se tiendront par la botte main. Et quelque part, ce sera grâce aux angliches.

Edit: Ah, oui, pour te ruiner c'est donc ici. Même que y'a un site en français maintenant !

Edit2: Bientôt je te parlerai du catalogue Taillissime que même si c'est la honte quand le facteur il te le met dans ta boîte au lettres y'a quand même plein de choses trop bien dedans. 

Edit3: S'il te plait, ne viens pas m'expliquer que c'est pas la honte de recevoir Taillissime, on en a déjà parlé, on est d'accord, c'est la honte que si tu n'assumes pas d'être cataloguée grandes tailles. Et c'est bien connu, nous on assume à mort. Ou pas.

Edit4: En parlant de nos copains d'outre-manche, où es-tu passée, "Nulle en pseudos" ? Ils nous manquent tes comms et tes histoires avec Darling !

L’info du vendredi

Tu connais le journal Vendredi ?

C'est
un nouveau canard qui parle rien que de la toile. De ce qui a fait
jaser, des débats qu'il y a eu, des histoires de blogueurs. C'est la
gazette du net, quoi.

Mais sur papier.

Moi je trouve le pari amusant. 

Bon,
je ne vais pas en faire des tonnes parce que quand je t'aurai dit que
je suis dedans et même que certains d'entre vous aussi, tu vas penser
que je lui graisse la patte au vendredi rien que par reconnaissance.

Et tu auras un peu raison, ne nous voilons pas la face, Boniface.

N'empêche que voilà, mon billet sur Rachida a attiré l'attention des
gens du Vendredi. Ainsi que vos commentaires (Missgavotte, Nunue et
Claireddm, vous êtes dans le journal aussi !)

D'ailleurs y'a pas que moi, y'a aussi l'excellent blog d'Olympe, celui de Malakine, de Bulles d'info et de Laloute qui sont cités.

Bref,
je vous mets le truc ci-joint mais ça m'étonnerait que tu y voies grand
chose. En même temps, c'est rien qu'un billet que tu peux relire ici.

Sauf que c'est dingue comme je me la pète à mort.

 

Apte.

Bon alors mardi, je suis allée à ma visite médicale de reprise.

La bonne nouvelle: je suis apte.

La mauvaise nouvelle: je suis apte.

A
part ça, pour une fois la dame ne m'a pas trouvé de jambe plus courte
que l'autre et ça c'est déjà un progrès. Depuis que la médecine
scolaire et du travail existe, ce serait intéressant de recenser le
nombre de personnes dépistées pour une jambe plus courte que l'autre.

Sans rire à l'école c'était neuf élèves sur dix au bas mot.

Et d'une année sur l'autre ce n'était pas la même jambe.

Sinon, on m'a contrôlé les yeux mais AVEC mes lunettes, ce qui, tu en conviendras, ne sert à rien.

Je passe sur l'épisode de la balance.

Que ça fait des années que je me jure de refuser de monter dessus et qu'à chaque fois je me dégonfle.

Non sans rire, je trouve ça génial qu'il existe une médecine du travail. Mais à moins de présenter une obésité morbide ou de montrer des signes flagrants d'amaigrissement, à quoi ça leur sert de m'humilier publiquement tous les deux ans ?

Oui, parfaitement, publiquement.

Du moment où il y a une autre personne que moi même lorsque je me pèse, c'est un peu comme si j'étais Johnny au Stade de France.

Mais à poil sur une balance.

Avec 30 kilos de trop.

Même que j'avais sèché les trois dernières visites pour cette raison. Pour ne pas avoir à passer l'épreuve ultime. Et qu'à l'école, quand y'avait le médecin scolaire qui arrivait, j'en avais des suées toute la journée. D'ailleurs ça loupait jamais, sur le papier qu'il me rendait c'était écrit en gros: SURPOIDS.

J'aurais dû m'habituer. Et bien non, année après année, j'allais chouiner dans les toilettes avec mon papier rose. Pourquoi moi j'avais pas juste une jambe plus courte que l'autre, hein ?

Bon, en même temps, mardi, ça été un electrochoc, je peux te dire.

A croire que cette balance là n'était pas au courant que j'avais accouché.

Truie.

Après, le docteur m'a palpé le ventre et m'a annoncé que ma "petite sangle abdominale", il allait falloir la re-muscler.

Qué "re" ? Que je lui ai répondu.

Enfin, j'y ai fait deux trois exercices de souplesse, à la dame.

C'est à ce moment là que c'est arrivé. Au moment où il a fallu que je m'accroupisse, puis que je me relève avec la seule force de mes jambes.

J'ai piqué du nez.

Tout ça en culotte et soutien gorge.

Cul par dessus tête.

Décédée de honte.

A cet instant précis j'ai compris. J'ai compris que toute ma vie les visites médicales seraient de longs moments de solitude.

A moins de parvenir à en rire.

Mais sur le moment, comment te dire ?

Tu vois, quoi.

Edit: Je crois que je vais rappeler un nutritionniste.

Edit2: Je sais, j'ai toujours dit que non, que c'était fini.

Edit3: Mais la vie n'est qu'une succession de renoncements.

Edit4: "Dans la peau d'une grosse" reprend tous les lundi à 20h au Lie. Pour réserver c'est ICI

Et mon cul, c’est du poulet aux hormones ?


Au fait, quand même, pour cette histoire de pipi aux hormones qui
changerait le sexe des poissons et dont le pape vient de s'emparer pour
nous expliquer une fois de plus que vraiment la pilule c'est mal.

Franchement, quoi.

Il
fallait la trouver celle là, non ? Le réchauffement de la planète ?
Pan, c'est la faute aux bonnes-femmes. Et la crise ? Sûrement à cause
de nos humeurs pré-menstruelles, y'a des chances que ça nous rende
moins efficaces et de fil en aiguille, tu te retrouves avec wall street
qui broie du noir.

Non, vraiment, les filles, merde à la fin,
faudrait voir à se laisser pousser fissa un zizi histoire que la
planète soit sauvée.

En fait, je n'ai même pas envie d'argumenter.

Edit: J'avais fait une blague douteuse, je l'enlève, je n'ai pas envie de devoir me justifier toute l'après-midi d'autant que je ne serai pas devant mon écran en permanence. Je précise que bien sûr, je sais, ce n'est pas le boulot du pape de défendre la contraception. Mais ce n'est pas non plus son boulot de relayer des accusations envers les femmes dont la véracité est mise en cause par de nombreux scientifiques.

Huit heures dans la paume de ma main

J'ai les mains sèches.

Je sais, tu t'en tamponnes un peu.

Tu ne devrais pas.

Parce que grâce à la sèchitude de mes mains, j'ai découvert que parfois, les stars de la cosmétiques, n'ont pas volé leur réputation. Oui, je veux parler des produits dont on entend parler tout le temps, souvent par les people interrogés dans la presse féminine sur qu'est-ce qu'elles ont toujours dans leur sac à main ("oh, trois fois rien, juste ma crème aux écorces de bambou du zimbabwe, mon spray au citron pour cheveux fatigués, mon tonique à l'extrait d'agar agar, un baume pour les lèvres spécialement fabriqués par Joëlle Ciocco, du blush Menard, mon pinceau touche éclat de chez Bobby Brown, une pierre d'Alun, un mascara bio et c'est tout, de toutes façons moi, je ne me maquille pas, j'aime le naturel")

Naturel mes fesses.

Bref, parmi les vieux routards des sacs à main de peopolettes en devenir ou passées, il y en a un qui revient de façon récurrente. Et qu'un jour, tentée par un conditionnement mini – et donc le prix qui allait avec – j'ai acheté.

Je veux parler de la crème de 8 heures d'Elizabeth Arden.

Mais revenons à mes mains, puisque ce sont elles qui nous intéressent.

Elles sont sèches. Ce qui n'a pas toujours été le cas. Mais là, je souffre manifestement d'une très mauvaise répartition de mon sébum. Celui-ci aurait comme qui dirait migré en masse vers ma zone T, que ça ne m'étonnerait pas. Zone T qu'on pourrait, dans mon cas, rebaptiser zone W. Ou M. Ou les deux. Voire la zone alphabet.

Tu m'auras comprise, sur mon visage, pour bosser, elles bossent, mes glandes sébacées.

Les truies.

En revanche, au niveau de mes menottes, elles ont bien déserté, les garces. C'est le no man's land de l'hydratation.

A tel point – et c'est là que la crème de 8 heures s'apprête à faire son entrée de femme du monde – que la semaine dernière, j'avais une crevasse à l'intérieur de la paume de ma main. Cette saleté avait fait son nid sur ma ligne de vie, en plus. Tu vois pas de surcroit que je me suis fait un sang d'encre sur la dimension morbide du désagrément ?

En plus de gémir douze mille fois par jour sur le degré de souffritude entrainée par l'escarre ? Oui, escarre, parfaitement. 

Après avoir essayé l'éosine, la bétadine, le pansement qui se barre parce que l'intérieur de la main c'est humide (mais pas hydraté, va pas confondre ça n'a rien à voir) et tout un tas de trucs inutiles en "ine" qui n'ont eu pour effet que d'agraver la situation, je me suis souvenu que j'avais acheté la sus-dite crème.

Qui végétait dans une trousse de toilette pour cause de sacrée puanteur à la première application.

Bravant l'odeur de bouse de la chose (limite on dirait un shampoing bio pour bébé) j'ai appliqué l'onguent royal sur mes mains.

Première sensation: l'apaisement. Le bobo ne me faisait plus mal. Alors qu'avant c'était du niveau de la mauvaise coupure au papier qui n'arrête pas de se rouvrir, tu vois ?

Et le lendemain, crois moi ou pas, il n'y avait plus RIEN.

Si.

On est dans X files ou quoi, je me suis demandé.

Ben non, on est dans du produit de qualité, et pis c'est tout.

Que dedans le tube, il y a une armée de petits agents cicatrisants qui se sont contentés de faire leur job, en toute modestie. Ah ça c'est sûr, les mecs, ils ne sont pas syndiqués. Et vas-y que je te la désinfecte, et vas-y que j'y mets des anti-corps, et vas-y que j'y referme la plaie, et vas-y qu'en plus je lui fais la peau douce… Pas de 35 heures ou de dimanche non travaillé.

De la crème sarkosyste, que c'est, la demoiselle Arden.

Enfin voilà, moi je crie au miracle et je te dis, si tu as des crevasses, n'hésite pas, voilà un achat que tu ne regretteras pas.

La prochaine fois je te parlerai du Dexeryl, que pour 4 euros et des poussières ton bébé il a une peau veloutée. Jusqu'à sa majorité vu que le tube il fait douze litres.

Bien le bonjour et toutes ces choses.

Edit: La réponse est non.

Edit2: La question étant "Et elle t'a payée, dame Arden, pour dire du bien de son tube ?"

Edit3: On n'a pas toutes le même avis sur la question. Sauf que deedee, elle, elle en a mis sur sa zone T la malheureuse !

Up and Down, épisode 11

Déjà, avant – je veux dire avant que je redevienne une sacrée bonne femme Barbara Gould – les dimanche soir, ça me filait le blues. Et bien là, de nouveau, je me sens comme une petite fille après deux mois d'été à se balader en tongs en portant la même robe tous les jours et qui doit remettre ses mocassins pour aller à l'école. Et que ça lui fait mal aux pieds.

Sauf que moi j'étais en Birks et leggings. Depuis neuf mois.

Mais on voit bien où je veux en venir.

D'ailleurs, on, qui est souvent un con, pensait que le plus dur serait passé lundi dernier. Et bien "on" s'est trompé. Finalement, la semaine dernière, au moins, il y avait comme une sorte d'excitation.

Là, juste l'impression, le lundi à 8h, d'avoir déjà dans les pattes une semaine de 42h.

Bref, c'est la grosse patate.

Surtout que ce week-end, on a voulu se la raconter qu'on était encore jeunes en se couchant après 22h30.

Malheureux.

Tu sais c'est quoi la leçon qu'on en a tiré ?

On n'est plus jeunes.

Allez, un petit up and down quand même, parce que c'est toi.

Down: Le Dr Georges-Fabrice Blum, vice-président du collège national des gynécologues obstétriciens (CNGOF), qui explique dans Libération que «La grossesse n’est pas une maladie» et qu'il n’y a «pas de contre-indication physiologique» à revenir très vite au travail. Tu me la copieras, l'expert en périnée. D'autan qu'il ne s'arrête pas là, notre copain. Il a un scoop: les césariennes sont aujourd'hui «beaucoup
moins invalidantes sur le plan de la reprise du travail»: «on ne
referme plus le péritoine comme avant, la femme dès le lendemain a
l’impression d’avoir accouché normalement, les douleurs n’existent
quasiment pas»
. Heu… Dis-moi, Du genou, t'as déjà eu une césarienne ou tu t'es contenté d'en faire ? C'est bien ce qui me semblait. Alors on va dire que c'est comme pour les règles douloureuses, la péridurale, les crevasses aux seins, les bouffées de chaleur ou même la chtouille. Si t'as pas un vagin, tu n'es pas autorisé à en parler. ça, c'est fait.

Up: Le coup de maître de Rachida. Avec ses stilletos et son retour en fanfare dont on ne reparlera pas parce qu'on a déjà dit beaucoup sur la question, elle a réussi à faire quasiment passer à l'as la réforme de son patron hyperactif – m'est avis que lui, à 3 ans, on aurait dû le dépister – consistant à supprimer le juge d'instruction. Les Marchiani et cie peuvent dormir sur leurs deux oreilles, Zizi veille.

Up: La galette de mon boulanger. Elue pour la deuxième fois en trois ans "Meilleure galette de Paris-Ile de France". ça te pose un boulanger, je peux te dire. Et ça fait bien rire les riverains de cette portion vraiment moche de l'avenue d'Italie qui regardent un peu abasourdis la queue devant la toute petite officine. Moi même, alors que je repartais mon gâteau sous le bras, j'ai été littéralement assaillie par une étrangère (= non-résidente du triangle du nem) qui m'a demandé, à demi-hystérique: "C'est bien la meilleure galette de Paris que vous avez là ? Il en reste ?". Un peu qu'il en reste, ma crotte. Et moi je dis, l'est pas volé son prix. Enfin, son prix de beauté. Parce qu'au niveau de mon pouvoir d'achat, je suis un peu plus circonspecte. 32 euros la galette pour 10 personnes, comment dire… Quand même, non ? M'enfin si jamais ça vous dit, la boulangerie se trouve au 117 avenue d'Italie et elle est fermée le samedi et le dimanche, sauf à l'éphiphanie. Et très franchement, elle déchire. Sa mémé.

Up: Ma parka de chez Monop achetée par ma maman le jour où il a fait le plus froid à Paris. 30 euros en soldes. Pas question de mettre plus pour ressembler à un yéti, c'est moi qui te le dis. N'empêche que ça y'est, on est tous équipés pour les températures négatives, à la maison. Théoriquement, le mercure devrait donc très vite remonter. Je ne sais pas chez toi, mais en général, nous, c'est à l'instant même où on achète un ventilo que la canicule prend fin, ou au moment où je m'en mets pour 3000 dollars de brumisateurs qu'il se met à flotter. Bref, avec la météo, j'ai un sens du timing tout à fait relatif. N'empêche que là, il peut bien geler, on est pa-rés. Et d'ailleurs, limite qu'on aimerait bien avec ma fille qu'il continue un tout petit peu à cailler pour rentabiliser le matos. Et se la péter avec nos bonnets H&M. Aussi.

Bon, voilà, mon péritoine et moi même on te dit bien des choses.

Donnez votre sang, c’est urgent

 

 

 Je sais, c'est facile de ma part de te demander d'aller te faire
pomper, pas le dard mais les veines, alors que moi j'ai dispense de
piquouse rapport à ma condition encore trop récente de femme enceinte.

Tain, si ça se trouve Rachida elle s'en cogne, elle passe outre et elle fait don d'organes en plus de ministre.

Bon, sérieusement.

Moi j'avoue, j'aime bien donner mon sang.

ça me donne de l'importance.

Franchement, je ne rigole pas, je me sens TROP héroïque une fois sur mon brancard reliée à une poche qui se remplit tout doucement, sous la tente du parvis d'Italie2 (c'est là que je vais, c'est mon coin à moi, tu vois). A chaque mouvement de la pompe, je pense que je suis en train de sauver une vie. Et crois moi, y'a pas plus valorisant.

En plus la dernière fois, le médecin était vraiment très beau et j'ai bien senti qu'il était très impressionné par mon courage. Il s'est passé un truc très intense entre nous, je préfère d'ailleurs ne pas m'étendre, ça relève du spirituel, tu pourrais pas comprendre.

Après que t'as donné, on te sert un café, on te donne un sandwich, on te bichonne.

Moi parfois c'est à ce moment là que je m'étourdis. 

Surtout quand le beau médecin libanais est là.

Quand c'est l'infirmière ukrainienne, je m'abstiens.

 Voilà, un jour, même, je vous ferai un minute par minute sur le sujet, y'a matière. Mais là, surtout, y'a urgence. Les stocks sont au plus bas et lui, là, elle, là-bas, moi, peut-être, mon bébé, si ça se trouve, tout ce monde là a besoin de toi.

Ou plus exactement de ton sang.

Pour tout savoir sur comment, quand, où, qui, va sur le site du don du sang.

Merci.

Edit: Si tu es blogueur, n'hésite pas à faire tourner l'info. C'est pas du billet sponsorisé, mais ça mérite du buzz, non ?

It’s so quiet…

Voilà, on est vendredi. Un grand merci à Maud, Gloria, Alabama, et Sous les mots pour ces photos si belles. Elles m'évoquent la chanson de Bjork: It's so quiet…

A part ça, je vais être brève parce que très
franchement, j'ai l'impression de finir cette semaine avec la moitié de
mon cerveau et le corps broyé.

Mais voici un petit bilan tout de même après cinq jours de reprise…

– L'avantage quand on travaille, c'est qu'il y a le vendredi. Et vendredi ça rime avec samedi.

– Quitter l'iroquoise lundi matin m'a donné l'impression qu'on m'arrachait le coeur à main nues.

– Le premier trajet vers le boulot s'est effectué en ravalant tant bien que mal mes larmes.

– Quand je récupère mon bébé, il sent un peu le graillon.

– Entre la galette et les chocolats de la nouvelle année j'ai au bas mot pris deux kilos.

– Le matin, réussir à faire partir trois enfants dans deux lieux différents, habillés décemment et les dents lavées pour les deux premiers est un défi beaucoup plus stratégique que celui consistant à trouver un accord de paix au Moyen-Orient. Sur le lot, un des trois grumeaux d'ailleurs est resté en pyjama toute la semaine. On se demande lequel.

– Je ne garantis pas que TOUTE la famille se soit lavé les dents TOUS les jours.

– L'iroquoise est sûrement brisée dans l'intérieur de son corps de ne plus voir sa mère 24h/24 mais elle le cache plutôt bien

– L'homme n'est pas certain d'être ravi à la perspective de ne plus manger autre chose que des croque-monsieur pour les dix années à venir.

– Les enfants en revanche applaudissent le retour de leur mère au travail. Rapport aux croque-monsieur.

– Le baby-sitter du vendredi a la gastro.

– Celle du lundi n'a pas donné signe de vie.

– Manou et Padom, les nounous d'enfer que sur M6 ils sont méga jaloux, sont repartis hier. Du coup ce matin PERSONNE ne s'est lavé les dents. Et un des trois n'avait pas forcément les fesses très propres. On se demande lequel.

– Parfois, dans la journée, je pense tellement fort à Rose que j'ai du lait sur mon chemisier.

– Au travail, les gens ont eu l'air surpris de me voir les dix premières minutes. Après, c'était comme si je n'avais jamais été absente. Moi je dis, plus de peur que de mal.

– Quand je suis arrivée devant mon boulot, j'ai composé le code d'entrée, il ne marchait pas. J'ai sonné et demandé le nouveau code. On m'a répondu, étonné, "mais y'a pas de nouveau code". En fait, si, y'avait un nouveau code. Depuis le 14 juin. Comme quoi, "nouveau" ça veut tout dire et rien dire.

– Il y a un nouvel endroit où tout le monde mange à midi. Même que les serveurs connaissent mes collègues par leur prénom. Et moi, non. J'ai l'impression d'avoir changé d'école et de devoir me refaire toutes mes copines.

– A côté de moi il y a une petite nouvelle. Sauf qu'elle n'est pas plus nouvelle que le code, en fait. Et qu'elle m'a expliqué comment se servir du nouveau logiciel informatique. Alors qu'elle a maximum 13 ans et demi.

– Quand on est pas là, d'autres gens font votre travail. Et parfois, aussi bien que vous. Même qu'on aurait un peu espéré que ça ne soit pas le cas.

– S'il est une phrase de patron qu'elle est bien vraie, c'est que personne n'est irremplaçable. 

Sauf mes trois lardons. Même celui qui sent le graillon. Et qui n'a pas les fesses propres. Et qui vit en pyjama.