Si je maigrissais encore…
– Je fermerais à l'aise un 42
– Je serais enthousiaste à l'idée d'acheter un maillot de bain
– Je pourrais peut-être grimper sur des talons de 10.
– J'entrerais dans les lieux publics avec un poil plus d'assurance.
– J'aurais l'impression d'être plus séduisante.
– Je me raconterais des histoires dans lesquelles on me désirerait juste pour mon corps.
– Je me regarderais tout le temps dans la glace.
– Je poserais sur mon blog en rentrant les genoux, comme une professionnelle.
– Je me sentirais plus jeune.
– J'aurais, si ça se trouve, moins peur de parler en public. Ou pas.
– Je serais toujours Caroline, 38 ans, mariée, 3 enfants.
– J'aurais peut-être moins d'inspiration.
– Je serais ruinée mais par contre La Redoute et Americain Vintage seraient montrés comme des exemples d'entreprises en pleine croissance dans tous les Davos du monde.
– J'aurais toujours aussi peur de mourir.
– Je passerais mes mains sur mes hanches qui sailleraient le soir et sans comprendre pourquoi, j'aimerais ça.
– Je ferais scandale en affirmant qu'on ne se sent jamais si bien que lorsqu'on est mince. Et je ne verrais pas où est le problème.
– Je serais peut-être moins drôle
– Je me sentirais fragile.
– Je ne me demanderais plus si la personne à côté de moi dans le métro n'est pas trop serrée par ma faute.
– Je n'aurais plus peur qu'on me cède une place dans les transports en commun.
– Je proposerais à mon généraliste de me peser, même pour une otite.
– Je me pèserais dans une pharmacie, devant tout le monde.
– Je retournerais à la Pitié, au service consultations-maternité, je sauterais sur la balance et et je demanderais à la sage-femme de dire à voix très haute le chiffre qui s'affiche. Je ne supplierais même pas d'avoir le droit d'enlever mes chaussures.
– J'irais essayer tous les pantalons de chez comptoir des chiffonniers.
– Je proposerais à ma mère qu'on aille faire les magasins ensemble, pour réécrire l'histoire et ne plus jamais lui ressortir cet épisode dramatique des Nouvelles galeries, elle et moi en larmes dans la cabine, parce qu'à douze ans la seule jupe m'allant était en flanelle marron, taille 44.
Si je reprenais du poids…
– J'aurais envie d'arracher à nouveau ce bourrelet qui empêche tout pantalon de fermer sans serrer.
– Je ressortirais toutes les fringues roulées en boule au fond du placard parce que trop grandes.
– Je roulerais en boule toutes les fringues nouvellement achetées au fond du placard.
– Je me réveillerais à nouveau avec cette question existentielle s'il en est: qu'est-ce que je vais bien pouvoir me mettre ce matin. Putain.
– Je ferais bouger l'aiguille de la balance pour tricher, rien que pour le plaisir de reculer l'inéluctable.
– J'inventerais des problèmes hormonaux, je pesterais contre la rétention d'eau.
– Je finirais par prévenir tout le monde avant même que ça se voie que ça y'est, voilà, encore un coup pour rien.
– J'irais quand même à la plage et la mer serait à la même température qu'avec 10 kilos de moins.
– Je profiterais du printemps qui vient de la même façon.
– Je lâcherais l'affaire au niveau du tutu. (ok, c'est pour justifier la photo)
– Je serais toujours caroline, 38 ans, mariée, 3 enfants.
– Je retomberais la tête la première dans le paquet de granolas, ceci expliquant aussi cela.
– Je le laisserais carresser mes hanches, en essayant d'oublier qu'elles ne saillent plus.
– J'aurais à nouveau plein d'argent sur mon compte et je crierais à qui veut l'entendre que tout est moche cet été dans les magasins.
– Je dirais adieu à mon boy-friend jean et bonjour à mon slim. Sans avoir besoin d'acheter ce dernier, rien ne se perd, tout se transforme.
– Je saurais toujours écrire.
– Je serais toujours journaliste.
– Je serais quand même en vie.
Et les autres, qu'en penseraient-ils ?
Je crois que mes amies seraient tristes pour moi, désolées même. Peut-être que certaines, secrètement, trouveraient que finalement tout se remet à sa place et que ce n'est pas si mal, l'ordre des choses. Ma mère m'aimerait toujours mais on oublierait cette histoire de shopping. Elle me trouverait jolie quand même, je crois. Mes enfants me diraient qu'ils ne voient pas la différence et que non, vraiment, n'importe quoi, maman, tu n'es pas grosse. L'homme applaudirait à deux mains le retour de mes seins.
Peut-être qu'une fois le dos tourné, certains proches se diraient que c'est dommage, tout de même, ça m'allait bien. Et puis en face, ils m'assureraient que franchement, quand tu es trop mince, ça te donne mauvaise mine, ton visage n'est pas fait pour ça, ce n'était pas toi. Et si ça se trouve, ils seraient sincères dans les deux cas.
Voilà tout ça est un peu sorti tout seul, sans vraiment réfléchir. Si je suis à 100% honnête, le plus merveilleux dans le fait d'être plus mince est de pouvoir s'habiller sans y penser. Est-ce normal d'avoir fait des années d'études, de revendiquer depuis toujours le fait qu'une tête bien faite est dix fois plus important qu'un corps parfait et de pourtant courir après une telle futilité ? Pas sûr…
Je vais avoir une matinée un peu difficile,merci de me faire sourire.
Et je suis la 1ère ! Bonne journée à vous.
J’ai souris en lisant tout ça. Je viens de passer une nuit affreuse à vomir une crise de boulimie. Je suis mince et j’ai une peur innommable à l’idée de grossir.
Enfin, le problème, dans mon cas, ce n’est pas la nourriture. La nourriture n’est malheureusement qu’un miroir aux alouettes. Comme toutes boulimiques, il faut combler la faille qui me pousse à criser.
C’est ce que je reproche aux médecins du GROS. Ils ne traitent qu’en surface le problème. Apprendre à manger c’est assez simple. Il ne s’agit pas que d’un problème de culpabilisation ou d’apprendre à écouter son corps.
Je souhaite que pour toi ce soit suffisant pour toi.
(k)
Ben… Moins 30 kilos, 65 kilos pour la même taille, et puis tout pareil pour le reste. Vraiment tout pareil, sauf que j’ai « que » 2 enfants, mais c’est troublant de te lire, de « me » lire. Et j’ai la trouille de regrossir!
Ah si une différence! Toi tu te sens mince et tu te dis mince, et tu as raison! Moi je me sens toujours grosse et je crois que je me vois parfois pesant encore 95 kilos juste après l’accouchement de ma fille… Et pourtant je mets le jean huilé en 42 et il est trop grand!! (j’adore la redoute qui me fait penser que je peux porter un 40)
Caroo, la premiere fois je suis venue sur ce blog un peu par hasard au grès d’un article ou d une recherche google je ne sais plus trop.
Depuis tu es en fil rss sur ma page d acceuil!
Je commente parfois.
Je ne suis pas toujours d’accord avec ce que tu écris0
Mais c’est la vie! Lol!
Mais ce qui m’a le plus marqué c’est que quand tu parles de ton poids, et de tout ce qui tourne autour, j’ai l impression que c’est moi qui écrit…
Nous n’avons pas les mêmes vies, les mêmes vécus, les mêmes expériences, mais le ressenti profond est le même…
Alors j’avoue que depuis qu’elle a commencé, je suis avec beaucoup d attention ton aventure avec le docteur Zermati…
Et un jour tu as écrit le post ou tu disais que tu en avais marre d’être tout le temps entrain de faire attention… Et là ça a été un coup de poing dans le ventre. Encore plus que d’habitude j’ai eu l impression que c’était moi…
Je crois bien que ça a été le déclencheur de l’état d esprit dans lequel je suis aujourd ‘hui. Alors certes je suis encore au regime, mais je sais que je n’arriverai jamais toute seule à régler mon problème par rapport à la nourriture. Alors j’ai appélé le secretariat du doc Z pour avoir les coordonnées d’un doc sur lyon qui utilise les meme methodes…
Je n’ai pas pris rendez vous mais c’est deja beaucoup pour moi!
Alors merci Caro. Et rassures toi tu seras toujours toi quoiqu’il arrive!
…tu me mets les larmes au bord des yeux, mais je t’aime quand même, et je suis vraiment heureuse pour toi, de cette réussite, de ce changement à la fois si grand et si infime… et qui me rend jalouse encore une fois!!!
Bravo Caroline, tu es toujours toi et c’est ça l’essentiel…
Je crois que ce qui n’est pas futile c’est de vouloir un rapport naturel à la nourriture où tu peux manger ce que tu veux, quand tu veux, comme tu veux, sans trop de fluctuation de poids. Ce ce n’est pas futile. Car une stabilité de poids = aussi une certaine stabilité de l’humeur.
Merci de ta franchise et de ta simplicité. Je crois que c’est surtout ça que j’aime dans ton blog. La simplicité avec laquelle tu dis les choses.
PS La fragilité de la minceur est peut-être à étudier… 😉
Oh mais que cette petite rose est à croquer !!!!!!
Et sinon, rien à dire, tu es comme toujours si juste !
j’adore le look girly rock de ta choupinette.
maigrir, c’est en quelque sorte aussi SE perdre un peu et pas seulement perdre du poids.
Je vis le mien comme une carapace, je crois…
Ce billet est parmi le top five des mieux écrits et des plus sensibles.
bises douces
je suis d’accord avec toi Venise, c’est une carapace……
Je plussoie Zoe : c’est vraiment merveilleux que tu te sentes mince, car j’ai perdu 20 kgs et j’ai vraiment l’impression d’être exactement la même qu’avant, avec ce corps démesuré (je fais 1m80), dont je n’ai jamais réussi à maîtriser les contours.
Je n’arrête pas de tomber, de me cogner, de ne savoir que faire de mes bras et jambes si longs (si vous ne connaissez pas le bonheur de caser 1m10 de jambes assise sur un pouf…ben vous ratez rien en fait).
Le plus difficile : se sentir féminine quand la Nature (dont tout le monde connaît l’étonnante capacité à se foutre de ta gueule) vous a doté du corps d’une Amazone nourrie aux hormones (euh j’ai mes deux seins quand même).
Donc mes kgs en moins, c’est vrai c’est super pour s’habiller, le 42 me va, le 40 aussi parfois, je n’ai plus à me poser de questions existentielles sur les magasins où je dois aller pour être sure de trouver quelque chose.
Mais avec ou sans ces 20 kgs, je reste Cil, divorcée, 1 enfant, pas fichue de porter une robe parce que c’est pour les vraies filles.
Et il est quand même stupéfiant de confier à des inconnues ce que je n’ai dit, même à ma meilleure amie.
J’ai perdu 20kg l’an dernier. Je m’habille enfin en 40-42, mais je ne sais toujours pas quoi me mettre, j’ai perdu une taille de bonnet (bouhouhou), mais le plus difficile, même quand on SAIT combien on a perdu, même quand on se regarde dans la glace, le plus difficile, c’est de s’accepter mince. J’ai encore du mal, je suis toujours grosse dans ma tête… mais ça viendra, j’epère !
En tout cas, j’aime beaucoup tes billets « zermati » 🙂
Et (pour finir parce que l’excuse de la dysmorphophobie ne marche pas pour expliquer mon retard à mon patron) ta Rose est adorable.
Ne lâche pas l’affaire pour le tutu !!!
Cette petite est à croquer! Tu veux toujours la vendre???
Comme je me retrouve dans tous ces commentaires. Moi aussi, malgré 22 kg perdus (et quelques-uns repris), je me vois toujours pareil. Et en même temps, je me sens mieux. Aux vêtements, il est évident que ce n’est plus pareil.
Je ne sais plus qui a dit dans un commentaire qu’il faut s’habituer à son nouveau corps. Un jour, lorsqu’une vendeuse m’a demandé « quelle taille faites-vous ? » j’ai répondu « je ne sais plus ».
Et puis la hantise de reprendre…
Et ce manque d’assurance toujours là pourtant. Donc il doit y avoir autre chose sûrement. Plein d’autres choses qui ne me plaisent pas non plus dans mon moi intérieur et extérieur.
Merci pour ton bilan Caro. Je vais tenter de m’en inspirer.
J’aime beaucoup ce billet car de cette liste, tu tires une « analyse » très juste… Elle m’a beaucoup touchée.
C’est vrai Cil c’est plus facile de se raconter ici, dans la vraie vie personne ne sait que j’ai pesé jusqu’à 96 kilos après grossesse (mais quand même) donc personne ne sait que j’en pèse 65 car ils feront le calcul des 30 et des brouettes de perdus… Caro, tu es ma psy préferée!!!
J’aime beaucoup ce billet 🙂
Je l’ai lu tout haut à mon homme qui déjeune (en lui faisant avant un peu l’historique Zermat’ tout ça tout ça… moi j’suis + cohen, bref autre débat) parce qu’on s’est mis tous les 2 au régime depuis… hier (:p).Moi parce que j’ai eu le p’tit 3e il y a 6 semaines et que bon voilà, et lui parce qu’il a la bedaine de la fin de la trentaine (ti père). Bref on est en plein dedans et comme pour toi c’est la 417e fois pour moi depuis mes 6 ans.
Je t’embrasse
Superbe réflexion… je crois que je vais lancer dans cette petite liste…
Et sinon « parler » ici m’a ouvert aussi la parole dans la vraie vie… oui oui c’est étrange mais le fait de parler de plus en plus librement de moments intimes ici me permet de les aborder avec homme, amies ou famille… c’est le double effet Caro !
Oui pourquoi toujours courir après un idéal physique ? et quand on l’atteint on fait quoi ? et bien on vieillit et on regarde un oval de visage plus ramollo, des seins plus bas, des plis de peau, des poils pubiens blancs, l’horreur ! et ce malgré tout ce qu’on aura pu faire comme régime, sport, massages, crèmes et prières en tout genre …
Mais … quand même non aux granola ! c’est pas bon les granola, les pepito oui, les prince oui mais pas les granola !
Et comme je suis une fille et que je ne lâche pas l’affaire je vais mettre mes chaussures et aller courir, rentrer faire un soin de peau après la douche, mettre mon nouveau jean de la mort que même on m’a dit que j’avais un beau cul avec (une bonne journée !) et je ferai la pâte à crêpes !
C’est ce qu’on veut non, être belle et désirée, être aimé de son homme et de ses enfants, réussir brillamment tout ce qu’on entreprend pour que la connasse de voisine/collègue/belle-soeur en crève de jalousie et que son mari bave d’envie !
Je me demande dans quelle mesure je n’ai pas une peur bleue de maigrir. Quand je maigris trop, j’ai l’impression d' »être malade ».
Faut que je consulte. Surement. En attendant mon 44 me va bien et j’aimerais, un jour, avant d’être toute flétrie, rentrer dans un 40. Oui au moins un 40 sans avoir souffert pour y arriver.
Envie de voir ce que ça fait d’être « normale ».
Encore une fois Caroline, ton texte m’a énormément touchée par bien des côtés.
Je te connais pas, mais je suis devenue accro à tes billets si émouvants et si drôles ! Crois-moi tu es beaucoup plus que ces questions de perte et de reprise de poids, tu es tout bonnement quelqu’un de drôle et d’attachante comme on n’en fait plus ! Donc, prise ou perte de poids, je trouve perso que c’est accessoire, je te sens bien à travers tes billets !
Keep cool !
Dis donc Caro,
TU fais écho à mes questions existentielles actuelles, et pourtant souvent quand on dit cela, on pourrait presque croire qu’il ne s’agit que futilité.
O Combien non
1m72, j’ai pesé 103 kilos en fin de grossesse (bon certes un bébé de presque 5kg n’explique pas tout), puis 65 kilos retrouvés, mais une tristesse de vie inexplicable … Pour finir en divorce …
Aujourd’hui j’ai trouvé l’amour, et les kilos qui vont avec je dois frôler les 80 kilos je pense. Je n’arrive pas à maigrir, c’est comme si je me protégeais avec ces kilos d’une souffrance potentielle …
De quoi ? bon sang !!
du bonheur ? de l’amour de mon amoureux qui m’entoure et déborde de façon presque indécente ? j’en pleurerai presque de ne plus savoir, ni avoir la clé, qui me faisait dire après avoir perdu plus de 20 kilos, « ce n’est qu’une question de volonté » non, ce n’est pas vrai … je voudrais être la plus belle pour lui, et la tablette de chocolat m’aspire. J’ai peur de ne plus y arriver …
Bonjour,
C’est exactement ce que je pense depuis des années (enfin, la dernière ligne. Cela vaut-il le coup ? Je ne sais pas. Non, vraiment, je ne sais pas. J’ai abandonné la lutte contre les kilos TEMPORAIREMENT (j’insiste, je sais bien qu’un jour, je vais recraquer,) je pèse 80kilos et ça ne se voit pas même si la balance me le dit et à 40 ans, je ne sais toujours pas si se battre pour une jolie image de soit (si tant est que cette image, on la voit joli, ce n’est pas toujours évident…) vaut le coup. Je ne sais pas et je pense que je ne saurais jamais.
Enfin, j’aime l’image que me renvoie le miroir et je pense que c’est l’essentiel.
Rendre jalouse les autres, pas vraiment une motivation fondamentale…enfin, pour moi !
Bonjour, Caro
Pas de commentaires depuis longtemps, alors que je te suis fidèlement ! Si je faisais ces deux (trois) listes, je mettrais à peu près les mêmes choses dedans que toi… plus ceci :
-Quand je suis grosse, je me sens moins femme, j’ai l’impression de me viriliser, ou de devenir hermaphrodite. Si je me maquille, si je m’apprête, je fais attention à ne pas ressembler à un travesti, ou à une rombière à moustaches, je dis plus de gros mots, je m’énerve plus, je m’assieds lourdement… et socialement je revêts mon masque de comique, je suis « la bonne grosse », cantonnée à la séduction par le rire puisque le physique ne va pas.
-Quand je suis mince, je suis une femme, je ne parle plus du tout de la même façon, je suis plus calme, je n’ai plus besoin de faire du bruit et de faire marrer pour justifier mon droit d’être là.
Peut-être est-ce parce que je suis de type androgyne, et que je prends le poids sur le haut du corps, mais le fait est là. Grossir, maigrir, pour moi c’est carrément changer de sexe. Tu as déjà ressenti ça ?
Je ne pense pas que le fait « d’être bien dans son corps » puisse être taxé de futilité. Un corps on est aussi toute sa vie dedans, autant que la tête. On ne demande pas une perfection, juste de se sentir bien dedans. Une même satisfaction que sa tête remplie. Une tête bien faite dans un corps sain, qui sans être parfait, finirait par nous plaire. Simplement, s’y sentir bien. Et Non, c’est loin d’être futile…
Juste deux trois réflexions. Je ne me sens pas mince, juste « plus » mince. Je suis et serai toujours la ronde, en vrai ou dans ma tête. Mais indéniablement, cette fois ci, je me sens surtout… plus légère. Et c’est une énorme différence, dans mon esprit.
Christelle, non, je n’ai jamais eu cette sensation d’être moins féminine parce que je n’ai pas un physique qui s’y prête, quand je grossis mes seins débordent de partout au même rythme que mes hanches. Par contre, je me sens moins en droit d’être « femme », je redoute de me maquiller, j’ose moins les robes, etc.
je vous embrasse, un bisou à cil qui m’a émue ce matin et à vous toutes.
Cet article me parle beaucoup (et me rappelle certains de tes articles plus anciens où tu te posais des questions sur ton image) Je me souviens qu’à l’époque où j’avais perdu beaucoup de poids et qu’objectivement je n’étais pas loin d’être mince, je me voyais grosse (et quand je regarde des photos de cette époque, je me demande comment je pouvais penser ça!) et maintenant, après une grossesse, je suis au poids le plus élevé de ma vie (mais en baisse) je m’accepte beaucoup mieux… L’image qu’on a de soi, la confiance qu’on a en soi jouent beaucoup…Mais c’est sûr que pour s’habiller comme on veut, moins on est gros, mieux c’est…
Je rajouterai peut-être :
Si je perdais encore des kilos :
La fierté de « moi-même », d’avoir été jusqu’au bout, de ne pas m’être laissé aller, d’avoir été jusqu’au bout.
Si je devais les reprendre :
Cette sensation de m’être trahie encore une fois
Il me reste encore 6 kilos aussi pour atteindre mon objectif … et comme pour toi le plus difficile sera de les tenir ….ça semble tellement dérisoire 6 kilos mais à coup sûr c’est pour moi le sésame qui me permettra de me regarder bien en face, bien au fond des yeux ….
Pour le reste les autres me trouveront comme maintenant mais en plus mince, mais enfants m’aimeront toujours, mon fils me dira comme il y 1 an et 15 kilos en plus « t’es beau maman »….
ça vaudrait peut-être le coup que je dresse ma propre liste..pour qui maigrit-on? seulement pour soi? et qu’est ce que cela change fondamentalement? je me supporte un peu plus et c’est déjà pas mal mais je vis aussi dans la crainte de tout reprendre, voire de reprendre encore plus..bref la légèreté ce n’est pas pour tout de suite…
C’est drôle, quand tu écris Caroline, 38 ans, mariée, dans le cas de la minceur, tu mets une majuscule à Caro, dans le cas de la reprise de poids, tu y mets une minuscule…
Je sais que c’est sans doute une faute de frappe mais quand même, ça signifie quelque chose pour moi : je pense avoir aussi une meilleure image de moi quand je suis plus mince que lorsque je suis ou que je me sens grosse.
Super intéressant cet article, je trouve. Ta dernière phrase me fait penser à King-Kong Théorie. Je sais pas si tu l’as lu ?
bonjour,
je fais la même taille que toi, j’ai les mêmes jambes à caser dans les fauteuils d’avion ;), mais je n’ai jamais eu l’impression de ne pas être une vraie fille. J’ai même longtemps rajouté des talons de 10cm. Comme quoi, toutes les « »différences » » peuvent poser problèmes.
Ma demi-soeur, qui faisait déjà 1,84 à 15 ans m’a dit un jour ce ue tu écris plus haut. Et je lui ai dit ceci :
« ce n’est pas toi qui es (trop) grande, ce sont les autres qui sont petits ! »
Et ça va mieux depuis…
Bon courage
Sinon, c’est très beau ce que tu écris ce matin, Caroline.
bonne journée
Quand je lis les arguments de si tu étais plus mince ou si tu restyais mince, on sent de la joie, tu te trouve jolie mais tu as peur…. ça se sent follement…. tu t’auto-flagelle…. regarde tu te dis que tu sais moins bien écrire, moins drôle etc…. c’est fou ça…. tu es la même Paulette « toujours La Caro avec un mari et 3 enfants ! »
ce qui est amusant aussi dans ce que tu crois que les autres pensent c’est que cela ne change rien pour ton mari et tes enfants, ils t’aiment, ronde ou non…. alors si j’étais psy ce que je ne suis pas, donc si j’étais truffe je te dirais, fais toi plaisir, aime toi que tu t’aimes et eux, ils t’aimeront toujours…. de toi à moi, il n’y a que ça de vrai et d’important…. que tes gosses restent tes gosse et que tu mari ne se tape pas une taille 38 ou 52 !! non ?
Coco moi aussi mon fils il me dit t’es beau maman! et moi aussi il me reste 5 kilos et c’est le plus dur, les plus stressant…
Je t’embrasse si tu permets.
Billet vraiment émouvant, qui pose une question importante à la fin. La pression sociale (les normes, les injonctions à se prendre en main pour être « belle et en bonne santé », la culpabilisation si on n’y parvient pas) n’est-elle pas à la fois la cause et la conséquence de cette prise de poids et de ce mauvais rapport à ce corps qu’il faudrait sans cesse modeler, maîtriser pour le conformer à une norme absurde ?
@ Nathalie : provoquer la jalousie n’a rien à voir là-dedans, il me semble, j’ai l’impression que pour la plupart, nous sommes à la recherche d’un rapport apaisé avec notre corps, d’une harmonie entre la personne que nous sommes et l’image que nous avons de nous-mêmes et que nous renvoyons aux autres, en bref d’un accord avec nous-mêmes.
Quelle plume! comme en témoignent tous les commentaires ci-dessus, tu sais vraiment mettre les mots sur l’essentiel: tout en étant consciente que la minceur n’est pas la clef du bonheur, il y a une espèce d’euphorie (en tout cas je l’ai toujours ressenti ainsi) à fermer enfin un jean délaissé depuis des mois ou des années, à apercevoir une jolie silhouette dans une glace et réaliser que c’est soi, à faire les boutiques en se disant que oui, cette fois, on pourra trouver son bonheur chez comptoir des chiffoniers, comme tu dis, et que même on osera sortir de la cabine pour se regarder dans le grand miroir du magasin…
Comme je l’avais un jour écrit, je souffre de l’image que me renvoie mon corps lorsque je prends trop de poids. Mes amies ont beau me dire que ça me va bien , qu’elles ne pourraient pas m’imaginer mince, moi je sais bien que c’est avec 10 kg de moins que je me sens belle et, qu’objectivement, je le suis: un visage mieux dessiné, un décolleté toujours avantageux mais un port plus assuré et des épaules moins enrobées…voilà ce qui me convient!
et j’ai beau essayer de me persuader du contraire, non, franchement, je ne me sens pas moi dans la peau de la très ronde que je suis devenue! ce n’est finalement pas un problème de regard extérieur, c’est mon propre regard sur moi qui me le dit, et n’est-ce pas celui qui finalement compte le plus?
Cette conviction de ne pas être une « vraie femme » si on ne possède pas tous les attributs supposés de la féminité, je l’ai eue aussi, et pourtant, si on essaye une minute de définir cette soi-disant « vraie femme », on comprend qu’il n’y en a pas, de définition. On se sentirait sûrement mieux si on arrivait à dépasser cette histoire de catégorie homme/femme. Je ne saurai jamais ce qu’est une vraie femme, mais s’il y une chose dont je suis certaine, c’est qu’il y a ici de vraies personnes, et que c’est ça l’important.
c’est bizarre, je ressens la même fierté que toi lorsque je réussis quelque chose et que je suis complimentée, mais ça n’est pas vraiment pour faire chier les autres filles ou faire baver leur mari…peut-être parce que j’adore mes trois belles-soeurs, que mes voisines sont des copines et que je me marre avec mes collègues qui sont des super-nanas? 🙂
J’ai du mal m’exprimer … c’était une expression quand je parlais de « faire crever de jalousie » ceux à qui on ne plaît pas … pour évoquer le rapport de séduction à soi-même aux autres, pas le sujet de la jalousie, Caroline saurait sûrement faire un billet très juste et drôle sur la sujet !
Caroline je te fais de grosses bises…
C’est la seule chose que j’ai envie de dire.
Cela m’a fait sourire comment tu te projettes en étant plus mince.
Je pèse toute mouillée 55 kg pour 1m67. Je ne prendrais jamais de kilo, on m’a tjrs dit que j’étais maigre (pas mince, hein) et je ne peux rien y changer. Les régimes grossissant j’ai + ou – essayé mais bon j’ai un rapport à la nourriture assez space. Bon, je me plains pas plus que cela.
Je veux juste souligner que je suis probablement aussi mal que toi dans mon corps. Je ne supporte pas de me voir toute nue. Je déteste l’été pour cette raison. En hiver, j’ai encore mes cols roulés et pantalons longs qui cachent la quasi totalité de mon corps.
En fait, c’est comme si cela n’allait jamais. Trop maigre, trop grosse, et toujours une quête du graal…A 36 ans, bientôt 37, j’en suis arrivé à la conclusion que la société nous emmerde avec l’apparence et qu’il faut lui rendre la pareil. Ca fait du bien de le penser et d’y croire, au moins pendant quelques instants.
Je n’ai pas tout lu, j’ai commencé de pleurer quand j’ai vu le post de Fab. Il y a 10 ans je faisais 52 kg pour 1.66, j’étais mariée, j’avais deux enfants, et j’étais battue. Depuis 5 ans, je fait 75 kg, me suis remariée, j’ai 3 enfants, mais je suis heureuse. Alors oui moi aussi mes kilos m’ont servi de protection au malheur. Ne plus jamais prendre le risque d’être mince et d’être malheureuse !!! Plus jamais… jusqu’à il y a une semaine, ou mon amoureuxdemari et moi avons décidés que c’était assez de nous consoler dans le chocolat. Qu’on n’avait plus aucune raison de faire ça ! Que notre bonheur il était là, ancré en nous, dans notre deuxième vie, mince ou gros. Mais mince ça serait mieux quand même aussi pour notre santé et celle de notre fille (qui a tendance à aligner les kilos de mayo). Alors oui depuis une semaine on mange quand on a faim, on mange comme on a faim, de tout, et tranquillement tous à table. Et depuis une semaine, on n’a plus besoin de se consoler. On est juste heureux. Alors adviendra que pourra, mais merci aussi Caroline !
Bonjour Caro,
Cela me donne envie d’en écrire une liste… Moi j’ai pris l’option d’aller en consultation à l’hôpital avec un grand ponte de l’obésité !!! Hé oui , le mot est écrit et enfin assumé. Lorsque j’ai pris RDV j’ai bien dit texto : « Je suis obèse » et non plus en surpoid … Les larmes me sont montées au yeux mais n’est ce pas un bon début de le verbaliser !!! Bon ce RDV est le 23 mars prochain … alors j’ai comme une envie de maigrir avant histoire de ne pas fondre en larme devant le Grand ponte… Bravo à toi et je souhaite enfin suivre cette voie sans m’arrêter avec des prétextes ultra nul (du genre j’aime pas sa tête ou c’est trop dur)
Merci pour ce texte. J’ai l’impression d’avoir passé un petit moment à discuter simplement avec une copine. et c’était drôlement chouette. Bonne journée Caroline
En tous les cas, Rose est fin prête pour un blog de modeuse !
Et sinon, j’aime tes questionnements, je me fais régulièrement les mêmes.
Et depuis que j’ai banni les balances de chez moi (il y a deux ans) et que je ne me rends compte de mes « mouvements de poids » uniquement dans mes sensations, mes vêtements… ou dans les yeux des autres (parce que nos yeux sont faux, ils calculent faux, dans un sens ou dans l’autre, je ne connais pas une seule fille -et peu de garçon- qui a les yeux « calibrés », une arnaque ce truc j’vous jure) le constat « je suis toujours la même » est finalement celui qui me réconcilie avec mon corps ! (argh, encore prise sur le fait… je me dissocie de mon corps virtuellement… ce n’est pas moi, c’est mon corps… pas bien !)
Coucou Caro!
A ta place, je creuserais le dernier point de ta première liste… C’est le genre de souvenir que cette liste avait fait émergé chez moi en premier… douloureux 🙁
Sinon, au bout du compte je pense que tu as mis le doigt sur une chose importante : au fond, mince ou ronde, tu serais toujours la même pour ceux qui t’aiment. Au final, ce n’est pas le regard des autres (tes amis, tes proches j’entends, pas les gens que tu croises dans la rue et dont on se fout!) qui est le plus dur, mais bel et bien le nôtre, beaucoup moins bienveillant dans la plupart des cas.
Bises!
Ce n’est pas vrai, avec certains médecin du GROS, en l’occurence Z. tu peux aller très loin dans la thérapie… Je suis allée personnellement beaucoup plus loin que le simple « comportemental ». Le plus difficile comme tu le dis n’est pas « d’apprendre à manger ». C’est de gérer les émotions qui te font manger. Ne baisse pas les bras et cherche activement un médecin qui pourra t’y aider.
Magnifique billet
Et aussi à « je ne souffrirai plus par amour » de lucia exebarria.
Je suis quand même étonnée par quelque chose : de manière générale, vous dites toutes avoir une meilleure image de vous minces que…moins minces. Mais l’image vient-elle de vous ou de la représentation qu’on vous donne ? Je me pose la question…
Perso, être plus mince ne me rendra pas plus riche, voir le contraire, donc, « comptoirs des cotonniers », c’est pas trop mon souci…
En ce qui me concerne, je ne crois pas pouvoir totalement dissocier les deux. J’ai cru pendant un temps que si je m’aimais, bah fuck les autres, et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Je n’en suis plus aussi sûre aujourd’hui. Si je me sens mieux avec des kilos en moins, c’est parce que l’image de moi dans le miroir mais aussi dans le regard des autres me plaît davantage. Faire totalement abstraction du regard des autres me paraît difficile voire même dangereux : l’homme (homo sapiens) est un animal social…
Je ne suis qu’à moitié d’accord en fait : pour moi les autres (le gens que je ne connais pas ) et les autres (mes proches, mon homme, mes enfants, mes amis) ce n’est pas du tout la même chose et d’ailleurs leur regard sur moi n’est pas du tout le même et c’est bien normal! Et quand je prends 3 kilos, c’ets moi que ça fait chier, jamais les autres (pour le coup là on peut y mettre les 2 catégories d’autres 😉
Pour certaines le surpoids est un sorte suicide lent, c’est le cas d’une amie qui ne voit pas l’intérêt de dépasser un certain âge et s’est, très jeune, laissée grossir, actuellement elle est aux alentour de 140 kg pour 180 cm et est prête de réussir son pari, 2nd infarctus à 46 ans, on en a parlé elle regrette que les passants aient réagit (pour une fois)
Pour ma part c’est une façon de me protéger de moi même, vie de couple très peu satisfaisante (pas de violence juste plus d’amour ni d’attention de l’autre) mais je me sens incapable de vivre seule avec mon enfant c’est un bon père et je reste donc et pour être certaine de ne pas être tentée par une éventuelle opportunité je laisse ce corps s’envelopper d’une carapace de graisse qui fait fuir, cela sert aussi de prétexte justificatif au désintérêt de l’autre, c’est pas qu’il ne m’aime pas, ne me désire pas c’est que je trop hideuse pour que…). Je me laisse aller comme disent les autre avec le regard qui va bien, oui je m’enterre volontairement et puis à quoi bon lutter pour toujours revenir à un échec (et ce à tout niveau) alors…
En tout cas Caro bravo pour cette évolution, ce cheminement qui t’amène vers plus de sérénité et de bonheur, j’en suis contente pour toi, je t’envie aussi d’un certain côté mais je n’ai plus assez d’énergie pour tenter d’en faire autant, ça demanderai et mettrai en évidence bien trop de choses à changer pour être efficace et pour ça il faut continuer à croire en soi et aux autres…
J’adhère à tout, exception faite de 38 ans et 3 enfants,avec une affection toute particulière pour la conclusion. Au gré de mes variations pondérales (bouh, qu’est-ce que c’est moche)au cours des 3 derniers lustres , j’ai constaté que ne plus se casser la tête le matin à se demander « qu’est-ce que je vais bien pouvoir mettre pour avoir l’air le moins bibendum possible »était un des plus grands soulagements. Ce qui amène parfois à des dérives de style pas jolies-jolies, mais la confiance en mon enveloppe corporelle me protège alors de tout (même du ridicule qui a heureusement cessé de tuer). Je continue à me voir plus grosse que je ne le suis dans la glace, mais savoir que je rentre dans mon treillis m’énonce que je me trompe.
Alors, cette futilité, ces longues années d’études, cette tête bien faite… Je crois que ça peut bien cohabiter.
extrêmement bien dit 🙂
je retrouve toutes mes interrogations et la même conclusion : je serai toujours isabelle mariée 3 enfants
je suis aujourd’hui au régime parce que « c’est plus facile de trouver une jolie robe pour le mariage de mon fils si il y a moins de tissu dedans » tout en sachant qu’une dizaine de kilos en moins ne me rendront pas plus sure de moi.
C’est marrant, cet article fait écho à ce à quoi je pensais dans le bus ce matin…
En fait quand on est ronde/grosse, tout est plus dur :
– Il faut bosser plus dur pour se faire accepter, respecter en tant que personne compétente, intelligente, brillante.
– Il faut bosser plus dur pour séduire
– Il faut bosser plus dur pour avoir l’air à l’aise en société
– C’est plus dur de se saper le matin, de trouver des fringues seyantes en magasins, on ne peut pas se glisser hop dans la première fringue qui nous tombe sous la main et avoir une allure folle, il faut vérifier, surveiller qu’on n’est pas boudinnée, qu’un bourrelet ne ressort pas.
Et tout cela, même insconsciemment c’est difficile.
Attention, je ne dis pas que les filles minces sont plus heureuse, ou mieux dans leurs peaux, mais ayant connu les deux « états », ce que je dis au dessus est le résultat de l’expérience…
Et au fond, je suis aussi d’accord avec ce que tu dis, fondamentalement, on est la même personne, mais les détails infimes changent plein de choses.
Coucou Caro
Une voix parmi d’autre, pour ajouter mon grain de sel au débat…D’abord, merci ; cela fait environ un an que j’ai découvert ton blog et que j’y reviens tous les matins. C’est mon shoot à moi, de bonne humeur, de colère ou de philosophie, c’est selon…
Ton post de ce matin m’a particulièrement touchée. Flash-back : j’ai 24 ans, l’homme que j’aime vient de me planter là et je commence à bosser (bahut zep, les insultes qui volent et les chaises qui suivent). Prof, j’ai le diplôme, pas la manière. Je suis maladroite, peu sûre de moi. Je m’accroche. C’est dur. Et puis un matin, je tombe. Hôpital. Examen. C’est pas grave, heureusement : un cas d’épilepsie, irréversible, certes, mais parfaitement traitable. Sauf que niveau poids, ça se dérègle. + 10 kg. C’était il y a 10 ans. 10 ans de bataille, de restrictions, de craquages (ah, Milka… Eh oui, moi aussi) Des personnes qu’on admire pour qui un beau corps est forcément mince. Mince et musclé mais d’abord mince. Alors on continue la bataille…
Et puis un beau matin, on se rend compte que ne pas manger fait grossir, les craquages étant devenus plus fréquents, « attendus » au milieu de tant de frustration… Et puis on entend une puce de 6ème ravissante se plaindre de ses kilo en trop… Et on observe les squelettes qui veulent nous vendre le prêt-à-porter en ce disant que quitte à utiliser des porte-manteaux, les couturiers pourraient les choisir souriants, au moins ! Et on en a marre. Marre d’une société où, pour avoir le droit d’exister, il faut être beau, mince, coloré mais pas trop…
Alors soyons claire : mon poids, je ne m’en fous pas, loin de là. Mais aujourd’hui, je « zermatise » plus ou moins. Et ça va mieux. Un grand pas sera franchi quand j’aurai bazardé ma balance, mais je n’en suis pas encore là… En attendant, gros bisous !
C’est malin: je suis au boulot, les larmes aux yeux et je ne sais pas trop pourquoi… enfin si, je dois savoir, au fond…
merci.
;)) je permet et je t’embrasse aussi si tu permets aussi
Très beau billet… et très beaux commentaires.
Comme quoi, on a souvent l’impression qu’on est seule à se débattre au milieu de ses contradictions, et finalement… non !
Merci Caro !
Bah moi en fait je me dis souvent que si les vêtements étaient taillés autrement, ou simplement s’il y avait plus de choix que le sacro-saint standard sadique & sa mère, la moitié du problème serait résolue: si on pouvait trouver des pantalons bien coupés pour petite taille/grosses cuisses par exemple, ou des bottes chouettes pour gros mollets/petits pieds (spéciale cacedédi pour Duo, que tu m’as fait découvrir). En fait si on pouvait se faire faire des fringues sur mesure pour une somme raisonnable ce serait cool, d’où je me dis comme il a été dit par qq1 plus haut (marlène je crois) que le problème est aussi l’image qu’on nous renvoie de nous, le standard auquel on nous oblige à (essayer de) nous conformer.
Puis je voulais te dire que ton annecdote shopping avec ta mère, ça me parle aussi; mes seuls souvenirs de shopping avec ma mère petite, c’est ce qu’elle disait systématiquement à la vendeuse lorsqu’on rentrait dans un magasin: « on cherche un [X] pour ma fille, c’est un peu compliqué parce qu’elle est un peu forte », ma honte et ma désolation…
Je permets avec plasir Coco!
Je permets et avec plaisir Coco! Et je viens de découvrir qu’on pouvait faire « répondre à », trop la classe!!!
Oh que tout ça me fait echo…lorsque j’avais perdu bcp de poids, je ne me reconnaissait pas, ça m’a plus perturbé qu’autres choses au départ…là après la grossesse (bon il y a 14 mois) je n’ai tjrs pas la motivation.
Cil, je te comprends très bien, je fais 1m75 et j’ai toujours l’impression d’être hors norme, de dépasser tout le monde même les hommes, d’être un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Lâche pas le tutu, il n’y a qu’à son âge qu’on peut le porter et que ce soit mignon (mais pourquoi j’ai un garçon??????)
bises
ça sera encore plus intéressant de connaître les remarques du Dr Z!!
11kg… ça laisse rêveur, et surtout çà prouve encore une fois que Zermati ça marche!!
Bisous et continue la positive attitude comme ça!!
Anne
Inconnue ton commentaire m’a fait mal. Pour toi. Parce que s’enterrer soi-même comme tu le décris, c’est un signe de vraie dépression. Ne te laisse pas sombrer.
J’adore le look girly rock de ta choupinette!
Merci.
J’ai fait du « yoyo » sans jamais faire de régime, mais simplement en enchaînant les évènements de la vie, bons ou mauvais…je suis passée de maigre à mince puis grosse, puis mince, puis là je suis grosse à nouveau.
Je vais pas dire que je me sens « bien » aujourd’hui, mais honnêtement, je n’ai pas été « bien » tout le temps en étant mince, loin s’en faut. Alors mon bien/mal-être n’est pas lié à mon poids, je le sais, mais j’ai quand même du mal à ne pas mettre sur le dos de mes kilos en trop un certain nombre de mes difficultés actuelles…
Et c’est peut être ça qui m’empêche de zermater (car j’adhère à fond mais je ne me lance pas, c’est juste très con…), peut être la peur de me rendre compte que non, je ne suis pas plus heureuse en étant plus mince…
Alors peut-être que je dois réapprendre à être heureuse (et le bonheur est là, j’ai juste à tendre la main) avant tout. Et après, je pense que naturellement je retrouverai des sensations telles que la faim, la satiété, l’envie de manger et que je lâcherai mes foutus automatismes de « remplissage » quand « c’est l’heure » et dès que j’ai besoin de combler un vide.
Bref je vous en ai fait des tartines…tout ça pour te dire Caro que je pense que la réussite de ton « zermatage » est passée par un vrai travail de fond, et le résultat est fabuleux, bravo! Je crois que tu n’as pas changé pour t’accepter mais que tu as accepté de changer.
Voila quelques mois que je viens ici tous les jours & que j’ai pris le gout de te lire, et de lire tous les commentaires ou presque. Je n’avais jamais laissé un commentaire, mais aujourdhui je me lance.. J’ai 20ans de moins que toi, mais je me retrouve parfois dans ce que tu ecris mais surtout, je me dis souvent » Waouh, j’aimerais être comme Caro dans 20ans ».
Je suis moi meme grosse, en surpoids, obése, peut importe le mot choisi, les kilos sont la. Depuis toujours et j’avoue avoir essayé pas mal de choses, mais quand je me retrouve sur cette balance et que j’ai encore pris deux kilos alors que nan, vraiment, j’ai pas changé mes habitudes alimentaires en deux semaines, je suis remplie de desespoir. Tes récits sur ton suivi avec le Docteur Zermati me redonnent, espoir, parfois. Un jour j’aurai le courage d’affronter tout ca & d’aller consulter un vrai médecin, comme le tiens, capable de me faire prendre consciences de toutes ces choses pourtant evidentes, mais qu’on ne voit pas..
Vraiment Caroline, c’est un réel reconfort et plaisir de venir ici, et je tenais a te dire merci..
C’es sur, on a beau dire, se moquer totalement de l’opinion des autres, c’est impossible. Par contre, comme emma, je pense tout autant que s’inquiéter de l’opinion de ses proches car on les aime, c’est normal mais ceux dont on se fiche, bof…
Tout est dit, je crois ! Perso, trouver un jean bien coupé, c’est un cauchemar !
très émue, comme plusieurs, à la lecture de tes lignes. ça remue…
merci
emmicat
Inconnue ton message est très dur on ressent ta douleur et le « poids » de chaque mot comme celui de chaque kilo… ne peux tu pas trouver dans ton entourage quelqu’un qui pourrait te donner juste le petit coup de pouce nécessaire parfois pour essayer de démêler les fils, voir plus clair, plus sereinement… pour retrouver un moteur, une envie d’avancer… je te souhaite sincèrement de trouver une voie de mieux être…
Et oui mais c’est parfois ce regard des autres qui vous fait tant de mal… difficile de se détacher de ce que pense une mère, certes aimante, même très aimante, mais qui finalement a fait de votre un poids… un problème, celle dont le regard est si différent justement quand vous êtes mince et quand vous êtes grosse… du temps pour se détacher de ce regard là !!! accepter sans hurler à l’intérieur comme à l’extérieur ses compliments quand vous perdez du poids, ne pas prendre ça comme un aveu de « je t’aime mieux quand tu es mince »… Bien sûr que je sais qu’elle m’aime quoiqu’il arrive et comme que je sois mais… Gros travail là pour le coup !
même si je lis tout au quotidien en restant planquée, aujourd’hui je me lance.
Ce billet de ce matin est tres émouvant et remue bcp de chose en moi…mais je crois, comme Agatou, que les stereotypes imposés par la societe nous bouffent nos libertés.
De toute façon, ce que la nature nous a donné, nous, femmes, ne savons nous en contenter ( cheveux, poids, dentition, ride…) et cherchons par mille moyens à les faire évoluer.
Profitons !!! (ca fait un peu slogan politique mais bon …)
Ceux à qui l’on ne plait pas n’ont pas à nous aborder, na !
bonne journee à toutes
Salut Caroline
Tu écris pour finir ton post la phrase suivante :
« de revendiquer depuis toujours le fait qu’une tête bien faite est dix fois plus important qu’un corps parfait et de pourtant courir après une telle futilité »
Si je peux me permettre, je pense que ce après quoi tu « cours » comme tu dis ce n’est pas un corps parfait mais un corps que tu aimes et quoi de plus légitime et de plus sain que de vouloir s’aimer !
C’est la première fois que je poste, je suis un française installée dans la ville de Québec depuis très longtemps et je recherche un docteur Z.ici, si tu en entends parler, merci de passer l’info.
Merci aussi de m’accompagner durant mon thé du matin depuis plusieurs mois. Ce texte était parfois drôle, parfois très émouvant…. la vie quoi !
Nathalie, 40 ans, mariée, deux enfants !
P.S. : je m’ennuie de La Redoute !
Je suis entièrement d’accord avec toi : tu remplaces « mère » par « père » et tu as le reflet de mon enfance/début d’adolescence… Et c’est ça qui fait le plus mal, même quand on est plus « grosse ». On se dit juste que des parents, ça doit aimer inconditionnellement, ça doit obligatoirement trouver sen enfant le plus beau de tous!! Ma fille pour moi sera à jamais la plus jolie fille du monde, quelque soit les phases « physiques » par lesquelles elle pourra passer!
ton message est tout simplement magnifique …
Merci pour toutes ces raisons dans lesquelles je me suis retrouvée, surtout celles au niveau chiffons…j’ai perdu pas mal de kgs aussi, et ça m’a beaucoup appris de lire ton aventure zermatienne au fur et à mesure que je réapprenais à me nourrir… j’ajouterais aussi:
-Faire exprés de remonter mon pull un peu quand je m’allonge, pour voir et faire voir à l’homme la fameuse hanche saillante
-Se toucher tout le temps la clavicule, saillante aussi (pour moi ça a toujours été le summum absolu de la féminité et de la minceur)
-Me plaindre à haute voix que mes pantalons me vont tous grands maintenant
-Continuer d’utiliser les 5 dernnières minutes au lit à réfléchir à ce que je vais porter, mais avec beaucoup de plaisir et presque de volupté cette fois
-Par contre, je continuerais d’avoir mal au dos, parce que mon surpoids m’a causé malheureusement une hernie discale irréversible
Les filles, otez-moi d’un doute:
Le Sergent Garcia ne portait tout de même pas une marinière et des Docs?
Hein?!!!
Parce que dans le miroir, en me zieutant, c’est c’que j’ai vu!!!!
Help Mister Z!!
+7 pour moi en 6 mois…
Ta liste je l’écris à l’envers, mais je te lis à l’endroit et tu me files la pêche Caro!!!!
Merki.
J’aime bien les listes.
Tu resteras toi quoi qu’il arrive et c’est ca qui est super !
Je crois que tu auras toujours ce mordant et ce petillant dans l’ecriture, que tu sois la Caro – 10 kilos ou la Caro + 10 kilos.
Cependant je crois surtout que 10 kilos c’est deja enorme et on sait que ce sont les plus faciles, les 1ers a perdre, c’est pour ca que ca fait reflechir a « vais je continuer a y arriver ou pas ? « .
Accroche toi Caro.
Tu seras encore + jolie et + legere dans ta tete (ou non ! comme tu pourrais le rajouter)…
Belle continuation.
J’adore le tutu sombre de choupinette. Et cette assurance deja a se saisir du combine en un geste deja tres feminin…
Je voudrais écrire aujourd’hui ceci.
J’ai déjà écrit ici que je n’avais pas de problèmes avec mon poids, ce qui est vrai. Je pèse 10 kgs (82) de trop pour mes genoux et mon dos, mais je me sens bien dans ma tête.
J’ai été très très mince, +- 60 kgs pour 1,79, et j’ai pleuré tous les jours pendant des années parce que je ne le supportais pas. Et encore, j’avais la chance par rapport à certaines minces, d’être très musclée et d’avoir malgré tout des formes.
Et une des choses les plus bêtes que les copines en (parfois prétendu) surpoids me disaient, c’est « c’est de la coquetterie de se trouver trop mince ».
Bref, tout ça pour dire, que je ne pense pas que le poids soit la clé, mais plutôt un ressenti de bien-être en dedans et dans le miroir.
Elle est pas mal ta liste ! assez réaliste et elle combine bien l’utile et le futile.
En vieillissant, le repère n’est plus forcément le poids, mais plutôt la silhouette.
Concernant les tailles pas réalistes, je cite (encore une fois !), l’Allemagne où les tailles indiquées sont les bonnes, et ça remonte bien le moral !
Je vous lis depuis quelques mois déjà et je n’avais jamais osé poster…
j’adore ce billet: c’est tellement vrai. Surtout le coup de la sage femme qui crie notre poids histoire que je culpabilise encore un peu plus…
J’ai eu un petit bébé, un garçon de bientôt 10mois que j’adore il me regarde avec de ses yeux… je rêve de pouvoir me voir comme ça ou même que mon ami me voit comme ça. mais en grandissant j’ai peur qu’il se dise que je suis vraiment la plus moche de toutes les mamans avec tous ses kilos.
allez j’ose: je mesure 1m65 pour 90kgs
mais quelle honte!!!!!!!!!!
je me motive à les perdre depuis quelques temps mais c’est fou toutes les escuses que l’on peut se trouveret puis ce n’est pas si simple quand notre premier régime remonte à nos 13ans.
j’espère un jour arriver à m’accepter comme je suis et vos billets m’aident beaucoup alors surtout continuez!
Lucie
Ton billet a fait caisse de résonance chez moi Caro.
Parce que j’ai connu des phases où j’avais moins de kilos superflus.
En fait, j’étais amincie…et radieuse.
Après, les événements de la vie, et mon comportement alimentaire qui en a découlé, ont fait que j’ai repris du poids.
J’ai fait deux fois WW, à l’époque, c’était un vrai plaisir, de partager ma condition, et le groupe un vrai moteur.
J’ai repris le poids perdu, et maintenant, je me rends bien compte qu’il faut que je fasse un travail plus en profondeur, comme avec le Dr Z.
Je sais très bien que je compense les moments difficiles à encaisser, par le sucre.
Cela m’apaise, me calme.
Et je voudrais bien trouver des exercices, comme tu l’as fait, qui m’aide déjà à comprendre ce qui se passe, et ensuite à faire autrement.
J’attends la réponse du site GROS pour avoir des coordonnées de professionnels dans ma région.
Parce que ton expérience me parle, et m’encourage.
Et que bien que mes kilos superflus ne se voient pas (dixit mon entourage, tout ça parce que je mesure 182cm), ils m’encombrent.
Merci Caro.
Rien de bien interressant à ajouter, juste te dire que ta liste est si vraie…, que j’ai reconnu parfois des passages de ma vie passée, parfois des passages de ma vie présente.
Avec cette idée que mince, tu n’aurais plus d’inspiration, tu me fais penser à ces acteurs qui refusent de faire une psychanalyse par peur de perdre ce qui, ils pensent, fait l’essence de leur capacité à jouer, ces failles en eux…
Impossible de savoir si cette angoisse est fondée… mais elle est tellement compréhensible.
Vu de l’exterieur, je pense que, pour toi comme pour ces acteurs, le talent vient de bien plus loin qu’un mal-être. Mais… réfuter tout « apport » donné par ce mal-être serait je crois stupide.
Bref,thèse. antithèse, mais pas de synthèse dans ce comm 😉
Mon premier commentaire … alors que tu es dans mes favoris depuis belle lurette et que je viens tous les jours ou presque !
Je me retrouve complètement dans TOI … et aujourd’hui plus que jamais, parce que j’ai commencé le livre du Docteur Z il y a trois jours … et j’ai trop peur que, comme d’hab’, ça ne marche pas …
Alors cet article tombe à pic pour me rebooster !
Merci Caroline !!!
Tu sais Caro que je te lis depuis très longtemps. Je me souviens d’un billet… vieux vieux ! pas le courage de fouiller dans les archives… où tu as prêté un jean à ta copine qui avait taché son pantalon juste avant d’aller au resto ou un histoire de ce genre. Tu t’en souviens ? C’est l’histoire des anciens vêtements en boule dans le placard qui me fait penser à ça.
Bon, 93 commentaires que je viens de lire (et pas seulement survoler). Je retrouve dans beaucoup dans les grandes lignes. A qui veut-on plaire ? est-ce seulement une image sociale ? je ne crois pas. Il y a aussi un aspect santé. Depuis que je fais 20 kg de moins, je suis moins essoufflée et surtout, surtout, j’ai une bien meilleure endurance quand je danse le kost ar c’hoat (késako ? ben aller voir sous Go*gle ;-))et autres scottish. Je n’ai jamais osé demander à mes cavaliers s’ils avaient sentis une différence eux.
Pour Comptoir des Chiffonniers, comme l’a dit Marlène, je ne suis pas plus riche aujourd’hui qu’avant !! pire ! je fais moins d’affaires pendant les soldes puisque les 38/40 sont les articles qui partent en premier !
Et puis le regard du chéri : Aujourd’hui, mince (enfin plus mince), j’affiche 9 ans de célibat. Le dernier homme avec qui j’ai vécu me disait sans cesse que j’étais belle, et on se gavait de gâteaux et nourriture grasse au possible…
Désolée pour tout ce vrac, mais voilà quoi.
http://www.penseesderonde.fr/2006/08/tu-me-pr%C3%AAtes-ton-jean.html
T’as vu la date ? hein ! t’as vu ça ? si ça c’est pas de la fidélité 🙂
Comme l’ont dit d’autres, j’ai vraiment l’impression de m’adresser à une copine quand je commente ici. (d’ailleurs tu en as eu la preuve il y a quelques jours avec moi 😉 encore merci !)
J’aime beaucoup ce billet, et particulièrement cette petite phrase – Je me pèserais dans une pharmacie, devant tout le monde.
Tant qu’on est bien dans son jean, la taille ne compte pas, et je sais de quoi je parle !
« Je proposerais à mon généraliste de me peser, même pour une otite »
Tu as vraiment le sens de la formule Caro, c’est très drôle!
C’est très drôle mais aussi très touchant, très juste… Les commentaires sont intéressants et émouvants vraiment… je pense à Lapunaise et l’inconnue surtout
Merci Caro, et merci Shakti, mais peut-être l’aurais-je mieux vécu si je n’avais pas été la seule de la famille à être aussi…démesurée. Mes parents ne dépassent pas le mètre 70, et ma soeur est un ravissant Tanagra d’1m60.
Je ne me leurre pas, si j’ai épousé un homme taillé en rugbyman, c’est parce qu’à côté j’avais l’air plus…fragile, féminine quoi.
Ta dernière phrase me reste en tête, et fais écho à mes questions… Tout comme toi des années d’études, un super job, l’amour… tout ce dont je pouvais rêver… et comme si ça ne suffisait pas, il faut encore que je m’astreigne à contrôler mon poids, sporadiquement, par cycle de 6mois tous les deux ans… 6mois pour perdre 6-8kilos, 1an et demi pour les reprendre, doucement mais surement, jusqu’au verdict d’un médecin « on est en léger surpoids là… ». Pourtant je suis grande, 1m78, et je n’ai pas l’impression d’avoir une taille de vêtement démentielle pour ma stature (42), mais des os lourds et des bourrelets très mal placés me trahissent à chaque visite médicale: on n’est jamais très loin de 80kilos… Si je le disais aux gens qui me voient, je pensent qu’ils ne me croiraient pas. Moi aussi j’ai du mal à y croire. Je pense que j’ai aussi une vision déformée de moi, dans l’autre sens: je me vois visiblement moins grosse que je ne le suis, que ce que les médecins me renvoient. Alors je remets tout sous contrôle, il ne faudrait quand même pas que « ça » m’échappe alors que je maîtrise tout le reste… Quelle futilité comme tu dis, pourtant!
Pourquoi toujours trouver belle les femmes rondes, pulpeuses, et vouloir être sans rondeur ? Toujours un mystère pour moi.
Il y a mille raisons qui font que l’on adore maigrir et tout come toi s’habiller sans se prendre la tête ça soulage chaque début de journée c’est indéniable…
Mais si je trouve mille raisons à avoir pris plaisir à maigrir je n’en trouve qu’une pour ne pas vouloir regrossir.
Regrossir, ça voudrait dire que je ne suis qu’une sombre idiote nulle incapable de mener jusqu’au bout la seule chose que j’ai faite pour moi…
Ca détruirait l’estime nouvelle que je me porte et je n’aurai pas le courage de faire face à ça…
Merci pour tes mots si vrais
http://avecou100kilos.over-blog.com/
Carole M
« Je poserais sur mon blog en rentrant les genoux, comme une professionnelle. »
Je sais que je change de sujet, mais comment on fait pour rentrer les genoux ?
(chacune ses soucis, n’est-ce pas….)
😉
Cela peut-être pour de simples raisons de santé, de problèmes pour s’habiller, et du regard des autres, dont on sait qu’il n’est pas indulgent pour les gros, généralement. Ce n’est pas pour rien que pas mal d’hommes qui aiment les grosses ont du mal à assumer pleinement ce goût auprès de leurs amis par exemple. Perso je me suis faite traiter de grosse toute mon ado, à présent je m’accepte et je me trouve bien MAIS j’ai toujours une appréhension quant au regard des gens – l’un n’empêche pas l’autre.
Et puis, peut-être que pour des gens (dont je fais partie) qui ne connaissent pas l’univers des minces, ils s’en font une espèce de graal, sans trouver ça PLUS joli ou esthétique (bien qu’ayant plus d’attraits d’autre sorte) mais en se disant que peut-être ça ouvre des portes, que ça permet de se sentir mieux physiquement, etc…
Autre chose, moi je trouve les minces jolies, les grosses jolies et les normales jolies – comme à peu près tout le monde, ce n’est pas parce qu’on trouve un truc joli qu’on compte spécialement y ressembler (sinon je cours m’acheter un tutu noir). M’enfin on ne peut pas tout être, alors ça peut paraître normal que beaucoup choisissent le mode « facile », côté santé, fringues et regard des autres.
Bon allez j’arrête de dire des bêtises, je ne crois même pas être un peu cohérente, mais j’imagine qu’il y a pleins de raisons.
Comme toi Shyze, je trouve des femmes minces jolies, des femmes rondes jolies, je voulais juste dire qu’en général je trouve plus belle une femme qui n’est pas trop mince et que je ne comprends pas pourquoi je ne me sens pas à l’aise quand mes rondeurs sont + présentes ….le regard des autres, tu as probablement raison !
je les ai repris mes 10 kilos alors que j’en avais plus que 10 encore à perdre et je peux te dire que tout ce qui est écrit est vrai dans mon cas (sauf le 42 et les 3 enfants) :)bon ça m’a foutu le blues mais je survivrai (pas je TE survivrai comme dans la chanson) ne me remercie pas tu auras la musique pour la journée dans la tête)
Ton post m’a beaucoup fait réfléchir hier. D’abord parce que je me suis dit que je ne m’étais jamais dit tout ça. Est-ce que ça voulait dire que je suis bien dans ma peau ? Non pourtant. Et puis en réfléchissant tout doucement j’ai commencé à entrevoir un début de réponse.
Je ne suis ni mince, ni ronde, je suis « dans la moyenne »
Je ne suis ni jolie, ni « moche », je suis « dans la moyenne »
Je n’ai aucun style vestimentaire qui me démarque, ni dans un sens ni dans l’autre, je suis « dans la moyenne »
mes relations avec les gens autour de moi ne sont jamais tout (je t’adore) ou rien (je te déteste), je suis là encore « dans la moyenne »
Et en fait je suis en train de me rendre compte que toute ma vie j’ai fait en sorte d’être dans cette moyenne. D’être auprès des gens suffisamment malléable ou transparente pour pouvoir être acceptée partout. Peur que si jamais je faisais qqch pour sortir de cette « moyenne » on cesserait de m’aimer, tout le monde.
Je n’ai aucune ambition pour moi, rien qui me motive, pas d’objectifs à atteindre pour devenir juste « moi » et pas celle qui essaye de se faire accepter à tout prix par les autres…
Je sais que ça change tout doucement, je me suis battue pour mes études que j’adore. Mais moi, tout simplement moi, je ne change pas, et ça me manque…
De pouvoir avoir des amis avec qui je serai vraiment moi et pas juste « moi transparente »…
Etc…
Bref c’est très confus, c’est juste un peu d’introspection pas encore vraiment décodée.
Félicitation en tout cas pour cette démarche, et malgré tes 10, presque 11kg, de moins ton style n’en a pas pâti
Serrons nous la main ! Je suis la seule géante costaud de ma famille ! Et tu sais quoi, cil ? Tant mieux ! Car ma soeur qui approche de la cinquantaine a pris du poids et elle a l’air énorme…alors que moi, j’ai juste l’air…charpentée !
Une anecdote « rigolote » si on veut…ma fille fait un spectacle de danse et se plaignait que sa copine, petite et frêle ait le rôle de la poupée alors qu’elle héritait de celui du clown…je lui ai dit qu’avec nos carrures, c’était comme ça, on ne serait jamais la poupée mais que le clown, c’était vachement mieux !
Allez ce n’est pas parce que M chante « jolie tanagra, tu me fous la g… » que c’est une opinion partagée par tous les hommes !
Là encore, je te serre la main pour les jambes d’1m10, je pense que tu es ma jumelle dont on m’a séparé à la naissance…grande, charpentée, mal à l’aise, maladroite et se demandant toujours où caser ce corps qui nous gène un peu parfois…pas toujours mais parfois.
Sinon, j’adore les robes,c’est mon péché mignon, même.
la formule m’a aussi fait rire, je pense avoir le même généraliste!
Le mien, est un obsédé du poids, il pèse même pour des vaccins avec une balance qui donne le taux de gras, et tout, et tout,
Depuis que j’ai 5 ans, il me traumatise avec le fait que je suis trop grosse, depuis quelque temps je refuse de me peser quand je vais le voir…
Sa réaction: « je sais pas ce que vous avez les filles, mais toutes, arrivées à un certain âge, vous ne voulez plus qu’on vous pèse! »
Ca t’étonne, crétin!
(bouffée de rancune qui ressort…)
Je me suis tout à l’heure posé la question « si je perdais 10kilos… » eh bien, le résumé est édifiant. Je ne gagnerai pas plus, mes collègues seraient toujours des garces cancanières, mon père sera toujours mort, ma mère n’aura pas perdu 10 ans, ma soeur aura toujours une relation de couple merdique, je m’inquièterai toujours pour l’avenir de mon fils…Bref, mes soucis seront toujours les mêmes et mes bonheurs…toujours les mêmes aussi.
Comme Caro, pareil, ce qui changera concrètement : j’aurai plus de choix dans les magasins, donc, je dépenserai encore plus…donc, voilà, concrètement, perdre 10 kilos ne changerait rien d’essentiel à ma vie.
Tu es si drôle et touchante 🙂
Je te lis tous les jours, et ça me met toujours de bonne humeur.
Bonne soirée à toi et je t’envoie plein d’ondes positives pour tout!
Ouf, ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule à imaginer que je pourrais être moins drôle si je continue à mincir!
Merci pour cette analyse, je crois que si je devais faire le même exercice, j’en baverais (déjà) et au final j’aurais beaucoup d’idées similaires aux tiennes!
Bonjour,
je te lis souvent mais ne laisse aucun commentaire. J’aime ton humour et tes coups de gueules mais je ne m’identifie pas vraiment avec ton problème de poids. Je suis mince. J’ai toujours été mince. Je ne me prive pas mais dès que j’ai quelques kgs en trop, c’est poisson-salade et je cours faire du sport comme une tarée jusqu¡à ce que tout rentre dans l’ordre. Par contre, là, la dernière question que tu te poses, ça me parle. Oui, parce que moi aussi j’ai fais quelques années d’études, j’ai deux enfants, un boulot prenant, et que je pense également qu’il vaut mieux une tête bien faite qu’un corps de bimbo. Ceci dit, je crois qu’il n’est pas futile de vouloir se sentir bien dans mon corps et aimer ce que l’on voit dans le miroir (ou en tous cas, ne pas trouver cela désagréable). Courir après cela, c’est peut-être courir après un certain equilibre, une vie où ce corps arrête d’être un problème. Et ça m’énèrve de devoir m’excuser de faire du sport pour garder la ligne; ça m’énèrve de faire attention en douce pour ne vexer personne et pour ne pas m’entendre dire que je suis futile. En France (où je ne vis plus, d’ailleurs) il faut être mince mais par magie. Dès que c’est travaillé, ou pire, dès qu’on veut l’être alors qu’on ne l’est pas ne l’est pas, on est superficiel, frivole. Ça m’énèrve!
Donc, NON tu n’es pas futile!!! Tu te sentais mal et tu te sens mieux. Bravo!!! Au lieu de te poser ce genre de questions, tu devrais être fière de toi. Pourquoi tu devrais choisir? Pas de raison que tu ne puisses pas tout avoir!!! Intelligente et bien dans ton corps, pourquoi t’en priver? Et c’est à ta portée. La preuve, tu y es!! Ça y est! Et tu es toujours Caro, 38 ans, 3 enfants.
Superbe réflexion !
Alors là, ca me donne bigrement envie de me lancer dans un « si j’étais… » à ma sauce. Ca aboutirait surement, chez moi, à des blablateries existentielles sur la gentillesse (son trop plein) (ou son absence) (je sais meme plus)
Enfin, si je sais un peu, surtout depuis hier, après avoir laissé passer deux personnes devant moi à la caisse…qui au final avaient à peu près autant d’articles que moi… Gloups.
Juste une illusion d’optique. Forcément, quand on achète du Lotus triple épaisseur, des chips format familial, 3 salades et une provision de Coca en vue d’une prochaine canicule spontanée…. et bien, on se sent nettement plus encombrant.
Comme quoi, tout est question de proportions. 🙂
je me balade de blogs en blogs et là ton texte m’accroche et je sens que je vais passer la soirée à te lire… tu expliques tant de choses vraies, comme elles viennent, tu me fais un peu penser à une autre blogueuse (clemorange) qui nous fait partager ses émotions, comme elles viennent.
Je n’ai pas encore tout lu, j’ai cru comprendre tes interrogations, le cercle infernal du poids, du régime etc et quand je te vois ecrire qu’avec qq kilos en moins on se demande moins comment on va s’habiller je te dis ah NON NON NON faut pas croire ça !! avec ou sans kilos, cest PAREIL !!!
ben oui parce que si c’est pas les kilos (et encore TOUTES LES FEMMES aimerait bien un ou deux en moins, un en plus, ou je ne sais quoi) donc si cest pas les kilos ben c’est la tronche pleine de psoriasis à dissimuler sous une couche de fond de teint (bah oui cest pas terrible ça non plus), la peau blanche qui ne va avec aucune couleur, les bas de contention qui ne permettent pas de mettre de jupes, les pieds qui sont avoir besoin de semelles et qui ne pourront plus craner avec des ptits bottes toutes fines ( je ris en imaginant l’idée que tu vas avoir de moi !!! hihihiih) bref je crois qu’être à l’aise ce n’est pas forcement une histoire de poids, de pso, de varices etc. meme si ça aide. tous les soirs je me dis « punaise qu’est ce que je vais bien pouvoir mettre ? ». où est le problème alors ???
(bon allez je file te lire…)
Je suis une amie de Zaza… Elle m’a dit d’aller sur ton blog… Ça fait un moment que je te lis et j’ose enfin t’écrire…
En ce moment, je suis enceinte… De 3 mois… Mais mon corps change… Et puis avant que ça n’arrive, j’étais au max de mon poids… Alors j’ai lu tout ce que tu as écrit sur ta grossesse et je me retrouve!!!
Avant, quand je faisais, sans rire, 20 kilos de moins, je me disais: mouais, je suis pas belle… Maintenant, et depuis 2 ans, je me dis: Mais de quoi je me plaignais???
Maintenant, la sage-femme veut me priver de sucre alors que je suis si fière d’avoir perdu 3 kilos!!! J’ai honte… Mon ventre gonfle… Il tarde d’être enceinte de 6 mois parce que comme ça, on verra moins les bourrelets du ventre et la culotte de cheval…
Merci d’écrire tout haut ce que je pense tout bas!!!
Rion.
Ce qui est bien, quand tu grossis, c’est qu’il y a encore plus de toi … =)
c’est très beau ce que tu as écris, shakk, je ne saurais pas dire pourquoi mais ça me touche énormément.
A chaque régime j’ai fais un dépression. Aujourd’hui je fais simplement attention.
Laiza
moi aussi j’aimerais faire un 42!! Pour m’habiller avec plaisir!
Car quand, vos pantalons vous abandonnent pour cause d’usure « cuissière » au bout de 6 mois ou un an, et qu’il faut faire un marathon shopping pour en retrouver, c’est l’horreur!!
> j’explique : j’ai mes magasins où je trouve des choses à mon goût et parfois à ma taille, 46. Mais selon la récolte, ben, parfois y a du 46, et parfois non, ou parfois que des horreurs en 46…
= pour retrouver un jean noir coupe cigarette, un basic de garde-robe, c’est la chasse pendant une journée, deux jours, deux week end….
et parfois je ne trouve pas… donc je dois attendre que ça revienne… être constamment à l’affut….
quand on a une vie bien remplie, franchement, on a que ça à faire….
Alors ça a l’air superficiel, oui, mais ça fait partie des mille et un détails qui compliquent lourdement la vie d’une ronde (et un+un+un… à la fin ça fait beaucoup!
c’est très chouette de lire tes épisodes Zermati, merci!