Mois : mars 2010

Grand chelem

Rugby

Non je veux dire, c'était une bonne idée de choisir un resto qui diffusait le rugby, pour fêter mon anniversaire. Ils n'étaient pas tendus, les gars. Et puis quelle conversation, je ne m'en remets pas.

En même temps, on a frôlé le pire. Parce que si l'anglais, là, à quelques minutes de la fin, ne faisait pas un en avant sur la pénalité (je ne comprends pas ce que j'écris, je sais, ça se sent), pas certaine que la soirée se soit bien terminée par la suite…

Allez, à part ça, aux urnes citoyens ! Le grand chelem, ça vous dit quelque chose ?

Let the sunshine

Manosquerose

Vendredi c'est le jour des billets décousus, poil au tutu.

– Je tiens à prévenir l'honorable assemblée que lundi, il y aura, une fois n'est pas coutume, du billet sponsorisé. Je ne tiens pas à m'en justifier plus que ça, il se trouve que j'ai mes raisons. Je comprends évidemment que ça ne plaise pas à tout le monde, mais comme on est prévenu, on n'est pas obligé de venir, moi je dis, c'est un bon deal.

– J'ai reçu un mail de l'établissement français du sang qui me demande de faire du bruit pour une opération qui se déroulera le 14 juin et qui s'appelle "Karl le globule". Objectif, bien sûr, donner envie au plus grand nombre de donner son sang. L'EFS a ouvert un site internet où tout est expliqué, allez-y, c'est drôlement bien fait. Et si vous êtes blogueur, faites du bruit aussi…

– Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais le petit restaurant "Chez Nathalie" à la butte aux cailles vaut son pesant de cahuètes. Pas donné donné mais j'y ai mangé des noix de saint jaques dans une sauce au lait de coco à faire jouir la vierge marie.

La toute petite fille dans le ventre de ma soeurette tient le coup, elle est entrée mercredi dans sa 31e semaine et son poids est estimé à 1k100. Peut mieux faire mais en attendant, elle fait le job et sa maman aussi. Cette dernière vous remercie d'ailleurs pour tous vos messages d'encouragement et vos ondes positives, ma mère, notre Manou nationale, lui a en effet tout imprimé pour l'occuper.

– Cette semaine je le jurerais, ça sentait le printemps. En même temps c'est normal, demain c'est mon anniversaire et pof, c'est aussi le springday. Ou pas, ça dépend des années bisexuelles et là j'hésite, je ne sais plus si on est en hétéro ou pas. Ce qui est sûr c'est que mon cadeau d'anniversaire va tomber le lendemain, rapport à la branlée que va se prendre l'UMP. Enfin, merde, on peut rêver, non ? Cinq ans que je fulmine les soirs d'élection, là franchement, va y'a voir du champagne Corbon, je vous le dis. Sans rire, même vous mes amis de droite, voir le fredo lefebvre déconfit, ça vous fait un petit quelque chose, non ?

– Tant qu'on y est, je voulais tout de même adresser mes condoléances à la dignité de François Fillon qui est, elle, bien décédée mercredi soir à la Mutualité. Aucune chance qu'elle ne sorte du coma.

Voilà, je vous souhaite un merveilleux week-end, la bonne nouvelle c'est que c'est le dernier avant l'heure d'été, c'est doux, ça, non ?

Edit: Juste, Margaux Motin que je vénère a fait un strip trop trop trop bien, trashy comme j'aime…

Basique, est-ce que j’ai une tête de basique ?

Béa

Il y a quelques jours, Garance dressait la liste de ses basiques. C'est le genre d'articles que je dévore, toujours en quête moi aussi de savoir quels sont mes essentiels.

Non parce qu'à regarder dans mon armoire, il m'apparait que mes dix indispensables se résument à un seul et unique vêtement: la robe tunique noire, en jersey, genre. Je pense en avoir une trentaine, sans rire.

Ce n'est pas faute d'avoir essayé de varier les plaisirs, mais le fait est que dès qu'on a des fesses, du ventre et des seins, tout ce qui est chemise d'homme rentrée dans un jean slim vous transforme en Muriel Robin, voire pire.

Il n'en reste pas moins qu'après tout moi aussi j'ai mes must have, et comme je sens que vous avez une envie très pressante de les connaître, je me disais que j'en ferais bien un billet, comme ça, parce que de temps en temps je me prends pour Isabelle Adjani.

1 – Donc, la robe en jersey ou assimilé, ceintrée si possible sous les seins histoire que mon ventre aille voir là bas si j'y suis.

2 – Un legging doudou (noir ça va de soi), près du corps mais pas saucissonnant (le pailleté que j'ai acheté à la Redoute est tout simplement merveilleux, sauf qu'il est pailleté donc pas non plus easy easy à porter en réunion de direction)

3 – Un jean qui ne laisse pas la raie des fesses prendre l'air dès qu'on se penche, qui ne scie pas le ventre mais qui ne soit pas non plus trop taille basse, qui puisse entrer dans une paire de bottes sans te faire risquer la phlébite, qui tombe pile poil en bas sans essuyer les trottoirs et qui, last but not least, te fasse un cul d'enfer. Personnellement j'achète en ce moment les miens chez monoprix et notamment un boy friend pas trop large (à mon avis il est fait pour l'être mais pas sur moi, no comment).

4 – Un soutif qui redonne de l'optimisme à mes seins qui sont manifestement totalement à bout.
Mes marques préférées sont Passionnata, Dim, Princesse Tam-Tam (ceux avec armature) et les récents Well en microfibre qui sont magnifiques et super galbants.

5 – Une culotte qui remonte jusqu'au nombril tout en gardant un certain glamour et sans souligner le bourrelet qui est là et bien là, n'en parlons pas.

6 – Une marinière pour être dans la facheune et aussi parce que moi j'ai toujours aimé ça. Même que ma fétiche est une Gauthier offerte par le Churros il y a dix ans et qui n'a pas bougé. Elle est pile à la bonne longueur, le tissu est épais mais pas trop et surtout, elle me fait des beaux seins, c'est un phénomène étrange.

7 – Des tee-shirt pour mettre sous les tuniques noires qui ne sont pas toutes à manche longue et font donc toutes les saisons. J'ai un faible pour les american vintage même s'ils n'ont pas une espérance de vie très longue, sauf à aimer porter des serpillères aux manches démesurément longues. N'empêche que question matière, c'est top, et couleur aussi. Cela dit, monop désormais en vend aussi en lin très fin qui tuent leur race et je crois que c'est Camaïeu qui s'y est mis aussi dans le très fin tout doux.

8 – Un gilet noir un peu long qu'on peut mettre sur le jean et aussi sur les robes et sur le reste. Super difficile à trouver, j'en ai un de chez monop qui fait un peu gilet de mamie, en laine très fine, super classicos, mais parait que c'est à la mode alors bon, ça passe.

9 – Un pull noir en col V trop grand. Là il me faut être honnête, je n'ai jamais dégotté le graal, même les tailles homme ne semblent jamais trop grandes pour moi et pour l'effet Ines de la fesse, on repassera, le problème avec les cols V c'est que dès que tu as des seins, y'a comme un souci. Ok, j'ai mis le pull noir en col V juste parce que les fachionistas le mettent toujours et que y'a pas de raison. Aussi parce que je me vois trop bien avec un legging en laine et un pull V devant un feu de cheminée à deux doigts de faire l'amour à Hugh Grant.

10 – Merde, je ne sais pas quoi choisir entre la mini en jean (aimant à quéquettes), la chemise en jean (gros come back les filles), le pantalon noir qui va bien (indispensable on peut pas être en jean et legging tout le temps, là encore chez monop y'en a des biens) et le gros foulard/écharpe qui tient chaud ET donne un peu de couleur aux 35 robes noires de l'armoire.

Voilà, c'était donc mes basiques à moi, un billet à forte teneur en futilité et à faible valeur ajoutée. A vous les studios, je vais chercher une paire de chaussettes pas filées pour demain (han, j'ai oublié de parler de ça, chez moi y'a un triangle des bermudes pour les mi-bas, je vois que ça).

Edit: j'ai aussi oublié de parler shoes. Pour faire simple: une paire de bottes, une paire de bottines, une paire de chaussures de filles à talons, une paire de ballerines. A l'heure actuelle je n'ai que la n°2 et ça commence à poser problème. Au niveau des odeurs, je veux dire.

Edit2: Sur la photo c'est ma copine Béa, ma plus vieille amie, connue en CM1, qui incarne pour moi justement ce style que je ne parviens pas à avoir. Le genre de fille qui énerve parce qu'elle a encore l'air aujourd'hui d'une adolescente et qui sans jamais se maquiller est toujours impeccable. La dernière fois que je l'ai vue, elle arborait cette veste en cuir parfaite et cette écharpe que j'ai essayé, en vain de lui voler. Sûre que ses basiques ne sont pas super éloignés de ceux de Garance Doré…

J’aurais voulu être une femme objet

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Alors cette idée de se plaire et s'aimer. Je vais tenter de vous livrer un peu le fruit de notre discussion avec le docteur Z sur la question, sans être sûre de vraiment me faire comprendre.

Le problème en réalité est plus facile si on le prend dans le sens suivant: les gens que nous aimons nous plaisent-ils ? Attention, "plaire" est à prendre au sens large, pas nécessairement dans sa signification "physique". Pour que quelqu'un nous "plaise", il faut qu'il corresponde à des normes que nous pensons personnelles mais qui sont en réalité imposées par la communauté (en gros, est beau ce que tout le monde trouve beau, parait que ça se vérifie si on montre tout un tas de photos d'individus à un panel de gens, il y a unanimité sur les beaux et les laids). Bref, le fait que quelqu'un nous plaise est soumis à un certain nombre de conditions.

Ce qui n'est pas le cas de l'amour.

Exemple, nos enfants. Est-ce qu'ils nous plaisent en tous points ? Est-ce que notre amour dépend de leur poids, la couleur de leurs yeux, leur caractère riant, doux et docile ? Est-ce qu'on a besoin d'expliquer pourquoi on passerait par le feu pour eux alors même que ces vermines nous ont privés de notre sommeil durant les trois première années de leur vie ? (ok, c'est pas le sujet, mais on n'est pas vraiment sorti du bois à ce sujet, je tenais à en parler aussi).

En ce qui me concerne, la réponse est non. Mes machins je les aime inconditionnellement et quelque part, remarquait docteur Z, tant mieux, il en va un peu de la survie de l'espèce, donc heureusement qu'on n'a pas besoin de trouver beaux nos rejetons pour les chérir. D'autant que bien sûr, les nôtres sont magnifiques mais ce n'est pas le cas de tous les enfants, hein. Hum.

La comparaison est tout aussi valable pour l'amour de nos nuits et nos jours qui, avouons le, a une haleine de poney le matin, ronfle comme un cochon la nuit et ne ressemble pas nécessairement à Brad ou Georges. Ne parlons même pas de ses manies consistant à laisser volontairement la lunette des toilettes levée ou a jeter à la poubelle nos effets personnels exclusivement, au prétexte que ça trainait alors que pas du tout, on l'avait POSE là tout à fait consciemment (oui, j'admets, là je dévie du sujet).

Il n'empêche donc que même si on tourne légèrement la tête au réveil quand il commence à nous parler, on l'aime. Si si. On ne saurait vraiment dire pourquoi ou comment, c'est juste que voilà, on l'a dans la peau ce con.

Je m'arrête là, vous m'avez compris, c'est pareil avec Bénédicte, connue en terminale, qui a tout un tas de tics qui vous font grimper aux rideaux, mais dont vous ne pourriez vous passer plus de trois semaines et ça dure depuis 15 ans. Vous la trouvez jolie bien sûr, sauf qu'à bien y réfléchir, ok, elle a les pores dilatés, les seins pas si fermes et un léger strabisme. N'empêche que vous l'aimez, cette dinde.

Bref, je crois que j'ai été claire, les gens qu'on aime ne nous plaisent pas en tous points, mais quelque chose s'est passé, s'est construit, un lien s'est tissé et c'est comme ça.

Alors pourquoi nous on aurait besoin de se plaire pour s'aimer ? Qui, franchement, se mate dans sa glace le matin en s'écriant putain ce que je suis canon, et brillante en plus ? Ben pas grand monde. Ou alors pas tous les jours. Il n'empêche qu'il faut bien se supporter vu qu'à priori, à moins que Raël et ses copains illuminés aient raison, on n'a qu'une vie et qu'une enveloppe charnelle. Et s'aimer, c'est un bon début pour faire la route.

Sauf qu'on pense à l'envers voire de travers, me disait le docteur Zermati. Et ce ne sont pas les messages envoyés de toutes parts qui peuvent nous aider à y voir plus clair. Alors on intériorise que ne pas se plaire, ça implique de ne pas s'aimer. Et que par conséquent les autres non plus ne vont pas nous aimer.

– "Oui mais moi, je crois que j'aurais voulu plaire. J'ai un peu honte de le dire, mais j'aimerais, une fois dans ma vie, être une femme objet, un objet de désir brut, pas qu'on m'apprécie, qu'on me trouve drôle ou sympa, juste qu'on se retourne sur moi. Je sais, c'est débile et idiot, mais j'ai pas eu, ça".

Au lieu de se moquer, le docteur Zermati m'a répondu qu'en effet, à l'adolescence, on a besoin de ce truc, d'être convoité, montrée comme un trophée. Et que parfois, du coup, on cherche toute sa vie à obtenir ce qu'on a pas eu. Sauf que soyons claire, je serais bien emmerdée si là de suite, Stan, gossbo de seconde sur le lequel j'ai bavé des heures durant en vain, venait me proposer un patin derrière les toilettes.

Ou pas, remarque.

Edit: Photo prise avec mon téléphone, pas très "qualité", mais je l'aime, que voulez-vous…

C’est quoi une oeuvre d’art ?

Macaron_journal_mc_02  Hier au lieu d'aller écouter Ambre comme prévu, j'ai choisi d'accepter une invitation vraiment très alléchante à une avant-première dont je pensais pouvoir vous parler. Même qu'à la fin il y avait les acteurs principaux du film.

Sauf que j'aurais du écouter mon instinct, parce que hem, on n'a pas forcément vu le chef d'oeuvre de l'année.

Je veux dire, à la fin, il y avait un silence de mort dans la salle et j'avais pitié du réalisateur – connu – qui a tout de même réussi à répondre aux questions que personne ne lui posait. C'est à dire que la seule qui me venait à l'esprit était un "pourquoi ?!!!!" implorant.

Bref, comme j'étais invitée très gentiment par un site internet vachement bien ficelé qui se creuse la tête pour renouveler un peu le genre des soirées blogueurs, je ne balancerai pas le nom de l'oeuvre subie hier, mais du coup, bah, pas de billet, quoi.

Ah si, quand même, ce blog a été élu meilleur blog "Journal intime" par Marie-Claire.fr hier. J'ai gagné je crois un coffret "Envies d'art", grâce auquel je vais pouvoir apprendre à devenir une artiste.

Heu.

Me demande si je ne vais pas l'envoyer à R. B. Le réalisateur, je veux dire. Parce que moi il faut bien se rendre à l'évidence, tout ce qui est manuel, musical ou autre, j'ai compris, quoi. Comme le poids de forme, en somme. Faut se faire une raison, R. B….

Mes dix commandements alimentaires

Tuniqueàpois
Six mois. Six mois environ que je suis les conseils du docteur Zermati. Sans vouloir faire de bilan, parce qu'il me semble qu'il est trop tôt pour cela et surtout parce que j'ai intégré le fait que mettre en avant ma perte de poids pourrait à terme provoquer une autre perte, je retiens ces dix commandements qui n'en sont pas vraiment mais qui sont devenus, au fil des semaines, mes mantras à moi, mes béquilles lorsque se fait entendre l'appel du chocolat…

#1 – Ce qu'on mange quand on a faim ne fait pas grossir.

#2 – C'est manger au delà de sa faim qui provoque la prise de poids.

#3 – L'équilibre alimentaire s'atteint sur le long terme et en aucun cas sur une journée, pas même une semaine.

#4 – Je ne suis pas plus responsable d'être grosse que d'être petite, myope ou bègue.

#5 – Le fait de maigrir ne me rendra pas plus aimable.

#6 – C'est la peur de regrossir qui neuf fois sur dix fait regrossir.

#7 – Ma valeur ne dépend pas du poids qu'affiche ma balance.

#8 – Après un excès, la seule chose à faire est d'attendre d'avoir à nouveau faim pour manger, sans se culpabiliser pour le plaisir pris.

#9 – Manger sans faim est aussi crétin que recharger une batterie de téléphone déjà pleine.

#10 – On peut maigrir en mangeant tous les jours du chocolat ou tout autre aliment soit-disant tabou.

Voilà pour aujourd'hui, je reviens très vite sur cette histoire de "faut-il se plaire pour s'aimer", après en avoir longuement discuté avec ce bon docteur Z., je crois avoir compris son propos et par la même occasion, fait un pas de géant, qu'il s'agisse du regard que je porte sur moi même mais aussi sur mes relations amoureuses, amicales et familiales.

Ce qui est amusant à cet égard, c'est que le livre de Jaenada que je viens de terminer, s'achève notamment sur cette phrase (de mémoire): "On n'aime pas quelqu'un pour une raison en particulier, on l'aime c'est tout". C'est en substance la conclusion de mon échange avec Zermati: on aime en général inconditionnellement les gens, qu'il s'agisse de ses parents, ses enfants, son conjoint ou ses amis. Pourquoi n'est-on pas capable d'en faire autant avec soi même ?

Edit: La photo c'est parce que je crois que je n'avais pas osé ce genre de pose depuis dix ans et que même s'il est bien là, ce bourrelet, modeste mais présent, étrangement, ne me dérange pas.

Vive le rose

Coucherdesoleil1

Il est tard à l'heure où j'écris ces quelques mots et comme je n'ai pas à proprement parler d'idées précises pour un billet thématique, voici, à la twitter ou presque quelques pensées en vrac…

– Il n'est pas trop tard pour envoyer vos photos, j'ai pris du retard, on va dire qu'on se laisse jusqu'à mercredi.

– La toute petite fille dans le ventre de ma soeur tient le coup, mercredi justement elle fêtera sa 30e semaine in utero et ma foi on n'y croyait pas, haut les coeurs soeurette.

– Mon nouveau bureau est vraiment trop loin de chez moi mais il y a un point positif, je parcours pour y arriver l'esplanade des invalides et par ce temps glacé mais ensoleillé, j'en prends plein les yeux le matin.

– Hier, Philippe Jaenada m'a fait le plaisir d'un mail et d'un commentaire ici et je me suis sentie comme du temps où Rose Laurens m'avait envoyé une photo dédicacée. Sauf que là je pourrais presque avoir des envies sexuelles. Si je n'étais pas mariée, bien sûr.

– Histoire que mon homme soit trendy lui aussi, je lui ai acheté une marinière chez Monoprix. Avec sa casquette et son caban, il est mon loup de mer, je le kiffe, grave, sorry PhJ.

– Mercredi, j'ai vu un coucher de soleil de mon balcon et le ciel devait être amoureux des tours chinoises. Je ne vois que ça pour expliquer qu'il ait rougi à ce point là. Et ce qui est incroyable c'est qu'ensuite, ce sont tous ces immeubles et gratte-ciel ingrats qui ont pris le rose au joues.

Coucherdesoleil2 Coucherdesoleil3

– Dimanche, je vais aller voter et je crois que mon bulletin lui aussi sera rose. J'en suis même sûre. Quelque soit votre couleur, allez-y vous aussi, je vous en prie, on annonce une abstention record. Or ça ne profite jamais à la gauche. Tout bien réfléchi, si vous êtes plutôt de droite, restez au chaud.

Je vous laisse avec quelques photos de ce parcours matinal qui me ravit.

Invalides Dôme Tour Alexandre3 Pont

Philippe Jaenada, le faux dilettante

Jaenada

Je vous ai déjà parlé de Jaenada ?

Je crois que oui, une fois, j'ai vanté les mérites du Chameau sauvage dans une des listes de bouquins que je vous ai proposées. Mais je ne suis pas sûre de vous avoir VRAIMENT parlé de Jaenada.

Je veux dire, est-ce que je vous ai confié par exemple que cet homme écrit exactement de la façon dont j'aurais voulu le faire si d'aventure j'avais été écrivaine ?

Est-ce que j'ai insisté sur le fait qu'il sait à la fois être d'une drôlerie extravagante tout en ayant la capacité de décrire le sentiment amoureux comme peu savent le faire ?

Est-ce que je vous ai raconté qu'un passage du chameau sauvage a manqué me faire passer l'arme à gauche, pour cause de fou rire inextinguible ?

A la réflexion, je ne crois pas avoir été si loin. Et pour cause, il est particulièrement difficile de parler d'un auteur qui excelle dans le sarcasme, l'autodérision (surtout l'autodérision), l'absurde et l'ironie. Tout ce que je peux moi écrire à son sujet me semble du coup d'une fadeur sans nom, d'une niaiserie confondante. Je dirais même plus, abuser de ses livres pourrait finir par me décourager totalement de pianoter sur mon clavier. Un peu comme les repas à mourir des belles-mères finissent par te conduire illico chez picard, histoire de ne pas ajouter aux kilos pris l'humiliation de n'être pas capable de réussir le dixième de ce que cette hyène semble accomplir sans même l'once d'une recette.

Bref, tout ça pour dire qu'actuellement je déguste le dernier opus de Philippe Jaenada, "Plage de Manacorra, 16h30" et que j'alterne entre les sanglots étouffés parce que l'histoire est atroce (en gros, alors qu'il est en vacances avec son fils de 7 ans et sa femme adorée dans le sud de l'italie, le héros se retrouve, avec des centaines de congénères coincé sur une plage par un énorme incendie qui vient des collines et qui menace de tuer tout le monde) et les éclats de rire, parce que cet événement tragique est l'occasion pour Voltaire (le héros donc) de passer en revue les moments clés de sa vie et de son histoire d'amour. Il faut lire ce passage où il se remémore la fois où il a été refusé à l'entrée de l'hyppopotamus de la place de Clichy pour comprendre la dimension comique de son existence.

Voilà, j'ajouterai que je m'étonne que cet écrivain soit finalement assez peu considéré dans le paysage littéraire français – ou en tous cas pas assez célébré -, il est dix mille fois plus incisif que sa pâle copie Beigbeider ou qu'un Bégaudeau certes pas mauvais mais qui ne tient pas vraiment sur la longueur. Il a pour moi les fulgurances d'un Philippe Roth dans Portnoy et son complexe ou d'un Jonathan Coe. Et tout ça en donnant une impression de facilité qui t'énerve grave. On en revient à belle maman la hyène avec sa blanquette incroyable faite en cinq minutes, quoi.

Allez, les chanceux qui n'ont pas encore goûté aux charmes de monsieur Jaenada, n'hésitez pas. Et commencez par le Chameau sauvage, qui je pense est son meilleur bouquin.

Même que je vous en livre un extrait succulent à mon goût, où l'auteur donne ses conseils pour être à l'aise dans un ascenseur…

"CONSEILS
POUR PARAÎTRE À L'AISE DANS UN ASCENSEUR
Passer un moment dans un placard avec un inconnu est embarrassant.
Face à notre prochain, nous sommes timide et confus,
nous ne savons pas où mettre les yeux, nous avons envie
de nous faire tout petit (et, chose curieuse, l'autre paraît
toujours serein et fort, comme s'il ne se rendait pas compte
de l'incongruité de la situation). Alors quelle attitude
adopter pendant le trajet pour surmonter notre malaise ?
Faire l'impatient et tapoter du pied donne l'air ridicule d'un
businessman surexcité. D'un autre côté,
regarder l'autre dans les yeux, face à face à
quelques centimètres, l'inquiète. Quant à
vouloir engager la conversation avec lui c'est une erreur :
même pour une discussion très banale, le temps
de voyage est trop court.
– Bonjour.
– Bonjour Monsieur. La politique politicienne, j'en ai
ras le bol.
– Oui, ils nous prennent pour des abrutis.
– Allez, bonsoir.
Enfin, rester comme pétrifié après avoir
appuyé sur le bouton, les yeux sur ses chaussures ou
sur une paroi lisse, laisse supposer que la présence
de l'autre nous effraie. Ce qu'il faut éviter absolument.
Car en ascenseur, tout est basé sur le rapport des forces.
Il est impératif, dès la mise en présence,
de prendre l'ascendant sur notre prochain. Plus qu'une simple
attitude à adopter, il s'agit donc d'effectuer un travail
progressif, dont le but est d'amener l'adversaire en position
d'infériorité. Car deux personnes ne peuvent se
sentir simultanément à l'aise dans un ascenseur.
On peut le regretter, mais c'est ainsi.


Tout d'abord, il faut s'empresser de demander "Quel étage
?" avec désinvolture, avant même d'être
tout à fait à l'intérieur. Si nous traînons
trop, il nous devancera sans scrupule – or cette question
est primordiale, car elle nous place d'emblée comme le
patron de l'endroit. "Un habitué", songera-t-il.
Mais rien n'est encore gagné, bien sûr. Il est
maintenant indispensable de se placer le premier près
du panneau à boutons, et d'attendre qu'il quémande.
"Quatrième, s'il vous plaît." Ensuite,
un nouveau point sera marqué si nous appuyons précisément,
d'un geste souple et sûr, sur le bouton qui correspond
pile à son étage (ce n'est pas sorcier, comme
manœuvre, mais cela impressionne toujours – "Il
connaît l'emplacement exact des boutons, un habitué…").
Ensuite, tout est simple : il suffit de conserver l'avantage
ainsi acquis, en profitant du léger éblouissement
causé par notre "ouverture", pour entamer avant
lui, avant qu'il ne se ressaisisse, notre "développé".
Le développé est la matérialisation de
l'attente placide, l'attitude que prend naturellement un homme
sûr de lui entre le rez-de-chaussée et le quatrième,
et peut revêtir plusieurs formes : un air que l'on chantonne
à mi-voix, un doigt qui caresse avec nonchalance le panneau
à boutons, un coup de peigne dans la glace. A nouveau
pris de vitesse, il est coincé : on imagine mal deux
étrangers chantonner ensemble dans un ascenseur (ou pire,
se recoiffer côte à côte, ou caresser ensemble
le panneau à boutons). Il ne peut pas non plus se mettre
à chantonner pendant que nous nous donnons un coup de
peigne : une personne décontractée dans un ascenseur,
ça passe merveilleusement, mais deux, ça frise
le burlesque. "Ils n'ont qu'à se mettre à
danser, tant qu'ils y sont." Non, il ne pourra que rester
figé et muet, dominé, embarrassé. C'est
dur, mais l'heure n'est pas aux états d'âme. Il
a perdu. Il voudra se cacher dans un trou de souris, tandis
que nous serons parfaitement à l'aise. Il ne restera
plus alors qu'à conclure (la "fermeture") :
lorsqu'il sort, vaincu, et marmotte timidement "Au revoir",
nous nous contenterons d'un léger signe de tête
et d'un sourire distrait, qui achèveront de l'accabler.
Ouverture, développé, fermeture, l'affaire est
réglée. Resté seul pour un ou deux étages
encore, nous nous sentons gai et léger : le trajet s'est
parfaitement bien passé pour nous."