Mois : septembre 2010

Le syndrôme de Fergie

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La dernière fois, je devais aller à une conférence très sérieuse – je précise parce que ça a son importance, pas pour me la jouer, surtout que moi je ne suis là que pour prendre des notes et répéter ce que les gens très intelligents racontent. Bref, j'allais à une conférence et me suis donc un peu pris la tête pour m'habiller en circonstance.

En vrai je me prends la tête tous les matins, malgré mes craquages réguliers à monoprix j'ai finalement un choix assez restreint de tenues de travail.

Mais ce jour là, je dois avouer que je n'étais pas mécontente du résultat.

(Je suis en pleine reconquête de moi même.)

Je vous rassure, pas d'overdressing non plus, j'avais appliqué la règle selon laquelle less est toujours more. Un slim brut tout neuf (donc pas déchiré en bas), des chaussures neuves aussi – c'est la rentrée – à hauts, très hauts talons (6,5 cm, mon max, je sais c'est l'équivalent des tongs pour les modeuses mais pour moi ce sont des échasses), un t-shirt blanc sans AUCUNE tache et une petite veste noire qui va bien.

Un sans faute, très basique mais tellement évident que Cristina Cordula en aurait chialé. Un truc à te retrouver dans la fashion police de Grazia avec un 18/20 de Fred Farrugia. Sans me vanter.

Je suis arrivée pile poil à l'heure – alors que 9h pour moi c'est un peu l'aube, je rappelle que je suis journaliste – avec cette délicieuse sensation d'être complètement à ma place. Je veux dire, à ma place à cet endroit mais plus globalement dans ma vie, voire sur cette terre.

(reconquête de moi même.)

En haut de l'escalier monumental de l'endroit de la conférence, je suis accueillie par la directrice, tirée à quatre épingles, tailleur à la Roselyne Bachelot, pas forcément ma tasse de thé, mais pimpante et impeccable, quoi. Elle me salue et me lance un regard que je sens très approbateur, genre elle m'est reconnaissante de m'être mise en frais.

Complicité.

J'ai envie de lui dire que je sais, qu'on s'est comprises, que c'est normal, tout ce qu'il y a de plus normal de faire un minimum d'effort, on n'est pas des sauvages non plus. Mais je ne dis rien et en même temps ce n'est pas nécessaire, il y a des moments où les regards suffisent. D'autant que le langage des vêtements c'est pas des conneries et là tout de suite nos vestes sont en pleine conversation parce qu'elles se sont tout simplement reconnues.

On est à deux doigts de se déclarer notre attirance mutuelle quand arrive un autre officiel, cravaté comme il se doit. Bien lèche-cul, il complimente notre hôtesse sur son chic – mais à haute voix, lui, il n'est pas en bluetooth comme nous -, glissant au passage qu'elle est d'ailleurs toujours d'une grande élégance. Minaudant un peu, la directrice fait mine d'être un peu gênée, et modeste, répond que c'est normal, d'ailleurs lui aussi, vraiment, et puis que c'est ainsi, il faut respecter les usages, que lui est habillé en conseiller truc machin, qu'elle-même est en directrice et que Caroline – moi, donc – est venue en…

… en journaliste.

En prononçant ce dernier mot, elle a comme une petite moue de dégoût, qui ressemble un peu à celle qu'on fait quand on se demande si on vient pas de manger une crotte de nez.

D'un coup d'un seul, mes talons m'ont semblé diminuer de moitié, mon jean s'élimer et ma veste se couvrir de pellicules.

La reconquête de moi même s'était barrée quant à elle du côté de Canberra.

Comme quoi, c'est vrai que souvent on se voit moins bien qu'on est. Mais finalement on fait mieux. Parce que les rares fois ou tu décides de poser un regard bienveillant sur ta petite personne, il se trouve toujours quelqu'un pour te remettre d'équerre. Et te signifier que négligée tu as toujours paru, négligée tu paraitras toujours, quoi.

Je crois que je sais désormais ce qu'a ressenti toutes ces années la pauvre Fergie avec cette pute d'Elizabeth d'Angleterre.

Edit: La photo, c'est un peu tiré par les cheveux j'en conviens mais on va dire que c'est parce que la prochaine fois j'irai en sarrouel. En vrai c'est parce que je n'ai aucune photo de moi en veste et talons.

Edit2: Non non, pas la peine d'essayer de me dire que si ça se trouve c'était un compliment, il faut savoir que les journalistes se trainent une réputation de traine misère au niveau de la fringue, limite certaines personnes sont persuadées qu'on ne se lave pas tous les jours, quoi. Je ne parle évidemment pas de la caste très particulière des rédactrices de féminins, elles c'est pas pareil, elles ont la réputation d'être corrompues et méchantes. Ce qui est totalement faux d'ailleurs, ça va sans dire.

Edit3: La vérité c'est que ça ne m'a pas vraiment vexée, hein, juste je me suis dit qu'on est toujours la souillon de quelqu'un, même quand on est persuadée d'être au top.

Tocs en stock

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A l'école de mes enfants, "un enfant a été hospitalisé pour cause de compas dans l'oeil", a-t-on appris par un mail des parents délégués.

Je sais que je ne devrais pas mais j'ai trouvé la formulation savoureuse.

Après, non, c'est vraiment pas drôle, on est d'accord.

Mais quand même, quoi, ça risque de le suivre.

A part ça, vu que je ne prends pas non plus l'avion – et dieu merci – tous les deux jours, je n'ai hélas pas des tonnes de choses à raconter. Quelques fulgurances quand même que je ne peux évidemment pas m'empêcher de vous livrer, c'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut la fermer.

– Je n'arrive pas à comprendre pourquoi les couples soit disant de la vraie vie shootés dans les pubs "The Kooples" ont toujours l'air extrêmement désagréables. Je veux dire, est-ce qu'ils sont antipathiques naturellement ou est-ce que c'est fait exprès ? Il n'empêche que personnellement ça me coupe toute envie d'acheter quoi que ce soit chez eux, vu qu'à chaque fois que je vois une pub j'ai l'impression que les modèles me crachent à la figure qu'on est pas du même monde et qu'ils sont tellement, mais tellement cooooool. Eux. Idem d'ailleurs pour Comptoir des cotonniers avec ces mères qui ont toujours l'air de retenir un gros caca et leurs filles à qui on a envie de donner deux claques. "I hate les préjugés sur les jolies filles". "I love les vestes qui tombent bien". I hate le marketing, moi.

– Souvent, dans Libé, il y a des petites annonces dans lesquelles des gens cherchent un appartement. Fréquemment, il est spécifié "journaliste à Libé", voire, comme c'était le cas la semaine dernière, "Fils d'un journaliste de Libération cherche 2 pièces, etc". Je me demande toujours si ça marche auprès des proprios. Je veux dire, être journaliste à Libé serait un gage d'honnêteté ? Mieux, quand on a un papa à Libération, c'est mieux qu'une caution ? Parfois, je me demande aussi si je suis la seule à me poser ce genre de questions à la con.

– J'ai fini le cercle des incorrigibles optimistes, un peu déçue par la fin trop abrupte à mon goût, on voudrait avoir des nouvelles de Cécile, non ? Là je change de registre et je m'attaque à Virginie Despentes. Façon de parler, ça va sans dire. On n'a pas super envie de s'y frotter à la dame.

– J'aimerais qu'on m'interdise l'accès du H&M du Kremlin Bicêtre. C'est terrible, il n'y a personne dedans, il est à taille humaine et plutôt bien fourni. Résultat, j'ai emporté la moitié du magasin hier. Dont un pantalon et une blouse qui ne me vont pas. Et que je n'irai bien sûr jamais changer, rapport à mon toc. Oui, j'ai AUSSI le toc de l'échangeage de fringues trop petites/trop grandes/trop moches/trop abîmées.

– Pendant qu'on y est j'ai également le toc du paiement de frottis. Je veux dire, je ne paye mon frottis qu'au moment de la lettre bleue qui prévient du passage de l'huissier. Je ne comprends pas, il n'y a qu'avec mon frottis que ça prend de telles proportions, en plus ça ne pète pas bien loin, 20 euros à tout casser. Peut-être que c'est la trouille de voir arriver le compte-rendu par la suite – envoyé après règlement -, avec toutes ces colonies de candidas qui semblent être installées en CDI dans mon fri-fri, vu qu'elles sont systématiquement signalées par le laborantin. 

– Au cas où certains se poseraient la question, j'ai bien sûr le toc de l'envoi de frottis. Du coup maintenant ma gynéco s'en charge, je soupçonne le labo de s'être plaint de la drôle de gueule des prélèvements. 

– Je sais que je devrais garder ça pour moi mais ça me fait un bien fou d'en parler.

– Tant que j'y suis j'ai gardé plus d'un mois un grain de beauté dans son formol avant de l'envoyer pour analyse. A chaque fois que le churros passait devant l'enveloppe il manquait de rendre son quatre heures.

– Au final, c'était bénin. Si tant est que ça veuille dire quelque chose.

– Je ne suis pas folle vous savez.

– Je ne sais plus où mais j'ai lu un article très intéressant, peut-être dans le Elle d'ailleurs – si – sur le projet de loi sur les retraites et la façon dont nous les meufs on se fait une nouvelle fois enfler grave. Bizarrement, on les entend peu, les Martine et Ségolène sur ce sujet précisément.

– Je le crois pas que j'ai PERDU mon body de chaudasse. Du coup je suis obligée d'acheter le modèle à étoiles de chez Princesse Tam Tam. C'est con mais c'est comme ça.

– Vendredi, Amber and the Dude font leur première VRAIE date, dans une VRAIE salle de concert, à savoir le nouveau casino. Ils jouent en première partie, donc si on veut les entendre il faut arriver tôt. Je vais évidemment tout faire pour y être à l'heure !

Et pour ceux qui hésiteraient, voici un teaser qui devraient les convaincre !

Edit: La photo, encore un collector du churros au niveau de la netteté ET de la mise en scène artistique, a pour objet de montrer mes bottes chloé-like (enfin c'est moi qui le dit) de La redoute. On me l'a demandé, c'est pour ça. En vrai d'ailleurs elles sont plus claires, plutôt comme ça:

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Prends Air France et tais toi

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Lundi, j'étais tellement détendue du panty à l'idée de prendre l'avion que pour la première fois de ma vie, je suis partie sans avoir deux heures d'avance sur mon timing. En plus j'avais enregistré en ligne, du coup je me sentais super Barbara Gould, genre la fille qui a des kilomètres au compteur au niveau du check-in. Sans compter que j'avais mis mes bottes camel Chloé-like qui sans me vanter me donnent un côté assez irrésistible. 

En un mot, j'avais la confiance des grands jours. La baraka.

Résultat, quand je suis arrivée dans ma salle d'embarquement, un poil étonnée de ne pas voir beaucoup de monde en train d'attendre, je me suis pointée comme une fleur devant l'hôtesse pour demander si l'avion avait du retard ou quoi.

– Pour Bologne ?

– Heu, oui, Bologna, quoi.

– Mais madame, pour Bologne, c'est fini.

– C'est fini, comment ça c'est fini ? L'av, l'av… vous voulez dire mon av… il est… il est… ? (inutile de préciser qu'en une nanoseconde Barbara Gould venait de se ratatiner comme une vieille merde dans ses bottes camel de chez La Redoute)

– Oui, l'AVION, madame (ton légèrement condescendant qu'on aime bien dans ces circonstances), l'avion pour Bologne dont l'embarquement a pris fin il y a plus de dix minutes, est prêt à partir, plus personne ne monte à bord.

"Ah mais non, ça n'est pas possible, il faut que je monte dans cet avion (mon dieu, si un jour on m'avait dit que je prononcerais ces mots), appelez-les, s'il vous plait", ai-je fini par articuler dans un effort surhumain. Je n'étais que supplique.

Il faut dire que j'étais déjà en train de calculer mes assedics, rapport que j'avais un poil sur-vendu mon déplacement à ma hiérarchie et que le billet, acheté au dernier moment n'avait pas non plus coûté que la moitié d'un bras. 

J'étais, autrement dit, prête à m'humilier en me trainant aux pieds de la pimbêche d'Air France, pour qu'elle trouve une solution. Problème, cette dernière n'en avait rien à foutre et semblait déjà passée à autre chose, concentrée sur son fond d'écran histoire de bien me montrer à quel point MON problème n'était plus SON problème.

Je dois mon salut au fait qu'à côté de Miss pimbêche, il y avait un homme que j'ai de suite supputé stratégique vu qu'il était équipé d'un tawkie waukie. Et dans un aéroport ça te pose là, d'avoir un tawkie.

Limite ça m'excite.

Bref, je peux vous dire que ça m'a bien servi, qu'il soit en wifi avec l'équipage de l'A318 en partance pour Bologne. En effet, après que je lui ai fait mon regard de cocker éploré avec ce petit truc en plus qui signifiait que je pourrais éventuellement lui montrer mes seins s'il me faisait entrer dans ce fucking plane, il a intimé l'ordre au pilote – ou au steward mais je préfère l'idée que ce soit au pilote, ça en jette plus et ça colle mieux dans mon fantasme – "d'attendre la petite dame".

Je sais, "la petite dame" ne laisse pas vraiment présager d'un rapport sexuel bref mais torride avant de pénétrer dans le cockpit.

D'autant qu'après, lorsqu'il m'a escortée jusqu'à l'avion, il m'a lancé un plutôt sec "il n'est pas interdit de courir" qui m'a fait me demander si je n'avais pas un peu sur-interprété son attirance pour moi.

C'est quand il est reparti repêcher une autre retardataire aussi sexy qu'Eva Joly, qu'il a elle aussi appelée "la petite dame" que j'ai du me rendre à l'évidence, le gars au tawkie n'était que gentil.

Un peu déçue mais malgré tout reconnaissante, je lui ai quand même montré mes seins. Ensuite il a donc fait rouvrir les portes du coucou. Je ne vous dis pas la tronche des PNC.

Aux portes.

PNC aux portes. Mouahahaha.

Tout ça pour dire quoi ? Ah si. Tout ça pour dire qu'avant, un truc pareil, d'être rattrapée par la peau du cou pour prendre un avion aurait immédiatement provoqué un mauvais délire dans mon cerveau malade sur le mode "c'est un signe du destin, si tu montes dans ce cercueil volant, tu ne seras pas LA miraculée qui confiera son histoire au Parisien le lendemain d'un crash terrible au dessus du Val d'Aoste".

Avant, donc, j'aurais bien yoyotté. Et ben cette fois-ci aussi.

Comme quoi hein.

Le lendemain, bien échaudée quand même, je suis partie à 10h de la conférence pour un avion à 12h30. Suis arrivée à 10h15 à l'aéroport (j'étais pas loin faut dire).

Et mon avion n'a finalement décollé qu'à 14h, avec près d'une heure et demi de retard (ce billet est décidément haletant).

Après qu'on nous ait expliqué qu'on venait de le faire voler à vide pour vérifier deux trois trucs qui avaient semblé déconner à l'aller, au niveau du freinage.

Il faudrait voir à se demander si là haut y'a pas un plaisantin qui se fout ouvertement de ma bobine. Ou qui cherche à me faire perdre mon sens commun. Ce qui, on en convient, est, lorsque je me trouve dans un aéroport, à la portée du premier crétin.

J'ai dans un premier temps étudié la possibilité d'attendre le prochain vol. Et puis comme je mourrais de faim et d'envie de rentrer chez moi, j'ai foutu une grosse beigne à la cinglée qui squatte mon cerveau et je suis montée la tête haute dans l'appareil endommagé, non sans me livrer à quelques prières au cas où le crétin sus-mentionné ait quelques pouvoirs autres que celui de me faire des blagues pas drôles.

Au final tout c'est bien passé, si ce n'est qu'Air France c'est plus ce que c'était et qu'à l'heure du déjeuner on t'offre royalement un paquet renfermant 8 faux curly.

La morale de tout ça, ben c'est que y'en a pas, en gros.

Edit: au cas où certaines auraient imaginé que j'allais faire la dolce vita à l'ombre des vieilles pierres italiennes autour d'un bon verre de chianti, je tiens à rétablir la vérité, au risque d'endommager ma réputation glamour: je n'ai vu de Bologne d'un Holiday Inn en banlieue, choisi parce qu'il était à cinq minutes d'un centre de conférences sordide. J'ai mangé dans la cafète de l'hôtel et bu en guise de café un nespresso bien de chez nous. On n'est pas chez Garance Doré ici, ça se confirme.

Les brocanteurs du dimanche

 

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"Tiens samedi, il y a un vide-grenier en bas de notre tour, on prend un stand, ça vous dit d'en avoir un aussi ?", me demande ma copine Zaz mercredi dernier entre deux spéculoos trempés dans notre earl grey.

Moi, sans trop réfléchir, je réponds que bah ouais, pourquoi pas, c'est pas comme si on n'était pas envahis par une quantité infinie d'objets non utilisés. Et puis jouer à la marchande avec ma copine et les marmots, ça fait partie des trucs qui m'apparaissent comme étant trop cools à faire.

Seule petite ombre au tableau, me dis-je, une fois Zaz partie, la réaction à venir du churros. Qui ne goûte pas particulièrement les ambiances kermesse et compagnie.

Comme quoi même après 15 ans d'amour, on peut se tromper sur les gens. A savoir qu'au lieu de faire la grimace, le churros s'est montré très enthousiaste.

Très.

Trop.

C'est à dire que dans mon esprit à moi, dans "faire un vide-grenier avec ma copine", c'est surtout la deuxième partie de la phrase qui importe. Autrement dit, manger une merguez, boire des planteurs, fumer des clopes et de temps en temps encaisser la monnaie en échange de deux trois sapes devenues trop grandes et d'éventuellement quelques jouets perdus pour la cause.

Grave erreur d'appréciation. Pour le churros, maniaque de la poubelle et roi des encombrants, "vide-grenier" = occasion unique et inespérée de se débarrasser de… tout.

Quand j'ai vu cette drôle de lueur s'allumer dans ses yeux, j'ai eu le pressentiment d'avoir ouvert la boîte de pandore. Quand il a commencé à étiqueter la chaise haute de Rose (qu'on nous a DONNÉE), le four à micro-ondes, le baby-cook et mon tire-lait*, j'ai compris que j'avais créé un monstre.

Je ne plaisante pas, il s'en est fallu de peu qu'il appelle les déménageurs bretons et qu'il se renseigne sur les prix d'un groupe électrogène pour "optimiser" notre stand. En fait je l'ignorais mais je vis avec Victor Lanoux.

Bref, autant être clair, ce qui s'annonçait comme une partie de plaisir a pris un tout autre tour quand le churros a réalisé 1) que je n'avais absolument pas l'intention de passer mes soirées à fignoler un plan d'action pour faire de ce vide-grenier une opération 100% réussie, 2) que plutôt crever que de me séparer de mon mixeur-blendeur au simple prétexte qu'il ne marche pas et que 3) ni ses enfants ni moi ne semblaient motivés à l'idée de faire le tri de tout ce qu'il y a d'inutile dans la cave.

Cave qui est au demeurant SON endroit, dans lequel tout ce qui traîne est susceptible d'échouer, de préférence MES affaires et encore c'est quand j'ai de la chance la plupart du temps c'est la poubelle direct.

De plan de bataille il n'y a donc point eu (ne jamais sous-estimer ma force d'inertie) et nous sommes finalement partis de chez nous à 10h du matin (la brocante démarrait à 9h et zaz avait déjà plié comme il faut sur sa table tous ses tee petit-bateau à 1 euro), chargés comme des baudets de montagnes de fringues, d'un bon millier de petites voitures et d'un ensemble assez hétéroclite de marchandises, allant de la lampe de bureau cassée au porte bébé, en passant par des figurines mac-do sans piles. C'est simple, on n'avait pas intérêt à croiser Brice, parce que c'était un aller-simple pour Bucarest et suppression de passeports dans la foulée. Tout ça avec une helmut couverte d'un urticaire géant du plus bel effet et hurlant à la mort parce qu'elle venait de se voir refuser le droit de porter une caisse de legos plus grosse qu'elle pendant les 100 mètres séparant de notre domicile – désormais vide – du vide grenier.

Après s'être étripés en public au motif que tout de même j'aurais pu préparer ça un peu mieux à mes heures perdues (gné ?), on a fini par trouver de la place pour notre bardas. On a ensuite flingué la réserve de post-it de Zaz en s'engueulant à nouveau pour décider des prix auxquels on allait assurément vendre toutes nos merdes. Les "merdes" étant comme de bien entendu MES affaires, estimées par mon futur ex mari à moins de 2 euros le kilo, quand le sabre laser star-wars, lui, valait au bas mot 10 euros (et nous est donc resté sur les bras pour le plus grand bonheur du machin qui l'a d'ailleurs consciencieusement planqué tout au long de la journée). Ok, j'ai fait pareil avec les bodys de Rose. Et mon baby-cook.

Etrangement, une fois tout déchargé, le surinvestissement dont avait fait preuve le churros a fondu comme neige au soleil. Plus exactement, c'est le churros lui même qui s'est volatilisé, accompagnant le roi des nachos (le churros à Zaz) boire un café, puis une bière, puis un coca, etc. En gros, il avait accompli sa mission, à savoir vider notre appartement et m'engueuler. Le reste m'appartenait

Cela dit, j'avoue, j'ai rapidement été prise par le virus de la vente. En même temps, à 5 euros la veste en jean (ma pièce la plus chère) et 20 centimes la petite voiture, je n'ai pas grand mérite. Ma copine Zaz fulminait un peu – la pauvre elle a beaucoup moins la fibre que moi, on a ça dans le sang ou on l'a pas – mais au final a fait à peu près la même recette que nous en vendant dix fois moins d'objets.

A bien y réfléchir je crois qu'elle est en réalité juste beaucoup plus redoutable que moi. Sa tête quand elle est revenue et que je lui ai annoncé fièrement voir vendu sa chemise gap à 2 euros, je ne vous dis pas.

A un moment il a fallu qu'on m'arrête parce que j'étais à ça de bazarder Rose pour 50 centimes. Morve et urticaire compris.

Au final, on est revenus chez nous un poil moins chargés avec une caisse renfermant un butin de 97,20 euros. Une fortune, quoi.

Problème: le churros nous a déjà inscrits à celle de la semaine prochaine et cherche un moyen d'automatiser une partie des procédures. Je vous dis, je crois que j'ai mis le doigt dans quelque chose qui me dépasse.

* Je sais, j'ai pris beaucoup de distance avec tout ce qui est deuil de la maternité, de l'allaitement et compagnie. Le premier qui tente de se débarrasser de mon tire-lait, de mes soutiens gorges d'allaitement et même de mes culottes de grossesse je lui casse sa gueule.

Allez, je vous laisse en photos, histoire de prouver que les grands sont toujours et à vie des petits, et que oui, le stand à Zaz était un poil plus ordonné que le notre. Et je vous avertis que je ne répondrai pas beaucoup aux commentaires today pour cause de déplacement dans la ville des pâtes à la viande et à la tomate. Yes, today et domani, je suis à Bologne, en Italie.

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Là où c’est le commentaire 18 qui gagne le dessin d’Anne Mourat

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Alors voilà, le churros a tiré… 'Tine.

C'est en effet le comm 18 qui remporte le dessin d'Anne Mourat.

Je ne vais pas cacher ma joie que ce soit une des routardes de ce blog qui ait été choisie par le sort. Ceci étant dit, l'enthousiasme dont chacun a fait preuve dans les commentaires faisait que j'aurais été heureuse pour n'importe quel gagnant(e).

'Tine, je sais qu'avec toi, le dessin d'Anne sera bien gardé et je me dis qu'en cette période un peu difficile de séparation avec ta famille pendant la semaine pour cause de retrouvage de travail (yeah quand même), la présence rassurante de ce couple ne peut que faire du bien.

J'en profite pour embrasser bien fort celles qui viennent ici et dont je sais que la vie est un poil chienne en ce moment avec elles: Geneviève, Shakti, Anne de strasbourg, notamment, et toutes les autres qui n'en pipent pas mot mais qui ont sûrement aussi parfois le baluchon un peu lourd.

Là où on gagne un dessin d’Anne Mourat

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Etude pour la sculpture Como dos Extranos

Il y a quelques jours, vous avez été nombreux à tomber en amour pour les danseurs de tango d'Anne Mourat, artiste peintre et sculptrice. Je vous avais laissé entendre qu'il y aurait une suite, la voici.

Touchée et émue par vos réactions, Anne a repris une de ses études représentant ce couple, l'a retravaillé et le met en jeu aujourd'hui.

Pour gagner cette oeuvre signée et mesurant 35 x 52 cm, il vous faudra répondre à ces questions, dont les réponses sont sur le site web d'Anne Mourat.

1 – Citez le nom d'une sculpture et d'un dessin d'Anne.

2 – Pourquoi le titre d'un des bronzes est "La dame de Cœur" ?

3 – Quel est le nom de la sculpture qui a permis à Anne de remporter un prix en 2005

4 – Pourquoi le titre d'un des bronzes (un portrait d'homme) est "Le Naatalkat" ?

Vous avez jusqu'à samedi midi pour répondre et bien évidemment, c'est mieux d'aller sur le site d'Anne Mourat que de copier sur les copains. Mais comme je n'ai jamais eu l'âme d'un flic ou d'un contrôleur, vous ferez bien comme bon vous semble. Le churros tirera au sort le vainqueur lundi. J'envie déjà celui ou celle qui l'emportera, il s'agit d'une oeuvre d'art, quoi !

Edit: C'est moi où cet homme ressemble grave à Javier Bardem ? Rrrrhhhh…

Plus fort que le mouche bébé, la pipette à antibios

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A chaque rentrée, c'est gagné, on tombe malades en domino dans la famille.

Depuis la semaine dernière, donc, c'est un peu passe à ton voisin, zin, zin, et que je te file le mal de gorge, et que tu me passes ta fièvre, et que je t'emprunte ta jolie toux grasse. Sachant que c'est qui, qui a ouvert les hostilités ? C'est qui, hein, c'est qui ?

Rose herself, of course. Ce qui prouve s'il le fallait que la propagation des virus est potentiellement multipliée par dix en cas de présence à la maison d'un enfant de moins de trois ans, véritable aimant à saloperies.

Bref, Rose nous a fait la totale, angine, otite et sinusite. Ce qui lui a valu le traitement de choc absolu, 6 jours d'antibiotiques.

Celui qu'on prend matin midi et soir.

Pour mesurer la portée de cette prescription, il faut savoir que dès les premières semaines de sa vie, Helmut a fait preuve d'une exceptionnelle perspicacité pour repérer à 10 km à la ronde le moindre médoc. Elle n'a ainsi avalé de bonne grâce qu'une seule fois la vitamine D, pourtant délicieusement aromatisée à l'orange et que mon grand machin tentait pour sa part de siffler en cachette. Idem pour le doliprane en sirop qui rend normalement tout gamin plus hystérique que Kate Moss devant un poudrier bien rempli. Jamais on n'a pu lui desserrer les dents pour y glisser la pipette. Quand je pense qu'on avait quasiment envisagé une rehab pour les grands tellement ils kiffaient l'advil. Comme quoi les enfants se suivent et ne se ressemblent pas.

Si cette intolérance au paracétamol en sirop n'est pas super grave – thanks les suppos, pas hyper bien accueillis non plus mais on finit par prendre le coup de main si je puis me permettre -, le fait que cette gamine à la force herculéenne quand elle se met en situation de combat refuse tout net d'avaler quelque médicament que ce soit est problématique en cas d'attaque bactérienne comme celle-ci.

Dès que le médecin prononce le mot antibiotique, son père et moi blêmissons à la perspective de la guerre – et le mot n'est pas trop fort – qui se profile. Je veux dire, le mouche-bébé, c'est une partie de plaisir entre personnes de bonne compagnie, à côté.

A chaque prise, tout est tenté.

– Tu viens prendre ton médicament ma chérie ? Allez, montre nous comme tu es une grande fille. (valorisation)

– Mmmm, il est bon, regarde, papa le goûte, il l'adore. Maman aussi le goûte ? Allez ! Roh, attention, il est tellement délicieux qu'il n'y en aura plus pour toi… (manipulation)

– Et si c'est ton frère qui te le donne ? Ta soeur ? Et si c'est Doudou ? (détournement d'attention)

– Si tu ne le prends pas, tu vas de nouveau avoir très mal à l'oreille. C'est ça que tu veux ? Avoir tellement mal et devenir sourde ? (alarmisme)

– Bon, très bien ne le prends pas, c'est ton problème après tout mais cette nuit ne compte pas sur moi pour me lever parce que tu as de la fièvre (bluff)

– Ok, je laisse tomber, attends deux minutes, je vais te chercher un petit suisse à la fraise, ceux que tu adores (tentative pathétique de camouflage du médoc dans un autre aliment. Ne marche qu'une fois et encore).

– Rose, si tu n'ouvres pas la bouche, j'appelle le docteur qui va faire sa grosse voix. Ok, j'appelle. Je le fais. Regarde moi bien. Je prends le téléphone et je l'appelle. Je compose le numéro. ça sonne, attention. Ouh, comme il va être fâché, moi je serais toi je me dépêcherais de prendre l'antibiotique avant qu'il décroche. (bluff, bluff et rebluff et ruinage total de la confiance que tu avais réussi à instaurer tant bien que mal entre le médecin et ta gosse)

– Et si je téléphone à manou et qu'elle te parle pendant que je te donne le médicament ? (initiative de la dernière chance).

– Bon, jeune fille, tu l'auras voulu, on part à l'hôpital où on va te faire une piqure. Hé si, c'est comme ça, puisque tu ne veux pas avaler cette putain de merde de sale antibiotique de mes deux, il ne reste que la piqure (menace sans fondement d'autant que l'enfant ne sait pas ce qu'est une piqure. Enfin, si, maintenant elle sait, pour lui expliquer j'avoue, j'ai joint le geste à la parole et je l'ai pincée. Un tout petit peu. Pour qu'elle comprenne. J'étais à bout. C'était juste après la chasse au protège cahier.)

– Si tu ne prends pas le médicament, maman va être très malheureuse. A cause de toi. Regarde, je pleure. (culpabilisation).

Étant donné qu'aucune de ces options ne marche jamais ou plus d'une fois – et je vous épargne les chansons, danses, choeurs familiaux, applaudissements au moindre mouvement laissant entrevoir une ouverture de gosier, cache-caches, vols planés de la pipette, calculs savants pour estimer la quantité effectivement avalée lorsque par miracle le coup du petit suisse marche les deux premières cuillers, etc – nous en venons donc quasi systématiquement à la contrainte physique. Je n'ai pas honte de le dire, je suis bonne désormais pour guantanamo et croyez-moi ils vont les lâcher, leurs infos, les oussamas.

Comment s'y prendre, donc, pour forcer une enfant récalcitrante à avaler son Augmentin ?

Je préfère, avant d'aller plus loin, vous conseiller d'éloigner les enfants du poste, des images pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes risquant d'être diffusées.

La procédure est donc la suivante. Plaquage de l'enfant au sol, immobilisation des membres inférieurs par l'un des parents, ligotage des mains par l'autre et… et rien. Si ce n'est une enfant transformée en bombe à retardement, les yeux révulsés, la morve sortant à grands flots du nez et des gémissements dignes d'une génisse en plein accouchement s'échappant d'une bouche invariablement scellée.

C'est là que je sors ma dernière carte, âmes sensibles s'abstenir:  pincer le nez de pupuce pour qu'au bord de l'étouffement, elle soit contrainte de respirer par la bouche. Disposant d'une minuscule fenêtre de tir, je hurle alors mes ordres à mon assistant (le churros) dont je ne sais dans ces moments là s'il agit par responsabilité parentale ou s'il est simplement terrifié par le monstre que je suis devenue et redoute que je l'étrangle avec ses testicules en cas défaut de coopération.

"A mon signal tu enfonces. On attend qu'elle soit bleue et là, tu balances la purée. 3, 2, 1, go, go go soldat ! Mais vas-y putain, appuie franchement. Ne la regarde pas, surtout ne la regarde pas et envoie".

Et là, une fois le liquide introduit dans l'orifice (non ceci n'a rien d'obscène ou si peu) le coup de grâce, LE truc connu de quelques bourreaux qui le pratiquaient en l'an 678 et de deux trois kinés: le blocage de la luette au moyen d'une technique d'étranglement toute en douceur, pour éviter la régurgitation immédiate du soluté. Geste assez délicat néanmoins que nous sommes assez peu à savoir effectuer sans séquelles à long terme et que je vous déconseille de tenter avant de vous être entrainés sur un adulte. Genre votre belle-mère, qui peut s'avérer finalement utile à quelque chose.

Appelez moi Herman Goering.

Au rythme de trois fois par jour, il y a moyen de ne plus pouvoir regarder son enfant sans avoir envie de se dénoncer soi même aux autorités.

Heureusement, j'ai très récemment trouvé une alternative aux sévices corporels.

La solution est certes humiliante, mais il faut avant tout penser au bien de son enfant, mon égo maternel dusse-t-il en prendre un coup. Il s'agit d'une option bien connue des managers les plus aguerris. Elle tient en un mot:

DÉLÉGUER.

En l'occurrence à la nounou. Qui m'a glissé – la hyène – qu'avec elle Rose prenait sa dose en trois secondes. Qu'à cela ne tienne, voilà qui est plié, tenez, prenez les trois boîtes, sans rancune, avec un peu de chance comme ça elle finira par me préférer à vous.

Le week-end ? La nounou habite à deux pas. Pratique. Comme quoi ce n'est pas si difficile d'être parents. Le tout est de savoir s'entourer, en somme.

Chignon, camel, rose-kaki

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Comme ça, en passant…

– J'ai essayé comme une dinde tout mon lundi de faire un chignon comme la douce Anne-So de Cachemire et Soie. Mis à part l'air très con que ça a dû me donner, je voudrais quand même bien savoir pourquoi chez moi ça ne marche pas. Truie de mère nature.

– J'ai acheté un vernis chez OPI – dont je vous donnerais bien le nom mais j'ai une de ces flemmes de le chercher – qui est à mon avis l'exacte réplique du kaki-rose dont on nous rebat les oreilles partout (= dans le Elle et le Grazia) comme étant le direct descendant du must du printemps 2009, une sorte de taupe foncé. Enfin je ne sais plus. On est d'accord, je n'ai aucun avenir dans la beauté et personne ne va me demander d'aller coacher les filles qui vont défiler bd Haussman pour les Galeries Lafayette. 

– Je suis tombée la tête la première dans Modern family, la série américaine la plus drôle depuis Friends. Bon, à compter de l'épisode 8 environ, c'est un peu moins percutant. Mais enfin tout de même. D'autant que la série marque le retour du mythique AL BUNDY. Qui a vieilli, grossi, mais rien perdu de son mordant. Culte.

– J'ai oublié dans mon billet sur les protège-cahier sa race de parler du très ingénieux concept de couvrage de livres inventé par Handicap international. En plus on fait une bonne action en l'achetant et même la carpe que je suis devant une paire de ciseaux, du film transparent et un livre scolaire peut s'en sortir. J'entends néanmoins une voix qui ne m'est pas inconnue beugler depuis la cuisine que je suis sacrément gonflée rapport que c'est lui qui s'est farci les 123 bouquins cette année. D'un mesquin.

– Je milite pour une externalisation de la prise en charge de Rose jusqu'à ses 3 ans. Ou 10. Ou 25. En tous cas je suis contre le fameux passage des deux ans. Vraiment. Très. Beaucoup. Contre.

– Hier, Margaux Motin m'a linkée depuis son facebook.

– HIER MARGAUX MOTIN M'A LINKEE DEPUIS SON FACEBOOK.

– Je ne vois pas par conséquent ce qui empêcherait désormais Philippe Jaenada de me dédier son bouquin ou Hugh Laurie de me proposer de lui écrire ses textes. Adieu monde d'en bas, c'est vrai qu'on respire mieux depuis les sommets du succès.

J'ai déjà DEUX choses camel. Des bottes de la redoute qui tombent en plissant sur mon mollet (même que c'est fait exprès ce qui je crois ne m'était jamais arrivé) et une sorte de veste sans manches de chez Monoprix qui n'est pas une cape mais pas loin tout de même. Je pense que toute la fashionisphère devrait décréter dans les heures à venir que le camel c'était une grosse blague des rédactrices de mode, et que le nouveau noir c'est bien évidemment le lie de vin.

– J'ai maté après tout le monde "Tout ce qui brille" et j'ai été très agréablement surprise, j'ai bien aimé ces deux filles, leur façon de se chercher comme des mecs, le côté pas prétentieux pour deux ronds du truc. Et puis la chanson de Véro Sanson, quoi. Je me la traine depuis une semaine. Mais même pas je leur en veux. Mes collègues un peu.

Voilà, comme c'est mercredi, je vous laisse avec quelques photos de mon quartier, prises dimanche alors que l'été jouait un peu les prolongations. Je vous conseille les soupes du PHO 14, ce sont les meilleures du coin à mon sens et leur Bo Bun déchire tout. Et comme dirait une vieille pote – la fille qui s'y croit pas du tout -, chantilly power sur vos faces. Et une bise à caro(roca) aussi, qui a sorti les griffes comme une princesse.

Edit: j'adore l'idée que Margaux Motin m'ait linkée après un billet un poil scato. Même si je ne ferai jamais aussi bien que son post sur les tampons trop pleins. Jamais. Respect éternel.

Edit2: J'allais oublier, mais wouah, la manif, quoi ! Les jeunes au turbin les vieux au jardin, yeahhhhhhh !

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Sobriété quand tu nous tiens…

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Un exemple de réhabilitation super réussie à l'angle choisy tolbiac, avec un chouette café, "l'âge d'or", une résidence universitaire et une autre à loyers modérés. Moi je dis big up à la mairie du 13e.

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Franchement quand on pense que toute la blogosphérita part à londres tous les quatre matins immortaliser des cupcakes d'opérette alors qu'à deux pas on a des gâteaux verts et roses. Gniii, quoi.

« Il est où ? »

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"Il est où ?"

Tout l'été ces mots m'ont poursuivie
jusque – même surtout – dans les toilettes.

"Il est où mon maillot, il est où mon
masque, il est où le tuba, il est où le beurre, il est où le tube
de crème, le dentifrice, le coca, le doudou de Rose", etc. Avec bien
sûr sa variante féminine: "elle est où ma serviette, elle est où
ma DS, elle est où la télécommande, elle est où ma culotte, elle
est où ma robe, ma veste, ma chaussure", etc.

Parfois, bien que très rarement, la
question est justifiée, l'enfant a cherché ou tout au moins fait
mine de. La plupart du temps, elle tient plus du tic de langage ou de la solution de facilité que
de la véritable interrogation, l'objet mystérieusement disparu
étant sous son nez ou dans un endroit que lui seul peut connaître,
étant donnée la logique toute particulière d'un être qui n'a pas
encore mué.

Exemple ? La console de jeux n'est
JAMAIS dans son étui, rangée comme il se doit sur la table de nuit,
mais, dotée d'une vie propre, s'est sagement disposée entre la
moutarde et le vinaigre sur l'étagère de la cuisine. Toujours, il va
sans dire, par l'opération du saint esprit puisqu'après le « il
est où », l'autre mantra de l'enfant est le trop fameux
« c'est pas moi qui l'ai mis là ».

Certes, les parents ont notamment pour
mission d'éclairer leurs rejetons et de répondre sans ciller à
leurs pourquoi, quand, comment et où. Néanmoins, quand le « il
est où » a déjà retenti cinquante fois et qu'il n'est pas
10h du matin, le parent (le churros en l'occurence, je ne suis
personnellement que patience) peut se laisser un poil aller.

A savoir répondre « dans ton
cul » une fois sur deux.

Ce qui, j'avoue, me fait autant ricaner
que de taper « trou du cul » sur google et de voir
arriver Sarkozy en tête des résultats.

C'est moche. Mais si ça peut
m'amender un peu, je suis la mère d'un gamin de 10 ans, qui,
cherchant son maillot localisé par moi même sur le transat (en
plastique blanc, long de 2 m, pesant un âne mort et trônant dans le
jardinet de 12m2 de la maison de location, cf photo ci-dessus), m'a demandé « il
est où le transat ? ». S'étant entendu répondre sur un ton qui ne
laissait aucun doute quant à mon ironie et ma lassitude: « je
ne sais pas, dans les toilettes, peut-être », cet enfant,
sûrement doté d'une certaine sorte d'intelligence – le tout est
d'en identifier la nature – est sans ciller allé vérifier que ledit
transat n'était pas en train de chier.

Bref, tout l'été, le churros et moi
même avons usé et abusé de cette réponse qui – et ça n'est pas
glorieux – me fait invariablement marrer.

Jusqu'à ce qu'un matin, alors que son
fils – le même qui croit que les transat ont un transit – lui demandait « elle est où maman ? », le churros,
sans mesurer la portée de sa blague lui a sorti un « dans ton
cul » sonnant et trébuchant.

La blague a été suivie d'un moment de silence gêné. Bizarrement pour une fois j'ai moyennement rigolé.

Depuis, c'est con, hein, mais on hésite
un peu, quand même. On met également un peu d'argent de côté pour
le quelqu'un qu'on devrait sans tarder aller voir en famille.

Rabat-joie

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Qui dit rentrée scolaire dit séance d'achat de fournitures. Dont la liste, pourtant quasi (tout est dans le quasi) identique à celle de l'année dernière n'est évidemment donnée aux parents que le 4 septembre et pas le 28 juin.

Histoire, je présume, qu'on puisse vivre un vrai moment de convivialité dans les supermarchés le premier samedi de septembre. Sachant que la liste recèle des pièges insondables même pour la multipare que je suis, mère qui plus est de jumeaux rentrant en CM2 et ayant donc déjà à son actif une bonne vingtaine de missions commando dans les rayons papeterie de Monoprix.

Un exemple ? Le répertoire doit cette année être en moyen format (pas petit, pas grand, MOYEN), sans spirales (souligné deux fois par la maitresse, signe, au cas où le ton implorant de ma fille ne soit pas assez explicite) et à grands carreaux (entre parenthèses, il est spécifié "seyes". Je vous file le tuyau parce que je suis magnanime, ça veut aussi dire "grands carreaux").

Et bien au terme d'une quête relevant de l'épopée, j'ai le plaisir de vous annoncer que… ça existe. Mais uniquement chez Clairefontaine par contre. Donc deux fois plus cher que les répertoires de la marque distributeur à petits carreaux. Peu importe, j'ai, je coche. Et je me retiens de pleurer de soulagement.

Prématuré, le soulagement.

Je mentirais  en effet en vous annonçant que je n'ai cette année eu recours à aucun subterfuge pour remplacer un produit introuvable (du genre certifier à mes enfants perplexes que violet et bordeaux sont des synonymes, que c'est normal qu'ils l'ignorent, c'est au programme de la 6e).

Oui, une fois encore, j'ai failli.

Bien qu'ayant retourné étagère après étagère à monop' et parcouru des kilomètres dans Paris avec l'énergie du désespoir, je n'ai jamais déniché de PROTÈGE CAHIER NOIR A RABATS.

Des protège-cahiers, oui. A rabats, oui. Des noirs, aussi (non sans difficultés, c'est un peu le caviar du protège cahier). Mais de NOIRS A RABATS je n'ai pas vu l'ombre de la queue.

On peut se dire que ce n'est pas grave.

Mais "on" n'a pas d'enfants

"On" n'a jamais eu à affronter le regard terrorisé et culpabilisant de l'enfant qui anticipe sa mise au ban de l'école parce qu'il n'aura pas le protège cahier noir à rabats exigé par l'institutrice.

– Tous les autres l'auront, c'est sûr.

– Non ma chérie tous les autres ne l'auront pas, parce que je peux t'assurer que j'ai fait tout ce que l'arrondissement compte en papeteries et les vendeurs sont catégoriques: ça n'e-xis-te pas.

– Pourtant, Jade en a un que sa mère a trouvé chez Casino.

– Et bien soit tu as mal regardé et il n'a pas de rabat, soit il n'est pas noir mais violet foncé, soit la mère de Jade – la trainée – a raflé tout le stock. Mais regarde, celui que je t'ai pris est tout de même vraiment très noir, hein. ça, la maitresse va pas pouvoir faire des histoires au motif que bordeaux et violet, enfin tu vois quoi. En plus il est pile au bon format, il est très résistant, on sent que c'est de la qualité. Un sacré protège-cahier, que tu as là.

– Oui mais il n'a pas de rabat.

Il n'a pas de rabat.

Et par conséquent, c'est une évidence, la pauvre enfant – c'est écrit dans ses yeux terrifiés – subira des sévices dont tout le monde sait qu'ils sont pratiqués en cas de fournitures non conformes et ça dans une omerta collective qui fait froid dans le dos.

Croyez moi, les coups de règles sur les doigts à côté c'est Disney.

Sans compter que ses camarades, heureux propriétaires du protège cahier noir A RABATS (parce que bien sûr il ne fait aucun doute dans le petit cerveau de ma descendance que seule leur demeurée de mère a échoué dans sa quête), ne lui adresseront plus jamais la parole tellement c'est la honte pour elle, ce protège cahier handicapé. Et qu'il y a fort à parier que le traumatisme entrainera de telles difficultés d'apprentissage qu'elle sera ORIENTÉE dès la fin du Cm2. Après, on sait comment tout s'enchaîne: mauvaises fréquentations, agressions verbales, racket…

Drogue.

Ma fille, une seringue dans le bras, à 12 ans. A cause d'un putain de rabat.

Les services sociaux vont venir chez moi, m'enlever mes petits et lorsque je gémirai de désespoir dans le banc des accusés, le juge pour enfants me lancera, accablé: "Vous rendez-vous compte, madame, que tout ce drame aurait pu être évité si vous aviez procuré à votre enfant qui ne demandait, soit dit en passant, pas grand chose, un protège cahier noir à rabats ?".

Murmures de stupeur des gens dans l'assistance : "Ouuuuuh, vous avez entendu ? Elle a refusé d'acheter un protège cahier noir à rabats à sa fille ! Mais oui, j'ai entendu, c'est ignoble. Il y a des femmes qui ne devraient jamais avoir d'enfants. Quand on pense à toutes celles qui n'y arrivent pas. C'est bien fait pour elle, ce qui lui arrive. Un rabat, tout de même, ce n'est pas bien compliqué. C'est lamentable, je vous le dis comme je pense. J'espère qu'elle va en prendre pour 20 ans".

"Mais ça N'EXISTE PAS", me défendrai-je, à bout de force, en larmes. "J'ai cherché, monsieur le juge. Je vous le jure".

"Pourtant, Jade en avait un dès le 4 septembre", tranchera le procureur, horrifié, qui racontera ensuite dans les soirées parisiennes qu'en 45 ans de carrière il n'a jamais traité une affaire aussi révoltante.

A l'heure où je vous écris ces lignes, je suis donc comme en sursis. Et le fait d'avoir néanmoins réussi à rassembler 99% des fournitures demandées – ce qui m'a notamment couté d'acheter deux camemberts qui ne seront jamais mangés personne n'aimant ça à la maison, rien que pour récupérer les deux boites vides qui feront office de palettes pour la peinture* – ne m'absoudra en rien. Dire qu'il y a si ça se trouve, entre deux rayons de classeurs 24 x 32 un protège cahier noir à rabats bidonné d'avoir réussi à échapper à ma perspicacité. Sale con.

– Mais au fait, ai-je tout de même demandé à ma fille. A quoi ça sert un rabat ?

– A rien maman. Mais c'est écrit sur la liste.

Imparable.

* Malheur à celles qui croyant bien faire achètent une vraie palette à peinture. Non seulement leur enfant passera pour un sale bourgeois mais en plus, il est de notoriété publique que rien ne vaut la boite de camembert. C'est comme ça et pas autrement.