Mois : novembre 2010

Une jolie bricole de Zaz à gagner…

Zaz
Petit billet rapide en cette morose journée de novembre pour vous filer un tuyau. Sur le blog de Zaz aujourd'hui, on peut gagner une guirlande, une étoile ou un coeur. Moi je dis, on a bien besoin d'un peu de lumière et de poésie quand dehors c'est tout gris. Alors si vous avez envie de tenter votre chance, c'est par ici que ça se passe…

Et j'ajoute que Zaz fabrique à la demande ses jolies "zazeries" et qu'elle fourmille de belles idées chic et pas cher pour Noël…

Edit: Et toujours, si vous en avez l'envie, vous pouvez voter pour moi par ici. Merkiiiii.

De la mousse au chocolat

Mousse fondant chocolat
Alors aujourd'hui, je laisse la parole à ma consultante es fooding. Comment je me sens quelqu'un d'important, moi, d'avoir "MA" consultante. Bref, il ne s'agit pas de moi pour une fois, donc jingle "Mouuuuusssssss"  et pof, voilà Bérénice et ses conseils qui détonnent.

PS: L'idée c'est que vous puissiez poser vos questions, soit sur la mousse, soit sur autre chose que vous souhaiteriez voir aborder dans une prochaine chronique de Bérénice. Donc lâchez vos coms, comme ils disent les djeuns.

PS2: Je SAIS qu'écrire "djeuns" c'est la preuve irréfutable d'un début de sénilité, je SAIS.

Bonjour à tous.

Aujourd'hui, Caroline de Paris, se demande : "Est-ce qu'on peut faire une mousse au choc avec du chocolat au lait ?"

Alors Caroline, mon lapin (hum, c'est moi qui ai rajouté "mon lapin", j'aime bien que je sois son lapin, ndlr). Hors de question de te donner une recette de mousse au chocolat au lait et basta. Caroline, ma caille (re-hum, c'est de moi aussi, la caille ndlr) bien sûr qu'il est possible de faire une mousse avec du chocolat au lait. On peut même imaginer des mousses avec n'importe quel chocolat (pralinoise, chocolat-caramel, toblerone blanc …), à partir du moment où l'on sait comment ça marche une mousse.

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La petite histoire de la mousse au chocolat

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Une mousse au chocolat, c'est le mariage de deux éléments : des blancs d'oeufs montés en neige, et un "appareil" chocolat (l'appareil étant le mélange de plusieurs ingrédients, avant sa cuisson. On parle donc d'un appareil à crêpes pour la pâte liquide, d'un appareil à gâteau pour la préparation crue, celle qu'on aime lécher au fond du bol ^_^ etc …)

La clé de voute d'une mousse, c'est ce qui va la faire tenir : le blanc d'oeuf. Le blanc d'oeuf, c'est des protéines. Donc plusieurs blancs d'oeufs dans un saladier, c'est une multitude de molécules de protéines. Ces petites choses bizarres, elles ont la forme d'un ressort, qui ferait la gueule à son voisin. L'idée, c'est de leur taper un grand coup sur la tronche, pour qu'elles se détendent et donnent la main à leur voisin : on va donc fouetter les blancs (et pas la peine de s'acharner à se démonter le bras, ce n'est pas vitesse qui fera monter les blancs en neige !). Mais si deux ennemis se réconciliaient sans aide, ça se saurait … pour faciliter l'affaire, on va ajouter une pincée de sel et une goutte de jus de citron, et bien sur, de l'air (qui va s'incorporer tout seul au fur et à mesure du fouettage – on dit foisonnement si on veut faire style genre).

Bien sur, une protéine qui fait la tronche à sa voisine est, par définition en froid avec elle … et les blancs d'œufs seront donc sortis du frigo au dernier moment ^_^ Une fois la réconciliation en route, il va falloir être sûr que toutes ces molécules se sont vraiment réconciliées et se tiennent toutes par la main. Pour ça, on va "cimenter" cette alliance avec un peu de sucre glace (un nuage, un truc de rien du tout, qui permet de "serrer les blancs").

Maintenant que les blancs d'œufs sont montés en neige, il va falloir en prendre soin. Les protéines se donnent toutes la main, mais comme chacun sait, une amitié toute neuve est délicate… surtout quand il faut y rajouter des potes tout de suite après. Et c'est justement ce dont il est question : faire ami ami avec l'appareil chocolat. L'appareil chocolat, c'est le mélange des jaunes d'œufs, du sucre, du chocolat et du beurre. Ça, c'est la base.

Après, on peut envisager d'ajouter quelques gouttes d'eau de fleur d'oranger pour une mousse au chocolat blanc, un arôme pistache ou amande pour une mousse au chocolat noir et bien d'autres choses encore, selon les goûts et envies de chacun !

Rien d'interdit, à la condition de prendre soin du chocolat. C'est fragile, le chocolat. Très fragile. Monsieur n'aime ni l'eau, ni la chaleur. Pour éviter de se planter, du style le bain marie qui déborde et éclabousse le chocolat, le micro onde trop fort … on ne chauffe que de l'eau. Un grand bol d'eau. On casse le chocolat dans un autre petit bol et quand l'eau est chaude, on la pose sur une table, le bol de chocolat dedans et on l'oublie … le temps de mélanger les autres ingrédients : le sucre et les jaunes d'œufs, fouettez jusqu'à ce que tout ça devienne très clair, limite blanc (= blanchir les jaunes avec le sucre). C'est le temps qu'il faut pour que le chocolat soit fondu et à bonne température, pour préparer l'appareil.

Attention à ne pas mettre trop tôt en contact les jaunes et le sucre, en effet le jaune risque de cuire le sucre, ce qui va avoir pour effet de le transformer en cristaux tout durs qui ne pourront pas se dissoudre. "Ouais, genre le mélange c'est pas difficile après" que tu vas me dire … ou encore "ah ben c'est justement LA que je fais tout foirer". Pas de panique. Tout d'abord, sortir les blancs en neige du frigo. S'assurer que l'appareil chocolat a baissé en température (tremper le doigt dedans 5 secondes, ne pas sentir de chaleur, et lécher). Le risque est que si l'appareil chocolat est trop chaud, il vienne cuire les blancs, qui coagulent à 57°C (c'est pour ça qu'on utilise cet appareil hautement technologique qu'est le doigt : à 57°C, il a mal, le doigt).

Il va donc falloir maintenant marier ces deux préparations, DÉLICATEMENT, en ajoutant PROGRESSIVEMENT l'appareil chocolat aux blancs, à l'aide d'une spatule, que si on veut se la péter un peu, on dit une maryse (heureusement, ikea est là ). Au ralenti, ça donnerait : un peu de chocolat au coeur des blancs, je plonge la maryse au fond du bol et je viens couvrir doucement le chocolat avec les blancs, jusqu'à ne plus les voir et je recommence. Le mélange peut être effectué en sens inverse, le plus important étant bien sur de prendre soin des blancs.

Après ça, faire le pied de grue devant le frigo pendant 90 minutes minimum, le temps que la mousse soit prise.

Alors, ok, 100 lignes sur la mousse au chocolat, elle est où la simplicité ?! Ben une fois qu'on a compris tout ça, je crois que ça tient en trois lignes :

– je ne me casse pas le bras à monter les blancs en neige en imitant le batteur : une pincée de sel et quelques gouttes de jus de citron, sur des blancs bien froids.

– le chocolat, ce traitre au gout de reviens-y, est une petite chose délicate qui n'aime pas se mouiller et n'est pas trop caliente non plus … alors j'obéis et je me souviens que je mélange le sucre et les jaunes pendant que le chocolat fond tout seul sur sa baignoire d'eau chaude

– je ne joue pas les speedy gonzalès pour assembler les blancs et l'appareil chocolat parce que je suis une grosse gourmande, sinon, ma mousse elle est ratée, elle va pas prendre (on dit, dans les diner mondain qu'on aura "cassé les blancs" si on les bats trop fort au chocolat).

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C'était la petite histoire de la mousse au chocolat

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Après ça, oui, je peux te dire que moi, la mousse au chocolat, je l'aime à la pralinoise et des morceaux de cookies aux bigs white chocolate chunk (I love NY power) dedans, parce que j'aime bien quand ça croque, la mousse, paradoxalement… Et que donc ça marche aussi avec des palets bretons, des spéculoos, des cigarettes russes, des petits beurre, des pépitos, des granolas, des sprits … et que tout ça, ça peut se mettre dedans, mais aussi dessus, genre crumble, ou que l'on peut aussi faire des couches dans des verrines. Que des écorces d'orange confite dans une mousse au chocolat blanc, ça tue un peu sa mémé aussi, et avec des fressinettes (pitites bananes) confites, c'est pas mal non plus Que si on veut alléger sa conscience, le chocolat noir il se marie évidemment très bien avec des fruits et que selon les saisons, je peux y mettre des framboises ou des quartiers de clémentines … Ou encore que si j'aime le crunch, rien ne m'empèche de faire une mousse au chocolat au lait et d'ajouter du riz soufflé dedans à la fin …

Ou que si je veux un gros shoot de cacao, je la fais sans sucre avec un chocolat à minimum 70% de cacao et là, ça te décolle le palais, mais c'est trop bon aussi…

Mais que donc, la seule recette que je peux te donner, c'est la base "neutre" (200g de chocolat + 20g de beurre + 50 g de sucre+ 3 jaunes d'oeufs / 3 blancs d'oeufs + une pincée de sel + une goutte de jus de citron), parce que, la cuisine, c'est un peu de technique, mais surtout, beaucoup comme on aime, et qu'il existe autant de recettes que de gourmand(e)s.

Edit: J'en profite pour ouvrir une parenthèse sur la recette de mousse au chocolat sans battre les blancs, qui circule sur le net et qui a été mentionnée ici. Pas d'avis ni de critique, juste pour vous expliquer pourquoi ça marche et pourquoi elle prend. Pour celles qui ne connaissent pas, il faut augmenter considérablement la quantité de beurre à la recette initiale, faire fondre le chocolat, ajouter jaunes blanchis, puis les blancs et "monter" au batteur tout le mélange, en mettant le saladier sur glace. C'est cette précaution qui amorce le processus de prise, sur lequel cette recette s'appuie, à savoir que le gras, au froid, ça devient dur (vous aussi vous sentez quelque chose de sexuel là ?). Et que si cette mousse développe une texture aérée semblable à celle d'une mousse avec blancs fouettés, c'est grâce à l'air incorporé par le mixeur, qui est emprisonné dans le gras du beurre et du chocolat, au fur et à mesure que le mélange refroidit. Je referme la parenthèse.

Edit2: Enfin, sans esprit de contradiction aucun, non vraiment, la mousse, moi je la préfère cuite (170° > 20minutes), parce que finalement, y a rien de plus dans la liste d'ingrédients, que pour un gâteau au chocolat, la farine en moins, légèreté garantie. Et dans les diners mondains, vous pourrez toujours dire à vos invités "la recette de mon gâteau ? arf, trois fois rien très chère … c'est juste ma recette de mousse chocolat".

San ku kai au Ban Sabai

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Jeudi dernier, ma copine Maud m'a envoyé un texto: "Un massage thai toutes les deux, par ce temps affreux ?"

Moi je dis, on a les copines qu'on mérite. Le genre qu'on n'a pas vues depuis deux ans à cause du fameux "on est trop connes quand même" et du si fréquent "on a des vies de dingues" et qui se rappellent à vous comme ça, en proposant un massage thai.

Donc bien sûr, j'ai répondu ce que toute femme normalement constituée aurait fait.

"Un peu que je dis oui".

Après, il a fallu calmer le churros qui ne savait plus trop où donner de la tête au niveau de ses fantasmes. Est-ce que la masseuse allait me toucher les seins, est-ce que j'allais toucher ceux de Maud ou est-ce que j'allais toucher les miens tout en regardant la masseuse toucher ceux de Maud, ou… Okay.

Bref, je suis donc partie le coeur en fête à l'idée de retrouver ma belle amie (aux seins sublimes s'il en est) et toute excitée à la perspective d'une heure à me faire dorloter dans un spa parait-il réputé.

La suite est un peu plus… sportive.

18h : J'arrive devant le Ban Sabai. Le 16e arrondissement, on dira ce qu'on voudra mais ça sent tellement l'argent qu'on pourrait penser qu'on en trouve sous les sabots des chevaux.

18h02: Ma copine Maud arrive. J'aimerais qu'on m'explique pourquoi certaines femmes continuent de grandir après l'âge légal.

18h05: Après un gros calin, on entre dans le Spa. ça sent les huiles et le luxe. Une dizaine de jeunes femmes superbes nous accueillent avec déférence et saluent "Mlle Maud". J'adore l'idée d'accompagner une habituée. ça te pose une femme, de savoir choisir ses amies. Tout de suite tu sens qu'on va te respecter.

18h06: "On va passer directement au massage mesdames, suivez-nous", nous expliquent Ling et Ping (les prénoms ont été changés).

18h08: On nous installe dans une massage-room toute de teck, bambous et bougies. Deux lits king size sont côte à côte. J'ai une pensée émue pour tout ce que va rater le churros. D'autant que ma copine Maud est déjà en culotte.

18h09: Ma copine Maud a enfilé son kimono de massage en trois secondes, on sent la professionnelle.

18h11: Je viens de comprendre que le bas était en fait le haut. Que j'ai mis à l'envers.

18h13: Je ne suis pas sûre que le style David Douillet ferait fantasmer le churros en fait.

18h14: Nos masseuses entrent en scène. La mienne mesure 1m55 à tout casser et pèse le poids d'une de mes cuisses. Quelque part ça me rassure d'autant que Maud vient de me glisser l'air de rien que les massages thai n'ont rien à voir avec les autres. "C'est un peu comme si quelqu'un faisait de la gym pour toi, tu vois ?".

18h15: Je ne suis pas très sûre de voir mais sur le principe de la gym par procuration, je suis assez partante à vrai dire.

18h16: Ling me demande si j'ai l'habitude et si je veux qu'elle fasse doucement, moyennement fort ou fort.

18h17: "Faites comme vous en avez l'habitude", je lui réponds. Rapport que ma copine Maud a demandé "fort" et que plutôt crever que de passer pour une mauviette. D'autant que sans me vanter, je suis ce qu'on appelle une dure au mal. Aucun mérite, c'est une question de personnalité. Certains résistent plus à la souffrance que d'autres. Non, je n'irai pas jusqu'à parler de courage, mais cela dit…

18h18: Ling interrompt mes pensées avec un drôle de petit rire et me dit qu'elle n'est pas sûre que j'aie très envie qu'elle fasse comme d'habitude si c'est ma première fois.

18h19: Si j'étais d'un naturel suspicieux, je dirais qu'elle se fiche de moi. Et le fait est que je suis d'un naturel suspicieux. Vas-y Ling, montre moi de quoi tu es capable. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, tu m'arrives à la taille, hein. Et j'ai mis 14h dont SEPT sans péridurale pour péniblement dilater mon col à 9 cm. Celui-ci s'étant ensuite arrêté net histoire que je me tape le 2 en 1: accouchement par voie basse ET césarienne en urgence. Depuis, RIEN ne me fait peur ma grande. Enfin ma "grande", façon de parler, gamine.

18h20: Ling commence par me laver les pieds. Je bénis le ciel d'être venue avec des chaussures neuves.

18h21: Ling m'essuie les pieds. Vigoureusement.

18h22: Ling est peut-être LA solution contre les mauvaises odeurs au niveau de la plante des pieds. Même si ARRACHER la plante des pieds est peut-être un peu radical.

18h23: Ma copine Maud a un drôle de sourire.

18h24: Une question me traverse l'esprit. Pourquoi, déjà, ne nous sommes nous pas vues pendant deux ans ?

18h25: Ling m'avertit qu'elle va commencer. Je croyais pour ma part qu'on était déjà bien entrées dans le vif du sujet.

18h26: Elle fait craquer mes orteils.

18h27: Ling semble prendre personnellement le fait que mon gros orteil refuse de craquer.

18h28: Ling s'attaque aux mollets. Qui ne sont définitivement pas des zones érogènes.

18h29: Ling enfonce ses doigts derrière mon genou gauche et me dit qu'elle a décidé d'y aller doucement parce qu'elle sent mes résistances.

18h30: Le fait qu'y aller doucement consiste pour Ling à attraper ma rotule par le derrière du genou ne me dit rien qui vaille.

18h31: Ling tire sur ma jambe d'un coup sec, puis la laisse retomber sur le lit. Elle répète trois fois ce geste. Je n'en suis pas certaine, mais elle parait contrariée que ma jambe soit toujours reliée au reste de mon corps.

18h32: En tous cas je ne vois que ça comme explication au fait que mon pied droit soit désormais derrière mon oreille gauche et mon genou, contre mon omoplate. J'attaque direct un exercice de pleine conscience et je visualise ma douleur.

18h33: Je suis en train de faire d'incroyables progrès au niveau de la pleine conscience. Je la vois avec une de ces précisions ma douleur. J'en pleurerais. D'ailleurs j'en pleure.

18h34: Je demanderais bien à Ling où elle a fait ses études d'ostéopathie mais quelque chose m'en empêche.

18h35: Son pied, très exactement. Qui est présentement en train d'écraser mon plexus, rendant toute inspiration extrêmement problématique.

18h36: Toutes ces choses qu'on dit sur le fait qu'il est impossible pour un être humain de toucher ses fesses avec son nez sont complètement fausses. Par contre ce n'est pas sans quelques sensations désagréables. N'empêche que si j'étais un homme je serais en train de me faire une fellation. Voire…

18h37: Pendant que j'exécute – contre ma volonté – une figure qui m'évoque celle du tourniquet chinois dans le kamasutra, Maud a un petit gémissement de plaisir. Il faut dire que Ping lui fait à l'instant présent un effleurement de la nuque qui m'a l'air des plus agréables.

18h38: Ça me revient. 1995, le mariage de Paul et Béa. Une écharpe Kenzo. Je crois que je ne la lui ai jamais rendue. J'avais manifestement sous estimé son attachement à cette étole. Voilà comment on se retrouve quinze ans plus tard à se faire terrasser par la fille cachée de Mike Tyson et Jackie Chan.

18h39: Je me fais la promesse solennelle de ne plus jamais répondre "oui" à des SMS en provenance de qui que ce soit que je n'ai pas vu depuis deux ans.

18h40: Ling me remet sur le dos, écarte mes jambes, s'accroupit au niveau de mon périnée et s'apprête à me masser le ventre.

18h41: Je sens que la torture est terminée, maintenant elle va juste faire quelques caresses énergiques au niveau de mon abdomen. Ce qui va peut-être accélérer mon transit un peu trop paresseux. La bonne nouvelle en tous cas c'est qu'à priori, il n'y a aucune articulation à faire craquer dans le ventre.

18h42: La mauvaise nouvelle c'est qu'il y a des organes vitaux à écraser.

18h43: Pourvu que ce soit ma vésicule, qu'elle vient de déplacer d'une bonne dizaine de centimètres. Je suis presque sûre qu'on peut vivre sans vésicule.

18h45: Je n'aurais jamais pensé ressentir un jour la sensation d'être à deux doigts de dégueuler mon stérilet.

18h46: Vas-y Ling, fais toi plaisir avec mes côtes flottantes. On frôle quand même le pneumo thorax, cela dit. Sans te vexer, hein.

18h48: Ling me demande de m'asseoir.

18h49: Si je veux, Ling, si je veux.

18h50: Je m'assieds en lui montrant ostensiblement qu'elle a peut-être une certaine emprise sur mon corps malgré ses douze kilos toute mouillée, mais que j'ai conservé mon libre arbitre. Mais pas ma motricité. Ling est obligée de m'aider à me redresser.

18h51: Ma copine Maud dit qu'elle a un peu froid.

18h52: Pauvre chérie. Putain, laisse Ling s'occuper de toi cinq minutes et tu n'auras plus jamais froid, crois moi. Ni chaud d'ailleurs. Ni faim ni soif. A l'heure actuelle je ne sens plus ma langue et je ne suis pas certaine de ne pas m'être fait sous moi.

18h53: Ma copine Maud trouve que le chauffage que Ping a mis fait trop de bruit. ça la perturbe dans sa relaxation.

18h54: Je jette des regards éplorés à ma copine Maud pour qu'elle arrête de provoquer ces deux malades.

18h55: Peine perdue. Au moment où ma copine Maud demande une couverture et qu'on éteigne le radiateur, Ling me soulève par derrière et me projette littéralement à deux mètres au dessus du lit.

18h56: Ok, où est cette putain de caméra ?

18h57: Je te JURE Maud, que je n'ai jamais, mais JAMAIS voulu te VOLER ton écharpe.

18h58: "Il faut vous détendre, si vous ne vous détendez pas, la manipulation que je vais faire maintenant peut-être dangereuse".

18h59: Je n'aurais jamais du lui dire avant qu'elle commence que j'étais sensible des cervicales.

19h00: C'est le BA-BA franchement. Ne dévoiler ses points faibles à son bourreau sous aucun prétexte.

19h01: Pitié, je vous en prie, leave me alone, gémis-je. J'ai un Codevi, ajouté-je dans une pathétique tentative de l'amadouer.

19h02: Visiblement je viens de briser son code de l'honneur. Les thai ne rigolent pas avec tout ce qui est corruption. Ling semble plus déterminée que jamais. Elle se place derrière moi, passe ses bras sous les miens et fait tourner mon buste à 90° d'un coup sec.

19h03: Dans le feu de l'action, une latte du lit vient de se casser, ça a fait un de ces "cracs" dis-donc. Dans ta face, Ling, je veillerai personnellement à ce que ce soit retiré de ton salaire.

19h04: Ah, il semblerait qu'en réalité le bruit ait été causé par la fracture de ma troisième vertèbre. Je suis donc paralysée à partir du menton.

19h05: "Votre corps a encore besoin de massage" me dit Ling, d'un ton sans appel.

19h07: La seule chose dont mon corps a besoin c'est un brancart. Voire d'un cercueil.

19h08: La séance touche à sa fin, on termine par un modelage du visage.

19h09: Je suis au delà de la peur. Je ne veux pas finir avec les sourcils en accent circonflexe après une manip ratée.

19h10: Il parait que si on appuie à un endroit très précis sur les tempes de quelqu'un, on peut le tuer d'un doigt.

19h11: Je n'aurais jamais imaginé que mon accouchement prendrait des airs de balade en forêt par la grâce d'un massage thailandais.

19h12: "Ils font aussi les épilations et tout un tas de soins", m'apprend Maud pendant que Ling tente de m'étouffer sous des litres de crème à l'aloé vera.

19h14: Il doit y avoir plus que cette histoire d'étole. Mais quoi ?

19h15: Ling et Ping nous annoncent qu'elles ont terminé et repartent visiblement satisfaites de leur boulot. Maud est très déçue par Ping, qu'elle a trouvée molle du genou.

19h16: Je voudrais lui répondre mais je suis en train de craquer. Je chiale comme un bébé qui vient de naitre.

19h18: Maud me prend dans ses bras et on se touche les seins.

19h21: Je sens mes seins. Tout n'est pas perdu. Si ça se trouve, je maitrise encore mes sphincters.

19h45: Après un mojito bien dosé, je parviens enfin à prononcer une phrase cohérente. Et le miracle, c'est que je me sens totalement et inconditionnellement détendue.

23h09: Ma copine Maud me dépose devant chez moi. On se promet de se revoir très vite. Maud me parle d'un cours de thai-chi remarquable à Neuilly.

23h12: Je rentre fissa chez moi prétextant une envie pressante et me rue dans ma penderie. Il FAUT que je retrouve cette putain d'écharpe. Il en va de ma VIE.

Edit: En vrai, ce spa est magnifique et donne envie de s'y installer pour toujours. J'ai quand même visiblement hérité d'une masseuse un poil énervée. A laquelle j'aurais du demander d'y aller mollo. En vrai aussi, ma copine Maud ne m'en veut de rien. Enfin… je crois. Et je la remercie du fond du coeur pour cette si délicieuse attention. Par contre la prochaine fois, on fait un hammam. Sans gommage ni massage. Merci.

Edit2: Ma copine Maud elle est du genre à avoir organisé avec mon amie Chloé, mon enterrement de vie de jeune fille. Et à réussir à mettre sur une table absolument tout ce qui dans la vie me fait grimper aux rideaux. J'aime bien aussi qu'il y ait toujours des feuilles de menthe dans ses carafes d'eau. Et tout un tas d'autres choses qui font que c'est un de mes modèles dans la vie. Sauf pour les massages, par contre.

Edit3: Vous ne pensiez quand même pas que j'allais vous mettre une photo de moi en train de faire la brouette ukrainienne en kimono ?

Edit4: Encore merci pour vos votes.

Marc, Constantin et Carla

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Hier j'ai eu la chance d'être invitée au prix Constantin (rien à voir avec mon statut d'influentrice de l'internet). J'avoue, j'y allais avec une seule idée en tête: me régaler du petit mouvement du bassin inimitable du parrain de cette année.

Marc Lavoine.

Qu'on n'essaie surtout pas de m'expliquer que c'est un vendeur de soupe ou autre, il fait partie de mes "j'aime" inavouables. Certains se repaissent de bouquins de Guillaume Musso en cachette, moi je peux me passer en boucle les chansons de Marc Lavoine.

La bonne surprise, c'est qu'il n'a pas chanté un ou deux morceaux mais carrément une petite dizaine, dont la cultissime "les yeux revolver". L'autre bonne surprise c'est qu'il est en vrai encore plus sexy-yummy-crac-boum qu'à la télé. Je sais que c'est mal mais pétard, un homme filiforme en chemise noire et pantalon cigarette, ça le fait grave. Et alors ces hanches qui ondulent imperceptiblement… Graou.

En plus, y'avait marqué sur le programme qu'il viendrait avec des amis surprises. Han… Claire Keim ? Bambou ? Etienne Daho ? Vanessa Paradis ? Catherine Ringer ?

Hum.

Presque.

Disons qu'il y a eu une légère mauvaise surprise dans l'histoire.

Marc a un bassin érotique MAIS de mauvaises fréquentations.

Parce que franchement, bonjour la prise en otage. Je veux dire, tu viens tranquillement te faire du bien en écoutant "C'est ça la France", et tu te retrouves à subir les assauts vocaux de… Carla B.

Madame Monmari, quoi.

Qui, for the record, a massacré "La noyée" de Gainsbourg. For the record aussi, les gens de l'industrie du disque (le prix Constantin est un spectacle auquel assistent en majorité les professionnels de la profession, comme on dit) ne sont pas de gauche.

On a du être quatre à siffler. Dont Zaz (ma copine, pas la chanteuse) qui je dois l'admettre, a été particulièrement bruyante.

Voilà, à part ça, c'est Hindi Zara qui a remporté le prix. J'avoue que ce n'était pas ma favorite. J'ai été personnellement complètement bluffée par Ben oncle Soul et sa reprise des White stripes ainsi que par le rock 70s des Gush.

Ah et niveau filiforme-attitude, la relève est là, avec Arnaud Fleurent Didier. Dont je vais m'empresser d'acheter l'album tant les deux morceaux qu'il a chantés m'ont plu aussi.

Special dédicace enfin à Thomas VDB qui faisait le monsieur loyal de la soirée. Il a très exactement le genre d'humour qui me fait me tenir les côtes en ricanant comme une oie sous acide. Il est dans ma wish list de spectacles à aller voir.

Edit. Quelques photos prises par Zaz avec un petit appareil et sans flash, donc pas hyper parlantes, mais bon, enjoy.

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 En trench, un autre yummy-boy, Rapahaël.

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 Arnaud Fleurent Didier

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On voit pas mais Arnaud Fleurent Didier a une bassiste qui rendrait dingue le churros. Des seins plus gros que son cul, en gros.

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Camelia Jordana, qui a assuré comme une bête.

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Zaz et sa robe très mal choisie qui menaçait de tomber à chaque saut. Et elle sautille beaucoup.

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Féfé

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 Ben oncle Soul, gros gros gros coup de coeur.

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Carmen Maria Vega, dans le genre furieuse elle se pose. Pas super fan de sa musique mais emballée par le personnage.

Histoire d’esthéticienne

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Ce matin, le churros s'est réveillé avec ce petit truc en plus qui fait tout son charme (non, il n'avait pas planté la tente sous la couette. Enfin, si, mais ce n'est pas de ça qu'il s'agit).

Alors que je ralais contre l'esthéticienne qui ne sait visiblement pas ce qu'est un triangle isocèle, il a demandé, la bouche encore pateuse de sommeil:

"Tu crois qu'il y a beaucoup de lesbiennes chez les esthéticiennes ?". J'ai le regret de vous confirmer que dans sa voix il y avait quelque chose proche de l'excitation. Pas "proche de", à bien y réfléchir. Il y avait de l'érection dans sa voix.

D'ailleurs, c'est juste après qu'il a planté sa tente.

Edit: Non, je ne fais pas le pont. Au sens propre, comme au sens figuré.

Edit2: En fait il ne s'est pas arrêté là. Alors que j'étais en body, en train de mettre mon collant, il a rouvert un oeil torve et marmonné: "t'as mis ton body ? ça fait quand même vachement pute". Je ne sais pas ce qui m'a le plus agacée. Me faire traiter de pute ou le fait que dans sa bouche ce soit un compliment.

Edit3: Non, mais à part ça, il a quelques qualités.

Edit4: Le fait que là tout de suite je n'arrive pas à en citer une ne veut rien dire.

 

Up an down d’automne

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Crédits photo:  Catherine Deneuve photographiée par Nicolas Hidiroglou.

A l'arrache, quelques up and down, parce qu'en ce moment, je ne sais pas vous, mais c'est up un jour, down le lendemain…

– Up: Le Goncourt attribué à Houellebecq pour "La carte et le territoire". J'ai adoré ce livre, pessimiste et sombre et en même temps si juste sur l'humain. Houellebecq est drôlissime dans la cruauté, il met en scène son assassinat avec une jubilation évidente et décrit avec une acuité terrible la non-relation entre un père et son fils. Lisez-le, vraiment. On m'objectera que le prix était annoncé depuis des mois, etc. Peut-être. Mais il se trouve que c'est ce que j'ai lu de mieux par un écrivain français depuis un bail.

– Up: Le Renaudot à Virginie Despentes. Parce que même si je n'ai pas tout apprécié dans Apocalype Bébé, je kiffe le personnage.

– Up: L'interview de Catherine Deneuve dans les inrocks actuellement en kiosque. J'aime cette femme, son exentricité cachée sous un costume de bourgeoise. J'aime que dans le Elle, elle soit shootée avec sa clope, qu'elle n'apprécie pas cette mode des acteurs qui tournent des films à la pelle sans autre intention artistique que de faire pleurer les chaumières, j'aime qu'elle ait la réputation sulfureuse de se vendre assez facilement, j'aime aussi qu'elle ait tourné gratuitement un film – docu au Liban, parce que le projet l'avait enchantée. J'aime enfin qu'elle s'endorme partout sur les plateaux, sur un banc ou derrière un projecteur. Je n'aime pas sa folie des opérations et ce visage figé qu'elle a aujourd'hui. Mais ça ne compte pas, elle sera pour moi toujours Belle de Nuit comme de Jour.

– Up: The social network. Super film sur l'inventeur de Facebook, où l'on comprend que l'inventeur du plus grand réseau social du monde est le plus forcené des misanthropes. En plus c'est un filmquisepassesuruncampusaméricain et ça, c'est ma deuxième obsession après lesfilmsquisepassentanewyorkavecpleindetrentenairesdedans.

– Down: Le courant actuel dans certains blogs mode que je ne nommerai pas, consistant à mépriser ouvertement ces pauvres gens si beaufs qui vivent en banlieue et mettent des doudounes trop moches. Il est manifestement très hype de se gausser du mauvais goût, voire d'espérer secrètement qu'il soit un jour éliminé de la planète. Sauf que mes chéries louboutinées, je vous rappelle que vous avez fait votre beurre sur le "street style". Que les couturiers s'inspirent tous des ces pauvres gens. Et que le jour où Kaaaaarl décidera que la doudoune bleu ciel est LE must have de l'hiver, vous vous ruerez dessus en coeur en hurlant au génie. De la même façon que depuis que Karrrrrl a mis en vente des boules de pétanques en platine siglées, jouer aux boules n'est plus l'occupation des ouvriers des cités. Et puis surtout, rappelons nous une chose: à la fin, les vers nous mangeront de la même façon, pantalon céline taille haute ou jogging marque distributeur.

C'est tout.

Ah, si, un gros up à tous ceux qui votent pour moi pour le palmarès du Elle. Vraiment, je suis touchée.

Drôles d’émotions

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Ces derniers temps avec le docteur Zermati, on ne parle pas vraiment de nourriture. Et en même temps, on ne parle que de ça. Pour la bonne raison qu'on se concentre sur les émotions.

Je ne vais pas vous faire un cours sur la pleine conscience, j'aurais du mal, je crois, parce que je ne maitrise pas vraiment le concept. Mais en gros, l'idée, c'est, lorsqu'on fait face à une situation désagréable, éprouvante, ou tout simplement un moment d'ennui (générateur chez moi d'une envie de manger quasi automatique), de s'arrêter cinq minutes pour "observer" cette émotion.

Pas pour tenter de la combattre ou de la chasser. Pas dans le but de se relaxer ou de se détendre (ce serait finalement une tentative d'évitement). Juste constater qu'à un instant T, on est angoissé, en colère, triste, désoeuvré ou même heureux (y'en a que ça pousse à bouffer, le bonheur) (moi ça me donne envie de fumer).

Dit comme ça j'ai bien conscience que ça semble un peu con. Voire new-age mes couilles.

Et franchement, s'il est quelqu'un qui ne marche pas dans les trucs new-age, c'est moi.

Et pourtant, ça fonctionne. A savoir qu'en général, le fait, donc, d'observer l'émotion et ses manifestations physiques (estomac qui se serre pour l'angoisse, coeur qui bat plus vite pour la colère, yeux qui se mouillent pour la tristesse, etc) et les envies qui en découlent (manger, frapper, crier, fumer, boire), sans essayer de les contrer, ça a pour effet… de les faire disparaitre. "Parce que le propre d'une émotion, c'est qu'elle n'est pas faite pour durer. Et que ne pas la combattre c'est finalement la meilleure façon de la laisser s'envoler", m'explique docteur Z. Peut-être aussi parce qu'à se poser en observateur de ce qu'on éprouve, on n'est plus en train de subir, on est moins submergé, on retrouve une liberté de mouvement perdue quand on succombe à la compulsion.

J'avoue que je tatonne, je ne saurais pas être plus explicite. Mais il y a quelques jours, j'avais à faire face à une situation qui m'angoissait particulièrement. Comme je ne peux pas non plus me gaver de béta-bloquants dès que je dois parler à une personne qui m'est hostile ou qui m'impressionne, j'ai tenté de suivre cette drôle de méthode. J'ai senti mes mains moites, le poids dans mon ventre, le début de tachycardie. J'ai observé tous ces phénomènes désagréables avec la curiosité d'un étudiant en médecine ou d'un témoin d'une scène de crime. Sans essayer d'arranger les choses par de pathétiques exercices de respiration abdominale (qui me collent à tous les coups en hyperventilation ce qui n'arrange pas mes problèmes).

"J'ai peur et je me sens mal", je me suis dit, à quelques secondes d'entrer dans l'arène.

Et puis le face à face redouté est arrivé. Et sans que je puisse expliquer pourquoi ni comment, j'étais là, en pleine possession de mes moyens. La crise de panique était passée. Envolée. Disséquée.

Je n'essaie pas de vous convaincre, je vous fais simplement part de ce petit pas que j'ai l'impression d'avoir fait, qui n'a donc rien et tout à voir avec mes compulsions alimentaires. Parce que chez moi, donc, les émotions riment souvent avec des allers-retours dans la cuisine. La prochaine fois, je m'arrêterai cinq minutes sur le pourquoi et le comment de ce qui me pousse à ouvrir la tablette, qui sait…

Salut.

Edit: La photo ce sont les yeux noirs de colère de ma grande, c'est ce que j'ai trouvé de mieux pour illustrer une émotion, on m'excuse, hein.

Décompensée

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Outre le fait que mes pieds ont la forme d'un lego, ils sentent. Et pas la rose, si on voit ce que je veux dire.

Je sais que je brise un mythe et que les 5 garçons qui me lisaient (je parle des hétérosexuels, les autres ne devraient pas être affectés plus que ça) et nourrissaient quelques fantasmes inavouables à mon égard ne reviendront plus jamais.

Mais le fait est que c'est la triste et sordide vérité. Aucune paire de pompes ne résiste plus de deux ou trois mois à cette fatalité. Hier encore, Helmut, jouant avec mes derbies à talons achetés en septembre, a mis son nez dedans et s'est exclamée: "ahhhh, ça pue".

On notera au passage les progrès de langage considérables de cette brillante enfant.

"Quand tu sauras dire distinctement 'ça sent mauvais', je prendrai ta remarque en considération", lui ai je répondu un brin mesquine (elle m'avait blessée).

Hélas, je ne peux qu'admettre que ma fille bien que poussive intellectuellement, ne souffre d'aucun trouble olfactif. Mes derbies sont à deux doigts d'être bonnes pour la benne. Elles rejoindront au cimetière de mes pompes pourries une mémorable paire de baskets qui fit penser à tout mon groupe d'amis lors d'un week-end à la campagne qu'un fennec crevé s'était planqué sous un lit.

Jusqu'à ce que la vérité éclate au grand jour. Mes Nike quasi neuves s'étaient transformées en armes de destruction massive.

Bref, tout ça pour dire que contrairement à ce que beaucoup pourraient penser au vu de la colonie de chaussures qui squattent ma penderie, je ne suis pas particulièrement dingue des pompes. Je suis tout simplement CONTRAINTE de les faire tourner avant que ce ne soient mes proches qui tournent… de l'oeil.

Il faut en outre ajouter à ce capital odorifique un poil pesant, une jambe plus courte que l'autre qui me donne une très légère claudication (invisible à l'oeil nu, je tiens à le préciser, on a sa dignité) qui nique tous mes talons droits.

Tout ça pour dire quoi ?

Tout ça pour dire que je me suis acheté la semaine dernière (parce que j'y étais obligée, ne me forcez pas à revenir sur mon petit handicap) une paire de chaussures dont je suis tombée en amour. Elles ne m'ont provoqué aucune ampoule depuis que je les mets, elles sont chaudes ET à talons.

Et j'ai l'impression qu'elles pourraient être mises par Garance Doré (je sais, c'est pathétique de me demander désormais quand j'achète un truc si Garance le validerait ou non) (mais j'assume, je ne sais pas, ça doit être depuis que l'internet mondial sait que je sens mauvais des pieds, je suis désinhibée).

Le jour de l'achat, je suis rentrée trop fière et ai attendu avec une impatience non dissimulée le verdict du churros (il arrive juste après Garance Doré dans la liste des personnes dont j'aime bien avoir le feu vert) (en fait juste après Zaz mais je préfère qu'on ne le lui répète pas, il serait peut-être vexé) (l'avis de Chloé compte aussi, si j'y pense bien).

J'ai bien évidemment été servie.

– Tu as vu mes nouvelles chaussures ? Elles ne sont pas super canons ? (question comprenant la réponse, tactique bien connue des femmes qui veulent aider leur mari dans le déroulement d'une conversation qu'elles souhaitent voir rester amicale)

– (Sourire amusé du churros) Ouah, c'est le genre de chaussures qui semblent crier: "ma propriétaire lit le Elle".

Baoum. (Bruit de la fille qui s'évanouit de bonheur sous le coup de l'énorme compliment de son homme alors même qu'elle n'espérait qu'un "mmmoui").

– Tu… tu crois ?, Roh, arrête, tu exagères un peu, hein. Non ? (interrogation de pure forme, prononcée avec un air faussement emmerdé, sur le mode "c'est peut-être gênant d'avoir l'air si edgy de la chaussure, non, je veux dire, vis à vis du reste du monde, ignorant de la mode et des must have ?")

Puis, pour avoir confirmation de la beauté sans fin de mes compensées:

– En tous cas, tu les aimes, donc ?

– Mmmm…

– Mmmm… quoi ?

– Non c'est juste que moi je préfère les choses plus… plus…

– Plus passe-partout ? Plus classiques ? (ton méprisant de la fille qui se voit en train d'appeler son agent pour qu'il vire ce pauvre garçon qui lui sert de mari) (parce qu'avec des pompes pareilles on peut avoir un agent, on m'excusera).

– Non, plus… féminines.

Arghhhhhreglllehrrrrr. (Bruit de la fille qui s'étrangle de stupeur et comprend qu'elle est condamnée à être incomprise. Et qui réalise qu'elle n'a pas d'agent).

– Non mais en même temps tu sais, moi…

– Ouais c'est bon, je sais, ton truc c'est les seins.

– Ouaiiiiis. (Ricanement gutural d'un adolescent prépubère venant d'apercevoir la copine de sa grande soeur en sous-vêtements). Même qu'à poil avec tes chaussures bizarres, tu serais super bandante.

– Ecoute moi bien mon garçon (voix très aigue). Mes "chaussures bizarres" sont des Mellow Yellow. Et il m'a fallu en effet de longues heures à potasser de nombreux magazines féminins pour avoir la présence d'esprit d'acheter la DERNIERE paire du magasin, ce dernier ayant été dévalisé par des femmes au goût indiscutable ET TRES FEMININES. Quoi qu'il en soit, crois moi, tu n'es pas prêt de me voir à poil, avec ou sans talons d'ailleurs. Quant aux chaussures "féminines" (mot littéralement craché à sa figure) mon chéri, dont je suppute qu'elle doivent être dans tes fantasmes vulgaires des genres d'escarpins panthères de pute, laisse moi te dire que tu peux te les mettre ou je pense.

Le pire ? Le pire c'est qu'il a eu l'air un peu excité à cette idée. Les louboutins panthère. Où je pense. Je ne fais pas un dessin.

Salut.

Edit: Je vous laisse avec quelques clichés vraiment artistiques de cette paire de chaussures absolument pas bizarres et de toutes façons tellement confortables que vous pourrez bien les conspuer que ça n'y changera rien. Je les garderai jusqu'à ce qu'elles se mettent à fouetter.

Edit2: Je nie toute volonté d'augmenter ma crédibilité fashionesque en avec ce billet, dans le but d'augmenter mes chances au concours du Elle.

Edit3: Non, il n'y a aucun message subliminal dans l'Edit2. Ah, si, il y en a un en fait. Je sais que certains petits malins votent plusieurs fois par jour ou ont trouvé le moyen de le faire. Fanchement, ce genre de pratique ne servira pas ceux ou celles qui en ont "bénéficié", voire même ça risque de les disqualifier. (En l'occurence je parle de moi). Et je détesterais gagner de cette façon là, en plus, je n'y trouverais aucun intérêt. Donc merci à ceux et celles qui votent, c'est génial. Mais pas de zèle ni d'entourloupes. Merci.

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Edit4: I know, on aime beaucoup le lino.

Le plus bel âge, de Joanna Smith Rakoff

Leplusbelage    C'est un curieux roman que celui-ci. Je l'ai acheté comme je le fais compulsivement dès que j'attrape un "Livrequisepasseànewyorketquiracontelesdestinscroisésdetrentenairesdésabusés".

En sachant que parfois je suis déçue et souvent, transportée. Ce fut le cas notamment avec "Les enfants de l'empereur" de Claire Messud, La Belle vie, de Jay McInerney ou encore "Moi tout craché" du même auteur (au passage je déteste mes copines Sarah et Julie qui l'ont vu au salon du Livre américain il y a quelques semaines à Vincennes).

Là, je dirais que j'ai tout de même beaucoup aimé. Même si parfois je n'étais pas sûre de là où voulait m'emmener l'auteur et que son parti pris de construction, abordant les destins de chacun des protagonistes en les laissant ensuite sans toujours nous donner de leurs nouvelles, m'a parfois déstabilisée.

Il n'en reste pas moins que c'est un premier livre et que j'ai hâte qu'elle en écrive un autre. Parce qu'elle sait décrire, comme une Laurie Colwin, un peu, ces tous petits rien qui forment une personnalité, ces micro-événements qui peuvent bouleverser une voie qui semblait toute tracée.

Elle sait donner vie à ses personnages, surtout, à Lil, Sadie, Beth, Emily, Tal et Dave, une bande d'amis new-yorkais qui se sont rencontrés à l'université et qui vivent comme ils peuvent ce passage si périlleux à l'âge adulte. Tout ça sur fond de 11 septembre, de bouleversements économiques et d'amours compliquées. 

Je vous le conseille si comme moi vous fantasmez le New-York d'Harry et Sally et que la seule évocation de "Brooklin Bridge", "Williamsburg" ou du "Lower east side" vous donne la sensation d'avoir pris un boeing de l'American Airlines, direction la Guarda. Si en revanche vous ne pardonnez pas les longueurs dans un bouquin, passez votre chemin…

Edit: Merci encore pour vos votes, ils me remplissent de joie. Vous pouvez y retourner tous les jours, je ne m'en plaindrai pas. Mais surtout, merci pour ces douceurs distillées hier sur mes pages, elles ont été du miel en ce jour de retour au boulot sur fond de visite officielle d'un grand démocrate qui méritait visiblement que ma station de métro soit bouclée. Et pendant ce temps là, un prix nobel de la paix croupit dans une geole chinoise…

Elle, les blogs, le mien et les autres

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Hier, j'ai reçu un mail me prévenant que Pensées de ronde faisait partie des 11 sites retenus pour le concours des meilleurs blogs catégorie "Chroniques" par la rédaction du Elle.

En tout, ce sont 110 blogs répartis en 11 catégories qui ont été sélectionnés.

Je ne vais pas me la jouer blasée qui s'en fout. Les années précédentes, j'étais superbement absente de la sélection et j'étais vexée comme un pou (et je l'ai fait savoir, je suis de celles qui ne savent pas garder leurs vexations pour elles et croyez-moi c'est handicapant d'être incapable de prendre sur soi). Donc logiquement, là, je suis ravie.

Pourquoi je suis ravie, me demanderont certaines, se rappelant que je ne suis jamais la dernière pour brocarder la presse féminine en général et le Elle en particulier ?

Hem.

Parce que j'ai un grave problème d'ego, je présume.

Aussi, parce que ce blog, je le tiens quotidiennement depuis bientôt cinq ans et qu'on ne va pas se cacher derrière son auriculaire: c'est un peu pour être lue. Voire reconnue. Alors évidemment, la meilleure des reconnaissances, c'est votre présence ici, ce sont les échanges des piliers du bar qui partent en live, ce sont aussi les visiteurs d'un jour ou plus qui je crois ne se sentent jamais "à l'écart".

En toute franchise et même si ça doit me faire passer pour la reine des démagos (au point où j'en suis après ces trois premiers paragraphes dégoulinants), je n'échange pas une seconde un titre de "meilleur blog Elle" contre un seul des lecteurs qui passe ici.

Mais je veux bien avoir les deux, en fait. Je veux dire, un César ET un succès en salle.

Je vais mettre des chaussures montantes histoire de stopper l'oedème de mes chevilles et je reviens.

Ayé, les bas de contention sont enfilés, je reprends.

Je disais, donc, César, trois millions d'entrées et… et en gros, je ne vais pas bouder mon plaisir. En plus, le fait d'être retenue parmi des blogueuses telles que Simone de Bougeoir, Margaux Motin, Pénélope Jolicoeur, Garance Doré, Punky-B, mais aussi Marjoliemaman, Monblogdemaman, ou encore Cathy, Papilles et Pupilles, Mercotte, Marion, Maïa Mazaurette, Deedee, Camille, Olympe ok, je m'arrête (et j'ai forcément oublié une copine, c'est affreux), c'est un plaisir et une fierté. Mal placée, sans doute, comme souvent les fiertés, mais indéniable.

Donc pour conclure, je vais arrêter de m'excuser d'être contente et je remercie d'avance ceusses et celles qui voudront bien aller voter pour moi. Sachant que très honnêtement, j'ai déjà un appareil photo et que je doute de faire le poids face aux dizaines de milliers de fans de certaines concurrentes célèbres. Donc votez si le coeur vous en dit, mais je n'en fais pas une affaire d'Etat, être dans la short list me va très bien.

Edit: Hier, une blogueuse sur twitter m'expliquait qu'elle ne comprenait pas la présence dans les 110 de blogs déjà connus. En gros, disait-elle, il faut faire de la place aux nouvelles. Je ne comprends pas bien ce type de raisonnement. Premièrement, un blog ne gagne pas des galons, une réputation ou des lecteurs avec un classement Elle ou autre. Tout au plus ça rapporte un peu de visibilité et de crédibilité. Par ailleurs, quand on voit la durée de vie moyenne d'un blog (en fait je n'ai pas le chiffre mais je crois qu'il est assez ridicule, beaucoup sont des comètes éteintes après quelques jours), le fait de "durer", c'est finalement aussi un gage de qualité et ça mérite d'être salué. Et je ne parle pas spécialement du mien, juste je sais ce que représente l'écriture d'un billet tous les jours, mauvais posts compris.

Edit2: Ces derniers temps, quatre blogs ont enrichi ma promenade quotidienne sur l'internénette. Il y a celui de ma chère, dear et inénarable Despé. Il y a aussi celui de mon homonyme Caro(roca) dont les interventions ici sont toujours pétaradantes et adorables. Il y a ce blog tout doux et tout joli, d'Inout, qui est tenu par une héroine, mère de six enfants, qui parle de son quotidien avec une grande finesse. Enfin, un blog de cuisine d'une française émigrée aux States, qui est d'une beauté à couper le souffle. Elles ne sont pas dans le classement du Elle mais sont dans le mien, à bon entendeur salut… Ah, il y a aussi le blog de Ioudgine. Celui-ci, à la fois je l'adore et à la fois je le redoute. Parce qu'après y être passée et m'être étranglée de rire, je décide en général de fermer le mien, faute d'avoir le dixième de son mordant.

Edit3: Je sais pourquoi je ne pratique pas souvent le linking, c'est d'un fastidieux de mettre tous ces liens, bordel.

Edit4: Beaucoup d'entre vous ont la gentillesse de faire remarquer qu'on peut voter tous les jours. Une fois par jour mais tous les jours 🙂