Mois : janvier 2011

Blogueuse need despérément de la vitamine C

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Je serai brève (en général, quand un orateur commence comme ça, je décède d'angoisse, c'est à tous les coups le signe qu'il va s'éterniser). Donc je serai brève, disais-je.

Jusqu'au 4 février, je suis en préavis. C'est une période étrange, pendant laquelle on croit que les journées vont se dérouler dans la plus grande zénitude étant donnée l'absence totale d'enjeu. Après tout, on est déjà presque parti.

Sauf qu'en réalité, venir à son bureau et peigner la girafe des heures durant, c'est absolument terrifiant d'ennui. Sans compter que pour les collègues, c'est moyennement sympa. En même temps, difficile de s'investir alors que dans votre tête – et dans celle des autres – vous n'en êtes plus. Pour l'ego c'est compliqué d'entrevoir la vie sans vous telle qu'elle prendra forme une fois votre bureau débarrassé de votre innomable bordel. Pour le moral, c'est un peu lourd aussi de réaliser qu'en effet, la terre continuera de tourner. Même si de regrets il n'y a pas. La page se tourne et laisser derrière soi huit ans de sa vie et tous les amis qui vont avec ne peut se faire sans un pincement au coeur.

Parrallèlement, de peur de me retrouver le 6 février assise en pleurs sur mon canapé sans autre perspective que de m'enfiler des séries sur mon ordinateur, je mets en route des collaborations. Bien évidemment, je ne dis non à rien pour l'instant. La règle d'or des pigistes étant de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier.

On ajoute à ça les enfants (pendant que je tape ce billet, rose me tire les cheveux et escalade mon fauteuil en hurlant qu'elle veut que je remplisse sa mini théière grosse comme un dé à coudre. Je l'ai envoyée à son frère qui ne veut pas lâcher son manga. Non, sa soeur non plus ne souhaite pas coopérer. Il faut dire que c'est la 20ème fois qu'on remplit sa p. de théière. sdfgsdfhndgh,ndxgh,ngdx. Nan, ce n'est pas un bug de mon ordi, c'est helmut qui vient de s'asseoir sur mon clavier. Hiiiiii. C'est rien, je me ferai greffer une cornée demain).

En résumé je suis à deux doigts de l'explosion, et hélas, pas de foufoune.

Qu'on ne s'y trompe pas, ces mots n'ont pas pour objet de susciter la pitié ou la compassion. Je me doute que vous avez chacun et chacune de quoi faire de votre côté. Je n'ai pas le monopole de la débordatitude. Non, c'était juste pour pousser mon grand cri et espérer qu'il résonne dans les méandres de l'internet. Aussi pour m'excuser à l'avance de ne pas être forcément à la hauteur de vos attentes dans les jours à venir. Ce blog reste une priorité, peut-être plus que jamais. Mais je ne sais pas mentir ni jouer la comédie et là tout de suite maintenant, je suis totalement incapable de vous donner plus que ça.

J'ajoute que mon métier, d'hier et d'aujourd'hui mais aussi de demain, consiste à écrire. Mais il s'agit d'une écriture qu'on pourrait qualifier d'encadrée. Les articles sont en général des commandes, qui doivent respecter un calibrage, un angle défini à l'avance et ont pour objectif de correspondre à la ligne éditoriale du journal. Les livres aussi, sont visés et validés par les éditeurs. Ce blog est le seul espace sur lequel je peux faire ce que je veux. Sans en référer à qui que ce soit. Si je ne souhaite pas qu'il devienne ma source de revenu principale (outre le fait que c'est tout de même compliqué en pleine crise de la pub) c'est justement parce que je ne veux pas me contraindre à donner ce qu'on attend de moi, à plaire au plus grand nombre. Tout ça pour dire que je me souviens, dans mon billet de démission, l'une d'entre vous a lancé sur le ton de la plaisanterie (mais quand même) "tu veux dire que maintenant c'est nous tes patrons ?". Je n'avais pas répondu, mais je le fais maintenant:

Non.

Je sais ce que je vous dois, sans lecteurs un blog périclite. Je ne veux donc pas tenir ce discours consistant à vous envoyer voir là bas si j'y suis lorsque vous émettez une critique. Mais je veux pouvoir prendre le risque de décevoir ou de déplaire. Sans avoir peur de perdre un employeur. Des employeurs, je vais en avoir plusieurs et j'aurai sûrement la trouille à un moment ou à un autre de perdre leurs faveurs. Vous, je ne veux surtout pas vous voir comme ça. Sinon, écrire ici deviendra une contrainte. Par conséquent, je continuerai à regimber en grognant comme un ours mal léché quand on viendra essuyer ses pieds crotteux sur mon paillasson sans que ce soit justifié.

Il n'empêche que je vous kiffe, à part ça.

Edit: Je présente par ailleurs toutes mes excuses à celles qui m'ont envoyé de merveilleux mails ces derniers jours restés lettres mortes pour l'instant. Je promets de répondre dès que je sors de l'oeil du cyclone.

Edit: Ma théorie se confirme. Ne jamais commencer un discours ou quelque autre speech par cette damnée phrase: "je serai brève". Echec assuré.

Opération « Coup double »

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L’envie de vacances me prend en général… le 30 août. Jusqu’il y a deux ans, je patientais néanmoins et attendais le mois de janvier, voire février, pour commencer à checker Homelidays and co, histoire de trouver ma maison de rêve pour l’été. Bon, après, je trainais parce que la dépense me semblait astronomique et que c’est toujours un peu difficile d’aller voir son boss le 3 janvier pour caler ses congés de juillet. Cette année, j’avoue, j’ai fait très fort, j’ai carrément appelé la proprio de notre location UNE SEMAINE avant d’en repartir pour m’assurer qu’elle nous la relouerait l’été suivant. Quand elle a dit oui, j’étais aussi contente que si j’avais réussi un entretien d’embauche.

On est con. Parfois.

Bref, j’ai toujours été un peu monomaniaque des vacances, c’est ce qui me fait tenir le reste de l’année depuis que je bosse. J’imagine, enfin j’espère, que je ne suis pas la seule dans mon cas.

Pourquoi je vous en parle aujourd’hui ? En lire plus »

Up and Down américain

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J'ai adoré vos anecdotes hier sur les bons mots de nos vermines de gamins. Mention spéciale à cet adorable fillette qui sortit à sa maman: "papa c'est Robin des bois, moi je suis sa princesse et toi tu es le cheval". J'ai cru m'étrangler. Pas mal également le petit garçon qui après avoir réalisé que sa mère n'avait pas de pénis, est arrivé à la crèche en informant la puéricultrice que son père avait "coupé le zizi de maman".

Non, franchement, limite j'ai une idée de livre. (note pour plus tard: écrire un livre sur les petites phrases des enfants. Probablement jamais été fait)

Allez, sans transition, Up and Down.

– Up: le diner Katz's qui vient d'ouvrir rue Mouffetard. Non seulement j'en aurais pleuré d'émotion d'entrer dans une certes pâle copie mais portant le même nom que le mythique restaurant new-yorkais qui fut le décor du non moins mythique fake-orgasm de Meg Ryan. Le petit truc en plus ? C'est mortel bon. J'ai mangé un avocado burger à 10 000 calories la bouchée qui a failli déclencher des gémissements bien plus crédibles que ceux de cette pauvre Meg avec sa salade sans sauce et sans salade. Et les coktails étaient terribles en plus d'être bien chargés comme on les aime. Même qu'ils avaient mis du sel sur la margarita de Zaz. Et foi de Zaz, ça ne se fait plus. Son club sandwich était redoutable également.

– Up: je continue le filon Katz's parce qu'à lui tout seul le cheesecake du diner mériterait un billet. Le meilleur jamais mangé je crois. Avec une sorte de double couche de philadelphia qui me ferait monter les larmes aux yeux rien que d'y penser. J'ajoute que le tout n'est pas très cher pour le quartier. Compter entre 8 et 13 euros pour les plats et entre 5 et 8 euros pour les desserts. (pour les non parisiennes, ma copine Fanny avait livré ici sa recette, trop bonne aussi)

– Down: les services offerts par l'inénarable MAM aux flics de Ben Ali. A ce rythme là on va devenir prestataires de Kim Yong il pour tout ce qui est politique de gestion des foules. Si l'indécence avait un visage, nul doute que notre ministre des affaires étrangères arriverait en tête des icones possibles.

– Up: la sortie assez inattendue et imprévisible d'un chanteur qu'on ne savait pas engagé. "Sarkozy ? Celui-là il faut qu'il se casse. Y'en a marre. J'en ai marre de l'entendre, je crois que je suis un peu comme la plupart des Français. C'est insupportable. Je ne suis pas sûr qu'il sache placer Carpentras sur une carte.  (…) Il est formaté, il fait attention à tout ce qu'il dit." Non, cette déclaration n'est pas celle d'un Renaud, Benjamin Biolay ou Bertrand Canta. C'est tout simplement le cri du coeur d'Hervé Vilard. Les mauvaises langues diront qu'il n'a plus rien à perdre. Elles auront probablement raison, mais ça fait un bien, non ?

– Up: Don Draper.

– Up: Le fait de ne pas avoir à expliquer le pourquoi du up précédent tellement c'est évident.

– Down: l'idée insupportable que certaines d'entre vous ne connaissent pas Don Draper, l'homme qui te donne envie de vivre dans les 60s aux states et de transformer en potiche alcoolique moulée dans son coeur croisé. Don, c'est le héros de Mad Men. Avec ce qu'il fume et picole il doit avoir l'haleine d'un Poney qui viendrait de manger un hamster. Ce qui aurait presque tendance à renforcer son sex appeal. Dans un épisode de la saison 4, il pleure. Séisme dans ma culotte.

– Down: la réaction du churros quand je me suis transformée en groupie décérébrée devant Don Draper en larmes: "non mais attends, c'est pas complètement cliché, ça, le dur au coeur tendre ? Ça ne marche pas, ça, quand même ?". Sainte Marie, mais quand comprendra-t-il qu'en matière d'excitation sexuelle je suis plus binaire que MAM ?

– Up: la petite boutique vers le métro notre dame de lorette qui s'appelle les Cakes de Bertrand. Plein de petits sacs, de porte-monnaie ou de sautoirs à tomber. Et une mini tour eiffel bling bling pour l'annif de Zaz. On aurait dit qu'elle avait été faite pour elle.

– Up: la crème de jour aux cinq roses du couvent des minimes que m'a offerte ma copine P. Qu'elle en soit remerciée sur dix générations. Elle sent bon et j'ai l'impression de me badigeonner avec un onguent comestible. Et le mieux dans tout ça c'est que le simple fait de voir la boîte un peu rétro me ramène directement dans ma chambre surclassée du dit Couvent à quelques encablures de Manosque. Je veux du soleil et du king size !

– Up: Ma copine Mimi. Qui a la classe internationale. Et à qui je pense aujourd'hui.

Allez, je vous laisse avec quelques photos sluurp, miamm, boum.

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Katz's,
3 rue Mouffetard, 75005 Paris

Dame de pique

Stopmeifyoucan
Hier, j'avais un de ces échanges tendres et merveilleux que seule une mère peut avoir avec son enfant. Un instant de pédagogie et de transmission de savoir. Parce qu'être maman, c'est ça aussi.

En d'autres termes, je la stimulais. C'est que les évaluations de CM2, c'est dans moins de 8 ans, tu vois ? Et force est de reconnaitre qu'au niveau de ce qui est langage, on n'est pas rendus avec number three. Enceinte d'elle, j'avais lu cet article terrible qui rendait compte d'une étude faite sur de grandes fratries. Le résultat était sans appel. A partir de trois enfants, les petits derniers ont plus de chances d'être des ratés que leurs aînés. Je caricature à peine. Ça m'avait fait une de ces peines pour Helmut qui à l'époque mesurait 12 mm les bras levés… Même pas finie et déjà cataloguée au fond de la classe, contre le radiateur.

Je ne dis pas que la prophétie se réalise, mais franchement on est très très loin des 200 mots de Ruffo (sa mère). Bon, il y a eu du progrès et ça s'étoffe un peu. Au rayon nouveautés de ce début 2011, on note l'appartition d'un très explicite "C'est nul" (les légumes, se coucher, les dessins animés pour bébé, s'habiller, aller chez la nounou, ranger les jouets, dessiner sur du papier et non sur le mur, mettre son bonnet, monter dans la poussette, s'en aller du parc) et d'un non moins efficace "j'ai pas envie-euh" (de manger mes haricots, d'aller dans la chaise haute, de dormir, de se baigner, d'éteindre la télé, de faire pipi, de jouer avec SES jouets, etc).

Très usité par mon helmut également, le "à moi", qui s'applique à peu près à tout, de sa maman au pot en passant par sa soeur, son frère, mon sac à main, les bijoux de sa soeur, la console de jeu de son frère, le portefeuille de son père, le toboggan, la balançoire, les jeux des enfants de nos amis, le doudou de sa copine, tous les sièges du bus 47, ainsi que tous les rayons du Monoprix de l'avenue d'Italie.

Elle sera peut-être cancre mais m'est avis que l'instinct de propriété lui a été donné en héritage. Ce qui pourrait l'aider plus tard.

Mais revenons à cette conversation qui transpirait l'amour. Parmi les innombrables apprentissages d'Helmut, il en est un qui la passionne par dessus tout. A savoir, qui a un zizi et qui a une zezette. Et par esprit de déduction, qui est fille et qui est garçon.

– Alors ta soeur, c'est…

– Une filllllle !

– Super. Ton frère ?

– Un son ! (ah oui, pour les mots à plusieurs syllabes, elle a décidé que ça l'emmerdait grave donc on se contente de la dernière. Il y a du level dans les conversations, je ne vous dis pas. Et parfois quelques confusions, je vous l'accorde. Même si par esprit de déduction c'est assez facile de la comprendre. Soit elle veut du saucisson, soit elle souhaite regarder la télévision. C'est d'un surfait le langage).

– Ouiiii, mon coeur, bravo (stimulation, valorisation, think positive).

– Et papa, c'est quoi ?

– Un son !

– Encore gagné ! Et ta copine lala ?

– Une fiiiiillle.

– C'est bien (n'importe quoi cette étude. Elle est brillante).

– Et ta Manou ?

– Une fillllle.

– Et Padom ?

– Un son !

– Et ta nounou ?

– Une fille !

– Trop forte ! Et maman ?

– UNE DAME !

Bon, laisse tomber, j'ai dit au churros. On n'en fera rien.

Je vous laisse, j'ai un saladier d'acide hyaluronique à m'enfiler dans la ride du lion.

Et la gagnante du sac Catherine Membré est…

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Alors le churros a frappé. Fort. Je lui demande un nombre entre 1 et 359 et royal, il me répond…

15.

Comme ça, sans hésitation, avec une assurance qui m'a un peu excitée je dois dire.

Bon, après il était complètement épuisé.

Merci Xotchil.

Oui, Xotchil, c'est toi qui remporte ce si joli sac. Il te suffit maintenant de m'envoyer un mail pour que je te mette en contact avec Catherine.

Pour les déçues, et je sais qu'elles seront nombreuses, Catherine vient de me dire qu'elle vous offrait un code de réduction, applicable sur produits soldés ou non, jusqu'à la fin du mois de janvier. Ce code est valable 50 fois, ce qui signifie donc, si j'ai bien compris, que les 50 premières à l'utiliser seront servies.

Voici le code: PDRBDC5010

Voilà, un très grand merci pour votre participation à ce concours qui me tenait à coeur. J'aime vraiment l'idée de participer un peu au lancement d'une artiste ou d'une artisane. Et vos commentaires sur vos souvenirs d'enfance en cacharel ou laura ashley, ainsi que vos errances orthographiques m'ont bien amusée, il y aurait de quoi en faire un recueil, non ? (note pour plus tard: penser à écrire un livre sur les expressions mal utilisées).

Bon we…

Concours: Un sac en liberty Catherine Membré à gagner

Sac_Vehla NI_Coin
Quand j'étais petite, ma mère fantasmait sur Laura Ashley. Moi je croyais que ça s'écrivait Laurachelet. Mais peu importe. C'était très cher, alors elle réservait ses achats pour les grandes occasions: le berceau de mon petit frère fut ainsi recouvert de tissu liberty de la marque si chic, les rideaux de notre chambre à ma soeur et moi, ou encore une jupe, cousue à l'occasion du mariage de ma marraine.

Je ne sais pas si c'était de voir les yeux de ma mère briller dès qu'on pénétrait dans le saint du saint (ou sein du sein ? merde, encore une expression que je ne maitrise pas, en même temps, j'ai également écrit "en sainte" pour "enceinte" jusque tard. Très tard. 18 ans.), la préciosité évidente de ce qu'on y achetait ("c'est du Laura Ashley !") ou simplement la poésie du liberty, mais je garde aujourd'hui une affection toute particulière pour la marque et surtout pour les motifs fleuris si british.

Pourquoi cette réminicensse libertynienne ce matin ? Parce que j'ai été contactée par une jeune femme, Catherine Membré, qui après 10 années passées à Londres, est revenue s'installer à Annecy (notre Venise à nous, les gens du sud-est de la France) et a ouvert avec son compagnon italien son atelier de confection de sacs. (ça ne ferait pas la trame d'un roman, ça, ou bien ?).

En liberty.

Evidemment qu'il y avait un lien avec mon préambule.

Je suis tombée en pamoison devant ces petites oeuvres d'art doublées de soie, "parce que ça doit être aussi précieux à l'intérieur qu'à l'extérieur", m'explique Catherine. Les sacs m'ont ramenée en enfance et rappelé ma maman, ce qui à mon avis, est la preuve qu'ils sont réussis. Les objets n'ont pour moi de valeur que parce qu'ils font naitre des émotions.

Voilà, j'ai eu envie de vous en parler et j'ai demandé à Catherine si elle voulait qu'on organise un concours, pour faire connaitre son travail et pour que l'une d'entre vous puisse posséder son liberty, Vehla NI de son petit nom.

Sac_Vehla NI_Entier

Elle a dit oui tout de suite avec enthousiasme. Voici les questions qu'elle vous a concoctées, auxquelles il vous faudra répondre pour avoir peut-être la chance d'être tirée par le churros terracoté. Les réponses sont sur le site, et j'avoue qu'il va falloir peut-être vous creuser un peu la tête. Mais le lot en vaut la peine, non ?

– Quelle est la particularité du sac Vehla qui en fait un objet astucieux ?

– Avant de rentrer dans le coeur du site, quatre photos défilent. Dans l'une d'entre elles, on y voit une jeune fille sur un chemin de terre qui tourne la tête et nous regarde, un sac Vehla à la main qu'elle s'apprête à mettre à son épaule. Quel est ce sac? Vehla FIV ou Vehla NIV ?

Voilà, vous avez jusqu'à ce soir minuit pour répondre et tenter votre chance. Je vous laisse avec quelques photos de l'univers de Catherine (c'est elle, ci-dessous, elle est un peu floue mais c'est fait exprès me dit-elle)

Atelier_Catherine_Membre_Portrait
  Atelier_Catherine_Membre_visuel2

 
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Up and down soldé

Condenast
Hier j'ai reçu un mail d'une personne de Condenast (Vogue and co) qui m'invitait à une conférence sur les blogs fashion and beauty le 8 février… à New-York.

J'ai lu dix fois le mail pour essayer de voir l'endroit où il était question du billet d'avion en business class qu'ils joignaient bien évidemment au message, mais à priori, ils ont oubliés. Etourdis, va.

A mon avis en plus ils m'ont confondue avec Caroline Daily.

Il va sans dire que j'ai fait un bonne vieille réponse de vendue dans laquelle j'expliquais que Paris – New-York, bon, voilà, quoi, et que je supposais (I guess, que j'ai écrit dans mon fluently english) qu'ils ne prenaient pas en charge le transport. J'ai mis un point d'interrogation, au cas où.

Allez, un petit up and down ?

– Up. Ou down. De nouvelles études tendraient à prouver que le botox n'endort pas que les nerfs du front mais fusille au passage quelques neurones. Je ne peux pas le croire.

– Up et Down. "La vie est brève et le désir sans fin". Up pour le titre, un des plus beaux jamais vus ces dernières années pour un roman français. Plutôt down pour le bouquin qui je trouve ne tient pas les promesses du si joli titre. Du sous houllebecq, selon moi, même si ça se laisse lire malgré tout.

– Up. Le butternut que je viens de découvrir douze ans après les foodistas et qui outre le fait qu'il ressemble à une grosse bite, est une sorte de potimarron dans lequel on aurait ajouté une grosse motte de beurre. En soupe c'est une tuerie. Même Helmut, plutôt exclusivement portée sur le saucisson en ce moment, a daigné en manger.

– Down. Les révisions d'histoire de la chérie et tout particulièrement du XVIIIe siècle.

– Comment s'appelaient les intellectuels de cette période ma chérie ? (le "ma chérie c'est de la fiction", je HAIS faire réviser les devoirs, je suis énervée AVANT qu'elle sèche sur une question)

– … ????

– Mais si, tu le sais, Voltaire, Diderot…

– … ????

– Allez un indice : ils ECLAIRAIENT les esprits.

– Les… les…

– Ouiiiii…

– Les éclaireurs ?

– Nooon…  (gros self control pour ne pas la frapper d'emblée, il faut dire qu'on venait de s'enquiller une heure de calcul mental et à ce niveau il y a du level) Mais il y a de l'idée, reste sur cette notion d'ECLAIRAGE.

– Ah, je sais !

– Alors dis le, mon coeur (autofiction, je vous dis, autofiction).

– Les lampadaires !

– Bravo ! C'est exactement ça. Les LAMPADAIRES, grâce auxquels l'idée de révolution a germé dans les esprits du tiers Etat.

Elle avait l'air tellement contente d'elle que je n'ai pas souhaité éclairer sa lanterne. Une vraie lumière, quoi.

– Down. Les soldes. Que je snobe totalement parce que pardon mais quand on est invitée par Vogue à NY, on le paie plein pot son trench burberry. Ok, c'est surtout à cause du chômage. Que je ne vais pas toucher.

– Up. Le restaurant Thoumieux où m'a invitée ma copine et collègue Marie-Caroline après mon annonce de démission. Non seulement c'était merveilleux de fêter ça avec ma complice depuis 8 ans mais en plus, je n'avais pas été à ce point enchantée par un restaurant depuis longtemps. A midi c'est accessible, le soir c'est plus cher. Mais leur saumon confit c'est une invention du bon dieu.

– Up. La perspective de pouvoir mettre mes UGG tous les jours à compter du 4 février.

– Down. La grimace de dégoût du churros quand il a compris que j'allais mettre mes UGG tous les jours à compter du 4 février. Depuis il se demande si je n'ai pas fait une connerie, quand même.

– Up. Ou down. Le melon que s'est pris le churros grâce à l'une d'entre vous qui non seulement l'a reconnu dans le métro mais lui a en plus offert un ticket parce que son navigo merdait. Depuis, il veut faire une spin-off de Pensées de ronde et se met de la terracota avant de partir au boulot. Merci, hein.

Allez, c'est tout pour aujourd'hui, have a nice day, je vous tiens au courant pour la fashion week.

PS: la photo n'a rien à voir, c'est juste pour ma crédibilité facheune.

Happy Birthday Zaz & Maud

Zazannif
Je connais Zaz depuis 15 ans et elle est mon amie de tous les jours, ma Bree à moi (je me suis auto-déclarée Lynette). J'ai la chance de vivre à moins de trois minutes à pied d'une de mes âmes soeurs et j'en remercie le ciel tous les jours. Ceux qui me suivent savent qu'on s'accompagne quotidennement et j'ose espérer qu'elle sait à quel point je l'aime.

  Maud

Je connais Maud depuis… aïe. Hum. Ça ne se dit pas. Ok, 23 ans. On se voit trop rarement, mais on a toujours fonctionné de la sorte, elle a une vie de femme Barbara Gould et moi aussi, enfin jusqu'au 4 février. Après ça va être la fête du string, je vous le dis. En plus quand on se voit après deux ans de black out, elle m'emmène dans un traquenard. Ceci étant dit, je lui pardonne parce qu'elle est surtout du genre à ouvrir grand les portes de son paradis. Et aussi parce qu'elle incarne depuis toujours pour moi la féminité libérée. Je crois qu'elle sait aussi combien je l'aime et l'admire.

Zaz et Maud. L'une a la couleur de cheveux rêvée, un doré flamboyant impossible à obtenir par quelque moyen que ce soit. L'autre a les yeux les plus verts de la création, que c'en est indécent. Elles sont belles, elles sont mes amies et il m'aura fallu 15 ans pour réaliser qu'elles sont nées le même jour. A deux ans d'intervalle, soit, mais tout de même.

Oui, en effet, je suis du genre à merder grave dans les fêtages d'anniversaire.

Mais cette année, on change tout et vlam, je deviens la fille parfaite qui n'oublie pas.

Merveilleux anniversaire, dear dear friends…

 

Fragiles

Neige
Hier, j'ai reçu un mail d'une lectrice que je ne citerai pas, parce que je ne sais pas si elle souhaite que je le fasse. Elle m'expliquait que le jour où je donnais ma démission, pensant à ce moment là vivre un des instants les plus difficiles de mon existence, son mari mourait d'une crise cardiaque à 45 ans.

Cette jeune femme, mère de trois enfants, trouvait malgré tout la force dans son message de me souhaiter le meilleur et de me rassurer dans mon choix.

Vous dire que je me suis sentie toute petite et très très conne serait très éloigné de la vérité. Il n'y a pas de hierarchie dans le malheur ou l'angoisse, je le sais bien. Mais les mots de cette femme étaient tellement dignes, tellement courageux, que j'ai eu pas mal honte de mes états d'âme.

Bref, ça plus d'autres événements pas du tout glop, mais alors pas du tout, qui touchent en ce moment des personnes que j'aime fort, ça fait un peu trop. Si le grand ordinateur ou tout autre clampin qui sévit là haut pouvait s'arrêter de s'emmeler les pinceaux, ça serait sympa, merci.

Voilà, je veux juste dire ma sympathie et ma compassion à l'auteur de ce mail, ainsi qu'à deux autres personnes qui se reconnaitront. Je ne vais pas vous faire le coup du "vivons l'instant présent, profitons de ce que nous avons quand nous l'avons", d'autant que ce genre de pensée est toujours un peu empreinte d'un sentiment peu avouable, à savoir "ouf, ça n'est pas sur moi que c'est tombé, champagne".

Mais une chose est certaine, on ne sait rien. Rien de ce qui arrivera demain, rien de ce qui peut se passer le jour d'après. On croit tout maitriser parce qu'on a construit une vie qui nous convient, parce qu'on est marié, amoureux, en cdi, confortable dans notre trois pièce balcon. Mais en réalité, on n'a pas la main sur grand chose. Je ne sais pas si le savoir aide à vivre, mais je crois qu'il faut garder à l'esprit que ce qu'on possède est fragile.

Bonne journée et take care.

Edit: La photo a été prise à Noël dans le jardin de mes parents. Elle est totalement surexposée et m'évoque, je ne sais pas pourquoi, cette fragilité de la vie.

Karine Roitfeld aussi est partie pour des projets personnels

Mimi
J'avais envisagé un minute par minute sur cet instant mémorable qui s'est donc déroulé mardi dernier et à l'issue duquel j'ai démissionné (mes sels, Marguerite, mes sels). Le souci c'est qu'en réalité, cette scène n'a duré que quelques longues secondes. Ou deux ans, si on prend en compte les j'y vais j'y vais pas. Or un minute par minute sur deux ans, ça s'appelle un roman (note pour plus tard: pourquoi ne pas écrire un roman sur ma démission ?). Et un minute par minute couvrant une période de 55 secondes ça risque d'être un peu court.

Surtout, j'ai l'impression de ne pas avoir vraiment vécu la scène. J'aimerais vous dire que mon chef s'est effondré en larmes, la vérité c'est qu'il a trouvé mon annonce… géniale. "J'aime les gens qui prennent des risques, tu as raison si tu le sens comme ça, fonce. On te regrettera, bien sûr" (je ne suis pas absolument certaine que les derniers mots aient vraiment été prononcés) ( Je les ai ajoutés dans une tentative désespérée paraitre sous mon meilleur jour pour d'éventuels futurs employeurs) (je veux dire, ceux qui n'ont pas lu les précédents billets dans lesquels j'évoque l'odeur de mes pieds ou mes flatulences post-haricots blancs).

Petit apparté: à ceux et celles qui fantasment sur le fameux "au revoir patron". Je leur conseille d'y réfléchir à deux fois si leur principale motivation est d'anéantir leur boss. Un vrai manager qui se respecte suit des entrainements intensifs pour ne JAMAIS montrer son desarroi lorsqu'un de ses salariés le quitte. Même s'il souffre à l'intérieur de lui même. Question de fierté et de continuité de l'entreprise. D'autant que comme chacun sait, les cimetières sont remplis de gens irremplaçables et qu'un employé qui s'en va, c'est immédiatement dix lettres de motivations de retrouvées pour un chef d'entreprise.

Je dis ça, mais j'ai senti comme un tremblement dans sa voix quand, deux minutes après mon annonce, mon boss s'est exclamé qu'il était ravi pour moi. Après il a enchainé sur le fait qu'il avait justement reçu un "excellent cv d'une normalienne bilingue" le matin même (les plus grandes douleurs sont silencieuses).

Bref, rien de bien palpitant à raconter de plus sur cet instant parait-il fondateur de ma modeste existence.

Par contre, je peux sans difficulté vous donner une idée de ce qui s'est passé dans mon cerveau légèrement perturbé le lendemain matin. Sachant que pour l'instant je ne vois pas trop d'amélioration à mon état.

6h54: Le réveil sonne. C'est marrant, j'ai rêvé qu'hier j'avais donné ma démission.

6h55: PUTAIN HIER J'AI DONNÉ MA DÉMISSION.

6h56: Je suis une sacrée bonne femme. D'ailleurs, plus de 500 commentaires vont dans ce sens: j'ai des couilles grosses comme la tête à Martine Aubry.

6h57: J'ai fait une énorme connerie.

6h58: Il me faut une cigarette. Ou une corde. Ou le samu psychiatrique.

6h59: Je suis libre. Ma vie est une page blanche qui ne demande qu'à être écrite.

7h00: Je suis une merde.

7h01: Je peux être fière de moi. Démissionner sans indemnités en pleine crise financière et au moment où tous les journaux se cassent la gueule, c'est un acte de rébellion. Call me Stéphane Hessel.

7h02: Je suis d'une stupidité abyssale.

7h03: Dans six mois je bois de la villageoise à côté du G20.

7h04: Le churros va me quitter. On va me retirer mes enfants. On dira de moi que j'ai foutu ma vie en l'air, que j'étais bien tranquille, avec un boulot en or que j'ai quitté pour vivre de ma passion (= raconter des conneries sur un blog). Les gens se regarderont, consternés. Quand leurs enfants refuseront de faire leurs devoirs, il leur diront: "tu ne veux pas finir comme Caroline, quand même ?". Et leurs enfants se remettront à bucher tellement ça leur foutra la trouille. "Noooon, pas la dame du G20" !

7h05: Pourquoi mais POURQUOI je ne suis pas allée faire caca hier à 10h56 plutôt que de pousser la porte de mon chef ? D'une certaine façon, j'aurais vidé mon sac mais sans conséquences à long terme.

7h06: J'arrête de paniquer, tout va très bien se passer. Dans deux mois j'ai fini mon roman, Pathé me rachète les droits et je suis en une de Vogue en décembre. Ça me gêne un peu vis à vis de mon entourage, mais il est évident que je vais avoir un destin hors du commun. Je me demande ce que ça fait d'être quelqu'un de banal.

7h07: Je vais écrire une sorte de saga qui racontera les aventures d'un apprenti sorcier dans un collège anglais. ça devrait se vendre comme des petits pains. Ou bien les chroniques d'une trentenaire un peu barrée qui aurait des problèmes de poids. Yeah, you rock, Caro.

7h08: On va enfin pouvoir se l'acheter cette maison à la Butte aux cailles. Quand on voit ce que se palpe Guillaume Musso, de la merde que je ne peux pas en faire autant.

7h09: En même temps au moins Guillaume Musso arrive à gratter 150 pages tous les ans.

7h10: Il est encore temps de tout annuler.

7h11: "Tu vas rire, JB, mais on vient de me diagnostiquer un syndrôme de la Tourette."

7h12: Il n'y aura plus jamais de dimanche soir.

7h13: Il n'y aura plus jamais de vendredis soir.

7h14: Le point positif c'est que je vais avoir plus de temps pour m'occuper de la maison.

7h15: Le point négatif c'est que je vais avoir plus de temps pour m'occuper de la maison.

7h16: Je vais pouvoir prendre des rendez-vous chez l'esthéticienne en plein milieu de la journée.

7h17: Je n'aurai plus un rond pour aller chez l'esthéticienne.

7h18: Au moins, les courses, je les ferai l'après-midi. Fini les queues à la con.

7h19: Je vais faire mes courses avec toutes les retraitées du quartier.

7h20: Il me faut une cigarette.

7h21: Je suis déjà en train d'en fumer une.

7h22: Je n'irai plus jamais à la machine à café.

7h23: En même temps je n'y allais jamais.

7h24: Elle va quand même me manquer. Même mon badge me manque déjà. Même PERDRE mon badge me manque.

7h25: Je vais pouvoir m'enrouler dans un plaid pour écrire mon roman.

7h26: Comment on tape sur un clavier quand on est enroulée dans un plaid ?

7h27: Je vais pouvoir enmmener Rose à l'école l'année prochaine.

7h28: J'aiderai les grands à faire leurs devoirs.

7h29: Les grands vont se rendre compte que leur mère a un niveau CE1 en maths.

7h30: J'ai eu raison. J'ai eu RAI-SON.

7h31: Mieux vaut vivre ses rêves que rêver sa vie. Ce qui compte c'est le voyage, pas l'arrivée. Les remords c'est moins pire que les regrets.

7h32: Ou alors l'inverse.

7h33: Je veux être écrivain et je ne sais pas faire la différence entre les remords et les regrets.

7h35: Je vais me mettre au sport.

7h36: J'écrirai dans les cafés.

7h37: Non, j'écrirai au Flore, pas dans "les" cafés. Avec Houelbecq on se regardera d'un air entendu.

7h38: Je suis géniale.

7h39: Je suis la reine des connes.

7h40: Je fourmille de projets.

7h41: Je vais me faire couper la frange.

7h42: Au pire j'irai vendre mes créations sur les marchés.

7h43: Les créations de mes enfants. Ils sont doués.

7h44: Ou alors je fais des tutos de make-up sur Youtube. Malin, ça. Avant-gardiste.

7h45: Je me sens incroyablement bien, le monde me tend les bras.

7h46: Je me sens terriblement mal.

7h47: Je réclame une mise sous tutelle.

7h48: Ça va aller.

7h49: Techniquement je ne suis pas au chômage.

7h50: Je pars pour des projets personnels. C'est tout à fait différent. La preuve, je ne vais pas toucher le chômage.

7h51: Karine Roitfeld aussi a décidé de lâcher un job en or pour des projets personnels.

7h52: Qu'on m'achève.

7h53: Je suis heureuse.

7h54: J'ai peur. Mais je suis heureuse. Mais j'ai peur. Mais je suis heur…

A part ça, comment dire ? Ça va, en somme.

Edit: En vrai, et je ne précise pas du tout ça parce que désormais il y a de grandes chances pour que l'intégralité de mon agence lise désormais ce blog, la réaction de mes supérieurs a été la meilleure possible dans ces circonstances, à savoir qu'ils m'encouragent vivement et qu'ils ne semblent pas douter de ma réussite future. Et c'est ce dont j'avais besoin. Ils vont me manquer (ça c'est parce que je sais qu'ils me lisent. Ne jamais insulter l'avenir, je vous dis).

Edit2: Je me répète mais vous n'imaginez pas comme vos commentaires me portent. Et comme ils me font réfléchir sur la façon dont on ne sait plus motiver les gens ni les aider à s'épanouir. Parce que vous semblez si nombreux à avoir envie de vous réaliser, que ça me semble incroyablement triste que le monde du travail d'aujourd'hui soit à ce point inadapté aux aspirations de ceux qui le font, ce monde.

Edit3: Les jambes appartiennent à mon amie Mimi, avec ses talons de dingue, elles m'évoquent un peu Karine Roitfeld. Ben quoi ?