Mois : mai 2011

De tout et surtout de rien

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J'ai enfin récupéré mon appareil photo et pu essayer mon nouvel objectif, cadeau de mes trente-dix ans. Je vous préviens donc qu'il va y avoir du zoom et du cliché sous toutes ses formes. On ne s'excite pas pas, je ne vais pas me la jouer Garance Doré, ce n'est pas que je ne voudrais pas ni que je craigne de ne pas avoir assez de talent pour ça – j'ai décidé de miser à fond sur l'estime de moi – mais j'ai un léger problème de timidité.

A savoir que je n'ose pas vraiment demander aux gens si je peux les immortaliser pour mon blog. Je ne sais pas, je me dis que rien qu'à me regarder ils risquent de s'apercevoir que je ne suis pas très pointue.

Dans tous les sens du terme.

Mais ça ne va pas m'empêcher de courir après les images en faisant d'élégants et raffinés pas chassés.

Surtout, j'ai la chance non négligeable de disposer de matière première à domicile. Comment ne pas craquer devant cette parodie de blogueuse mode que m'a offerte Helmut dimanche sans même que je ne le lui demande ? Et ce grattage de fesses à la fin, ça ne serait pas un peu transgressif ? Et par conséquent complètement 2011 ?

J'ai enfanté une punk. Ou une cagole.

La différence est ténue.

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Non mais tu notes la position des jambes ? Si il n'y a pas du sang de blogueuse qui coule dans ses veines, je suis kate middleton.

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Sinon j'ai eu des pivoines pour la fête des mères. Et aussi des jolies petites bricoles fabriquées par la chérie.

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(j'ai une grande sensibilité pour tout ce qui est natures mortes. Je trouve que c'est apaisant)

Le machin ?

Oh, comment dire ? Parti le samedi soir chez le voisin celui des brocolis -, il est passé en coup de vent le lendemain matin pour demander s'il pouvait aller passer la journée avec son copain à la base nautique de chais plus où. Devant l'air scandalisé de son père et de sa soeur – ils avaient préparé une petite sauterie en mon honneur  et le machin était théoriquement au courant -, il a eu un air sincèrement étonné.

"Tu n'as rien oublié ?", lui demandai-je alors qu'il avait déjà un pied dehors.

Il a froncé les sourcils et s'est concentré.

Pour répondre, l'air légèrement emmerdé: "Heu, si, mon blouson. Sais pas où il est".

"Non, pas ton blouson", j'ai répondu, un poil désarçonnée (est-il hilarant ou complètement crétin, cet enfant ? Ou tout simplement… ailleurs ?). "Réfléchis…".

"Ahhhhh ! Je sais."

"Oui ?" (tout de même)

"Mes chaussures spéciales pour aller dans l'eau. Mais je ne sais pas où elles sont non plus. C'est pas grave"

J'ai alors préféré mettre fin aux devinettes histoire de ne pas découvrir qu'il avait également égaré sa casquette, son cartable, son carnet de correspondance ou que sais-je encore. Ce que j'ignore ne me fait pas mal, c'est désormais mon nouveau mantra.

Surtout, ne plus lui demander sous aucun prétexte ce qu'il a oublié. Sachant qu'à priori, il n'y a aucune chance qu'il réalise que c'est la fête des mères, mon anniversaire ou celui de son père.

"Il ne viendra jamais nous voir à la maison de retraite", a lâché un brin désabusé le churros, en fermant la porte derrière lui.

"Si, pour vous demander de l'argent", a glissé non sans pertinence sa soeur (ma préférée).

Edit: Bon et sinon, c'est pas juste un peu de la hype que la tricoteuse elle soit passée au grand journal ? J'y suis pour rien mais peux pas m'empêcher de penser qu'en fait si. C'est mon côté égocentrique. Merde, quoi, big up à la tricoteuse masquée !

L’amour en robe chemisier

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A défaut d'être influente, je suis influençable. Dotée de la personnalité d'une marguerite quand il s'agit de choisir mes vêtements, je tombe régulièrement dans les pièges tendus par les rédactrices de mode ou autres blogueuses, capables de me convaincre que je ne vais pas pouvoir vivre cet été sans jupe longue fushia/ chaussures ethniques/ slim jaune ou cargo rose.

Je suis donc l'heureuse détentrice de plusieurs it des saisons passées, au nombre desquels deux ou trois sarrouels, un pantalon en liberty qui ressemble à un pyjama, ou encore – si – un combishort en coton transparent, merci American Vintage.

A chacune de mes acquisitions, je me pavane devant le churros, persuadée qu'il va se pâmer. Sauf que le churros en matière de mode est… basique.

A savoir que les sarrouels lui évoquent immédiatement un accident intestinal, qu'il interprète le port d'un boyfriend jean comme un avertissement sur le mode "j'ai mes règles, no sex" et qu'il est sincèrement convaincu que les sandales compensées sont à visée orthopédique.

Quand je lui demande, avant une soirée, comment il voudrait me voir sapée, c'est la même réponse depuis 15 ans: "ta robe noire, tu sais, qui te fait des seins énormes ?". La robe noire en question, j'en parle aujourd'hui sur "La taille mannequin c'est démodé", donc je ne m'étendrai pas sur la question, si ce n'est qu'à la vérité, je l'aime bien aussi.

Il y a pourtant une variante à sa réponse.

"Une robe chemisier, t'as pas ? Tu sais, comme celle que tu avais…"

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… quand on s'est rencontrés. Un genre de blouse d'infirmière, bleu foncée, trouvée à dix francs six sous. Je m'en souviens comme si c'était hier, je le revois dans ce petit village du Portugal la déboutonner fiévreusement alors que nous nous perdions dans les ruines d'un château abandonné. Un jour je n'ai plus réussi à entrer dedans, j'étais enceinte. Et puis elle s'est usée et a fini de sa belle mort de robe à pas cher.

L'année dernière, j'ai trouvé sa cousine, moins ajustée, moins infirmière, plus Monica Vitti selon lui, une robe chemisier noire, dans laquelle je me trouve aussi sexy qu'une femme de pasteur protestante. Pourtant, le churros, il a des vapeurs quand je la mets, je ne sais pas, probablement le côté "bien sous tout rapport mais culotte apparente dès que je m'assieds". Ou alors, peut-être qu'il a compris, lui, que c'est ça, mon style. Ou tout simplement, c'est le souvenir de ce que nous étions quand je portais la bleue de mes vingt ans…

Alors quand j'ai envie qu'il me regarde avec la même concupiscence que dans cette ruelle blanchie à la chaux un après-midi d'août au pays des azulejos, je laisse au rebus tous ces indispensable tellement 2011 vantés dans les Elle et Grazia, et je lui sors le grand jeu, en robe chemisier.

Et guess what ? Ça marche.

Un homme, parfois, ça n'est pas si compliqué.

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La robe est une Comptoir des cotonniers, achetée en soldes l'été dernier, au cas où la question serait posée.

 

Féminin, violence, mariage et éléments de langage

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Tu as vu ? J'ai mis mes chaussure de mariage aujourd'hui. Non sans les avoir dédramatisées par mon slim H&M, cela va sans dire.

Si les ampoules qui devraient se former dans les minutes qui viennent pouvaient se dédramatiser toutes seules, ça m'arrangerait. J'ai passé les 3/4 de mon mariage avec aux pieds les sabots Jardiland de ma mère.

Je t'ai déjà dit que j'aime la mode ?

A part ça, j'ai écouté Anne Lauvergeon ce matin sur France Inter. Figurez-vous qu'elle m'a bien rassurée. Vive le service public. Parce qu'il faut arrêter de se mettre la rate au crourt bouillon sans cesse. Ce n'est pas du tout dangereux le nucléaire, quand il est géré par Areva. C'est juste quand les centrales sont administrées par ces décérébrés de Japonais ou ces psychopathes de Russes., qu'on peut éventuellement redouter quelques pépins. Alors que dans notre village gaulois évidemment préservé de toute menace sismique (l'Espagne ? Un tremblement de terre ? Quand ça ?), l'atome est aussi inoffensif qu'un cochon d'Inde.

D'ailleurs pour votre gouverne, Anne Lauvergeon a de nouveaux éléments de langage. On ne dit plus "nucléaire" ou dit "énergie sans CO2". Et tout de suite, moi, je vois des éléphants roses un peu partout et de la chantilly dans les arbres. Merci Areva.

Voilà, sinon, je voulais vous en parler depuis dix jours mais en raison de nombreux imprévus pas prévisibles – un peu comme Fukushima -, j'ai laissé passé tellement le temps que j'avais peur que ce soit trop tard. Or ça ne l'est pas, puisque l'expo de cette jeune femme devait prendre fin demain mais est finalement prolongée jusqu'au 18 juin. Je n'ai pas vu les tableaux en vrai mais compte bien y aller pour vous donner mon ressenti en live. Mais ce que je peux en dire rien qu'à partir des photos que vous pouvez trouver sur le site de la galerie, c'est qu'il semble y avoir une puissance assez intense qui se dégage de ces toiles…

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J'aime l'idée de ces femmes qui s'enfantent, j'aime ces mains – j'ai déjà dit que j'aime les mains, en général, dans la vie, globalement ? – j'aime ces visages qui semblent être toujours le même, celui de l'artiste, en l'occurence. Voilà, Bénédicte Pontet est une amie de Claire, qui elle même avec le temps est devenue une amie. Mais je n'en parle pas pour ça, si je n'avais pas accroché, je me serais tue.

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Bénédicte Pontet, La Violence dans le Féminin

Yu Gallery
15 rue de Seine
75006 Paris

du mardi au vendredi de 11h à 13h et de 14h à 19h
et le samedi de 14h à 19h

Une interview de l'artiste est ici, elle est, je trouve, passionnante.

Bon week end.

Delit-Maille: Tricote ton affaire DSK (avec du churros à poil en bonus)

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La tricoteuse masquée a encore frappé.

Toujours désireuse de protéger son anonymat, elle a en effet malgré tout accepté d'ouvrir un site internet. délicieusement insolent et 100% mohair.

Le Délit Maille revisite l'actualité en faisant un crochet – hin hin hin – par New-York pour son premier opus. Personnellement, je suis hilare à chaque fois que je regarde ces clichés. Après, je peux imaginer que certains esprits trop sensibles seront d'avis qu'on ne peut pas rire de tout. Mais vous noterez que le Délit Maille ne prend pas parti et reste respectueux des protagonistes. Non ?

 Sans transition, sachez que la tricoteuse a trouvé assez de laine, contrairement aux allégations du Churros, pour immortaliser ce dernier.

Et sachez qu'elle a pensé à tous les détails. Le churros en est très satisfait, considérant que les proportions ont été bien respectées. Depuis, il semble se mouvoir avec plus d'asurance, fier d'avoir été apprécié à sa juste valeur.

Comme quoi, il suffit d'un rien pour rendre un homme heureux. Une bite en tricot et ça repart comme en 40.

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Deux ans. Quand même.

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Hier, le machin, qui a une vie sociale plus remplie que celle de Garance Doré, est venu me demander, mardi soir oblige, s'il pouvait aller dormir chez le copain du 6ème étage.

Alors que je lui répondais par l'affirmative – j'ai lâché l'affaire et dis oui à peu près à tout tant que la note de comportement ne descend pas en dessous de 8/10 -, il s'est aperçu que j'étais en train de faire une pizza maison.

Subitement tout pâle, il a marqué le coup.

 "Tu fais une pizza ? Ah, mince".

Puis: "Ça change tout. C'est bien la seule chose qui pouvait me donner envie de rester"

Et d'ajouter après dix secondes de réflexion: "Je vais appeler Thomas pour savoir ce qu'on mange chez lui, quand même."

Et ouais.

Quand je pense à cette nuit à l'hôpital dans un fauteuil raide comme la justice américaine à trembler à l'idée que le clou avalé par ce marmot ne lui perfore l'estomac, puis à ces QUINZE JOURS à découper consciencieusement son caca pour ne JAMAIS retrouver le dit clou. Quand j'y pense. Hein.

Au final, le fils prodigue est resté. Y'avait des brocolis chez Thomas.

Et moi, bien sûr, je lui ai donné sa part de pizza. Après avoir pourtant prévenu l'animal qu'il pouvait se brosser avec ses cartes Pokemon pour en avoir un morceau.

Le pire ? Comme il ne comprenait pas que je puisse un peu tourner mon nez à l'idée que son choix de passer la soirée avec nous tienne au menu proposé – "je sais pas, moi, on pourrait te manquer, non ?", il m'a répondu sans ciller qu'au bout d'une nuit, lui manquer, faut pas déconner. "Deux, ans, je dis pas, mais là, quand même…".

Deux ans. QUINZE JOURS à découper ses merdes et à 11 ans il se sent capable de se barrer DEUX ANS.

C'est décidé demain je vide son compte épargne pour me faire arranger ce tablier ventral par le docteur Mimoun.

De la personnalité

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Hier, une jeune fille m'a envoyé un mail pour me demander un conseil. Elle s'apprête à passer le concours du Celsa, pour devenir journaliste et s'inquiète de ne pas être assez grande gueule, or, m'explique-t-elle, lors de l'oral de "personnalité", il faut qu'elle soit capable de montrer de quel bois elle se chauffe.

D'où le mail.

Hélas, lui ai-je répondu, rien que de lire "oral de personnalité", je sens les prémisses de la crise d'angoisse. Je serais bien incapable personnellement de passer devant un quelconque jury pour défendre mon originalité, ma singularité ou ma pertinence. Je me transforme en lamantin dès que trois personnes ont pour mission de m'évaluer en direct.

J'ai beaucoup réfléchi ces derniers temps sur ce truc qui me saisit dès que je dois prendre la parole. Et j'ai compris une chose. Ce n'est pas le nombre de gens qui m'écoutent dans la salle qui comptent, ni même leur niveau intellectuel ou statut social. Le problème survient quand il s'agit de parler… de moi. Ah ça, écrire des tartines sur les aspects les plus privés voire embarrassants de ma vie, je sais faire. Et ça sans éprouver la moindre gêne à l'idée que certains des miens, voire des employeurs potentiels me lisent.

Mais quand vient mon tour de me présenter lors d'une réunion, je me liquéfie. Je dépasse en général ce malaise, mais ma gorge se serre immanquablement et quiconque me connait un peu s'aperçoit que je suis au bord de la panic attack..

En revanche, et je peux admettre que c'est un paradoxe, je n'éprouve quasiment aucune angoisse à l'idée d'interroger qui que ce soit. J'ai durant ces huit années dans mon agence de presse, interviewé des dizaines d'élus, de commissaires européens ou ministres et même, maintenant je peux l'écrire puisque je n'y suis plus, un futur président de la République. Non, pas François Hollande. Un ministre, alors de l'intérieur, devenu depuis président de la République. Enfin, plus précisément, je ne l'ai pas interviewé mais, et je crois que c'était encore pire niveau trouillomètre, je lui ai posé une question, gênante, en conférence de presse. Une question qui m'a valu deux heures après un coup de fil de son cabinet pour m'apporter les précisions qu'il n'avait pas été en mesure de me donner.

N'y voyez pas de vantardise, histoire de briser le mythe, j'ai également arrosé de mon coca les dossiers de travail de Valérie Pécresse dans un Falcon qui nous ramenait de Bruxelles vers Paris. Ce qui n'a probablement pas contribué à ce que cette dernière ait envie de devenir un jour mon amie.

Par contre et je tiens aussi à l'écrire, je n'ai jamais été contrainte à faire quoi que ce soit de déshonorant à Dominique Strauss Kahn.

Ceci étant dit je ne l'ai jamais interviewé non plus. Tout au plus croisé une fois dans une conférence. Le temps de constater qu'il était tout petit.

Et même là, rien, pas même un regard désobligeant.

Ce qui peut paraitre un rien vexant quand on sait le nombre de femmes qu'il a manifestement déshabillées ne serait-ce que mentalement.

Parler de moi, disais-je, même pour résumer en trois phrases qui je suis, me plonge dans des affres sans nom. Ce qui ne m'a toutefois jamais gênée pour exercer mon métier. Parce qu'à moins de s'appeler Laurent Joffrin, Jean-François Kahn ou Franz Olivier Giesbert, le journaliste est tout de même plutôt sensé s'effacer derrière son sujet.

Tout ça pour dire à cette jeune fille aspirante journaliste et à deux ou trois autres qui m'ont écrit ces derniers temps pour me demander des conseils avisés, que la "personnalité" sur laquelle toutes les écoles semblent vouloir miser, ce n'est franchement pas très important. La qualité première pour embrasser cette carrière – mise à part la considérable inconscience de vouloir exercer une profession moribonde et menacée offrant des perspectives salariales pathétiques – c'est la curiosité. Celle qui pousse à dépasser sa timidité, justement, celle qui donne envie de poser les questions qui fâchent, celle qui rend la pratique du journalisme si passionnante et impérieuse. Quoi de plus merveilleux que de pouvoir vivre d'une activité qui vous amène à développer ce qu'on vous a toujours dit être un vilain défaut ? Franchement ?

Voilà, pour résumer, je suis une grande gueule d'escalier, une fois la porte du patron refermée, ou de repas arrosés, quand l'alcool fait vaciller les inhibitions. Mais je crois être une bonne journaliste, pas de celles qui signent dans Le Monde ou Libé ou qui mènent des enquêtes qui changent la face du monde. Ma came, et c'est ce qui me permet de me féliciter tous les jours, malgré les doutes, d'avoir quitté ma vie d'agencière "politique", c'est de pouvoir interroger les gens, experts ou non, sur l'intime, leur vie, leurs contradictions ou la façon de les gérer. C'est aussi d'analyser une tendance, essayer d'en comprendre les tenants et aboutissants. C'est, à partir de ce matériau, du fruit des entretiens menés, construire un "papier", tenir le fil jusqu'au bout et espérer ne pas avoir perdu en route plus de la moitié des lecteurs.

Ici, à quelques exceptions près, je ne fais pas du journalisme. Je livre sous le coup de la colère ou de toute autre émotion, un ressenti. Ce qui est l'exact inverse du journalisme. Par conséquent, autant je peux comprendre les désaccords de certains quand je prends des positions arrêtées, autant je ne souhaite plus entendre ou lire des allusions au fait que ça puisse être contraire au métier que j'exerce. On a tous le droit, médecin, caissière, documentaliste, instituteur et j'en passe, d'exprimer une opinion. Ce qui serait grave, serait de me livrer à des approximations ou digressions idéologiques dans les articles que je rédige pour des médias qui me paient en piges. Là, ce serait anti-déontologique et un mélange des genres trompeur.

C'est tout.

Edit: Je ne suis pas certaine en revanche que ce billet me permettra décrocher une place pour les prochains défilés de la fashion week. C'est rageant. Par contre on ne sait jamais, certains community managers pourraient s'arrêter à la photo. Ce sont des pompes achetées chez Monoprix il y a quelques mois déjà. Une bouchée de pain, seyantes et confortables. Je ne sais pas vous mais j'ai peine à trouver des sandales à talon qui me plaisent pour l'été. Quoi, je suis faux cul ? What did you expect ?

Muffins, journalisme et tout ce qui est bonheurs minuscules

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Samedi, on rentrait d'une soirée très arrosée, en taxi. On avait laissé le machin chez nos sympathiques hôtes, les mêmes à qui on devrait le lendemain une sacrée gueule de bois. Serrés tous les quatre à l'arrière, Rose sur mes genoux et la chérie blottie contre moi, on roulait sur le périphérique dans la nuit parisienne, toute emplie de lumières de la foire du trône et d'usines qui ne s'arrêtent jamais. A peine cinq minutes après le départ, les filles se sont assoupies. J'entendais leur respiration régulière et sentais leur poids peser un peu plus lourd sur moi. La radio jouait de vieux airs de jazz et ma légère ivresse me donnait la sensation que tout serait possible, demain.

J'aurais voulu que ce taxi ne s'arrête jamais. Comme lorsqu'enfant, quand la vieille simca 11100 de mes parents nous ramenait à bon port et que bercée par leur conversation de fin de soirée, je dégustais chaque seconde du retour, certaine que rien ni personne ne pourrait pénétrer l'alcôve de cette maison roulante. Avec mes frères et soeurs, nous faisions mine de dormir, pour le plaisir d'être portés les uns après les autres dans notre lit. Je crois que mon père a toujours su que nous étions éveillés. Mais il n'a jamais dérogé à la tradition.

A part ça, je suis dans ma période muffins. Je fonctionne en cuisine comme en d'autres domaines, par tocades. Après les tartes meringuées, me voici donc passée aux muffins. De mes expérimentations diverses, je retiens ceci.

La recette figurant au dos des sachets de pépites de chocolat Vahiné est franchement oubliable. Les muffins sont tout secs et ne présentent aucun intérêt.

En revanche, ceux au citron et pavot de Trish Deseine sont absolument redoutables. Même sans graines de pavot, eu égard à la pauvreté de mes placards concernant tout aliment qui sort du combo "farine – sucre – oeuf". Sachant en outre que je n'avais que des citrons verts rescapés d'une soirée ti-punch. Et que guess what ? ça marche également très bien avec.

Et last but not least, l'amie Gwyneth, que j'ai rarement épargnée ici avec ses conseils en développement personnel à la con mais pour qui je voue désormais une certaine admiration (il faut la voir dans Glee), a livré dans le dernier Elle une recette de muffins aux myrtilles qui déchirent mémé. La pauvre, quand on pense qu'elle même a du manger son dernier muffins en 1987, quelle abnégation, non ?

Voilà, c'étaient des infos sans politique ni femme de chambre, non que je n'en pense pas moins, mais j'ai décidé de faire une petite pause pour tout ce qui est polémique, j'ai beau avoir la peau tannée, certains commentaires ces derniers temps m'ont malgré tout un peu éreintée.

Ça reviendra, cela dit, je me connais, si je savais la boucler, depuis le temps, ça se saurait.

Je tiens néanmoins à préciser que ce billet "Muffins" a été rédigé après une solide enquête avec vérification des sources et test en vrai de tous les aliments suggérés. Je veux dire, au cas où certains douteraient de mon intégrité journalistique.

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Ah et j'ai pas fait de glaçage non plus pour ceux de Trish Deseign ni mis de myrtille.

Collaborations diverses et très variées

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En partance pour le Nord où je dois animer une conférence – sérénité -, je passe en coup de vent pour vous dire que a) c'est le jour Mon Bazar Vert, avec une tentative rocambolesque de trouver un lien entre DSK et tout ce qui est développement durable et b) j'ai entamé une collaboration avec un "blog de marque", qui s'appelle "La taille mannequin c'est démodé". Deux fois par mois j'y ferai une chronique.

Je précise qu'il s'agit bien d'un site commercial, que c'est une prestation rémunérée – de la même manière que sur Mon Bazar Vert – et que je ne contrains personne à s'y rendre. Le blog appartient à la marque Sans Complexe qui propose de la lingerie à toutes les tailles et s'était distingué l'année dernière par une campagne de pub très "Dove Like". Je ne vais pas vous faire l'article, je n'ai jamais acheté leurs produits. Si j'ai accepté de contribuer au blog de la marque, c'est parce que la jeune femme qui me l'a proposé est charmante et que la consigne ne peut pas être plus limpide et agréable: "Tu parles de ce que tu veux, pas forcément de lingerie, pas forcément de Sans complexe. Tu parles de la vie, avec le ton qui te caractérise".

Ok, ça peut se faire, alors.

Voilà, Mon Bazar Vert et La taille mannequin c'est démodé, aujourd'hui c'est ici donc que vous pouvez me lire.

Pour le reste, j'avoue être un peu torturée ce matin par une question existentielle: est-ce que des bêtabloquants périmés depuis janvier peuvent être efficaces malgré tout ? Vous remarquerez que je ne me pose pas le problème de savoir si éventuellement ça pourrait me tuer. Ça je m'en fous, en fait, à quelques heures de parler dans un micro.

Edit: J'essaie de convaincre la tricoteuse masquée de se lancer dans le business des produits dérivés des blogueuses influuentrices. Je ne désespère pas de la convaincre. Par contre le churros a tenu a lui faire passer un message par l'internet mondial: il a peur que pour lui, elle n'ait pas assez de laine. Fais gaffe churros, un jour on galèje et le lendemain on se retrouve à Rykers Island.

Puzzle #6: Quand Juliette parle de son coming out et de plein d’autres choses

 

"Je ne me souviens pas avoir lu de billets sur l'homosexualité sur ton blog. D'abord, tu les aimes les pédés ? Est-ce que tu es une fille à pédés ou même pas ?", m'a invectivée William hier sur twitter.

Attends.

Est-ce que Paris Hilton aime le rose ?

Est-ce que Sarkozy kiffe le Fouquets ?

Est-ce que Dominique de la Nouvelle Star aime la place de la Concorde ?

Est-ce que le chocolat aime la fleur de sel ?

Attends.

Pendant des années, j'ai cru que la chanson "Ziggy" avait été écrite pour moi. J'ai su avant pas mal de mecs qu'ils étaient gays. Pour la simple et bonne raison que j'en étais amoureuse. Or je compte sur les doigts d'une main les hétéros dont j'ai été amoureuse. A part le churros. Et encore, au départ, je le kiffais tellement que j'étais convaincue qu'il était du genre sensible.

Donc ouais, les gouines et les pédés, je les aime. Sauf les cons. Comme pour les noirs, les arabes, les grosses, les nains, les costauds, les chinois ou les roux. J'aime. Sauf les cons.

Plus sérieusement, je me souviens comme si c'était hier du premier coming out d'un de mes proches. Ce jour là j'ai voulu mourir mais c'est une autre histoire. Ensuite, bien après à vrai dire (une fois digéré le fait que j'avais été victime d'une très légère erreur de jugement) (c'est la première fois qui est la plus difficile), j'ai surtout pris la dimension parfois tragique de cette sortie du placard quand l'entourage n'est pas à même de l'accepter. J'ai été de toutes les gay pride pendant ma jeunesse, parce qu'il me semblait ahurissant qu'on puisse encore rejeter quelqu'un du fait de son orientation sexuelle. Et lorsque mes enfants sont nés, je crois leur avoir dit très vite, dès que j'ai pensé qu'ils étaient à même de comprendre (à trois semaines il me semble) qu'ils pourraient choisir qui ils voudraient plus tard et que fille ou garçon, là ne serait jamais la question. (par contre si possible pas de droite) (ça va, hein, laissez moi au moins ça en ces temps de deuil pour la gauche).

Je n'écris pas ça pour me vanter, je ne cherche pas l'habilitation gay friendly. C'est juste que récemment, j'ai été bien calmée dans mes illusions. Non tout n'est pas encore pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le machin me rapportait ainsi que l'insulte la plus en vogue dans la cour de l'école reste "sale pédé". Juste après c'est "intello".

Surtout, j'écris ce billet aujourd'hui parce que l'épisode 6 de l'émission Puzzle d'Off TV est consacré à Juliette. Et qu'elle y parle de ça, de l'homosexualité, la sienne, mais aussi de ces adolescents qui parfois préfèrent mourir que d'avouer leur préférence. Et pour moi, ça compte, de relayer son discours. D'autant qu'elle est je crois la première artiste à s'exprimer sur cette initiative, "It's gets better", visant à rassurer justement les jeunes qui pensent que la vie ne vaut d'être vécue lorsqu'on n'est pas hétéro.

Regardez jusqu'au bout cette émission, Juliette est drôle, piquante, sans langue de bois. Pour moi elle est avant tout une femme qui revendique sa singularité, une artiste engagée. Je ne pense pas "Juliette = lesbienne". Mais j'adore l'idée qu'elle ait fait son coming out dans Télé Z il y a déjà un bout de temps et qu'elle l'ai exprimé ainsi: la journaliste lui demande "Et votre roméo ?". Et la chanteuse de répondre: "Mon Roméo ? Il s'appelle Juliette".

Edit: Le prochain puzzle ce sera le mien. J'ai hâte. Très.

Boob Job ? (avec du DSK inside)

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Alors pour commencer, je voudrais vous remercier pour vos adorables mots d'hier sur ce billet, il y en a qui me tiennent plus à coeur que d'autres et celui-ci, je l'aimais bien, alors le fait que vous l'ayez apprécié, c'est du miel.

A part ça, vous vous doutez, ceux qui me connaissent un peu désormais, que je ne suis que consternation depuis qu'a retenti cette nouvelle ahurissante de l'arrestation de DSK. Je ne souhaite pas en faire un billet (enfin, si, j'en crève, en fait mais je suis trop pétrie de sentiments contradictoires et encore un peu groggy du précédent post politique) et je redoute que viennent ici s'affronter les pro, anti DSK, ceux qui y croient, ceux qui sont convaincus que c'est un complot des habitants de Pluton, ceux qui considèrent que de toutes façons il n'était pas de gauche et j'en passe. Inutile de vous dire que moi aussi j'ai ma théorie mais je la garde pour moi (je suis surveillée je crois).

Bon, ok, je ne voulais pas en parler et j'en parle, il faut dire qu'en deux jours j'ai lu tout ce qu'il était possible de trouver sur le net, je pourrais présenter une thèse, voire je pourrais jouer les doublures de Kalinda (spécial dédicace à #thegoodwife). En réalité si quelqu'un pouvait me débrancher ou demander mon internement d'office pour une petite rehab ce serait assez généreux de sa part.

Tout ça pour dire que si les accusations sont fondées je n'ai pas assez de mots pour condamner ce qu'il a fait. Et que s'il s'avère à la fin que c'était une énorme machination, je n'exclue pas de décompenser sous une forme qu'il me reste à déterminer.

En attendant, je me trouve assez visionnaire d'avoir dès le départ tout misé sur le bon François Hollande. Encore faut-il qu'on ne vienne pas nous apprendre qu'il a un penchant pour les hamsters ou qu'il collectionne ses crottes de nez.

Comme je le disais sur twitter hier, pourquoi, mais POURQUOI n'arrive-je pas à être de droite ? Je serais tellement sereine… (la fille qui ne ramène pas tout à elle).

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, je préviens d'ores et déjà que si les commentaires virent au grand n'importe quoi, je les ferme illico presto. J'ai beaucoup de travail (surtout avec mon job d'enquêtrice) (Eli Gold me fait confiance sur ce coup là et je ne veux pas le décevoir) et donc pas le temps de jouer les modératrices.

La photo ? C'est un des meilleurs cocktails que j'ai jamais bus, avec ma copine, sur la terrasse du "mini palais", un soir de la semaine dernière. Un Rossini. Champagne et purée de fraises. Un autre, por favor.

Et non, je n'ai pas fait de boob job. C'est la position qui veut ça.

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