Mois : mai 2011

Chats et souris

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Ce week-end c'était donc la fête d'anniversaire des twins. Evénement à l'occasion duquel j'ai eu la confirmation qu'ils ne savaient pas compter. Moi non plus d'ailleurs. J'avais en effet fourni CINQ invitations à chacun d'entre eux et ils m'ont juré n'en avoir pas donné plus. Comment expliquer par conséquent que 17 ENFANTS soient finalement arrivés samedi chez moi ? Soit c'est la multiplication des pains et je demande une homologation par le Vatican himself, soit mes enfants me prennent pour un bégonia.

DIX-SEPT.

Excités comme un Bernard Debré devant un DSK à poil.

Au bout de douze secondes, les filles s'étaient enfermées dans la chambre de la chérie pendant que les garçons tentaient d'en défoncer la porte, se servant du punching ball du machin comme d'un bélier.

Je veux croire qu'il ne s'agissait que d'une tentative certes maladroite mais amicale d'établir le contact et non des prémisses d'une tournante.

C'est à dire qu'avec tout ce qu'on entend maintenant, on est vite alarmés.

Et on ne savait encore rien au sujet de DSK.

Bref, le churros et moi on a eu l'impression qu'on était des aiguilleurs du ciel durant quatre LOOOOOONGUES heures. Des heures passées d'ailleurs en grande partie au square à surveiller deux équipes, l'une jouant au "chat-chaine" (cherche pas je n'ai rien compris) et l'autre à une "saké" géante (pas mieux).

Quand je pense que j'avais préparé une play-list blindée de lady gaga et autres idoles des jeunes. En réalité, à 11 ans on aime encore et surtout se courir après, lancer des ballons et jouer au Pictionnary.

Bon, j'ai eu un coup quand une copine de la chérie est partie aux toilettes une pochette à la main avec le rouge au joues. Elle aurait eu un post-it sur le front où il aurait été écrit "je mets des tampons", ça n'aurait pas été plus explicite. La façon dont les autres files la regardaient, avec un mélange de fierté par procuration, de peur que ça ne soit contagieux et de jalousie de ne pas encore en être m'a rappelé des souvenirs que je ne croyais pas si anciens. Il va sans dire que je m'oppose fermement à l'éventualité qu'un jour mon bébé ait ses règles.

Les cadeaux aussi étaient le témoin des années qui passent. Pas une seule carte Pokemon, pas un paquet de légos, pas un collier en forme de coeur, mais des boucles d'oreilles tête de mort, des sacs "I love NY" et des livres, des livres, des livres. Et puis au milieu des paquets rutilants, un vieux "J'aime Lire" écorné, le prix indiqué en franc et probablement chiné sur une brocante ou pris sur une étagère. Je crois que j'aurais pu en pleurer, d'ailleurs j'en ai pleuré. Et mes larmes ont redoublé quand j'ai vu ma fille, ma fierté, embrasser la petite au "J'aime Lire" avec la même joie et la même ferveur que la précédente qui venait de lui offrir le bracelet de ses rêves.

A un moment, je les ai regardés, tous, avec leurs jambes immenses (elles grandissent manifestement à un rythme différent du reste), leurs têtes hirsutes et leurs bras faisant des moulinets pour réclamer le ballon ou signaler leur présence. Les rires fusaient, les noms d'oiseaux aussi. Encore des enfants et pourtant plus tout à fait. J'ai gravé dans ma mémoire ces images, j'ai rangé soigneusement ma play-list et murmuré à Lady gaga de ne pas être triste, les danses viendront, bientôt. Mais en attendant, continuez, mes chéris, de jouer au chat et à la souris…

Laurent Wauquiez ou le cancer de la politique

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Migraine oblige – la hyène – ce sera un petit billet de rien du tout pour ce vendredi. Juste le temps de crier mon indignation de n'être, une fois de plus, pas invitée à Cannes. Je ne vois vraiment pas pourquoi. Ah, si, peut-être parce que je ne travaille pas vraiment dans le cinéma. Mais c'est chipoter.

Et sinon, je serais personnellement pour virer Laurent Wauquiez du gouvernement. Voire du territoire. Parce que de la part d'un gouvernement qui n'agit depuis des années qu'en faveur des plus nantis – hello le bouclier fiscal -, profiter de cette période pré-electorale pour ressortir le bon vieil épouvantail des pauvres qui sucent le budget de l'Etat avec leur RSA c'est ni plus ni moins obscène.

D'autant plus obscène que cela relève du fantasme absolu, cette idée selon laquelle on gagne plus avec les allocs qu'en allant bosser. D'autant plus obscène qu'à quelques exceptions près, personne ne souhaite toucher le RSA plutôt qu'un salaire.

Le cancer de la société, monsieur Wauquiez, ce ne sont pas ces gens que vous semblez trouver bien petites. Le cancer de la société, ce sont ces opportunistes prêts à toutes les vilénies et tous les mensonges éhontés pour se hisser un peu plus haut et continuer à jouir de tous ces avantages indécents sous les confortables ors de la République.

Le cancer de la société, ce sont ces hommes parait-il politiques, qui en dénaturent le sens et l'esprit.

Faut-il être démagogique et déconnecté des réalités pour proférer de telles conneries. Un couple avec deux enfants peut, au plus, toucher avec 980 euros de RSA. Un célibataire touche 460 euros.

Même en prenant compte des allocations familiales en plus, on est loin du SMIC. On est surtout très loin d'un revenu permettant de se la couler douce en branlant la mule pendant que d'honnêtes gens comme monsieur Wauquiez se tuent à la tâche.

Quant aux travaux sociaux que les bénéficiaires du RSA "devraient" à la société, du genre accompagnement de sorties scolaires, c'est une fois encore du grand n'importe quoi. Je ne dis pas que la majorité des gens touchant le RSA sont incapables d'accompagner des enfants à la piscine ou autre. Mais personnellement, en tant que mère (que je hais écrire ça), je ne souhaite pas particulièrement que des personnes non formés et n'ayant pas d'enfants dans la classe soient chargés d'assister les enseignants en sortie. Quel statut auraient-ils ? Que dirait-on aux enfants ? "Bonjour, aujourd'hui, un pauvre, que dis-je, un parasite de la société va venir rendre un peu de ce que nous lui donnons. Vous avez le droit de lui jeter des pierres, mais surtout ne le touchez pas, la misère vous savez, ça peut s'attraper". Cette proposition est doublement nulle. Elle déconsidère les métiers qu'on voudrait faire exercer pour la gloire et humilie les bénéficiaires du RSA. Surtout, ces personnes cherchent un EMPLOI. Pas du bénévolat ou des travaux d'utilité publique.

Hey dis-donc, ça m'a fait partir ma migraine cette histoire. L'adrénaline sans doute.

En tous cas, quelque chose me dit que cette année à venir va être de haute volée au niveau du débat. J'ai hâte, vraiment.

Ah et sinon, j'oubliais !

Voici les gagnants du concours pour gagner les places pour "Une folle envie"

n°33 "2 cops sur une balançoire"

n°48 Sophie

n°74 Marie

n°112 Grazito

n°97 Nanette

Merci de m'envoyer vos coordonnées par mail (adresse postale) assez rapidement pour que je les communique à la personne de la production du film. Mon adresse: cfrancfr(at)yahoo.fr

Edit : La photo ? Rien à voir, c'est juste que c'est une nouvelle boutique dans le marais, Popelini, qui ne vend que des choux. Avec Zaz on y est allées et elle en a acheté mais pas moi parce que j'avais un rencart de boulot après et que ça supporte mal la chaleur. Mais d'après Zaz, ils tuent leur mémé grave. Pour la petite histoire, quand elle m'a dit qu'elle voulait aller voir cette boutique qui ne vendait que des choux, j'avais compris qu'elle parlait du légume. Et en moi même je me disais que y'a des gens très aventuriers tout de même, de miser sur le chou et les brocolis en plein Marais. Je n'ai pas moufeté parce que Zaz, avec sa crevette dans le ventre, elle peut être très susceptible et il aurait fallu que je la console si je m'étais mise à critiquer les choux. Après j'ai compris que j'avais confondu et ça m'a rassurée. Sur ma copine et sur le genre humain en général. Je sais, je peux être d'un con.

 

Une folle envie

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Il y a quelques semaines déjà, j'avais été invitée à l'avant-première d'un film, "Une folle envie" de Bernard Jeanjean. Avec Clovis Cornillac et Olivia Bonamy. Le pitch ? Yann et Rose sont jeunes, ils veulent avoir un enfant. Ils pensent que ça va arriver en trois minutes, parce que c'est bien connu, un enfant quand je veux.

Sauf que là, non. L'envie est là, raisonnable au début, puis au fur et à mesure des échecs, folle et dévorante.

Je crois que c'est le premier film qui traite de la PMA d'une manière aussi réaliste. Le parcours de Yann et Rose est dépeint avec un humour qui parfois tombe un peu à plat à mon sens, mais avec une sincérité et une délicatesse qui m'ont beaucoup émue. (comprendre par là que j'ai pleuré comme un veau).

Il se trouve que certaines personnes que j'aime profondément traversent ces affres de l'infertilité. Forcément, ce film ne pouvait que me parler. J'y ai reconnu nombre de détails qu'on ne peut inventer. Je pense notamment à cette première phase pendant laquelle une femme à qui on diagnostique des problèmes de stérilité se sent responsable et décide de régler les problèmes irrésolus de son enfance. Phase suivie d'une autre pendant laquelle elle entreprend de régler également les problèmes de son conjoint. Puis de la mère de son conjoint. Quand elle ne décide pas de carrément de lui régler son compte tout court (à moins que je ne confonde avec un autre cas de figure) (je m'égare).

J'ai trouvé Clovis Cornillac très juste, Marianne Denicourt aussi, dont le rôle est d'une vraie subtilité. Olivia Bonamy est quant à elle toute en douceur, même si parfois on la voudrait justement un peu plus piquante. Mais il y a notamment une scène durant laquelle elle exprime sa douleur de ne pas y arriver, qui m'a prise aux tripes.

Encore une fois, le sujet me touche tout particulièrement, cette tepu de mère nature craint parfois vraiment…

Quoi qu'il en soit, on me propose de vous faire gagner des places pour le film. Si vous êtes intéressé, laissez un mot dans les commentaires. Il y aura 5 x 2 places, cinq gagnants, donc, qui pourront s'offrir une petite soirée en amis, lovers ou famille…

Bonne journée et d'énormes pensées à ces mums to be dont je me doute bien que le fardeau est certains jours beaucoup trop lourd.

Edit: Le fait de découvrir le film en même temps que toute l'équipe du tournage, acteurs compris a très certainement décuplé mon émotion. C'était incroyable, comme un instant suspendu, comme un rideau qui s'ouvre sur le résultat d'un boulot acharné durant des mois. Ça m'a donné envie de faire partie du truc, moi aussi. Et quelque part, ça m'a aussi fait sentir comme une intruse. C'était tellement étrange qu'avec ma copine Chloé qui m'avait accompagnée, on n'est même pas allées faire les pique assiette après au coktail et qu'on a préféré aller se taper une mousse dans un rade à côté du cinoche. Pourtant Clovis était dans la salle, quoi. Chamboulées, qu'on était.

7ème ciel

Vernis

Tu as vu ? Il s'appelle Nirvana. C'est mon nouvel ami.

C'est ma copine Séverine qui me l'a offert. Je trouve ça génial, d'offrir un vernis. Je vais lui piquer l'idée. Quoi qu'il en soit, en vrai il tire plus sur le bleu. Surtout, my god, le pinceau Dior, quand même, quoi. Par contre, il ne tient pas plus qu'un OPI. Pas moins non plus. Mais ce pinceau, whow. Il épouse ton ongle. Même les miens qui poussent en collerette. Si. C'est une esthéticienne qui me l'a dit un jour. Existe-t-il quelque chose de plus ridicule que d'avoir les ongles en collerette ?

Les pieds en forme de lego, peut-être.

Avec des ongles en collerette. Oui, aux orteils aussi.

Je te laisse, j'ai un rencart avec mon vernis. Je vais aller lui chatouiller le pinceau, il adore ça.

Histoires d’amitié(s)

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Hier soir, j'écoutais l'émission de Kathleen Evin sur Inter en faisant mes crêpes (45 au final et pas une de plus) (d'autant que je ne saurais expliquer pourquoi mais à chaque fois que je fais des crêpes je suis au bord du malaise vagal) (littéralement, je veux dire). C'était une rediffusion. Ce dont on se fout, d'ailleurs, mais j'aime bien être précise.

Il y avait cet écrivaine,Christine Montalbetti, dont je n'ai jamais rien lu mais qui a une voix incroyablement douce. Elle parlait de son dernier livre, "Une journée américaine", une sorte de road trip entre l'Oklahoma et le Colorado, d'un homme allant visiter un ami. Le bouquin a l'air bien, mais ce n'est pas de ça non plus que je voulais vous parler. C'est de ce qu'elle disait de l'amitié. Plus précisément du rapport au temps qu'entretient l'amitié. Le fait que qu'elle se nourrisse du temps qui passe, se solidifie, se stratifie (stratéfie ?) à l'usage.

Rien de bien révolutionnaire, mais ses mots ont résonné. D'autant plus que le week-end dernier fut fort en amitié et que les propos de Christine Montalbetti sont venus confirmer à postériori ce que j'ai ressenti alors. J'aime passionnément l'idée de l'amitié, j'aime aussi viscéralement cette magie que représente la possibilité d'une nouvelle amitié, quelque âge on ait.

Je me souviens d'une rentrée scolaire en CM2, où on m'avait séparée de toutes mes amies. J'en avais souffert du plus profond de mon être, parce que déjà, tout sauf une âme solitaire, j'étais heureuse en meute, avec un besoin presque pathologique d'être entourée. Je me souviens aussi de ma mère me consolant, m'expliquant que je me referais des copines, que j'étais encore petite, que la vie était longue et pleine de surprises. A l'époque je trouvais ça insupportable, l'idée même que l'on puisse remplacer des amies par d'autres. Et je n'y croyais pas, non plus, à vrai dire.

Aujourd'hui, je ne peux que constater à quel point elle avait raison, comptant parmi mes proches des copains vieux de vingt ou trente ans et d'autres tous neufs. Si je pouvais aller parler au creux de l'oreille de cette petite fille en larmes que j'étais alors, je lui dirais d'écouter sa maman. Je lui dirais aussi qu'en effet, la vie est pleine de surprises, des mauvaises, bien sûr, parfois, et puis des bonnes. Je lui dirais aussi que dans plus de trente ans, la belle Hélène, chérie puis passée directement en sixième et par le même coup perdue de vue, lui écrirait un mot par un drôle de canal qu'on appellerait mail, l'ayant retrouvée par le truchement d'un média encore plus étrange que le mail, un "blog".

"Te souviens tu de moi, ta première meilleure copine ? Ok, nous étions en maternelle, mais justement, ça compte double, non ?".

Je lui dirais aussi qu'on ne se choisit jamais par hasard, même à 4 ans. Parce que dans ce mail, elle décèlerait tant de points communs trente ans plus tard, qu'elle comprendrait qu'on ne fait jamais que devenir ce qu'on a toujours été.

Bonne journée.

Une crêpe au suc, s’il vous plait

Crêpes
La classe du machin va partir à Auvers sur Oise dans quelques semaines. Pour payer une partie du périple, l'institutrice a proposé une vente de gâteaux tous les soirs à la sortie de l'école.

Je trouve ça formidable.

Ce qui me mine un peu en revanche c'est l'idée qu'a eue le machin pour que ma contribution à cette opération soit des plus lucratives. Au lieu de m'inscrire pour un gâteau au yahourt torché en cinq minutes, voire une barre bretonne achetée en douce au Franprix et tranchée par mes soins, il a préféré s'engager en mon nom pour…

Des crêpes.

"J'ai dit une centaine, à ma maitresse. Elle était super contente".

Tu m'étonnes.

"T'imagines ? A un euro la crêpe ? C'est trop stylé, ça va te prendre le même temps que les autres pour faire un gâteau sauf que ça rapportera dix fois plus".

"Je suis curieuse de savoir ce que "faire des crêpes" signifie exactement pour toi, mon chéri", j'ai répondu. (On ne sait jamais, il pense peut-être que les crêpes font partie de ces espèces qui se reproduisent spontanément sans même qu'il y ait nécessité de féconder la femelle)

"Ben tu fais la pâte et après tu fais les crêpes. Facile".

Bingo.

A part ça vendredi j'ai accompagné trois classes de CM2 en sortie sur une base nautique à une trentaine de kilomètres de Paris. En métro puis RER. J'ai eu l'impression d'avoir été transformée le temps d'une journée en chien de berger. Plus jamais. Never.

J'en profite par conséquent pour rendre un vibrant hommage à ces héros du quotidien dont il est souvent de bon ton de se gausser. Je tiens à l'écrire une bonne fois pour toutes. Les instituteurs méritent chaque seconde de leurs jours de vacances. Je m'étonne à vrai dire que les écoles ne soient pas dotées de cellules de soutien psychologique non pas pour les élèves mais pour leurs enseignants. Et je crois qu'on ne réalise pas à quel point cela tient du miracle qu'il n'y ait pas plus de cas de décompensation avec catapultage de gosses sur les voies ferrées les jours de sortie.

Les saints.

Sinon, si d'aventure une personne possédant un quelconque don en démaraboutage me lit, qu'il me contacte sur mon 06. Je pense que si je reçois une fois encore, une fois seulement, une autre chiasse de pigeon sur la tête, mon équilibre psychologique pourrait s'en trouver définitivement affecté. Celui de mardi dernier avait, je pense, bouffé un cassoulet la veille.

Edit: La photo je l'ai piquée sur ce blog culinaire très chouette. J'espère que son auteur ne m'en voudra pas.

Yael Naim à l’Olympia

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Mardi, j'ai été invitée par l'Olympia. Rien que ça. Le plus beau c'est que j'ai été à deux doigts de louper la soirée, j'avais en effet confondu la date. Et comme le mardi c'est jour de bouclage pour le churros, il a fallu trouver en express une solution de garde pour les nains.

Ce détail réglé, nous nous sommes rendues, Zaz et moi, dans la salle mythique, pour écouter Yael Naim. Si vous ne la connaissez pas, son tube interplanétaire rendu célèbre par la pub pour le Mac book Air n'a pas pu vous échapper. "I'm a new soul, la la la la la la la la la la la la la la" (je sens que ça va être un jeu d'enfant cette histoire de traduction simultanée).

J'avais tellement accroché avec ce titre que j'avais acheté l'album. A dire vrai, j'en avais retenu une seule autre chanson, en hébreu, avec "Paris" à la fin du refrain. (Pour la translation en hébreu on va attendre un peu en revanche).

Avant le concert, j'étais donc curieuse de voir si cette impression en demi-teinte allait être confirmée ou si la demoiselle était de celles qui explosent sur scène.

Verdict: la demoiselle est de celles qui explosent sur scène.

Dès son apparition elle a su m'emmener avec elle. Son sourire, déjà, éclatant, sa joie au sens pur du terme d'être là, étaient de bon augure. Raffraichissant au pays des chanteurs et musiciens blasés dont on sent que parfois, le live est un passage obligé censé compenser la baisse des ventes de disques. Yael Naim kiffe grave et on ne peut qu'y croire. Ou alors elle est très bonne comédienne et après tout, on s'en moque.

Et puis il y a cette voix, tellement puissante et douce. Il y a l'exil qui s'invite dans tous les morceaux, le pays quitté, l'odeur des orangers, les plages en bordure de ville, les amis qui manquent et la famille qui appelle au retour. Il y a Paris, aussi, shalom, Paris.

Voilà, ce furent deux heures de poésie, dans un décor féérique, des ombrelles flottant au dessus de la scène, des guirlandes de fleurs lumineuses, des tableaux d'une nature luxuriante en fond. Et une entente parfaite de la chanteuse avec ses musiciens, donnant l'impression d'assister à une soirée entre amis, une soirée à laquelle on serait les bienvenus.

Alors que j'étais entre le sourire et les larmes tant certaines chansons m'ont touchée, je me faisais la réflexion que les concerts, c'est un peu comme les échappées belles le temps d'un week-end. On oublie trop à quel point ça fait du bien. Littéralement.

Moi je dis merci l'Olympia, pour l'invitation et les places en loges s'il vous plait. Je n'avais jamais eu cette sensation d'être à quelques centimètres de l'artiste et je dois bien avouer que ça va être compliqué désormais de retourner au poulailler. Avec Zaz on s'est dit que si ça se trouve en plus, on était assises exactement à l'endroit ou Johnny Depp s'installe quand il vient écouter Vaness'. D'une certaine manière nos fesses se sont peut-être touchées, en somme. Whow.

Edit: L'Olympia m'a invitée parce que la salle souhaite faire savoir qu'il est systématiquement possible d'acheter les places de concert auprès d'elle plutôt que dans les distributeurs classiques, type Fnac, Virgin etc. L'argument mis en avant étant que l'Olympia dispose en plus des meilleures places. A en juger par celles dont j'ai bénéficié, j'ai tendance à le croire. Et autant le préciser au cas où, je n'ai pas été payée pour l'écrire. Enfin, sauf à considérer que cette invitation est une sorte de rétribution. Mais la seule chose qui m'a été demandée en retour était de signaler cette possibilité d'acheter les billets chez eux, pas d'écrire un billet ni de vanter les mérites de la salle. Une salle que personnellement j'ai toujours adoré, pour sa beauté, sa légende et son accoustique à nulle autre pareille.

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Merci Zaz pour les photos que j'ai scandaleusement piqué chez toi !

La dernière demeure

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Hier j'ai fait la tarte rhubarbe meringuée de Zaz et je faisais remarquer que ma meringue eut été probablement meilleure avec un four marchant mieux. Le churros, qui semble ne pas avoir compris qu'avec une femme intermittente de la pige tout espoir de prêt bancaire s'est envolé – pshiiiiiit -, a répondu avec l'air d'y croire, le pauvre, que dans notre future maison, j'aurai un nouveau four.

Je passe sur la tonalité affreusement machiste de sa phrase, je crains que mon nouveau statut ne l'encourage à caresser ses penchants paternalistes et réacs. "Mais oui tu l'auras ta jolie cuisine ma chérie"… Tu sais où tu vas te la mettre ta cuisine mon amour ?

Mais je m'égare.

Préférant ne pas endosser ce soir là mon costume d'Yvette Roudy, j'ai néanmoins lancé que je n'attendrais certainement pas d'acheter cette hypothétique maison dans Paris pour acquérir une cuisinière digne de ce nom.

Il faut savoir que pour le Churros, tout changement d'ordre matériel est angoissant. Ce qui explique que nos étagères Ikea de nos années étudiantes trônent au milieu du salon, que notre table basse achetée sur une brocante en 1997 et déjà démodée à l'époque soit "irremplaçable" et que notre fauteuil club ne partira à la benne que lorsqu'il aura été responsable d'un déchirement anal, ce qui ne saurait tarder. Et pour justifier ce refus pathologique de se débarrasser de nos antiquités sans valeur, il m'oppose toujours le fait qu'on n'est que locataire. Ce qui peut certes expliquer que nous ne faisions pas poser du parquet flottant dans le salon, mais n'a aucun rapport avec le fait de jeter une bonne fois pour toutes les verres à moutarde ébréchés sur lesquels on ne distingue plus que la queue du Marsupilami.

"Quand on sera propriétaire, tu auras une jolie brosse à chiottes, je te le promets. Jusque là, continuons avec ce vieux goupillon à biberon, ma chérie".

Quoi qu'il en soit, nous devisions, lorsque le machin a souhaité participé à la conversation. 

Apparté: lorsque le machin s'apprête à prendre la parole à table, un frisson traverse en général l'assemblée. On n'est jamais certain qu'il ne veuille pas répondre à une question qu'on – sa maitresse par exemple – lui aurait posé deux jours auparavant, ou qu'il souhaite poursuivre une conversation qui se serait tenue aux alentours de juin 2005.

Mais là, non, il avait étonnament suivi les échanges. D'où son interrogation:

"Quand vous parlez de votre future maison, vous parlez de votre maison de retraite ?"

Là c'est APRES qu'il ait parlé que le frisson a parcouru l'assemblée. Le pire ? Il n'y avait pas une once de sarcasme dans sa question. De deux choses l'une. Soit cet enfant n'est pas tout à fait comme les autres (dans le genre "différent") ("différent comme "pas pareil"), soit 40 ans ça sent vraiment le sapin. Si ça se trouve c'est les deux.

Edit: La tarte ? Elle était délicieuse. Si ce n'est que la meringue aurait pu… Bref. Il sera toujours temps d'y penser quand on sera dans notre maison médicalisée.

L’appel de Psychologies magazine pour une beauté libre

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Une note rapide en passant, parce que c'est mercredi et que s'il est une chose qui n'a pas changé dans ma vie, ce sont bien les mercredi. Je voulais porter à votre attention cette initiative de Psychologies Magazine (que j'aurais signalée même en ne collaborant pas à ce journal)

Psycho lance en effet un appel solennel  "pour une beauté libre".
 
Le point de départ de cette action ? "Le triptyque minceur-fermeté-jeunesse qui, de plus en plus, dessine une image unique de la femme idéale, nous empêchant pour le plus grand nombre de vivre en paix avec notre apparence". Face à ce constat, la rédaction du journal a eu envie d’explorer notre relation complexe à la beauté et de rappeler nos convictions.

Et d'affirmer : la beauté ne peut en aucun cas être formatée ou réduite à une définition. Personnellement ça me parle, bien que je reste assez sceptique, je me souviens en effet d'un échange avec le docteur Zermati sur la beauté, qui peut se définir selon lui comme étant "ce qu'une majorité s'accorde à trouver beau". Or si vous placez plusieurs personnes ensemble et que vous leur montrez des photos de femmes grosses et d'autres très minces, une majorité s'accorde à dire que ce sont les minces qui sont belles. Bref, en vertu des critères d'aujourd'hui, la minceur et la jeunesse sont plébiscitées et je suis probablement la première à marcher dans la combine.

Il n'empêche que j'adhère à 100% à toute entreprise visant à modérer ces diktats. Je souhaiterais surtout pour ma part que la beauté ne devienne pas le corollaire de toute réussite, amoureuse, personnelle, voire professionnelle. Je l'ai déjà souvent écrit ici mais je suis perpetuellement étonnée de voir les photos des auteurs de premiers romans ces derniers temps. Ils pourraient être acteurs, chanteurs ou top model. Parfois, d'ailleurs, ils écrivent avec leurs pieds. Mais on s'en branle, n'est-ce pas, ce qui compte, c'est que l'image soit jolie…

Vous pouvez lire cet appel de Psychologies magazine et le signer sur le site: http://www.psychologies.com/petition/participer/appel-pour-une-beaute-libre

Edit: Pour la peine j'ai remis la première mosaïque que nous avions faite, enfin la première page de cette mosaïque, parce que ça me semble être dans le même esprit. D'ailleurs je me demandais, vous seriez partant(es) pour une autre ? Je me souviens que certaines avaient suggéré des autoportraits, je trouvais ça pas mal. Et vous ?

Les précédentes mosaïques sont ici: 2009 et 2010

Un sorcier vaudou m’a peint le visage

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Et Zermati dans tout ça ? Disons que je fais une pause. La vérité étant que j'ai laissé passer un rendez-vous et que mortifiée de honte, je n'ose plus rappeler sa secrétaire (elle me terrorise).

Je suis un modèle de courage quand il s'agit d'affronter mes lâchetés. Je déplore d'ailleurs, outre docteur Z, la perte de mon dentiste qu'il m'est impossible de recontacter depuis que je lui ai fait croire que j'étais partie vivre au Qatar (il m'a appelée sur mon portable quand j'étais en voyage de presse à Doha, s'étonnant que j'ai manqué pour la seconde fois un rendez-vous. Au lieu d'avouer que j'avais complètement oublié, j'ai prétendu avoir été envoyée en urgence aux Emirats. Problème: il a semblé comprendre que j'y résidais désormais). Techniquement, je n'ai pas menti, tout juste n'ai-je pas dissipé ce malentenu. Je me raccroche au fait que ma précédente dent provisoire a tenu dix ans. Je mise beaucoup sur la qualité de l'actuelle pour tenir jusqu'en 2015. D'ici là il m'aura peut-être oubliée et je pourrai envisager de revenir pour ma couronne. Qu'il a commandée en novembre.

AHHHHHH JE NE PEUX PAS PENSER À ÇA, LEAVE ME ALOOOOONE

Je n'ai donc pas vu ce bon monsieur Z depuis trois mois. Mais ça va.

A peu près.

Je ne me pèse que toutes les semaines.

Ou presque.

Okayyyyyyyyy, Jimminy Cricket a décidé de me faire chier aujourd'hui.

Tous les jours, donc. Mais qu'une seule fois, par contre.

Mieux. Je n'ai pas du tout flippé ce week-end lorsque j'ai constaté que j'avais bel et bien pris 1,5 kilo. Et je ne fais aucun lien entre ce non événement et mon humeur plus que morose tout le dimanche.

Je blague, je blague, mais je suis bien contrainte de reconnaitre que je ne suis pas complètement tirée d'affaire. Et que je suis à vrai dire terrorisée à l'idée de voir revenir mes kilos. Un an et demi de thérapie n'y a absolument rien changé. Et pourtant j'ai conscience et ce de manière aigüe que c'est cette crainte de regrossir qui m'entraine sur des pentes très savonneuses.

Ça et les montagnes russes que je me fais subir émotionnellement ces derniers jours, alternant à nouveau des phases particulièrement maniaques – "j'ai bien fait de tout envoyer péter et de dire un gros merde à la sécurité d'un emploi ainsi qu'aux tickets restaurants, parce que tout de même, la liberté c'est champagne et petit four à toute heure" – avec d'autres ouvertement dépressives – "je n'y crois pas que j'ai délibérément décidé d'en finir avec l'idée d'un salaire qui tombe tous les mois. La liberté n'est qu'une cage sans barreaux aux vitres sans tain, je veux mon badge et mes chèques repas"

Les jours où je vais mal, je suis assez poétique, à la réflexion.

Ce qui tendrait à confirmer qu'il n'y a pas de création sans souffrance. Et ça, ça craint carrément. Parce que le masochisme n'a jamais été mon fort.

Dixit celle qui s'est volontairement suicidée socialement.

A part ça, je ne suis qu'allégresse.

Et t'as vu sinon ? On m'a tricotée. C'est classe non ?

Je dis pas qui c'est mais si elle a envie de s'en vanter elle le fera elle même dans les commentaires. Je suis raide dingue de cette poupée et Rose en réclame une à grands cris.

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Je ne sais pas si ça se voit mais elle a les genous en dedans. She's awsome.

Edit: j'exagère un peu, hein, pour faire la blague. Je vais bien, ne t'en fais pas (Don't feel sorry for me, I'm ok) (j'envisage une traduction du blog, du coup je commence par petites touches).