Mois : octobre 2011

Qui veut gagner des soutifs ? (from Djerba)

Carodjerba

Quelques petits mots de Djerba, où nous coulons des jours heureux le churros et moi, partagés entre la culpabilité de languir au soleil pendant que d'autres en chient et le sentiment qu'il serait idiot de ne pas profiter de cette mini-trève avant de repartir pour un tour, l'agenda des semaines à venir étant chargé.

Je vous reparlerai plus en détail peut-être de cette petite île tunisienne, mais je peux d'ores et déjà vous dire que cette appellation de Djerba la Douce n'a rien de volé. Je retrouve dans l'air cette chaleur automnale, que j'avais tant appréciée lors de mon séjour au Qatar en décembre de l'année dernière.

Une chose est certaine, je laisse aux shoppeuses compulsives toutes les baskets compensées Isabel Marant, les it bags à prix d'or et autres manteaux en vison. Mon luxe à moi, ma marotte pour laquelle je suis capable de dépenses irraisonnées autant qu'inconsidérées, ce sont bel et bien ces escapades. Je sais d'ores et déjà que lorsque la nuit tombera à 16h sur un Paris gris et humide, je repenserai aux caresses de la brise. Et l'idée de ce possible ailleurs me fera tenir.

A part ça, ce billet a pour objet tout autre chose. Vous savez que j'écris régulièrement sur le blog "La taille mannequin c'est démodé", qui appartient à la marque de lingerie Sans complexe. Une marque qui a pour particularité de proposer une gamme de tailles plus étendue que la moyenne et des prix plutôt très convenables. 

Dans le cadre de cette collaboration, Sans complexe m'a proposé de faire gagner dix parures sur mon blog. Je sais que certaines d'entre vous ne goûtent pas particulièrement les concours sur ces pages pendant que d'autres les adorent. Je refuse quasiment toutes les propositions, parce qu'elles ne me semblent pas super pertinentes. Mais pour porter régulièrement des soutiens-gorge Sans complexe et en apprécier la tenue (je me sens comme une actrice de Mad Men avec, mes seins sont obuesques, c'en est excitant), je me suis dit, au diable celles qui râleront, il y aura au moins dix heureuses, celles qui gagneront.

Pour ce faire, c'est très simple. A compter d'aujourd'hui et jusqu'à vendredi, il vous suffit d'aller sur la page facebook de la marque. Des indices y seront déposés pour vous faire deviner le nom d'une "égérie". Vendredi, vous pourrez déposer dans les commentaires de mon blog la réponse. Et je tirerai au sort (à moins que ça ne soit le churros, wait and see) le nom des dix gagnantes. Pour que personne ne triche, je modèrerai exceptionnellement les commentaires ce jour là, histoire qu'on ne copie pas.

Voilà, c'est à peu près tout. A demain, pour un billet qui n'aura rien à voir avec les nibards ni la farniente.

Et si vous voulez voir quelques photos de Djerba, cliquez sur lire la suite. Si ça fait trop mal, je comprends 😉

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Fourrez moi tout ça dans le couloir

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C'est fou comme finalement, moins on en fait… moins on en fait. Mes enfants étant partis à Lyon pour six jours et ayant de mon côté fini tous les boulots que j'étais censée rendre avant le 1er novembre, je me suis autorisée hier à ne rien faire. Résultat, j'ai un tout petit peu oublié de poster ici aussi.

Ça va être un billet fourre-tout du coup.

– Déjà, vous signaler que dans le numéro de Psychologies magazine actuellement en kiosque il y a ce fameux article pour lequel je vous avais sollicités cet été "Couple: quand l'un bouge et l'autre pas". Je suis hyper contente du résultat, pas de mon écriture, hein, mais des photos des trois couples qui m'ont fait la confiance de me parler de ce qui relevait vraiment d'une grande intimité. Alors voilà, merci beaucoup à tous les six. Et merci aussi à tous ceux qui m'ont répondu, ici ou sur le mail, pour me raconter ce qu'ils traversaient, cela m'a évidemment inspirée aussi.

– Dans ce même numéro, il y a un excellent article de Laurence Lemoine, journaliste permanente du magazine. Je trouve toujours qu'elle écrit bien mais ce papier là est particulièrement agréable à lire. Surtout, il m'a beaucoup parlé, il y est question de son retour au boulot après la naissance de son dernier bébé, à 40 ans. Avec cette impression que désormais, sa vie déclinait. Et que peut-être elle n'était plus à sa place. Elle explique comment, en allant voir plusieurs types de thérapeutes, elle a finalement réussi à se "retrouver". Pas de leçon universelle mais un bel exemple de quête de soi comme je les aime. Bravo Laurence, je crois que parfois, tu me lis, alors c'est pour toi.

– Sans passer pour l'attachée de presse de Monoprix (le plus drôle c'est qu'ils ne m'ont jamais approchée pour une quelconque collaboration, et c'est très bien comme ça), je me dois de vous signaler que trainer au rayon fringues en ce moment est extrêmement dangereux. Mais pas un peu dangereux. Beaucoup et très. Les pulls et gilets surtout. Ainsi que ce faux manteau en léopard. Mais également quelques petites robes à pois. Ou en laine. Ce n'est qu'au prix d'une volonté merkelienne que j'ai finalement résisté, ne craquant que pour ce pull camel foncé sans manches et à capuche qui a juste ce qu'il faut de cachemire dedans pour me rendre complètement gateuse.

– Hier, je déjeunais avec mon amie P., qui me file régulièrement sous le manteau deux ou trois nouveautés cosmétologiques vu que la pauvre vit, chez elle et au bureau, dans une annexe de Séphora, mais un Séphora où il n'y aurait pas d'allées, que des produits partout. La pauvre, hein. Bref, elle m'a donné ce duo de vernis noir YSL, en admettant qu'elle même n'était pas certaine. Et là, pof, la pretresse absolue de ce qui est beau ou pas, notre représentante nationale du "chic français", Garance Doré, écrivait que oui, on pouvait. Pas elle par contre, mais les filles avec des beaux ongles bien coupés et bien polis. Mes ongles n'étant jamais grossiers, j'ai osé. Et le résultat est… noir. C'est à dire que je me fais un peu peur du coup.

(note l'esthétisme de la photo) (très Doré-llike)

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Sinon j'ai monté le premier des meubles qui croupissent dans mon salon (on se croirait non pas chez séphora pour le coup mais dans un hangar Ikéa, cet espace affreux où après avoir craqué sur toutes ces merdes dont on a pas besoin dans les salles d'exposition, il faut se cogner de trouver le Smöglokï Allée 234 Casier 67. Et qu'on se demande si on a VRAIMENT besoin de ce canapé. (par contre les lampes en papier et vases en plastique rose, plutôt crever que de les reposer). Bref, j'ai monté, SEULE, le bureau de ma fille. Et j'avoue que ça a eu un avantage: je ne me suis engueulée avec personne. Enfin, j'ai failli, quand le churros m'a appelé, s'exclamant que non, ça n'était pas possible, TOI, tu fais ça, SEULE ? Condescendance. C'était, en plus, à un moment où je butais sur l'utilisation de la vis G sur la planche n°12. Lui confiant que je traversais une phase un peu compliquée de la construction et n'étais donc pas convaincue de m'en sortir, il a eu ce conseil qui m'a donné envie de lui faire bouffer son Iphone: "SUIS SCRUPULEUSEMENT LE MODE D'EMPLOI".

Sans déconner ? 

Voilà, sinon je ne vous cache pas que j'ai bien dormi cette nuit. "N'aie pas peur de la crise mon petit. Papa veille". Dans le rôle de papa, Nicolas le Premier, héros et sauveur du monde, X-Men, Green Lantern et Surfeur d'argent réunis. Quand je pense que j'étais à deux doigts de voter pour un méchant bolchevique responsable de la merde dans laquelle on se trouve (attends, si tu crois que les congés payés de 1936 n'ont rien à voir avec la dette de la Grèce, pardon, mouhahahahhaha).

Bref, merci pésident et bonne chance mon papa, comme ne manquera pas de te le dire ta petite Giulia.

C'est tout, demain le churros et moi partons trois jours à Djerba, ouais, on est des crevards assumés, mais comment vous dire ? Le mois d'octobre a été rock and roll et parfois, il faut savoir faire péter le Codévi (appelé désormais LDD) pour préserver son mariage.

Bravo docteur

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Hier c'était un jour heureux. Après dix années d'études, mon plus jeune frère est devenu officiellement médecin. Vous dire que c'était un soulagement pour nous tous est un euphémisme, tant la dernière étape, pourtant peanuts au regard de l'apreté d'un tel parcours fut semée d'embuches. Je veux parler de la thèse. Comme tout médecin qui se respecte, mon frère n'a pas d'appétence particulière pour l'écrit et souffre en outre comme sa grande soeur d'une allergie notoire à la prise de parole en public. C'est donc à quelques jours de la date butoir qu'il s'est enfin résigné à se soumettre au rite de ce fameux oral, cérémonie qui peut passer pour une pure formalité sauf que non, en réalité c'était drôlement stressant.

Mis à part ma soeurette retenue par son boulot, on était tous là, mon autre frère, mes parents et mes enfants pour soutenir "chanfois" comme l'appelle Rose (sa dyslexie ? ça va.). Bien évidemment, on s'est tous engueulés douze fois ce matin là, ma mère fut accusée de trop angoisser, mon père d'avoir tout oublié, mon autre frère et moi furent injustement soupçonnés depuis la veille d'arriver en retard à tous les coups et "chanfois" d'être très désagréable.

Le fait est qu'il était un peu désagréable (alors que mon frère et moi, qui avions en plus la responsabilité de trois enfants, étions à l'heure).

Certes, nous étions légèrement envahisants, avec nos sacs Picard pleins de petits fours pour le pot d'après, les boutanches qui faisaient du bruit en cognant les unes contre les autres, la nappe d'abord oubliée puis retrouvée dans le coffre de la voiture par mon autre frangin qui soit dit en passant a du faire dix allers-retours au parking étant donné qu'on s'était tous donné le mot pour ne surtout pas penser à ce à quoi on était justement chargés de penser (phrase ô combien alambiquée mais très représentative du léger chaos qui régnait dans notre famille d'ordinaire si bien organisée) (hum), Rose qui pleurait parce que son frère, pour "l'occuper" venait de lui faire manger un mur et moi qui prenait douze mille photos "parce que peut-être que là je te fais chier mais plus tard tu verras, les souvenirs, tu seras bien content de les avoir" (oh my god je parle comme une mère, ça y'est).

Le machin filmait tout, sauf le thésard, la chérie aussi mais ne sachant pas se servir du caméscope énervait mon père qui ne trouvait pas non plus le zoom, Rose a soudain eu envie de vomir en plein powerpoint et quant à moi, lorsque l'une des jurés a dit à mon frère qui pour moi a encore l'âge de mes enfants, que ce qui transpirait le plus de son travail de recherche était sa grande humanité, j'ai commencé à pleurer. Inutile de m'étendre sur mon état quand il a enfilé sa toge (douze heures pour qu'il parvienne à la boutonner correctement, ma mère a été obligée de se lever pour l'aider, ce qui lui a certainement été reproché par la suite par cet ingrat de petit dernier mais qui l'a tout de même sauvé du ridicule, jurer sur la tête d'Hypocrate la robe de travers, mercredi maqué avec vendredi, n'a rien de très digne). Et lorsqu'il a prêté sans ciller ce si beau serment, mon père, j'en mettrais ma main au feu, n'en menait pas plus large que moi.

Voilà, à la fin il a eu la mention Très honorable et une potentielle médaille de bronze qui implique de rédiger une synthèse de la thèse (ma mère est tombée en dépression à l'instant précis où ces mots là ont été prononcés par le président du jury, putain, dire qu'on pensait que c'était terminé et voilà qu'il faut repartir pour un tour). 

Surtout, le voici donc Docteur, c'est certain, vu qu'à la fin les quatre membres du jury ont trinqué à leur "nouveau confrère". My little brother est officiellement médecin.

Ce qui ne signifie évidemment pas que je me risquerais à m'adresser à lui en cas de pépin, je vous rappelle qu'il n'a que douze ans. 

Il n'empêche.

Hier, c'était un jour heureux.

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Tatoo

– Mais pourquoi tu as fait ça ?

– Voulais faire du machillage.

Je crains que ça ne se confirme, je suis en train d'élever une future youtubeuse. D'ici à ce qu'elle se mette à commander des pinceaux M567 pour étaler le liner – et pas le fard à paupière, pauvre dinde – il n'y a qu'un pas. Le jour où elle me demande mon classement Klout, je jette mon ordinateur et on part dans un achram reconnecter notre corps avec notre esprit. 

A part ça, Rose a un nouvel ami, bien réel celui-ci (je l'ai vu). Samuel.

– Tu fais quoi avec lui, vous allez sur le toboggan, vous faites la course, la bagarre ?

– Mais nooooon maman (air blasé). Samuel il me fait des coiffures. Des crèsses, des couettes, des barrettes…

Trois ans et elle a trouvé son Michel. Je vois bien une carrière internationale en fait.

 

Pas un pli

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Opération sponsorisée

Quand on m'a proposé de tester ce nouveau fer à repasser Philips dernier cri qui limite s'occupe tout seul de ton linge, j'ai d'abord refusé poliment. C'est à dire que je ne suis pas à proprement parler la personne idéale pour parler faux plis et fer qui glisse. Etant donné que je suis du genre à choisir mes fringues en fonction du tissu le moins froissable du monde et que les chemises du churros sont prises en main par l'adorable dame que nous payons – quitte à bouffer des pâtes – pour ce faire.

C'était sans compter les promesses hallucinantes du produit, à qui j'ai décidé de laisser sa chance. S'il parvenait à me convertir aux joies du repassage, peut-être était-ce là le meilleur argument en sa faveur ? Je me demande d'ailleurs si je n'ai pas été choisie justement pour mon inaptitude totale aux travaux ménagers. La preuve par l'exemple, en quelque sorte.

Ma fille, lorsqu'elle m'a vu déballer l'objet, s'est exclamée, avec toute la candeur d'une pré-adolescente: "mais, maman, tu… tu SAIS REPASSER ?".

Je l'ai biffée instantanément de mon palmarès des enfants que je préfère.

Son père, entre deux hoquets de rire, a renchéri: "Mais attends, tu sais quoi ? Un jour, ta mère A ASPIRÉ LA MOQUETTE. SI. Dingue, non ?".

Il en a pris pour trois mois de grève du sexe. J'ai ma susceptibilité.

Ensuite, blessée dans mon orgueil et bien décidée à en découdre, j'ai dégainé mon nouveau compagnon de route et me suis mise à l'oeuvre. 

Bon, étant donné que le dernier fer que j'avais touché avait été fabriqué en 1985, j'avoue avoir été bluffée par l'aspect innovant de la bête. A savoir qu'il glisse comme un dingue, que le moindre faux-pli en prend pour son grade et que si tu le souhaites, tu peux repasser sur une pente raide, voire la tête en bas. Bref, si on aime ce sport, je pense que c'est le top.

Vous dire que je suis devenue addict, serait mentir, je crains que mon cas ne soit complètement désespéré. Mais tout de même, parfois, l'électroménager peut nous faciliter la vie. Enfin, je crois. 

Pour en savoir plus, cliquez ici

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Edit: inutile de me demander où est ma frange ni d'évoquer ma bi-coloration du moment. Je ne sais pas, ces deux derniers mois mes cheveux ont poussé comme s'ils avaient été piqués aux hormones.

Portfolio

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Week-end terriblement chargé, avec convention d'investiture de François Hollande, nièce jolie jolie à demeure et un boulot qui m'est tombé dessus jeudi soir, de ceux qu'on ne refuse pas quand on fait ce beau métier de journaliste, parce qu'il y a des journaux dont on s'est toujours dit quand on était petite qu'un jour peut-être on y écrirait dedans. Je ne vous parle pas souvent de mes articles portant sur mes anciens sujets de prédilection, (enseignement supérieur, éducation and co) mais pour celui-ci je ferai une exception quand il sera sorti, parce que parfois, c'est bien aussi de se la péter.

Bref, du coup, billet tardif aujourd'hui et sybillin parce que les vacances scolaires ont commencé et que devinez quoi ? Y'a pas de centre de loisirs au collège. La guigne. 

Je vous laisse donc en photos, qui parfois parlent mieux que des mots, non ? (vieille excuse de feignasse).

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Ce collier, ma copine Béa me l'avait offert il y a quelques années. Aujourd'hui c'est son anniversaire, happy birthday, dear old friend…

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Je crois que je suis à nouveau dans une phase muffins…

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Club sandwich et frites de la mort au Louis 25 sur les champs élysées (cher mais j'étais invitée).

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Smokey qui tue pour Charlotte aux fraises. Je me demande si Rose ne mate pas en secret les tutos de beauty queens sur Youtube. La guigne (bis).

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Ma femme de ménage a une sciatique (la guigne) (ter)

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Gros potentiel en photo de vernis. (en vrai, OPI un peu mauve, un peu nude, je ne mets que lui en ce moment, "Tickle my France-Y"

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 Jolies cousines. (Chez les 11 – 16 ans la maille c'est très winter 2011).

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 Je reviendrai sur cette convention d'investiture si vous le voulez, le problème c'est que personnellement, tu me mets le temps des cerises, douze militants bien enthousiastes et un ou deux orateurs à la tribune et je perds tout mon sens critique. A savoir que je beugle "peuple de gauche lève toi" en pleurant ma mère. Pathétique quand on est en salle de presse. En même temps, j'ai résisté à la tentation de me jeter sur Nicolas Domenach pour lui dire tout le bien que je pensais de lui (j'ai aussi résisté à la tentation de me ruer sur Laurent Joffrin pour lui dire tout le mal que je pensais de lui). Tout compte fait je me suis plutôt bien tenue.

Des chaussures très Marant(es)

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L'autre jour j'ai vu Violette et direct elle a checké mes chaussures. C'est un peu à ça qu'on reconnait les professionnelles de la moderie.

"Non mais je rêve que tu te la racontes en boots Isabel Marant – ou pas loin", elle a fait.

Elle sait me parler Violette. Je le sentais confusément que j'étais très très proche du bon achat malin en raflant ces low-bottes à Monoprix la dernière fois.

Je le sentais mais à dire vrai, j'aurais été bien incapable de dire de quel modèle sooo fall 2011 elles se rapprochaient.

Et bim, les Marant, qui doivent toucher dans les 300 euros si tu es sage. Ou plus, si ça tombe.

Les miennes ? 55 euros. Et ma foi elles font bien la blague, si ce n'est que mon slim brut de chez Monoprix aussi a légèrement déteint dessus.

Du coup ce sont des Isabel mais vintage (marrons tendant sur le bleu). 

Il n'empêche que ma coach en bloguerie de mode m'a suggéré d'en faire un billet malgré tout. J'ai du la regarder avec mes yeux naïfs de bébé faon parce qu'elle a soupiré: "les gens attendent de toi que tu les guides spirituellement, mais pas que". 

Je suis un peu embêtée parce que j'ai confusément senti qu'elle attendait aussi quelque chose de moi mais je n'ai pas su quoi. Ou alors je fais un transfert.

Enfin voilà, étant donnée ma personnalité de pétunia, j'ai obtempéré dans les heures qui ont suivi, demandant à mes enfants accablés de shooter mes chaussures jolies. Que voici.

Bon week-end.

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Avant déteinte du jean

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Niquées les drôlesses. Quant tu penses qu'à 300 euros elles auraient probably la même tronche sauf que je serais personnellement dans un Etat proche du Minesota, du coup.

Edit: Pas sûre que ma coach valide ce billet en fait. Lino + chaussures décolorées + photos ratées = pubs pour protèges slips jusqu'à la fin de ma vie, je le crains. Je peux me brosser pour du Burburry.

« J’ai pas dit ça »

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Bon j'ai donc bien compris que nombre d'entre vous avaient poliment pouffé en lisant mon billet d'hier dans lequel je vous faisais part de ma "joie" de voir ma fille grandir. Voire même que certaines d'entre vous m'avaient probablement regardée avec la même condescendance qu'une multipare multi-épisiotomisée face à une future maman lui expliquant que son vagin ne souffrira pas durant l'accouchement étant donné qu'elle se le masse à l'huile d'olive depuis huit mois.

Ok, ok, ok.

Rétablissons donc la vérité.

Samedi soir, j'ai éprouvé ce sentiment fugace de joie en regardant mon bébé chéri piapiater gaiement avec sa copine.

Ce qui n'empêche évidemment pas qu'il se passe rarement un jour sans que j'essaie de me rappeler pour quelle raison exactement il y a un peu plus de onze ans on a eu le churros et moi cette idée saugrenue d'avoir un rapport sexuel. Si ça se trouve, on aurait baisé le lendemain, on aurait peut-être tiré un numéro qui ne lève pas les yeux au ciel à toute heure.

Parce que ce sur quoi j'ai jeté un voile pudique hier, c'est qu'à la distribution de la mauvaise foi, ma chérie – qui reste ma préférée, c'est dans l'adversité que se mesure l'amour véritable – a été bien servie.

Euphémisme. 

Et dieu m'est témoin, la mauvaise foi est LE TRUC qui me fait partir au quart de tour. Je préfère une porte qui claque, une engueulade en bonne et due forme, voire même découvrir un paquet de capotes au fond de son cartable plutôt que  ÇA.

EXEMPLE ?

La scène se passe un soir, un lundi, un mardi ou un mercredi, on s'en tape. Ma fille arrive avec sa tête d'enterrement (celle qui annonce un drama mauvaise foi):

– Haaaaan, ENCORE DES PÂTES. (soupir).

Moi, crevée, consciente qu'en effet c'est la douzième fois en trois jours, mais pas d'humeur:

– Charmant, merci, la prochaine fois tu sais quoi ? Je ne ferai RIEN. Au moins, ce sera un truc que tu n'auras pas mangé la veille.

Là, attention, tadaaaaam, LA PHRASE SYMPTOMATIQUE DE LA MAUVAISE FOI, que je sens venir comme les vieux le mauvais temps:

– Oh ça va, j'ai rien dit.

Palpitations, fourmillements au bout des doigts, tous les signaux sont au vert, je commence ma mutation ANTI-MAUVAISE FOI.

– Si, tu viens de soupirer bruyamment et de dire TEXTO:  "haaaaaan, encore des pates". (dernière phrase prononcée en la singeant, ce qui, je sais ne va faire qu'aggraver le SYNDROME DE LA MAUVAISE FOI).

Tadaaaaam…

– Mais non, j'ai pas dit ça.

– Heu… SI TU AS DIT ÇA.

– (soupir). De toutes façons, je ne peux rien dire, ça ne va jamais, je sais pas ce que je t'ai fait.

– N'ESSAIE PAS DE DETOURNER LA CONVERSATION, TU AS FAIT UNE REFLEXION DESAGREABLE, ADMETS-LE. TU AS DIT "haaaaaaaaan, encore des paaaaaaates"

– Non, j'ai pas dit ça et en plus je l'ai pas dit comme ça.

– HA ! TU L'AS DIT !  TU VIENS D'ADMETTRE QUE TU L'AS DIT ! HA HA HA HA ! (légère perte de contrôle)

– Non. Je l'ai pas dit que je l'ai dit.

– RAAAAAAHHHHHHH. (tentative rapidement avortée de respiration abdominale qui ne marche pas dans le cas d'un épisode caractérisé de MAUVAISE FOI, pas plus d'ailleurs que mon "je suis un parcmètre, rien ne peut m'atteindre") Okayyyyyy, tu n'as rien dit, c'est moi qui suis dingue, j'entends des voix, houhou, c'est peut-être la sainte vierge, appelle moi Bernadette et sortez les camisoles ! (voix de folle)

– … (silence affligé et haussement des yeux, ce qui à ce moment là de la conversation est plus irritant qu'une fissure anale).

– OUUUUUUUUHHHH . Ecoute moi BIEN ma petite fille. Toi et moi on SAIT ce que tu as dit. C'est entre TOI et TOI que ça se joue, là, après tout. Laisse moi te dire que je te prédis une vie bien compliquée si tu persistes à ne jamais admettre tes torts et à nier les évidences. Ce sont des années de souffrance que tu te prépares. Et ne viens pas te plaindre quand tout le monde t'aura tourné le dos – oui TOUT LE MONDE MA PETITE –  à cause de ta MAUVAISE FOI CONGENITALE.

A ce stade de la conversation personne ne se risque en général à glisser que congénital est à peu de choses près synonyme d'héréditaire et que les chiens ne font sûrement pas des chats.

De toutes façons, tout le monde a le nez dans ses pâtes et on entendrait une mite péter.

C'est en général à ce moment là que je réalise que certes je n'ai pas frappé ma fille mais que quelque part il n'y a pas non plus de quoi être fière étant donné que je lui ai balancé qu'elle mourrait seule bouffée par ses chiens.

Sentant que je flanche, la pauvre enfant condamnée à trente ans de malheur par sa maratre pour avoir osé soupirer devant un plat de pâtes – trop cuites qui plus est – en profite pour nous faire SA sortie de table, drapée dans une dignité offensée digne des plus grandes.

Aung Su Ki a la souffrance tapageuse, à côté.

Et comme de bien entendu, la famille entière me regarde comme s'il était évident que j'étais à l'origine du génocide rwandais.

ALORS QUE PUTAIN ELLE L'AVAIT DIT, MERDE.

Bref, ça craint.

 

 

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Le week-end dernier, la chérie avait invité sa copine éponyme. Elles se connaissent depuis la maternelle et n'ont finalement été dans la même école que deux ans. Deux années qui ont suffi à en faire des inséparables malgré les chamailleries régulières.

Elles m'ont toujours rappelé ma copine Béa et moi, quand on allait manger en pleine nuit du thon à l'escabèche en se racontant notre vie. 

Mais samedi soir, quand je suis entrée dans la chambre de ma fille pour sonner les cloches du coucher, j'ai surpris chez les trois enfants – le machin était accepté dans l'antre, à condition qu'il se tienne bien tranquille dans son coin avec sa console – une expression qui n'était plus celle d'il y a encore quelques mois. Rien d'inquiétant, rien d'agressif, mais une sorte de distance, un signe, imperceptible, que je venais d'interrompre une confidence. Est-ce que c'était la musique à fond, les stickers Swinging London qui ont remplacé les affiches Hello Kitty ou encore les docks échoués dans un coin ? Le fait est que l'adolescence a définitivement installé ses quartiers chez moi.

J'ai toujours pensé que j'en serais malade, que cela signerait la fin de MA candeur et que je banirais l'idée même de comédons sur l'adorable nez de mes bambins.

Et bien étrangement, samedi, j'ai plutôt ressenti de la joie. Peut-être parce que ce que je voyais s'esquisser dans cette toute petite chambre m'a semblé valoir le coup de tous les haussements de sourcils à venir, de toutes les portes claquées et des "tu ne comprends rien" que je vais me manger…

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Veuf, de Jean-Louis Fournier

Veuf
Je suis en train de lire "Veuf", de Jean-Louis Fournier. Lui même qui m'avait déjà fait chialer avec "Où on va papa". Des larmes entrecoupées de rires pas corrects parce que se marrer des histoires absurdo-poétiques de deux enfants handicapés, c'est pas vraiment admis en société.

Il réitère, et là aussi, on rit. Ou plutôt, on sourit, mais c'est le genre de sourire qui te laisse un goût salé quand même.

Dans "Voeuf", Jean-Louis Fournier raconte les jours qui ont suivi la mort de Sylvie, son alter ego depuis 40 ans, sa femme chérie. Pas vraiment un roman, pas vraiment un essai, pas vraiment un recueil d'aphorismes, un peu tout ça à la fois.

Je crois que rarement l'expression selon laquelle l'humour est la politesse du désespoir aura été plus appropriée. Jean-Louis Fournier tourne en dérision tous ces à côté du deuil, du questionnaire de satisfaction des pompes funèbres qui se termine par ce savoureux "recommanderiez-vous ce crématorium à vos proches ?", aux amis qui se voulant réconfortants lui prédisent des mois de chagrin. Il se rappelle sa blague sur la ligne de métro quand il s'arrêtait à Père Lachaise: "Tout le monde descend !" Sylvie riait. Sauf qu'en fait, remarque-t-il, elle seule est descendue, lui continue jusqu'à la porte de Bagnolet. 

"Veuf", c'est une déclaration d'amour, surtout.

"J’ai eu beaucoup de chance de la rencontrer, elle m’a porté à bout de bras, toujours avec le sourire. C’était la rencontre entre une optimiste et un pessimiste, une altruiste et un égoïste. On était complémentaires, j’avais les défauts, elle avait les qualités. Elle m’a supporté quarante ans avec le sourire, moi que je ne souhaite à personne. Elle n’aimait pas parler d’elle, encore moins qu’on en dise du bien. Je vais en profiter, maintenant qu’elle est partie." 

C'est aussi une réflexion sur l'absence et sur l'après. Je crois qu'une de mes phrases préférées, c'est celle-ci, qui résume à elle toute seule la poésie de Jean-Louis Fournier, qui fut le grand ami de Desproges, dont il a le mordant, la tendresse en plus: «J'ai regardé à l'intérieur de tes chapeaux s'il ne restait pas une petite pensée pour moi…»