Mois : octobre 2011

Rien ne s’oppose à la nuit

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En 2008, la mère de Delphine de Vigan, Lucile, s'est donné la mort. Elle avait 61, 20 ou mille ans c'est selon. C'est sa fille, l'auteur de ce livre et de tant d'autres désormais que j'ai tous aimés, qui l'a découverte. Traumatisme dont on ne se remet pas et que Delphine de Vigan a peut-être tenté de conjurer en écrivant cet ouvrage.

Pour noircir les pages de « Rien ne s'oppose à la nuit », elle s'est lancée dans une entreprise homérique, interviewant chaque membre de sa grande famille, afin de percer le ou les secrets de cette mère si particulière. Une mère si jeune, dont la beauté – c'est elle sur la couverture du livre – fut peut-être le plus lourd des fardeaux. Une mère dont la maladie ne fut diagnostiquée que tard, après une énième crise de délire. Maniaco-dépressive. Bipolaire.

Bien sûr, la famille de Lucile est des plus dysfonctionnelles, peuplée de doux dingues, hantée par le décès de trop d'enfants. Par cette singularité, il est difficile de s'y identifier et ce n'est pas l'objet. Pourtant, au delà de toute l'originalité féroce de cette tribu, ce livre m'a parlé comme peu l'ont fait.

Parce qu'il y est question de maternité, de la façon dont on trouve sa place dans une fratrie, de cet amour dévorant entre mère et fille et de la mort de la mère, de ce vide qu'il est impossible de combler, jamais. Il est aussi question de l'écriture, de son pouvoir dévastateur et pourtant rédempteur. Il y a plusieurs histoires dans l'histoire, celle de Lucile, à laquelle on s'attache en dépit de sa folie qui n'est pas toujours douce, celle de Delphine et de son attachement à cette mère qui l'aime mais lui fait si mal. Il y a l'histoire de ce travail sans fin que représenta l'accomplissement de ce presque devoir de mémoire.

Delphine de Vigan m'impressionne, au sens propre du terme, à chacun de ses romans. Son écriture est de plus en plus épurée, pas un mot ne dépasse. Tout le long de ce livre, elle exprime sa peur de trahir ses proches en écrivant ce qu'ils ont été. Je ne connais pas ses proches, je ne connais pas Delphine de Vigan, mais je crois qu'elle a réussi l'exploit justement de ne jamais être dans un quelconque jugement, une quelconque accusation. Même les personnages les plus troubles en sortent aimables.

Je ne vous le conseille pas, je vous en conjure : lisez « Rien ne s'oppose à la nuit ».

"Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l'écho inlassable des morts et le retentissement du désastre. Aujourd'hui je sais aussi qu'elle illustre, comme tant d'autres familles, le pouvoir de destruction du verbe et celui du silence".

 

J’aime #4

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Hier, je me faisais la réflexion que cette chaleur à Paris en plein automne me rappelait celle éprouvée à Doha l'année dernière en décembre. C'était étrange, ces températures qui ne coïncindaient ni avec la saison, ni avec l'heure à laquelle se couchait le soleil. Avoir chaud en hiver, c'était doux et mystérieux, avec un parfum d'Orient qui m'avait transportée.

Je crois que j'aime bien que mes sens soient un peu bousculés.

Il y a tout un tas de choses que j'aime d'ailleurs, tant et si bien que ce matin, c'est un billet "J'aime".

J'aime le restaurant qui s'appelle "La butte aveyronnaise" à la Butte aux cailles. Le décor, les serveuses adorables et leurs pommes sautées qui sont tout bonnement les meilleures jamais mangées.

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J'aime les scooters roses

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J'aime aller acheter des bodys pour les bébés de mes copines chez Du Pareil au Même. Je crois qu'il n'y a que dans cette enseigne que je trouve toujours la bricole pas layette cucul à offrir, pour pas trop cher. J'y ai été invitée il y a quelque temps pour y découvrir  la collection de cet hiver et il y a un max de jupes "qui tournent" et de fringues à étoiles. Les deux fondamentaux de Rose pour consentir à se mettre quelque chose sur le dos. Bref, ils n'ont pas fini de me voir roder chez DPAM (aucune sponsorisation sur ce coup, je précise). 

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J'aime le quartier des peupliers qui jouxte le mien. A chaque maison je m'exclame que c'est celle de mes rêves. "Mais maman, t'en as combien des maisons de tes rêves ?" "un nombre infini, puisque ça, rêver, c'est encore permis".

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J'aime regarder ma fille qui marche, même quand ça n'est pas sur la plage.
 
J'aime les histoires de la princesse Eliette. Les dessins sont à croquer et les histoires un peu perchées mais toujours drôles et de bon sens. Chaque album acheté fait le bonheur de Rose.

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J'aime quand le machin lit des mangas au resto. Je me dis que le jour où il ne le fera plus, on aura encore franchi une étape. je crois que je ne veux pas franchir une nouvelle étape tout de suite.

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J'aime les dimanche après-midi où l'on boit du champagne dans les jardins de Paris pour fêter la naissance de mademoiselle B. Arrivée la première sur la pelouse du parc de Choisy, j'écoutais de la musique dans mon casque, quand je les ai vus arriver, mes amis de toujours et de demain, flanqués d'une ribambelle de gamins. Suivaient de près le churros et les nôtres. Je les ai trouvés beaux, tous, mes meilleurs copains.

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  J'aime cette sensation délicieuse qui s'empare de moi une fois que l'exercice parfois si laborieux de l'écriture est accompli.