Mois : mars 2012

J’aime #18

IMG_3747
Hier j'étais à une opé comme on dit dans notre langage de blogueuses, pour nous présenter la Nissan Micra Lolita Lempicka (je vais avoir du mal à vous dire à quel point la voiture est formidable parce que j'ai comme qui dirait un léger souci de coordination qui prend tout son sens quand je suis au volant. Mais en tous cas elle est jolie (ce qui n'est peut-être pas un critère de choix, mais vraiment, c'est comme un boudoir de filles, mais à moteur) et d'après le chauffeur, très sympa à conduire. En tous cas, c'était donc très sympa, il y avait des filles adorables (et d'autres à priori un peu moins mais finalement la blogo c'est une sorte de métaphore de la vraie vie) et surtout on m'a fait un chignon. Qui était ma foi absolument magnifique. Avec Violette on arrêtait pas de demander qu'on nous prenne en photo de dos tellement on n'y croyait pas d'être aussi hitchockiennes. Bref, hier soir on a fait un peu les princesses dans ce magnifique endroit qu'est l'hôtel particulier à Montmartre, où j'étais déjà allée pour rencontrer Feist. Franchement, le jardin est un des lieux les plus charmants que je connaisse à Paris et pour un rendez-vous en lovers, je recommande chaudement.

IMG_3749
(la meuf elle a fait ça en dix minutes, l'hallu)

IMG_3748

Voilà, à part ça, je suis en boucle sur les sondages qui ne font rien qu'à dire qu'Hollande baisse au fur et à mesure que Mélenchon monte et je dois vous avouer que je commence à avoir un peu les jetons qu'on se retrouve gros jean comme devant dans trois semaines.

Sinon, j'aime…

IMG_3710
Le parc Kellerman au printemps, mais aussi en été, en hiver et en automne. Je crois même que c'est mon préféré à Paris, il n'est pas aussi beau peut-être que le Luxembourg, le parc Monceau ou même les Buttes Chaumont, mais il a ce côté surané et puis surtout, il est à deux pas de chez moi…

IMG_3708
Les magnolias, parce que la chanson, parce que le rose, parce que le printemps. (que personne ne me dise que ça n'est pas un magnolia, ça casserait mon coup)

IMG_3707
IMG_3706
Les gaufres au chocolat mangées dans l'herbe avec Rose (on note la présence du tamis bien à côté des fois qu'on viendrait lui piquer) (alors que personne ne pique les tamis, ce sont les pelles qui partent en premier, c'est comme les petites cuillères)

IMG_3705 Ce bébé, son papa, et sa maman aussi, et l'idée d'y être un tout petit peu dans quelque chose dans cette histoire (en fait je n'y suis pour rien mais ils se sont rencontrés le soir de mon anniversaire il y a deux ans) (mais pas à mon anniversaire) (après) (dans un bar) (han…)
IMG_3688

Le fait que Fanny soit complètement perchée et m'ait proposé ce soir là au restaurant qu'on prenne une photo prouvant que son soutif était coordonné à ma robe. "Pour ton blog". Non mais sérieux, c'est contagieux la bloguerie non ? (la tête des gens dans le resto)
IMG_3687
Le cadeau de mes copines, ce collier/écharpe/snood qui twiste à merveille un tee-shirt blanc (et même une robe à pois)

IMG_3679
Le premier pic-nic dans le jardin d'à côté, avec surtout des fraises en fait, à manger…

IMG_3673
IMG_3662

Pascale Sallé, le feng-shui comme si vous y étiez

IMG_3721.jpg_effected

La première fois que j'ai vu Pascale remonte à drôlement loin. Si loin que rien que d'y penser ça me fiche un coup de vieux. C'était en 1995. Pascale est la personne qui m'a fait passer mon premier entretien d'embauche. Je n'avais pas encore rencontré le churros, j'étais tout juste remise d'une bonne vieille dépression post-fin d'études et je ne savais vraiment pas quoi faire de ma peau. Une copine qui travaillait dans ce centre d'information sur l'Europe, "Sources d'Europe", situé alors dans les entrailles de l'Arche de la défense (sous l'escalier), m'avait proposé de postuler pour un stage qui déboucherait éventuellement sur un CDI. J'y suis allée en bravant ma trouille de revenir à Paris (j'y avais effectué une année à l'IEP de Paris qui m'avait donc laissée sur le carreau quelques mois auparavant) et en me disant qu'il fallait que je remette le pied à l'étrier. A l'époque, je savais juste que je voulais enfin entrer dans la vie active, plutôt dans un secteur culturel où je pourrais éventuellement écrire.

Bref, je me suis pointée à l'entretien engoncée dans un tailleur trop petit et pas super à l'aise. En face de moi, Dominique, la big chef, et Pascale, donc, deux ou trois ans que plus que moi, mais une décennie d'avance en matière d'allure, d'assurance, de tout.

Je me souviens m'être dit qu'elle était de ces filles qui semblent toujours élégantes, qui n'ont jamais de tâches de gras sur leur chemisier blanc et qui ont des ongles – la garce – qui poussent dans un ovale parfait.

Et en plus, elle était sympa. Non parce que moi, à sa place, je ne me serais pas prise. Mais elle m'a donné ma chance et m'a probablement permis d'échapper à ces idées noires qui me paralysaient depuis des mois.

Pascale est donc devenue mon tuteur de stage, puis ma chef lorsque j'ai été embauchée. Petit à petit, très vite à vrai dire, on est surtout devenues copines, puis amies. Si différentes et pourtant, si proches. Pas les mêmes idées sur tout, pas les mêmes histoires, pas les mêmes méthodes. Le ying et le yang. Mais c'est probablement ce qui fait le ferment des amitiés les plus durables. Je suis allée à son enterrement de vie de jeune fille, elle a assisté à la naissance de mes amours churrossiennes. Je l'ai vue dire oui à son amoureux et quelques années après, nous sommes tombées enceintes en même temps. Ce que nous avons d'ailleurs réitéré huit ans après avec la petite dernière. Elle m'a vue pleurer, je l'ai vue pleurer, on s'est engueulées, on s'est réconciliées, on est passées par toutes ces étapes qui font qu'aujourd'hui elle fait partie de ces gens que j'appellerais en cas de pépin et dont je suis certaine qu'elle viendrait me filer un coup de main même après dix ans sans se voir.

Cela fait un bail que nos routes professionnelles se sont séparées, mais il est resté ce lien solide. Même si je confesse un sale penchant à la procrastination quand il s'agit de prendre mon téléphone. 

Bref, ça c'était pour vous planter le décor. Pour vous donner une idée de la confiance que j'ai en elle cet esprit cartésien et logique dont j'ai pu observer l'efficacité et le sérieux durant ces premières années de vie professionnelle.

Il se trouve qu'au moment même où je décidais de devenir free lance, elle a fait la même chose. Dans un secteur totalement différent, puisque de chargée de communication, elle est devenue spécialiste du feng shui. Elle a étudié pendant des mois et des mois cette discipline aussi compliquée que l'est la médecine chinoise ou l'homéopathie. Et depuis un an, elle propose des "diagnostics" aux particuliers, entreprises, professionnels. Je dois vous avouer que ça me fascine, parce que je suis tellement, mais tellement dépassée par mes meubles et mon bordel que je n'envisage pas vraiment pouvoir lui demander un tel diagnostic (j'aurais honte). Et en même temps, j'ai souvent fait l'expérience d'un lit qui une fois changé de place permet un meilleur sommeil. Si je ne crois pas aux forces obscures et toutes ces conneries, je suis assez persuadée qu'en effet certaines énergies circulent mieux dans certains endroits et je suis très sensible aux lieux, la façon dont ils sont agencés.

Bref, je trouve ça passionnant et quand elle m'en parle elle est tellement convaincante que je me suis dit que je pourrais lui laisser la parole pour qu'elle nous explique tout ça un peu mieux. Sachant que vous pouvez aller sur son site, là, et même la solliciter pour qu'elle vous forme à cette discipline ou qu'elle vienne voir si chez vous les énergies circulent. En toute confiance, je réponds d'elle !

Voilà, après cette introduction de douze siècles, je laisse la parole à Pascale Sallé

– C'est quoi le feng shui ?

Feng Shui, traduit littéralement, signifie « vent » et « eau » mots de l’antiquité chinoise symbolisant les deux grandes forces de la nature.

Le Feng Shui est un art ancestral chinois qui a pour objectif de vivre en harmonie avec la nature et d’en exploiter les bienfaits.

De même que l'acupuncture permet au médecin de rétablir le flux correct dans le corps de son patient, les mouvements du Taï Qi ont pour but de faire circuler le Qi dans le corps, le Feng Shui vise à équilibrer l'énergie qui circule dans nos habitations.

 – Est-ce que c'est forcément réservé aux gens ordonnés ou fans de déco ?

Non sûrement pas ! le Feng Shui n’est pas une méthode orientale de décoration d’intérieur.

Pour le rendre accessible au plus grand nombre, le Feng Shui fut récupéré par la mouvance New Age (Feng Shui occidental) qui y intégra encens, gris-gris, statuettes, ruban rouge, spiritualité et couleur. La décoration zen n’a rien à voir avec le Feng Shui traditionnel.

 – ça marche vraiment ?

Bien sûr que ça marche à condition de faire appel à des experts compétents et d’accepter quelques changements dans son habitation. Lorsqu’on applique les conseils d’un expert les effets apparaissent généralement dans les 3 mois qui suivent.

 – Est-ce que tu fais des diagnostics pour les particuliers ?

Oui j’interviens pour les particuliers pour améliorer leur situation dans différents domaines : la santé, le relationnel (famille et couple), le professionnel, le bien-être en général. Mes conseils dépendent de la demande des personnes.

 – Est-ce que ça peut aider quand on a un enfant qui dort mal ou quand soi-même on souffre d'insomnie ?

Le Feng Shui peut être très efficace chez les enfants en changeant de chambre et/ou orientant différemment un lit. Les enfants sont très sensibles aux énergies qui nous entourent et savent généralement les endroits qui sont bons et ceux qui sont mauvais pour eux. Pour les adultes qui souffrent d’insomnies, le Feng Shui peut aussi les aider à recouvrer le calme, on agira en fonction des raisons qui peuvent expliquer les insomnies.

 – Est-ce que c’est facile à mettre en place quand on n’y connait pas grand-chose ?

Il existe de nombreux ouvrages sur le Feng Shui occidental mais très peu sur le Feng Shui traditionnel car c’est beaucoup plus complexe à appliquer seul. Les conseils que je donne à une personne ne seront pas les mêmes pour une autre personne. Le Feng Shui n’est pas du « prêt à porter » mais du sur-mesure, chaque cas est unique. Nous devons tenir compte de l’environnement extérieur, de la forme de l’habitation, des habitants et du temps. Pour appliquer le Feng Shui chez soi mieux vaut faire appel à un expert ou suivre une formation.

 – Est-ce que c'est un truc un peu ésotérique ou est-ce qu'on peut adhérer même si on est super cartésien ?

Le Feng Shui n’est pas une religion mais une science millénaire qui exige observations, méthodologies, précisions de la part de ceux qui le pratiquent. Certes l'esprit cartésien des Occidentaux doute d’un art traditionnel dont la théorie se réfère à des notions aussi étrangères à notre culture que le Yin et le Yang, le Qi, les 5 éléments. Ces notions se retrouvent aussi dans la médecine traditionnelle chinoise que les Occidentaux commencent à reconnaitre et qui s’est développée sans besoins de nos connaissances scientifiques.

 Même si la vie moderne n'a qu'un lointain rapport avec celle de nos ancêtres et que le citadin moderne n'est plus en contact avec la nature notre bien-être est toujours tributaire de ses effets (inondations, tsunamis, tremblements de terre…).

En apprenant à vivre en harmonie avec son environnement, le Feng Shui mène directement à la préservation et au respect de la Terre. 

Edit: la commode n'a rien de feng shui mais c'est ma nouvelle commode, elle est rose et je la kiffe à mort. 

Edit2: Pascale répondra à vos questions si vous en avez, donc n'hésitez pas à en poser !

Pourtant, que la montagne est belleuhhh

IMG_0398

Que ceux qui s'interrogeaient soient rassurés: tout s'est passé exactement comme prévu, à savoir que mes enfants ont donc bien été les deux seuls à repeindre le car à grands coups de dégueulis durant le trajet Paris – La Montagne.

Lorsque j'en ai été informée, je confesse avoir eu cette pensée peu chrétienne: "Yes putain, ça n'est pas qu'avec nous".

Non parce que ce qu'il faut savoir c'est que lors de leurs voyages avec mes parents, jamais un ballonnement, pas l'ombre d'un haut le coeur, nada, que pouic. Au point que dans ma petite tête ça avait fini par faire un chemin pas très agréable. Que genre je serais en quelque sorte responsable d'une angoisse du départ. Ce qui est bien évidemment complètement tiré par les cheveux mais que voulez-vous, dans ces cas là on imagine tout et son contraire.

Ou alors, juste, c'est pour m'emmerder personnellement. Je dis "personnellement" parce qu'étant désormais acquis pour le churros que je suis un danger public au volant, je suis, depuis des années maintenant préposée au sopalin (lui vous comprenez il peut pas, il CONDUIT).

Avec nous, on passe le périph et on a déjà la tête dans la bassine à vomi (sachant qu'on habite Porte d'Italie, cela vous donne une idée du voyage).

Bref, c'est à peu près la seule chose que j'ai pu savoir quand la chérie m'a appelée hier soir (personnellement je me refuse à passer le moindre coup de fil, je me rappelle trop l'espèce de balle de tennis qui se coinçait dans ma gorge quand j'avais le malheur d'entendre la voix de ma maman) (oui, même en 6ème) (quoi, l'angoisse du départ ?).

Ah si, j'ai aussi appris que ces petits privilégiés avaient non seulement un temps de malade mais également la station de ski pour eux tous seuls. Et pas façon de parler. La station en question est en effet tellement petite qu'elle avait fermé après les vacances de février et n'a rouvert que pour les 50 petits Parisiens. Dont une bonne partie n'avait je crois jamais mis les pieds sur des skis. Je trouve ça génial, moi, l'idée de la station privatisée (remarquez qu'en général c'est un peu l'impression qu'on a lorsqu'on part comme moi depuis toujours skier en avril. L'année dernière nous avions les pistes pour nous aussi, même que j'y avais fière allure. Non ?) 

Tout ça me donne envie de re-regarder "La première étoile", ce film si délicieux avec la géantissime Firmine Richard et la non moins talentueuse Bernadette Lafont.

Voilà c'est tout, grosse journée hier, espèce de fatigue qui ne me lâche pas. Demain, je vous parle Feng Shui. Si si. Même que c'est une copine qui va vous en parler et qu'elle le fait bien.

Oui, bon, on est d'accord que chez moi on n'est pas certains que ce soit Feng Shui. 

Edit: Pendant ce temps, Rose met tous les soirs une gommette sur son calendrier fabriqué par la chérie avant de partir. Quand il n'y aura plus de case à remplir, c'est que son frère et sa soeur seront revenus. Au moment de monter dans le car, la chérie m'avait prévenue: "fais gaffe qu'elle colle pas toutes les gommettes d'un coup, je lui ai dit qu'on serait là quand elle n'en aurait plus". J'ai trouvé ça mignon, cette idée de calendrier de l'avent pour consoler sa petite soeur de son départ.

Edit: par contre j'ai beau essayer de me souvenir mais il ne me semble pas que Rose réclame un tel calendrier pour compter les jours quand elle me quitte pendant une semaine ou deux. Mais je le vis bien, étant donné que je n'ai absolument AUCUN SYNDROME DE LA SEPARATION NI DU DEPART. 

Beyonce aux manettes

IMG_3720
Dimanche soir les twins sont partis en classe de neige. Dans un souci d'autonomisation – et aussi parce que j'avais grave la flemme – je les ai laissés faire leur sac tout seuls. J'étais fermement décidée à ne pas intervenir, donc, mais je dois avouer ne pas avoir pu résister quand je suis tombée sur la valise du machin, la plus petite de toute la maison, celle que je prends lorsque je me déplace pour une nuit et qui a en gros la taille d'un paquet de céréales. C'est à dire que son pantalon de ski entrait à peine. Bien sûr ça n'avait pas l'air de le perturber plus que ça, je pense qu'il en était à se dire qu'après tout, tant qu'il y avait ledit pantalon, tout irait bien.

J'ai donc rendu un service à la collectivité en lui fournissant un bagage plus adapté (une semaine dans le même slip aurait probablement ruiné sa vie sociale et celle de ses enseignants) (lesquels sont déjà assez courageux je trouve, 12 heures de car avec 50 gamins déchainés, je ne le souhaite à personne) (sans compter les 50 paires de godasses de ski à fermer tous les matins).

Au moment de partir devant le collège, vers 23h (de nuit, les 12 h avec les fauves) (big up bis à l'éducation nationale), la chérie était prête, emmitouflée par 24° dans sa doudoune. Le machin, relax, en sweat, l'a gentiment raillée: "non mais tu es dingue ! tu as vu la chaleur ?" Puis, de l'air de celui qui, magnanime, donne un conseil en or massif: "Je serais toi, je ferais comme moi. Avec ce temps, ne prends pas de manteau, c'est toujours ça de moins à porter".

J'avoue, j'ai hésité.

Sa soeur aussi, je l'ai bien vu.

Et puis je me suis rappelé que cet enfant de plus d'1,55 désormais avait un jour têté mon sein. 

"Tu me rappelles OÙ vous partez, mon chéri ? En classe de QUOI ?"

Là où je me dis que tout n'est pas perdu, c'est qu'il n'a pas eu besoin de plus de dix secondes pour réaliser sa connerie et aller rechercher son anorak qu'il avait consciencieusement remis dans la penderie.

Après, la chérie, qui comptait les jours avant le départ depuis le 12 septembre environ, date à laquelle ils avaient été informés du voyage, a eu les yeux un peu rouges. Son frère m'a confié, sur l'air de la confidence, que "tu sais, même quand elle va chez une copine, le soir, parfois, elle a un peu du mal à s'endormir." Puis, tout bas: "elle pleure, de temps en temps".

Il n'en a pas fallu beaucoup plus pour que les yeux de la chérie soient encore plus rouges (le machin est gentil mais pas discret). On s'est serrées fort, je lui ai dit que j'avais personnellement pleuré le soir dans mon lit chez mes copines jusque très tard. J'ai refusé de donner l'âge exact. N'insistez pas. Son frère lui a rappelé qu'il serait là, ce qui n'a pas vraiment eu l'air de la consoler. Il m'a ensuite confié, un peu désolé, qui lui en revanche ne pleurait jamais dans ces circonstances mais qu'il ne pensait pas que ça puisse signifier qu'il nous aimait moins que sa soeur.

Pour finir, on s'est retrouvés devant l'énorme car, avec évidemment une légère appréhension sur le sérieux du chauffeur, partagée à mots couverts entre parents. Ça n'est pas comme s'il n'y avait pas eu assez récemment l'un des accidents les plus mortels de l'histoire des classes de neige. 

Finalement, on a été rassurés. Enfin, les pères, surtout. Qui étaient tous à deux doigts de se déclarer volontaires pour remplacer les profs qui auraient eu finalement envie de rester à Paris.

Parce qu'il s'est avéré que le chauffeur était une chauffeuse sachant chauffer. Encore maintenant je ne suis pas totalement en mesure de vous affirmer à 100% que ça n'était pas Beyonce. 

IMG_3719

Une chance que ce soit moi et pas le churros qui aie tiré la courte paille de qui se cognerait de les emmener parce que je suis à peu près convaincue qu'il aurait réussi à se planquer dans la soute.

Voilà, je suis évidemment restée jusqu'au grand départ, à agiter ma main comme une imbécile alors que le car était probablement déjà au péage. Juste derrière la prof principale, au deuxième rang, il y avait la chérie et sa copine, mêmes minis modèles de petite filles encore… modèles. Et tout au fond, assis à la place stratégique des fouteurs de bordel (il y a des traditions qui ne se perdent pas), trônaient mon machin et ses copains. J'avoue m'être dit qu'il en avait fait du chemin, depuis justement ses années d'anémone dans le bac à sable. Mais quand le car est passé devant moi, il avait le nez collé à la fenêtre et cherchait très manifestement à croiser mon regard. Je l'ai vu, il m'a vue, il a vu que je l'avais vu. Et l'espace d'une micro seconde, je me suis retrouvée sur ce brancard à la maternité, voyant passer la couveuse de mes bébés qui partait dans un autre hôpital. A ce moment là déjà, il m'avait vue, je l'avais vu et il avait vu, je crois, que je l'avais vu.

Hier à midi, nous avons eu un texto nous annonçant que tout s'était bien passé. Big up à Beyonce.

Edit 2: Par contre j'avoue avoir passé sous silence auprès des accompagnateurs la légère prédisposition de la chérie à dégeuler tripes et boyaux dans un quelconque moyen de transport et ce jusqu'à l'arrivée. C'est moche, je sais.

Edit: Et sinon on est à fond sur la date du retour avec le churros. On a comme qui dirait un léger passif sur le sujet.

La loi du bac à sable

IMG_3709
Ma mère m'a toujours raconté que petite, il ne fallait en général pas dix minutes dans un bac à sable pour que je me trouve dépouillée de mon seau, ma pelle et mon rateau. Sans que j'essaie une seconde de me défendre. Mes parents avaient beau me coacher sans relache et m'inviter à offrir un semblant de résistance, rien à faire, je restais là, désarmée, aussi belliqueuse qu'une anémone.

Ma mère s'est fait un sang d'encre pendant des années: comment cette enfant pourrait bien s'adapter à ce monde de requins si le simple fait de demander à un garçon souvent âgé de trois ans de moins qu'elle de lui rendre sa pelle était aussi insurmontable que de grimper à la corde à noeuds (un autre problème mais qui vint plus tard) ?

Finalement, petit à petit, je me suis un peu endurcie, bien que ne me distinguant pas vraiment par ma capacité à jouer des coudes. Ce qui a très certainement mis quelques bâtons dans les roues de ma progression professionnelle mais ne m'a pas non plus empêchée de faire ce que j'avais à faire. Je crois fermement qu'on peut arriver à ses fins sans piétiner la gueule du voisin et même, n'en déplaise à celui qui me servit de n+1 pendant quelques années, se faire respecter sans terroriser ses subalternes.

Il n'empêche que j'aurais, je crois, bien aimé voir mes enfants être un poil plus surs de leur fait que je ne l'étais.

Il faut croire que c'est totalement génétique, puisque les twins ont attendu d'avoir dix ans environ pour s'opposer à tout enfant leur jetant du sable dans la figure (j'ai encore récemment vu mon machin se faire mettre la patée dans un square par un petit de quatre ans à qui il n'osait pas dire que ça ne se faisait pas) et que je ne compte pas le nombre de fois où durant leur petite enfance j'ai du intervenir pour que telle ou telle vermine cesse de leur faire bouffer de la terre/descendre le toboggan par l'échelle/envoyer la balançoire dans la figure.

Je ne dis pas que j'aurais aimé être la mère de deux futurs repris de justice, mais je dois bien avouer que parfois ça m'aurait bien plu de les voir répliquer plutôt que d'avoir à me fader des mères peu conciliantes, convaincues qu'un enfant qui ne sait pas se défendre est finalement un peu responsable de ce qui lui arrive et que leur rejeton n'était finalement qu'un gamin sachant se faire respecter.

J'avoue que j'avais placé pas mal d'espoirs dans la petite dernière. A la maison, autant vous dire qu'elle nous mène plutôt au doigt et à l'oeil. Las, c'est parce qu'elle est en territoire conquis. Hier encore en effet, il a fallu à peu près une minute trente pour la voir revenir avec la moitié du bac à sable sur la tête. Bien entendu, tout son matos avait disparu, subtilisé par deux terreurs de 65 cm grand maximum et sachant à peine marcher. Je l'ai renvoyée demander elle même qu'ils lui rendent ses jouets (autonomisation, challenge, affirmation de soi et toutes ces conneries), ce dont elle est acquittée à reculons et sans aucun effet (peut-être est-ce parce qu'elle a chuchoté "c'est à moi" en se positionnant stratégiquement derrière un arbre) (situé à deux kilomètres environ de ses agresseurs).

Au bout d'un moment, quand les deux caïds se sont lassés de terroriser d'autres malheureuses victimes en se servant de MON TAMIS (vieux traumatisme remontant à la surface), elle a trouvé la solution: elle a rapatrié son seau, sa pelle et son rateau à côté de moi et a décidé qu'elle n'en avait pas besoin pour s'amuser. Stratégie bien connue d'évitement (j'avais la même). Et de me confirmer que j'avais donc bien enfanté trois prototypes de bonnes poires.

Entendons nous bien, aucun de mes enfants n'a l'âme d'un souffre douleur ou eu à subir de vraies violences. Mais dans les jardins publics, ils ont toujours, mais alors toujours, été du côté des agressés et jamais des agresseurs. Cela ne me les rend que plus aimables (je suis de gauche) mais je me demande parfois si avoir le cuir un peu plus tanné ne serait pas, à terme, un petit atout  (la gauche molle).

Et en même temps, j'avoue que rien ne m'agace plus que l'air faussement désolé de certaines mères de gamins qui eux sont du genre à aller au contact. Quelque part, on les sent relativement rassurées sur l'avenir de leurs héritiers qui au moins, "ne se laisseront pas faire dans la vie". Je crois que c'est peut-être là que ça commence, les problèmes. Dans cette fierté à peine dissimulée d'avoir engendré des winners. Parce que rappelons nous d'un truc: les enfants font en général tout ce qu'ils peuvent pour exaucer nos souhaits, même les plus secrets.

Ce qui devrait signifier, si je suis ma logique implacable, que quelque part je n'ai jamais vraiment voulu qu'ils soient de fortes têtes. Même si je prétends le contraire.

Parfois, la parentalité, c'est compliqué.

 

J’aime #17

IMG_3470
Il y a deux jours, le machin (12 ans dans un mois, je rappelle) avait oublié pour la énième fois ses clés. Quand je suis arrivée avec sa soeur, il attendait depuis une heure dehors devant la porte. Il ne bougeait pas d'un poil et regardait le bout de son doigt d'un air ultra concentré. Sa soeur, désolée, lui a demandé s'il ne s'était pas ennuyé tout ce temps. Réponse de son frère: "non, j'avais de la compagnie". Et de nous montrer la coccinelle qui lézardait sur son index.

Cet enfant n'a peut-être pas toutes les armes pour ce monde.

Sans transition et parce que je crois qu'il n'y a plus rien à dire (ou alors beaucoup trop) sur ces si tristes derniers jours, quelques "J'aime" histoire de se convaincre que tout n'est pas sans issue.

J'aime ce cadeau d'anniversaire de mon amoureux, très, beaucoup, trop…

IMG_3655 J'aime avoir l'impression d'acheter à Monoprix un pull qui me fait penser à ceux, inabordables, d'Isabel Marant. J'aime moins qu'à part moi personne ne trouve qu'il ressemble à ceux d'Isabel Marant. J'aime quand même le porter parce qu'il est tout mou tout doux.
IMG_3654 J'aime cette photo et le souvenir de ce matin là au salon du livre qu'elle m'évoque. J'y étais arrivée très tôt et grâce à mon badge, j'ai pu entrer avant les visiteurs. Impression surréaliste et poétique de me promener dans un dortoir d'ouvrages, protégés les uns par des filets, les autres par des sortes de résilles ou des couvertures aux couleurs des maisons d'édition. J'aime par dessus tout ces instants très courts durant lesquels j'ai la sensation de voler quelques secondes de félicité totalement gratuites.
IMG_3592 J'aime cette idée de déco vue lors d'une présentation presse. Des boules de plastiques transparentes étaient suspendues depuis le plafond, avec à l'intérieur des bonbons acidulés roses. A la fin, on pouvait partir avec sa boule. Je me suis dit que si j'étais une de ces mères qui décorent leur maison pour les anniversaires de leurs enfants, c'est ce que je ferais. Je sais pertinemment que cette année encore, je me contenterai de scotcher quelques balons de baudruche et de ressortir une vieille guirlande. Si je la retrouve. (et à ce sujet, Requia et Cathy (une de mes plus anciennes connaissances bloguesques) viennent d'ouvrir My sweet boutique avec trop de jolies choses inside. Big up à elles deux et longue vie à my sweet boutique !)
IMG_3562 J'aime recevoir des colis comme celui-ci. La crème Prodigy d'Helena Rubinstein est d'une texture dont je ne sais pas si elle en justifie le prix, mais tout de même, c'est agréable. Pour les effets rajeunissants, très honnêtement, je ne peux pas dire, je n'ai que 28 ans en même temps.
IMG_3469

J'aime que dans le square en bas de chez moi, entre midi et deux, des travailleurs viennent faire une pause sous mes fenêtres. Regarder les gens lire m'apaise… 
6496ea10745811e180c9123138016265_7
Bonne journée…

Ah et j'aime les chaises colorées du Delaville Café…

Défendons le droit à l’avortement

IMG_2819

Je me suis dit, et si je faisais un billet léger et pas polémique après celui d'hier ? C'est là que le sujet de l'avortement m'est venu à l'esprit.

Plus sérieusement, on m'a demandé si je pouvais relayer cette information et je le fais volontiers. Le 24 mars il y a une manifestation prévue à Bruxelles pour défendre le droit à l'avortement. Un droit qui n'est pas en vigueur dans tous les pays européens et, lorsqu'il l'est, n'est pas forcément très bien appliqué. Même en France il est parfois difficile de trouver les médecins acceptant de le pratiquer. Et ce ne sont pas les propos nauséabonds du FN concernant les "avortements de confort" qui vont améliorer les choses.

Non, on n'avorte jamais par confort. Non, ça n'est pas un acte que l'on fait à la légère. Oui, plus que jamais, notre corps nous appartient. 

Bref, c'est avec tout mon engagement que je relaie ce texte du planning familial si dessous.

(l'illustration n'a pas grand chose à voir si ce n'est que c'est un dessin de ma fille et que ce droit, je le défends aussi au nom de mes filles, parce que je veux qu'elles aient elles aussi la liberté de disposer de leur corps)

Edit: Ce texte est à vous, alors si le coeur vous en dit, faites le circuler, likez le billet sur FB, reprenez le sur votre blog, twittez le, bref, FAITES DU BRUIT !

—————————————————————————————————————

Pourquoi l'avortement fait-il si peur et pourquoi faut-il le défendre ?

Un texte du Planning familial

La question se pose face aux multiples attaques dont l'avortement fait l'objet, en France comme en Europe et dans le monde.

De biais, au détour d'une politique, d'un vote ou d'une petite phrase, par ce regard plus critique et culpabilisant que d'habitude sur « ces femmes qui prennent l'IVG pour une contraception » – car bien sûr, « avec les moyens actuels, quand même elles pourraient faire attention ».

Plus frontalement par la révision des lois, comme en Espagne, marquant un réel recul, ou par des tentatives de déremboursement comme en Suisse ou en Russie. Carrément frontalement, comme aux États-Unis où l’avortement et la contraception deviennent des enjeux électoraux. Violemment même, dans le cas de l’attentat contre le siège de l’ANCIC.

Et puis il y a la violence des mots pour celles à qui une fois n’aurait pas suffi et qui « récidivent » sans parler des éventuelles « IVG de confort »!

En 2012, les femmes -pas plus qu'au début du XXème siècle lors des débats sur leur droit de vote- ne seraient responsables, capables de réflexion. Comble de l'outrage, elles pourraient en plus avoir le droit de choisir quand et si elles veulent un enfant, le droit de dissocier sexualité et procréation ?

L’avortement, par cette possibilité qu'il donne aux femmes de poursuivre ou non une grossesse non souhaitée, remet en cause l’ordre établi. Il fait tant vaciller le socle sur lequel notre société s’est construite que dans cette période aux perspectives floues, il permet aux conservateurs, nostalgiques et autres moralisateurs de remettre en cause ces acquis si chèrement payés.

La crise a bon dos !

Ce qui se trame en Europe et dans le Monde oscille entre désinformation, discrimination et opposition des citoyens et citoyennes entre eux dans une société survalorisant la maternité. La crise mondiale, plus qu'économique devient moraliste, justifiant des positions caricaturales et réactionnaires.

Vision traditionaliste des familles, de la place et du rôle des femmes dans nos sociétés, domination du masculin sur le féminin fondée sur le patriarcat et l'hétérosexisme sont ainsi légitimés, traduisant la peur de ce qui pourrait venir remettre en cause ce système de pensée basé sur conjugalité et maternité. Dans ce système, qui défend que l'homme serait idéalement fait pour la femme, ou plutôt l'inverse, tout ce qui pourrait être perçu comme contestant cet ordre établi est alors rejeté. C’est le cas de l’homosexualité, comme de ce droit donné aux femmes de choisir ou non d'être mère. Quand les femmes sont considérées seules et uniques responsables de la relation sexuelle et de ses conséquences, l'avortement symbolise, dans un ultime affront, leur incapacité quant à cette responsabilité. Le «  trauma » de l’avortement viendra punir de leur choix celles qui bravent l’interdit !

Les périodes électorales sont propices à ces utilisations car elles révèlent les projets de société des candidats et en creux les rôles qu'ils prêtent aux femmes. Ceci s’exacerbe aujourd'hui en France ou aux USA, comme ce fut le cas en Espagne ou en Hongrie en 2011.

C’est ainsi que, largement soutenus par les intégrismes religieux, de nombreux pays prévoient de revenir sur le remboursement de l'avortement, sur les lois l'autorisant, quand ils ne l'interdisent pas tout simplement. Les autorités religieuses ont, dans ces reculs mondiaux, une large responsabilité, démontrant leur trop grand pouvoir sur un enjeu démocratique mondial majeur.

Un enjeu démocratique essentiel aux sociétés

Un des piliers de la démocratie est l’universalité des droits et l’égalité entre tous les citoyens, qu’ils soient femmes ou hommes. Comment est-il possible alors de justifier l’aliénation, la discrimination et la domination de cinquante pour cent d’une population par l'autre moitié ? Même si la reconnaissance de cette égalité entre femmes et homme est loin d’être réelle partout, les femmes ne sont pas mineures, elles pensent et agissent par elles-mêmes, elles sont libres. Leur accès à la contraception et à l'avortement fait partie de cette liberté.

Ceux qui veulent mettre à l'index l'avortement, entraver son accès ont des projets de société rétrogrades, inégalitaires, sclérosants et pessimistes. Non, les femmes ne sont pas ces « pauvres choses inconséquentes ». Oui, il y a un intérêt majeur à permettre cet accès aux droits génésiques à toutes les femmes, sans discrimination, ici et partout dans le monde. Interdire n’est pas prévenir, permettre n'est pas inciter.

En Europe, l'Assemblée parlementaire du Conseil a voté en 2008 une résolution demandant aux États membres de dépénaliser l'avortement et de garantir aux femmes l'accès à un avortement sans risque et légal, appelant à lever les restrictions qui en entravent en fait ou en droit l'accès, à assurer l'accès à la contraception et à instituer l'éducation sexuelle obligatoire des jeunes. En 2011, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, le Parlement Européen adoptait deux résolutions. L'une sur la réduction des inégalités de santé dans l'Union européenne : "l'Union européenne et les États Membres doivent garantir aux femmes un accès aisé aux moyens de contraception ainsi que le droit à un avortement sûr", l'autre sur l'égalité entre les femmes et les hommes dans l'Union européenne, insistant sur le fait que « les femmes doivent avoir le contrôle de leurs droits sexuels et reproductifs, notamment grâce à un accès aisé à la contraception et à l'avortement;"

Toutes les grandes conférences internationales, de Rio en 1992 à Pékin en 1995, en passant par le Caire en 1994, s’accordent sur l’importance de l'accès aux services de planification familiale, mettant l'accent sur l'absolue nécessité de politiques publiques de santé sexuelle et reproductive.

Un enjeu de solidarité européenne et mondiale

Si cet enjeu de solidarité est mondialisé, les enjeux en Europe, en raison des reculs constatés çà et là, ne sont plus un problème « hors nos frontières »; ils nous obligent collectivement comme européens et citoyens du monde

Lors du colloque "Droit à l'avortement : quels enjeux pour les femmes en Europe ?" organisé par Le Planning Familial en 2009, la déclaration finale, adoptée à l'unanimité des dix-sept pays européens présents, réaffirmait : "le droit à disposer de son corps est le socle fondamental permettant aux femmes de vivre dans une société égalitaire, plus juste, plus démocratique".

Elle lançait un appel à la solidarité, à la vigilance extrême de l'ensemble des forces progressistes et citoyennes, et à la création d'un réseau riche de nos différences et de notre volonté, pour construire cette solidarité européenne et mondiale, celle des femmes et des hommes libres et égaux.

Pour toutes ces raisons, Le Planning Familial participera le 24 mars à Bruxelles au rassemblement européen "Abortion Rights". Cette initiative doit être saluée et rejointe car elle s'inscrit dans cette dynamique de solidarité entre les peuples pour défendre ce droit fondamental et positif sans lequel les femmes ne pourront jamais être libres.

Soutenons les élus d’ici et ailleurs qui défendent ce droit. Demandons à ceux qui sollicitent nos voix quelles sont leurs positions et ce qu’ils comptent faire pour faciliter cet accès, rappelons à ceux qui l'auraient oublié leur mandat et ce pourquoi ils ont été élus.

Les lois légalisant l'avortement doivent être appliquées. Il est plus qu'urgent que toutes celles et ceux qui luttent pour le droit de choisir et l'élargissement des législations sur l'avortement soient soutenus, défendus et se rejoignent dans un élan de solidarité sans précédent.

Les femmes ont avorté et avorteront, même si elles risquent la prison ou la mort, même humiliées, culpabilisées. N’en déplaise, elles n’en « crèveront » pas de honte et de culpabilité, elles ne veulent pas du retour des aiguilles à tricoter !

RIP

003

Que dire sur ce drame de Toulouse qui puisse apporter quoi que ce soit aux analyses psycho-criminalo-médiatico-politiques des ces deux derniers jours ? Pas grand chose je le crains, si ce n'est que c'est abominable, qu'on ne sait pas pourquoi, qui, comment. Un déséquilibré en plein délire psychotique ? Un terroriste mu par une cause étrange qui lui dicterait de dégommer des musulmans, des enfants juifs mais aussi un militaire antillais ? Un fanatique d'extrême droite ? Personne ne le sait pour l'instant, par conséquent tenter de trouver des explications est nul et non avenu. La décence veut donc qu'on laisse simplement les familles touchées faire ce deuil impossible.

La décence voudrait aussi que la personne censée incarner l'unité nationale et la défense de la République ne s'arroge le droit de terroriser nos enfants. Oui, à 12 ans, monsieur, on est un enfant. Qui n'a pas nécessairement besoin qu'un président de la République insiste avec un air pénétré sur la manière dont cet assassin s'est "acharné sur une petite fille de 7 ans".  Ni qu'on lui rappelle, au cas où cela lui aurait échappé, que cette horreur aurait pu aussi survenir dans son école. Silence entendu à la clé, histoire de ponctuer avec grandiloquence le discours présidentiel. 

Je suis déjà assez circonspecte sur l'utilité autre que démagogique de cette minute de silence programmée par l'Etat (je pense que la compassion et la solidarité sont les affaires de chacun et n'ont pas à être dictées par les autorités, c'est mon opinion et je sais qu'elle est discutable), mais alors là, j'avoue, si ça n'est pas une tentative d'apeurer les citoyens en misant sur l'éventualité que la terreur les décidera à confirmer dans ses fonctions celui qui y est déjà, je veux bien me faire nonne.

Depuis cinq ans nous subissons une politique dictée par l'émotion censée justifier toutes les prises de décision à l'emporte pièce et multiplications de lois qui ne servent à rien.

Je préfèrerais largement que nos gouvernants cessent de parler de civilisations qui ne se valent pas, d'opposer les bons et les mauvais citoyens ou de stigmatiser la viande hallal.

Pendant ce temps, une mère pleure sa famille, un père sa fille, mais aussi des parents ces militaires assassinés. Et je pense qu'il n'y a pas plus indécent que cette tartufferie consistant à prétendre qu'on a interrompu une campagne qui ne s'est évidemment jamais arrêtée.

La photo est de la tricoteuse masquée.

Edit: Je sais bien que le sujet est touchy et je me doute que ce billet ne plaira pas à tout le monde. Le débat est évidemment possible mais je me réserve le droit de supprimer tout commentaire outrancier, injurieux ou irrespectueux.

Edit 2 – 16h00: Au cas où je n'ai pas été claire, je tiens à préciser que 1) je ne nie en aucune façons la légitimité de Nicolas Sarkozy, président de la République, à s'exprimer au nom de la France et de l'unité nationale. J'aurais simplement préféré qu'il s'abstienne de s'exprimer avec ces mots là devant les enfants de ce collège. 2) J'aurais aussi préféré ne pas voir François Hollande se précipiter dans une école après avoir annoncé qu'il interrompait sa campagne. 3) Le plus important dans cette histoire sordide reste que 7 personnes aient péri, au nom de je ne sais quelle croyance qui j'en suis convaincue n'a rien à voir avec l'Islam modéré de la majorité des musulmans. 

Labo d’écriture des Nouveaux talents #4

Photo de famille
Nos yeux piquaient hier quand la porte de notre maison bleue s'est refermée. Il faut dire que tant de confidences avaient été faites l'air de rien durant ces quatre jours… Parce que ne nous leurrons pas, je est un autre comme le disait si bien le bel Arthur. Et derrière Gisèle, Paul, Charles ou Mathilde, pour ne citer qu'eux, se cachaient évidemment certains d'entre nous. 

Ce fut d'ailleurs l'un des ultimes conseils prodigués par Bruno Tessarech: "un des secrets du roman c'est de parler de nous comme si on était un autre et des autres comme s'ils étaient nous". 

La dernière séance eut donc des airs de fin de colonie de vacances, avec échange de mails, embrassades et promesses de ne pas en rester là. Nous avons malgré tout travaillé, avec un peu de fébrilité, conscients que les textes que nous allions écrire seraient les derniers de cet atelier. L'occasion de faire se rencontrer, donc, nos personnages et ceux de nos camarades de labeur. A l'arrivée, des pépites, mariant des univers aussi différents qu'une ambassade au Japon et un troquet breton, un détective privé obèse et une jeune fille agoraphobe, un thésard en biologie avec un prof de droit ou encore un baroudeur revenu de Russie avec un vice-consul en fin de course.

Je ne dévoilerai pas les secrets de ces histoires, vous pourrez bientôt les retrouver sur le site des Nouveaux talents. Ce ne sont finalement que quelques bribes de romans à venir, mais ce qui est dingue, c'est que j'ai la ferme impression que ces livres existent déjà. Comme si notre imagination avait été tellement fertilisée que nous étions capables de remplir les blancs comme bon nous semble.

En parlant de blanc, je ne vous ai pas raconté la théorie des marges de Bruno. Une anecdote qui ne vous fera plus jamais lire de la même manière. Figurez-vous en effet que dans une page de livre, la place consacrée au texte est égale à la surface des marges. Pourquoi ? Parce qu'un texte a besoin d'espace. Et aussi parce que finalement, lire c'est à la fois s'imprégner des mots et des phrases mais aussi y ajouter sa propre interprétation. En somme, les marges sont là pour laisser la place à notre imaginaire. C'est beau, non ?

Voilà, juste avant de partir, alors que nous lui demandions comment faire pour évaluer la qualité de notre travail lorsqu'on n'a encore jamais confronté nos écrits à la lecture d'une tierce personne, Bruno nous a invités à prendre du recul, "oublier" nos manuscrits quelque temps, puis les relire d'un oeil nouveau. Il a ajouté que la qualité, finalement, n'était jamais que le reflet du plaisir que nous avions pris à écrire. Qu'une réponse positive d'un éditeur était un plus, certes, mais ne devait jamais être la seule validation de notre droit à écrire (je l'avais déjà dit hier, mais cela m'a semblé fondamental).

Nous nous sommes donc séparés après une dernière photo de famille, riches de ces quatre jours qui j'en suis sûre auront permis à chacun d'entre nous d'avancer un peu. L'une aura compris que rien ne vaut la fiction pour parvenir à relater une expérience personnelle, l'autre aura fait revivre un être disparu, un autre encore tiendra le sujet du roman qu'il rêvait d'écrire. Certains auront simplement vu se confirmer cette certitude: écrire est un désir inextinguible que rien ni personne ne peut éteindre.

Je ne sais pas si la fondation Bouygues Telecom renouvelera cette opération, ni sous quelle forme, le cas échéant. J'avoue avoir avec assez peu de subtilité suggéré l'ouverture d'une résidence d'écriture (de préférence en bord de mer) (je sens que mon inspiration y serait au top), voire la délocalisation du prochain atelier au salon du Livre de San Fransisco (il doit bien en avoir un). Je ne sais pas pourquoi, j'ai senti que je poussais peut-être le bouchon un peu loin.

Plus sérieusement, comme aux Cesars, je ne peux pas terminer cette saga sans remercier à nouveau Céline et Dorothée grâce auxquelles tout s'est déroulé comme dans un rêve. Mon dernier mot sera pour Bruno, dont je suis impatiente de lire le prochain livre. Il nous a confié repartir lui aussi regonflé à bloc, avec dans sa sacoche de nouvelles idées, des promesses de romans. Signe s'il en est que l'energie a bien circulé dans notre bulle enchantée…

Photodefamille2

Labo d’écriture des Nouveaux talents #3

 

  IMG_3585

Il aura fallu à peine trois séances pour que l'alchimie se fasse. Si les deux premiers jours nous n'étions encore qu'une addition d'individus, j'ai senti hier qu'un groupe avait pris corps, sorte de 13ème personnage silencieux mais essentiel à la maturation de nos écrits. 

Drôle d'expérience en effet que de ne pas être seuls face à la page blanche. S'il est une activité solitaire, c'est bien celle consistant à coucher des mots sur le papier. C'est ce qui en fait toute la beauté mais également la difficulté. Or là, exceptionnellement, bien qu'ayant chacun notre histoire à inventer, nous sommes ensemble, les uns contre les autres, même, exiguité de notre bulle oblige.

Je n'arrive pas à savoir si nous devons cette belle entente au hasard, à l'enthousiasme de Bruno Tessarech ou à ce qui finalement nous lie par delà nos différences évidentes: cette aspiration que nous n'avons, pour une fois, pas à garder secrète : voir, un jour, peut-être notre livre sur un présentoir.

Je n'ai et n'aurai sûrement jamais la réponse, mais les faits sont là. Sans prétendre à l'amitié, il règne entre les douze protagonistes une ambiance sereine et cordiale qui fait de notre maison bleue celle du bonheur. J'en veux pour exemple cette anecdote. Etant complètement stressée à la perspective de dire mes mots à voix haute, j'ai commencé au pas de charge, la gorge nouée. Bruno m'a invitée à ralentir, mais impossible de me détendre. Charles a alors accepté de prendre le relais, s'appropriant mon texte avec l'exact ton que j'aurais voulu être capable d'y mettre et surtout autant d'enthousiasme que si ce passage avait été de son oeuvre. Une générosité d'autant plus remarquable que la minute d'avant j'avais projeté sur ses chaussures (et une bonne partie de son pantalon) mon thé encore brûlant. Juste avant de flanquer mon ordinateur par terre. Puis mon téléphone. De quoi captiver mon auditoire, en somme. Comment se saborder en trois leçons, je pourrais probablement animer un atelier.

IMG_3588

Cette entente est d'autant plus précieuse que la fin est inéluctable et que dès ce soir, nous repartirons chacun chez nous, avec notre embryon de roman dont il est pour l'instant impossible de savoir s'il passera le printemps.

Peut-être qu'au gré des affinités, certains garderont le contact, quand d'autres disparaitront des radars. Peu importe à vrai dire, il restera cette attention bienveillante à chaque lecture d'un texte, l'absence totale de jugement ou de remarque se voulant "constructive" mais ruinant le peu de confiance que pas mal d'entre nous avons à l'intérieur de nous. Il restera les sourires, les secondes de silence suspendu après un écrit particulièrement intense que l'un ou l'une aura lu.

IMG_3610

Il restera cette incantation de Bruno que je n'oublierai pas: "les éditeurs ont ce pouvoir sur vous de vous publier ou non. Ne leur accordez jamais en revanche celui de décider de la qualité de ce que vous faites. Ils ne doivent pas être la cause d'un abandon de l'écriture".

Bien sûr, certains objecteront que l'on écrit toujours pour être lu. Mais aujourd'hui plus qu'hier, il y a tant de façons justement de diffuser sa prose, que l'édition n'est finalement qu'un moyen parmi tant d'autres. Et refuser de baisser les bras même en cas de lettres de refus qui se succèdent, c'est peut-être ça, aussi, être écrivain.

IMG_3597

A part ça, Germain, Antoine, Tonton René, Jacques, Raymond, Sarah, Paul, Gisèle, Léon, Charles, Mathilde et Pierre André Bidule vont très bien, merci. Et ce en dépit de certaines aventures rocambolesques, voire terrifiantes. Après un portrait puis une première scène, nous en avons, hier, rédigé une autre encore, histoire de leur donner un peu plus d'épaisseur. L'occasion de voir des personnalités émerger, des caractères se tremper ou des décors se planter de plus en plus solidement. Aujourd'hui c'est donc le dernier jour et notre mission consistera à inventer une rencontre entre notre personnage et l'un des onze autres. Un défi de taille lorsqu'on voit la diversité des univers de chacun. 

IMG_3605

Suite et fin demain…

Edit: Pour rappel, je suis donc pendant quatre jours un atelier d'écriture organisé par la Fondation Bouygues télécom  "Nouveaux talents". Dans le cadre d'un partenariat avec la fondation, j'ai pour mission, outre de m'imprégner religieusement des conseils avisés de Bruno Tessarech, de relater ici cette expérience.

Edit2: Je tiens vraiment à vous remercier des commentaires postés ce week-end. C'est pour moi un vrai plaisir d'écrire ces chroniques d'ateliers mais je n'étais pas certaine qu'elles vous intéresseraient. Au vu de vos petits mots, c'est plutôt le cas et cela me touche, vraiment.