
Hier, aux toilettes, je feuillette un magazine de la Chérie, un genre de Jeune et Jolie mais sans le courrier des lecteurs qui t’explique comment rouler des pelles (mon sujet d’angoisse number one de mes années adolescentes : dans quel sens la langue, est-ce que c’est le mec qui met la sienne dans la bouche de la fille ou l’inverse ? Et comment je fais avec ma salive ? Et surtout, SURTOUT, il est OÙ ce con censé venir cogner ses dents contre les miennes ?).
Je feuillette donc ce magazine en vaquant à mes petites affaires, quand je tombe sur un de ces tests conçus par une stagiaire n’ayant pas réglé ses propres problèmes d’oedipe. Au départ, je regarde d’un oeil distrait puis je m’aperçois que la Chérie a coché les réponses. Bien sûr, mon premier réflexe est refermer le journal.
J’écris dans Psychologies magazine, je sais que ma fille c’est ma fille et moi c’est moi. Intimité, confiance, respect d’autrui, altérité, intégrité, sont des mots qui me parlent.
Sauf que les toilettes, jusqu’à nouvel ordre, sont dans les parties communes. Pas de frontière, pas de « frapper avant d’entrer » – et pourtant dieu sait que j’aimerais – treize ans que j’ai le caca social. Alors MERDE, quoi.
Premier réflexe, donc, fermer le magazine. Second réflexe, lire les réponses de ma fille au test intitulé: « Quelle relation entretiens-tu avec ta mère ? ».
Toujours suivre sa première impulsion. C’est ce que je serine à mes enfants à chaque fois qu’ils hésitent sur l’orthographe d’un mot ou la résolution d’un problème. En lire plus »