Mois : juillet 2013

Le tour du jour…

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Samedi, le tour de France passait devant chez mes parents. Quand je dis devant, n’y voyez pas de figure de style: littéralement sur la route qui borde leur maison. Le Tour, je l’avais vu il y a longtemps, (très) en haut du col du Granon, que seuls les fins connaisseurs du Briançonnais peuvent connaitre. J’en garde le souvenir d’une cohue terrible, dans une ambiance hystérique et saturée de chaleur. Mais j’étais repartie avec ma casquette Ricard et ça, ça n’a pas de prix.

Vous dire que je suis une passionnée de course à vélo serait mentir mais, j’avoue, je peux aisément bloquer un après-midi devant, dans un semi coma, hypnotisée par les travelings depuis les hélicos, les noms des villages traversés et ceux, non moins exotiques, de coureurs  capables de me faire vibrer le temps d’un sprint. Une fois l’étape terminée en revanche j’oublie jusqu’à leur existence. En lire plus »

« L’unique chose dont le monde n’aura jamais assez, c’est l’exagération » Salvador Dali

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Malgré notre légendaire propension à ne rien faire lorsque nous partons quelques jours tous les deux, nous avons finalement un peu bougé durant ce trop court périple. Il faut dire que les tentations sont nombreuses. Comment ne pas céder par exemple à celle de la maison de Dali, lorsque l’on a adoré comme c’est notre cas le musée de Figueras ? Bien nous en a pris, la demeure du maitre est à la mesure de son excentricité. Nichée au coeur de Port Lligat, minuscule anse à quelques encablures de Cadaqués, elle regorge des trésors du peintre et de sa muse et femme, Gala. Animaux empaillés, dont un ours polaire terrifiant, offert par un poète anglais dont j’ai oublié le nom, tapis à l’effigie du pape, bonhommes Michelin customisés, pierrots en faïence d’un goût douteux, patchworks de coupures de presse sur Dali, etc. La pièce qui m’a le plus émue reste l’atelier, bien sûr, dans lequel trônent ses deux derniers tableaux, dont l’un n’est encore qu’à l’état d’ébauche. Ses pinceaux semblent attendre qu’il revienne terminer son oeuvre et la vue depuis la fenêtre rappelle nombre d’arrière plans des portraits de Gala (ce que personnellement je préfère dans ce qu’il a peint). Les patios extérieurs sont une invitation à la rêverie et la piscine tout en longueur, bordée de coussins chamarrés est sacrément tentante, surtout lorsqu’on effectue la visite aux heures les plus chaudes. En lire plus »

Hola Cadaques

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On arrive à Cadaquès après une quinzaine de kilomètres qui en paraissent cinquante sur une route sinueuse de montagne dont il est difficile d’imaginer qu’elle mène à la mer. Et puis soudain ce petit port et ses maisons immaculées aux volets bleus s’offre à vous, comme un trésor qu’il faudrait mériter un peu. Je suis un public facile, vous me donnez des terrasses au bord de l’eau et deux ou trois ruelles bordées de bougainvilliers et je suis comblée. Mais là, franchement, ce fut le coup de foudre immédiat, cette sensation rare et précieuse d’avoir trouvé un de ces endroits qu’on n’oubliera jamais. Je ne sais pas s’il est encore trop tôt ou si, avec ses criques de galets, Cadaquès séduit moins que ses comparses de la Costa Brava, mais nous sommes presque seuls dans notre hôtel et rares sont les restos bondés le soir. Il règne du coup une absolue quiétude dans les rues pavées – et sacrément casse-gueule – de ce qui fut le havre de Salvator Dali. Comme si les encore rares touristes se mettaient au diapason de ce paysage parfait que seuls les cris des mouettes viennent troubler. En lire plus »

Rose et Joséphine, forza Corsica

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A l’heure où vous me lirez je serai sur les routes du sud, entre Lyon et Cadaquès où nous allons passer trois ou quatre jours avec le churros, profitant d’une semaine sans enfants. Vous dire que je suis sereine serait vous mentir, pour la première fois ma grande est en Angleterre et j’ai beau être de celles qui laissent facilement leur portée s’éloigner, il y a quand même une mer entre nous et aussi petite soit-elle, c’est trop en fait. Sans compter que la semaine dernière a été porteuse de nouvelles pas super glop qui ne me font pas aborder les vacances avec la légèreté que j’espérais.

Mais laissons derrière nous pour quelques jours ce qu’il sera toujours temps d’affronter dans un mois – accepter ce qu’on ne peut pas changer, ce n’est pas un mantra des AA ça ? – et filons donc boire un peu de tinto de verano accompagné de sardinas et patatas…

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On suçait des glaces à l’eau…

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Hier j’ai écrit que Rose se pliait « sans broncher » aux séances d’orthophonie et cela m’a valu un ou deux mails et commentaires un peu chafouins d’orthophonistes, ne comprenant pas trop pourquoi elle devrait broncher, me rappelant au passage qu’elles faisaient leur métier avec dévotion et passion. Laissez moi préciser ma pensée: la seule orthophoniste que j’ai trouvée en urgence est à près de 25 minutes à pied de son école et les séances se déroulent le vendredi soir après la classe. Pour une petite fille de 4 ans et demi (oui je sais, cinq ans le 5 août, mais laissez moi minimiser la réalité), ça n’est pas forcément évident de se remobiliser la veille du week-end. D’autant que ses soucis de langage ne la laissent pas indifférente, les enfants de cet âge là sont cruels et il n’est pas rare que ses « copines » s’amusent à lui faire répéter inlassablement les mots qu’elle ne parvient pas à apprivoiser. Bref, rien de dramatique là dedans et je trouve que les progrès sont galopants depuis qu’elle est suivie, croyez donc bien que je ne suis que gratitude et reconnaissance vis à vis d’un métier à mon sens trop peu valorisé et dont j’ai du mal à comprendre la pénurie actuelle – trouver un orthophoniste à Paris est plus difficile que de convaincre un propriétaire de vous louer un appartement.

Toutes mes excuses en tous cas pour cette petite phrase qui a pu laisser penser que je pouvais considérer ces rendez-vous comme des séances de torture, alors qu’il n’en est rien ! En lire plus »

J’aime #36

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La dernière fois je déjeunais avec une amie qui me disait à quel point elle avait été surprise de mon billet sur la série télé: « heureusement qu’il y a ton blog parce que sinon on ne saurait rien, banane ». Je me suis demandé pourquoi je n’en avais pas fait tellement cas en effet, distillant quelques infos de ci de là tout en précisant systématiquement que rien n’était vraiment sûr, que c’était sûrement un one shot, que de toutes façons ça s’arrêterait avant d’avoir commencé. Ma copine, qui doit bien m’aimer, en a déduit que c’était de la modestie. Je voudrais bien lui donner raison mais la vérité, c’est que j’ai toujours eu ce truc d’avoir peur de parler de ce que j’espère, tant je suis adepte de la conjuration de sort. Tout au long de mes études, scolaires puis universitaires, j’ai été de ces insupportables affirmant après chaque examen que je m’étais plantée, pour finalement m’en être pas si mal sortie. Je comprenais bien l’agacement de mon entourage, mais le fait est que les rares fois où je me suis permis un chouïa d’autosatisfaction ou d’optimisme débridé, c’est là que ça a déconné.

Je crois que c’est ce qu’on appelle la pensée magique, mais inversée, en gros. J’en ai toujours été adepte mais jamais dans un sens positif, je me suis toujours efforcée de conjurer le sort et de ne surtout pas compter sur un quelconque succès. Si j’ai un peu progressé aujourd’hui et compris que parfois miser sur la réussite entraine la réussite, je garde au fond de moi ce truc, cette peur d’être punie d’avoir vendu la peau de l’ours. J’imagine que c’est un héritage de cette fucking éducation judéo-chrétienne, ce truc bien ancré en moi selon lequel il faut en chier et « mériter ». Pourtant si la vie m’a appris quelque chose c’est que cette notion même de mérite n’a aucun sens. Ça se saurait si les bons gagnaient à la fin et que seuls les mauvais se prenaient des seaux de merde sur la tête. (je veux dire, à part Claire Chazal).

Sinon, j’aime. En lire plus »

Adolescence, patience…

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Vous aurez remarqué que j’ai un peu pris mes quartiers d’été – cette année il faut un paquet d’auto-persuasion pour se convaincre que l’on est réellement en juillet – publiant à des heures quelques peu anarchiques. Il faut dire que mes repères depuis dix jours sont totalement chamboulés, eu égard à la présence des grands ALL ALONG THE DAY. Ils ne sont pas bien pénibles – non non – mais ils sont… présents. Même lorsqu’ils ne le sont pas à vrai dire, qui dit adolescence dit prémices d’indépendance et virées ciné entre copains, organisation en toute autonomie des journées chez les potes etc. = perpétuelle interrogation pour ma pomme: « ils sont où ? » Suivie d’une autre non moins préoccupante: « j’en ai combien à manger aujourd’hui ? ». La réponse pouvant aisément varier de 1 à 5, au gré des invitations lancées au débotté. En lire plus »

Sous le ciel de Paris

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Hier, 19h45, alors que j’étais affalée comme une bouse sur mon vieux fauteuil club, jean élimé, tee défoncé, vernis écaillé et poil aux pattes – DIMANCHE QUOI – le churros arrive tout fébrile : « prépare toi, on sort, Laurie arrive, tu as dix minutes ».

AH AH AH, je réponds, qu’il est mignon, je me dis, il m’emmène chez le viet pour nos six ans de mariage, c’est cool, un pho et au lit, en plus que ça tombe bien parce que j’ai la gueule de bois.

« Non non, tu as dix minutes pour être AU TOP, le taxi arrive », il répond avec un drôle de regard.

Au top comment, je demande, une pointe d’angoisse dans la voix. Au top dans le sens « cette fille est sympa, elle est vraiment AU TOP (par contre elle pue un peu) » ? Ou au top comme « Elle a vraiment 29 ans ou bien ? ».

Son silence éloquent me fait comprendre qu’on est plutôt dans le second registre. Et là, mon mauvais génie, celui qui fait de moi une trainée ingrate, me susurre à l’oreille que d’accord c’est vraiment chou tout ça mais bordel, « il te connait depuis plus de quinze ans, et il te prévient un dimanche soir à 19h45 QUE TU AS DIX MINUTES POUR RESSEMBLER À QUELQUE CHOSE ». Instinctivement je sens néanmoins qu’exprimer un quelconque mécontentement ferait réellement de moi une vieille trainée ingrate. D’autant que la chérie, manifestement dans la confidence me glisse que « ça fait trois mois qu’il a préparé tout ça ». TU QUOQUE MI FILIE. Je veux dire, être une tombe c’est bien – encore un truc qu’elle ne tient pas de moi – mais me filer un tuyau vers 17h comme quoi j’aurais du nez de m’épiler, non ?

Non. En lire plus »