Mois : août 2013

Human being

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Une fois n’est pas coutume, quelques brèves sans queue(s) ni tête, parce que c’est l’été et qu’en été les transitions ça n’a pas de sens. Cette phrase non plus, d’ailleurs.

– J’hallucine totalement sur la façon dont les ministres et le président osent à peine avouer qu’ils vont aller se faire griller la couenne sur une plage durant quelques jours. Je pense qu’on peut reprocher pas mal de choses à nos gouvernants, ne pas adhérer à la politique actuelle et se délecter d’un anti-hollandisme pas moins primaire que l’aversion que l’on a pu éprouver pour le précédent. Mais s’il est un point sur lequel personnellement je n’ai aucun doute, c’est la capacité de travail de tous ces gens. Quels qu’ils soient. J’ai assez suivi de personnalités politiques dans mon ancien job pour l’affirmer, je suis même assez perplexe quant aux moyens qu’ils utilisent pour tenir debout, tant le rythme est infernal. Hurler aux loups parce qu’ils osent mettre la pédale douce deux semaines dans l’année c’est faire preuve d’une réelle puérilité et croire, vraiment, que nos dirigeants ne sont pas faits du même bois que nous autres pauvres humains. D’autant qu’il ne me semble pas que l’on se soit beaucoup indignés lorsque la première année de son quinquennat, Sarkozy et sa petite famille nous ont joué un pathétique pastiche des vacances des Kennedy au bord du lac de Wolfeboro. Encore une fois, si je persiste pour ma part à accorder ma confiance à celui pour qui j’ai voté, je comprends que ça ne soit pas le cas de tout le monde. Mais je suis convaincue que ceci est finalement très révélateur de la façon dont on considère les politiques, comme s’ils étaient dotés de pouvoirs que nous n’aurions pas. Ces gens font caca, ont des insomnies, des vertiges, sûrement, parfois, et besoin de temps à autre de débrancher pour retrouver un peu d’énergie. On aimerait tous, je pense, se dire que l’on s’en remet à des super-héros, mais désolée – mon churros, ça va être un choc – Superman n’existe pas. En lire plus »

Ma meilleure amie, sa soeur et moi (Your sister’s sister)

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Ce n’est un secret pour personne que j’aime à la folie les comédies romantiques. Si pour moi la meilleure de tous les temps reste « Harry meets Sally » (je ne compte pas les films des années 50, dont le mythique « ELLE et LUI » de Leo Mc Carey et, mon film fétiche (j’en ai plein), « All about Eve », qui n’est néanmoins pas vraiment une comédie romantique), les Américains parviennent régulièrement à nous sortir des petits bijoux de derrière les fagots. Je dis les Américains, parce qu’à deux ou trois exceptions près, on a beau essayer, s’acharner, dépenser des mille et des cents, en France, nos comédies romantiques finissent toujours plus ou moins par ressembler à un épisode de Sous le soleil. Une exception je crois, l’Arnacoeur, qui n’est pas le chef d’oeuvre du siècle mais qui n’avait pas à rougir devant nos cousins d’outre Atlantique. (Bonjour, je suis la critique cinématographique).

Je suis, disais-je, une dingo de ces histoires toujours bricolées sur le même canevas, ils se rencontrent, ils n’ont rien pour se plaire, ils se détestent, s’affrontent, commencent à s’aimer, sont empêchés par un événement extérieur et à la dernière minute du film, l’un des deux, souvent l’homme d’ailleurs, court sur un ponton/quai de gare/de métro/aéroport/avenue/plage pour rattraper son âme soeur et commencer vraiment leur histoire, celle que le spectateur ne verra jamais, parce que les gens heureux n’ont en réalité aucun intérêt. En lire plus »

Voulez-vous danser Grand-mère…

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Comme tout le monde ne pourrait pas être présent le jour J – aujourd’hui – nous avons fêté hier le dernier jour des quatre ans de Rose, dans le jardin merveilleux de mes parents. Il y a de belles journées qui peinent à être racontées, bercées par le bruit des bulles, les rires en cascades ou les souvenirs de ma grand-mère, qu’elle égrène le long des repas. Il fut question cette fois-ci de l’usine qu’elle rejoignit à 13 ans, du contremaitre qui les faisait réciter en gueulant le chapelet le dos courbé sur le métier à tisser. Des blâmes reçus si l’on ne saluait pas assez ostensiblement le patron, des retenues sur la pause de midi si par malheur le matin elles arrivaient avec quelques minutes de retard. « La première année des congés payés, les vieilles ouvrières n’ont pas osé les prendre, elles avaient trop peur de ruiner l’entreprise », se rappelle ma grand-mère. De ces années à confectionner des parachutes dans ce village d’Ardèche, elle ne touche aujourd’hui que quelques euros par mois. De l’usine il ne reste rien, seulement ces souvenirs intacts, ces anecdotes qui hier nous firent à nouveau rire, parce que la jeune Rose d’alors maniait l’insolence et la rébellion avec un certain panache. Sans l’avoir jamais connu, je pouvais imaginer le crétin de contremaitre, qui ne se privait pas à l’occasion de cuisser les moins farouches ou les plus timides, ou encore la tante Maria, aussi généreuse qu’obèse, qui le jeudi montait les cinq étages de l’usine pour apporter en cachette des gâteaux à ma grand-mère. En lire plus »

Dos rond

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Il y a trois semaines, la chérie a fait un rappel de vaccin – histoire de ne pas avoir à pipoter grave une fois de plus sur le dossier d’inscription de sa colo. A l’issue de cette visite de routine, la généraliste, toute nouvelle et pleine d’entrain – à priori un peu plus que notre ancien médecin dont j’étais certes un peu amoureuse mais qui se laissait aller sur la fin – a demandé à ma fille de se pencher en avant histoire de vérifier son dos.

Bien lui en a pris.

Un coup d’oeil lui a suffi pour recommander de passer une radio, « rapidement ». Quand le churros est revenu avec cette prescription, moi la mère flippée au moindre bouton suspect et adepte des diagnostics dramatiques de mr google, j’ai balayé ça d’un revers de manche sur le mode « qu’est-ce qu’elle nous fait chier la nouvelle, elle va très bien ma fille, d’où elle a un problème de dos ? » Où le paradoxe d’une mère soupçonnée à maintes reprises d’être atteinte du syndrôme de Munschhausen par les pédiatres mais qui ce jour là avait décidé de se faire un bon gros déni. En lire plus »