Pénalisation des clients de prostituées: suite et fin de ma réflexion

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Je fais rarement du « follow-up » comme disent mes confrères anglo-saxons, mais sur ce sujet ô combien brûlant et complexe, je me dis que ça ne serait pas complètement inutile. Les échanges d’hier et les lectures que les unes et les autres m’ont conseillées m’ont amenées à réfléchir et sinon à changer d’avis, à infléchir mes convictions déjà branlantes. Voici donc où j’en suis ce matin après une bonne nuit de réflexion. J’en profite pour remercier toutes les personnes ayant eu l’intelligence et la sagesse hier de donner leur point de vue sans agressivité ou aveuglement idéologique. Je ne dirais pas qu’il n’y a pas eu quelques dérapages – j’ai supprimé deux ou trois salves désagréables – mais dans l’ensemble il me semble qu’il y a eu une circulation d’idées et c’est ce que j’essaie de favoriser ici. A celles qui ont reproché la superficialité de ma réflexion, je répondrai que je n’ai jamais prétendu avoir assez de connaissances sur le sujet pour écrire une thèse et qu’en outre, je ne suis pas certaine qu’une thèse eut été lue. Je trouve toujours terriblement méprisant – paradoxal venant de personnes dans ce cas précis se réclamant d’un féminisme irréprochable ou d’une « vraie » proximité avec les prostituées – cette façon que peuvent avoir certains militants de refuser le droit d’exprimer un avis ou une pensée si l’on a pas dix années de recherche universitaire dans sa besace pour étayer ses arguments. Dommage également que ce sujet ait tant cristallisé de ressentiment entre les pour et les contre qu’il n’y ait finalement plus de place pour les hésitations, atermoiements et autres contradictions.

Ce petit préambule terminé, voici ce que j’en pense donc aujourd’hui, de cette loi sur la pénalisation des clients de prostituées.

– J’ai été particulièrement intéressée par cet article de Crêpe Georgette, une blogueuse avec laquelle je ne suis pas tout le temps d’accord mais qui exprime son opposition à la loi en l’axant sur un aspect en particulier, à savoir les conséquences de la loi sur les prostituées. Pas question dans cet article de la fameuse et illusoire selon moi liberté de choix de ces femmes mais bien du danger qui consisterait à les pousser à la clandestinité. La démonstration est assez implacable et m’a fait reconsidérer la question: en effet ne risque-t-on pas de se donner simplement bonne conscience en pénalisant les clients, pour à l’arriver rendre la vie des victimes encore un peu plus difficile ? Le fait que des associations comme le planning familial ou Médecins de monde abondent dans ce sens me fait également me remettre en question (si si c’est possible). Problème: rien n’est proposé, si ce n’est de protéger plus les prostituées, de les aider lorsqu’elles veulent s’émanciper, de mettre l’accent sur l’arrestation des souteneurs etc. Finalement les mêmes voeux pieux formulés par les instigateurs de la loi, ceux là même que l’on traite d’utopistes et de bisounours. Bref, on n’est pas bien avancés, mais je ne maitrise pas assez la situation pour savoir si un statu quo est préférable à la loi débattue actuellement. Ce que je retiens néanmoins c’est que la loi prévoir d’annuler la répression du racolage passif, ce qui me parait être une bonne chose. Punir les victimes me semble être un comble.

– Je reste totalement opposée à tout ce qui relèverait d’une légitimation de la prostitution, comme la réouverture des maisons closes. Parce que s’il est un point sur lequel je n’ai pas bougé d’un iota, c’est celui consistant à baisser les bras, en mode « c’est le plus vieux métier du monde, on n’y changera rien, au moins mettons les au chaud ». Beaucoup ont fait l’analogie avec l’esclavage, en d’autres temps si l’on avait raisonné de la même manière, les noirs américains continueraient de trimer dans les champs de coton.

– Les comparaisons faites par certaines entre l’exploitation de certains salariés exerçant des métiers difficiles et pénibles (les caissières ont été souvent citées) me laissent là aussi pantoises. Je ne nie pas la souffrance au boulot de ces personnes mais peut-on raisonnablement mettre sur le même niveau des tâches certes répétitives et fatigantes et le fait d’écarter les jambes des dizaines de fois dans la journée pour des hommes non désirés dont certains peuvent être violents, sales, ou pervers ? Pour avoir déjà eu dans ma vie des relations sexuelles moyennement satisfaisantes (comme tout le monde j’imagine), je suis en tous cas convaincue que je choisirais sans hésitation la caisse de n’importe quel supermarché plutôt que les trottoirs de l’avenue de Choisy par exemple. Je ne porte pas de jugement moral sur la prostitution, je veux même bien imaginer que certaines pensent l’avoir choisie en toute liberté. Mais où place-t-on le curseur de la liberté ? Dans quelle mesure est-on libre lorsqu’on a été privée d’innocence enfant, lorsque l’on s’est retrouvée trop tôt sans ressources ou violée par un proche ? (c’est en général ce genre de parcours que racontent les prostituées, l’image d’épinal des étudiantes qui font le tapin est un leurre, elles sont en réalité une infime minorité et là dessus je suis catégorique pour avoir bossé sur le sujet dans mon ancienne vie).

– Je reste convaincue également que pénaliser le client pourrait à terme institutionnaliser le fait que recourir aux services d’une fille exploitée, parfois mineure, malade ou droguée ça n’est pas « bien ». Je suis sans doute très naïve et bien pensante mais je me dis que les enfants d’aujourd’hui grandiraient avec cette notion de ce qui ne se fait pas et qui n’est d’ailleurs pas autorisé. Bien sûr cela n’empêcherait pas certains de transgresser l’interdit, mais ce serait un interdit et plus un espèce de rite de passage entre père et fils comme cela le fut durant des siècles. Je me répète mais je ne vois pas au nom de quoi les femmes devraient assurer un service public minimal de la baise pour hommes en mal de partenaires (sachant que nombreux sont les hommes mariés qui ont recours aux prostituées). Et comme on me l’a demandé, je mets sur le même niveau les femmes qui achètent les services des hommes, même si là aussi on est dans un phénomène très marginal.

– Ce n’est pas parce qu’on fera disparaitre la prostitution que les viols et actes pédophiles connaitront une recrudescence. Violer répond à une pulsion différente de celle consistant à acheter un rapport consenti, même si ce terme de « consenti », on m’aura comprise, ne me convainc guère.

Bref, je vais m’arrêter là pour aujourd’hui mais en gros, ce qui me fait aujourd’hui hésiter et ne plus trop savoir quoi penser, c’est l’après loi, le risque que cela ne fasse qu’empirer les choses. Mais je reste convaincue qu’à terme la société se porterait tout aussi bien sans prostitution. Et je ne peux pas entendre ceux qui me répondent que ça n’arrivera jamais parce que « ça a toujours existé ». Comme l’a dit avec beaucoup d’humour LadyMarlène dans les coms, « pute n’est pas le plus vieux métier du monde, le plus vieux métier du monde c’est chasseur cueilleur ».

Edit: Je reviendrai plus tard ou demain avec des choses plus légères, pour le plaisir des unes et pas celui des autres j’imagine, mais c’est le jeu…

103 comments sur “Pénalisation des clients de prostituées: suite et fin de ma réflexion”

  1. Zoé a dit…

    Première fois que je commente sur ton blog, que je suis pourtant depuis quelques années maintenant (mon rituel détente le matin ou le soir, quand j’étais en prépa). J’écris justement pour dire que je fais partie de ces indécis, qui sont d’accord avec différents arguments de chaque point de vue. J’ai vraiment du mal à me faire une opinion sur la question. Quoi qu’il en soit, continue d’aborder ces débats de société sur le blog, après tout on te suit pour avoir ton avis aussi, et non pas celui d’un chercheur en sciences sociales (ce vers quoi je me dirige et ce que je ne recherche pas ici).

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  2. Philomene a dit…

    Je n’ai pas reagi hier mais je suis depuis quelques jours dans le doute, plutot contre quand meme. Apres avoir discute avec des hommes politiques de gauche qui hesitent a voter pour le texte, je dois avouer que je suis tres touchee et « emportee » par la campagne de medecins du monde et ce risque de voir les reseaux influents cacher les prostituées en peripherie en les coupant de tout systeme social ou medical. Certains ou certaines de ces prostitues alertent aujourd’hui sur le fait que les « chefs » auraient deja achete a coups de millions de grands ensembles immobiliers… Cette theorie me fait douter bien plus que les « masturbations philosophiques  » de mme Badinter, que je venere par ailleurs ou encore moins de ces pretendues prostituees independantes qui auraient choisi cette voie en toute vigilance et liberte d’esprit. Voila… Cela fait du bien ce genre d’echange !!!!

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  3. Lily59 a dit…

    Ah ben oui : prem’s ! Je suis fière ! 🙂
    Merci pour ce retour. Moi aussi la lecture des commentaires m’a fait évoluer (un peu dans l’autre sens, d’ailleurs !)… Bref, c’était passionnant, hier, ici !
    Juste un doute : quand tu parles de prostituées, tu évoques toujours celles qui arpentent les troittoirs. Es-tu sûre de ne pas sous-estimer la prostitution via Internet, qui concerne tout de même plus d’hommes et également plus de femmes « libres » qui peuvent, par ce biais, choisir le nombre de passe, avec qui et quand, dans des lieux plus confortables… Je pense que cette prostitution souterraine est bien plus importante qu’on ne l’imagine, et bien différente de celle qu’on observe sur les trottoirs de Paris…
    Sinon, la réflexion sur ce qu’est un choix individuel, la façon dont il est influencé ou pré-déterminé par les blessures de la vie, c’est un sujet forcément intéressant, qui dépasse d’ailleurs le sujet de la prostitution.
    Et je suis heureuse de voir que tu considères que l’utopie (un monde sans prostitution) doit aussi, parfois, être un but à atteindre. Ce matin, j’ai envie de chanter « Je rêvais d’un autre monde » comme quand j’avais moins que 29 ans… 🙂

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  4. Caro a dit…

    Premier commentaire que je poste ici… Ton article d’hier m’avait effectivement un peu déçue, parce que même sans être spécialiste il me semblait évident que c’est « plus compliqué que ça » et je suis très contente de sa « suite et fin » qui est beaucoup plus réfléchie 🙂 et personnellement, j’espère très très fort que cette loi va passer parce que rien que moralement, je trouve normal que notre société mette un interdit sur la prostitution. Cf la comparaison avec l’esclavage.

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  5. abracadabra a dit…

    j’apprécie ta réflexion dans tes 2 articles, qui rejoint la mienne.. et au final je ne sais pas comment me positionner sur ce sujet ). il n’y a pas de solution évidente car je pense que chaque prostitué est différent et arrive à cette « activité » (je ne peux pas dire métier) selon son histoire, son parcours, plus ou moins dramatique. Du coup ce qui convient à l’un ne convient pas à l’autre. La pénalisation du client ne résoudra pas le problème de tous mais en protègera peut être quelques uns, la réouverture des maisons closes serait une solution pour certains ms pas pr la majorité, tout comme donner un statut aux prostitués et essayer de garantir leur indépendance, du moins financière. Je ne sais pas… peut être qu’il ne faut pas essayer de catégoriser les prostitués mais de les considérer individuellement, ce qui demande du temps et des moyens…

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  6. Fmior03 a dit…

    Le risque de cette loi, celui de pousser les filles vers la clandestinité avec tous les dangers supplémentaires que cela représente, il existe. Mais ne pourrait-on espérer que ce risque a été identifié et va être pris en compte? Au niveau de l’Etat, peut-être? Au niveau des associations? Je plane sans doute un peu, oui… ma nature optimiste, on dira.

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  7. Math a dit…

    Bonjour Caroline,
    Beaucoup plus d’accord avec cette seconde position.
    Personnellement, je tiens au principe du droit à disposer de son corps, et, très Badinterrienne dans l’âme, j’ai du mal à y renoncer. Pour le respect du principe, mais surtout parce que je ne pense pas que cette loi change quoi que ce soit. Je doute de son applicabilité. Je doute de son effet sur les prostituées en difficultés. Je crains qu’elle ne crée plus de précarité, et qu’elle finisse par renforcer une dichotomie entre prostitution de pauvres, traqués car facile à verbaliser, et prostitution « hype », via internet, plus compliquée à sanctionner.
    Et puis surtout, surtout, je trouve que cela n’est qu’un dérivatif pour ne pas s’attaquer réellement au vrai problème: le proxénétisme. Avec la législation actuelle, on peut déjà mettre fin aux réseaux de proxénétismes. Le seul truc qui empêche de casser les réseaux mafieux qui exploitent ces jeunes femmes, c’est le manque de moyens, de la police, puis de la justice. Cette loi n’y changera rien.

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    • Caroline a dit…

      Badinter a quand même des positions très fluctuantes sur le droit à disposer de son corps, cf son avis sur le voile ou l’allaitement, où là elle se permet de juger dans un autre sens. Encore une fois, où est le choix de disposer de son corps lorsqu’on est forcée par un tiers ou amenée à cette solution par un parcours personnel des plus difficiles ?

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      • Math a dit…

        Sur le voile ou l’allaitement, il y a pour moi une grande différence entre le jugement (oui, le voile m’agace et l’allaitement obligatoire, assorti de couches lavables et de maternage, m’apparaissent comme des régressions), que chacun peut tout à fait avoir, et la législation: je ne comprends pas les choix de certaines, ce n’est pas pour autant que je souhaite que la loi les empêche de les faire.

        Je suis bien d’accord qu’une (large) partie des prostitué-e-s ne fait pas ce choix librement. Mais il n’en demeure pas moins que 1- certain-e-s le font, cf. les positions du STRASS, l’ouvrage de Morgane de Merteuil, etc; 2- de façon générale, il me semble toujours préférable de préserver le plus largement possible les libertés fondamentales: on sait où l’on commence à limiter, on ne sait pas où l’on s’arrête.

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          • ladymarlene a dit…

            Elle est effectivement pour. (Moi aussi au passage, mais ce n’est pas le sujet….) Mais pour avoir lu « le conflit », je n’ai pas pu me défaire de cette impression, (j’en ai parlé dans mon propre blog, d’ailleurs,) qu’elle s’adressait aux femmes de SA catégorie socio professionnelle. C’est à dire un gros trait rouge et bien voyant sur les femmes comme moi qui gagneraient (j’entends financièrement) à rester chez elles. Et j’ai bien peur que nous soyons quand même une majorité. Sinon, merci pour la citation dans ton billet !

        • ES a dit…

          Une chose qui me gêne dans l’argument de la « liberté », c’est qu’il y a déjà de nombreux domaines où la loi restreint la « liberté » d’une minorité au profit d’une majorité.

          Par exemple, la loi interdit à un employeur de rémunérer un salarié à temps plein moins que le SMIC, de lui donner moins de 5 semaines de congé payés par an, etc. Or en cherchant bien, on pourrait sûrement trouver des gens qui déclareraient avoir envie de travailler pour 4 euros de l’heure, ou de ne prendre que 2 semaines de congé par an, ou qui seraient prêts à prendre absolument n’importe quel emploi. Et pourtant, personne n’envisage d’abolir le code du travail juste pour préserver la « liberté » de ces gens-là. Donc sur le principe, ça ne me choque pas plus qu’on envisage d’interdire ou de restreindre la prostitution dans le but de protéger la majorité victime de la traite, quitte à limiter la liberté de la minorité de prostituées « libres ». Ensuite, reste à savoir si les mesures envisagées sont efficaces, mais c’est un autre problème.

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          • ladymarlene a dit…

            Moi aussi. D’ailleurs, ça a rejoint ma réflexion du jour. Ceci dit, il n’y a pas tant de gens que ça qui sont prêts à travailler pour moins que le SMIC (pas que je désapprouve, d’ailleurs !) et tout de même, ces gens ont un choix relatif…bien que quand tu es sur le point d’être expulsé, que tu peux plus remplir le frigo et que tes gosses auront zéro cadeau à noël, a t’on encore le choix ? Ben non. Je dirais que pour ces fameuses prostituées ‘ »volontaires », c’est pareil.

      • ladymarlene a dit…

        Oui, après tout, si elle considère qu’une prostituée a le choix, pourquoi pas une femme qui allaite, (parce que le côté « poids de la société, ras le bol…) ou une femme qui se voile ? (dans ce cas aussi, j’ai du mal à parler de choix mais un peu de cohérence, que diable !)

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  8. Eva au Chocolat a dit…

    Que j’aime les personnes capables de se remettre en question, au vu des arguments présentés avec finesse et bienveillance par les « opposants »…
    Je suis en tous points d’accord avec toi (sur ton billet d’hier, tes arguments étant les miens), mais quel plaisir que d’assister à ces échanges constructifs, qui permettent la mise en perspective, la réflexion, et nous montrent que non, rien n’est jamais figé dans le marbre, pour peu qu’on accepte d’entendre l’autre…

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  9. SmouikSmouik a dit…

    déjà plus en phase avec toi aujourd’hui (bon ok tu t’en tapes 😉 ) sauf encore sur la question de la légitimation du métier. Je ne parle pas de maisons closes (je te rejoins aussi), je parle simplement d’une reconnaissance sociale, pour éviter que les personnes qui se prostituent soient trop marginalisées. Mais comme toi, je ne connais pas assez le sujet, la seule chose qui m’occupe c’est que le système mis en place leur permette de s’en sortir. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, à la fois par les réseaux et lois existantes et le regard qu’on porte sur elles…

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  10. Monia a dit…

    Merci pour ce follow up. J’avoue que je ne sais pas non plus trop me positionner sur la question, mais la soulever et ouvrir un terrain de reflexion , ça me parle et donc merci de le faire sur ton blog. Je ne suis pas assez renseignée sur la question pour emettre un quelconque jugement, mais là encore je doute grandement que celles qui arpentent l’avenue de Choisy, l’ait choisi…la reflexion ne s’arrete pas pour autant.
    Ps: j’étais quand meme surprise qu’Antoine fasse partie des connards….bref, rien à voir avec la choucroute
    Ps2: connais-tu la serie anglaise « the secret diary of a call girl »?
    bonne journée

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    • ladymarlene a dit…

      J’ai vu quelques épisodes de « secret diary of a call girl » et je la trouve très orientée….la « personne prostituée » est bourrée de thunes et vit plutôt bien son activité…..

      Mais je n’en ai pas vu assez, ça m’a vite gonflé….

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  11. Ariane a dit…

    J’ai lu il y a quelques années un Livre Noir sur la condition des femmes dans le monde, où plusieurs spécialistes précisaient que la grande majorité des prostitués avait commencé à être prostitués avant l’âge de 14 ans. Où est effectivement le choix de ces enfants ou de ces anciens enfants ? Je trouve que le débat sur le choix de l’activité est proprement scandaleux tant les personnes qui choisissent sont ultra minoritaires.
    De même je ne vois pas pourquoi on ferait une distinction pour les prostitués via internet, le travail des flics est différent mais la règle est la même.

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  12. Marabayer a dit…

    C’est chouette un lieu où dialoguer ne signifie pas s’agresser ! C’est tellement pénible de lire les commentaires de posts, d’articles ou de blogs parfois… je me tape sur les doigts pour m’interdire de cliquer dessus tellement c’est nauséabond.
    ♥ Merci LadyMarlène, que n’entendons-nous pas cette phrase plus souvent !
    Et Merci Caroline ! Belle journée à toutes et tous !

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    • ladymarlene a dit…

      Je me demande quand même jusqu’à quel point une régularisation est possible. On a déjà du mal à régulariser le travail au noir dans le bâtiment…

      Et à mon petit niveau, j’essaie de prêcher pour le féminisme, mon féminisme, celui que j’aime bien et qui n’a pas vraiment de représentantes, même si je me sens proche de celui prêché par Nancy Huston dans « reflets dans un oeil d’homme » dont je vous recommande la lecture, au passage !

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  13. Magalou a dit…

    « je ne vois pas au nom de quoi les femmes devraient assurer un service public minimal de la baise pour hommes en mal de partenaires », ni qui que ce soit d’autre d’ailleurs (comme tu le dis également) – cette phrase correspond parfaitement à l’une de mes convictions intimes. Bravo d’avoir réussi à faire avancer une discussion de façon constructive sur un sujet aussi brûlant ! Et merci, vraiment, car ça m’a permis de faire moi aussi un point que je ne parvenais pas à faire sur cette question. Très belle journée, Caroline.

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  14. Mamine a dit…

    Une amie proche est une ancienne présidente de l’association du Nid et abolitionniste de longue date.
    Juste une petite remarque mais qui en dit long sur le regard porté: pourquoi dit-on toujours « les prostituées » et non – plus justement – « les personnes prostituées »…
    Un petit problème de vocabulaire? non!
    Quand on parle de personnes, on les place à égalité avec nos petites personnes et on reconnait la valeur de chaque personne.
    D’autre part, l’utilisation du terme « personne prostituée » a le mérite d’englober tout le monde: homme, femme enfant…
    En tant qu’ancienne enseignante dans le 9.3, on ne m’ôtera pas l’idée qu’il y a beaucoup à faire en terme d’éducation et d’apprentissage du respect dû à l’autre, chaque autre.
    Bonne journée à tout le monde et un bisou particulier à notre hôtesse que des circonstances pas toujours faciles à vivre m’avaient éloignée.

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    • ladymarlene a dit…

      Je me souviens d’un reportage, il y a quelques années où un jeune type un peu « wesh » disait « si je sors avec un cochonne, pourquoi j’en ferais pas profiter les copains ? » Evidemment, pas question de demander à la fille si elle était ou non d’accord…

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  15. Elodie a dit…

    Effectivement, débat complexe, cette complexité qui fait que personne n’ose ouvrir trop sa gueule justement par peur qu’on lui dise qu’il ne sait pas de quoi il parle… Moi je n’ai jamais discuté avec une prostituée. Ça m’empêche pas de me dire qu’au final dans tout ça, les statistiques semblent nous dire que seulement 20% des prostituées sont consentantes à exercer ce métier… 80% viennent de l’étranger et font partie d’un énorme trafic international. Tout le monde le sait, depuis des lustres, et pourtant ça ne semble pas trop bouger. Tout comme le fait qu’une femme, à un même poste, ne gagne pas pareil qu’un homme. Pour moi c’est ça le centre du problème, une majorité d’hommes en politique, qui doivent largement bénéficier de la prostitution ou de ses revenus. Ça me fait bien rigoler le grand principe en droit de l’indisponibilité du corps humain… Pas le droit de vendre son sang, son sperme, de louer son uterus, mais alors si tu veux louer ton cul y’a no problem chérie, tant que tu décides de le faire. Ah par contre, 80% des prostituées ne le décident pas. Y’a pas comme un souci ? Je supporte pas l’argument des « call girls à 2000 euros la passe, qui s’achètent de beaux sacs Vuitton et qui sont bien contentes », ou de « l’étudiante qui peut payer son loyer, et qui n’a pas trop de problème avec ça, car elle choisit ses clients » (on est dans les 20% donc). Une chose est claire, c’est que les 80% de prostituées , la majorité, celles qui se tapent 15 mecs dégueu par jour, qui se font violenter, qui chopent des MST, et qui finissent overdosées, tout le monde a bien l’air de s’en taper le coquillard… Parce que ce trafic ramène un fric pas possible, pourquoi s’en priver, pourquoi l’interdire, et puis « c’est le plus vieux métier du monde hein ».

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    • Fluffy a dit…

      Il n’a jamais été qu’on ne devait rien faire pour ces 80%. Il faut agir mais pas en interdisant la prostitution qui risque de les marginaliser et de faire fuir leur proxénète dans des pays où elles n’auront vraiment plus aucune aide. Cette loi elle est juste là pour mettre la poussière chez le voisin et se frotter les mains avec ! Pour moi prostitution et traite des femmes/hommes/enfants sont deux choses différentes. Interdire le premier ne fera pas disparaitre l’autre donc pourquoi le faire ?

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  16. laurette des bois a dit…

    ah Caro…
    Pour te faire rire : grâce à toi je « trouve » les sujets de conversation avec mon zhom!!!lol
    donc ce soir on attaque le sujet….
    pour ma part : comme toi j’suis mitigée

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  17. Jnet a dit…

    Merci beaucoup pour ce retour et merci à celles qui ont posté les liens vers Crêpe Georgette, et autres, hier. Ce billet me fait plaisir, dans le sens où il évite l’écueil dans lequel tombent certaines organisations féministes: faire un concours de la plus « pure » féministe. Je pense que la pénalisation des clients est une mauvaise idée, en même temps je pense qu’une société sans prostitution serait plus juste et belle que la nôtre… Et je ne me sens ni plus « mauvaise » ni « meilleure » féministe que celles qui pensent l’inverse à propos de cette loi…
    Sur cette histoire de liberté, je suis d’accord que beaucoup de « choix » sont en réalité contraints. Le problème c’est que ni les policiers ni les juges ne vont pouvoir sonder tous les coeurs et toutes les âmes pour savoir si telle personne a vraiment agi librement. Sur le plan des principes, je ne vois pas comment soutenir, rationnellement, que se prostituer ne peut jamais être un choix. Pas un choix de gaieté de coeur, hein, mais un choix parmi plusieurs alternatives.
    Je reviens aussi sur la notion de « travail ». Ethymologiquement, au contraire, la prostitution est exactement un travail = une souffrance. Il y a des métiers qui ne mettent pas en jeu l’intime, mais qui détruisent tout à fait sûrement l’humain aussi. Ca a beaucoup existé par le passé (Germinal), ça existe de moins en moins aujourd’hui (en Occident) et j’espère que ça n’existera plus. Personnellement, je suis incapable de juger in fine si travailler à la chaîne dans une usine de produits chimiques et finir rétamée à 45 ans, avec les poumons morts et des troubles musculo-squelettiques est mieux que se prostituer en indépendante…
    La comparaison avec l’abolition de l’esclavage ne me semble pas pertinente: ce que l’on a interdit c’est le travail gratuit, pas les travaux durs physiquement, destructeurs pour la santé, mutilants, ceux-là, on les a encadrés, on ne les a pas interdits.
    Pour finir, je ne fais pas partie de celles qui pensent que la prostitution existera toujours. Je pense que si tous les garçons puis hommes débandaient à l’idée de coucher avec une femme qui ne le désire pas (que ce soit leur copine ou une femme qu’ils paient), la prostitution pourrait n’être plus qu’un reliquat dans les fantasmes sado-masos de quelques-un-e-s. Est-ce qu’il y a besoin de l’interdit légal pour cela ? Je suis ok que ce serait un symbole fort, mais on peut arriver au même résultat avec beaucoup d’éducation -on en est loin- et une vraie répression de la traite -on en est très loin.
    J’ai appris récemment que des assos comme Le Nid font des séances d’info et de prévention anti-prostitution dans les établissements scolaires… Une très bonne piste, trop peu exploitée il me semble. Dans certaines régions du sud-ouest c’est plus qu’utile: certains garçons tout juste majeurs vont paraît-il faire la fête dans les bars à putes espagnols, juste après la frontière… Et ce n’est pas la pénalisation du client ici qui va les dissuader de le faire.

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  18. Chloë a dit…

    Bonjour Caroline!
    Je trouve tes deux articles intéressants, je partage certains points d’autres moins, mais après tout peut être que je changerais d’avis. Cependant, peut être que je suis un peu bê-bête ou trop naïve, mais, comment les prostitués vont gagner leurs vies si les clients sont pénalisés ? J’image que certains (si pénalisés) arrêteront de rendre visite aux prostitués, mais ces mêmes prostitués souffriront alors d’un manque d’argent non ?

    Finalement, je ne sais que penser car je ne vis pas dans ce milieu, et ne suis pas dans la tête de ces femmes et ces hommes, mais une chose est sûre, la première chose qu’il faudrait essayer d’éliminer ce sont les proxénètes (même si c’est utopique), après chacun a le droit de faire ce qu’il veut selon ses conditions tant que ça n’atteint la liberté de personne.

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  19. polluxette a dit…

    Hier , j’ai dit que j’étais contre la pénalisation du client ; je trouve toutefois ton argument sur le fait de permettre d’envoyer un message aux jeunes tout à fait objectif et valable . Montrer que ce n’est pas normal . Je vais peut être revoir ma copie . (D’où l’intérêt des débats , n’en déplaise aux agressives)

    Dans l’absolu, je suis contre la prostitution . Comme beaucoup, je demande un monde sans prostitution, maltraitance ….
    Dans ce système , tout en étant contre, je continue de penser que les maisons close sont les meilleures solutions pour la protection et la santé des personnes prostituées .

    Je suis contre la drogue , contre les mafieux qui font leur business sur le dos de personnes faibles . Pourtant, dans ce système, je conseille de ne prendre qu’un quart d’exta toutes les heures et demi pour éviter l’arrêt cardiaque et de bien s’hydrater .

    Le principe de précaution ?
    On marche sur la tête.

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  20. reine a dit…

    Caroline,
    Je trouve très chouette de ta part de faire ce follow-up…car on sent bien que nous sommes unemajorité dans l’incertitude pour un positionnement sur le sujet….ou carrément dans la confusion, comme moi…
    Quant à la disparition de la prostitution,là je suis en fort doute…car quand on voit ce que beaucoup d’hommes sont prêts à accepter en conditions matérielles sordides pour avoir des relations sexuelles basiques et tarifées ….hou là !!!

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    • ladymarlene a dit…

      Je reconnais que ça m’intrigue aussi….là, par contre, je veux bien reconnaître qu’il y ait un chouïa de conditionnement. On ne me fera pas croire que TOUS les hommes ont autant besoin que ça de baiser d’autant qu’on oublie ceux qui n’ont plus du tout envie un beau jour. Et ils existent aussi.

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      • Fluffy a dit…

        Bah tu prends tous les hommes qui vont en boite, qui ne trouve personne et qui ne sont pas des violeurs : pourquoi ne pas aller acheter des services offert par une femme dont le physique te plait ? Étant une femme, j’ai plus de facilité à trouver une mec en soirée mais n’empêche que si les maisons closes existaient j’aurais choisi ça plus d’une fois plutôt que de me farcir musique forte, haleine avinée et siège arrière de voiture inconfortable.

        Oui tu vas me dire que je peux vivre sans mais je peux aussi vivre avec nan ? 🙂

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        • ladymarlene a dit…

          C’est le genre d’arguments auquel pour le moment, dans ma situation et mon stade de réflexions actuel je ne peux répondre d’autant qu’on m’a déjà fait la réflexion « s’il existait des maisons closes pour femmes, j’irai. » Ben moi non. Après, je ne dis pas que la libido soit la même pour tout le monde….Mais il existe quand même depuis longtemps une sorte de terrorisme du cul qui fait que nombre de personnes vous répondront sans réfléchir « ah non, moi le sexe je pourrai jamais m’en passer…. » et si les circonstances de la vie oblige PHYSIQUEMENT à s’en passer, on fait comment ? Ca me titille et je n’ai pas de réponses tranchées, pour le coup….(ceci dit, précision amusante, la personne qui m’a dit ça avait pour le coup, de vrais soucis avec le sexe…)

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  21. Mentalo a dit…

    Ca ne fait pas forcément avancer le truc, mais se poser un tas de questions, et même les laisser ouvertes parce qu’on n’a pas de réponse satisfaisante, voir pas la queue d’une idée de réponse, c’est déjà ça, comme dirait l’autre. J’en suis là aussi.

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  22. lavieacinq a dit…

    Belle réflexion, avec des pistes et arguments que je trouve toujours aussi intéressants !!
    Je retiendrais cette phrase qui à mon sens résume le tout: « Mais je reste convaincue qu’à terme la société se porterait tout aussi bien sans prostitution. Et je ne peux pas entendre ceux qui me répondent que ça n’arrivera jamais parce que « ça a toujours existé ».  »
    Comme je suis d’accords avec ça!!! Et je reste convaincu que cette loi est un début. Certes, il y aura encore beaucoup de chose à faire mais, il faut bien commencer, non?

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  23. Olivier a dit…

    Merci pour cette synthèse du débat que j’ai eu en classe de Terminale ES au Lycée Francais de San Francisco sur la liberté et la loi dans le cadre de l’éducation civique juridique et sociale. Les filles vont adorer !

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    • ladymarlene a dit…

      Je continue à dire que ce texte excuse les hommes de leurs comportements pourris par leur éducation. C’est un peu facile, il y a quand même un âge où on peut s’en affranchir.

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      • Nat a dit…

        @ Ladymarlene, nos points de vue sont très similaires. Merci de les exprimer mieux que moi.
        Une petite lueur d’espoir :
        Hier, justement j’abordais le sujet avec mon fils de 19 ans. Il réagissait à des propos entendus dans son école. Il me disait en avoir plus qu’assez que les mecs soient de prétendus primitifs incapable de contrôler leurs pulsions. Que la pornographie, certes fait de l’effet au mecs, mais qu’il s’en est détourné car il se doute bien que l’envers du décors est pas joli-joli…
        19 ans.
        Tu vois les choses avancent!!!

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        • ladymarlene a dit…

          Pareil, voir mon fils traiter sa petite amie avec beaucoup de tendresse et de respect me fait penser qu’on a pas fait un trop mauvais boulot….

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  24. Bidibule a dit…

    Un grand BRAVO Caroline ! Je n’ai pas commenté hier mais j’ai lu tout hier soir tard et c’était passionnant. Il y avait plein d’infos/de liens qui sont venus nous éclairer sur cet épineux et triste sujet.
    Bravo d’avoir su gérer les petits dérapages mais c’est le propre des grands débats : toujours 2/3 qui vont tenter de sortir du lot en usant d’agressivité .
    Bref, c’était couillu comme on dit de mettre le débat et ton point de vue sur la table sachant que tu allais forcément te prendre quelques bourre-nez virtuels. Et doublement couillu de revenir ce matin, présenter ton nouveau point de vue. Chapeau bas !
    Le problème c’est que sur ce sujet casse-gueule comme sur d’autres (l’immigration au hasard), on ne prend jamais le problème par le bon bout ou de front. Les politiques ont tendance à entrer dans la cuisine, agiter les casseroles pour faire du bruit et faire croire qu’ils sont super actifs, prendre des mesures « poudre aux yeux » le tout en évitant de salir leurs belles godasses en mettant bien les pieds dans le plat (j’ai bien aimé celle qui a dit que c’est sans doute par peur qu’une loi porte leur nom ad vitam eternam).
    La prostitution, tout comme la mafia, a plusieurs visages et de multiples ramifications. Je rejoins celles qui pensent que pénaliser le client, en l’état actuel des choses, va juste déplacer le problème et aggraver l’enfer, si c’est possible, de celles qui se prostituent déjà dans des conditions sordides. La call-girl à la DSK (sûr le terme est plus joli que pute) continuera elle d’écumer les palaces.

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    • ladymarlene a dit…

      Oui mais ça ne rend pas les choses plus marrantes….écumer les palaces, c’est certes plus confortable que d’arpenter les trottoirs, mais il n’en reste pas moins une vérité sordide derrière les jolies chambres et les moquettes douces…

      Répondre
      • Bidibule a dit…

        Je suis d’accord avec toi. Néanmoins, pour celles-là ce n’est pas 15 passes/jour et certainement pas à 15€. Il y a quelques années, j’ai appris avec horreur qu’une de mes cousines avait « vendu son devant » pour reprendre l’expression utilisé par ma grand-mère qui me relatait les faits. Temporairement et à son rythme parce qu’elle avait découvert que ça rapportait plus et plus rapidement que son job de caissière pour acheter tous les trucs dont elle avait envie. Le problème c’est que ça peut rapporte : c’est une réalité qu’on le veuille ou non et j’ai bien peur qu’il y aura toujours des filles qui seront attirées par cet argent facile.

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        • Delphine a dit…

          Ce n’est pas de l’argent facile et ça ne le sera jamais. Trouver les clients, réserver l’endroit où faire la passe, que ce soit à l’hôtel ou ailleurs, acheter des préservatifs de toute taille, du lubrifiant, prendre le temps de se laver entre deux clients et de se rendre à nouveau »présentable », bref, toute la logistique autour de la prostitution fait qu’on ne peut pas parler d’argent facile. Et je ne parle même pas de ce qu’on doit encaisser physiquement et moralement pour le gagner, cet argent. Mélange Instable en a très bien parlé sur son blog.

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          • Bidibule a dit…

            Oui mais justement Delphine. Il y a plusieurs formes de prostitution même si le résultat est le même. Là tu parles de celles qui le font à la chaîne pas de ces femmes, ou ces hommes, qui vont décider de le faire de façon plus occasionnelle pour des montants conséquents. Tout le monde n’a pas la même façon d’appréhender le rapport sexuel et pour certains une soirée qui rapporte l’équivalent mensuel d’un job mal payé, ça restera un bon moyen de se faire de l’argent facilement.

        • ladymarlene a dit…

          Oui mais là encore, on en fait une généralité. C’est curieux, d’ailleurs comme les réalisateurs ne retiennent QUE cet aspect là et jamais les nanas qui sont sur le trottoir par force. La seule qui ait jamais traité le sujet sous l’angle de l’esclavage, c’est Coline Serreau dans « Chaos. »

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          • Fluffy a dit…

            On en fait pas une généralité on essaye juste de montrer que on peut séparer prostitution et proxénétisme. Que l’on peut se battre et combattre la traite des femmes/hommes/enfants tout en permettant aux femmes qui le veulent de se prostituer. Je pense que l’on peut vraiment avoir les deux comme on peut laisser une femme être caissière pour reprendre les cas cités tout en combattant les patrons qui exploitent leur employés. Voilà mon avis ^^

  25. fougère a dit…

    Bonjour Caroline,
    j’admire votre réflexion et chapeau pour la mise en question après la lecture d’autres avis. Votre billet est tellement bien écrit que c’est la première fois que les coquilles ne me dérangent pas : « pour à l’arriver », « c’est que la loi prévoir d’annuler ». Le contenu est dans ce cas tellement plus important que la forme.
    Je lis votre blog chaque jour et je l’aime même quand je ne suis pas d’accord avec vous. En plus j’apprécie la qualité du français du blog car même en dehors de vos billets sans fautes la plupart des commentaires ont un français impeccable. Comme j’ai commencé à apprendre le français il y a neuf ans j’ai appris beaucoup d’expressions avec votre blog. Merci.

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  26. Cha a dit…

    Il est plus facile, aujourd’hui, pour une femme, de vendre ses bras à un patron, ses jambes à un publicitaire, ses espoirs à un politicien, sa santé à un supermarché, sa sexualité à un magazine, que de vendre son sexe à un homme. Comme quoi, toutes les oppressions ne se valent pas..

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  27. Elch a dit…

    Bonjour pour la deuxième fois en deux jours 😉

    (vache, j’ai jamais autant commenté sur ce blog…) alors je sais bien que tu nous as conseillé de ne pas poster trop de liens que ça avait tendance à nous faire prendre pour des bots… mais je ne peux résister à te recommander ce blog tenue par une personne prostituée dont les contributions sont, je trouve, très très éclairantes, notamment parce qu’elle ne dore pas la pilule et qu’elle est posée, argumentée et sourcée (on peut pas forcément dire la même chose de beaucoup de gens qui ont eu nettement plus d’audience qu’elle…)

    http://melange-instable.blogspot.fr/2013/11/prostitution-pourquoi-et-comment-jai.html

    j’étais déjà contre la pénalisation du client pour les raisons développées au sein des argumentaires du planning donc je vais pas y revenir, mais ce qu’elle explique de l’origine de certains chiffres balancés à perte de vue dans les médias fait encore plus réfléchir, ça conforte mon impression qu’on « débat » depuis le début sans appuis réflexifs solides

    j’avais aussi envie de revenir sur un des éléments que tu indiquais dans le texte d’aujourd’hui comme quoi « on proposait pas grand chose, nous les assoces qui étions contre la pénalisation » et c’est vrai que c’est pas évident de voir quel levier mettre en oeuvre pour faire avancer la situation dans le bon sens (mais je trouve que, déjà, essayer d’évaluer tous les paramètres pour au minimum ne pas être complètement contre-productif est un bon départ…), cela dit, il me semble que réclamer l’application des lois déjà existantes est déjà pas mal, c’est pas comme si la lutte contre les réseaux de traite était forcenée forcenée non plus…

    ce qui moi, perso, me gène beaucoup c’est que je perçois ce projet de loi comme « de la bonne conscience à peu de frais avec des paquets d’effets d’annonce et aucune mesure concrète susceptible d’être efficace et qui nous permettra en prime de virer le maximum de sans paps des trottoirs français »

    parce qu’en plus, si on voulait vraiment appliquer la loi de façon « la plus positive possible » pour les personnes prostituées, ça impliquerait également de former la police et pas qu’un peu, y a qu’à regarder comment sont prises en compte/ en charge les violences faites aux femmes pour se rendre compte que… ça va pas le faire!

    J’ai pas mieux comme réflexion, après des années de lectures/ débats etc… j’en suis juste arrivée à avoir rayé des propositions de ma liste (alors, 1) réglementer… voyons voir… euh, ben non visiblement c’est pire! alors 2) le modèle suédois… voyons voir… bon, c’est balayer les personnes prostituéEs sous le tapis…)

    je vais arrêter là mon argumentaire à bâton rompu qui ne vise pas vraiment à convaincre qui que ce soit, plus à mettre en lumière les points sur lesquels je butte moi même

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  28. Garance a dit…

    Caro,

    C’est un sujet sur lequel j’ai aussi énormément évolué, et je trouve ça super que tu aies pris le temps de lire et réfléchir là-dessus.
    Cet article est très très très long, mais il explique assez clairement le problème des abolitionnistes j’y ai appris beaucoup de choses :
    http://melange-instable.blogspot.fr/2013/11/prostitution-pourquoi-et-comment-jai.html

    Les positions d’Esther Benbassa sur la question sont très enrichissantes.

    Et Caubère et les 343 salauds sont juste des guignols qui une fois de plus ne supportent pas que le débats soient dans le camps des femmes!

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  29. dakotafou a dit…

    Bonjour les filles..
    Tien un mec sur le site? mais qu’es qui fait là çuilà?!
    Ok j’avoue, je fais partie des lecteurs voyeurs qui vient là se faire plaisir, parce que quand même un blog de nana qui ne parle pas que de chiffons c’est vachement sympa à lire pour commencer sa journée.
    J’aime pas la lèche et je vais pas en faire, mais y a plus d’un an que je me régale de ce blog ( aie pas sur la tête).
    je n’était jamais intervenu parce que j’ai jamais trouvé quelque chose à dire de plus intelligent que ce qui était déjà écrit, (j’avoue je me lève tard!) là j’ai envie de mettre mon grain de sel parce que je trouve qu’il manque un point de vue, celui du client.
    J’ai 64 ans, retraité, marié depuis 38 ans, je dis ça juste pour situer je n’en tire aucune gloire c’est juste que j’ai trouvé au bon moment ma moitié d’orange.
    Dans cette proposition de loi il y a surtout le client.. mais le client qui est il ? Pourquoi va t il chercher du sexe tarifé ?
    Souvent c’est parce qu’il n’a pas d’autre moyens d’avoir une sexualité non?
    La quelle d’entre vous serait disponible bénévolement pour faire l’amour avec un type qui n’a rien qui l’attire, mais qui a un cœur gros comme ça et une envie de tendresse?
    Alors on met en tête d’affiche dans la catégorie salauds and co les Strauss Kan et compagnie, mais ceux là la loi elle va pas les gêner! Ce ne sont pas des clients de la prostitution de base que l’on veut éradiquer!
    Pourquoi éradiquer la prostitution? c’est le proxénétisme qu’il faut combattre non? C’est sur qu’avec les eunuques qui nous gouvernent on n’est pas près d’avoir de vrais décisions de prises.

    Cogitez la dessus les filles.. ou pas.. ce n’est qu’un point de vue, libre a vous d’en faire ce que vous voulez.
    Moi bien planqué derrière mon ordi je continuerai a vous espionner.. tant pis pour vous!

    Je vous adore.

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    • ladymarlene a dit…

      « Les ennuques qui nous gouvernent, » déjà là, pour moi y’a grosse gêne parce que quelque soit son parti politique, j’attends quand même un minimum de mon président de ne pas penser avec sa bite…

      Pour le reste, eh bien je vais pas me répéter mais BORDEL !!! Vous n’êtes pas obligés de baiser !

      J’ai eu des rapports très profonds, très réels et très beaux avec un homme sans qu’on ait jamais fait l’amour. Et la première chose que j’ai entendu c’est « pourquoi t’es dans cet état ? Il ne s’est jamais rien passé entre vous ! »

      Eh bien si, il s’est passé des tas de choses entre nous même si on ne s’est même jamais embrassés.

      Le sexe n’est pas un besoin vital. On peut s’en passer. Et si on peut pas, on se débrouille tout seul. C’est tout aussi valable pour les femmes qui parfois feraient mieux d’investir dans un sex toy que de s’adonner à des relations sexuelles qu’elles mêmes jugent insatisfaisantes….

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      • Pauline a dit…

        « Le sexe n’est pas un besoin vital. On peut s’en passer. »
        Ahem. Ne fais pas de ton cas une généralité universelle, voyons 😉 (merci).
        Moi par exemple, si je n’ai pas ma dose quotidienne, je suis une bête déchainée. Même un canard en plastique ne peut pas me calmer, c’est absolument terrible.

        Répondre
        • ES a dit…

          « Moi par exemple, si je n’ai pas ma dose quotidienne, je suis une bête déchainée. Même un canard en plastique ne peut pas me calmer, c’est absolument terrible. »

          Oui enfin, ça ne correspond pas à la définition de « vital », non ?

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    • ES a dit…

      « La quelle d’entre vous serait disponible bénévolement pour faire l’amour avec un type qui n’a rien qui l’attire, mais qui a un cœur gros comme ça et une envie de tendresse? »

      Je me demande quelle proportion des mecs qui vont aller voir les prostituées qui se gèlent sur des trottoirs sordides près de mon ancien quartier ont vraiment « un coeur gros comme ça »…

      Et puis les femmes qui ne trouvent pas de partenaire sexuel, ça n’existe pas ? Combien d’hommes seraient prêts à se « dévouer » pour faire l’amour à une femme qui aurait 20 ou 30 ans de plus qu’eux, pas jolie et pas très propre, par exemple ?

      « C’est sur qu’avec les eunuques qui nous gouvernent on n’est pas près d’avoir de vrais décisions de prises. »

      Et allez zou, une bonne dose de machisme.

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    • DOMINIQUE a dit…

      Dakota, merci de sortir du bois ! Pour tout dire, une de mes amies, hélas décédée, a été prostituée deux années de sa vie. Jeune, jolie, on se retournait sur elle dans la rue, même habillée en jean et gros pull. Bref. Elle avait un client récurrent, un petit jeune joli mais timide. Qui était tout gentil, venait pour le sexe car il n’arrivait pas à se « lancer » avec les jeunes filles de son milieu.
      Ce sont des clients comme lui qui seraient les premiers pénalisés. Peut-être, depuis, s’est-il décomplexé dans ses rapports avec les femmes, et peut-être l’a-t-elle beaucoup aidé, et que dans un coin de sa tête reste cette jolie prostituée qui lui a donné confiance en lui.

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  30. Laura a dit…

    Moi aussi j’ai lu pas mal tout ça. Je reviens avec cette idée de chercher un peu plus en amont du problème.

    En fait, je vois que beaucoup s’interrogent sur pourquoi tant d’hommes cherchent « ça » c’est à dire du sexe sans désir partagé dans des conditions sordides et pourquoi ils ne satisfont pas de leurs femmes ou de leur main droite ou gauche (qui a mon avis sert souvent aussi).

    Pour bien le comprendre, il y avait de bonnes pistes dans le petit article mis en lien plus haut par Mélanie, qui parle de la décharge émotionnelle dont on besoin tous les êtres humains sous pression. Dont les hommes. Et les femmes.

    Chacun choisit sa voie pour décharger ses émotions cristallisées, mais quand elles sont mal assumées et reconnues, souvent ça tourne aux comportements compulsifs. Les femmes ont leur solution préférentielle, qu’on connait bien sur ce blog : un lien pathologique avec la nourriture et le rapport au corps qui renvoient à des représentations sociales et culturelles de la femme parfaite (la pression sur l’apparence du corps des femmes). Cela dégénère souvent en rapport conflictuel avec la nourriture : boulimies à répétition, vomissement etc tout ça pour apaiser la tension émotionnelle mais aussi car le cercle vicieux de la restriction puis du manque puis du gavage se met en place. Ca ne vient pas à l’idée de pénaliser les boulimiques pour ce qu’ils infligent à la nourriture puisque celle-ci n’est pas humaine, mais si elle l’était, on aurait un gros problème, car on connait bien l’incapacité à se controler dans la boulimie (la compulsion justement) malgré toutes les bonnes résolutions du monde. La nourriture, si elle était humaine, aurait bien raison de pas vouloir être traitée comme elle l’est actuellement.

    La sexualité joue le même rôle pour d’autres personnes : la pression de la performance sexuelle qui dérègle le rapport à son propre corps et au corps de l’autre, la décharge émotionnelle et le cercle vicieux de l’absence de contact humain et sensuel satisfaisant et nourrissant qui fait qu’on se jette sur le sexe (n’importe lequel comme le boulimique se jette sur n’importe quoi) malgré qu’on avait décidé mille fois que plus jamais… c’est plus fort que soi les compulsions et vous lectrices et toi Caro vous le savez bien pour l’avoir vécu dans votre chair. Les gens qui ont recours a la prostitution sont un peu comme des boulimiques sous le coup de la compulsion, plus rien ne peut les arrêter et un cercle vicieux s’enclenche, avec dégout de soi-même et tout le tintouin… Le problème c’est qu’on ne parle plus de nourriture mais de personnes réduites à l’état d’objets et extrêmement mal traitées. Et que donc on somme les utilisateurs de la prostitution de se maitriser, de se rendre compte etc…

    Je leurs proposerais de faire des thérapies à la Zermatti avec un partenaire, redécouvrir progressivement toutes le sensations corporelle, le sensualité, faire des exercices, de la pleine conscience etc pour retrouver un rapport sain à ses émotions, à son corps et au corps de l’autre (d’ailleurs c’est la la base du tantrisme à l’occidentale, je vous conseille vivement de vous y intéresser – Osho par exemple). Le sexe et le rapport à la sexualité peut vraiment recouvrir des problématiques psychologiques anciennes lié au rapport à l’autre et à soi – tout comme le rapport à la nourriture – (lisez le très bon Irvin Yalom La méthode Schoppenhauer pour avoir une vision de la question de la problématique sexuelle).

    Enfin, cela ne réglera pas le problème pour l’année prochaine, mais disons que je pense que c’est le fil à tenir pour une évolution à moyen et long terme de la question, qui recouvre des dimensions multiples : psy, culturelles, sociales etc. – exactement comme les compulsions alimentaires. La prostitution, comme tout ce qui renvoie au domaine masculin, est évidemment plus socialement valorisée qu’un rapport dénaturé à la nourriture (quoi que…).

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    • ladymarlene a dit…

      C’est une excellente approche et là encore, ça me fait penser aux théories développées par Nancy Huston dans son livre.
      D’ailleurs, un film sort (j’ai oublié le nom) qui démontre ce que tu dis, qu’à force de culture pornographique, de sexe exposé et très facile, trop facile parfois, les femmes mais aussi les hommes se coupent de leur plaisir et de leur ressenti. En fait, oui, il faudrait un Zermatti du sexe…

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    • DOMINIQUE a dit…

      Décharge émotionnelle ? Le coït dégage surtout dans le cerveau des hormones qui s’apparentent à ce que procure l’héroïne. Et anesthésie la douleur, entre autres.
      Que l’on y mette du respect, de l’affect, etc… c’est un fait. Mais à la base, ce n’est que de la came !

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      • ladymarlene a dit…

        C’est surtout très mécanique…triste, quand on y pense qu’un acte dans lequel ont met autant d’intimité, autant d’émotions et autant d’espoir parfois, (quelque soit cet espoir), soit surtout chimique…

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  31. Summertime a dit…

    Ladymarlène , pas d’accord avec toi : le plus vieux métier du monde c’est mère de famille , parce que tous ces chasseurs-cueilleurs il a d’abord fallu leur apprendre à marcher , non ? 😉

    Et en ce qui me concerne je trouve que renoncer une bonne fois pour toutes au vocable « rouge pupute » qui semble si à la mode sur les blogs et ailleurs serait déjà un pas en avant, petit mais appréciable.

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    • dakotafou a dit…

      Houlà les filles comme vous y allez!
      Bien sur on peut avoir des rapports très normaux, très sains avec des personnes du sexe opposé, j’ai de très bonnes amies avec lesquelles nous avons des rapports profonds sans aucune arrière pensée.. et oui j’ai aussi 2 mains, qui bien que ma moitié me satisfasse pleinement, viennent de temps à autre non pas combler un manque, mais satisfaire un besoin différent.
      Comme j’ai aussi une langue, que je crois appréciée les soirs ou le coït reproducteur n’est pas désiré.
      La n’est pas le sujet.
      Aussi intelligents et éduqués que nous puissions être, nous ne sommes jamais que des mammifères communs, et toute notre quête de vie n’est tournée que vers la reproduction, et comme nous sommes dotés de la touche plaisir en prime… faites travailler votre imagination!
      Bises

      Répondre
      • ladymarlene a dit…

        Là encore thèse exposée par Nancy Huston dans « reflets dans un oeil d’homme. » L’humain est un primate évolué et porté par la reproduction. Mais pour autant, j’ai la faiblesse de penser que nous sommes aussi des êtres humains civilisés qui doivent pouvoir vivre en domptant cet instinct. Mais c’est un autre débat….

        Répondre
      • ladymarlene a dit…

        Je ne parlais pas d’amitié ni de relations sans arrière pensée. Ces relations là sont très bien admises, malgré l’éternelle interrogation « l’amitié est il possible entre un garçon et une fille ? » Evidemment….et ça tend à prouver que les hommes peuvent bel et bien contrôler leurs pulsions.
        Non, je parle bel et bien d’un amour platonique où, sur le plan émotionnel il s’est passé beaucoup de choses sans qu’il se passe rien sur le plan sexuel.

        Répondre
    • ladymarlene a dit…

      Tiens, mais tu as raison, je n’y avais pas pensé !
      Mon mari dit que le plus vieux métier du monde c’est électricien car quand Dieu a dit « que la lumière soit » ça faisait une semaine que les électriciens passaient les câbles…

      Répondre
    • ES a dit…

      Rien n’exclut d’être à la fois « mère de famille » et « chasseuse-cueilleuse ». D’ailleurs, il y a plein de cultures « primitives » où les femmes assuraient une bonne partie de la nourriture de la tribu (avoir des enfants ne condamne pas à rester assise dans une grotte en attendant que monsieur amène la nourriture…)

      Répondre
  32. Mathilde a dit…

    Bonsoir Caroline,

    Je ne sais pas moi non plus quelle opinion avoir sur cette loi et vos deux articles m’ont permis d’y voir plus claire, alors déjà merci pour ça. Je trouve que votre article d’hier évoque un certain nombre de choses qui m’ont paru assez juste néanmoins je m’interroge sur cette loi car c’est bien joli tout ça mais en pratique comment va-t-on pénaliser les clients ? Mettre un policier derrière chaque prostituée ?? La mise en oeuvre me parait extrêmement compliquée pour finalement un résultat incertain. Cette loi, comme l’a soulignée Crêpe Suzette pousserait les prostituées à la clandestinité avec tous les dangers que cela comporte et de plus c’est je pense oublier la prostitution sur Internet, nouveau terrain de jeu difficilement contrôlable. Comme d’habitude les gouvernements de gauche comme de droite écrivent des lois supposément « bien pensante » à la vite et sans réflexion profonde et rien que pour cela je suis contre.

    Dernière chose, je me permets de vous faire remarquer que les maisons closes contre lesquelles vous êtes, certes institutionnalisent d’une certaine façon la prostitution mais présentent des avantages et une sécurité aux prostitués. Elles peuvent être visitées par des médecins, des associations, ont la possibilité de se laver (plus souvent qu’au bois de Boulogne), les clients peuvent être contrôlés et enfin elles sont protégées au moins en partie de l’éventuelle violence de leurs clients. Sans parler évidemment de l’aspect psychologique de ne pas se retrouver seule au froid sur un bout de trottoir parisien.

    Bien évidemment je ne dis pas que les maisons closes sont une solution et qu’elles enlèvent l’aspect sordide de la prostitution, je crois seulement qu’à l’heure actuelle cela pourrait améliorer leurs conditions de vie.

    Bonne soirée

    Mathilde

    Répondre
  33. Bidibule a dit…

    Cette discussion est réellement passionnante et instructive. L’angle de réflexion apporté par Laura avec le parallèle pulsions sexuelles/pulsions alimentaires est très pertinent je trouve. Chacun vit son rapport au corps, au sexe et à la bouffe très différemment. « Mais pourquoi ce type va aux putes ? » c’est un peu comme « mais pourquoi ce gros ose-t-il manger un pain au chocolat ? ». Dans les 2 cas, il y a souvent une grande détresse derrière.
    Au passage, en Allemagne, jamais vu l’ombre d’une prostituée dans la rue, il y a des maisons closes. Mon mari m’a expliqué quand je suis arrivée d’y aller molo avec « c’est quoi ce bordel ! » qui est loin d’être juste une expression ici. Jamais vu une seule tente Quechua non plus. Visiblement le plein emploi c’est pour tout le monde.
    Demain : post mode Caroline, toutes ces lectures prennent du temps et me voilà bonne pour une nocturne.

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    • ladymarlene a dit…

      L’Allemagne vient juste de voter le salaire minimum et c’est le pays d’Europe où il y a les plus grandes inégalités….le paradis, c’est vraiment nulle part.

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    • ES a dit…

      En Allemagne, on estime le nombre de prostituées à 400000 (contre environ 20000 à 30000 en France).
      Plus de la moitié seraient des immigrées sans titre de séjour…
      C’est loin d’être un Eldorado (enfin, sauf pour les proxénètes, vu que le proxénétisme est légal).

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  34. Coline a dit…

    Allez, je vais être franche.
    Moi ce qui me gêne dans tout ça, c’est que ceux qui votent les lois
    ben
    ils y vont
    aux putes.
    Pas tous OK.
    Mais bon, comment être sûr qu’ils ne votent pas avec leur cerveau du bas ?
    Du coup, anticiper les conséquences de la loi, pour venir réellement en aide aux victimes…. hum, j’ai comme un doute là.

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  35. Leiodelo a dit…

    Merci, merci Caro pour ces deux articles.
    Perso j’avais commencé ma réflexion à ce sujet dans un épisode de la saison 3 de Borgen, dans lequel la complexité de trancher était nettement apparu…
    Et je n’ai pas encore tranché d’ailleurs,
    mais merci à toi et à vous toutes qui enrichissez le débat, sans juger malgré les désaccords.
    Une chose me gêne dans tout cela, pourquoi la prostitution est-elle à sens unique ? il est normal pour un homme d’aller aux putes, mais pas pour une femme d’aller voir un gigolo ? Ceux (et non celles) qui défendent le droit d’être client ne raisonneraient surement pas de la même façon si la majorité des clients étaient des femmes ?
    C’est peut-être cette asymétrie Homme-Femme qui gêne Badinter ?
    Et les hommes sont-ils si faibles (physiquement) qu’ils ne peuvent pas vivre sans pénétrer ? Ou est-ce la société qui leur a toujours octroyé ce droit ?
    Celui de disposer librement du corps de la femme ?

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  36. UneAutreCaro a dit…

    Eh bien moi, pour ne commenter que la fin de l’article pour l’instant (je suis pressée et je veux lire à tête reposée), ça me plaît moi qu’il y ait des choses sérieuses et d’autres plus futiles sur ce blog!! Nan mais, pouvoir en un seul lieu se poiler avec les minute par minute, cultiver sa beauté avec des articles mode ou soins, et réfléchir avec des articles comme les deux derniers, c’est pas beau ça??? Tout ça émanant de la même personne? Il n’y a que les blogs où on peut faire ça. Tant mieux. J’adore passer de l’un à l’autre et je t’admire pour, toi aussi, passez d’un style à l’autre.
    Voilà, j’étais pas si pressée on dirait (mais maintenant je suis en retard c’est malin…)

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