L’âge de déraison

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Ce matin, sur le chemin de l’école, je regardais Rose et les trois copines que nous avions rattrapées. Les quatre donzelles caracolaient en tête, le menton fier et le verbe haut, la queue de cheval en étendard, se balançant au rythme de leur pas décidé. On n’entendait que leurs rires stridents et la somme de leurs énergies aurait pu je pense remplacer l’éclairage municipal en ce matin pourtant bien gris.

Peu de temps avant, nous devisions avec Rose sur ce qu’elle ferait plus tard. « Je ne sais pas maman, il y a tellement de choses que j’aime: dessiner, danser, sentir le parfum des choses… »

« Il y a tellement de choses que j’aime… »

Je me suis demandé à partir de quel moment j’allais, nous allions, abimer ce cri du coeur. A quel âge cette réponse s’étiolerait, plombée par des « je n’ai pas le niveau, aucun débouché, ça ne gagne pas beaucoup, le métier de senteur du parfum des choses ».

Je me suis dit qu’il fallait profiter de ces quelques mois encore qui nous séparent de cet horrible appellation qu’est l’âge de raison. Je me souviens que petite, la tradition consistait à offrir une montre aux enfants pour leurs sept ans. Je crois avoir d’ailleurs moi aussi perpétué la tradition. Un geste qui en dit long finalement. Grandir c’est maitriser le temps, c’est ne plus avoir d’excuse pour le retard et la rêverie. Je suis un peu confuse ce matin, mais c’est une réflexion qui prend de plus en plus de place en moi depuis quelque temps : qu’avons-nous fait de la déraison ? Pourquoi avoir mis le plaisir et l’envie au pilori ? Mes grands sont en train de choisir leur lycée, et ce qu’ils semblent avoir retiré de leurs entretiens avec la conseillère d’orientation me laisse assez dubitative. A aucun moment il n’a manifestement été question de ce qui les meut. Leurs conversations tournent autour des notes à partir desquelles tel ou tel grand établissement parisien accepte ses ouailles. Et tout semble donc se focaliser sur la fameuse moyenne générale des matières les plus importantes. Et je suis bien sûr la première à trembler à la moindre défaillance, tant j’ai moi même intégré cette nécessité d’être parmi les « meilleurs », pour décrocher un sésame pour l’un des « meilleurs » lycées.

Je ne suis pas en train d’accuser l’Education nationale, je m’accuse aussi, je nous accuse, d’avoir oublié que le seul moteur qui vaille est ce fameux agrément, dont me rebat les oreilles mon quelqu’un.

Je pensais à tout ça, donc, bercée par les rires de ces quatre amazones à qui le monde tendait les bras ce matin…

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197 comments sur “L’âge de déraison”

  1. Amelstos a dit…

    Ta réflexion me parle particulièrement ce matin… J’ai toujours pensé à mes notes ,enfant, lycéenne, étudiante, à la fameuse moyenne, à la mention au bac, avant de réfléchir à ce qui m’intéressait réellement dans la vie. C’est en réalité, je crois, plus confortable de se rattacher au concret (les chiffres de la moyenne) que de se poser les vraies bonnes questions et d’oser aller vers ce qu’on aime. Alors oui, j’ai « tout bien fait », mes parents étaient contents, je suis avocate je gagne ma vie mais je n’aime pas mon boulot. Et il est malgré tout un peu tard pour rattraper le temps perdu. A l’aube du jour où je donnerai naissance à un petit garçon, j’espère que j’arriverai à le préserver de tout cela, et je rêve qu’il fasse quelque chose qui le passionne réellement, que son métier soit un moteur de sa vie et non pas une contrainte. Bonne journée Caro.

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    • Clue a dit…

      bonjour Caro, bonjour Amelstos
      j’ai 33 ans, et je suis dans une situation similaire à Amelstos aujourd’hui, et je revois très bien cette époque où tout était mû par les notes.
      Il faut dire aux enfants que c’est important de choisir ce que l’on aime, qu’être bon à l’école donne le choix, et c’est tout. Il faut être bon parce que c’est plus simple de choisir, mais en fait, le choix ne doit pas dépendre de cela. Je me revois enfant puis étudiante, et le vertige me prend de n’avoir pas été poussée à chercher ce que j’aimais.
      Ta dernière est saisissante, elle sait ce qu’elle aime, et je suis certaine qu’il faut préserver cela, car ton quelqu’un et le mien disent la même chose : retrouver ce qu’on aime, pour le mettre en premier.
      Bises à vous
      Clue

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    • Smouik a dit…

      Merci Amelstos d’avoir soulevé cette question cruciale : qu’est-ce que j’aime vraiment faire ? Comme toi, j’ai eu ce parcours juridique qui faisait plaisir à mes parents et sans sacrifier aux diplômes pour les rassurer, j’ai vite pris la tangente… Je fais aujourd’hui ce à quoi je pensais déjà à 20 ans mais qui n’était pas dans les « must »… Et non, il n’est jamais trop tard pour rattraper le temps perdu, au contraire, les formations professionnelles sont là pour ça, pour peu que tu acceptes de laisser tomber les « il faut », « je dois »… Aujourd’hui, avec mes deux enfants, le mot d’ordre est : « Donnez vous les moyens de choisir ce que vous aimez. » Ça passe aussi bien sûr par des notes correctes au lycée puisque notre système est conditionné par cela, mais l’idée forte est de faire un taf qu’on aime pour être pleinement heureux et gagner sa vie sans forcément vouloir à tout prix être riche. Le bilan d’orientation en seconde est riche d’enseignement, ça évite à des gamins même bons en maths d’aller se taper des heures et des heures de sciences lorsque finalement l’humain les motive davantage. Alors oui, ça vaut la peine de se poser (à tout âge), la question de ce qu’on aime faire, vraiment…

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      • lollipop a dit…

        Alors SMOUIK que fais tu comme métier ? Moi je voulais être décoratrice d’intérieur et de bac D à fac de droit je suis devenue…avocate ! Hum hum …

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    • lollipop a dit…

      Amelstos, je fais le même métier, je pourrai écrire EXACTEMENT les mêmes phrases que vous ! Ce billet de Caroline résonne tant en moi et ce d’autant que j’ai désormais deux petites jumelles de trois ans pleines de vie et j’ai un vœux pour elles : qu’elle puisse gagner leur vie avec un métier qui leur plaît vraiment !

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      • Blanche neige a dit…

        Lollipop, tout est encore possible. J’ai fait des études de communication parce que c’était à la mode à l’époque. J’ai finalement travaillé dans le cinéma pour me rendre compte à 40 ans que ma passion était l’architecture d’intérieur. Et bien pas grave j’ai changé de métier. Il n’est jamais trop tard, lance toi.

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  2. julie a dit…

    Je n’ai commenté qu’une fois, il y a quelques années quand j’ai commencé à lire ce blog, sur lequel je vais tous les jours depuis.

    De très nombreux billets m’ont fait rire, m’ont émus, m’ont fait voir des choses sous des angles différents, m’ont fait voyager, m’ont fait me sentir moins seule… Mais aujourd’hui, j’ai les larmes aux yeux. C’est la question que je me pose tous les jours pour mes trois petites filles: que vont devenir vos passions face à la vie? Saurons nous préserver votre avenir sans étouffer vos envies? Je n’ai évidemment pas de réponse mais plus le temps passe plus cela m’angoisse.

    Bonne journée Caro.

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  3. Edith (de Savoie !) a dit…

    Elle est bien jolie, ta Rose, et « sentir le parfum des choses », j’aime beaucoup… Ton billet remue des souvenirs doux-amers, du temps de l’orientation de mes enfants (qui ont maintenant des enfants en âge d’être orientés)…

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  4. cece a dit…

    Bonjour,
    C’est vrai que l’on fait oublier la notion de plaisir, d’envie aux enfants et aux adolescents : il FAUT réussir à l’école, être à l’heure et donc se dépêcher en permanence (plus le temps de rêver, de respecter ses rythmes…)…
    Et finalement, cela donne des adultes qui n’ont pas de véritables envies c’est-à-dire des projets au long cours (et non des envies consuméristes), qui ne savent pas ce qu’ils aimeraient faire de leur vie, quel métier, quel projet de vie. Et c’est ensuite très difficile d’ouvrir tous ces verrous intérieurs pour véritablement vivre sa vie!
    Bonne journée!

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  5. Maud a dit…

    Quelle belle réflexion dans ce billet. J’espère que mes enfants feront leur métier avec passion. J’ai 3 enfants passionnés (certes un petit de 5 ans qui lui a 1000 envies….) mais je vois ma 18 ans aussi est encore passionnée. Bon mercredi à toi

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  6. Gaëlle a dit…

    Très beau billet ! J’aurais moi aussi souhaité m’interroger sur ce qui me plait vraiment à l’âge du lycée plutôt que d’enchainer les crises d’angoisse à l’idée de rater un exam (qui bien sûr, allait totalement remettre en question toute ma future carrière ! Au moins…). Tout ça, pour qu’aujourd’hui, à 30 ans, je sois tombée de haut quand ma coach en bilan de compétences m’a demandé « Mais vous, qu’est ce qui vous plait VRAIMENT ? ». Nous sommes je pense, nombreux et nombreuses à ne même plus savoir répondre à la question.

    Ce matin, une élève de mon ancienne formation m’a envoyé un questionnaire sur mon métier. Je ne sais pas ce que je vais répondre à la question « Qu’est ce qui vous rend heureux dans votre métier ? ». Mais je sûre d’une chose, je suis heureuse qu’elle se la pose :-).

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  7. Bridget a dit…

    Que tes mots sont doux et beaux!
    Que tes maux resonnent en moi…et pourtant à la croisée des chemins de ma carrière professionnelle j aurai tendance à choisir la raison et la sécurité…
    J’aime beaucoup que ta Rose & que les Twins puissent humer leurs envies au gré de ce qui les fait palpiter!belle journée

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  8. Suzanne a dit…

    Je voulais faire L, mais parce que j’avais des notes pas trop mauvaises, c’était inimaginable, et j’ai fait S.
    Je rêvais de faire journalisme ou théâtre, mais parce que ce sont des filières « bouchées » où tu galères, j’ai fait bio, par défaut.
    Ce qui ne m’a servi à rien, sauf à me la jouer avec le titre de mon mémoire de Master (étude de la macro faune benthique des platiers recifaux de La Réunion).
    Donc pour le moment, je veux laisser mon fils rêver qu’il pourra être espion scientifique inventeur et menuisier. J’espère vraiment ne pas trop le brider plus tard.
    Et à 8 ans et demi, le temps, c’est pas encore ça. Et c’est pratique.
    « Je peux avoir un robot téléguidé ? »
    « Demain »
    (Le lendemain)
    « C’est aujourd’hui, demain ? »
    « Non, c’est demain »

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  9. Xochitl a dit…

    Redoutable réflexion qui vient aussi parfois me hanter. Mon fils est au collège et n’a pas un super niveau. C’est un rêveur bavard qui vit à fond l’instant présent sans penser plus loin. C’est une force mais que vaut-elle face aux appréciations des profs et à nos reproches pour ses « mauvaises » notes ? Que faire ? Le laisser se faire distancer peu à peu au risque de le voir se faire imposer un débouché voie de garage après la troisième ? Ou bien être toujours derrière lui pour le faire travailler et encore travailler afin qu’il maintienne un niveau suffisant pour avancer dans le difficile parcours de l’éducation nationale ? Nous avons choisi la deuxième solution car nous voudrions qu’il est la choix. Le choix de faire les études qu’il veut afin de choisir une profession qu’il aimera. Peut-être est-ce une erreur de notre part mais je crois vraiment que le choix de son orientation professionnelle passe par un bon niveau scolaire.
    Mais c’est vraiment terrible d’avoir cette part de responsabilité dans le devenir de nos enfants.

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    • Amelstos a dit…

      Il y a des voies dites de garage qui n’en sont en réalité pas. Le fils d’un de mes amis ne cadrait pas dans le système scolaire mais était en revanche un excellent manuel…Il a fallu un peu de courage à ses parents très classiques pour accepter qu’il fasse un apprentissage puis un lycée pro en chaudronnerie, mais il a intégré les compagnons du devoir, il s’épanouit à 100 % dans ce qu’il fait, il aura toujours du boulot et il gagne mieux sa vie que tout un tas de gens qui ont emprunté des filières classiques. Evidemment, il faut aussi avoir un gamin qui sache à peu près ce qui l’intéresse, mais ce qui est sûr c’est qu’il n’aurait jamais réussi si bien si ses parents n’avaient pas accepté qu’il sorte du système classique…

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      • Xochitl a dit…

        Je suis d’accord avec toi. Et je suis prête à sortir mes enfants du système scolaire classique si ils ont une véritable attirance pour un métier. Ce n’est pas le cas de mon fils et c’est pour cette raison que je préfère le pousser pour que ses notes lui donnent la possibilité de choisir une voie qui lui plaise vraiment.

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  10. Nicefrany a dit…

    Bonjour Caroline ,

    Mon unique Clarisse a pile un an de plus que Rose et depuis presque un an, nos rapports si harmonieux et basés sur le rire, la complicité, la joie… Se sont dégradés car je lui mets la pression, ma pression, celle de la société . Et les cris et les conflits ont remplacé l’harmonie … Hier soir encore je pleurais sur cette relation qui se délite par ma faute alors qu’elle n’a pas 8 ans. Merci pour ton texte qui me fait pleurer et réfléchir . Je vais la laisser espérer encore (en espérant ne pas avoir tout détruit ces derniers mois ) et laisser ses cris du cœur s’exprimer au lieu de lui marteler l’esprit avec des notions de performance et de compétition.
    Car être heureuse, joyeuse et solaire comme nos filles savent l’être , ça ne s’apprend pas.
    Encore une fois merci Caro ton article tombe à pic.
    Françoise

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  11. La parigina a dit…

    Un très très joli billet. C’est une question que je me pose beaucoup, alors qu’en recherche d’emploi, j’en suis à la phase « ciblage des entreprises ». Cibler c’est avoir quelques critères prioritaires, mais c’est aussi savoir vers quoi on veut aller, quelles sont nos envies, nos passions et nos besoins aussi. Si seulement on pouvait garder cet âge de déraison aussi longtemps que possible, pour pouvoir enfin choisir avec passion.

    Très belle journée à tous

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  12. Luna a dit…

    Tes mots me parlent tout particulièrement. Pour ma fille, 6 ans, qui est pleine de cette énergie et de ces envies. Et moi souvent qui comme toi m’interroge…à quel âge perd t on c(s) es rêves et c(s)es envies.
    Et nous parents, tellement responsables de cela, sans le vouloir, en pensant aussi à ce ‘qui est le mieux’ pour eux…
    Et nous adultes qui avons oublié nos envies, nos bonheurs, ce que nous aimons, car il faut « travailler », « gagner sa vie », « rentrer dans le moule »…attention, hein, je suis heureuse, j’ai un mari merveilleux et nous nous aimons profondément, j’ai une petite fille merveilleuse qui m’apporte tellement de joie(s). Mais souvent la fatigue m’étreint, et je me dis mais « pourquoi » …et je n’ai pas de réponse…
    Merci une fois encore pour tes réflexions qui souvent résonnent juste et nous poussent également à nous interroger.
    Très belle journée, malgré ce temps d’automne qui sévit sur Paris aujourd’hui.

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  13. Adelles a dit…

    Très beau billet.
    Pour tout un tas de raison, j’ai ressenti hier pour la toute première fois le regret d’avoir mis au monde des enfants… Jusque là, j’entendais les autres évoquer ce constat mais je ne l’avais ressenti. Maintenant c’est fait et c’est assez violent comme sensation. Alors, aujourd’hui et les prochains jours, plus que jamais…. le plaisir, le désir et l’Envie.
    Belle journée (quand même).

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  14. Anonyme de 40 ans a dit…

    Mon ainé, en 1ere, réfléchis à ce qu’il va pouvoir faire de sa vie….j’ai beau lui dire: qu’est ce qu’il te plait?????? il ne m’entend pas!!! il est complètement sourd à ma question…….

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  15. Gabie a dit…

    Halala comme ca me parle et j’en aurais beaucoup à rajouter. Je me suis retrouvée à 19 ans devant une conseillière d’orientation qui m’a dit qu’après avoir « échoué » 2 fois au concours de medecine je n’avais plus grand espoir de faire quelque chose de ma vie… Comment dire…j’ai envie d’aller lui faire manger ma thèse !
    J’ai appris plus tard que c’est quand même un mal très francais. Je suis partie au Danemark où là c’est tout l’inverse, on laisse aux étudiants le temps de se chercher, de commencer une fac, puis une autre, de prendre une année sabbatique… et en Allemagne c’est un peu comme ca aussi, on n’a pas besoin d’avoir fini ses études à 23 ans (au contraire).
    Si tes grands ont la possibilité, qu’ils aillent voir ailleurs, ca fait un bien fou d’avoir une autre perspective.

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  16. severine a dit…

    Ca me fait penser à un marocain qui nous avait dit en vacances « vous, vous avez les montres, nous on a le temps ».
    Pas facile de concilier la voie de ce qui nous plait et de ce qui nous permettra d’avoir un travail..J’en veux beaucoup à mes parents de m’avoir mis tellement la pression pour faire de belles études sans jamais se demander si ça me plaisait, et à moi même de ne pas avoir eu le cran de quitter la fac de droit d’un ennui pourtant mortel. Alors oui, comme Amelstos, j’ai un job, je gagne ma vie mais je me demande tous les matins à quoi sert tout ça…
    Et en même temps, tout le monde ne peut pas être dessinateur ou poète 🙂

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  17. Fred a dit…

    Tellement vrai.. Mon fils voulait être « constructeur de manèges » depuis sa plus tendre enfance et même en 3ème il envisageait partir en Allemagne s il le fallait…puis, tout comme tes grands, il a fallu choisir LE Lycée (qu il a intégré) et maintenant, il est en 1ère et me semble un peu perdu sur la décision de la future « grande école »…j ai été nostalgique il y a peu de me dire que son grand rêve de « construire des manèges » ne pourrait jamais se réaliser et son nouveau rêve de partir étudier à l étranger ne se fera que sur dossier…pas facile de grandir !
    Je te souhaite une belle journée Caro et, même si je ne commente jamais, j adore te lire et me retrouve souvent dans tes mots:)

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    • Lenalem a dit…

      NON, son nouveau rêve de faire ses etudes a l étranger ne doit absolument pas se faire  » sur dossier » c est ridicule et ca prouve encore l’ignorance de notre système éducatif. Il est possible de faire une pause d’un an au lycée et de partir faire un an de Gymnasium en Allemagne s’il le veut. N’écoutez pas les profs. Un an ce n est rien quand on a 17 ans !! Avoir son bac à 17 ans et 7 mois ou 18 ans et 6 mois ou 19 ans et 5 mois ne veut rien dire. La pression est si forte en France que l’on fait croire que prendre un an au lycée vous change une destinée… C est tellement faux !! En plus il reviendra quasi bilingue et pourra meme envisager une bi-scolarité avec des programmes universitaires qui offrent le système de double maitrise. Une année de césure à l étranger devrait être obligatoire pour tous les lycéens qui en ont l’envie ! Il y a différentes façons de le faire, il n y a juste jamais d infos au lycée pour ce genre « d’aventures ».
      Moi j ai supplié ma mère au lycee de me laisser partir en pensionnat en Angleterre, car je voulais apprendre l anglais. Elle m a répondu « d accord si tu es la premiere de ta classe » promesse tenu de ma part pour le trimestre qui a suit et promesse finalement jamais tenue par ma mère. J’ai été tres déçu longtemps _sans être malheureuse, hein… ( j’ai fait une scolarité universitaire ensuite dans l une des meilleurs fac d angleterre et là je travaille a New York) mais parfois je ne peux m empecher de penser que lorsque qu un jeune de 16 ans exprime l envie de partir faire des etudes a l étranger, le système éducatif et les parents devraient être a fond derriere lui…. Hors c est beaucoup trop rare en France.

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      • Fred a dit…

        Je suis totalement d accord avec toi! Prendre un an pour partir à l étranger me semble bien plus indispensable qu être dans ce système éducatif français qui me fait énormément râler ! Nous l avons bcp fait voyager depuis tt petit afin qu il s ouvre au monde et qu il ait cette envie de partir ; de plus, être bilingue (trilingue:) nous semble indispensable et il le ressent également ! C est pourquoi, « aidés » ou non par l éducation nationale, nous ferons tout pour qu il réalise son rêve d’Angleterre ou de New York ! Il ne se voit pas du tout faire sa vie en France de toute façon… Bref, ce que je trouve navrant c est que ce soit encore réservé à ceux qui en ont les moyens financiers alors que TOUS les élèves devraient partir au moins 1an…mais ça, c est encore une autre histoire…

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    • pougne a dit…

      fred, je connais un ami qui imagine les attractions (grand huit) pour les parcs, car c’est aussi un métier. Bien sur pas de sécurité de l’emploi, des variations de revenus, des boulots de complément – mais quand il fait ce qu’il aime, quand il voyage, quand il crée il est heureux

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  18. Oilily a dit…

    Je ne commente jamais mais ce matin, c’est important. Ma grande 18 ans est dans ces problèmes de métier, de gestion du temps, de l’argent etc… Mais ma petite de 10 ans a une passion. Que nous partageons avec elle : le cheval. Pour son âge, elle est déjà une excellente cavalière. Elle a son propre cheval, un jeune hongre de 4 ans, à l’école lui aussi 🙂 et tous les 2 forment un duo épatant de tendresse, d’adresse et de complicité surtout. Son professeur est son mentor. Elle veut faire comme lui !!! Entraineur de chevaux ! Partir là bas, aux US, voir tous ces entraineurs revenir en France ou pas et… Elle tient à son rêve. Elle regarde même ses Harry Potter en anglais pour progresser, c’est dire. Et ça nous rend heureux, son papa et moi. Alors on l’encourage. On lui raconte que les rêves se réalisent, qu’il faut y croire. On lui raconte non pas des contes de fées mais que nous serons là pour l’aider, la guider et l’aimer quoiqu’elle choisisse. Elle a bien le temps de changer d’avis, bien sûr mais notre maître mot est : si tu le veux, tu le peux. Choisis la voix qui te plait, surtout. Pour avoir été une enfant privée de ce choix, je fais en sorte de le donner à ma fille, ce choix. C’est peut-être utopique de ma part mais j’y crois.

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  19. Jerricanne a dit…

    Ton article me prend aux tripes, maman d’une merveilleuse de 13 ans, vite passée d’une assurance insolente à un doute permanent… tu me tires les larmes ce matin

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  20. Jade a dit…

    Tes enfants deviennent grands, mais ils ont encore tout le temps de choisir un parcours qui les meut. J’ai fait mon choix de faire du cinéma en terminale, après avoir été pendant des années la « première de la classe », être logiquement passée en S parce que ça aurait été du gâchis de ne pas tenter cette filière (je ne regrette pas, néanmoins je pense que j’aurais pu beaucoup me plaire en L). Je suivais également des cours « prépa égalité des chances » pour Sciences-Po que j’ai assez vite arrêtés…
    Pour m’autoriser, assez tardivement, à faire ce que j’avais envie de faire.

    J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont encouragée dans ce sens. Parfois c’est pas facile, je suis remplie de doutes parce que le métier de « fabriquer des films » pour le coup oui c’est complètement bouché, souvent mal considéré, et dans l’ensemble assez peu payé, il faut bien le dire.
    Souvent je pense à mes parents médecins qui ont pondu 2 futurs intermittents (mon frère à choisi des études d’ingé son)…

    Mais au moins, quand je me lève à 5h pour une journée de tournage, j’ai le smile 🙂

    Tes enfants ont du talent, ils ont tout le temps de décider de l’orientation qui leur plaira !

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  21. Justine a dit…

    Ah mais ça ne va pas du tout ça!
    Le bonnet rigolo de la seconde photo cache la fenêtre du bureau de mon papa: même pas pu lui faire coucou!
    😉

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  22. berengere a dit…

    Très joli billet mais redoutable réflexion ! Il me fait écho car Luce a l âge de Rose … il y a encore beaucoup d insouciance dans leurs pensées mais déjà tu sens une pression scolaire…
    Tiens et la dernière poésie apprise était justement « l’âge de raison »…j aurais préféré 1000 fois qu elle porte le nom de ton billet du jour…..

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  23. Reine a dit…

    En mère indigne, j’ai laissé libre cours aux velléités scolaires et aux projets de mes enfants, trop occupée par ma propre vie. Résultats des courses : 2 parcours brillants sans anicroche , 1 parcours tortueux qui s’est stabilisé et très normalisé (à notre grande surprise), et 1 parcours (à 28 ans et demie!!) toujours dans le flou le plus total. Mais tous les 4 heureux , et c’est ça l’essentiel. Comme quoi , faire confiance , ça paie.

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  24. Nanou a dit…

    Aïe ! ça pique les yeux…. Juste au moment où je suis terrassée parce que l’orthophoniste de ma fille (9 ans) m’a annoncé avec un air très sérieux qu’il fallait vraiment que je m’inquiète pour elle car elle est sûrement dys(quelquechose) et que franchement dans ce monde cruel elle va morfler donc je ne pourrai pas dire qu’elle ne m’a pas prévenue …. Elle m’a mis le curseur culpabilité à 300% ! Ma fille m’a demandé après l’entretien « Mais Maman je n’ai pas envie de rater ma vie ! Pourquoi je suis nulle … » Autant dire que j’ai joué la Poker Face pour ne pas pleurer devant elle … Pourtant elle chante, elle danse, elle peint, elle sculpte ! J’aimerais qu’il existe une école où elle puisse s’épanouir du style FAME

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    • Justine a dit…

      Pfiou « Maman je n’ai pas envie de rater ma vie! Pourquoi je suis nulle… »
      ;-(

      Je crois que je ça mériterait de rapporter ses propos à son orthophoniste, histoire qu’il/elle se rende compte de l’impact des mots prononcés devant un enfant.

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    • lollipop a dit…

      Si tu le peux change d’orthophoniste ! être dys(quelquechose) ça se diagnostique et ça se soigne ! surtout si ta fille chante, danse, peint, sculpte ! elle a tout pour elle ! Quelle violence pour les enfants ! je suis outrée ! Moi aussi ça me fout les larmes aux yeux !

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    • Vididi a dit…

      Lollipop a raison: change d’orthophoniste. La vie n’est pas rose pour les dys, mais les profs en tiennent de plus en plus compte, même s’il faut batailler parfois (et que certains ne changeront jamais rien). Certains dys réussissent excellemment, foi de prof et de maman de dys. J’ai bataillé la semaine dernière pour donner les félicitations à un dys de 4ème contre l’avis de… sa mère, déléguée de parents au conseil de classe!

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    • Catherine a dit…

      Dites lui qu’au Canada, on recrute volontiers les dyslexiques, parce que se sont des battants, qui ont démontré qu’ils étaient capables de réussir malgré ce handicap !

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      • marieal a dit…

        ça me fait hurler ce genre de commentaire de professionnels en ce moment…à mes parents, on avait annoncé en fin de classe primaire que mon petit frère fortement dyslexique ne passerait pas le cap de le 3ème, non seulement il a eu son bac mais il est ingénieur…certes, il y a eu un véritable investissement en terme de temps passé avec lui, mais rien n’est joué d’avance. Faut commencer par changer d’orthophoniste!

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  25. Justine a dit…

    Ce billet raisonne dans ma tête depuis tout à l’heure… Ton interrogation sur le moment où on va (on doit?) abîmer le cri du coeur de nos petits et ta réflexion sur le résultat de la rencontre de tes twins avec la conseillère d’orientation en particulier.

    Ma fille, 7 ans 1/2, nous dit depuis un moment déjà que plus tard, elle veut écrire des livres, être maman, et peut-être aussi maîtresse d’école si elle a le temps.

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    • Justine a dit…

      Et mon fils, 5 ans, lui veut être cuisinier. Ou bien cuisinier-clown. Ou bien cuisinier-pâtissier. Ou bien cuisinier-dompteur. Ou bien cuisinier-conducteur de train.
      😉

      Et quand l’autre jour, ma fille essayait de lui expliquer ce qu’était une passion, me demandant de compléter son explication et concluant que sa passion était la lecture, il a tout de suite répliqué que lui sa passion c’était de cuisiner.
      Je m’accroche à ces réflexions et j’espère m’en souvenir le jour où il y aura « des choix à faire ».

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  26. Stéphanie a dit…

    Je suis très touchée par ce texte. J’aimerais que mes filles trouvent leur voie et s’ eclatent plus que moi qui ai suivi un parcours classique de bonne élève, puis une vie professionnelle pas folichonne (heureusement qu’il y a plein d’autres choses dans la vie). Autant faire ce qu’on aime vraiment puisque de toute façon les diplômes les plus prestigieux ne sont pas une garantie et qu ‘on ne sait jamais ce que la vie nous réserve.

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  27. ridee rieuse a dit…

    C’est trop mignon : – sentir le parfum des choses …
    A l’inverse de toi, je n’ai jamais offert de montre à mes filles. Je voulais qu’elles comprennent le plus tard possible mon problème de ‘retard chronique’.
    C’est super, cet âge de ‘tous les possibles’.

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  28. Beatrice a dit…

    Pourtant elle est pas complique la question qu’il faudrait leur poser :
    De quoi as tu besoin ?

    Moi oui je suis en colère contre l’éducation nationale !
    Et contre les conseillers d’orientation alors eux (én tout cas certains d’entre eux) mais ‘tain de bordel !!

    Bref …. Jinspire j’expire
    Et quelques années plus tard ca donne des adultes qui ne savent pas répondre a cette simple question
    De quoi avez vous besoin pour….?
    On leur a jamais apris a être a l’écoute de leurs besoins, alors forcément ,..

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  29. Madame Pivoine - Natacha a dit…

    Le jour où l’Education Nationale ne sera plus la Sélection Nationale, alors peut-être que les talents pourront s’exprimer, les gens auront confiance en eux même, seront plus ouverts et tolérants aux différences et regarderont l’autre comme son paire et non pas un adversaire. Ce jour là, celui où on parlera d’Enseignement National et que les parents reprendront en main leur rôle, bien trop souvent laissé à l’abandon, d’éducateurs; peut-être qu’on avancera ….

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  30. lollipop a dit…

    Ce billet me parle tant, les phrases que j’y lis résonnent en moi. Tu as l’art d’écrire nos ressentis avec délicatesse et émotion. Merci…

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  31. charlotte a dit…

    ma mère m’a toujours poussée à choisir une voie qui me plaisait, elle même n’ayant pas pu faire un travail qu’elle aimait
    Après malheureusement, étudier ce qu’il nous plait n’est pas toujours suffisant…
    Merci pour cet article qui me parle! (je suis encore perdue dans ces considérations.. à 21 ans… j’en ai d’ailleurs un peu honte)
    Belle journée

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    • lenalem a dit…

      21 ans … Prends ton temps, découvre toi, découvre ce que tu aimes ! La plupart des jeunes en Europe commencent leurs etudes supérieurs à 21 ans … Rien n est jamais joué. J ai balancé mes etudes 2 mois avant d être diplômée avocate pour reprendre des etudes d art et maintenant travailler dans une grosse galerie d’art entre New York et Paris… Ce fut parfois très dur mais se poser les bonnes questions et y répondre soi-meme, sans se brusquer, cela vaut le coup. C est parfois encore dur mais au moins, j’aime ce que je fais et à ma grande surprise je gagne beaucoup plus que beaucoup d avocats parisiens… Fais toi confiance, prends ton temps, comprends ce que tu aimes et veux faire, et essais pleins de choses mais surtout, fais toi confiance !

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  32. Sol a dit…

    Tellement vrai.. j’essaie de me forcer à plus de déraison depuis pas mal de temps, mais peut-être me suis un peu usé en tous ces années où j’ai flotté un peu trop autour de ce qui me faisait plaisir.. sans beaucoup de raison! Comme toujours, le bon équilibre, c’est où??

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  33. ES a dit…

    Nanou: l’orthophoniste de ta fille n’avait pas dû prendre l’option psychologie, hein… Je n’en reviens pas que l’on puisse faire ce genre de déclarations devant l’enfant concerné.

    Gabie: « J’ai appris plus tard que c’est quand même un mal très francais. Je suis partie au Danemark où là c’est tout l’inverse, on laisse aux étudiants le temps de se chercher, de commencer une fac, puis une autre, de prendre une année sabbatique… et en Allemagne c’est un peu comme ca aussi, on n’a pas besoin d’avoir fini ses études à 23 ans (au contraire). »

    Oui, en France beaucoup de choix doivent se faire très tôt, et souvent les changements de domaine sont difficiles (et les parcours un peu « atypiques » dans un CV seront souvent considérés avec méfiance… surtout si à côté de ça on n’a pas le « réseau » qui peut servir à compenser ça). Ca met beaucoup de pression sur les ados (et sur leurs parents).
    Ca me fait penser à ce texte (hors sujet par rapport à cette discussion mais que j’avais trouvé très intéressant): http://stanmed.stanford.edu/2015spring/before-i-go.html
    En cherchant des informations sur l’auteur, je suis tombée sur ça:
    http://med.stanford.edu/news/all-news/2015/03/stanford-neurosurgeon-writer-paul-kalanithi-dies-at-37.html
    et j’avais trouvé intéressant de voir qu’il était devenu neurochirurgien (et semble-t-il brillant) après avoir passé un master’s degree en littérature anglaise (en parallèle avec un Bachelor of Arts en biologie) au début de ses études. En France ce genre de parcours serait quasiment impossible, il faudrait avoir opté pour la médecine à 100% dès le début des études supérieures… C’est dommage. Un autre exemple qui me vient à l’esprit est Michelle Obama qui a fait une carrière prestigieuse comme avocate tout en ayant commencé par des études de sociologie et d' »African American studies » avant de se tourner vers le droit.

    Au sujet des choix de lycée: j’ai l’impression que le fait d’être à Paris (où le système d’entrée en lycée est particulier) rend les choses compliquées, non ? Il y a pas mal d’endroits où la question de choix du lycée ne se pose pas forcément. J’ai l’impression que tout ça doit apporter pas mal de stress aux collégiens parisiens et à leurs parents…

    Au sujet des « rêves » et « vocations »: je fais partie des gens qui en fin de lycée avaient vraiment une vocation pour la suite (en ce qui me concerne, faire de la recherche dans un certain domaine). Ce n’était pas « soufflé » par mes parents, mais a posteriori il y avait tout de même une certaine influence de leur part (et beaucoup de choix dont il était implicitement clairs qu’ils ne les auraient pas acceptés). J’y ai consacré 13 ans (prépa, école, thèse, post-doc…) avant de finir par admettre que c’était bouché et que la probabilité que j’aie un poste était trop infinitésimale pour que ça vaille le coup pour moi de continuer. Il m’a bien fallu plusieurs années pour en faire mon deuil (et pour ne plus avoir envie d’éclater en sanglots quand je voyais une annonce pour une conférence où je connaissais la plupart des participants). Et là je fais un boulot qui me nourrit, où j’ai l’avantage d’avoir des collègues sympas et des horaires potables, et où je m’ennuie un peu plus chaque jour. Parfois il m’arrive de me dire que tant qu’à m’ennuyer, j’aurais peut-être mieux faire de choisir une autre école avec plus de reconnaissance sociale et un meilleur salaire à la clé, ou carrément un parcours très différent.

    Mes filles sont encore un petit peu jeunes pour avoir ce genre de souci, mais je me demande parfois comment me comporter avec elles plus tard à ce sujet. Avoir un rêve c’est une chose, ensuite il faut aussi arriver à se relever quand il ne se concrétise pas et qu’on a l’impression d’avoir beaucoup sacrifié pour ça… (Dans mon cas, il y a aussi le fait que même si ça n’a jamais été dit clairement, mes parents perçoivent mon parcours comme un échec, surtout mon père, et parfois c’est lourd à porter. J’espère au moins leur épargner ça.)

    Il y a sans doute aussi le fait que, surtout en France, les gens ont tendance à se définir par leur métier et à y attacher énormément d’importance. Peut-être que s’intéresser aussi un peu plus à tout ce qui est à côté du boulot devrait faire partie de la réflexion.

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  34. estelle a dit…

    Ton post de ce matin est troublant… Mon aîné qui tout petit rêvait d’être imaginateur pour « offrir du rêve aux autres », aujourd’hui est en 3e. A l’heure de l’horrible choix du lycée, il n’a aucune idée de ce qu’il veut faire ni d’où il veut aller. Avec son père, on a quitté la banlieue parisienne pour le 5e (un coup de chance), afin qu’il intègre un bon collège… On était tous les deux tellement désireux de lui offrir le meilleur (ou ce qu’on croyait le meilleur) qu’on a un peu oublié ce qu’il voulait lui, réellement, et surtout qui il était. Aujourd’hui, tout juste moyen dans un collège ou l’excellence est la norme, il est découragé, battu d’avance. Et nous perdus. A quand un système éducatif qui prendra en compte la personnalité des enfants, leurs aspirations ? Qui saura mettre en avant leurs talents, leurs singularités et leurs compétences ?

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      • Estelle13 a dit…

        Et oui ,méfions nous des « bons collèges » , des « bons lycées », les élèves y sont soumis à une pression énorme pour conserver cette réputation à l’établissement. Pour avoir travaillé 10 ans en ZEP, il y régnait une émulation pédagogique que je n’ai pas retrouvé dans les « bons collèges » des quartiers sud , où j’ai plutôt trouvé des profs ronronnants, incapables d’essayer d’autres chemins avec leurs élèves et où seuls les enfants déjà très scolaires s’en sortaient.

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        • Estelle13 a dit…

          « Que je n’ai pas retrouvée . ».Argh…après on va dire que oui, mais les profs en zep, ils sont pédagos mais nuls en orthographe…

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  35. Tomme Cruise a dit…

    Être bonne élève toute ma scolarité et obtenir un bac S mention bien ne m’ont pas empêchée de vivre ensuite une décennie (!) d’errance professionnelle, le fameux sandwich études/stage/chômage/petits boulots/études/stage etc.
    Donc effectivement, je suis convaincue aujourd’hui que dès qu’on a un tout petit peu le choix, quitte à galérer, autant faire qqch qu’on aime… (ou qui nous laisse assez de temps pour vivre une vie aimée à côté !)
    Le parfait résumé selon moi : http://www.arteradio.com/son/549543/ceve/

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  36. mino a dit…

    Vaste sujet !
    L’une d’entre nous a dit:  » Que c’est doux l’enfance ! »
    Je ne partage pas du tout cette idée. Je n’ai jamais ressenti l’envie de revivre mon enfance et mon adolescence, surtout pas ! J’ai été heureuse et choyée par mes parents, mais que de tourments intérieurs, que d’angoisses, que de révoltes, que de cafards, que d’incertitudes pendant ces 20 premières années ! Pour rien au monde je ne repasserais par là! Et je me fais du souci pour mes petits enfants en repensant à la cruauté de cet apprentissage.
    J’ai acquis la conviction en élevant mes 3 enfants et en ayant à l’esprit ma propre expérience, que ce qui compte c’est qu’ils soient le plus heureux et sereins possible dans la sphère familiale au moins, en ne leur mettant pas la pression pour des choses qui finalement n’ont pas tant d’importance. Les notes, le niveau des lycées, les études plus ou moins longues, etc…; ce qui compte c’est qu’ils suivent ou alors pour des enfants vraiment hors du coup trouver une autre voie.
    Mais la plupart des élèves brillants en classe se retrouvent finalement adultes au même niveau professionnel que ceux qui ont suivi cahin-caha et ont trouvé leur voie plus tard. C’est ce que j’ai constaté maintes fois. Comme le dit Caro, n’étouffez pas leurs rêves, au contraire essayez de les
    encourager à les nourrir. Nous les parents sommes là pour les envelopper discrètement de notre protection et les pousser doucement dans la direction qui leur convient et qui n’est pas forcément celle de la majorité. Méfiez vous des moules de notre éducation nationale. Les enfants ont une telle capacité de souffrance et d’angoisse, ils ne l’expriment pas, mais par moment ça les étouffe, et ils ne peuvent que l’endurer plus ou moins bien.
    Excusez moi pour ces considérations déprimantes mais je n’ai jamais oublié tout ce que je vivais, pensais, endurais, rêvais quand j’étais enfant et cela m’a guidé quand je suis devenue adulte et mère.

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    • marylin monroe(bah quoi) a dit…

      « Mais la plupart des élèves brillants en classe se retrouvent finalement adultes au même niveau professionnel que ceux qui ont suivi cahin-caha et ont trouvé leur voie plus tard »… Hum, hum ce n’est pas vraiment mon impression et l’élitisme du système français y est pour beaucoup.
      Moi aussi, ce billet résonne en moi, jour d’entretien d’évaluation, où j’ai eu du mal à cacher mon absence de niaque pour mon boulot….
      J’ai autour de moi pas mal d’ado dans des questionnements de cet ordre, et je constate que les profils sont très divers, tous non pas la pression me semble-t-il, certains sont dans une recherche d’excellence hallucinante, d’autres dans un détachement qui cache surement autre chose. Je suis maman depuis peu et j’ai le sentiment que ce qui est important c’est de permettre à l’enfant de penser que tout est possible (ou presque) mais se gagne avec de la persévérance, de la volonté et des efforts (pas forcément sur le plan scolaire). C’est un drôle de mélange, mais je crois que l’ouverture du champ des possibles c’est essentiel. Cela vaut aussi pour les parents, la possibilité d’envisager un autre avenir pour l’enfant que celui auquel on pensait.Je dis peut être cela car c’est qui m’a manqué, mes parents ne m’ont pas laissé imaginer un autre ailleurs. Du coup, j’ai lâché mes rêves, comme beaucoup.
      L’autre jour, une femme de mon entourage dit en parlant de son fils de 2,5 ans : « Quand je suis allée l’inscrire à la maternelle, j’ai pleuré car je me suis dit que c’était parti pour 60 ans de vie d’horaires, de contraintes, et de boulot, avec seulement les vacances pour être heureux. » C’est sur que parti comme cela…
      Je me rends compte que mon commentaire est un peu décousu, mais je livre mes impressions en vrac. Mais insuffler aux enfants, aux êtres humains la possibilité de s’appartenir cela me paraît essentiel.

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      • Caroline a dit…

        je suis d’accord, ne tombons pas dans l’angélisme, non, l’avenir n’est pas le même en France et en général pour les jeunes bardés de diplômes que pour les autres. Ce qui ne veut pas dire que les uns sont plus heureux que les autres. Ce que j’ai voulu exprimer en réalité surtout, c’est qu’on ne nous apprend peut-être pas assez ou qu’on ne s’autorise pas assez à vivre en accord avec nos désirs et nos affinités. Que ce soit dans le travail ou le reste d’ailleurs. Cela n’a finalement pas grand chose à voir avec les notes et les diplômes, on peut aussi avoir le désir d’enquiller les diplômes, ce n’est pas critiquable en soi et c’est même très bien si ça répond à un désir, pas si c’est le résultat d’une pression parentale ou sociale. Moi même aujourd’hui encore je ne vis pas tout le temps en accord avec mes désirs, je continue à faire des choses qui relèvent de la raison et tant mieux sûrement, mais j’essaie en tous cas de donner la priorité à ce qui me plait le plus, à ce qui ne me donne pas l’impression de me mentir, à ce qui ne me coûte pas plus que ça ne me rapporte. Mais c’est compliqué, c’est difficile. Et je me doute que pour le corps enseignant, c’est également difficile. Ceci étant dit, ne parler que de notes et de niveaux de lycées à des collégiens pendant les séances d’orientation, je trouve ça bien dommage, on peut à la fois tenir compte du principe de réalité mais aussi essayer d’entendre les souhaits qu’ils émettent, les aider à formuler leurs envies…

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  37. Ludivine a dit…

    Bonjour caroline,

    Ton poste me parle aussi beaucoup … je me souviens être stressée par mes notes, le collège, le lycée, nebas ne pas savoir ce que je ferai de ma vie. J’ai choisi le droit que j’ai aimé pour bifurquer et finir attachée de presse freelance. Je ne regrette rien (enfin je ne regrette plus car maintes fois je me suis dit que si j’avais eu plus confiance, j’aurais fait autre chose). Même si quelques fois ce métier me barbe un peu mais je suis comme toi indépendante et cela n’a pas de prix. Mon ado de 12 ans veut devenir actrice 🙂 (un métier d’image). Je ne la contrarie pas. Je lui dis de poursuivre ses rêves et de tenir bon (même si je lui parle des obstacles de ce métier et qu’il faut aussi un diplôme en parallèle … suis pas non plus irresponsable :-)). Bref pas facile aujourd’hui mais ce qui est essentiel c’est d’avoir confiance, de croire en soi et ça nous pouvons le leur apprendre aussi en dehors des diplômes. Bonne journée

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  38. EllaO a dit…

    Quel billet maginifique…
    Qui me parle énormément.

    Ta Rose est juste géniale, et tellement juste parce que qu’y a t il qui nous fasse sentir plus vivant que « sentir le parfum des choses » ?
    Et qui sait, peut être que cela l’amènera à inventer un enregistreur d’odeurs, l’invention qui manque cruellement je trouve (qui n’a jamais eu envie d’enregistrer l’odeur du creux du cou de son nourrisson me jette la première pierre…).

    Mon fils a un mois de moins que ta Rose, et malheureusement aux prises avec la différence depuis le début de l’école. Il n’a aucune maladie, mais il est juste plus lent, plus rêveur, TRES immature, comme insiste lourdement l’instit…
    Il aura donc droit (et non ce n’est pas une punition ni une sanction) à du temps d’enfance en plus, un peu de rab, volé à cette société qui veut nous formater plus vite que son ombre : un deuxième CP.

    Et personnellement je lutte contre mes tendances logico-cartésiennes : j’essaie de bannir les questions du type « quelle activité as tu préféré aujourd’hui ?  » auxquelles il me répond le plus souvent qu’il aime tout, j’essaie de ne pas lui dire devant sa dernière construction lego (une voiture monstre à deux roues) que les voitures ont 4 roues, de lui laisser le temps d’aimer, de rêver, d’imaginer, et surtout sans barrières.

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  39. Babycat a dit…

    Je me suis posée cette question à 30 ans après une dépression, qui pour moi a posteriori était un message que m’envoyait mon cerveau et mes émotions pour me dire « euh tu fais quoi là? Est-ce que tu sais ce que tu veux vraiment? » Aussi loin que je me souvienne, ce que je voulais c’était « faire comme il faut » pour faire plaisir à ma mère, à mes enseignants. Être une bonne élève, une bonne fille, avec rien qui ne dépasse, jamais un mot plus haut que l’autre, ne pas exprimer le moindre désaccord et la moindre envie personnelle finalement. Je me pose encore la question aujourd’hui de savoir ce que je veux, ce que j’aime. Petit à petit, j’ai appris et j’apprends encore tous les jours (avec l’aide de mon quelqu’un) à m’écouter sans me sentir coupable d’égoïsme ou d’égocentrisme. Pourtant, il me semble que j’ai été une enfant très curieuse et enjouée. A quel moment ai-je perdu cette petite flamme? Peu importe le moment, c’est la prise de conscience qui compte: j’essaie d’attiser à nouveau cette petit flamme un peu tous les jours, y’a même des jours où j’y arrive plutôt bien;)

    Merci Caroline pour tes mots si justes, pas que ceux de ce billet hein! Pour tous les billets, pour tes doutes, tes coups de cœur, tes états d’âme

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  40. Augmar a dit…

    Comme ce billet me parle, me touche… Comme j’espère m’en souvenir dans quelques années quand il s’agira de guider mes enfants…
    Faire ce qu’on aime, ce qui nous meut. Moi je voulais juste écrire… Mais je n’étais pas trop mauvaise à l’école, et j’aimais plaire aussi, à mes parents, à mes professeurs, alors j’ai été la première, la meilleure, souvent, tant que je le pouvais, et puis on enchaîne, la « bonne mention » au bac, la prépa, science po, les concours les plus ardus de la fonction publique, pour découvrir qu’en fait non, ce n’est pas ça qu’on voulait…. Et depuis j’ai l’impression de tâtonner, de tout faire en dilettante, rien ne me motive plus qu’un manager charismatique, comme me motivaient les professeurs dont j’étais vaguement amoureuse enfant, alors les gens qui me plaisent, je sais qui ils sont, mais CE qui me plaît, vraiment, je ne sais toujours pas… Enfin, si, écrire, mais ça demande quand même de se mettre sacrément à nu que de se lancer dans l’écriture, vraiment…

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  41. Alice JOIN a dit…

    Mes enfants sont petitd encore, l’aîné à 6 ans et le petit 3. Quand on évoque le « futur » métier, Octave n’en démord pas, il veut être poissonnier et Ernest spiderman.
    Je leur laisse leurs idéaux (super héros ça me convient) et je n entends pas parler ici, même pour les lycéens, de choix de lycée.
    Est ce qu il y a des interrogations typiquement parisiennes? Ou qui arrivent plus tardivement? Post bac?

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  42. Delphine a dit…

    Bonjour Caroline, ce billet me parle beaucoup, car je suis moi-même la maman d’une ado de 13 ans (commençant à s’interroger sérieusement et avec inquiétude sur son avenir) et d’une petite fille de 7 ans, pleine de vie et d’envies, pour qui tout semble encore possible, même si elle commence à entrevoir les limites (« je n’y arrive pas », « elle/il le fait mieux que moi » sont des phrases qui reviennent de plus en plus souvent dans son vocabulaire malheureusement … la pression croissante de l’école et de la recherche du résultat..).

    Bref, votre billet m’a fait penser à cette vidéo, « Je suis orientée », que j’ai vue il y a quelques temps. Je me permets de partager le lien. Certes, c’est une pub, mais tout y est dit et bien dit : http://www.festivalnikon.fr/video/2014/882

    Essayons d’encourager nos enfants à continuer de rêver, et à suivre autant que possible leurs rêves, en oubliant nous-mêmes nos peurs. Pas facile tout cela.

    Je vous souhaite une belle journée !

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  43. Magadopte a dit…

    « sentir le parfum des choses », j’ai les larmes aux yeux tellement c’est beau.
    Je lâche l’Education Nationale, sa sécurité, son moule et ses incohérences pour faire ce que j’aime vraiment faire. Même si j’aurai encore moins de sous, peut-être, mais je serai vraiment moi. Cette pression sur nos enfants est terrible, j’en ai terriblement souffert et j’espère que je saurai leur éviter les choix par convention. Surtout s’ils aiment sentir le parfum des choses…

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  44. Chag a dit…

    Tu me fais penser à la phrase que je sors à mes parents d’élèves, lors de ma réunion de rentrée en CP : « Oubliez les syllabes, regardez vos enfants semer leurs envies, et aidez-les à cultiver toutes les possibilités. »

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  45. Marilune a dit…

    Ma grande, quand elle était petite, voulait aider les bébés à naître (le reportage -série sur la plus grande maternité d’Europe tous les soirs sur Arte la fascinait – bien sur mon doigt glissait inopinément sur la télécommande aux moments les moins opportuns et quand on revenait sur la chaîne, oh dis donc le bébé était là), ou bien vendre des poulets rôtis. Les poulets elle a laissé tombé (pas assez rémunérateur, et en plus il faut se lever tôt), et les bébés aussi parce qu’elle ne s’estime pas assez bonne en maths. Après elle voulait être bibliothécaire, et une personne bien intentionnée lui a dit qu’il y en aurait de moins en moins. Aujourd’hui elle est obnubilée par les notes et ne rêve pas à son futur métier…Quant à sa petite soeur, elle voudrait bien être docteur la semaine, sauf le lundi où elle sera écrivain…..

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  46. stef et justine a dit…

    Ton billet raisonne en moi, ce billet fait écho à mon parcours.
    Il y a quelques années j’ai fait le choix de quitter Paris pour m’installer dans la campagne Corrézienne au grand désespoir l’intégralité de ma famille. Qui 12 ans après ne comprend toujours pas!
    J’ai fait le choix de privilégier ma famille et mon temps libre, sachant que j’ai quand même la chance d’avoir un travail que j’ai choisi et qui me passionne. Mais je fais en sorte que ce dernier n’empiète pas sur ma vie privée qui est ma priorité (et j’avoue ce n’est pas toujours facile).
    Puis ma petite fille est née. Et nous tentons avec son père de la suivre dans ses goûts, de lui faire découvrir des choses variées pour qu’elle fasse ses propres choix… il va s’en dire que depuis qu’elle va à l’école le cadre enseigné lui colle à la peau. Donc on profite du moindre instant pour qu’elle puisse s’autoriser à faire et aimer ce qu’elle affectionne elle même si cela ne fait pas parti des choix de la maîtresse.
    Ma seule ambition c’est qu’elle puisse aller au bout de ses propres rêves, de ses propres envies et qu’elle soit simplement heureuse de ce qu’elle est comme je le suis et comme son papa l’est également.

    Ton billet montre que tu tends également vers cette envie même si tes « vieux démons » (si je peux me permettre) te poursuivent 😉

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  47. adelaide62 a dit…

    Bonjour,
    Ah « sentir le parfum des choses », mais c’est ce que j’ai toujours voulu faire aussi ! Et j’en rêve encore ! Je voudrais dire à la jeune Charlotte, qu’on a éminemment le droit à 21ans, de ne pas savoir ce qu’on veut faire, ni vers quoi on veut se diriger…
    J’ai moi-même une Charlotte de 25ans qui après une licence de com, puis un master de politiques sociales qu’elle finit cette année, ne sait plus trop ou se trouve sa voie… Elle aime l’horticulture, les plantes médicinales, elle voudrait une nouvelle formation peut-être dans ce domaine. Mais pas facile non plus.
    Je l’ai laissé faire ses choix, et surtout aller vers ce qu’elle aime, en espérant qu’elle trouve son chemin. Je suis à ses côtés, je la soutiens parce que je pense que vivre sa vie professionnelle en n’aimant pas ce que l’on fait est difficile et frustrant, surtout si en plus, on ne gagne pas forcément bien sa vie, et qu’on ne peut pas faire d’autres activités « plaisir » pour compenser !
    Aujourd’hui, rien n’est sur à 100%. Et aucun métier ne garantit un avenir radieux, alors laissons les suivre leurs chemins et aidons les à trouver ce qu’ils aiment vraiment.
    Belle journée (sous la pluie dans le sud)….

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  48. Elsouille34 a dit…

    J’ai été trop raisonnable dans mes choix , en oubliant la notion de plaisir. Dans les 90’s on nous parlait uniquement chômage et débouchées…j’ai foncé vers quelque chose qui me plait bien sur mais ne correspond pas a ma personnalité . J’ai laisse derrière moi et peu à peu mis un couvercle sur mon âme créative. Raide comme la justice n’est pas qu’un proverbe 😉 et aujourd’hui c’est difficile de retrouver tout ça au fond de moi. Alors je me suis promis de parler à mes enfants du champ des possibles et de ne jamais casser un rêve . J’en connais qui ont défié tous les mauvais pronostics genre BEP et réussi à embrasser la carrière rêvée à bac +3 à force de rêve et d’effort. Alors mes enfants je les élève en leur disant de bien travailler pour avoir le choix de faire tout ce qu’ils voudront : pâtissier ou astronaute …

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  49. Sa Profonde Sérénitude la PHK a dit…

    Je me dis plusieurs fois par jour que les gamins de 6 ans sont les meilleurs quelqu’uns du monde. Ils nous ramènent aux désirs, aux envies, aux corps qu’ils habitent en confiance, à la simplicité. A l’amour aussi. Aux moments où si on a eu de la chance, on n’avait pas tout ce boulot à faire avant de s’autoriser à être soi.

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  50. Anonyme Amandine a dit…

    Ca me fait bizarre de lire ce texte parce qu hier, suite a une grosse dispute avec ma Cherie de 7 ans, je lui ai reproche d etre trop immature pour son age (de se comporter comme un bebe avec ses mots), d etre trop reveuse et incapable de se concentrer, raison pour laquelle ses resultats a l ecole (en math) sont si preoccupants. Ma Stella est une enfant qui a un monde imaginaire d une grande richesse et j avoue que ca m inquete de la voir si « a l ouest », a ce point dans son monde qu elle n a pas a l ecole beaucoup de copines : elle ne s interesse pas du tout a cette fameuse Violetta par exemple 🙂 mais du coup elle joue souvent seule dans la cour :-(….
    Ca me fait reflechir ce que tu as ecrit… meme si je serais terrorisee que sa « vocation » premiere, dresseuse d orque – ne devienne realité !

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  51. filledesbrumes toujours à l'hôpital ..... a dit…

    Encore un billet qui va se démultiplier en une multitudes de commentaires plus riches les uns que les autres. Je suis obligée de tronquer mes pensées, je pourrais écrire un livre entier sur le sujet, mais pour résumer grossièrement je dirai que ce qui est pris est pris. Et ta Rose sait goûter la vie. Elle ne perdra jamais cet incroyable don de savoir sentir le parfum des choses. Et on voit bien que vous êtes loin, dans votre mode de vie, d’avoir mis « le plaisir et l’envie au pilori ». Tes billets en sont la preuve.

    Il faut savoir, je crois, trouver le juste milieu entre encourager et nourrir les passions (de nos enfants, mais aussi les nôtres), et prendre en compte la réalité: on ne peut pas tous vivre de ce qui nous passionne. Certains ont cette chance, d’autres devront se contenter d’un boulot pour lequel ils sont qualifiés, dans une branche où il n’a pas fallu s’épuiser pour se faire une place, qui leur offre une certaine stabilité et la possibilité de vivre la vie qu’ils veulent, d’une autre manière. Retaper la maison de ses rêves, voyager, s’offrir un restau d’exception, se faire un atelier au fond du jardin, et dans les plaisirs simples de la vie normale, trouver la jouissance.

    La pression que l’on met sur un enfant pour qu’il s’accomplisse n’est pas moins lourde que celle qu’on met pour qu’il réussisse. Du moins c’est ce qu’il me semble. Et j’aurais tendance à penser que l’âge de raison n’est pas l’âge auquel on piétine le principe de plaisir. C’est l’âge auquel on peut commencer à comprendre que faire une place au principe de réalité n’est pas une compromission, mais un équilibre à trouver pour se réaliser.
    Il existe peut être un métier où le tempérament et les aspirations de Rose trouveront leur place. Et si non? Qu’elle sache qu’elle pourra trouver des centaines d’autres espaces pour Etre.

    Je suis la première à régulièrement me dire que ma vie n’est pas celle que j’imaginais, mais « at the end of the day », je me dis que le plus grand talent, c’est de savoir trouver le bonheur partout. Et si la route n’est pas droite vers l’accomplissement, il ne faut pas forcément dire qu’on n’a pas pris le bon chemin. Peut être juste accepter que les lacets étaient nécessaires…

    J’ai un peu l’impression d’être hors sujet, il était surtout question d’orientation…

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    • Helene a dit…

      Que j’aime ce commentaire, il résume tellement bien ma pensée, on peut vivre de ses passions et être heureux, mais on peut aussi être ouvrier à la chaîne, ne pas s’épanouir dans son travail et malgré tout avoir une belle vie… Il n’y a pas de sot métier… Et effectivement, on doit accepter que nos enfants n’aient pas la pression de l’épanouissement…

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    • doya a dit…

      Merci fille des brumes de résumer si parfaitement et joliment ce qui était également ma pensée également à la lecture du post et des précédents commentaires.

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    • anonymamandine a dit…

      comprendre que faire une place au principe de réalité n’est pas une compromission, mais un équilibre à trouver pour se réaliser

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      • filledesbrumes a dit…

        Il va mieux… il ne souffre plus et recommence à manger. Il rit le jour et « geint » moins la nuit. Mais il ne peut toujours pas se mettre debout. Il doit passer un(e) IRM vendredi pour savoir si il faut opérer le pied où l’infection est venue se loger, ou si les antibios ont finalement fait le job. En deuxième semaine l’hôpital est plus « fun »: maitresse d’école le matin, activité ludique l’après midi. Et toujours des soignants par wagon, qui font un ballet incessant, toujours des nouvelles têtes et tout plein d’étudiants (et des voisins de chambres aussi, on en est au 4ème…)
        Merci de t’en inquiéter 😉

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    • marieal a dit…

      pour revenir sur le sujet, le com de filles des brumes est exactement la mise en application pratique de ce que Russ Harris développe dans le livre dont je t’ai déjà parlé, « Le piège du bonheur ». Ou comment mettre ses valeurs en action dans sa vie pour y trouver les bonheurs plutôt que de tout changer pour trouver le Bonheur inaccessible.

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  52. Didoune a dit…

    Comme beaucoup ton post me parle énormément aussi… Qu’est-ce que j’aime vraiment ? Il y a pour moi une question sous-jacente : est-ce que je peux faire ce que j’aime, est-ce que j’ai le « droit » de faire ce que j’aime, est-ce que je me l’autorise… Toutes ces questions qui arrivent peu à peu, en grandissant, avec l’école, avec les notes, avec la peur et le manque de confiance.

    Je me suis vraiment posé la question il y a deux ans, j’ai mis longtemps à trouver la réponse qui était pourtant sous mes yeux, écrire. Depuis j’avance doucement sur cette route. Je crois que suivre ses rêves, ce que l’on aime est primordial pour son équilibre, pour son bonheur, mais comment le concilier avec la raison ?

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  53. lesdoucesparoles a dit…

    Bonjour,
    Tout d’abord, j’aime beaucoup la manière dont tu as rédigé ton article. On ressent beaucoup de mélancolie et de nostalgie.
    Je pense qu’en grandissant, nous comprenons par nous-même la complexité de notre société. Quand nous sommes enfants, on s’en fiche un peu de la crise économique ou du chômage. Je suis d’accord avec toi, c’est bien triste de voir que tout change avec le temps. Mais heureusement, parfois on se souvient de ce qui nous plait vraiment et on décide de mener notre vie de la manière dont on la voyait quand on était enfant.
    Bonne journée !

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  54. Félixe a dit…

    Marrant…Mes parents ne se sont jamais vraiment préoccupés de ma scolarité (ils ne sont pas francophones, immigrés, n’ont pas fait d’études au delà du CM2 et étaient donc complètement à la ramasse au niveau du système scolaire). Mon père regardait les notes quand même (sans comprendre grand chose) et a tout fait pour nous mettre dans le privé parce qu’on lui avait dit que c’était mieux. Mon frère a été inscrit dans une école privée pour garçons (ma mère y travaillait comme femme de ménage donc on ne payait pas la scolarité). Mon père a essayé de nous inscrire , ma soeur et moi, dans une école privée pour filles mais ils n’ont pas voulu prendre ma soeur (« trop vieille » ont-ils dit…elle devait rentrer en CE2 ou CM1…) donc il a renoncé au privé pour nous dans un premier temps jusqu’à ce que l’école de garçons de mon frère accepte des filles. J’ai donc pu y faire mon entrée en CE1, pas ma soeur, qui est restée dans le public.
    Bref, j’ai toujours été une élève moyenne, je ne me foulais pas trop mais je faisais le taff. Je suis allée à la fac un peu par hasard, j’étais à la ramasse niveau orientation (pas de parents pour me guider ou me mettre la pression)…
    Aujourd’hui, je suis enseignante agrégée (ça fait un peu prétentieux de préciser mais j’en suis fière ne serait-ce que par rapport à mes parents) et je suis très heureuse de mon parcours et de mon métier. J’en ai parfois ras le bol parce que ça n’est pas toujours facile de travailler avec des jeunes ados, en collège, en banlieue mais j’ai de grands moments de bonheur, je me sens utile, j’adore mes élèves même s’ils ne m’aiment pas tous ni tout le temps.
    Leur fraîcheur me galvanise, j’ai beaucoup de chance de faire ce boulot !

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      • Félixe a dit…

        Je ne le dis jamais et je ne me sens pas du tout au dessus de mes collègues mais y a des fois où je dis « merde, c’est bon, j’ai bossé pour, c’était pas gagné étant donné le milieu d’où je viens donc j’ai le droit d’en être fière ». Pour le CAPES, je ne sais pas…J’avoue ne plus rien comprendre aux nouvelles formules (ils ont quand même changé les épreuves 2 fois en 4 ans).

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  55. Ingrid a dit…

    C est vrai qu il y a un âge où les enfants peuvent encore rêver des métiers qu ils feront plus tard, sans préoccupation de note ou autres …. Pour ma part je dis juste à ma fille que c est important de travailler à l école pour pouvoir choisir vraiment ce que l on veut faire ! Mais pour ma part … Après un bac A 1 ( lettre et math pour les plus jeunes ! 🙂 ) par élimination j ai pris droit …Et puis j ai laissé les études se faire ..puis j ai passé les concours ! Bref …loin de mes passions le tout par élimination ! Ça fait pas trop rêver !! J ai bien tenté à la fin de mes études de repartir vers une branche plus proche de ma passion ( en l occurrence les animaux !) en proposant mon CV à la SPA …ils m ont jamais répondu ! Snif ! 🙂

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  56. Cel a dit…

    Hier soir, c’était la remise des bulletins au collège de mon ado qui est en 4ème. Elle ne travaille pas assez à la maison, se laisse porter, etc … C’est une élève agréable mais, qui ne se donne pas les moyens de réussir … Voilà tout ce que ‘j’ai entendu.
    Je suis ressortie de là, le moral dans les chaussettes … Il faut impérativement qu’elle se reprenne … Oui, j’en suis consciente, je lui explique, elle ne conteste pas mais, j’ai l’impression d’avoir affaire à une élève de primaire (elle qui était si autonome et bosseuse, plus petite …) Pourtant, je travaille maman, me dit-elle … 🙁
    J’ai toujours un peu l’impression d’être à côté de la plaque avec elle …

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  57. Tan a dit…

    Ah ça, l’équilibre entre passion et nécessité, envies et réalité de la vie, vaste sujet. Les commentaires sont passionnants comme d’hab.
    En fin de lycée, tout le monde me tannait pour que je fasse une prépa littéraire, j’avais un assez bon niveau, c’était une opportunité, etc. Sauf que moi, je voulais faire des langues, point barre. Y en avait en prépa, mais y avait aussi beaucoup de lettres, de philo, d’histoire-géo et ça ne me branchait pas. J’ai fait une « pauvre » fac d’anglais, certes beaucoup moins bien cotée mais au moins le contenu me PLAISAIT. 5 ans comme ça, dont un en Erasmus, et je fais le boulot que j’ai choisi… en 3e année de fac seulement, avant je ne savais pas ce que je voulais faire. Ce n’est pas toujours rose ni intéressant, comme dans tous les boulots j’imagine, mais c’est mon choix.

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  58. Corinne (Couleur Café) a dit…

    Je comprends ton questionnement pour la simple raison que je me la pose aussi actuellement. Le temps passe si vite, et on a presque envie de retenir par quelque moyen que ce soit leur insouciance, leur joie, leur bonne humeur, pour qu’elles leur restent toute la vie.

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  59. Maripi a dit…

    Encore un billet très juste…Ta jolie Rose est adorable 🙂 Qu’elle ne cesse jamais de « dessiner, danser, sentir le parfum des choses »…mais je ne me fais pas de soucis…tu y veilleras 😉

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  60. et de trois a dit…

    A la question « que veux tu faire plus tard ? » durant l’entretien avec la directrice du collège où notre fils ira en septembre, il a répondu « cuisinier ». C’est ce qu’il nous dit depuis l’âge de 6 ou 7 ans.
    Sur son bureau trône un portrait de Paul Bocuse qui l’observe faire ses devoirs. C’est un élève moyen, il n’adore pas particulièrement les maths et le français, mais je crois que même si il n’est pas le meilleur élève ce qui nous plait avant tout c’est cette passion et cette envie, quand il parle de lui plus tard, il dit toujours « quand j’aurai mon restaurant … » .
    Alors bien sûr on lui explique que la passion ne suffira pas, qu’il doit travailler parce qu’en plus ce milieu est très difficile, mais même si il ne fait pas de grandes et longues études, nous le laisserons aller là où il veut. Et c’est déjà une chance à son âge de savoir ce qu’on veut faire.
    N’empêche que je ne suis pas toujours très sereine avec le fait qu’il ne soit pas un si bon élève que ça.
    Mais je m’en fous, plus tard j’irai manger dans le restaurant de mon fils … 😉

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  61. Julia a dit…

    Bonjour Caroline, bonjour à toutes et tous,

    J’ai lu avec passion ce texte du jour, et les commentaires qui ont suivi, et j’aimerais si je le peux, partager notre expérience avec les parents Lyonnais.
    Nous sommes parents de deux garçons, un de 11 ans et demi et un de bientôt 17.
    Le plus jeune a fait en septembre sa rentrée en 6 ème dans le collège où j’aurais adoré aller il y 33 ans !
    Un collège qui vient d’être labellisé  » Établissement Innovant » par l’Education Nationale. Je rêve simplement que tous les collèges de France puissent lui ressembler, publics ou privés.
    Ce collège, bien que privé, n’est pas du tout un collège doré, c’est un collège « de la vraie vie ! ». C’est un des établissements les plus apaisés de la région, parce que les enfants y trouvent du sens à leur scolarité, et que les profs, super motivés, travaillent dans de bonnes conditions !
    Notre fils vient de terminer sa « semaine sur les planches », une semaine de théâtre, sans cours et sans devoirs pour tous les 6 ème, où les profs deviennent, avec leurs élèves, acteurs, metteurs en scène, costumiers… Cette semaine est pour les enfants l’occasion de créer ensemble un projet commun, de dépasser des peurs, d’échanger autrement avec leurs professeurs…
    Sans oublier le cours de « ressources » où les enfants ont découvert les neurosciences, la plasticité du cerveau, les formes d’intelligence, qui sont toutes valorisées, les façons d’apprendre différentes. Et des techniques de gestion du stress !
    Il n’y a pas de notes chiffrées, les évaluations sont notées à l’aide d’une grille de compétences, et ce n’est jamais l’élève qui est noté, simplement sa restitution…du coup il y a toujours un point positif à valoriser !
    Bref, nous n’avons pas trouvé de lycée idéal pour notre aîné, mais la parenthèse collège a été une des plus heureuses de sa vie d’écolier, et son frère s’y épanouit aussi !
    Je suis intarissable sur le sujet, désolée ! Mais quand on trouve une école où nos enfants sont heureux, valorisés et où l’équipe a l’envie et les moyens de pratiquer la coéducation, on a envie de partager !
    Très bonne journée à vous !

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    • et de trois a dit…

      Ah mais c’est un collège comme celui dont tu parles qu’il faut à notre fils !!
      Nous sommes à Lyon, donnes moi vite le nom, même si il est un peu tard pour l’inscription de la prochaine rentrée, je serai éventuellement intéressée pour une entrée en 5ème on ne sait jamais. Merci d’avance

      Excuse moi Caroline d’utiliser ton espace de commentaires pour récupérer une info.

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  62. Marje a dit…

    Ce billet me touche beaucoup. Enseignante qui tente de motiver ses élèves. Mère de deux ados qui cherchent aussi à concilier plaisir et raison pour leurs orientations … C’est vraiment difficile !

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  63. Blonde Paresseuse a dit…

    J’ai ressenti les affres de l’orientation quand mon gosse était au lycée, quand en classe de seconde, on leur demande de prendre des directions qui vont malgré tout conditionner leurs choix pour le reste de leur scolarité.

    Tenter d’orienter son gamin vers ce qu’il y a de mieux, en fonction de ce que moi, parent, je pense qu’il serait mieux pour lui, c’est très compliqué. Quand ton gamin a 16 ans et qu’il ne sait pas ce qu’il veut faire plus tard, c’est terrible… et normal.

    Je n’ai jamais été aussi angoissée que lorsque nous nous sommes connectés sur APB pour donner ses choix d’orientation post-bac. Les rendez-vous avec les conseillers d’orientation ont tous été catastrophiques, les « conseilleurs » ne servent qu’à distribuer des brochures quand tu sais déjà vers quoi tu veux aller ! (pardon aux gens dont c’est le métier et qui le font avec implication, je n’ai pour ma part rencontré que des branquignolles).
    En revanche, nous avons pu être confortés dans certaines de nos idées grâce à des test sur le site de l’ONISEP (du type « Suis-je fait pour une école d’ingénieur ? »…)

    Aujourd’hui, j’ai un pot monstre, il adore ce qu’il fait, au final. J’ai le sentiment d’avoir réussi ma mission de mère. Je lui ai aussi dit à l’époque, qu’il avait le droit de se tromper et qu’il pourrait changer de voie, même si cette incertitude me vrillait l’estomac.

    Quant à moi, je fais un métier que j’aime, que j’ai choisi. Mais si je réfléchis bien, si je n’avais pas de contingences matérielle du type « faut bouffer à la fin du mois », je pense que je ferai bien autre chose.
    Lustreuse de corne de licorne par exemple.

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  64. valsud a dit…

    Bonjour Caroline, lectrice tres silencieuse aujourd’hui je participe car c’est un grand sujet qui me tient à cœur ! ma fille à 6 ans voulait être « éteindeuse de lampes », le soir, aller s’assurer que les lumières sont bien éteintes dans les maisons…aujourd’hui c’est vétérinaire le projet et moi je stresse car elle va rentrer en seconde. C’est difficile de ne pas céder à la pression des résultats, j’en sais d’autant plus quelque chose que je suis enseignante, et que j’essaye de ne pas regarder mes élèves que par le filtre des notes.
    Je voulais aussi partager une expérience auprès des lectrices qui voudraient que leurs enfants retrouvent du sens dans leurs apprentissages, je suis une formation sur les processus de la pensée , et la possibilité de permettre aux élèves de se réapproprier le sens et de se  » mettre en projet ». C’est un grand pédagogue, Antoine de Lagaranderie qui a exploré ce chemin et c’est vraiment passionnant notamment son livre  » tous les enfants peuvent réussir ». Et pour finir je voudrais bien connaître le nom de ce collège lyonnais pour aller chercher des idées par là aussi ! Merci encore pour tous vos billets, Caroline, qui souvent résonnent chez moi.

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  65. Vachette a dit…

    « Qui vit sans folies, n’est pas aussi sage qu’il croit »
    Ces petites folies, rigolades en cascades, rêves fous et temps pour la reverie sont des tresors.
    Les annees collèges sont souvent les serials killers de ces beautés d’enfances, alors si on peut passer entre les gouttes avec des collèges qui preservent un peu de cette cruauté, c’est beni ! Alors merci Julia de me donner les coordonnees de ce college.
    Et merci Caro as well

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  66. Naïs a dit…

    Tant de témoignages de regrets, c’est dommage. A l’inverse de beaucoup de récits ci-dessus, mes parents m’ont toujours dit que je pouvais choisir ce que je voulais et qu’il faudrait de toute façon travailler dur pour l’obtenir. Et j’ai peut être eu la chance de croiser des conseillers d’orientation qui ont encouragé mes envies, qui ont cherché avec moi ce que en quoi mon rêve pouvait se traduire. Résultat, je voulais être archéologue quand j’avais 6 ans et aujourd’hui, après des études en histoire de l’art, je suis dans un musée (c’était un rêve sage). Comme quoi, les rêves ne meurent pas forcément.

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  67. Cécile - Une quadra a dit…

    En sixième nous étions ravis, miss intégrait une classe « pilote », sans notes, avec l’évaluation des acquis par objectifs (oui je sais les syndicats d’enseignants n’aiment pas trop) après une primaire où les notes n’avaient pas cour non plus juste une appréciation des acquisitions et du travail fourni ça nous convenait parfaitement. Cette année en 5ème elle a retrouvé une classe traditionnelle avec des notes, on fait avec mais on insiste sur les appréciations.
    Alors oui on incite notre fille a bien bosser, surtout efficacement et régulièrement, pour avoir les bases de connaissance nécessaires à une vie « normale », des notes, lorsqu’elles existent, acceptables par le corps enseignant qui lui permette par la suite d’avoir le choix, lorsqu’il faudra se décider. Puisqu’il faut bien reconnaître que le système est là et il faut faire avec…
    Elle en section bi langue anglais/espagnol parce qu’on lui a proposé de le faire et elle a accepté pour bien parler la langue de papa (qui entre nous parle et écrit mieux français que moi), mamie et les cousins. Puis elle a voulu faire des latins dés la 5ème et elle s’éclate, elle a pris aussi une autre option, des cours de braille et connaissance du monde des malvoyants, ça lui fait en tout 6 h de cours de plus que ses copains, mais elle ne râle pas, ce sont des matières qu’elle a choisi seule, qui correspondent à ses envies.
    Au niveau boulot petite elle souhaitait être cuisinière, chanteuse, acrobate et astronaute en même temps et à tour de rôle parce que bon, on n’est pas toujours dans la lune, ni sur un fil de fer ou sur scène et il faut manger…
    En grandissant il y a une partie des rêves qui est tombée. Elle rêve d’aller sur la lune, encore et toujours (elle a mis une alerte de recherche Google sur le thème astronaute, ISS et lit avidement les articles, faut que je lui traduise ceux en anglais), elle veut toujours être cuisinière, mais aussi styliste, architecte d’intérieure et psychologue.
    Lorsque mes parents sont restés interloqués devant cet inventaire à la Prévert de ses métiers souhaités et qu’ils lui ont demandé pourquoi elle voulait faire des trucs si différents elle leur a répondu que ce n’était pas si différent que ça, que tous ces métiers faisaient du bien aux autres et que c’est ce qui lui plaisait, faire plaisir et du bien aux autres.
    Et que styliste ou archi d’intérieur ben on se faisait plaisir en faisant des beaux dessins pour créer des fringues qui rendent les autres jolis, et que même elle ferai des fringues chouettes pour les grosses comme maman, ou des aménagements pour avoir de jolies maisons, agréables (là elle a peut être regardé un peu trop souvent Philippe Demougeot sur Télémaison avec nous).
    En fait pour l’instant elle ne semble pas encore trop corrompue par le système, on espère réussir à continuer encore à la protéger un peu.
    Sinon pour le choix du lycée il n’y a pas qu’à Paris, je pense que c’est le cas dans toutes les grandes villes qui offrent le choix en fait. Chez nous je sais que je ferai en sorte qu’elle n’ai pas envie d’intégrer Eiffel par exemple, certains qu’il me la casserait et la ferait exploser en plein vol, ils ont une politique qui ne convient pas à son caractère, mais d’autres se battraient pour que leur enfant y aille.

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    • Félixe a dit…

      Et bien avec la réforme du collège prévue pour 2016, plus de latin/grec, plus de section bilangue, plus de classes euro, plus de découverte professionnelle en 3e et une heure d’anglais en moins en 6e.
      Je suis enseignante, pas du tout contre le changement mais seulement lorsqu’il se fait dans le bon sens et qu’il permet l’épanouissement des élèves, pas quand il s’agit simplement d’économiser de l’argent en promettant monts et merveilles aux parents tout en leur cachant la vérité (la LV2 en 5e par exemple n’est qu’une mesure écran…On ne dit pas aux parents qu’il s’agira du même volume horaire qu’actuellement mais réparti sur 3 ans, pas 2…). Bref, nous aussi, nous avons une classe sans note: c’est dans l’air du temps et les enseignants n’y sont pas spécialement réfractaires. Ce qui est gênant dans ce genre de dispositif, c’est qu’il semble s’adresser essentiellement aux parents qui connaissent bien le système éducatif. Si on avait mis entre les mains de mes 2 parents immigrés non francophones le livret de compétences qu’ont aujourd’hui les enfants qui sortent du primaire, ils n’y auraient rien compris…L’avantage de la note est qu’elle parle à tout le monde, elle est lisible et claire. Et elle n’est pas forcément négative. Dans mon établissement, nous évaluons avec beaucoup de bienveillance: les élèves savent exactement ce sur quoi ils seront évalués et comment, les moyennes de classe se situent le plus souvent autour de 14. Voilà voilà…

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      • Cécile - Une quadra a dit…

        Je sais en effet ce qui est prévu pour la réforme des collèges et dire qu’elle me plait et me convient est un bien grand mot.
        Mais bon quand je vois que de toute façon avant l’annonce de la réforme on nous a annoncé que l’an prochain les bilangues seraient dans le même groupe que les débutants seconde langue on se demande le but recherché. Pas que je recherche l’élitisme, mais si on doit apprendre puis recommencer depuis le début où est le plaisir d’apprendre et progresser ?

        Après très honnêtement les notes si le prof est capable de mettre une appréciation construite en rapport avec le travail fourni ça ne me dérange pas, ce qui me gène plus ce sont les notes sèches, bonnes ou non d’ailleurs. Mais, coïncidence ou non, à part quelques éléments, les profs de cette année ne tiennent pas tout à fait le même discours encourageant et motivant que tenaient ceux de l’an dernier. on est beaucoup plus dans le jugement et à la limite du dénigrement alors que les résultats et le travail sont convenables.

        Je suis consciente aussi qu’il y a autant de façon de concevoir les évaluations que d’enseignants et de façon d’enseigner, donc au parents et aux élèves de s’adapter en fait. C’est juste plus difficile parfois que d’autre.

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        • Félixe a dit…

          « Mais bon quand je vois que de toute façon avant l’annonce de la réforme on nous a annoncé que l’an prochain les bilangues seraient dans le même groupe que les débutants seconde langue on se demande le but recherché. Pas que je recherche l’élitisme, mais si on doit apprendre puis recommencer depuis le début où est le plaisir d’apprendre et progresser ? »

          On est d’accord…Ca sent l’économie de moyens ça. On a eu un problème similaire cette année avec les germanistes. Ils ont supprimé des heures et mon collègue s’est retrouvé avec 30 élèves LV1 et LV2 mélangés de 17h à 18h ! Un aberration…Le chef d’établissement a sûrement dû rogner sur le budget langues vivantes pour mettre des heures ailleurs. Tout cela n’est qu’une question de gros sous…
          Sinon, non, ce n’est pas aux parents/élèves de s’adapter. C’est à l’établissement de construire un projet COHERENT et d’y associer parents et professeurs…Ils ne sont pas nombreux à savoir le faire.

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  68. nora a dit…

    Ce que j’espère moi c’est pas les bonnes notes pour ma belette mais une passion. quand on en une, on arrive toujours à l’endroit où l’on veut être. la passion ça motive tout le monde à vous suivre ! Je suis la première à l’avoir vécue.

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    • La lune a dit…

      Je suis enseignante à l’université et mère ..en contact donc avec de nombreux adolescents et jeunes adultes. J’ai lu avec tendresse le billet et intérêt les commentaires. Garder de la place pour ses rêves….résister à la pression du conformisme…construire l’agrément…oui…..mais je suis frappée comme tous les commentaires valorisent le métier plaisir-le métier passion. « Il faut choisir un métier qu’on aime »… Et là je dis, attention. N’est-ce pas une autre forme d’injonction et de pression tout aussi forte que celle du système scolaire (même si quand même propre à un milieu social) qu’on impose à nos jeunes ? Ton métier doit faire sens et t’apporter le bonheur….Et moi je vois quantités de (grands) gamins et (grandes) gamines qui partent à la recherche de leur bonheur et du sens de leur vie dans les filières artistiques, culturelles et sociales…parce ça plait, ça fait sens. Certains y trouvent leur compte, leur route, leur sens, leur bonheur, d’autres (nombreux) se plantent, galèrent, déchantent…E si on se trompait de discours ? et si la charge était trop lourde. Et si choisir (ou pas parce que les bifurcations, les hasards, les impossibles font aussi pas mal leur boulot) un métier, (il conviendrait plutôt de dire « travail ») qui convienne était suffisant ? Et si on leur disait que la réalisation de soit, le plaisir, les envies, le sens de la vie, la participation à la vie sociale pouvait aussi se cultiver hors du travail ? N’enlèverait-on pas un gros poids sur les épaules de nos jeunes ? C’est juste une question que je me pose…en tant que mère…en tant qu’enseignante…

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      • Caroline a dit…

        oui bien sûr qu’il ne faut pas tomber dans l’injonction inverse, de la passion à tout prix. Bien sûr que le travail n’est pas la seule façon de se réaliser. Bien sûr que les métiers artistiques ne sont pas faits pour tout le monde, d’ailleurs mon propos n’était pas de valoriser les métiers artistiques ou autre, je pense très sincèrement que du plaisir on peut en prendre dans n’importe quelle activité professionnelle, ce qui plait à l’un ne plait pas à l’autre. Mais tout de même, le boulot nous occupe une immense partie de notre temps. Donc je veux bien, moi, le coup du métier « qui convient ». mais est-ce que ça suffit vraiment ? Je veux dire, est-ce que ça doit être un objectif en soi ? Je m’interroge, c’est tout, hein, mais je me dis qu’à nos enfants, on peut quand même donner un peu plus d’envie que seulement celle d’avoir un métier qui convient. Sauf si c’est justement ça qu’ils cherchent, parce qu’en réalité ce qu’ils aiment par dessus tout c’est passer un max de temps à se promener, à regarder le ciel ou que sais-je. En fait, juste, je voudrais qu’on ramène le plaisir sur le devant de la scène, c’est tout 🙂

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        • Gaelle a dit…

          Vraiment un sujet super intéressant, vu le nombre de commentaires. Je me permets de réagir par rapport aux métiers artistiques…
          Je pense aussi que nous souffrons parfois de la non-corrélation des matières enseignées avec les métiers qu’il y a derrière… Je m’explique : par exemple, j’ai toujours été attirée par les sciences depuis que je suis toute petite. J’allais devenir chercheuse, ça ne pouvait pas être différent ! J’ai adoré mes études (Bac+8), et maintenant, ça fait 4 ans que je me fait suer comme un rat mort dans mon job. Je me retrouve à faire de la gestion de projet et du management… certes dans un contexte scientifique mais bon, ça ne me plait pas du tout et meme, ça me rend malade. J’ai fait un bilan de compétences et finalement, je suis beaucoup plus susceptible de m’épanouir dans un métier de la psychologie. Dingue, non ? Mais à l’époque du lycée, jamais je n’aurai imaginé, toutes les capacités d’analyse qu’il faut dans ce domaine !
          Une de mes amies a fait un cursus littéraire… 100% langues, et elle détestait les maths. Apres la fac, elle enchaine les ptetits boulots, chomage. Elle finit par faire un bilan de compétences : et elle s’épanouit maintenant dans la compta !! Oui parce qu’il y a une différence entre les maths scolaires où on apprend les théorèmes pour la beauté de la science et la compta pratique d’entreprise.
          Bref (enfin, non, je n’ai pas été brève), revenons-en aux moutons artistiques… les filières artistiques font rever beaucoup d’élèves, mais est-ce la matière qui les intéresse ou réellement les métiers derrière qui les font vibrer ?
          A quand un équivalent des bilans de compétences pour les plus jeunes pour apprendre à conjuguer plaisir et réalité ?

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          • Laetitia a dit…

            Tellement vrai l’écart entre étudier quelque chose et en faire son métier. Il y a  » quelques » années quand il a fallu choisir mon orientation post-bac, j’étais passionnée par la psychologie et j’étais prête à m’engouffrer dans ces études, je pensais que c’était fait pour moi. Et puis j’ai eu la chance de rencontrer un couple de psy qui m’est devenu très proche et qui m’a parlé de ce métier, qui était le leur. Et là… révélation je ne me voyais pas du tout faire ça, étudier la psycho oui mais pas en faire mon métier.

        • Stéphanie a dit…

          Ma génération (les jeunes trentenaires) est quand même bien paumée.
          Si on s’emmerde dans nos boulots on se dit qu’on va refaire des études, un bilan de compétence, une analyse. Alors que bon la phrase « si tu as un métier que tu aimes tu ne travailleras jamais réellement » c’est plutôt faux, si tu as un métier-passion tu risques surtout de bosser tous les jours…
          Après mes grand-parents ne se sont probablement jamais posé la question de leur épanouissement, ils avaient connu la guerre et avaient 8 enfants à nourrir, autrement dit autre chose à faire que de se regarder le nombril (et là je parle pour moi).
          Bref, on en a pas fini avec notre génération d’angoissés chroniques (et ne nous demandez pas pourquoi on est dépressifs…).

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          • Augustine a dit…

            Tu mets tellement le doigt dessus. C’est la question que je me pose chaque jour : est-ce qu’on a raison de se regarder le nombril comme ça ? bien sûr nos grands-parents ne se posaient pas ces questions, est-ce que c’était une chance pour eux ou au contraire est-ce qu’on peut envier notre époque de nous le permettre ? Je suis comme beaucoup de trentenaires, paumée, un peu dépressive, naïve et pleine d’espoir.

  69. Chtip a dit…

    En lisant ton billet ce matin, j’avais dans les oreilles cette chanson de Vanessa Paradis: « Pas besoin de Permis ».

    Et notamment, ces 4 vers:
    « Si t’as la moyenne en rien
    Tu peux faire des étincelles
    Si t’as la moyenne en rien
    ta limite sera le ciel »

    Cette chanson, j’aurais aimé l’entendre quand, plus jeune et première de la classe, je n’imaginais pas d’autres chemins pour réussir qu’un parcours académique très raisonnable. Mes parents, à qui par ailleurs je dois tant, ont toujours eu de grandes ambitions pour nous, leurs trois enfants. Et quand petite, je leur disais que je voulais faire maîtresse ou sage-femme, ils avaient un peu vite tendance à me suggérer: « pourquoi pas médecin ou professeur, plutôt? »

    L’ambition m’a beaucoup servi dans la vie, mais s’entendre dire aussi que réussir ne signifie pas être la meilleure en tout, mais juste faire ce que l’on aime, je crois que cela m’aurait donné beaucoup d’autres armes.

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  70. dalva a dit…

    Tout va bien jusqu’au CP. Ensuite, ça se gâte irrémédiablement, plus de place pour le rêve, le vagabondage, la fantaisie, la spontanéité. Sérieux obligatoire. Et nos enfants intériorisent ces contraintes et tombent, pour les plus dociles, les plus malléables, dans le piège de l’excellence. Car c’est un piège. Bon lycée, filière scientifique, mention au bac, bonne prépa, concours d’entrée aux grandes écoles… Tout glisse sur les rails. Ils se retrouvent à Polytechnique ou à l’ENS, quoi de mieux leur a-t-on dit, alors qu’ils ne veulent surtout pas être ingénieur ni prof. On les admire, on leur affirme qu’ils ont réussi. À quoi au juste ???? Tout reste à faire, et le chemin peut être très douloureux.

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    • Urbaine a dit…

      Et non, même avant le CP c’est déjà « compliqué »!
      Mon fils est en grande section et je crois que la maîtresse les stresse déjà avec la lecture, les maths, faire du travail, être dans l’apprentissage.
      Ils apprennent déjà les prémisses de la lecture, certes avec des méthodes plus ludiques, mais déjà avec un programme à respecter!

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      • dalva a dit…

        il y a une vingtaine d’années c’était plus cool alors, on sentait bien que les activités en GS étaient « orientées » mais ça restait dans la bonne humeur, et il y avait du temps pour rêver, s’amuser ou ne rien faire.

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  71. Nine a dit…

    Ce billet et les commentaires me laissent dans un état de mélancolie assez profond : les sujets me touchent et me troublent les yeux. Le temps qui passe (cet assassin qui emporte avec lui, les rires des enfants…), la passion vs la raison, le métier que l’on souhaitera exercer vs le système scolaire français, la part d’enfant que l’on garde en nous que l’on fait taire ou qu’on laisse s’exprimer, la difficulté d’accompagner ses enfants sur le chemin chaotique de la vie, la confrontation de nos propres paradoxes (exerce le métier qui te plaira, mais aie de bonnes notes et fais prépa d’abord…), le syndrome français de la réussite sociale qui passe par la réussite scolaire…plein de sujets qui me laissent un goût doux amer dans la bouche.
    Mon père a toujours été passionné d’histoire et d’église. Petit, je crois qu’il révait d’être archéologue. Mais lui et l’école ne se sont pas bien entendus et sa famille l’a obligé à s’engager dans l’armée : à mon avis, un talent gâché, mais de sa part pas trop de ressentiment, mais le souhait que ses enfants fassent ce qu’ils désiraient. Moi, bonne élève, je me suis laissée portée dans le cursus pour faire plaisir à ma mère (c’est finalement elle qui mettait la pression) et parce qu’ado et même après, je ne savais pas vraiment ce qu’il me plairait de faire (en même temps, le système scolaire est tellement éloigné de la réalité d’un métier…). Aujourd’hui, je ne me plains pas même si c’est vrai que je ne fais pas le travail qui pourrait pleinement m’épanouir (mais je crois qu’on est finalement nombreux dans ce cas…). Et dans mon rôle de parent, j’essaie de ne pas mettre de pression à ma fille en CE2 (mais à ses réflexions, je crois que je n’y arrive pas toujours si bien que cela…). Et pour mon fils en GS, c’est plus compliqué : à l’instant t, j’échangerais volontiers un peu de ses grandes capacités scolaires contre un peu d’insouciance…
    Merci Caroline pour ce billet et tous les autres

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  72. Jessica a dit…

    Ton billet me parle beaucoup, à moi qui suis au milieu du gué de la reconversion, en mode retrouver du plaisir à travailler ou de l’agrément comme dirait ton quelqu’un. Du coup je lâche pas mal prise sur l’école, les notes et tout ça avec mes enfants (enfin j’essaie). En rentrant de l’école ce midi, mon grand (9 ans) me disait qu’il hésitait entre DJ, architecte et dessinateur. Jusque-là tout va bien.

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  73. Mel (une autre) a dit…

    Ce billet et les commentaires qu’il suscite me touchent profondément. A tel point que, alors que je suis intarissable sur le sujet, je ne vais rien ajouter pour l’instant.

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  74. La maison du bonheur a dit…

    Ma fille voulait être chasseuse d’araignée. Et quand on lui demandait « pourquoi tu as peur des araignées? » elle nous répondait « je sais mais il faut bien que quelqu’un le fasse! »

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    • DOMINIQUE a dit…

      Moi, je suis sauveuse d’araignées. Même pas peur de les prendre par une patte pour les sortir de la baignoire ou de la douche, pour les sauver d’une future noyade.

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  75. Sandrine a dit…

    c’est compliqué…
    Moi aussi j’ai tenu à mon fils des discours du style « oui mais en vrai tu veux faire quoi? » Jusqu’à ce que je m’aperçoive que du coup il nous percevait (et sans doute perçoit toujours) comme des matérialistes obsédés par l’argent, ce que nous ne sommes pas vraiment ou alors ça devrait se voir sur nos carrières. Lui, ce n’est pas le parfum des choses, c’est l’art et la musique. J’ai donc essayé de prendre une autre voie dans la façon de le guider dans ses choix. Je lui ai expliqué que le moyen de garder sa liberté de choisir c’est d’aller le plus loin possible pour ne se fermer aucun chemin. Et je lui ai aussi expliqué que quels que soient ces choix, l’art, la musique et le parfum des choses lui seront accessibles en plus. Et je le sais, moi qui me régale en ce moment de l’arrivée du printemps et des beaux arbres fleuris sur mon trajet du boulot… Je lui explique que se mettre à l’abri de la précarité lui permettra d’en profiter bien mieux. Je ne sais pas s’il intègre bien tout ça ni ce que ça va donner (il n’est qu’en seconde) mais je le sens plus motivé -et ambitieux.

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  76. Emmanuelle a dit…

    Bonjour Caro,

    Je travaille dans l’insertion professionnelle: j’accompagne des jeunes demandeurs d’emploi de moins de 26 ans dans leur recherche d’emploi et d’orientation professionnelle. Je t’avoue que je suis souvent effrayée par leur manque de connaissance des métiers et secteurs existants. Je hurle à qui veut l’entendre, que l’orientation professionnelle doit se travailler réellement dès le collège et par des professionnels extérieurs de l’éducation nationale qui ont connu autre chose que les bancs de l’école et le cursus de l’éducation nationale. Les conseillers d’orientation ne sont pas assez nombreux, n’ont pas assez de temps et pas la possibilité matérielle de faire découvrir les métiers (est-ce qu’on découvre vraiment un métier avec de la doc de l’Onisep?, est-ce qu’ils ont les moyens de faire faire des conventions de stage pendant les vacances, pourquoi ne restent -ils pas dispo pendant les grandes vacances d’été pour recevoir les élèves et les conseiller sur l’orientation quand ces derniers ont juste comme info qu’ils n’ont pas été accepté pour la rentrée prochaine dans telle école et tel lycée?). Sans compter que généralement (même si ça commence à évoluer) les conseiller d’orientation psychologue n’ont pas beaucoup travaillé en dehors de l’éducation nationale et ont une connaissance théorique des différents secteurs d’activité. Tant qu’on y est, il y aurait aussi un travail à faire auprès des enseignants sur la valorisation des filières techniques et professionnelles pour que les jeunes titulaires d’un CAP ou d’un Bac pro que je reçois n’aient pas l’impression d’être des ratés qu’on a mis au travail ou encore, pour ne plus recevoir des bac + 2 qui viennent me demander comment ils peuvent reprendre une formation de cuisine à 23 ans, formation qu’ils ont toujours voulu faire, mais comme ils étaient bon élève, les profs leur ont dit que c’était du gâchis de se professionnaliser après le collège. Bref, au lieu de rajouter une matière par ci, enlever une matière par là, il faudrait juste faire un pont entre l’éducation nationale et le monde du travail. Je suis sûre en plus que ça soulagerait une bonne partie des lycéens et collégiens d’une grande angoisse.

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    • Lor a dit…

      Vaste sujet que celui de l’orientation, qui reste pour moi, à 40 ans, un souvenir angoissant : celui d’être confronté à des gens incompétents (cela a été mon cas), avec la sensation qu’ils ne m’offraient aucune information, sentiment d’être dans une voie de garage alors que tout m’était encore ouvert, avec une seule option « raisonnable » puisque j’étais littéraire et une fille : l’enseignement du français. Heureusement ou pas, j’étais si pétrifiée à cette perspective qu’après une classe prépa littéraire et avoir enchaîné les échanges à l’étranger, j’ai tenu TROIS JOURS en IUFM à me morfondre devant l’étroitesse d’esprit des gens qui me « formaient » (au risque de vexer des gens ici, c’est mon vécu, je n’ai sans doute pas rencontré les bons), puis de tout plaquer et de m’orienter vers la traduction. Choix que je n’ai jamais regretté !

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  77. Audrey V a dit…

    Ils ont déjà une idée de ce qu’ils ont envie de faire ou d’étudier tes grands? Ils sont en 3ème ou 4ème?

    Je demande car ici petite ville d’un département rural le choix d’orientation est plus simple, on continue en général, on va en technique ou bien en apprentissage. Il n’y a pas plusieurs lycée, en dehors du choix privé ou public, l’enseignement est le même. C’est après le lycée que l’orientation compte vraiment car là les jeunes qui continuent les études quittent aussi souvent la maison pour rejoindre les grandes villes de la région (Montpellier-Toulouse-Clermont-Ferrand).
    Je trouve cela mieux, moins de pression plus de mixité sociale aussi.

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  78. Julia a dit…

    Bonsoir Caroline !
    Et bonsoir à vous Vachette, Valsud et Et de trois, merci pour vos réponses !
    Et de Trois, Valsud et Vachette aimeraient en savoir un peu plus sur le collège de mon fils à Lyon, et je ne connais pas du tout les usages pour les échanges perso !
    Je suis prête à partager bien volontiers, mais j’aimerais le faire au bon endroit, celui qui te convient le mieux, ici dans les commentaires, ou ailleurs, par mail pourquoi pas !
    Les échanges sont vraiment passionnants dans ton espace d’ouverture et de bienveillance, mais ça je le savais déjà, je suis là en silence tous les jours !
    Merci encore Caroline, pour aujourd’hui et les autres jours !
    Julia

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  79. thiphane a dit…

    Le mien 6 ans veut faire NoLife : manger, jouer jouer jouer sur console, manger jouer jouer jouer dormir, manger jouer jouer jouer jouer jouer. Et qd je lui demande comment il va gagner son argent il me répond que ce n’est pas grave, je serais morte et il aura le mien….
    Je ne me rappelle pas que l’on choisissait son lycée qd j’étais ado mais que selon la filière on été orienté vers celui de secteur. Est ce « Parisien » ce choix ??????
    Mon nain a du mal à intégrer les règles du CP et s’oppose bcp à sa maitresse et c’est difficile à la fois de le faire rentrer dans un moule et à la fois respecter sa particularité, son rythme

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  80. cloc a dit…

    J’aime beaucoup cette réflexion commune, qui m’a hantée au moment de choisir ma voie. Mes notes et le système me décourageaient de tenter les concours que je voulais. Et pourtant, j’ai réussi et ai la chance d’avoir du boulot et de faire ce qui me plaît. Tout en accompagnant tous ces gens que notre société a broyés et en essayant de leur redonner de l’espoir… Gardons cet espoir, m’est avis que le vent pourrait finalement enfin tourner!

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  81. George a dit…

    Bonjour,

    Je crois bien que c’est la première fois que je commente (ou la seconde peut-être… Trois ?) mais ce billet m’a particulièrement touché. Parce qu’on a beau vouloir entrer dans les « cases » avoir les meilleures notes, fréquenter les meilleures lycées, l’essentiel c’est qu’un jour l’âge de « déraison » nous rattrape. Et si l’on écoute un peu sa voie (x) intérieure, (ou son quelqu’un) elle nous rattrape toujours…

    Je me souviens de ma troisième ou j’avais mis dans mes souhaits d’avenir « écrivain » et « metteur-en-scène » et ou l’on m’a orienté, mes (bonnes) notes aidant, vers un (très) bon lycée, qui m’a lui même orienté vers une (très) bonne prépa, et une école de journalisme. Après tout, puisque je voulais écrire j’aurai du être contente !

    Mais non, à 30 ans, pile le jour de mon anniversaire j’ai démissionné, comme ça, sur un coup de tête, un étouffement de trop. Quitté un poste (très) bien payé, avec une reconnaissance qui ne faisait finalement plaisir qu’à mes parents.
    Après deux ans d’Assedics, deux de plus de RSA (la pauvre, elle a perdu la raison !) je suis aujourd’hui scénariste et songe à m’attaquer à la mise en scène. Je galère plus (en même temps quitte à galérer autant le faire dans un domaine qui nous plaît vraiment), mais je vis de ma passion et surtout je suis tellement, tellement, tellement plus heureuse !

    Alors oui, je crois qu’il ne faudrait jamais, jamais couper les enfants de leur déraison… Les aider à la cultiver quel que soit leur choix d’études. Toujours les pousser à garder un petit lien vers leurs désirs de gamins. Leur faire écrire sur un mur, quelque part ou le regard pourra l’accrocher…

    Ah oui, en arrêtant mon ancien job, j’ai aussi mis un terme aux coupes de cheveux sérieuses… et repris les queues-de-cheval d’amazone… Et ça, ça n’a pas de prix !

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  82. UneAutreCaro a dit…

    Il n’est pas du tout brouillon ce post, et c’est très joli. Je ressens la même chose que toi. Mon numéro deux veut écrire des livres, il demande déjà comment on fait pour publier un livre, etc… J’espère aussi que mes enfants garderont cet esprit d’envie, de rêve, de plaisir en premier plan, comme tu dis. Ton post me fait prendre conscience de ça, qu’il faut que j’y prenne garde. Dès demain

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  83. Combien tu brilles a dit…

    Oh comme ça résonne aujourd’hui… J’ai passé l’après midi à pleurer parce que j’ai l’impression de perdre la lumière au bout du tunnel. A deux mois du concours je n’arrive plus à m’accrocher à mon rêve.
    Promis, je vais essayer de prendre exemple sur Rose.

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  84. Plop a dit…

    Et si on leur apprenait aussi que dans la vie, rien n’est figé ou immuable ?
    Qu’on a le droit de choisir et de se tromper, de tout recommencer, que c’est une aventure et pas un échec ?
    A 29 ans, après avoir été diplômée d’un bac + 4 choisit « par la force des choses », j’ai changé deux fois de carrière. Une première aventure dans le boulot « de mes études : aucune satisfaction intellectuelle, et l’angoisse de ne brasser que du vent, puis j’ai tenté de monter mon entreprise dans ma passion, j’y ai vécu deux belles années avant qu’un changement de régime de taxe me mette à bas financièrement… et après ? Après le hasard a donné un coup de pouce. Aujourd’hui je régule du trafic ferroviaire. Jamais je n’aurais cru faire ça un jour, jamais je n’avais entendu parler de ce métier, et jamais je n’aurais cru que ça me plairait. Et pourtant je ne me vois plus faire autre chose. Peut-être que dans 3 ans j’en aurais marre d’ailleurs, mais tant pis, ce sera encore une autre histoire.

    Pitié, peut-on apprendre aux enfants que la vie ce n’est pas forcément UN métier, UNE carrière ?

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  85. sysyinthecity a dit…

    c’est tellement vrai ce que tu écris, j’ai 5 enfants, et j’ai envie qu’ils gardent leurs choix, leur passion, pour le deuxième on a eu beaucoup de chance, il avait un professeur en 3è qui a « cerné » sa passion, où on a eu de grandes discussions, et aujourd’hui il fait le métier qu’il rêvait de faire

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  86. Soeur Anne a dit…

    Je viens de faire une grosse crise de larmes parce que l’absence prolongée de son prof d’anglais va empêcher mon fils de faire l’option anglais euro en 4ème, alors ça me parle…
    Surtout que j’ai moi aussi « fait mon droit » sans passion alors que je rêvais d’être bibliothécaire ou archéologue, et qu’alors que ma « grande » est en train de choisir son lycée (Apparemment son coup de coeur est pour le meilleur lycée du coin, et elle a les notes qui lui permettent d’assouvir son envie, alleluia) et bien, je me rends compte que je me stresse et les stresse avec ces notes, sésame bien incertain pour un avenir pas forcément meilleur.
    Je me dis qu’on est bien durs avec nos enfants, à 11 ou 12 ans, il est déjà temps de s’inquiéter de son orientation et de son bac futur. Mais où est la vraie vie là-dedans ?

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  87. Fabienne a dit…

    Je constate au vu des commentaires, que ces questions en tant que maman, nous nous les posons beaucoup. Enfant je n’étais pas brillante, mais attirée par le dessin, il était impensable il y a 30 ans de travailler dans le domaine artistique, d’en faire un « métier » dans ma famille, j’ai fait « bio » parce qu’il y avait beaucoup de dessin, je suis ingénieur, et pas vraiment heureuse dans mon travail salarié. Mon homme rencontré après mon divorce, est illustrateur, lui il a eu des parents qui l’ont poussé vers ses envies. Il a fait les arts déco, et s’est mis à son compte déjà voilà 23 ans ! Il en vit de ses dessins, il commence à être un peu connu, travaille pour les grandes maisons d’édition jeunesse, et des plus petites, fait même du dessin d’actu. C’est super !! oui… mais il en bave chaque jour pour vivre de cette passion. Il en oublie qu’il y a des week end, des vacances. Culpabilise quand il ne travaille pas le soir, et se demande parfois s’il aura encore de l’énergie pour démarcher encore et encore des clients, pour terminer des contrats qui l’exploitent parfois de façon irrespectueuses et pourtant par des maisons d’éditions connues, qui n’ont pas de pitié pour sa santé à se fatiguer ainsi. Il ne se verrait plus salarié, et fera tout pour continuer à vivre de son métier choisi. J’ai débuté une activité plus créative en parallèle de mon job salarié, et des fois je m’y verrais bien à temps plein, lâcher ce métier pas vraiment choisi, pour me plonger dans un travail plaisir. sauf que je sais qu’à partir du moment où je devrais ramener l’argent pour faire vivre la famille, payer notre belle maison achetée récemment, payer les études aux enfants qui grandissent, et qui ont les capacités de faire des études, qu’en sera-t-il ? Je ne sais pas si j’ai envie de me risquer à vivre dans une certaine précarité. Depuis quelques années, je me rends compte de ce à quoi nous sommes confrontés dans notre société basée sur l' »avoir » et de moins en moins l' »être », il faut parfois accepter de bien galérer pour tenir bon sur cela. Forcément, je dis à mes enfants, « faites ce que vous aimez », mais mes enfants et les enfants de mon homme, savent une chose, ils ne veulent pas avoir la même vie que lui, l’exemple dans notre cas, ne donne pas forcément le bon exemple…

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  88. La semaine d'une gourmette a dit…

    J’ai eu la chance d’avoir des parents dont le travail était une vocation pour eux, une passion, et qui m’ont donc toujours montré le côté positif des choses. Ils m’ont aussi toujours laissé faire ce que j’aimais, sans trop de pression. Et à l’époque, même à Paris, c’était beaucoup plus simple, on ne choisissait pas vraiment son lycée… Ensuite, j’ai d’abord entamé des études que j’ai détestées et arrêtées après 6 mois, puis j’ai trouvé ma voie et adoré mes études. Mais voilà, moi je suis une touche à tout, une paresseuse, je suis incapable d’avoir cet attachement total à mon métier (quel qu’il soit je crois) que mes parents avaient, j’aime trop de choses, trop de loisirs, trop ma vie privée… Donc je fais un métier que j’aime bien, mais sans plus (et je gagne bien ma vie). C’est déjà pas mal je crois !
    En ce qui concerne l’école, j’ai laissé la bride sur le cou à mes enfants, et ça a bien marché – je n’ai pas vu un devoir de toute leur scolarité (et je me suis fait considérer comme une mauvaise mère par les autres parents, ma foi tant pis !). Il faut dire aussi que je vis en Suisse, par rapport à la France je pense que c’est plus facile, il y a plus d’alternatives, le système est moins élitiste, le système des concours n’existe pas. Mon aîné a une passion depuis ses 14 ans, il en a 20 et est en plein dans ses études (en informatique, sa passion) dans la meilleure haute école du pays, ça marche très très bien. Le cadet a 16 ans et est encore au lycée, il me ressemble plus (le côté touche à tout), mais grâce à une consultation en orientation excellente (je devrais plutôt dire des consultations, il y en a eu 5) il pense savoir ce qu’il choisira comme études. De toutes façons, mon message à mes enfants a toujours été : faites les choses le mieux possible, allez au bout de vos capacités, pour vous garder toutes les portes ouvertes. Faites ce que vous aimez, si on fait ce que l’on aime à un instant donné on a les meilleures chances de faire ce que l’on aime après (ce n’est évidemment pas 100% sûr).

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  89. Maripi a dit…

    Je pense avec le recul d’une maman de 3 enfants adultes dont la plus jeune a 22 ans tout juste et termine sa dernière année d’études d’ingénieur comme ses deux frères, que le sujet n’est pas aussi simple qu’il y parait…Je m’explique, mes 3 enfants étaient de bons élèves…automatiquement ce fut bon lycée, bac scientifique…et école d’ingé …Pas forcément leurs goûts voire pas du tout, l’un est passionné par le sport, l’autre par la géo-politique, la troisième par la mode…Mais ils ont, tous les 3, choisis la sécurité et la facilité aussi certes, dans un premier temps…je dis bien dans un premier temps…Tous les 3 ont ou vont avoir un CDI, gagnent bien leur vie et envisagent quand ils auront stabilisé leur carrière et leur vie de changer de voie et de se tourner vers leurs passions premières…Tout cet exposé pour dire qu’en fait, je suis convaincu que les diplômes sont indispensables, dans un premier temps, pour pouvoir un jour « choisir’ et vivre de ses passions premières…

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    • Clémentine a dit…

      Maripi,
      je ne te connais pas et je ne connais pas tes enfants et je ne voudrais ni juger, ni donner des leçons de quoi que ce soit… Mais là où je travaille, la plupart des gens ont le même parcours que tes enfants : ils ont des super diplômes et gagnent bien leur vie mais il rêvent tous d’une autre vie sans ne plus pouvoir ne serait-ce que l’envisager… et tirent tous la gueule à longueur de journée !
      Parce que « stabiliser leur carrière et leur vie » ne se fait en fait pratiquement jamais. Il y a souvent l’échéance d’après : l’appart à rembourser, les enfants pour qui ont veut assurer. Ou même: le niveau de vie élevé qu’on a réussi à obtenir en se tuant à la tache dans un job qu’on aime pas et qu’on a peur de perdre…
      Attention donc, aux années gâchées et à la sortie de secours qui s’éloigne…

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      • Maripi a dit…

        J’en suis bien consciente, Clémentine. Je précise toutefois que mes enfants avaient des rêves pas forcément dans le domaine scientifique où ils bossent mais qu’ils aiment quand même ce qu’ils font, mon fils aîné, moins scientifique quant à lui, a déjà réussi à prendre un virage à 180° dans son entreprise et à occuper un poste qui lui convient mieux, c’est déjà important…Ceci dit, confrontés au taux de chômage croissant…que choisir…la sécurité ou ses rêves moins porteurs d’emploi…là est toute la difficulté de l’orientation et du choix de carrière…

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        • marieal a dit…

          C’est marrant j’ai eu une discussion très intéressante ce midi avec une femme, diplômée, qui a changé plusieurs fois de vie , comme ça, en repartant à zéro dans des domaines complètements étrangers à ses qualifications. Je lui disais qu’il fallait une sacrée dose de courage pour tout changer comme ça, sans stabilité, sans l’assurance de se reposer sur ce qu’on a déjà stabilisé au fil des ans. C’est dur de renoncer à son confort…mais moi qui ait bien travaillé à l’école pour avoir un bon métier,acquis des biens, un statut dans l’idée de fonder une famille, à l’heure où ce choix de vie m’est refusé et où tout ça perd un peu de son sens ( à quoi bon habiter dans une chouette maison à 2 pas d’une école quand on a pas de môme à y accompagner?), je me rends compte que ma « stabilité » va peut être devenir ma prison dorée…

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    • ES a dit…

      Je pense que ce genre de scénario a des chances de marcher lorsqu’on a suffisamment de « facilité » pour bien réussir même en aimant peu ce qu’on étudie, mais ce n’est pas le cas de tout le monde, loin de là (j’enseigne en école d’ingénieurs en 5 ans post-bac, et chaque année il y a, parmi les élèves qui démissionnent en cours de 1ère année, certains qui n’étaient là que par pression familiale, ou « pour faire comme les copains », ou aussi parce que les sciences étudiées en lycée ne leur avaient pas donné une idée fiable de ce qui se faisait en post-bac… (Il y en a aussi qui démissionnent alors qu’ils étaient très motivés mais n’ont pas le niveau pour suivre, mais c’est un autre problème). Ce n’est pas forcément dramatique, en général ils arrivent après à trouver une autre formation qui leur convient mieux, mais à cet âge-là c’est souvent vécu de manière douloureuse (surtout si les parents sont un peu dans le déni…)

      Par curiosité: tu écris « Pas forcément leurs goûts voire pas du tout »: est-ce que ce sont ton conjoint et toi qui avez décidé qu’ils feraient des études d’ingénieur, ou est-ce que ce sont tes enfants qui ont décidé d’une telle stratégie, diplôme d’abord et reconversion ensuite ?
      Mais en tous cas, pourquoi forcément ingénieur ? Ce ne sont pas les seuls diplômes qui permettent d’avoir un CDI et un bon salaire, loin de là…

      Dans un autre genre, ça me rappelle un ami ingénieur dont les parents avaient décidé, avant même d’avoir des enfants, que ceux-ci seraient ingénieurs (le plus comique est que les parents eux-mêmes ne sont pas ingénieurs et n’y connaissent pas grand-chose, en gros c’est surtout parce que beaucoup de grands patrons qu’on voit à la télé ont fait des écoles d’ingénieur). Ils ont même choisi leur appartement en fonction des classes prépas les plus proches (avant d’avoir des enfants !) Résultats, ils ont 3 fils ingénieurs, dont au moins 2 très déprimés (et celui que je connais a beaucoup de regrets concernant son boulot. Mais il lui a fallu des années pour se détacher du projet parental, et là, à 40 ans, difficile de se reconvertir quand on a des emprunts à payer, un conjoint qui a ses propres contraintes de boulot, etc.)
      Cela dit, je ne veux pas du tout dire que tu es comme ces parents-là (qui à mon avis ont vraiment un grain…)

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      • Maripi a dit…

        Je te rassure, mes enfants ont décidé seuls de leur formation, ils ont ont choisi l’option « sciences de l’ingénieur » en seconde ( n’ont pas détesté !) et comme je l’ai dit, probablement en partie par facilité ont choisi les sciences avec le vague souhait de faire une thèse par la suite et de la recherche, mon fils aîné a choisi son orientation post bac sans conviction, il avait fait plusieurs inscriptions et avait décidé de choisir la matière où il aurait la meilleure note… il n’a pas vraiment écouté nos conseils sur ce coup-là !!! Il a cartonné en maths donc maths spé !!! les deux autres par gout des sciences quand même et notamment de la physique , leurs études se sont bien passées et ils ne partent pas au boulot tous les matins ou en stage de fin d’études pour ma fille en pleurant !!! Non ce que je voulais dire et je l’ai probablement mal exprimé c’est que bon nombre de jeunes choisissent leur futur métier, on va dire par raison…( surtout quand on ne roule pas sur l’or à la maison…)ce qui ne les empêchent pas d’avoir des rêves différents de leur choix « raisonnable »…et de pouvoir…peut-être…un jour bifurquer ou pas…

        Répondre
  90. Anna Chiara a dit…

    Oh tu tombes (une fois de plus…) pile sur mes questionnements du moment : que faire de nos envies ? Comment gérer le principe de réalité ? Comment faire avec nos peurs ? Que faire des casseroles et autres valises parentales ?…. Je travaille aussi là-dessus et je trouve cela passionnant, flippant, impressionnant…

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  91. elena a dit…

    belle question, mais ton blog n’est qu’une ode a la rêverie, à l’émotion, à l’utilité du futile 🙂
    je suis déraison!

    Répondre
  92. Simone a dit…

    C’est en partie grâce à tes billets « j’aime » que je suis beaucoup plus attentive à ce que j’aime.
    La déraison, connaître et préserver ses bonheurs intrinsèques si personnels, c’est très précieux et tu nous le rappelles chaque jour.
    C’est peut-être de la déraison ou au contraire, une grande sagesse (« Connais toi toi même », on en revient finalement toujours là).

    « J’aime sentir l’odeur des choses »… Quelle beauté! Ca me renvoie directement à ma sœur qui, petite, passait son temps à tout sentir. Dès qu’elle n’avait rien à renifler, elle réfugiait son nez au creux de son coude pour sentir sa propre odeur.

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  93. Patricia a dit…

    Bonjour Caroline. Quel beau billet propice à la réflexion …
    4 enfants, 4 parcours et 4 « envies de vies » bien différentes, le grand écart entre l’aînée infirmière en psychiatrie et la dernière esthéticienne… Mais pour moi , maman, le désir avant tout que leur métier les rende heureux, sans jugement dévalorisant ou moralisateur… Les guider oui, mais les respecter avant tout…
    Et surtout, « les aimer pour ce qu’ils sont, et non pas pour ce qu’ils font » !

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  94. Clémentine a dit…

    Très beau billet.

    J’ai tellement de collègues bardés de diplômes mais malheureux comme tout autour de moi toute la journée…

    Ce qu’il faut réussir à intégrer aussi c’est que même si il faut bien gagner sa vie, l’argent ne fait assurément pas le bonheur…et les choses ne sont jamais figées ! (même si avec un emprunt immobilier et des enfants, changer de vie est plus compliqué…).
    On peut être heureux parce que notre job nous passionne, même si on ne gagne pas grand chose. On peut être aussi heureux en faisant un job rémunérateur mais en ayant d’autres passions à côté…
    Il n’y a pas de recette miracle. Je pense qu’il faut intégrer qu’on ne peut pas forcément tout avoir (le job-passion, le temps, la thune…) et faire les choix en conséquence dans la seul optique d’être épanouis.
    Mais va expliquer ça à des gamins…

    Quelques exemples dans mon entourage proche :

    – Mon amoureux, qui a mal digéré le départ du paternel et a donc foiré sa fin de collège bien comme il faut alors qu’il était pas bête. Il n’a donc pas fait de lycée, complètement largué par le système scolaire, et est entré chez chez les compagnons du devoir. Il a travaillé sur des églises millénaires, sur des cathédrales, sur le château de Versailles, sur le stade olympique de Barcelone… Et puis les chantiers (pourtant très bien payés…) l’ont lassé, il a repris les études vers 25 ans pour devenir architecte.
    Aujourd’hui, à presque 45 ans, il est reconnu comme étant un super archi dans son agence, mais le travail avec les promoteurs le dégoûte, alors aimerait bien rechanger pour devenir pâtissier. Et ça n’a pas l’air du tout de lui faire peur ! 😉

    – Un de mes amis a fait des études en communication. Filière bouchée, il ne trouvait pas de job. L’ANPE a fini par lui proposer un CAP Plombier Chauffagiste. C’était pas le boulot de ses rêves ni celui de ses parents pharmaciens pour leur fils adoré mais il aime bien le contact avec les clients et ne fait pas tellement d’heures par semaine tout en gagnant bien mieux sa vie que… mon architecte ! Et il fait donc plein d’autres choses à côté, s’occupe beaucoup de ses petites…

    – Un de nos amis est ébéniste. il tire le diable par la queue, vit dans une chaumière, ne va jamais au restau ni au ciné et fait pousser ses légumes pour aller le moins possible dépenser le peu d’argent qu’il a au supermarché. Mais il est juste super heureux et épanoui parce que son boulot le passionne, que ses clients sont tous ravis de ses meubles (et du temps qu’il y passe par rapport au prix qu’il facture 🙂 ) et que sa vie lui convient tout à fait comme ça.

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  95. Mimosas a dit…

    j’ai tout lu….
    Comme d’habitude les commentaires sont tout aussi riches que le post.
    En plein dedans avec notre grande 18 ans qui en ce moment, malgré un bac réussi avec mention, nous dit ne plus vouloir grandir tellement elle est dans le vague côté métier.
    Je tend le dos pour celle de 14 ans qui vit au minimum syndical des notes – voir même moins – et qui veut être ……
    nez dans la cosmétique – comme Rose quoi non ?
    perso ça m’angoisse beaucoup tout ça

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  96. Cécile a dit…

    Ce billet, bien entendu, fait vibrer une corde sensible chez tout le monde… Que de commentaires. Et que de longs commentaires. Je ne peux malheureusement pas prendre le temps de tout lire, mais il est évident que chacun a beaucoup à dire sur le sujet, que ce soit le concernant ou concernant ses têtes blondes. Moi, je voulais danser. Être danseuse. Avec pointes, tutu et tutti quanti !! Je prenais des cours passionnément. Puis l’âge de déraison arrivant, j’ai revu mes ambitions avec lucidité et envisagé d’être professeur de danse. Ça m’allait aussi très bien. Mais la réalité m’a fait dévier : une formation très onéreuse, un peu dissuasive, mais surtout peut-être la crainte de mes parents pour ce métier un peu « bohème ». « Et si tu te casses une jambe ? Et si tu as un problème physique qui t’empêche d’enseigner la danse, que deviendras-tu ? »… Je suis devenue autre chose. Je suis sans amertume aujourd’hui, car je comprends ce qu’ils voulaient dire. Même si mon corps reste « habité » par la danse (j’ai raccroché les chaussons depuis longtemps, mais je sais que je pourrais les remettre tout à l’heure et que mon corps se souviendrait de tout…). Je suis devenue autre chose et c’est bien aussi. Mais quand j’observe ma grande fille, du haut de ses 18 ans, qui ne sait pas dans quelle direction elle va aller, je me dis que ce serait plus facile si elle avait une passion qui lui fasse déplacer les montagnes. Et je tremble qu’elle ne trouve pas sa voie, quelque chose qui la fasse vibrer et lui offre une jolie vie (ça ne veut pas dire richesse, mais plutôt indépendance et épanouissement)…

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  97. Laure a dit…

    Sûrement un de tes plus jolis billets… Superbe façon de raconter l’enfance : les queues de cheval, les rires, l’énergie… Ma fille a pourtant 27 ans mais j’ai bien en tête tout ce que tu évoques… L’adolescence a été un peu plus rude mais bon… Je viens de commencer la lecture d’un joli roman « Un parfum d’herbe coupée » de Nicolas Delesalle (reporter à Télérama) et je pense que ce livre devrait « te parler » ! merci pour ce doux moment.

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    • DOMINIQUE a dit…

      Nicolas Delesalle a une vraie personnalité, et beaucoup d’humour. Je ne lis pratiquement que ses articles, quand il y en a dans Télérama.

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  98. Chris a dit…

    J’ai vu ma fille malheureuse dans le système scolaire français de la grande section de maternelle à la classe de 1° L. Elle a bossé comme une malade pour avoir son bac car comme elle me le disait régulièrement c’est ce qui lui permettrait de sortir enfin de ce système dans lequel elle se sentait plus qu’à l’étroit.
    Elle en est à peu près sortie et s’épanouit bien dans des études de restauration du patrimoine. Je l’ai laissée choisir les études supérieures qu’elle voulait faire en taisant ce que la raison me disait, à savoir « oui mais ensuite quid du boulot et du fric qu’elle gagnera ? ». Je préfère la savoir heureuse dans son métier qu’elle ne compte pas exercer en France vu la difficulté qu’il y a à monter sa propre entreprise. Là aussi je la soutiens dans ce choix de s’expatrier.

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  99. marieal a dit…

    peut être qu’un jour tu rappelleras à ta fille, le jour où elle ne saura pas quoi faire à un moment de son parcours, qu’elle aimait l’odeur des parfums quand elle était petite…
    moi c’est ce que ma mère a fait, quand mon bac C inattendu en poche, elle m’a rappelé au milieu de mes 30 000 doutes ( prof? de gym de français, d’histoire? avocat? éducatrice? ) et alors que mon parcours chaotique de terminale m’avait définitivement ôté la possibilité d’être véto, que ma première envie de gamine c’était d’être docteur. Merci maman!
    il est très beau ton billet…

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  100. lea a dit…

    Ma fille a l’âge de Rose à qq jours près. Elle aime les animaux et elle voudrait être « soigneuse » d’animaux. Ton billet m’a fait prendre conscience que savoir ce qu’on veut faire n’est pas facile. Le savoir assez jeune est une chance. Moi j’ai su seulement à 24 ans. J’ai pas mal erré dans des couloirs d’école et de facs… Mais je me suis finalement trouvée et je suis heureuse dans mon métier de rédactrice web. Je ne sais pas si ma fille voudra toujours être soigneuse d’animaux plus tard, mais si c’est le cas, je ne laisserai personne lui barrer la route. C’est trop important.

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  101. Aurélie a dit…

    Pas si simple de naviguer entre passions et principe de réalité… J’ai lu une bonne partie des commentaires, et j’ai été frappée par le nombre d’expériences qui s’en dégage, qui illustre d’ailleurs bien la complexité de la chose et du choix ! Comme le dit quelqu’un un peu plus haut, on peut être heureux de bien des manières : en vivant de sa passion, en ayant un travail moins passionnant (en tout cas de son point de vue) mais qui laisse du temps à côté pour faire autre chose…
    Et puis, les passions que l’on a enfant ne sont pas toujours celles que l’on garde par la suite, les choses évoluent… Si l’on m’avait dit à 10 ans que je ferai le métier que je fais aujourd’hui, je ne l’aurai pas cru, et pourtant aujourd’hui je ne me verrai pas faire autre chose… tout en orientant mes choix de vie et de carrière pour satisfaire une autre de mes grandes passions, le voyage !
    Ce qu’il faut garder en tête, je crois, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour changer de voie. Comme le disait je ne sais plus qui, la vie c’est comme un livre… tant que le dernier mot n’est pas écrit, tout le sens peut changer.

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  102. Christine a dit…

    Un jour où ,toute jeune adolescente je demandais à mon papa  » dis papa, que voudrais-tu que je fasses comme métier plus tard?
    Il a eu cette réponse magnifique : » ma pépette,que tu sois femme de ménage ou présidentede la république, peu importe, tant que tu es heureuse… »
    Cette phrase m’a portée pour aller vers ce qui me faisait vibrer, et je fais aujourd’hui un métier qui me passionne.

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  103. pougne a dit…

    Caro, le difficile du métier de parent est de transmettre l’espoir à ses enfants, même quand on est en rupture de stock. je refuse d’apprendre à mes enfants le cynisme, le darwinisme social, le mépris de l’autre; Ma « réussite » sera de laisser intact cette appetit de vivre heureux qu’ils ont tous, ou quasiment tous. Et puis, ce sera aussi de leur responsabilité de poursuivre leurs reves. Si on les predispose à ne pas entendre que le sirène du discours mainstream, on a une petite chance – une bonne chance – d’y arriver. Quand Pandore ouvre la boite des maux de l’humanité, il reste tapis tout au fond l’espoir.

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  104. Marika a dit…

    Ben, ca alors !
    Ca fait bien longtemps que je lis votre blog mais la, il faut que je me manifeste !
    Rose dit qu’un de ses souhaits serait de faire  » le métier de senteur du parfum des choses « .
    C’est mon metier !
    Je suis Parfumeur (ou nez). Je l’ai decide a 12 ans et depuis j’ai rencontre une multitude de Conseillere d’Education qui m’ont toute affirme que je n’y arriverais pas.
    Comment pouvaient elles le savoir ? Elles ne m’avaient jamais vu, ne connaissaient rien de mon parcours scolaire …
    Etant un peu tetue, euh bretonne quoi !, j’ai poursuivi mon reve et mon chemin.
    Je suis Parfumeur avec joie et passion depuis 20 ans.
    Si jamais Rose persiste, je serai ravie de la prendre en stage !
    Bisous a toi et ton attachante famille
    Marika
    PS : ton blog avait attire mon attention car j’ai deux charmants jumeaux fille-garcon de 12 ans.

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  105. Miss Blabla a dit…

    Tu veux que je te dise ? Je me suis fait cette réflexion pas plus tard que cette semaine
    Mes parents m’ont forcée à faire mon droit car il y avait plus de débouchés qu’en lettres classiques (je faisais latin et grec au lycée pour être prof ou bibliothécaire).
    Je me suis plantée à la fac mais j’ai eu trop peur de leur avouer donc j’ai présenté à la hâte des dossiers où je pouvais être prise… J’ai été prise dans une école pour un métier du droit !
    J’ai pratiqué pendant 17 ans en pensant que je continuais à trébucher dans une voie que je n’avais pas choisie mais que je m’y étais enfermée…
    Après ces deux dernières années d’arrêt de travail soldés par du harcèlement moral et un licenciement, grâce à mon quelqu’un, j’ai réussi à dire à ma mère que je n’avais pas fait ce que j’avais voulu et qu’aujourd’hui encore, je pâtissais de leur volonté et ma mère l’a reconnu…
    Je me suis dit que c’était le signe qu’il fallait que je change de branche MAINTENANT, que la vie m’offrait une chance à saisir pour faire quelque chose qui me passionnerait et non pas qu’il faut faire pour gagner sa vie…
    Au bout d’un mois et demi de chômage, un patron m’a chassée… Je n’ai pas su refuser car toutes les candidatures que j’ai déposées ailleurs ont été refusées car je suis trop qualifiée, trop spécialisée et que mon profil ne correspond pas. Du coup, j’ai eu trop peur de l’inconnu financier et professionnel.
    J’ai commencé cette semaine… exactement dans la même branche que ce que je faisais avant…
    Acte manqué, vous avez dit acte manqué ?

    Répondre
  106. Lea a dit…

    Bonjour Caroline,

    Je suis restée bien longtemps à relire ce poste… et en réfléchissant je me dis que c’est bien ça ce qu’il faut faire; laisser les enfants choisir sans prendre en compte les notes, les appréciations… Si on leur enlève leur rêve quels adultes deviendront-ils?
    J’ai 23 ans, vous me direz, que je ne connais pas grand chose de la vie, vue mon jeune âge! Mais j’ai eu la chance que mes parents m’ai laissé faire ce que je voulais dans la vie. J’ai adoré le dessin étant petit un peu comme votre fille, et à 14 ans j’ai donc naturellement suivi un cursus dans ce domaine… et ensuite la mode, le textile, le web… Et je crois bien que je n’ai jamais voulu faire comme tout le monde, j’ai voulu être différente pour sortir des rangs et m’affirmer!
    Alors oui, les notes, la discipline c’est une chose et en tant que parents, on s’y accroche. Mais les rêves, les illusions, c’est IMPORTANT! J’espère que tes enfants sauront faire ce qu’il aime pour l’amour de la chose et non pas pour l’argent ou l’image..

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  107. helenem a dit…

    Oh lallala… quelle émotion en lisant ce texte, qu’il est beau ! Si vrai, si fort… Envie de pleurer…
    « Il y a tellement de choses que j’aime… »
    Comme cette phrase est magnifique, quelle petite fille ! Cette énergie de l’enfance, cette envie, cet enthousiasme, cette confiance, cet émerveillement, cette sagesse qui se transforme en éclat de rire… Quand est-ce qu’on les perd ?
    Je n’ai pas fait ce que je voulais, parce que je ne savais pas l’affirmer.
    J’ai deux filles de 19 ans, l’une est a un handicap avec TSA, et goûtera les petites choses, et le simple bonheur de vivre, au moins je l’espèr. Sa soeur fait psycho alors que mon son père voulait qu’elle fasse du droit. On aurait pu divorcer pour ce choix (sauf qu’on l’est déjà). J’espère qu’elle s’éclatera dans son job (et sera heureuse) !

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  108. buzylaety a dit…

    Dans un autre registre, la maîtrise du temps peut être aussi libératrice. Je me souviens de ma fille à 6 ans qui trainait le matin pour se préparer à aller à l’école, et qui trainait d’autant plus que nous étions sur son dos. Du jour où nous lui avons mis une minuterie en lui disant : tu gères ton temps comme tu veux, mais quand c’est à zéro il faut que tu sois prête, tout le monde s’est beaucoup détendu ! Et si ans plus tard, collégienne, elle met elle-même la minuterie pour s’offrir quelques minutes de lecture avant de partir sans avoir besoin d’avoir l’œil sur la montre…

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  109. La féée Cé a dit…

    Bonjour Caro,

    Je reviens sur ce post qui a été enrichi depuis par de bien jolis et riches commentaires d’ailleurs.
    Je voulais simplement partager l’expérience que j’ai appris d’une amie il y a quelques jours. Durant ces années lycée, ses parents lui ont proposé une sorte de test d’orientation réalisé avec un psy pour l’aider à y voir plus clair sur toutes les idées et envies qu’elle avaient à l’époque. Cela peut être si difficile de se projeter  » pour toute la vie » … déjà qu’à 35 ans passés, je n’y arrive toujours pas !!;o))
    (A ce que j’en ai compris , la démarche est proche de ce que j’ai vécu en bilan de compétences.)
    Bref, mes enfants sont encore jeunes pour que je me pose ces questions, mais je note ça dans un coin de ma tête. Si on tombe sur un bon accompagnateur, ça peut être une manière douce de dessiner un choix , dans un cadre plus « neutre » que celui des discussions avec les parents (même bienveillants…), ou de celui des conseillers de l’école, …

    Je ne savais pas que cela pouvais se faire , alors maintenant …je partage…! ;o)

    Quelle aventure d’être parent !

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