La petite fille au foulard

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C’était il y a quelques années. Ma grande avait alors sept ans et Rose n’était pas encore de ce monde. Il faisait chaud je crois cet après-midi là. Ma fille est arrivée dans le salon avec un Martine, pour que je le lui lise. Intriguée par la couverture ancienne du livre, j’ai souri, pensant qu’il s’agissait d’un rescapé de ma collection personnelle, sans toutefois me rappeler l’avoir rapporté de Lyon. Et puis en l’ouvrant, j’ai lu ce prénom écrit à la main sur la première page. Ce prénom qui n’était pas le mien. Mêmes initiales, même patronyme, mais ce Martine appartenait à une autre petite fille.

Ma cousine aux foulards, comme je l’appelais enfant. Nous avions quelques mois de différence, j’étais son aînée de peu. Nous vivions dans cette grande maison héritée de mon arrière grand-mère et séparée en deux autour d’un immense escalier de pierre. Ma maison aux courants d’airs, démolie quand j’eus vingt ans. Je n’ai connu C. que malade. Chimios, jambes cassées, os fragiles, globules rouges contre globules blancs. Lorsqu’elle rentrait de l’hôpital, sa soeur, la mienne et moi même lui proposions de jouer au docteur. L’innocente cruauté des enfants n’a pas de limite. Je savais, sans doute, qu’elle n’aurait jamais dix ans, je le savais sans y croire. Je connaissais ce mot barbare. La leucémie m’était aussi familière que la varicelle, varicelle que nous avions du soigner loin de la maison pour qu’elle ne l’attrape pas. J’avais trouvé ça injuste, je lui en avais sûrement voulu. Parfois il fallait parler tout bas dans l’escalier. Elle était fatiguée.

J’ai grandi en sachant que les enfants meurent, elle s’en est allée l’été de mes sept ans alors que nous étions en Vendée, mes parents sont partis en catastrophe pour l’enterrement et ne nous ont appris la nouvelle qu’à leur retour. Je me souviens encore de notre sidération. Nous ne la verrions plus, elle avait disparu, nous ne serions plus jamais quatre petites filles, nous ne nous disputerions plus pour savoir qui de nous était Laura ou Marie.

C’était un temps où l’on ne mélangeait pas la mort et les enfants. Je crois être allée une fois sur sa tombe, il y a des années de cela. Nous avions grandi comme des soeurs sans en être, nous avions partagé des après-midis de chasses au trésor dans le jardin immense. Et puis un été, elle n’a plus été. Les mois qui ont suivi, j’ai tremblé de peur dans mon lit tous les soirs, à l’idée que la maladie frappe un autre enfant de la maison. Je ne me suis plus jamais endormie sans craindre de ne pas me réveiller, je me répétais inlassablement son prénom suivi de ces quelques mots, « elle est morte », de peur de l’oublier. Mais je n’en parlais pas, il ne fallait pas faire de peine, de la peine il n’y avait plus que ça dans la maison aux quatre vents.

Je ne crois pas aux fantômes, je ne crois pas à l’au-delà, mais je ne saurai jamais comment ni pourquoi cet exemplaire de « Martine fête son anniversaire » gravé de son prénom s’est retrouvé dans la bibliothèque de ma fille, un jour d’été de sa septième année.

153 comments sur “La petite fille au foulard”

  1. Sophie a dit…

    Oh mais voilà pourquoi tu es un peu -juste un peu ! mais moi aussi !- hypocondriaque Caro, non ?!
    (Il est comme dab très bien écrit ce billet)
    Merci à toi que je lis chaque jour depuis des années.

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    • Bulle d'O a dit…

      Il est vrai que là, effectivement, tout s’éclaire.. Et on le deviendrait sûrement à moins. Belle journée tous les gens, vivons ! 😉

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  2. Marje a dit…

    Ce billet sonne comme une nouvelle ! Ciselée et étonnante, j’étais prête à en lire encore quelques pages … L’histoire « vraie » , elle, est terrifiante 🙁

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  3. Flo a dit…

    Tu as une plume magnifique. Comme le souligne Marje, ce court récit à l’intensité d’une nouvelle. À quand un livre Caroline?

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  4. Petite Madame a dit…

    Des frissons en vous lisant ce matin et des pensées qui s’envolent vers cette petite fille et toute votre famille.
    Julie

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  5. Sandrine a dit…

    Je comprends maintenant d’où vient ton besoin compulsif de prendre ta tension, si tu as été confrontée si jeune a la fragilité de la vie…

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  6. Nathalie a dit…

    A un moment donné il me semble que vous avez dit quelque chose comme « il ne faut jamais négliger le hasard comme prescription à l’écriture ». Comme Lacopacham je pense qu’il n’y a pas de hasard, uniquement des rendez-vous qui tapent du pied quand on tarde un peu. Belle journée!

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  7. Blandine a dit…

    Merci pour ce beau texte, si sensible te vrai.
    Il met le doigt sur une évidence: parler et parler et encore parler aux enfants.

    et c’est vrai qu’il y a parfois des petits signes de la vie très tendres. je ne regarderai plus un « Martine » de même façon quand j’en croiserai en dans une brocante.
    Encore merci pour ces mots

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  8. Luna a dit…

    Emotion, tristesse et douceur.
    Tu as un talent Caroline pour nous faire souvent sourire, rire, et celui de nous émouvoir.
    Merci

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  9. Berengere a dit…

    Quelle intensité dans l’écriturel’écriture ! J’aurais bien lu encore quelques lignes…..au delà de cette histoire terrible on comprend mieux aussi ta sensibilite quant à la maladie

    Sinon un énorme merci de nous donner l’occasion de te lire chaque matin en ce moment ! C’est un réel plaisir !
    Il fait encore très beau ce matin. …l’été ????

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  10. Daphné a dit…

    Caro, merci de la confiance que tu nous accordes en nous offrant ce texte magnifique. Savoir se mettre à nu avec tant d’élégance est si rare.
    J’ai les larmes aux yeux ce matin.

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  11. lenaed a dit…

    Quel texte magnifique Caroline. Comme Marje, j’ai d’abord pensé que c’était une nouvelle. L’histoire est terrible, n’oublions pas de savourer les instants avec nos enfants (et nos aimés en général) tant qu’ils sont là.

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  12. Christine a dit…

    Ohhh Caro. Quel magnifique texte… quelle puissance… et quelle tristesse, toute en pudeur et toute en retenue. Bref, que de talents réunis pour lever un coin du voile sur ce petit morceau de ton enfance. J’ai eu l’impression de te voir dans un éclat de miroir brisé : toi, 7 ans… Et j’ai eu envie de serrer à la fois dans mes bras la petite fille aux foulards et au sang corrompu et la petite fille au cœur en miette qui ravalait ses larmes.
    Caro, je rejoins Marje et Flo : tu es prête pour LE livre.
    … et moi je suis bonne pour une longue journée de Saudade…
    Merci pour tout ce que tu offres, Caro : rire permanent et, parfois, un moment d’émotion pure. Tu es rare. Tiens, du coup, je te ferais bien un bisou, si tu m’y autorises.

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  13. Anne38 a dit…

    Bonjour Caroline,

    Cette histoire me renvoie l’année de mes 10 ans quand j’ai appris la mort de mon père. A cette époque on en disait le moins possible aux enfants, peut être pensait-on les protéger…. Depuis pour moi c’est « CARPE DIEM ».
    Bonne journée.

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  14. Anna Chiarra a dit…

    J’avais déjà compris un peu entre les lignes de ton blog qu’il y avait eu un drame de ce genre dans ton enfance et ta proche famille…

    Il y a de quoi prendre sa tension et devenir un peu hypocondriaque… Surtout, je retiens ce mensonge qui est fait aux enfants sur la mort, alors qu’ils sentent très bien ce qui se passe. Je pense que c’est vraiment traumatisant pour eux.

    Bonne route pour te remettre de ça, j’imagine que ton quelqu’un t’aide. Mais difficile sûrement pour toi de ne pas t’identifier !…

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  15. Zout a dit…

    Ton texte est vraiment superbe mais ça me fait tellement froid dans le dos… Je n’en parle jamais à personne mais, même si je sais que les enfants peuvent mourir c’est quelque chose que je nie de toutes mes forces, ça me fait trop peur. Take care et carpe diem mais je ne sais pas si cela suffit…

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  16. Madeline a dit…

    Merci Carole, merci de m’avoir autant émue en racontant cette page si triste de ton enfance. Et quelle coïncidence que ce livre ressurgissu. … Tu as un don pour l écriture, quand telle decideras tu de l exploiter ? Bonne journée à vous toutes. Je vous envoie un peu de notre belle journée lyonnaise

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    • Caroline a dit…

      il me semble en réalité l’exploiter ici tous les jours en fait, si tant est qu’il s’agisse d’un don :-)) plus sérieusement, work in progress, mais je crois qu’en réalité je suis plus faite pour la chronique que pour le roman, mais comme dirait je ne sais plus qui, que sera sera…

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  17. Laure a dit…

    Bonjour, je vous lis depuis vos 29 ans d’il y a au moins 8 ans, et je n’ai jamais laissé de commentaire jusqu’à ce jour. J’ai été émue aux larmes ce matin, votre écriture est tout simplement sincère et vous touchez juste.Merci pour ce partage.

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  18. frederique-etc a dit…

    Et de bon matin, touchée !
    J’imagine à quel point ce livre dans les mains de ta fille t’a bouleversée.
    En te lisant, je le suis, alors ….

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  19. Sylvie a dit…

    Moi aussi j ai perdu ma petite soeur tres rapprochee. Vers 9 ans. Mes parents nous ont completement integre dans le processus du deuil ( hopital, veillee du corps dans la maison, tout le monde a l enterrement) et si j ai bien retenu une chose c est qu il faut inclure les enfants dans la vie sous toutes ses formes et dans ses tragedies aussi…

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  20. Steph a dit…

    Bonjour Caroline, je commente rarement même si je te lis quotidiennement. En quelques lignes tu m’émeus beaucoup et on comprend désormais l’origine de ton hypocondrie, séquelle de ce douloureux deuil enfantin. Merci pour ce récit et très belle journée.

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  21. Caroline a dit…

    Un grand merci pour vos commentaires qui me touchent, je voudrais dire deux ou trois trucs pour compléter: je n’ai pas écrit ce texte pour être plainte, ce serait indécent de ma part, je n’étais « que » la cousine, elle avait une soeur et deux frères, plus jeunes, mais voilà quoi. Et surtout des parents. Ensuite, j’ai toujours pensé que mon hypocondrie venait de là, mais souvent les choses ne sont pas si simples et mes échanges avec mon quelqu’un tendent à prouver que ça n’a fait que « réveiller » quelque chose en moi de déjà sans doute installé. Et enfin, je tiens à rappeler aussi que cette histoire se déroule dans les années 70, que la médecine a beaucoup progressé, que si cette maladie reste terrible, elle est bien mieux soignée. Je ne voudrais pas par ces mots doucher les espoirs de ceux et celles qui sont concerné(e)s par ça aujourd’hui.

    Encore merci pour vos mots.

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  22. nathalie a dit…

    Ce texte est magnifique, digne d’un roman. Perso j’en aurai lu bien plus que ces quelques lignes.
    C’est encore plus émouvant de savoir que c’est une histoire vraie.
    Toujours est-il que tu viens de nous écrire noir sur blanc le pourquoi de ton hypocondrie ! tu l’as raconté ça à ton quelqu’un ??
    Belle journée 🙂

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  23. zaza a dit…

    quelle écriture magnifique…
    Merci de nous faire partager ces morceaux de vie. Un bien joli rendez vous que ce « Martine »
    Douces bises du Sud

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  24. Anna Chiarra a dit…

    Oui c’est certainement plus compliqué que cela ton hypocondrie. Et comme me disait mon quelqu’un, les explications qu’on se trouve tout seul en introspection sont rarement les bonnes !!
    Je pensais aussi au rapport au poids et au kilos : je suppose que cette petite fille était très mince, voire maigre ? Peut-être aussi que là c’était une protection pour toi de t’enrober un peu (c’est de la psy de comptoir hein…).
    Je t’embrasse, ainsi que la petite Caro, aux mêmes initiales, qui devait flipper toute seule dans son lit <3

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    • Caroline a dit…

      c’était plutôt l’inverse, à l’époque (et je crois aussi maintenant) la cortisone était utilisée sans parcimonie pour calmer les douleurs et inflammations. les enfants malades de ça avaient des joues plutôt très rebondies.

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    • Caroline a dit…

      et oui, mon quelqu’un m’a dit à peu près la même chose, ce qui nous semble évident est en général une fausse piste, une explication « confortable » (même si ça ne l’est pas)

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      • Anna Chiarra a dit…

        Oui, c’est ça, suffisamment dérangeant pour que ce soit crédible mais c’est souvent l’arbre qui cache la forêt… J’ai eu le même vécu en thérapie…

        Et loupé donc alors pour le poids…! A moins que quelque part tu n’aies voulu lui ressembler pour qu’on s’occupe de toi ?…

        C’est toujours plus compliqué que ce que l’on croit 😉

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  25. Shakti a dit…

    oh ben, ce matin, je n’aurais pas dû te lire depuis le travail. Je suis une vraie fontaine…
    Cette foutue maladie a gagné contre ma Maman il y aura 30 ans dans 3 semaines. et cette année, pour cause de plein de trucs qui se passent dans ma vie, c’est plus dur que les précédentes…
    Belle journée ensoleillée à toutes et tous.

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    • Christine a dit…

      Oh Shatki plein d’énormes bisous et de pensées positives pour t’aider à affronter cette période bien dure. Courage.
      J’ai failli ajouter « Hauts les cœurs », formule favorite de mon papa. Mais bon, depuis il y a eu un film triste, en rapport avec les détresses du jour, donc, non. Juste Courage.

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  26. Mina a dit…

    Souvent en te lisant j’ai envie d’écrire un commentaire et puis… je me retiens. Trop timide, trop occupée, trop « à quoi bon »…
    Et puis là ce matin, ce beau texte, ces sentiments très forts que tu exprimes tout en retenue, toute cette nostalgie triste (quelqu’un a parlé de « saudade », c’est vraiment ça) m’ont fait monter des larmes et des souvenirs…
    Merci Caro pour ce que tu nous donnes sur ce blog et pour arriver toujours à provoquer des émotions auxquelles on ne s’attend pas en allumant notre ordinateur le matin…
    Une belle journée et un bel été à toi et à toute la tribu (et à toute la communauté virtuelle créée par ce blog aussi!)
    (bientôt, il faudra bien oser et l’écrire CE LIVRE qu’on attend toutes!)

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  27. Mel Tandm a dit…

    Une fois de plus tu as réussi à faire couler mes larmes dès le matin.
    Je vis avec un homme qui sait lui aussi que la vie peut s’arrêter du jour au lendemain, et qui m’a transmis cette appréhension de laisser mes enfants grandir sans moi.
    La jolie petite fille au foulard revit à travers tes mots…
    Je t’embrasse

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  28. céline2102 a dit…

    Très touchée comme souvent par tes écrits et aujourd’hui il me semblait important de te le faire savoir ….
    De tendres pensées pour cette petite fille, sa famille, toute sa famille … et pour tous ces enfants … pour tous les enfants ….

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  29. Julie a dit…

    J’ai vécu pareil étant petite, et cette disparition survenue quand j’avais 12 ans après des années de maladie m’a longtemps marquée. Mes parents m’ont tenue à l’écart de sa maladie et sa disparition pour mon bien… et c’est finalement la culpabilité de ne pas « avoir accompagné » mon ami, mon frère d’enfance qui m’a rongée pendant de nombreuses années.
    Difficile d’être parents !
    Merci pour cette bouffée de sincérité, douloureuse mais si juste.

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  30. Stern a dit…

    Belle plume, triste histoire qui ne laisse pas du tout l’impression que tu te plains, plutôt que tu rends hommage et que tu contemple avec étonnement les « rendez-vous de la vie ».

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  31. DOMINIQUE a dit…

    Rien de plus à dire que tous les commentaires, tu arrives toujours à nous mener là où on ne s’attend pas !
    Tu sais, les chroniques mises bout à bout ça s’appelle un livre, et un livre ça a des chapitres, plus ou moins longs.
    Je dis ça en passant.

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    • Pétunia a dit…

      C’est exactement ce que je me disais Dominique.
      J’adore ‘rater’ plusieurs publications, pour ensuite en avoir + à lire.
      à une période je n’avais plus le temps de venir ici. J’avais 3 mois de retard à me délecter. Je me suis installée sur le canapé, le portable sur les genoux et une tasse de thé à portée de main. Quel bonheur !

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    • Christine a dit…

      … et en format poche, c’est plus facile à trimballer à l’hôpital qu’une tablette. Perso, je préfère le papier à un écran. Durant une salle période où je me suis retrouvée clouée sur un lit d’hosto, la lecture de Caro m’a été nettement plus précieuse qu’un bol de vitamines. La lire, c’était mon moment de joie de la journée. Pour ça aussi, un énorme merci à la maîtresse des lieux.

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      • DOMINIQUE a dit…

        Tu as raison, Christine. Je lis Caroline depuis des années, et sans le savoir elle m’a bien aidée quand la vie était trop lourde.

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  32. AudreyM37 a dit…

    Je n’arrive pas à trouver les mots à te laisser. Tellement bien écrit, simple à la fois, pour une histoire vraie, une histoire d’enfants, de la sincérité. Même tant d’années après, même sans les connaître, je ressens de la tristesse pour cette petite fille partie trop tôt.

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  33. Sofy a dit…

    Qu’est ce que j’aime la douceur et la pudeur avec laquelle tu racontes…
    Et ça ne loupe pas, même avec les 40°C ambiants, j’ai eu droit aux frissons ET à la chair de poule
    [Tu as peut-être un marché à creuser pour les futurs potentiels épisodes caniculaires ;-p]

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  34. Audrey V a dit…

    Chienne de leucémie!!!
    Tu as raison, elle se soigne mieux qu’il y a 30 ans, notemment grâce à la greffe de moëlle osseuse. Mon mari et moi sommes inscrits sur le fichier international du don de moëlle. Il y a très peu de volontaires en France, contrairement à l’Allemagne ou le Canada par exemple. C’est dommage car celà laisse moins de chance aux malades de trouver un donneur compatible. Beaucoup ne savent même pas comment se passe le don, par exemple ne pas confondre moëlle osseuse et moëlle épinière 😉 puis que maintenant le prélèvement s’effectue de plus en plus comme un don de plaquette avec un prélèvement sanguin.
    La perte d’un enfant est intolérable, j’imagine qu’une famille ne guérit jamais de cette épreuve.
    Bonne journée Caroline.

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    • Pétunia a dit…

      Audrey V, contrairement à l’Allemagne, en France le don est gratuit. C’est peut être un frein. Et puis une appréhension à cause du manque d’information. On imagine se faire prélever dans la colonne vertébrale.
      Je suis également inscrite sur le fichier. Pour faire les 1ères analyses j’ai dû poser une matinée de congé, faire 150 km aller/retour. Et tout ça non indemnisé puisque le don est gratuit. De même que si je suis appelée pour donner, soit je pose une journée de congé, soit j’ai un arrêt maladie (avec les 3 jours de carence de la sécurité sociale ça représente 1 journée non payée). Donc c’est au-delà du don moëlle osseuse.

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    • Melle_Coco a dit…

      Pfiouuuu, je n’ai pas commenté ici depuis des années, mais je suis toujours là, à lire les pensées de Caroline tous les jours. Et ce soir, grâce à ton commentaire Audrey V, je découvre que la moelle osseuse n’est pas la moelle épinière, je commence à me renseigner sur le site de l’Agence de biomédecine, et l’idée d’être donneuse fait ses premiers pas dans mon cerveau. Finalement, peut-être que tout ça a un sens et en aura un jour encore plus !

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    • Tacha a dit…

      Je suis moi aussi sur le fichier des donneurs de moëlle osseuse. Il est vrai qu’étant à Paris, c’est plus simple de faire les démarches et je trouverais super bizarre d’avoir une compensation. Franchement, n’hésitez pas à vous porter volontaire! Le prélèvement se fait généralement au niveau de la hanche et sous anesthésie. Le seul petit désagrément ce sont des douleurs qui se rapprochent des courbatures pendant quelques jours.

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  35. Marilune a dit…

    J’en frissonne malgré la chaleur… C’est très bien conté, en effet, et cette histoire prouve qu’en effet, elle n’a pas totalement disparue, cette petite C. ; elle vit à travers vos souvenirs, et s’est rappelé à ta mémoire quand la chérie avait 7 ans (quelle coïncidence!). Ceux qu’on a aimé ou connu revivent un peu quand on parlent d’eux, je crois.

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  36. Emmanuelle a dit…

    Merci Caroline pour ton billet, juste et émouvant.
    Cela m’a rappelé un moment où j’ai aussi été confrontée à la mort. Ado, j’ai assisté à la sépulture de la maman d’une amie, décédé d’une rupture d’anévrisme, comme ça, sans prévenir.
    Se rendre compte à 14 ans, en pleine période d’adolescence, alors que nos parents, normalement à cette période, on s’en fout, qu’ils peuvent mourir du jour au lendemain, m’a bouleversé, retournée.
    Alors, je comprends qu’à 7 ans, être confrontée à la mort d’un enfant, ça soit fort, très fort…
    Je t’embrasse.

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  37. Soeur Anne a dit…

    C’est un très beau texte, comme nous le ressentons toutes parce qu’il est porté par une vraie émotion. J’ai perdu une amie d’une leucémie il y a un an, cette maladie est tellement retorse, mais la perte d’un enfant est une telle tragédie que j’en reste sans voix…

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  38. Violette a dit…

    Je te lis tous les matins Caro (drôle comme c’est spontané de t’appeler par ce petit diminutif aussi facilement alors que je ne te connais pas en vrai!) mais je ne réponds pas toujours même si j’aime vraiment tous tes posts, si différents les uns des autres. Toujours cette sincérité si touchante… J’ai vraiment l’impression de te « connaitre », comme une « bonne amie » lointaine avec qui je partage tant de choses… Ne change surtout pas
    A très vite, bizzz

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  39. Sofinet lov'Guisane a dit…

    Comme de nombreuses autres ce matin, ton texte m’a bouleversé…
    Ciselé comme une nouvelle, avec la douleur de la réalité en trame de fond…
    Des douleurs de l’enfance, et ce clin d’oeil de la vie, qui me prouve une fois encore qu’il n’y a pas de hasard…
    Merci pour ce que tu nous offres

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  40. Estelle from Cambridge a dit…

    Ohhh comme cette histoire me touche…. moi aussi j’ai eu une cousine-foulard et j’ai eu aussi vecu les enfants laisses a l’ecart car faut pas leur faire peur et de toute facon ils ne comprendront pas alors que l’on avait tout compris. Heureusement j’ai la chance de l’avoir toujours ma cousine-foulard!

    Par contre cette experience m’a permis de faire mieux vivre la meme experience a mon fils quand il a eu son frere-hopital (cette fois ci pas de crabe juste ce foutu ADN). Et mon aine a ete inclus jusqu’a ce que son frere decide que pour lui la vie devenait trop pesante. Maintenant que je vois mon aine avec son empathie, son humanite , sa tolerance, ironiquement je remercie les erreur des mes parents, cette salete de leucemie pour m’avoir donner les armes pour affronter certains cadeaux de Mere Nature.

    Je ne sais pas si ca a un lien avec ton hypocondrie mais je suis sure que cette experience a forge votre personnalite et grace a cela la cousine-foular et toujours quelque part en vous.

    je suis sure que votre cousine a fait de vous un meileur humain et un meilleur parents

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  41. lavieacinq a dit…

    Très beau texte!
    je ne suis pas sure de croire aux fantômes mais, ce genre d’histoire me fait penser que certains signes ne trompent pas.

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  42. Summertime a dit…

    C’est beau toutes ces pensées émues (dont la mienne) qui s’envolent vers la petite C. partie depuis si longtemps.
    Et toi Caro , je crois que maintenant tu peux te pardonner … Je t’embrasse bien fort .
    Et un gros bisou aussi à Shakti .

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  43. Gaelle von D a dit…

    Quel beau texte… je ne commente pas souvent, mais quand de si belles emotions passent au travers de quelques lignes, je me decide a te remercier, pour ce texte, pour tous les autres aussi, car tu maitrises beaucoup de genres differents, et vraiment bravo. et merci. une belle journee a toi

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  44. Daphy a dit…

    Quelle jolie écriture. Merci pour ce joli texte mélancolique et émouvant. Oui, il faut parler aux enfants, oui ils absorbent tout et comprennent beaucoup. Merci de nous avoir fait partager cette expérience qui a certainement modelé un peu de toi.
    Je te souhaite un bel été, Caro.

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  45. Smouik a dit…

    Merci pour ce très beau texte… J’y lis aussi que la vie est incroyable lorsqu’au travers de symboles (ce drame de tes 7 ans et les 7 ans de ta fille lorsqu’elle t’a apporté ce livre), elle se charge de nous rappeler ce sur quoi nous pourrions avancer, chercher, progresser… C’est d’une force…
    Quant à écrire un livre, je ne sais pas si tu dois (trop personnel) mais je prends personnellement un réel plaisir à te lire chaque jour, et encore plus avec un billet comme aujourd’hui 🙂

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  46. Mayoun a dit…

    Coïncidence: un petit garçon de 12 ans que j’aimais est mort il y a une semaine. Lire ce texte et les commentaires me fait du bien.

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  47. roca a dit…

    J’ai perdu une nièce étant jeune et j’ai longtemps cru comme toi que c’était de là que venait ma peur de la maladie (que j’appelle nosophobie me concernant) mais comme toi j’ai fini par croire que cette explication facile n’était pas la bonne
    je cherche encore la bonne…
    bises

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  48. laure a dit…

    Ouah ! un uppercut ton texte. Merci beaucoup de ce partage. Et puis, cette maison, l’enfance, l’été, les vacances, Martine… Bouleversant et tout simplement très beau…

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  49. Pétunia a dit…

    J’ai été très émue par ton texte.
    La 1ère fois que j’ai découvert ton blog j’ai été très envieuse de toi, de ta vie. Je te trouvais brillante, drôle. Je te détestais un peu. C’est moche à dire, mais j’étais jalouse.
    Mais je continuais à te lire j’adorais le ton que tu employais.
    Puis j’ai compris que ta vie tu la construisais (contrairement à moi la passive). Que tu avais ta part de problèmes. Alors que moi je suis plutôt chanceuse et épargnée par les difficultés. Alors j’ai cessé d’être envieuse et je suis devenue admirative.
    Depuis que je te lis tu as traversé beaucoup de choses douloureuses (pudiquement non évoquées pleinement) et tu continues à nous donner de l’optimisme et de l’humour. Merci.

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  50. mimi a dit…

    Merci pour ces partages rassembleurs, un peu comme les enfants qui s’asseyent autour d’une conteuse et attendent d’être transportés, un peu ce qu’on attend en allant au cinéma (mais sans le rade à la sortie !).
    Votre écriture est si fluide, précise et poétique en même temps, dans l’humour ou dans l’émotion, elle nous cueille à chaque fois. (Le comble, ce sont ces blogs où l’écriture est tellement travaillée qu’elle en est indigeste, et où l’auteur vous prend de haut, parfois, et, se prenant pour Nabokov, vous demande si vous suivez toujours…)
    J’apprécie vraiment l’apparente simplicité de votre style, la richesse et la complexité sont dans les émotions suscitées : je crois que c’est là le vrai talent !

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  51. Roz a dit…


    Rien à ajouter, tout a déjà été dit… En toute logique je devrais donc me taire !
    Mais comment ne pas réagir à une telle émotion ?
    Caroline, je te suis tous les jours sans jamais commenter, ou si peu, alors même que j’en ai souvent envie (pudeur sans doute, ou peur de m’exposer).
    Mais aujourd’hui, c’est tellement différent… Juste envie d’être là avec vous toutes.
    Ah si, quand même, mon grain de sel : non, Caro, tu n’étais pas « que » la cousine, tu étais la cousine, vous viviez dans la même maison, et tu dis toi-même que vous aviez grandi comme des soeurs. Ce n’est pas rien, et cela ne mérite pas une phrase à la forme négative ! Pourquoi hiérarchiser ton chagrin ? Tu y as droit.
    Une dernière chose… Libre à chacun de croire ou non aux présences, tout ressenti à ce sujet est respectable. Moi qui y crois, j’y vois un signe de tendresse de sa part…
    Bises

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  52. Ce'Nedra a dit…

    Je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer… Trop d’écho, je crois.
    A l’automne dernier, le fils de trois ans d’une amie d’enfance est parti, d’une maladie née d’un hématome sous-dural…
    Et peu de temps après, nous apprenions le cancer d’un ami de mon petit garçon, celui avec qui il a passé sa première année chez la nounou. Depuis il se bat, et ses parents aussi.
    Deux petits garçons au même prénom, comme une coïncidence de mauvais goût…
    L’ « insoutenable légèreté de l’être » devient encore plus insupportable lorsqu’il s’agit d’enfants.

    Merci pour cette belle plume et ces émotions vraies et pures, loin du racolage.

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  53. Mathilde a dit…

    Bonjour Caro,
    Moi aussi je fais partie d’une leucémie family. Ton texte me touche d’autant plus. Et les signes existent, il suffit d’accepter de les voir 🙂

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  54. Sophie a dit…

    Bonjour Caroline,
    2ème commentaire en quelques années de lecture 🙂
    C’est un beau texte, qui donne à réfléchir, à s’émouvoir. Voilà pourquoi ton blog est l’un des rares dont je n’ai pas abandonné la lecture en cours de route
    merci pour ces jolies pauses

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  55. Tan a dit…

    Texte extrêmement émouvant, on y ressent toute la peine et l’incompréhension, mais tout en pudeur.
    La maladie des enfants est une chose qui me fait le plus peur, surtout quand on est impuissant face à elle.

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  56. aline a dit…

    Tes mots résonnent en moi car j’ai vécu la même chose.
    Un cousin qui partageait toutes nos vacances.
    Tumeur au cerveau. Il est mort à 7 ans. J’en avais 8. J’étais terrifiée, traumatisée (j’y pense encore souvent alors que j’ai 47 ans).
    Depuis ce jour là, je n’ai plus jamais cru en Dieu.

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  57. Phedia a dit…

    Dire c’est déjà exprimer. Tes mots sont justes et sincères. Et malgré le sujet terrible, tu as su garder une certaine pudeur et fragilité dans ton récit. Je n’y vois aucunement une plainte. Non juste la vie. Merci ! Quant au x fantômes, le livre de Stéphane Allix, « le test » est intéressant.

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  58. Mélanie a dit…

    Bonjour Caro, ton texte si émouvant, plein de pudeur me touche beaucoup, merci de partager cela avec nous.

    Mon fils de 9 ans est très angoissé par la mort, il me dit qu’il est triste et qu’il y pense tout le temps, je me sens impuissante et j’ai l’impression de ne pas savoir répondre comme il faut à ses questions, je pense à aller demander conseil à un spécialiste.

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    • Geneviève a dit…

      Quand les angoisses prennent beaucoup (trop) de place, pouvoir échanger avec un professionnel c’est important je crois.
      Tu as raison d’aller demander conseil, nous ne sommes pas (nous, parents) les mieux placés pour réconforter nos enfants et remettre les choses en place.

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  59. VieLino a dit…

    Caro je suis touchée en plein coeur et émue aux larmes par ton texte et ton témoignage <3 c'est vibrant et vivant malgré l'ombre …

    Alors je te livre aussi un petit bout de moi intime et sensible : du plus loin que m'en souvienne (merci Barbara, je trouve que ça tombe à pic) j'ai toujours eu de terribles angoisses de mort, je me revois tremblante de peur au fond de mon lit à 13/14 ans en étant sûre d'avoir une méningite foudroyante ! Sauf que j'ai toujours réussi à la camoufler tant bien que mal sous des tapis cette satanée peur … mais quand, en septembre dernier à 41 ans, c'est mon magnifique et merveilleux Vadim de 5 jours qui est parti jouer avec ta cousine aux foulards (si si soyons fou, imaginons et croyons, ne serait ce qu'une minute, qu'il existe cet endroit juste merveilleux où David Bowie chante des comptines rock'n'roll à tous nos enfants décédés) les tapis ont volés en éclats et au delà des angoisses atroces de mort, au delà de la peur irraisonnée de la maladie … est apparu le noeud qui lie tout ça : la confiance ! c'est bête comme chou finalement : comment faire confiance à cette, pourtant chouette, vie après CA ! alors oui bien sûr pas de vie sans mort tout ça tout ça mais si c'était aussi simple hein ça se saurait 😉

    Je te fais un câlin Caro et un autre spécialement à la petite fille en toi …

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      • Daphné a dit…

        Merci VieLino de nous faire confiance te confiant. Il n’y a pas de mots pour partager cette peine immense mais j’aimerais pouvoir te réchauffer un peu. La vie est si fragile et si précieuse, elle passe comme s’ouvre un coquelicot.

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    • Smouik a dit…

      VieLino, j’ai lu ton post avec une émotion immense, et comme toi, si je ne sais pas s’il existe cet endroit merveilleux où jouent tous ces petits partis trop tôt, je l’espère du fond du coeur. Ce que je sais en revanche, c’est qu’il y a une vie après « ça », cet innommable… Je te le promets. Et si le chemin est difficile, le répit existe et on peut trouver des raisons de continuer. La résilience peut se faire aussi après cela. Courage, courage, courage ! Tu en as, il suffit de lire tes lignes pour le savoir…

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  60. Madame H a dit…

    J’ai perdu une petite sœur quand j’avais 11 ans; c’était un bébé d’un mois, né prématuré, avec une malformation cardiaque.
    Personne ne m’a rien expliqué. Ni la naissance prématurée (pourquoi ?), ni la mort. il n’y a pas eu d’enterrement. Mes parents n’en ont plus parlé, ils n’ont plus évoqué cette naissance et cette mort séparées d’un petit mois, ils ne m’ont rien expliqué. Comme si je l’avais rêvé ou cauchemardé … Ils se sont séparés quelques temps après. je suis restée avec cette douleur, cette angoisse, et toutes mes questions sur la naissance et la mort et une immense culpabilité : pourquoi elle et pas moi ?
    J’ai compris bien plus tard tout le poids de cette confusion et de cette angoisse, quand une amie a accouché, je voulais connaître l’heure de la naissance et je lui ai demandé à quelle heure son enfant était « mort » … je devais avoir 22 ou 23 ans, et quelques temps plus tard, moi aussi je suis allée voir quelqu’un et j’ai enfin pu posé mon fardeau, « accoucher » de ma thèse et faire à mon tour des enfants …
    Je vois bien la douleur d’une petite fille à qui l’on n’explique rien, que l’ont tient à l’écart de la mort … et ton texte m’a touchée en plein cœur.

    Répondre
      • Daphné a dit…

        J’aimerais pouvoir te serrer dans mes bras. Il y a des choses qu’on n’oublie pas, qu’il ne faut pas oublier. Parler de ta sœur, c’est la faire vivre encore un peu. Plein de douces pensées.

        Répondre
    • Christine a dit…

      Ohhhh Madame H. Je trouve également ton témoignage infiniment touchant. Comme c’est lourd le poids du non-dit… Allez, dans mes bras : câlins sur mon cœur rebondi -mais un peu serré suite aux douloureuses confidences du jour.

      Répondre
      • DOMINIQUE a dit…

        Madame H, ces silences sont en effet très durs. Les enfants si jeunes imaginent tout et n’importe quoi. Mais tes parents devaient être si malheureux qu’ils ont voulu sans doute t’épargner. Ce malheur, celui de perdre un enfant, ne s’estompe pas.
        Mes parents ont fait de même avec moi, quand mon frère est mort. Donc l’attitude des tiens ne m’étonne pas.
        Bises, Madame Hirondelle !

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  61. Frenchie au Canada a dit…

    Je suis très touchée par ton texte, et toutes les expériences partagées dans les commentaires. Comme d’autres l’on dit, elle vit encore dans ton cœur. Et ayant une relation tellement proche avec elle je n’ose pas imaginer la douleur et l’impact d’une telle chose. Ma cousine a aussi porté un foulard, mais j’étais déjà à la fac et nous n’avions pas grandi ensemble. Je me souviens lui avoir rendu souvent visite, et c’est aujourd’hui à son tour d’être étudiante.
    Mon homme a perdu son père alors qu’il n’avait que 2 ans. Je sais que ça a eu un gros impact sur lui et sa famille, je sais que ses craintes sur la parentalité viennent aussi en partie de la mais il n’en parle pas.
    Pouvoir en parler, écrire dessus, et ne pas en faire un tabou c’est déjà un énorme pas.

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  62. jusamvic a dit…

    « Et puis un été, elle n’a plus été. »… Quelle force dans cette petite phrase… Touchée en plein cœur. Merci pour ce partage, en effet on aimerait tellement pouvoir protéger nos enfants mais le vrai courage est de leur dire les choses…
    Douce journée à toutes

    Répondre
  63. calimi a dit…

    Très joli texte plein d’émotion… Vibrant d’authenticité. Et jouer au docteur avec un enfant malade, cela reste touchant, je ne trouve pas cela cruel. Au contraire, instaurer un jeu là où la réalité fait le plus mal permet de la sublimer…

    Répondre
  64. nadine a dit…

    Moi aussi, je suis touchée par ce texte très bien écrit. Je crois qu’il faudrait que j’écrive moi aussi… cela s’appellerait « la petite fille au chapeau » , ne serait-ce que pour honorer sa mémoire et mettre noir sur blanc ces mots qui sont devenus des maux. Et pouvoir ainsi grandir (moi aussi, j’ai à peine 29 ans et des cacahuètes) sans peur que la mort vienne frapper au carreau. Merci de me donner un petit élan.

    Répondre
  65. A-C a dit…

    Cela n’a pas dû être facile de parler de cela ici… Merci d’avoir suffisamment confiance en tes lectrices pour te confier ainsi sur un sujet aussi douloureux. Concernant le Martine, cela me fait penser à une amie psy qui me dit souvent qu’il n »y a pas de hasard. Encore merci.

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  66. Pauline a dit…

    Merci pour tes mots Caroline (ça fait longtemps mais je te lis toujours très souvent !)

    J’ai vécu quelque chose de similaire pour une proche. l’âge, l’incompréhension, le caractère atroce et inéluctable de cette maladie qui avait fini par être intégrée à la vie familiale, la tristesse des adultes, la culpabilité qu’on ressent à être en bonne santé …
    J’ai mis longtemps à accepter (environ 25… j’en ai 35, j’avais 10 ans… comme quoi ça poursuit longtemps). Ce qui m’a aidé à accepter (en partie) c’est cette prise de conscience que cette maladie, longue, atroce, voulait dire aussi quelque chose, si bizarre peut-être que ça puisse paraitre, et ça me disait :
    « Profitez. Aime les autres, dis-leur, aime toi, ne perds pas trop de temps, juste celui qu’il faut. Ne vous perdez-pas de vue vous même. Sachez que c’est court, et que ça peut être si beau, sachez que c’est si court et… kiffez ! »
    Bref, qu’il me fallait tourner la page, pour qu’au moins il y ait un peu de lumière même dans la maladie.
    Je lis ça dans cette Martine revenue. C’est très personnel, mais peut-être pas tant que ça. Merci de me l’avoir rappeler. Merci pour cette Martine…

    Et sinon, je pense très sincèrement que « jouer au docteur » était une façon d’apprivoiser tout ça, c’était une manière de reconnaitre ce qu’elle avait, plutôt que de faire semblant de rien. La cruauté aurait été d’être indifférent.
    Je te fais des bises virtuelles mais sincères.

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  67. mammouth a dit…

    Magnifique plume. Tu sais toujours si bien décrire tes émotions nous embarquant avec toi. Marje et Daphné ont bien résumé mon ressenti à la lecture de ton texte. Merci de ta confiance. Je me demande ce qui t’as poussé à l’écrire maintenant. Le fait que je me pose des questions ne veut pas dire que j’attends une réponse.

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    • Caroline a dit…

      je ne sais pas trop à vrai dire, je m’interroge aussi, j’avais commencé à l’écrire il y a sept ans quand cet épisode s’est produit, et puis je n’y suis pas arrivée…

      Répondre
  68. Suzanne a dit…

    Arrivée après tous ces commentaires, c’est pas facile.
    Surtout que moi, crétine à souhait, au départ j’avais compris que la petite fille au foulard…C’était Martine (sur certains albums elle porte un fichu)….
    Bref, petite claque dans ma face, et grosse boule dans la gorge, merci ou bravo d’avoir trouvé les mots pour nous raconter ça.
    Et merci au rade ! En revanche, je m’insurge : c’est pas écrire un bouquin qu’elle doit faire, Caro, c’est ouvrir un bistrot !

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  69. chiara a dit…

    Ah la vache la claque… merci pour ce texte, que je trouve intense et sans fioritures de bout en bout, attaché étroitement au ressenti, à la vérité la plus intime (je suis maladroite).
    Une pensée pour ceux et celles qui ont dû se confronter à ces drames (j’ai perdu un ami très proche à 19 ans, je me souviens d’avoir moi aussi dû me répéter en boucle « il est mort » tellement je n’arrivais même pas à l’admettre – et ne parlons pas de l’accepter).

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  70. Marques a dit…

    Bonjour ,
    Ce texte me touche et m interpelle beaucoup ….. dans les années 70 , j ‘étais instit à E . près de Lyon ; j ‘ai eu une petite C. , petite fille au foulard dans ma classe , qui est « partie » un été ….. que j’ai beaucoup aimée , qui m’avait offert un petit cactus en me disant :  » tu sais , maîtresse , c’est une fleur qui ne va pas mourir …….. J ‘étais une jeune maîtresse et jamais je n’ai oublié ma petite C. Je me rappelle combien elle était admirable et toute sa famille ….. J avais pu l ’emmener en classe verte avec l ‘accord des médecins …..C. leur avait dit qu »elle voulait partager ces moments avec nous … Elle avait été si heureuse !
    Merci Caro pour ce si beau texte ……

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  71. Magali a dit…

    magnifique… un été où ta fille avait 7 ans, et cet été où toi tu avais 7 ans et où la petite petite s’en est allée, et ce « Martine fête son anniversaire » qui surgit… j’y vois un joli signe moi dans cette histoire.
    je crois que le pire dans les familles, c’est de ne pas parler des choses et de ne pas les nommer, ça crée une cascade de dégâts à mon avis, d’angoisses, de peurs…

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  72. cristl a dit…

    Joli texte qui nous rappelle que l’on peut être rappeler à tout moment par son histoire familiale. Moi, c’est l histoire d’une ado de 15 ans qui a décidé un matin de mai que la vie lui était devenue insupportable et qui a décidé d’y mettre un terme brutal. Il ne reste qu’un cartable noire avec un classeur où elle recopiait les textes de ses chanteurs préférés…. C’était il y a plus de 40 ans… Et pour ne pas oublier, ma mère m’ a donné son prénom en 2eme prénom.

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  73. Hémeline a dit…

    ton écriture tellement sensible et juste me touche, dans la retenue tu fais passer des montagnes d’émotions et de sentiments… comment ne pas avoir la boule dans la gorge après cette lecture… comment ne pas avoir envie de te serrer fort fort fort…
    la vie est injuste, mais c’est dur de l’apprendre aussi tôt….

    Rose a plus de 7 ans maintenant ? est-ce pour ça que tu en parles aujourd’hui ? l’inconscient nous fait faire des choses parfois..
    A bientôt

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  74. Mitchka a dit…

    hier, après la lecture je n’ai pas été capable d’écrire un mot tant j’étais émue, bouleversée …tant ce texte faisait écho à mon enfance, à ma cousine, partie beaucoup trop tôt. Ce matin, un peu masochiste, je suis venue lire les commentaires et comment ne pas fondre en larmes en lisant la témoignage de sa maîtresse… je ne crois pas que ce soit possible. Bravo pour la beauté de ce texte et pour ton courage car je sais qu’il en faut (et beaucoup) pour mettre tout ça noir sur blanc.

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  75. coco a dit…

    🙁
    Il n y a pas de hasard …. La vie est ainsi avec ses surprises. Ceux qui sont partis se rappellent à nous de temps en temps, par une odeur, un rêve, un musique, un petit mot griffonné … Heureusement

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  76. Vida a dit…

    Ton texte est en effet très beau, merci… Je vis dans la peur de perdre l’un de mes enfants, comme nous toutes et voilà, la mort est absolument révoltante, je ne m’y ferai jamais… Vendredi dernier, je suis allée à la cérémonie d’adieu de deux hommes disparus en même temps, c’était le père et le frère d’une amie, et au moment d’y arriver, en voiture, une chanson, celle qui me relie à une amie au foulard disparue il y a 4 ans « Le vent nous portera »… J’y ai vu un signe aussi… et j’ai mis le son à fond…

    Répondre
  77. Samantha a dit…

    merci pour ce joli texte. Qui m’attriste mais aussi me permet de comprendre ce que vis mon ado depuis le départ de sa petite soeur il y a 4 ans ( et oui un ado ça parle mais ça garde aussi beaucoup de choses pour lui)

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  78. zaza a dit…

    Bonjour Caro,

    une belle histoire, moi petite fille très triste, une enfance sans amour ni tendresse,
    Adulte deux amours de filles, un malaise permanent, mal au ventre mal a la tête, angoisses.
    Et puis a l’âge de 3 ans me petite dernière tombe malade, cancer très rare, Stade 4 tumeur métastases….
    Très peu de chance de survie, chimio, opération, autogreffe, radio. Et là je dis stop, je refuse qu’elle meure,
    je lui raconte tout en présence du psy de l’hôpital mon histoire, celle de la famille, les morts non enterrés, les fantômes, les secrets.Elle m’écoute avec attention.
    c ‘était il y a 10 ans, elle est guérie aujourd’hui,.
    J’ai guéri moi aussi, pas tout de suite, des années d’angoisse pendant la période de rémission.
    Je pense que tu as raconté ton histoire à tes enfants.
    Pleins de bisous, j’adore te lire, je t’aime sans te connaitre

    Répondre
  79. Anne a dit…

    Merci pour ce récit tellement poignant. Il me touche particulièrement en ce moment. Mes jumeaux de 7 ans vivent un peu ce que tu as vécu. La mort d’un cousin de 20 ans très très proche de leur grand frère. C’est difficile de savoir ce qu’ils ont ressenti … L. a pleuré a dit qu’elle avait peur, alors que T. est resté muet. Ils sont venus aux obsèques et au cimetière. Il me semble que L. était un peu plus sereine après. Pour mes ados ça a été terrible aussi, mais il savent mieux exprimer ce qu’ils ressentent.

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