Dimanche, je me faisais la réflexion que parfois on ne se doute pas qu’un instant fugace va devenir un souvenir pour toujours, quelque chose qui va rester en soi, comme un doudou mental qu’on gardera, qui se rappellera à nous à la faveur d’une odeur, d’un son ou de la nuance d’une feuille d’automne. J’ai toujours aimé les promenades lorsqu’il commence à faire froid, pour le simple plaisir d’imaginer le thé que je prendrai au retour, pour les joues qui brûlent un peu, l’air qui fouette le visage. Et souvent, je me souviens d’une de ces balades faite il y a des années de cela avec ma bande du lycée. C’était un dimanche là aussi. Nous étions partis à quelques kilomètres de chez nous, dans les monts du Lyonnais. Je serais bien incapable de vous dire précisément ce qu’on avait fait, je ne suis même pas sûre que c’était vraiment une bonne après-midi ni même que j’y avais pris un plaisir particulier. Mais régulièrement, me reviennent ces images, un champ que nous avions traversé, le froid qui transperçait nos manteaux et l’humidité si propre à l’automne. Inconsciemment je crois, je suis souvent à la recherche de cet instant, de ces sensations un peu diffuses. Quelque chose ce jour là s’est imprégné en moi, une sorte d’innocence due à ma jeunesse, ce sentiment d’être partie d’un tout, que ces amitiés dureraient toujours et en même temps, une douce mélancolie, celle que provoquent ces dimanche un peu désoeuvrés, que même une promenade entre amis ne vient pas totalement gommer.
Je suis bien persuadée qu’aucun de mes amis présents ce jour là ne se rappelle cette escapade, ce n’était qu’un après-midi parmi tant d’autres, durant lequel il ne s’est, je crois, rien passé d’extraordinaire. Des moments comme celui-ci, j’en ai quelques uns dans ma besace à souvenirs et ils ont en commun cela, leur apparente banalité. Comment expliquer par exemple que lorsque je pense à ma grand-mère morte il y a bientôt un an, c’est une course au petit supermarché à côté de chez elle, une enseigne aujourd’hui disparue, qui me revient en tête? Ou plus exactement, le trajet jusqu’à ce supermarché, pour aller acheter sans doute un paquet de gâteaux secs, je ne sais plus. J’ai vécu des tonnes de choses bien plus déterminantes avec elle, dont je me souviens aussi, bien sûr, mais c’est invariablement cela qui s’impose à ma mémoire.
Je ne sais pas trop pourquoi je vous parle de tout ça, peut-être parce que dimanche, nous sommes allés, comme cela nous arrive régulièrement avec Rose et le churros, nous dégourdir les jambes dans le parc de notre banlieue. Un endroit assez étonnant par sa vaste superficie, coincé entre un hôpital pour enfants assez célèbre et l’autoroute A6. Il pourrait être glauque mais il ne l’est pas vraiment. En marchant, la main de Rose dans la mienne, je me suis dit qu’elle se souviendrait peut-être de cela, de ces quelques pas ensemble, de la fraicheur de l’air et du soleil d’automne, de ce fusain (j’ignorais alors que c’en était un) avec ses drôles de fruits roses, de l’herbe mouillée et du chocolat chaud promis pour la convaincre de nous accompagner. Ce souvenir aura peut-être le goût du bonheur ou celui de la nostalgie d’un week-end qui s’achève. Peut-être qu’il ne survivra pas aux années qui passent ou peut-être que si. C’est mystérieux, ces choses là, ce que notre inconscient choisit de conserver, ce qui, sans qu’on ne comprenne pourquoi ni comment façonne notre histoire personnelle…
Bonjour Caroline !
Merci d’avoir partagé avec nous ces « petits » souvenir et leur grand écho ! J’en ai beaucoup moi aussi des comme ça et j’ai parfois du mal au contraire à recréer avec autant d’exactitude les moments plus importants…tant pis, je les laisse tranquilles, là où ils sont, ils y restent sûrement pour une bonne raison !
Très belle journée à vous !
Oui c’est vrai, c’est un peu comme si ces moments contenaient déjà la nostalgie de leur ephémèrité. Je me souviens comme ça d’une balade de dimanche à La Croix Rousse avec ma mère. Il ne s’est rien passé de spécial mais j’ai eu conscience à cet instant qu’un jour tout cela serait loin derrière moi, ça à imprimé…
Bonne journée!
Ho c’est rigolo, je me demande souvent quelle est l’alchimie qui fabrique les souvenirs. Pourquoi celui-ci et pas tel autre. J’aime bien que cette recette soit un peu aléatoire, ça rend les moments encore plus précieux : et si c’était celui-ci qui allait me rester en mémoire? Merci du partage!
ah oui c’est rigolo cette concordance!
très joli texte sur les souvenirs chez toi aussi.
🙂
se souvenir des belles choses…il est vrai que les belles choses sont parfois des choses insignifiantes, banales.
Peut être parce que ce sont celles qui calment nos âmes, où l’absence d’émotions intenses nous procurent l’apaisement et la sensation de bien être qui en découle se fixe en nous?
« Peut être parce que ce sont celles qui calment nos âmes, où l’absence d’émotions intenses nous procurent l’apaisement et la sensation de bien être qui en découle se fixe en nous? »
C ‘est beau et c’est vrai
Bonjour Caro, quelles belles images tu m’évoques!!!!
j’ai tout à fait ce genre de souvenirs, les couloirs du foyer où j’étais logée comme étudiante, alors que j’y ai passé des soirées extraordinaires avec mes amies, et certaines odeurs qui s’associent à un être cher, sans que je comprenne pourquoi… bref, merci pour ce moment avec des perceptions fugaces … c’est tout doux….
Moi ce que j’aime ce sont tes mots et tes phrases pour le dire. Et ces petits matins où il commence à faire frisquet et où un de mes premiers rituels est d’allumer l’ordi pour venir me réchauffer dans le cocon de ton blog, un peu comme on se lèverait avec sa couette enroulée autour de soi pour aller s’enfoncer dans un canapé avec son thé/café et lire son bouquin.
Peut-être que dans quelques années je me remémorerai de la même façon que toi ces petits moments perlés de chaleur…
Très joli texte… Et je comprends, je suis pareille ! Ma grande surprise vient aussi quand je demande à mes enfants de quoi ils se souviennent : d’avoir mangé un paquet de chips dans la voiture (alors que tu as vendu un rein pour les emmener en Grèce !!!!)…
Ahahah, ça me parle, oui ! On dit les enfants ingrats mais au final, c’est juste la fabrique à souvenirs qui est fonctionne bizarrement…
C’est fascinant les souvenirs. J’en ai aussi plusieurs de l’enfance, d’ailleurs plus remplis d’odeurs et de sensations que de mots. Proust décrit merveilleusement cette troublante sensation du souvenir avec ses fameuses madeleines. Et tu as raison, la mélancolie est pour beaucoup dans l’impact des souvenirs. C’est doux mais aussi un peu triste, doux-amer.
Ahah Anna Chiarra, le paquet de chips dans la voiture!! Dans le même genre, l’autre jour ma fille m’a dit « tu te souviens quand on avait emporté un pique-nique, et qu’il s’était mis à pleuvoir tellement qu’on avait pris le pique-nique dans la voiture? » (non je ne me souvenais pas vraiment, en fait 🙂 mais ça sonnait comme un plan bien pourri, et pourtant les lumières dans les yeux et le sourire de ma fille en évoquant cet épisode!!)
Moi aussi j’adore les promenades d’automne, et c’est aussi associé à la boisson chaude du retour (plutôt chocolat chaud perso). Pour moi la promenade d’automne est un concept, une idée même, que la réalité ne peut jamais tout à fait égaler. J’aime beaucoup cette façon que tu as de décrire ces souvenirs insignifiants, c’est je trouve une jolie définition de la nostalgie. Moi aussi mes souvenirs d’enfance sont essentiellement constitués de moments insignifiants. En fait les « grands » moments sont stockés plutôt sous forme d’image, assez détachée de moi, alors que ces petits riens, ces trajets à l’épicerie du coin de la maison de mes grands-parents, une après-midi d’ennui à regarder l’orage…. ces petits riens sont eux stockés sous forme de sentiment très vivace.
J’adore quand tu écris ce genre de billets, je me délecte de cette façon si délicate et précise de décrire la vie. C’est mieux que la première gorgée de bière!!
Bonjour, j’adore ce post… Pour sa douceur, sa nostalgie, l’émotion et la poésie qui s’en dégagent…..
Et aussi parce que je suis maitre praticienne en pnl et ce que tu décris tellement bien sans savoir ce que c’est s’appelle un ancrage en pnl. C’est une connexion que ton cerveau a faite entre un stimulus sensoriel (visuel, auditif, gustatif,olfactif ou même kinesthésique=un toucher ou une sensation physique comme le roulis d’un bateau par exemple) et un souvenir… C’est la madeleine de Proust, c’est le parfum qui fait immédiatement penser à une personne aimée (ou pas!) dès qu’on le renifle, même au milieu d’une foule… Le stimulus sensoriel s’est ancré à un moment, parce qu’il a été répété le plus souvent ou parce que l’émotion était forte et s’est associé à ton cerveau à une personne, un lieu, une émotion… C’est pour ça que ces souvenirs même s’ils te semblent anodins te reviennent si fort, ils ne passent pas seulement par un « trajet intellectuel » de ta mémoire.
Nous créons sans en avoir conscience des tas d’ancrages dans notre vie. Les positifs sont des cadeaux, des forces, des ressources… Et les négatifs (ex l’angoisse dès que je sens une odeur d’hôpital) peuvent être efficacement désactivés par un praticien pnl lorsqu’ils sont trop limitants. On peut aussi créer des ancres ressources, exprès, pour associer une émotion positive à un geste ou un mot et la faire ressurgir dès qu’on en a besoin (très utilisé chez les sportifs).
Voilà, j’y suis allée de ma leçon 😉
Mais le sujet me passionne et la façon dont tu as décrit le phénomène sans le connaître était tellement belle que ça m’a inspirée…
Bonne journée !
Alors là , autant je partage cette analyse professionnelle sur le plan des émotions négatives ( j’en suis un exemple parfait: ayant eu un accident de voiture alors que je disais au conducteur qu’il roulait trop…et j’ai pas eu le temps de finir ma phrase. Du coup, une angoisse affreuse m’étreint dès que j’ai l’impression qu’un conducteur roule vite)
autant sur le plan des souvenirs nostalgiques positifs tels que ceux que décrit Caro, j’ai l’impression incertaine qu’on rentre dans un autre schéma: que c’est justement l’absence d’émotions et la sensation de paix qu’on en éprouve qui fait justement qu’on se souvient de ces petits moments de rien. Mais peut-être qu’au final l’apaisement des émotions est une émotion?
réponse à marieal :
je crois que tu tiens quelque chose, là. ça me parle, cet apaisement des émotions. et c’est exactement ce que je ressens lors des balades en forêt du dimanche…
L’ancrage n’ancre pas forcément une émotion. Ça peut être : je sens Chanel n°5=>je pense à ma mère et après l’émotion peut dépendre de ma relation actuelle avec ma mère mais elle n’est pas obligatoire, ni corrélée au parfum. Dans certains cas, l’émotion vient systématiquement, je mange une madeleine=> je suis transportée dans la maison de mes grands parents et je ressens le bonheur de mes vacances qui semblaient ne jamais avoir de fin, et puis réalisant que c’est du passé, je suis envahie par la nostalgie… Notre fonctionnement est complexe 😉
Quand à ce que tu appelle l’apaisement des émotions, ça peut être du calme, de la paix, de la sérénité, du bien être, ce sont des émotions, des états internes si tu préfères, que l’on peut cultiver et ancrer.
oui on parle bien de la même chose alors 😉
comme de ces petits grains de sable dans une converse qui ancre le souvenir d’un joli dimanche ( cf le blog de Nathalie) sur la plage.
Si on parle de nos états internes, il semble bien alors qu’on parle bien de la même chose. Comme par exemple la sensation de grain de sable sous les pieds ancre le souvenir d’un doux dimanche à la place ( cf le blog de Nathalie, en haut des coms).
Mais peut être est ce moi qui me trompe dans le sens du mot émotion: Le mot « émotion « abrite pour moi derrière lui quelque chose d’intense, une sorte de bouffée, loin de cette sensation d’apaisement.
oups!
Très joli texte, les souvenirs que l’ont croit marquants ne sont pas toujours ceux que l’on croient. Comme toi, de ma chère grand-mère disparue l’an passé, je garde en souvenir son sourire heureux quand elles disaient « bonjour mes petites filles » et ce, sur le pas de sa porte.. (voilà maintenant j’ai le cœur gros et j’ai envie de pleurer). enfin, ces moments qui nous marquent à jamais sans savoir pourquoi..
Je comprends complétement la démarche, ça fait partie des « trouver des petits plaisirs au quotidien », et pour moi, c’est plus facile le dimanche… Pendant quelques années, quand j’avais le temps et que je remplissais mon blog, je prenais une photo le dimanche et je notais un élément remarquable, comme un marqueur du passage du temps, un marqueur dont je me souviendrai des années après. J’aimais bien. Il faut que je m’y remette, tiens !
» le bonnet d’évêque »….
Des instants volés au temps dont nous sommes seuls à en ressentir la singularité ! J’aime ces moments !
Comme c’est joliment écrit !
Le fonctionnement des souvenirs restera toujours un mystère… J’ai remarqué que les miens, notamment ceux de l’enfance, étaient souvent liés à la lumière…
Ma fille cadette, 17 ans aujourd’hui, nous sort régulièrement des souvenirs totalement étranges à nos yeux, des petits détails qui n’ont souvent rien d’essentiel à voir avec le moment vécu, mais qui sont sans doute ce qui attachent ces bribes de vie à sa mémoire.
Hello Caroline,
Tu n’écris jamais aussi bien que quand tu relates avec nostalgie des instants qui te sont chers. Ce billet est une petite pépite in my opinion, merci !
La mélancolie…
mélancolie des choses douces, des souvenirs, mélancolie positive, voilà tout ce que je ressens à cette lecture.
Et les associations d’idées sont des choses merveilleuses.
Mon père, à chaque fois qu’il entend une ambulance, pense à un petit coq croisé sur la route le jour où il a lui, eu un accident. Comme toi, ce sont aussi pour moi de petites choses fugaces qui restent à la surface, de toutes petites choses qui marquent, et dont il faut prendre soin.
Cela invite aussi à prendre soin de chaque petite chose que nous vivons, qui sait, elles seront encore là dans 20 ans !
Beau billet !
Merci… pour ces images qui me reviennent… pour le souvenir de ta grand mère qui me fait penser à la mienne. ..
Caroline vraiment merci pour ton blog qui est tellement doux, parfois piquant aussi mais qui nous fait du bien…❤
Je t embrasse
Moi aussi j’aime ces petits billets qui me parlent tellement. Et les balades d’automne sont propices à tellement de petites réminiscences…Une des dernières fois où mon père m’a installée sur ses épaules, des champignons qu’on a trouvé, les percées du soleil qui paraient d’or les feuilles mortes….J’en ai plein ma besace, que j’ouvre de temps en temps comme toi au gré d’instants non choisis…Là, grâce à ce petit post plein de douceur, elle s’est ouverte, quel bonheur!
Je raconte souvent à ma fille ces souvenirs quasi insignifiants mais qui sont toujours aussi présents après toutes ces années. Le stand de fromage frais des marchés du mercredi avec ma grand-mère. Je constate depuis peu que Lou commencent à en avoir quelques uns à son tour. Comme par exemple nos balade dans les bois à la recherche de champignons avec son grand père durant lesquelles elle jouait au loup le long des sentiers. Je suis heureuse qu’elle est ce genre de souvenir de son grand père. Je crois que mon père m’a transmis ça, ce goût des petites choses sans importances en apparence. L’essentiel se trouvait dans la présence à l’instant et à l’autre.
J’espère qu’elle se souviendrait de nombreuses heures passées à ramasser les cailloux partout où nous allons.
Ce que j’aime ces billets, pleins de nostalgie. Oui notre cerveau est bien mystérieux, qui grave dans notre mémoire à jamais des petits moments qui n’ont l’air de rien au moment où on les vit.
J’en ai un comme ça dans ce même parc car j’ai vécu dans ta ville à partir de l’âge de 15 ans et je me suis souvent promenée dans ce même parc, avec ce copain de lycée que j’ai épousé quelques années plus tard et avec qui j’ai fait 3 enfants. Je ne sais pas si le parc a beaucoup changé et été aménagé davantage depuis. Nous y sommes repassés il y a quelques années et nos kids ont fait les singes dans les cordes des aires de jeux « araignées » qui n’existaient pas à l’époque.
Mais bref, quand on était d’jeun’s, nous, on se baladait plus volontiers dans la partie non aménagée, sauvage et en friche qui était vraiment vers l’autoroute. C’était une vraie jungle par-là, on se serait cru dans les friches de Derry du roman de Stephen King. Aujourd’hui, je crois savoir qu’il y a une salle de sport par là mais peut-être que le chemin sauvage qui se perdait dans cette mini jungle en pleine ville existe toujours.
On adorait cette zone complètement sauvage à 5 bornes de Paris, c’était assez dingue de s’y perdre, ça nous donnait l’impression étrange de passer dans une autre dimension. Accessoirement on y était assez tranquilles, et pour deux ados en recherche d’endroits pour s’isoler, c’était pas mal, enfin l’été surtout 🙂
Il ne doit pas être trop loin de mon chez moi ton parc du coup. Le parc de ma nouvelle ville est lui, bien lisse et ordonné et pas très intéressant. J’ai une grosse nostalgie du bois de Vincennes à côté duquel j’ai habité pendant près de 20 ans, et de mes balades avec les enfants et les copains .
Comem c est joli et si juste! Moi aussi ma grand mere est morte depuis peu, et le souvenir qui me revient toujours, c est qu un jour elle a sorti un gros morceau de bleu du frigo en disant qu elle avait pensé à moi en l achetant pour qu on le mange ensemble.
La mémoire du coeur ! Il lui est aussi arrivé quelquechose d extraordinaire en parlant de souvenir :
Les dernieres années de sa vie, elle a été atteinte de la maladie d’alzheimer. Précisant que mon grand pere etait décédé depuis 25 ans, elle n a jamais refait sa vie comme on dit. On a du la placer en maison de retraite, elle commencait a devenir dangereuse pour elle-même, à faire du feu au milieu de la nuit. Elle perdait peu a peu ses reperes, viellissait lentement dans cette maison de retraite, ne se souvenait que de brides, et de moins en moins. Et puis un jour ! Elle a rencontré Gaston, avec ses yeux bleus, il lui a rappelé mon grand pere, et elle l ‘a pris pour lui. Ils sont retombés amoureux, se serrant l’un contre l’autre. Ma grand mere avait retrouvé mon grand pere. Elle a commencé a retrouver la mémoire, a reconnaitre ses enfants qu elle ne reconnaissait plus ! Elle avait de nouveau 20 ans, chantait a tue-tête, blottie dans les bras de Gaston,. Je crois qu ‘elle n’ a jamais su comment il s appelait, et lui non plus. Mais c est le pouvoir de l’Amour,. Ca m’a fasciné, et ca m émeut encore tellement. Je suis tellement heureuse de constater que le coeur a eu raison de la raison.
Oh, c’est super émouvant ! Quelle chance que ta grand-mère ait ainsi vu ses derniers moments adoucis et que ses souvenirs soient en partie revenus. <3
Vraiment très jolie cette histoire, merci de l’avoir partagée avec nous !
magnifique…
Cela me fait penser au film de Valeria Bruni-Tedeschi « Une jeune fille de 90 ans ».
Quelle chance elle a eu ta grand-mère (et ta famille par la même occasion). La mienne n’est plus que le fantôme d’elle même dans la maison de retraite où il a fallu la mettre après qu’elle se soit cassé le col du fémur. Elle nous reconnait encore, très vaguement, mais elle ne comprends plus rien et ne dit plus deux mots de sensés (elle ne dit plus deux mots tout court d’ailleurs).
Une seule exception à cela, quand je lui pose ma fille de 16 mois sur les genoux. Alors, d’un coup, elle sourit, elle s’anime et retrouve des paroles d’amour et des airs de chansons, celle qu’elle nous chantait à mon frère et à moi quand nous étions petits. Ça m’émeut toujours énormément de retrouver pendant ces quelques minutes la grand-mère douce et joyeuse qu’elle a été pour nous pendant tant d’année.
Merci pour ces souvenirs partagés.
Merci pour vos commentaires! Ca me touche, et je suis contente d avoir partagé ce merveilleux souvenir avec vous
Merci pour ce joli post!
mes souvenirs sont toujours liés à mes ressentis, mes émotions : je n’ai pas beaucoup d’image ou alors c’est très général (comme si je voyais la scène de l’extérieur), et encore moins d’odeur de mes souvenirs, mais l’ambiance me reste. C’est parfois frustrant, mais en même temps, ce ressenti profond….
Depuis un peu plus d’un an, suite à un événement terrible qui m’a laissée k.o., j’ai perdu le chemin qui me menait à ces petits instants de bonheur accumulés durant ma vie. J’ai perdu ce pouvoir en même temps que celui d’en engranger de nouveaux.
c’est si difficile de te répondre alors qu’on ne se connaît pas mais dis-toi que si le chemin est long, ce pouvoir revient, petit à petit, mais il revient et d’autres choses aussi. Courage…
Des câlins Fred… les belles choses reviendront <3
Merci les filles<3<3<3 Je veux y croire, mais c'est long…
Merci les filles<3<3<3 Je veux y croire, mais c'est difficile…
La chanson de Barbara…
« Et puis un matin au réveil,
c’est presque rien
mais c’est là ça vous émerveille
au creux des reins…
la joie de vivre, la joie de vivre… »
C’est la fin de la chanson « le mal de vivre »
Je ne connaissais pas cette chanson, c’est superbe, merci Geneviève.
Juste merci pour ce très joli billet 🙂
La larme qui vient
Les poires de mon mapy bien mûre qu’il coupait avec son opinel
Les tartines avec le beurre qui fond au dessus du café chaud
L’espace de temps du dimanche..cette éternité
Je me rappelle quand j’étais toute petite, je me disais souvent « il faut absolument que je me souvienne de ce moment » en essayant de noter tous les détails de cet instant, dommage que ça n’ait pas vraiment fonctionné !
J’espère que ma fille aura ce genre de petits souvenirs anodins de nos moments ensemble 🙂
Ah, je faisais ça aussi ! Ça marchait. Je le fais toujours, d’ailleurs…
bonjour,
j’aime beaucoup ta façon d’écrire, cette douceur, ces mots justes. J’ai souvent l’impression que tu mets en mots et toujours joliment écrit, des moments de vie que je vis aussi. Difficile à expliquer. Dans la tourmente depuis quelques jours par rapport à un diagnostic de … tes mots m’ont apaisée. Merci
Courage Sylvie !
Cela me rappelle Klapish dans Casse-tête chinois qui dit que ce sont les instants « de rien » comme ça qui comptent dans la construction de la relation.
Beau billet, merci.
Superbement écrit et puissamment évocateur car tout de suite j’ai eu le souvenir de cette promenade avec mon père et ma mère. Moment de bonheur complet car ils étaient ensemble (moment rare) , ils se parlaient calmement (moment très rare) et surtout ils étaient là avec moi (ils sont morts jeunes tous les deux) .
Quel talent, ma caille !
Je repère ces moments quand je suis en train de les vivre. jJe les appelle les » moments parfaits » lors je me.pose 2 seconde pour en faire, toujours selon mes mots, une » photographie mentale ». Je regarde l’environnement. Je respire très fort, j’ ecoute etc… tous mes sens en éveil je case volontairement cela dans ma mémoire.
Et je n’oublie jamais. Je n’ai pas oublié ces soirs, il y a 2O ans ou je couchais mon fils de 4 , collant mon nez dans son cou à la naissance de cheveux, je savais que le moment arriverait trop vite et que je ne pourrais plus le faire. Je me souviens de son odeur comme si c etait hier.
Un pique nique au bord du lac avec mes 2 amis de love, le bonheur d’être ensemble, la lumière, les rire. Clic clac j’enregistre : moment parfait. Mieux qu’insta !!
Perso je les nomme mes « instants bonbon ». C est doux et c est bon
Certainement un de mes billets préférés. Merci.
Pour l’émotion + la qualité de l’écriture, idem
Je me fais souvent la reflexion que l’écriture est un exercice difficile (je rêverais de savoir écrire) et je m’amuse souvent a imaginer le travail pour rendre un texte beau (moi je ferais des phrases simples, sans vie, sans chaleur, sujet/verbes/complements…)
Et faut dire la vérité, tu as un don certain pour l’écriture! Je ne sais pas si ca sort spontanement ou si tu travailles longtemps tes textes, mais dans tous les cas tu es brillante! Je sais pas si on te le dit assez:)
Je crois qu’on ne dit jamais assez aux gens qu’on aime, ou dont on aime l’écriture, qu’on les aime…
Oui, tu as raison, ce billet, son contenu, laissent sans voix, ou sans mots – je me sens tellement maladroite pour trouver les mots justes décrivant ce ressenti en le lisant…
Ben c’est hyper simple Kaylee!
Prend donc une première gorgée de bière et tu verras les plaisirs minuscules te mettrent à l’endroit pour trouver les mots adéquats.
Oups ! le « R » de mettre provient de la 2ème goRgée de Georges. Hihihi !!!!
Oups au cube !!!! hihihihi ! c’est l’effet 3ème gorgée ! La conjugaison se barre au diapason…
Anybref, je reprends pour l’honneur : Prend donc Kaylee une 3ème – Non ! – une 1ère gorgée de bière et tu verras les plaisirs minuscules te mettre à l’endroit pour trouver les mots adéquats.
Ouf ça va mieux, hein ? 🙂
ooh… il est très beau ce billet.
Merci pour ce joli billet…Depuis peu quand je vis un moment joyeux j’essaye de le faire en pleine conscience, je me fige un instant et je tente de garder en mémoire le lieu ou les visages qui m’entourent…et ça fonctionne plutôt pas mal en terme de mémorisation.
J’aime te suivre pour ton humour ou tes opinions, mais à partir de maintenant pour la douce poésie qui émane de tes mots aussi. Merci pour ces souvenirs, ces promenades du dimanche…
En même temps le bonheur est là, dans ces calmes moments passés en famille dans ce parc par une journée pas très belle. Vous étiez ensemble. Dehors. Vivants. Un moment partagé de pause, en plein air, avant un bon chocolat chaud.
Je ne sais plus qui a dit « on reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait en partant » mais je trouve cette phrase très vraie.
Alors savourons le bonheur, sous tous ses visages si quotidiens.
Bonne après-midi, Caro.
Je t’embrasse.
Merci Caroline,
Merci aussi à Violaine et à…
très beau texte ! ça me donne envie de laisser arriver les souvenirs inconscients…. mais forcément, comme je les appelle, rien ne vient. Vais me faire un café chaud (chuis pas chocolat) pour la peine quand même 😉
Ton texte est vraiment très très beau…
merci 🙂
Un jour on a fait 800 km c’était un vendredi d’automne au début des vacances de la Toussaint. On a fait presque toute la route sous la pluie. Dans la voiture nous avons fait nos devoirs en avance, joué, dormi, beaucoup disputé aussi. On allait tous ensemble « enlever » notre grand-mère placée dans une maison de retraite pour la ramener chez nous, pour qu’elle ne soit plus triste. Avant on avait tous réfléchi « à comment on allait bien pouvoir faire » dans notre petit appartement : on avait un peu entassé nos lits dans une seule chambre pour qu’elle ait la sienne, une belle. On s’est arrêtés à Lusignan pour acheter des macarons, des vrais, un peu collants au goût d’amande, collés par plaques sur du papier sulfurisé. la pluie était dorée dans les phares de voiture. Grand-mère nous attendait, sa valise bouclée depuis plusieurs jours nous a-t-on dit. Elle a pleuré en nous voyant. Après ce voyage elle a vécu 19 années avec nous, pourtant on nous avait affirmé qu’il ne lui restait que quelques mois à vivre…
Ohh grand-mère.
ohhhhh <3
C’est grâce à tes mots Caro…
❤️❤️
Quelle jolie histoire…Merci de nous faire partager ce joli souvenir
Merveilleuse histoire, Anne So. Un ami a été appelé pour qu’il aille voir sa mère, qui n’avait que 15 jours à vivre au maximum… il a vécu 7 ans avec elle, dans sa maison, jusqu’au bout.
Oui c’est ça. La capacité à renaître de nos ainés, quand les êtres aimés les sauvent de l’oubli et de la solitude.
Oh la la, magnifique! J’imagine tellement bien la vieille dame qui attend le coeur battant avec sa valise… merci pour cette jolie histoire!
Un vrai « choc » ton témoignage, merci…
<3
Mais comment fais tu? Comment fais tu pour trouver les mots qui ont un tel écho ? C’est juste incroyable.
Ces mots qui nous laissent à penser qu’on n’est pas seul à ressentir les choses , les petites choses.
Merci
Tellement bien écrit, tellement doux. Certains commentaires (Anju, Violaine, Anne So Catherine) m’ont mis de l’eau plein les yeux…
Lire de si beaux mots sur de si doux moments… Quelle émotion. Que ça fait du bien. Merci à Caroline et aux commentateurs/trices pour partager ainsi des sentiments si intimes et en même temps si universels…
Merci Caro pour ce joli billet. Après avoir délaissé ton blog sans raison, au début par manque de temps puis sûrement parce que l’habitude n’était plus là, j’y suis revenue il y a quelques semaines. Et quand je lis ces mots je sais pourquoi ton blog me plaisait tant et je retrouve le plaisir d’une pause du matin si agréable (surtout quand je vois le temps pourri dehors!!!). Bonne journée à toi et au plaisir de te relire !
Joli billet plein d’émotions …merci
Que c’est beau ce billet… Moi aussi je me souviens de ma grand-mère, au téléphone, « Bonjour ma mignonne, c’est ta vieille grand-mère », qu’elle disait, et je l’entends toujours dans mon âme…
Ah ces souvenirs effilochés par la brume matinale d’un dimanche vert-de-gris !
La voute des arbres, nous barrait l’horizon mais pas nos sensations. Le rêve à portée du regard et nos pas folâtres nous emmenaient en shootant dans les feuilles mortes, plus loin que là où nous nous étions.
Il restera quelques feuilles humides collées à nos semelles, traces d’un sous-bois obscur qui nous a fait renifler un champignon.
Ce même champignon retrouvé moisi au fond de ma poche, plus tard, juste pour me donner envie d’y retourner – peut-être – Peut-être par le chemin tortueux de ma mémoire facétieuse.
Aïe ! Qu’est-ce donc qui a brutalisé mon crâne et m’a expulsé de ma douce rêverie pédestre ?!
Quel bug dans ce programme ?!
Nous nous baissâmes en cœur et vîmes cette boule verte et hirsute : un bogue de marron…
Impuissants face à la nature qui se rebelle, alors que nous sommes mortels; nous partîmes sans rimes.
Mais simultanément nous comprîmes comment se façonnait notre Légende Personnelle…
Quel beau texte, qui me met les larmes aux yeux. Ton écriture est vraiment puissante! Bravo de pouvoir tellement jongler entre les textes a mourir de rire, et ceux empreints de nostalgie et de douceur comme celui-ci, ce sont de très beaux cadeaux que tu nous fais a chaque fois!
Audrey, qui pense a toi a chaque fois qu’elle est rue de Belgrade a Grenoble 🙂
Qu’est ce que tu écris bien.