Jusqu’à la garde: le coup de poing

On m’avait prévenue. « Tu verras, c’est une claque, on n’en ressort pas indemne ». « ça commence comme du Depardon et ça finit comme du Shining ». Tous mes amis qui l’avaient vu, étaient unanimes: « c’est insupportable, mais d’une certaine manière, nécessaire ».

J’y suis donc allée avec quelques appréhensions, voir « Jusqu’à la garde », de Xavier Legrand. Et je n’ai pas été déçue, que ce soit dans mes espérances ou mes craintes. Rarement un film m’a autant bouleversée. Je pleure souvent au cinéma, mais ce sont généralement des larmes d’émotion, des larmes qui font, comment dire… du bien ? Là, ce sont des sanglots qui sont sortis, des pleurs de panique, pas comme ceux que l’on peut avoir dans un film d’horreur hollywoodien, non, plutôt cette peur organique qui nous saisit lorsqu’on est soi même en danger. Je veux dire par là qu’il n’y a pas ce frisson qu’on s’offre exprès en allant voir Vendredi 13 ou autre (enfin pas moi parce que je déteste les films d’horreur en réalité). Il y a cette projection que l’on fait, ce réalisme incroyable qui vous fait penser que ce que vous voyez, c’est la vraie vie. 

Ce qui n’est pas si faux quand on considère qu’une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les deux ou trois jours en France (chiffre approximatif).

Je ne veux pas spoiler donc je ne raconterai pas grand chose de l’histoire, qui est finalement d’une simplicité confondante: un couple se sépare et se dispute pour la garde du plus jeune des deux enfants (la grande a déjà 18 ans). Et petit à petit, la haine prend le pas.

Jusqu’à la garde se regarde comme une tragédie en trois actes et bénéficie non seulement d’un scénario ultra écrit mais aussi d’une réalisation au cordeau (pas de musique, juste les bruits de la vie qui rythment les scènes, une façon de filmer les visages que je n’avais jamais vue je crois) et surtout, surtout, d’un jeu de comédiens hallucinant. J’ai toujours adoré Léa Drucker, sous employée jusque là mais qui déploie ses ailes depuis quelques années, là elle offre une partition tellement juste et brillante que j’en suis sans voix. Denis Ménochet incarne l’ogre de nos terreurs enfantines avec une retenue et une subtilité bienvenues. Et alors ce petit garçon, Thomas Gioria… C’est simple, je ne me souviens pas avoir vu un enfant crevant l’écran de cette manière là. Il est quasiment de tous les plans, telle une vigie, souvent silencieuse, brave petit soldat, garde du corps épuisé et exsangue. Ses émotions deviennent les nôtres et son point de vue éclaire chacune des situations du film.

Allez voir ce film si vous vous en sentez la force, allez le voir parce qu’il traite de ce qui fait la une des journaux mais aussi parce qu’au delà de son sujet, c’est un chef d’oeuvre.

88 comments sur “Jusqu’à la garde: le coup de poing”

  1. Mireille a dit…

    Bonjour Caroline, merci pour ce billet et ce film que j’ai très envie d’aller voir mais que j’appréhende en raison d’une histoire personnelle douloureuse (j’ai été moi-même un mini garde du corps qui passait ses nuits assise dans les escaliers, à l’affût du moindre bruit, cri suspect…)
    Bonne journée

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    • Mireille a dit…

      Caro, je me permets de poster ceci. Tu peux le supprimer si tu ne trouves pas ce post opportun.

      Au Mali j’ai retrouvé oh ma li ma liberté

      C’est aujourd’hui que mon amie part au Mali…Allongée sur le sol, c’est la seule pensée qui me vient à l’esprit. Je sens le goudron sous mes paumes écorchées, un goût salé dans la bouche, j’ai dû me mordre la lèvre sous le choc. Visage inondé de larmes, plus d’humiliation et de colère que de réelle douleur. La course, les doigts serrés sur le guidon, les freins puis le dérapage et le vol plané. Un crissement de pneus sur le gravier derrière moi et une voix inquiète d’abord, pleine de sollicitude ensuite « Ça va ? ». Plus de peur que de mal. C’est mon orgueil qui souffre le plus. Je ne bouge pas, je sais qu’elle ne s’avancera pas, elle a horreur du sang. Elle vomit dès qu’elle en repère la moindre goutte et je compte bien là-dessus pour qu’elle ne s’approche pas et ne remarque pas mon subterfuge. Elle rit de ne me voir esquisser aucun mouvement, elle a deviné que je boudais « Allez chochotte, lève toi, c’est pas grave ».

      C’est aujourd’hui que mon amie part au Mali…Pourquoi faut-il que cette idée m’effleure en cet instant précis ? La fraicheur du carrelage apaise la douleur de ma joue tuméfiée. Il m’a frappée. Encore. Puis il est parti sans même jeter un regard au corps recroquevillé sur le sol de la cuisine. Alors, je m’étale, je me répands, je louche sur les joints de ciment pour y déceler une crevasse et tenter de m’y glisser. Je me sens molle et lourde. J’essaie de ne pas pleurer, je voudrais ne pas pleurer mais crisper les paupières pour empêcher les larmes de couler me fait un mal de chien, ça me lance jusque dans l’oreille. Alors tant pis, une larme de plus ou de moins, ça change quoi finalement ? S’il était encore là, il trouverait le tableau parfait, sans aucun doute. « Allez chochotte lève-toi, c’est pas grave » Mais je n’ai plus dix ans, je ne fais plus de course à vélo depuis belle lurette et mon amie part au Mali aujourd’hui…

      A contrecœur, je m’étais relevée sous l’injonction amicale, j’avais frotté mon pantalon (déchiré, maman allait crier, c’est sûr), examiné mes égratignures et reniflé un grand coup « C’est bon, t’as gagné ». Aujourd’hui, je perds à nouveau. Ma dignité. Mais je lui obéis ; mon amie, même à distance, a toujours eu le chic pour me secouer. Je plie les genoux, je pousse sur mes fesses et je parviens à m’adosser au pied de la table, son arrête me scie la colonne vertébrale mais je ne bouge pas, j’ai les jambes tendues et je contemple mes pieds avec l’impression qu’ils se trouvent à des kilomètres de distance, séparés de mon corps. Je suis incapable de faire mieux pour l’instant, on s’en contentera. Ma pommette palpite, je tâte ma joue avec précaution, du bout des doigts, je n’ai pas besoin de me regarder dans un miroir, je sais par habitude qu’un beau bleu est en train d’y fleurir. Ma main descend vers mon cou et fébrile, je saisis les perles de mon collier, une à une, celles en verre d’abord, rondes et lisses, puis celles en argent, plus petites, irrégulières. C’est devenu un tic, je ne compte plus le nombre de fois où j’effectue ce geste, où je le fais glisser entre mes doigts, cela me réconforte. Ce collier, il ne me quitte plus depuis qu’elle me l’a rapporté, du Mali justement, en me disant «Il porte bonheur ». J’ai alors pensé « Foutaises, il m’en faudrait des dizaines de colliers comme celui-là. Et puis des bracelets aussi. Il faudrait m’harnacher comme un cheval, me parer de gris-gris, que ça brille sous le soleil et que ça carillonne quand je marche pour éloigner le mauvais sort». Mais je lui ai juste dit merci et depuis, je le porte tous les jours.

      « Pardon madame, elle est tombée en essayant de m’éviter. C’est de ma faute ». La générosité incarnée, mon amie, depuis toute petite. Combien de fois n’a-t-elle pas couvert mes incartades, combien de fois n’est-elle pas intervenue pour me sortir du mauvais pas où je m’étais encore fourrée ? Tous mes mauvais choix, mes décisions à l’emporte-pièce, les ennuis dans lesquels je fonçais tête baissée et jamais un « Je te l’avais bien dit ». Juste, « Allez chochotte, lève-toi, c’est pas grave ». Jamais elle ne m’avait donné l’impression de la décevoir, je ne décevais que moi. Et aujourd’hui mon amie part au Mali.

      La dernière fois que c’est arrivé, elle n’a pas ri (la contusion était pourtant devenue presque invisible, un peu de jaune au milieu des taches de rousseur), elle n’a pas dit « Allez chochotte, c’est pas grave. ». Elle a simplement dérogé à son habituel devoir de réserve. « Tu devrais le quitter tu ne crois pas ? Porte plainte au moins. Il finira par te tuer ». Ca m’a pétrifiée, plus que les mots prononcés, son air grave et l’absence de la sempiternelle plaisanterie entre nous. J’ai répondu « Tu as raison », elle m’a crue « Allez chochotte lève-toi, c’est pas grave » Ensuite, elle m’a annoncé qu’elle partait habiter au Mali…

      Porter plainte, la bonne blague. Et puis quoi encore ? Faire mes valises, quitter mon boulot, mes amis, changer de ville et de vie pour ne pas qu’il me retrouve. Comme dans ce film avec Julia Roberts. On a bien vu comment ça finit ! Me cacher dans un refuge pour femmes battues (pudiquement appelées femmes en difficulté, politiquement correct oblige), exhiber mon intimité à des assistantes sociales impuissantes mais bourrées de bonne volonté, fouiller ma conscience, mon inconscient, mon subconscient avec un psychanalyste de bazar pour remonter aux racines de la maltraitance et trouver les raisons de ma passivité ? A quoi cela me servira-t-il ? De plus, les flics, ils s’en moquent éperdument. Des plaintes pour violences conjugales, ils en ont plein les placards ! Classées sans suite… Ah ça oui, il en existe des campagnes de prévention, et le numéro de téléphone d’urgence « SOS Femmes Battues » s’affiche en lettres géantes dans les abribus. Il paraît que le gouvernement en a fait une de ses priorités. Mais sur le terrain, c’est une autre histoire. Le policier qui tape votre déposition vous observe avec un mélange de pitié et d’incompréhension. Les voisins font semblant de ne rien entendre (tant que le grabuge ne les empêche pas de regarder « Koh-Lanta ») et vous disent bonjour en détournant le regard. Les plaintes sont retirées sans un bruit. « C’était la première fois, vous savez Monsieur l’Agent. Il s’est calmé maintenant, il m’a demandé pardon et m’a juré qu’il ne recommencerait plus, je vous assure. » Vous sortez du commissariat et vous rentrez chez vous après avoir fait un crochet par l’épicerie pour préparer le repas du soir. Vous avez l’impression d’être une loque, une moins-que-rien. Le pire, c’est que ce n’est pas seulement une impression.

      Tiens, je devrais peut-être lui demander de me rapporter un pistolet. Au Mali, ça doit bien se trouver. Et pour pas cher…Je ricane. Comme si j’étais capable de viser et de lui tirer dessus. Il n’y a qu’au cinéma que la pauvre héroïne battue, lèvre fendue et visage ensanglanté trouve le courage d’appuyer sur la gâchette et de mettre en plein dans le mille. Il paraît que pour sauver sa vie, on est capable de tout. Mouais, j’ai des doutes. En tout cas, en ce qui me concerne. J’ai pensé un moment au couteau, j’en avais même glissé un sous le matelas pendant plusieurs semaines. Ca ne l’a pas empêché de continuer de me frapper, il n’était même pas au courant, jamais le couteau n’a quitté sa cachette. Ou aux cours d’auto-défense. Mais j’ai laissé tomber l’idée, je n’en ai pas la force. On a beau dire, des baffes tous les jours, ça vous démolit. Peut-être pas physiquement (les plaies et les bosses, on finit par s’y habituer. Le fond de teint et les antidouleurs aussi). Mais moralement, je n’existe plus. C’est aujourd’hui que mon amie part au Mali…

      Elle ne s’est jamais aperçue de la supercherie. Elle s’est toujours trompée sur mon compte, depuis le début, depuis cette course à vélo. Lui seul a vu ma vraie nature. En fait, je suis vraiment une chochotte, incapable de me relever. Et moins encore de tenir debout par mes propres moyens, sans aide ni béquilles. Sans coups dans la figure. D’ailleurs, il ne cesse de répéter « Y’a que comme ça qu’t’avance ! »

      Je suis toujours assise par terre et je tripote mon collier. Par la fenêtre de la cuisine, un coin de ciel bleu et les traînées fugaces d’un avion. Celui pour le Mali a déjà dû décoller…

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  2. Melisse a dit…

    Salut le rade et la tôlière
    Alors rigoureusement rien à voir mais j’ai découvert la fonction recherche du site hier et compris les archives…. donc je viens de lire les épisodes du bac du Machin (je me suis noyée de rire dans mes larmes) et les suite de l’opération de la grande (j’ai peur pour mon « bébé » de 18 mois qui ne souffre rigoureusement de rien de plus qu’un rhumounet aujourd’hui mais j’hésite entre un Xanax et un Whisky là à 10h23….).
    Alors qu’en fait j’ai TOUJOURS PAS CORRIGE mes copies, moi ! (on en reparle des astuces d’ubiquité, ça urge)
    (mes copies ne me font pas du tout suer hein, ce paquet je le traîne depuis X semaines, les paquets suivants ont été corrigés….)

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    • Melisse a dit…

      Et du coup j’ai commenté sans lire le post du jour : non, je ne pourrai/pourrais pas aller voir ce film.
      (vu mon com’ précédent je me sauve moi-même de l’alcoolisme sur ce coup-là…)

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    • Reine a dit…

      Melisse , t’as pas besoin de te justifier ….les copies à corriger, c’est la plaie de tous les profs ….dans ma courte expérience de prof d’éco aux copies de plusieurs pages (souvent totalement à côté du sujet ,ou carrément incompréhensibles, donc à relire plusieurs fois!) ,j’étais ultra envieuse des copies du prof de maths qui te corrigeait ça en deux temps, trois mouvements . Et je plaignais sincèrement la prof de philo….

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      • Marie a dit…

        Ah non, Reine, je m’insurge ! Les copies sont très longues à corriger en maths ! Il faut tout lire pour débusquer les erreurs de logique, de calcul, de raisonnement… une vraie plaie !
        Quant à ce film, je crois que je n’oserai pas aller le voir…

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  3. lespetitspiedsdanslesgrands a dit…

    Merci pour cet recommandation. Je ne sais pas si j’aurai les tripes d’aller le voir. J’ai parfois du mal à gérer les films et les livres sur ce type de sujet, lorsque ils impliquent des enfants. Comme toi, je me projette beaucoup et c’est assez compliqué à gérer. Mais tu as raison, parler de ces sujets est nécessaire. Et je suis d’accord aussi (pas contrariante la fille !), on ne voit pas Léa Drucker assez souvent !
    Très belle journée !

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    • Reine a dit…

      @ je te comprends , J’ai écouté Caroline pour le roman « les Loyautés » et vlan ! mini déprime.
      Je sais que je vais aller voir le film , avoir la gorge tordue d’émotion et pleurer …..heureusement j’ai identifié dans ma nouvelle boîte, une collègue qui aime les mêmes choses que moi et on peut partager nos émotions, après, près de la machine à café.

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  4. Macha a dit…

    Dans un tout autre style mais également avec Léa Drucker, Denis Ménochet et un petit garçon qui crève l’écran, je me permets de te conseiller de voir si ce n’est déjà fait, le film « Je me suis fait tout petit », c’est un délice… Et en prime, il y a Vanessa Paradis. Je l’ai déjà vu 4 ou 5 fois, je ne m’en lasse pas !

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  5. Anneso a dit…

    Je suis plus mitigée pour « Jusqu’à la garde », même si,en y repensant,j’ai aimé le film.
    Sur le coup,à chaud, j’ai trouvé que ça ressemblait quand même beaucoup à un documentaire, ou à « un film français réaliste qui se passe dans les HLM » comme souvent.
    Certaines scènes sont quand même interminables,comme celle avec la jeune fille dans les toilettes (le plan sur ses chaussures) où nous n’avons pas eu d’explications, on ne saura pas vraiment ce qu’il s’est passé même si on s’en doute,mais quel intérêt pour le reste de l’histoire? (surtout si on a un plan-séquence de 2 minutes sur des pieds)
    Et aussi,je pensais aller voir la version frenchie du magnifique film (oscarisé) iranien « Une séparation » or, le doute, qui provoque un réel suspense dans « Une séparation » (le perso positif l’est-il vraiment? qui ment? ) est éventé en 10 minutes dans « Jusqu’à la garde ».
    Sinon, après réflexion,c’est vrai que ce film m’a remuée et qu’il a beaucoup de qualité.
    SPOILER-



    J’ai aimé le fait que ce type (joué tellement bien par Denis Ménochet!) ne soit pas réduit au salaud violent qui martyrise sa famille : sans l’excuser non plus, on voit qu’il aime son enfant et qu’il est complètement à l’ouest, qu’il est méprisé et rejeté par ses parents (son père le traite de raté,de bon à rien,sa mère ne lui tend pas la main alors qu’on voit qu’il va craquer) , qu’il est sans doute bipolaire etc
    Ce n’est pas manichéen même si la descente aux enfers est bien démontrée et qu’on voit la folie s’emparer progressivement du mari.
    Bref,ce film a des défauts selon moi mais finalement ses qualités priment et il hante longtemps le spectateur.

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    • Véronique a dit…

      (A Anneso)
      Bien sûr que ces types-là ne sont pas tous noirs, qu’ils peuvent être aimants, dépressifs, touchants, avoir eux-mêmes subis des violences enfants, qu’ils ont leurs bons côtés (leurs victimes fuiraient plus vite si ce n’était pas le cas). Mais pour en avoir rencontré un, quand j’étais petite, pour avoir souffert de ma souffrance et de la sienne, plus de celle de ma mère, ce qui fait bcp pour un enfant, je peux dire qu’il n’y a rien de plus libérateur que de sortir de ce genre de nuances, d’arrêter de trouver des excuses, de ne plus écouter les « mais il a fait (un truc de base que fait n’importe quel parent) pour toi », « il est malade, le pauvre », et d’avoir un jugement clair et tranché. Moi, le jour où j’ai arrêté de me torturer, à me dire que peut-être j’exagérais, que tout cela n’était pas si grave, que je me suis dis : « c’est juste une grosse m***de », j’étais bien contente et depuis je m’accroche à cette phrase.
      Voilà, je regarderai peut-être ce film, pas jusqu’au bout peut-être. Je me souviens que j’avais bcp aimé Y aura-t-il de la neige à Noël ?, que j’avais cependant trouvé éprouvant.
      Bonne journée à toutes et chérissez vos enfants si vous en avez.

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      • Anneso a dit…

        Oui,c’est vrai mais j’ai quand même bien apprécié que le mari ait un (petit ,mais quand même) côté humain. Par exemple,il aime son enfant même s’il s’y prend comme un pied (c’est le moins qu’on puisse dire). Globalement il est terrifiant quasi tout le film (on sent vite qu’il est sur le fil) mais quelques scènes montrent qu’il ressent des choses,ce n’est pas juste un monstre.

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    • corinne a dit…

      Vous avez compris au bout de 10 minutes? franchement jusqu’à la scène finale où il n’y a plus de doute j’ai systématiquement pris le parti du père spolié de la paternité par une mère revancharde…mais l’amie qui m’accompagnait l’avait cerné dès le départ….bizarre comme les sensibilités différentes donnent des interprétations à l’opposé!

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      • Anneso a dit…

        Au début,dans le bureau de la juge, je me suis dit que le film allait nous balader afin qu’on ne sache pas vraiment qui dit la vérité. Je trouve qu’on voit assez vite que le père est harceleur et violent,du coup, je comprends la mère qui le fuit et se planque.

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  6. 100drine a dit…

    J’avais reperé ce film et noté sur ma liste « à voir » mais vu ton avis je vais attendre quelques mois… Je suis en fin de grossesse et blindée d’hormones alors ce film attendra un peu…
    Je suis d’accord avec toi: Léa drucker est souvent sous employée alors qu’elle est excellente !

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  7. barbara a dit…

    J’ai aussi été bouleversée par ce film, replongée dans mon enfance. J’ai ressenti une peur et une angoisse incroyables, pendant la très longue scène finale mon coeur battait à tout rompre. Les comédiens, le scénario, la mise en scène tout est bien, sans fioritures. C’est un film difficile qui ne laisse pas indemne mais il est indispensable. J’en suis sortie épuisée, vidée tellement c’était fort, mais heureuse de l’avoir vu. La puissance du cinéma est incroyable. Pensées pour toutes les victimes de violence.

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  8. MarieeLLe a dit…

    Je m’intéresse au sujet parce que j’ai eu une amie de lycée que j’ai vue rabaissée et humilée devant moi par son mec (« t’es conne », « t’es moche », « de toute façon après mon stage je vais te quitter »…) et qui ne cillait pas d’un pouce. Je pensais qu’elle allait le quitter là tout de suite et que si elle était amoureuse, elle n’allait plus l’être à la seconde même, mais non. Je ne savais pas à l’époque qu’il y avait en jeu un processus de démolition qui s’appelle l’emprise. Elle l’a quitté 30 ans après. Elle est vivante mais elle aurait pu faire partie des femmes qui meurent chaque année sous les coups de leur mari.
    Alors voici quelques références de qualité pour aider à comprendre. D’abord une video sur l’emprise très pédagogique https://www.youtube.com/watch?v=sbLIU-Hr8BM
    et le site https://harcelementmoral.blog/ d’Anne-Laure Buffet qui travaille sur les violences psychologiques (ce qui n’exclut pas les violences physiques).
    Et j’ai aussi vu le film. Il est effectivement très bien fait, avec le petit garçon qui fait tout ce qu’il peut pour protéger sa mère.

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  9. Suzy B a dit…

    Complètement d’accord, ce film est bouleversant! Si vous avez aimé, trouvez un moyen de voir « Avant que de tout perdre », le court métrage de Xavier Legrand primé aux Césars, qui traite de la même histoire, avec les mêmes acteurs (sauf le petit garçon) et qui est tout aussi fort! En plus, pour le suspense c’est mieux de voir le long avant le court! Courez-y!

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  10. MarieG a dit…

    Même s’il semble fort intéressant, je doute que j’aille voir ce film. Parce que parfois ma réalité dépasse la fiction: après tout une carrière dans les chiffres et une retraite anticipée forcée, j’ai décidé d’apprendre du nouveau. Je termine ma formation de médiatrice généraliste, avec des stages dans différents domaines, notamment en affaires familiales. Les couples sont souvent « envoyés » en médiation par le juge lorsqu’il y a impasse sur la garde des enfants…
    La bonne nouvelle, c’est qu’environ deux tiers des couples parviennent à une solution en médiation, après un chemin souvent difficile.
    Belle journée

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  11. Thalina a dit…

    Je me suis trouvée dans le cinéma et au final je me suis défilée pour un autre film…
    J’ai entendu les retours de mes amis, ton article, et les autres… j’ai la trouille…. ma mère ayant un temps (trop long, 6 ans) partager sa vie, et la nôtre par la même occasion avec un homme maltraitant.
    C’est dingue cette peur infantile tout à coup de ressentir à nouveau des frayeurs oubliées. Bref… je me défile….

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  12. Cloudy a dit…

    Je n’irai pas voir ce film, malgré toutes les éloges qui en sont faites, et je le regrette.
    Je suis incapable de voir des films traitant du sujet.
    Pour autant, j’ai une réelle admiration pour Léa Drucker et je lui souhaite que ce film lui ouvre des portes vers des œuvres qui lui laissent la place qu’elle mérite, tant sa palette de composition est large et souvent déconcertante.

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  13. Maud a dit…

    Bonjour,

    J’ai vu ce film qui est vraiment bien fait! pour la petite histoire ce film est « la suite » du court métrage  » avant que de tout perdre », du même réalisateur et avec les mêmes acteurs.

    Quand on a vu le court métrage, pas de suspense on sait que le mari est violent, par contre quand on ne voit que le long, on a quand même un doute, notamment au début du film.

    Je vous conseille la longue interview de Xavier Legrand dans le dernier numéro de Première. C’est interessant de comprendre ce qui l’a poussé à faire ce film, comment il l’a fait, les techniques cinématographiques utilisées. Sinon les 3 Panneaux de la vengeance et Phantom Thread: Top !

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  14. marieal a dit…

    il y a des films comme ça ( je pense à Mummy ou Mon Roi) qu’on a pas « envie » de voir mais qu’on va voir quand même.
    Parce qu’il le faut, peut être pour mieux pouvoir aider le jour venu éventuellement nos proches si ils y sont confrontés ( en tous les cas moi je sais que c’est une des raisons qui me motivent).
    Par contre, c’est le genre de film que je ne peux que voir seule , je n’arrive pas à aller voir de tels films avec une autre personne.
    Comme si je n’étais pas sûre de pouvoir gérer mes émotions et en plus celles d’une autre personne à la sortie.

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  15. gazelle26 a dit…

    J’hésitais à aller le voir mais ton post a fini de me convaincre. Je suis un peu maso en fait ! Je suis une vraie madeleine et pleure pour un animal mort dans un film lol et quand le sujet concerne des enfants, c’est transfert direct et là on ne m’arrête plus ! Il y a plein de film où je me suis dit « non n’y vas pas » et puis…j’y vais, parce qu’il le faut, je me dis…
    Mommy, par exemple où j’ai pleuré comme jamais, Polisse, La rafle, 12 years a slave, La liste de Schindler, Le garçon au pyjama rayé, Je vais bien ne t’en fais pas, Nos étoiles contraires etc etc…

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  16. Sofy a dit…

    Vu samedi dernier, du coup je me joins aux louanges unanimes : ce film est MA-GIS-TRAL ! J’adorais déjà Léa Drucker (j’avais regardé sur le replay La Consolation, tiré du livre de Flavie Flament et qui ne m’inspirait pas plus que ça, juste pour elle… et je n’avais pas été déçue 😉 ) et Denis Menochet (depuis la scène d’ouverture d’Inglorious Bastard <3)… mais ils ont quand même réussi à me rebluffer ! Et le jeune garçon , il est aussi formidable, c'est clair ! [J'ai lu qu'il avait bénéficié de l'aide d'une coach-psy sur le tournage… Ah ben tu m'étonnes ! … et heureusement même !]
    Et je vais essayer de ne pas en dire tellement plus pour ne pas déflorer le "suspens". Je lis toujours le détail des critiques des films après être allée les voir et je crois que je ne me suis jamais autant félicitée de cette pratique que pour celui-ci. Je ne crois pas avoir trouvé un seul article qui n'en révèle pas déjà trop. Pour être complètement pris dans l'histoire et que notre propre perception / jugement puisse jouer son rôle dans ce visionnage, le mieux est je pense d'en savoir le moins possible au départ.
    Quant au point de vue que l'on adopte, il semblerait donc qu'il dépende des individus, probablement en lien avec nos expériences personnelles. Pour toi Caroline c'est celui de l'enfant par exemple… alors que pour ma part je suis restée très observatrice de l'histoire, pendant une bonne moitié du film je pense… Jusqu'à ce que ce soit les petits riens de l'attitude de Léa Drucker quand Denis Ménochet visite son nouvel appart qui me fassent basculer de son point de vue à elle, en une fraction de seconde, comme une évidence
    Et sinon, étant moi aussi une adepte des pleurs qui font du bien au cinéma, je confirme que ça n'a RIEN à voir ici… J'ai clairement dû prendre le temps de me calmer avant de quitter la salle et était encore paumée/pétrifiée en sortant du ciné
    Ah aussi… POUR CEUX QUI L'ONT DEJA VU !… En ce moment, je regarde des annonces immobilières… Et alors que je dois prendre un bain tous les 2 ans, j'ai toujours bizarrement accordé pas mal d'importance au fait de disposer d'une baignoire… Ben je crois que je ne suis pas prête d'en démordre !!

    Pour finir (j'ai l'impression d'avoir mis une éternité à écrire ces quelques lignes tellement l'ambiance "me reprend") j'ai cherché à la médiathèque de chez moi si je pouvais y trouver le court métrage duquel a été décliné le film…mais chou blanc pour le moment … Je continue donc ma recherche !

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    • Sofy a dit…

      Ah si j’oubliais ! Je voulais finir sur un autre conseil : le lendemain, j’ai décidé de me changer les idées dans une toute autre ambiance en allant voir Ni Juge Ni Soumise, un docu fait par 2 types de l’équipe des célébrissimes Strip-Tease
      Si on aime le style, il ne faut pas hésiter une seconde. La Juge au centre du docu est exceptionnelle (d’originalité, d’humanisme, de sang-froid… et de drôlerie !) Ca faisait longtemps que je n’avais pas tant ri au cinéma…. Bon, parfois, c’est plutôt un rire de catharsis, il faut avouer, tellement certains cas seraient flippants sans ce rire justement… mais quand même ! On en sort dans une humeur bien plus positive que le précédent, c’est évident 😉

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  17. clerambard a dit…

    moi aussi j’ai été scotchée par ce film. les acteurs sont formidables! mais je n’ai pas l’impression que le père aime spécialement son fils, il fait une fixationr sur son ex femme car il ne supporte pas qu’ elle le quitte.Quant à l’attitude de ses propres parents, j ai été choquée qu’ ils ne protègent pas leur petit-fils de la violence de leur fils.le grand-père met son fils à la porte car il n’apprécie pas son attitude mais pense t il a son petit-fils?
    enfin j ai réellement tremblé pendant le dernier quart d’heure, réellement! c’est très éprouvant!
    c’est un grand morceau de bravoure du cinéma très réussi! et je me suis complètement identifiée à cette mère et son enfant alors que Dieu merci je n’ai jamais eu à souffrir de violence conjugale.Mais la situation décrite fait froid ds le dos car on sait que c’est malheureusement réel!! très bon film!

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  18. Smouik a dit…

    Ton billet donne vraiment très envie. Mais je ne suis pas sûre de vouloir… Je sais ! Je vais demander à mon cher et tendre ce qu’il veut voir et je suis à peu près tranquille sur la réponse…

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  19. violette.b a dit…

    Bonjour , ce film ne n’a pas donné envie de pleurer alors que je suis l’émotion faite larmes ,il m’a donné envie de cogner …paradoxe .
    Tout ce consensus mou autour du rôle du père , cette hypocrisie , cette femme digne et laminée qui se tient et tente de se sauver , la parole de l’enfant sollicitée pour être ensuite bafouée , l’avocate du père qui ne pense qu’à sa pomme , le courage de cet enfant qui défend sa mère ….
    Cet homme n’aime pas son enfant , il perd l’objet de sa manipulation ,sa possession, sa femme et veut la reprendre à tout prix, il y a sans doute des raisons à son comportement , ses parents , ses références , son éducation , sa résistance à frustration ..
    Banalité ordinaire filmée lentement , très réussie , c’est notre voisin , nos copines manipulées …..
    Une leçon de civisme: intervenir , appeler les secours, déposer plainte , j’ai l’impression que la femme ne l’a jamais fait .
    Pour Mireille , premier commentaire , j’ai peur en effet que ce réalisme face écho à son vécu , pour les autres rien d’insoutenable à VOIR , et donne vraiment matière à réflexion . ….

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  20. Anne-Sophie a dit…

    J’ai vu ce film le jour de sa sortie, et jamais je n’ai été aussi bouleversée, remuée au plus profond de moi. Jamais non plus entendu autant de sanglots, jamais je n’ai autant pleuré et sans retenue, jamais une salle de cinéma n’a été aussi silencieuse plusieurs instants après le générique de fin, pas un mouvement, que des bruits de mouchoirs… J’ai adoré, sujet extrêmement difficile mais ces acteurs sont tellement sincères et émouvants… Dans la même veine j’avais vu (et regardé de nouveau) un court métrage, « avant que de tout perdre », mêmes acteurs, un coup de poing, je vous le recommande vivement

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  21. Sosso a dit…

    Cela fait 15 jours que mon ado me tanne pour que je le vois (il l’a vu lui au festival d’Annonnay où il était invité à une table ronde de jeunes comédiens avec Thomas Gioria avec qui il a bien sympathisé et a trouvé le film formidable). Mais…. je n’arrête pas de reculer. Je n’aime pas trop être stressée pendant les films et la ca n’a l’air d’etre Que ça tout du long! J’hésite !

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  22. Cathclaire a dit…

    Comme pour toi Caroline ce film m’a coupé le souffle. J’avais été saisie par 120 battements mais là c’est totalement différent. Quelle scène finale magistrale ! J’ai fini en larmes mais c’est la première fois que la tension me fait pleurer.
    Les acteurs sont terriblement justes. Chapeau à eux tous.
    Une pensée pour toutes les victimes de violence.

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  23. tandm a dit…

    Je ne pourrai pas aller voir ce film… trop douloureux.

    J’ai été la femme soumise et battue, j’ai mis du temps à le quitter. J’ai dû lutter pour qu’il ne m’isole pas de mes proches, lutter pour rester debout.
    Un jour il a voulu me frapper et ma fille de 2 ans l’a compris, elle s’est jetée dans mes bras en disant « non! », il a frappé le bras qui ne la tenait pas… ce jour-là j’ai compris qu’un jour je n’aurai pas le choix.
    Ca fait 5 ans et demi que je suis en sécurité, que j’ai refait ma vie. Je me suis mariée avec un homme parfait pour moi, on a eu un enfant…

    L’an dernier, une amie a disparu, son ex a avoué au bout de 15 jours, il l’avait tuée et planqué son corps dans un ravin. Au-delà de la douleur de la perdre, de n’avoir rien réussi à faire pour elle alors que j’aurais tant aimé, ça a eu un écho énorme sur ma propre histoire. J’ai repensé à ces fois où ça aurait pu dégénérer et regarde ma vie autrement.
    Les personnes qui m’ont aidée à quitter mon bourreau m’ont certainement sauvé la vie, je leur en suis éternellement reconnaissante.

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    • lollipop a dit…

      tandm ton témoignage est bouleversant…Bravo pour ton courage et d’avoir su refaire ta vie ! La résilience n’est pas toujours simple… Ce blog est une pépite, tant par les billets de la « patronne » 😉 que par les commentaires car on y croise toutes les femmes, toutes les histoires, tous les quotidiens et toutes les émotions. Merci Caro pour ça !

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  24. Mit’ a dit…

    Si vous êtes en danger , si vous avez peur , si vous êtes inquiète , si vous voulez parler , faites le 3919 .
    L’appel est gratuit et anonyme et ne figurera pas sur les relevés .

    N’hésitez pas à faire le numéro , ne restez pas seule .

    3919

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  25. Leyleydu95 a dit…

    J zi vu ce film il y a 2 jours avec celui qui sera mon ex d ici quelques mois et, grâce au ciel, notre séparation se passe en bonne intelligence… mais je lui ai pris la main et on s est promis de faire notre mieux pour ne pas faire subir ça à notre fils malgré nos désaccords et notre colère/frustration/tristesse..
    Dans la salle, pas un bruit à la fin de la séance. Les gens sont restés assis, dans le noir un long moment.. tous sonnés comme moi il semble! Bref, je le conseille très fortement car il fait réfléchir et remet certaines choses à leur place mais pas pour un soir de blues quand même!

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    • Reine a dit…

      Ah la la LeyLey (on dirait le refrain d’une chanson d’été, non?)Tu me fais à nouveau hésiter. Cest prévu pour mardi, je verrai comment je me sens (en plus d’être frigorifiee )
      Je trouve très responsables ton futur ex et toi .
      Hug et bon courage à toi pendant cette période pas facile.
      .

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      • Leyleydu95 a dit…

        Merci Reine et Geneviève. Vous êtes adorables!
        Oui on essaie d être des « adultes responsables »(je hais ces 2 mots! ) et cest plus dur certains jours que d autres!
        Aujourd’hui sera un bon jour car je passe par le brooklyn de Caro et j ai espoir de la croiser au marché!!

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  26. lollipop a dit…

    je vais faire ma super gamine mais comme je sens une fin ultra dramatique au regard des critiques par ci et par là, je ne me sens pas capable d’y aller !

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  27. Thalie65 a dit…

    Moi aussi vu le film. Sans aucun à priori n’ayant pas lu de détails sur le film et il m’aura fallu du temps pour réellement comprendre où était le Mal. Femme prête à tout pour léser le père, l’enfant pouvant être manipulé et manipulateur, Syndrome d’Aliénation Parentale, père/mari violent? …. la scène quand il « visite » l’appartement m’aura fait percuter.
    Ce film est magistralement joué , le jeune garçon est tellement juste, la réalisation quasi documentaire!
    Moi qui suis si émotive je me suis surprise à ne pas pleurer, tellement j’étais tendue je crois. Le générique, le silence tellement assourdissant dans cette petite salle de cinéma…. et faire la sortie des séances avec des gens qui venaient de voir les Tuches…. je pense qu’on dénotait par nos visages fermés et sidérés.

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    • Sofy a dit…

      C’est « marrant »… J’ai suivi exactement le même cheminement dans ma tête que le tien, plein de questions et plutôt du côté du père au début (voir ma réponse au commentaire suivant qui explique probablement cela) avec un basculement PILE à la même scène (je l’ai déjà écrit dans un commentaire plus haut d’ailleurs), reconnaissant instantanément les ultimes précautions de comportement qui sont nécessaires pour se préserver d’un manipulateur, que le danger soit physique ou même « seulement » psychologique
      Quant aux pleurs, chez moi ils sont venus tard, probablement que j’étais trop tendue aussi pendant … en revanche, ils sont bien arrivés, par surprise, après le dénouement, et dans un flot incontrolable, comme un contre-coup plutôt violent
      [Pour ceux qui flipperaient d’avance d’aller voir le film en lisant ma réaction, je précise que je suis plutôt tendance hyper-émotive ;-)]

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  28. Britsound a dit…

    Alors, pour ma part, j’avoue avoir été extrêmement déçue par ce film. Mon compagnon étant victime d’une ex qui le coupe depuis plusieurs années de ses enfants, victimes d’aliénation parentale, j’espérais (au vu de la bande annonce) avoir enfin un peu de « réconfort », retrouver un semblant de justice. J’ai cru que pour une fois, les regards s’attarderaient sur le père bienveillant et victime d’une femme comme de tout un système soi-disant protecteur des droits de l’enfant. Que oui, pour une fois, un peu de visibilité médiatique serait donnée à un phénomène assez méconnu. Mais non, le réalisateur reste sur un schéma bien classique. A mon grand regret.

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    • Sofy a dit…

      Pour avoir déjà été confrontée dans mon entourage à l’instrumentalisation d’enfants par des mères plutôt nocives et manipulatrices (2 cas précis en l’occurence), j’avoue avoir moi aussi espéré que l’histoire prenne une autre tournure… Je comprends donc très bien cette réaction, particulièrement quand on est au coeur du problème sur le moment.
      Néanmoins, je suis quand même pleinement rentrée dedans. Après est ce que c’est grâce à l’exceptionnelle qualité du film ou plutôt au recul que j’ai pu personnellement prendre sur le sujet ces derniers temps, je ne saurais dire… (probablement un peu les 2)
      En tout cas je comprends très sincèrement ta réaction épidermique, d’autant plus par les temps qui courent, où le discours dominant tend plutôt à faire des femmes des victimes en général, ce qui est assez pénible à supporter quand on est soi-même confrontée à tout l’inverse

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    • Caroline a dit…

      oui alors je me permets de rappeler que 1) un film n’est pas là pour donner de la visibilité médiatique à un sujet et 2) le cas de figure que vous décrivez est en effet moins médiatisé parce que bien moins fréquent. Peu d’hommes meurent sous les coups de leur femme, beaucoup de femmes en revanche meurent sous les coups de leur mari. Et à mon sens, le sujet principal n’est pas tant la garde d’enfant que la difficulté d’échapper à l’emprise d’un homme violent…

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      • DOMINIQUE a dit…

        Surtout, la violence physique n’est pas tellement féminine. Par contre, la violence morale peut être très forte chez une mère, une épouse.
        Juste un petit exemple : une mère, devant une tablée de 10 personnes, et sa fille bien sûr, dit qu’en effet elle a eu sa fille à 16 ans, et qu’elle regrette de n’avoir pas tout fait pour que cette grossesse n’ait pas lieu. Grand silence.
        Cette femme était d’un milieu tout à fait favorisé, son enfant a été accueillie normalement par les deux familles, etc.
        Sa fille ? Morte à 40 ans, alcoolique. Faut dire qu’à 13 ans sa mère lui a loué un studio, et donné une pension, parce qu’elle « l’empêchait de refaire sa vie ».
        Une mère peut donc faire aussi de gros dégâts. Cependant, elle ne tue pas, ne fait pas vivre un enfer de violence et de silence à son entourage. Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon. Intolérable.

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    • Anneso a dit…

      Mais un film est avant tout une oeuvre, le réal raconte l’histoire qu’il a choisie, ce n’est pas un documentaire militant de commande pour les droits des pères divorcés.

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  29. Malleole a dit…

    Je suis allée le voir cet après-midi. J’ai longtps hésité mais j’adore les acteurs et le film m’interpelait. Quelle claque effectivement.

    SPOILERS

    Je suis passée par différentes phases, essayé de trouver des excuses à ce papa qui perd son sang froid dans la première partie du film. Mon ancien compagnon avait une relation très tendue avec son ex-compagne et sa fille et était du genre à s’emporter dc bim transfert total… Mais à partir de la fête de Joséphine mes mains sont devenues moites et glacées… J’ai passé les dix dernières minutes à pleurer, en détresse totale… À me dire que je voyais défiler la.vraie vie de certaines personnes et à penser très très fort à une amie qui m’est très chère et qui, a l’âge de 4 ans a assisté au meurtre de sa maman par son papa. Je suis restée complètement sonnée, à pleurer comme un bébé pendant tt le générique. En sortant, en reniflant, je glisse mes mains vers mon portable… Et lis un texto tt juste recu de cette fameuse amie qui « pense a moi, ça fait longtps qu’on ne s’est pas vue!! » => réouverture des vannes a hoqueter pendant les 10 minutes de trajet jusqu’à ma voiture… Bref, la vie est parfois drôlement faite et ce film est terrible!

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  30. Mp a dit…

    J ai vu le film . J’ai été assez « touchée « car j ai vécu des violences psychologiques en parallèle des violences physiques et sexuelles que vivaient mes filles (sans que je le sache faut il le préciser.. .).et un mot m a bouleversée dans ce film . « L autre  » , que les enfants utilisent pour parler de leur père.  » l autre  » c est le terme qu’ utilisent mes filles pour parler de celui (père de leur petit frère ) qui leur a fait tant de mal. Car cet homme pour elles ne mérite plus une appellation « humaine  » avec un prenom ou « sociale  » genre « le papa de notre frere ». L autre ç est dénué de tout affect, de toute humanité. Comme ce qu’ il leur a fait toutes ces années.

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  31. Margaux a dit…

    Bonjour, je suis allée voir ce film avec mes parents et pfff la claque j’ai, enfin plutôt que nous avons prit. J’ai pleuré de panique, de peur, d’angoisse. J’ai prit la main de ma maman à côté de moi, qui était tout aussi moite que la mienne, pour me rassurer, me dire que c’est pas vrai. Le film est d’une beauté rare. Les sons, comme vous dites sont ceux de la vie, et donne une dimension tellement réel au film. Les acteurs sont bons, et ce petit garçon est extraordinaire. Au début du film pourtant on doute, je n’ai pas su tout de suite dans quel can être (et la fin j’avais honte d’avoir douté). Le film est très bien mené, un chef d’œuvre.
    On met quelque jours à s’en remettre.

    Bon dimanche

    Répondre
  32. Audine a dit…

    Bonsoir tout le monde,
    J’ai vu ce film que j’ai trouvé excellent, rigoureux et implacable. Les acteurs sont tous très bons.
    Je voulais simplement rajouter mon grain de sel sur la décision du juge, au début du film.
    Alors qu’on ne peut pas s’attendre à plus clair pour le témoignage d’un petit garçon de 11 ans, et que la justice l’estime d’ailleurs apte à être reçu, il n’a pas l’air d’impressionner tellement la juge. Elle se contente de dire « on dirait que vos enfants sont assez remontés contre vous » (ou quelque chose comme ça).
    ça m’a sidérée ! Comment est-ce possible non seulement de ne pas du tout le prendre en considération (puisque la juge accorde exactement ce qui est demandé au père) mais aussi ne pas être alarmée par ces déclarations ?
    Parce que si la juge pense qu’éventuellement il s’agit d’un témoignage « induit » par la mère, c’est presque aussi inquiétant !!
    Qu’en pensez-vous ? Suis-je la seule que ça ait frappée ?

    Répondre
    • Anneso a dit…

      Oui, je suis d’accord! C’est incroyable et j’espère que ça ne représente pas la réalité. Un enfant de 11 ans qui tient de tels propos sur son père et la juge balaye ça comme si ça avait peu d’importance et oblige ce pauvre gosse à passer 1 semaine sur 2 chez cet homme qu’il rejette et qu’il décrit comme violent..

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    • Caroline a dit…

      cela m’a frappée aussi, mais je crois que c’est assez réaliste. Hélas, certaines mères ou certains pères peuvent en effet influencer la parole de leurs enfants, ce qui oblige, j’imagine, les juges à ne pas forcément prendre cette parole pour acquise, et donc parfois se tromper lourdement… 🙁

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  33. stéphane a dit…

    Vu le film ce matin. Très bien mené, rythme impeccable (sauf comme déjà indiqué dans la scène des toilettes – superfétatoire – et celle d’anniversaire, trop longue) excellents acteurs. Avec le recul, suis d’accord avec Audine, un des choses qui m’a frappé, c’est l’extraordinaire manque d’empathie de la juge dans la scène d’ouverture. Elle n’essaie pas de faire parler les protagonistes (père et mère) pour comprendre ce qui se passe, donne l’impression de traiter cela comme un conflit de voisinage quelconque, et on a le sentiment qu’elle veut se débarrasser du dossier au plus vite. J’espère que ce n’est pas comme cela dans la vie réelle!

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    • Caroline a dit…

      pour avoir une amie qui a traversé ces affres récemment, cela dépend hélas des juges. Certain(e)s sont dans l’empathie et tentent vraiment de déceler la vérité au milieu des argumentaires des avocats et d’autres ne se donnent pas cette peine…

      Répondre
  34. Anna Chiarra a dit…

    Je suis sortie de ce film vraiment bouleversée. Et ce ne sont pas des ficelles « faciles » qui sont utilisées pour nous tirer des larmes (d’ailleurs, je n’ai même pas pu pleurer !…). Difficile de dire que j’ai « aimé » ce film, mais il me semble indispensable, pas seulement pour le sujet mais aussi pour une maîtrise très très pro du son, de la narration, des dialogues.
    Foncez-y !

    Répondre
  35. Malléole a dit…

    Je repasse juste pour une remarque… En racontant le film à ma maman qui ne voulait pas y aller car trop secouée par tt ça, je n’ai pas su expliquer pourquoi il dit que son père refuse le changement du weekend pour la fête de sa sœur. Il me semble que les 2 parents sont ok sur le principe mais que le garcon leur dit l’inverse (scene lorsqu’il oublie volontairement (?) son sac dans la voiture de son pere) Conflit de loyauté? Cette scene m’avait interpelée sur le coup puis j’avais un peu oublié. Si qqun passe par là et a une explication

    Répondre

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