Catégorie : La ronde et les enfants

Noyeux Joël et Nonne abbée

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Quelques mots avant d'aller acheter foie gras, huitres, saumon et champagne, notre menu à nous que pour Noël on s'est concoctés. Cette année comme les précédentes, on passe le réveillon tous les cinq à Paris, avant de partir à Lyon demain. Ces derniers jours ont été aussi sucrés que la guimauve qu'on sert parait-il au Grand Palais en ce moment. On a regardé colle serré les films de Noël, Mamma Mia, Star Wars etc, les grands ont volé dans les airs du stade Charletty, sous la neige pendant deux semaines, avec pistes de ski, de luge et tyrolienne géante à faire hurler de plaisir les enfants et de terreur leurs parents. On a mangé des crêpes au nutella qui réchauffaient les doigts et bien sûr, on a fini par la traditionnelle virée devant les grands-magasins pour admirer les vitrines.

Verdict: elles sont magnifiques, as usual, en revanche je crains que les cons ne se reproduisent, en témoigne le comportement hallucinant de certains gamins coachés par leurs parents pour marcher sur les autres, aller à contre-sens de la visite histoire de zapper la queue, rester des heures plantés devant les automates, bloquant ainsi tous les autres et j'en passe. Je suis repartie désabusée, me disant que si pour voir deux poupées articulées certains sont prêts à marcher sur la tête d'une enfant de 16 mois, il est tout à fait normal que la moindre catastrophe naturelle finisse en carnage…

Allez, sur ces mots un peu pessimistes et sooooooooo pas christmas spirit, je vous laisse avec mon chaperon rouge qui a malgré tout a-do-ré les Galeries Lafayettes… (photos prises avec mon blackberry, pas très nettes mais j'aime bien quand même…)

Edit: Au cas où ça vous aurait échappé la culotte c'est la nouvelle jupe, dont acte pour la saint sylvestre…

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Drôle d’endroit pour une rencontre

Mainderose  Il y a deux jours, Helmut et son père étaient chez le médecin. C'est pas qu'on ait un abonnement mais en fait… si.

Il était donc dans la salle d'attente, et en face de lui, il y avait une jeune femme, qui en plus d'être jolie, lui rappelait vraiment quelqu'un. Après l'avoir dévisagée, n'y tenant plus, il a fini par lui demander un peu gêné, si elle ne travaillait pas à la Pitié.

La jeune femme, un peu étonnée, a confirmé.

C'était Rozen, la fée, elle même enceinte, qui 14 heures durant avait essayé de faire descendre la demoiselle et qui en avait presque pleuré avec moi quand il était devenu évident qu'il allait falloir aller la chercher par d'autres voies.

Rose, Rozen, Rosae, Rosum, Rosas.

C'est elle qui m'a présenté mon bébé, qui l'a serrée la première parce que césarienne oblige, je n'ai pu que frotter mon visage à celui de ma fille, qui a d'ailleurs à ce moment là pris mon nez pour un énorme téton. C'est elle qui l'a lavée, qui l'a pesée, qui a entouré son poignet du petit bracelet rose, qui a mis du collyre dans ses yeux. C'est elle qui l'a ensuite habillée et bordée. Helmut n'aurait pas pu mieux tomber, même si bien sûr j'aurais aimé que sa première étreinte soit la mienne.

Il parait que lorsque l'homme lui a dit en montrant Rose: "vous voyez, ce machin tout morveux ? Et bien c'est un peu votre oeuvre, c'est grâce à vous qu'elle est là", Rozen a lâché une larme d'émotion. Elle se souvenait très bien de nous, il faut dire que cet accouchement tenait de l'épopée.

Quand mon cher et doux m'a raconté cet épisode, je ne saurais expliquer pourquoi mais ça m'a rendue heureuse. J'aime l'idée qu'on soit un peu liés à Rozen, qu'elle ne nous ait pas oubliés, que Rose l'ait revue, même de manière fugace. J'aime qu'on soit un peu plus que des fourmis dans l'immensité parisienne et que le hasard permette parfois ce genre de collisions imprévues.

Edit: Pour ceux qui voudraient lire le récit de cet accouchement, c'est et

Neuf mois et des brouettes

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Elle s'appelle Lily. Et c'est une amie. Elle est sur la route sineuse et tortueuse de la PMA, cet affreux sigle qui veut dire "procréation médicalement assistée".

Pour les plus perspicaces d'entre vous, je l'ai rajoutée récemment dans ma blogroll, après qu'elle m'ait donné la permission. Au départ, son blog, "neuf mois et des brouettes" était plus un journal intime qu'elle n'avait pas forcément envie de rendre public. Et puis elle a changé d'avis, parce que me dit-elle, marre de la double peine, celle qui consiste non seulement à souffrir de ce ventre qui ne veut ou ne peut pas mais aussi à avoir honte de ne pas arriver à devenir mère.

Pour moi, Lily et toutes ses compagnes d'infortune sont déjà mères, ne serait-ce que par les épreuves qu'elles traversent quotidiennement, de faux espoirs en désillusions cruelles, de piqures en échographies, de spermogrammes en bilans hormonaux.

Lily parle donc de tout ça avec une simplicité et une vérité qui me touchent tout particulièrement, parce que c'est une amie, bien sûr, mais aussi parce qu'elle est juste dans chacun des termes qu'elle choisit pour décrire sa croisade.

Récemment, une lectrice m'a envoyé un mail dans lequel elle aussi racontait sa randonnée. Elle aussi avait les mots pour en parler, des mots que je ne peux pas avoir, moi, parce que je crois fermement qu'on ne peut pas se mettre à la place. On peut imaginer, quand on a eu la chance que "ça" se passe facilement, la douleur éprouvée face à des tests inexorablement négatifs. On peut comprendre, on peut essayer de soutenir, mais finalement, on ne sait rien.

Alors voilà, je me doute que parmi vous, il y a des Lily, qui parfois se disent que je suis bien mignonne avec mon Helmut que je veux vendre, mais que je ne mesure pas ma chance d'être réveillée douze fois par nuit depuis 16 mois. Là-dessus, cela dit, je confirme, je ne mesure pas du tout.

Sérieusement, soeur d'une fille DES, autre sigle affreux qui veut dire que dans les années 70 on a fourgué à ma mère une saloperie appelée distilbène qui a eu des effets moyennement sympas sur l'utérus de ma sister, j'ai une petite idée de la galère que c'est de ne pas avoir un parcours sans embûche pour devenir mère. Mais encore une fois, je ne suis pas dans les tripes de celles qui voudraient bien foutre une bonne claque à leurs faignasses de trompes ou leurs branleurs d'ovaires. Alors voilà, aujourd'hui, ce billet est pour vous les mother to be, que le power soit avec vous.

Et avec ma sister qui couve actuellement, avec la perspective réjouissante de passer SIX MOIS allongée pour donner une chance au têtard de grandir sans sortir du nid prématurément.

Edit: photo un peu facile mais comme hier c'était déco du sapin, cet ange m'a semblé finalement illustrer pas mal le propos.

Affaire à ne pas louper

Roserose

A vendre

A donner

Ok, prête à payer pour qu'on m'en débarrasse et assure également la livraison.

Produit: enfant de 16 mois, jolie, dotée en cheveux, sachant dire papa, maman, pomme, pain, miam, non et bébé. Grande créativité, appétit solide, joie de vivre certaine, mignonnitude certifiée iso 9001.

Un seul caractère défectueux: perturbation du cycle du sommeil, confusion jour/nuit avec pic d'énergie aux alentours de 3h du matin. Défaut accentué par une puissance vocale hors du commun qui néanmoins pourrait s'avérer être une qualité en cas de carrière sur les marchés parisiens

Mummy blues

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La plupart du temps, on se dit qu'on n'a pas le choix, que c'est comme ça. On se persuade que la quantité, ça ne vaut rien par rapport à la qualité. On se répète que ce qui compte pour un enfant c'est d'avoir une mère épanouie. Et que nous, on n'est pas épanouie 24h/24 à la maison.

La plupart du temps, on est d'accord avec ceux qui nous rappellent qu'elle ne sera pas un bébé toute la vie, que laisser tomber le boulot est bien trop dangereux par les temps qui courent, qu'il faut penser à l'avenir et que trois bouches à nourrir, à Paris en plus, ce n'est pas rien.

Qu'être une bonne mère, ça ne veut rien dire, qu'elle est épanouie, ça crève les yeux, et regarde les grands, ils ne sont pas malheureux, alors, c'est bien la preuve, hein, en plus à l'adolescence, si tu as le malheur d'être au foyer, ils te balancent que tu n'es qu'un boulet, qu'ils auraient eu besoin d'un modèle et que toi, derrière tes fourneaux, tu es tout sauf un modèle.

Oui, la plupart du temps, on n'a même pas besoin d'être convaincue.

Et puis un matin, bêtement, on se livre à un calcul idiot.

Et on réalise qu'Helmut voit sa nounou 9h par jour et sa mère… une heure.

Et encore, les bonnes semaines.

Et même en comptant les week-ends, on n'est pas sûre de sortir gagnante.

Alors on se dit que ce n'est pas très étonnant qu'elle tourne la tête de l'autre côté le soir quand on voudrait la manger de baisers avec l'illusion de rattraper le temps perdu. Ni qu'elle pleure finalement beaucoup plus quand il s'agit de quitter ladite nounou que nous même.

Oui, ces derniers temps, j'ai beau savoir que je n'ai pas vraiment le choix, je me dis que le prix à payer est parfois sacrément élevé.

She’s a love result

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En attendant que l'inspiration revienne, deux trois photos ratées comme je les aime, j'essaie d'explorer les possibilités de mon appareil photo, je me dis que c'est peut-être idiot d'acheter une rolls numérique alors que je n'ai toujours pas compris à quoi servaient les ISO et tout ce qui est vitesse d'obturation. Si ça tombe c'est la même chose en plus.

Quoi qu'il en soit, j'aime bien les "accidents" obtenus en triturant tous les boutons. J'ai horreur des photos d'intérieur au flash, et là comment dire… je suis servie, de la lumière il y en a peu. Par contre du grain…

Bon ok, tout ça c'est du prétexte pour montrer mon Helmut dans un pyjama que si ils le faisaient pour adultes je le mettrais. Et que personne ne vienne me dire que les grenouillères à message c'est soooooo 2008.

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Marrons, pralines et tapioca

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Je pars trois jours à Lyon, histoire de déléguer la marmaille à leur MaNou, cette semaine de congés ayant été particulièrement pourrie, merci la grippe et autres aléas de la vie.

See you très vite, qui sait, ça me prendra peut-être de raconter ma vie de là bas, même si j'ai du mal avec le clavier de ma mère.

En attendant, crème de marrons au programme, tarte aux pralines et saint Pothin. Et à tous les coups aussi, maison médicale de proximité, Helmut ne semblant pas vraiment décidée à guérir.

A ce sujet tout de même, je tiens à vous faire part d'une bonne expérience. Après des jumeaux prématurés accros au motilium dont une gerbeuse compulsive, je pensais avoir tout vu.

Mais non.

Je n'avais pas connu…

… le vomi au tapioca.

Savez-quoi ?

ça colle.

Beaucoup.

En gros, c'est un peu comme si on passait à la sulfateuse un paquet de crocos haribo. 

Sans l'odeur des crocos haribo, parce que c'est pas toujours bo la vie.

La maternité est un éternel émerveillement, y'a pas.

Mère et filles

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Quand j'ai appris qu'Helmut serait une fille, je me souviens avoir tout de suite pensé que ce serait difficile pour sa soeur ainée, cette future concurrence. Bien sûr elle était déjà grande, à huit ans on ne réagit pas comme à trois, on est en âge de comprendre que le coeur des papas et des mamans est élastique. Mais enfin, être la seule petite chérie de la famille, ce n'est pas rien.

Et forcément, comme toujours quand on se fait des cheveux, la vie, qui a plus d'imagination que nous, vous surprend. De jalousie de l'ainée, il n'y a point eu. Un peu d'agressivité à mon égard, un peu d'angoisse certainement de ne plus bénéficier d'une exclusivité dont elle profitait depuis des années, oui. Mais jamais un geste mal placé, jamais une parole plus haut que l'autre. Plutôt d'ailleurs une dévotion totale, une façon de s'en occuper presque trop parfaite, un amour qui déborde.

Ce qui n'est pas très exactement réciproque de la part de mon Helmut de fille.

Qui est en effet chameau de chez vache avec sa soeur, dès qu'elle approche d'un peu trop près son père ou sa mère. Qui la lacère à la moindre contrariété, quand elle ne la mord pas férocement sans vraiment de raison valable.

Alors qu'elle monopolise déjà 99% de notre attention quotidienne, la petite dernière semble avoir besoin de jouer des coudes pour acquérir le 1% manquant. Quand on y pense, ce n'est pas si étonnant, après tout, comment ne pas être envieuse de toutes ces années pendant lesquelles elle n'a pas été là ? Comment ne pas avoir besoin de faire dix fois plus de bruit, d'occuper dix fois plus l'espace pour faire oublier qu'on est arrivé en dernier ?

Je suis l'aînée de quatre enfants, alors forcément, j'ai projeté, enceinte, sur mes grands et surtout ma grande d'ailleurs, quelque chose que j'ai très certainement ressenti à un moment ou à un autre de mon enfance. Mais je n'ai jamais eu à l'esprit que ce serait ma "cerise sur le gâteau" qui puisse avoir des états d'âme.

Et puis un jour, son frère m'a confié, très triste: "Tu sais ce qui est vraiment dommage ? C'est que Rose ne se souviendra jamais de votre mariage".

On se dit toujours que ce qu'on a pas vécu ne peut pas nous manquer. Mais peut-être qu'on se trompe…

Floue

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Tu sais que j'ai eu peur ? J'ai cru que la it-disease ne passerait pas par moi et que la grippe, elle allait faire demi-tour devant ma porte. Ou alors qu'on allait la chopper mais en décembre, quand ça n'intéresserait plus personne.

Ouf quoi.

Ok, ce n'est pas moi qui l'ai mais ma fille aînée. Il n'empêche que c'est la famille, ça compte. En plus que je suis en quarantaine du travail. Si.

Bon, je vais bosser malgré tout, mais de chez moi, avec ma geignarde à mes côtés. Qui m'en veut terriblement d'avoir signalé son affection auprès du directeur. Rapport qu'au moins trois de ses copines ont été absentes une semaine pour des fortes fièvres accompagnées de toux et courbatures mais officiellement déclarées comme des rhino-pharyngites. Résultat, elle va être cataloguée comme étant la première contaminée. Le ground zero de la maladie du cochon.

Et crois moi ou non, elle n'a pas l'air de saisir toute la dimension trendy de l'affaire. Soit-disant que les autres enfants vont refuser de l'approcher quand elle rentrera, vu que le nouveau jeu dans la cour de l'école, c'est "touché – vacciné". En gros celui qui est suspecté d'influenza est mis au banc des jeux et repoussé à l'aide de doigts croisés, style vade retro satanas.

Non mais moi je dis, tout s'explique s'agissant des comportements courageux de pendant la guerre.

En attendant, je sens que moi et mon honnêteté – je suis de celles à également avertir des poux quand ils sont là – je sens qu'on va déclencher une belle panique.

A part ça, petite chérie est comme sur cette photo que j'adore. Un peu floue.

Et beaucoup chiante.

Allez, je vais mettre un masque et ensuite j'irai faire pipi.