Catégorie : Une chanson ?

The great Feist

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Hier soir, après deux journées plutôt harrassantes – on ne reviendra pas sur la rentrée il me semble que j'ai été assez prolifique finalement sur le sujet – j'ai eu la chance de vivre une parenthèse enchantée.

Un instant de poésie hors du temps, un petit cadeau de la providence qui m'a permis non seulement de me poser deux heures sans avoir à me demander si je n'avais pas un rendez-vous téléphonique calé entre deux sorties d'école ou un formulaire d'inscription à remplir (je pense avoir écrit 79 fois mon numéro de téléphone depuis lundi matin et apposé le double de signatures au bas d'une centaine de papiers dont certains je crois se contredisent).

Stooooop. On a dit qu'on ne parlait pas de la rentrée.

Parlons plutôt de Feist.

Dont je vous disais récemment le plus grand bien, ayant eu le privilège de recevoir l'album "Metals".

Figurez-vous que dans le genre privilégiée de la blogo, ça ne s'est pas arrêté là. A savoir qu'hier, donc, Zaz et moi nous nous sommes rendues dans un lieu à part, un de ces havres de paix planqués en plein coeur de Paris, un hôtel particulier – même que c'est son nom – où nous attendait… Feist.

Enfin, d'abord, nous attendaient des casques ultra design IN2 mis à notre diposition pour écouter les chansons de Feist. Il y avait quelque chose de surréaliste à nous trouver dans ce jardin, de la musique plein les oreilles et à l'abri de rafales de vent qui faisaient ployer les arbres autour de nous. De quoi ne plus jamais oublier certains accords de cette chanteuse canadienne. En fermant les yeux, on pouvait presque se croire à Big Sur, en Californie, où cet opus fut enregistré et imaginer les vagues cogner contre les falaises.

Et puis elle est arrivée, frêle et gracieuse, loin, tellement loin de la moindre incarnation show biz, s'intéressant à ce truc bizarre qui consiste à tenir un blog, s'excusant presque de ne pas être fashion, répondant de bonne grâce à nos questions anônées laborieusement (enfin je parle pour moi là en fait) "You know, I wanted to thank you because you gave me a lot of pleasure" (oui, j'avoue, j'ai recyclé MA phrase balancée d'emblée à Bjorn d'Abba) (honte) (heureusement que Will n'était pas là) (en plus à bien y réfléchir je me demande si on ne peut pas imaginer que je parle de masturbation)

Attendez, j'ai malgré tout ajouté une touche personnelle en la gratifiant d'une véritable critique artistique de son disque (your last disk is so… GREAT) et en lui faisant part de mes sensations durant cette écoute ("It was so poetic you know, to listen your song, with the wind in the trees").

Je dois dire que je ne suis pas peu fière de cette dernière intervention qui a eu le mérite de sécher tout le monde et qui fut un peu le mot de la fin. J'ai cru déceler des larmes d'émotion dans les yeux de Feist (ou alors c'était de la peur en raison de cette histoire de pleasure) et je dois vous confier que je ne serais pas hyper étonnée que son staff me contacte pour une éventuelle collaboration avec elle.

Je crains hélas de devoir refuser, sollicitée comme je suis.

Non sérieusement, j'ai été charmée par l'artiste mais aussi et surtout par la belle personne que nous avons rencontrée, sa douceur, sa façon d'aborder l'écriture,  sa manière d'avouer qu'elle était vide de mots et de notes l'année qui a suivi l'énorme carton de son précédent album et que pour recommencer à produire, elle a eu besoin de souffler, voir ses potes, penser à autre chose. Un jour, elle a senti que ça suffisait. Elle s'est complètement isolée durant trois mois. "Là seulement, seule avec moi même, les mots sont revenus".

Elle semble entourée d'amis de longue date, être fidèle dans ses attachements et vivre non pas pour ce qui gravite autour de son métier (succès, relations presse, show biz, etc) mais pour ce qui en fait l'essence: sa musique.

Voilà, je ne saurais que vous encourager à vous précipiter sur son album, je ne sais pas particulièrement parler musique mais il est… great. Et elle… aussi.

Merci Coralie. Et ravie d'avoir rencontré à cette occasion Amélie de Morning by Foley (à côté de moi sur la photo)

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(une des plus croquignolettes rues de Paris)

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Pardon mais on a déjà vu un "évé" bloguerie sans macarons ? (même si j'en conviens c'est très 2007)

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(que les choses soient très claires, je suis repartie avec)

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J'en connais une qui ne va pas naitre avec de la merde dans les oreilles.

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(contente la fille)

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(t'as vu ? c'est moi qui lui ai offert la tour eiffel. Et je kiffe parce qu'elle la porte hyper souvent)

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(ça c'est ce que je regardais tout en écoutant l'album) (y'a pire) (je veux cette terrasse ou alors je retiens ma respiration)

Edit: y'a moyen d'avoir une idée de l'album sur ce très beau site

SOS Elysée Montmartre à l’Olympia

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J'y ai enterré ma vie de jeune fille, j'y ai dansé jusqu'à pas d'heure lors des bals du samedi soir – je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans… – j'y ai applaudi des artistes adorés. J'en suis sortie à chaque fois des étoiles dans la tête et des ampoules aux pieds.

Et puis l'Elysée Montmartre a cramé.

Et puis il a été décidé qu'elle ne renaitrait de ses cendres que pour se transformer en garage à bagnoles.

Une idée qui me rend triste, une idée qui m'est assez insupportable. Il n'y a jamais assez de salles de bal et de concert. Tuer l'Elysée Montmartre c'est flinguer un peu de ce quartier, c'est enlever à ce Paris de la fête un peu de son âme.

Parce que dans ces cas là, la concurrence n'a pas de sens, l'Olympia a décidé d'organiser un concert de solidarité pour soutenir l'Elysée. Cela se passe demain et il devrait y avoir du beau monde sur la scène: Benabar, Bernard Lavilliers et Raphaël. Et peut-être d'autres guests. Tout ces artistes participent gracieusement et la recette sera exclusivement consacrée à la défense des intérêts de la salle.

Alors si le coeur vous en dit, si la défense d'un lieu de culture vous donne envie d'aller shaker votre body, rendez-vous dimanche soir boulevard des Capucines…

Pour réserver: http://www.olympiahall.com/variete-francaise-disco/concert-de-soutien-pour-l-elysee-montmartre.html

Baba Love d’Arthur H

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Hier, de façon totalement impromptue, j'ai été invitée à venir écouter… Arthur H.

Comme me le dit souvent mon ami Will, karma, quand tu nous tiens (il dit aussi parfois des choses plus vulgaires mais ça n'est pas le propos).

Je veux dire, je me retrouve assise en face de lui dans un métro et trois semaines après, pof, concert impromptu.

Ce qui était cool, c'est que j'ai pu y emmener mes amis Julien et Chloé, or il se trouve que c'est par eux, il y a… au moins tout ça, que j'ai connu Arthur (pardon mais je laisse tomber le H, on est devenus assez intimes) (on prend parfois la ligne 7 ensemble). C'était dans leur studio mâconnais, on écoutait en boucle son premier album en broyant du noir (au départ Arthur H il ne faisait pas forcément dans le zizi panpan) (et Chloé et Julien, quand ils vivaient à Macon, ils n'étaient pas au top du moral. Quant à moi j'étais dans ma période IRM. J'en passais un par mois environ, histoire de vérifier que vraiment, non madame, pas de tumeur).

Mais je m'égare, une fois de plus.

Hier, donc, Arthur H.

La particularité de ce concert que nous avons vu, donc, c'est qu'il se déroulait au 104, un lieu à haut potentiel culturel pointu qui se niche dans le haut 19e. Pourquoi au 104 ? Parce qu'Arthur y est pour ainsi dire en "résidence", pour y répéter sa future tournée (fin de l'année, d'après ce que j'ai compris).

Et l'idée, c'était donc de permettre à son public d'assister à ses répétitions. Moyennant un prix d'entrée modique. D'y assister, mais pas seulement. Parce qu'Arthur H, il fait un peu dans le web 2.0, sauf que c'est pour de vrai. A savoir qu'il demande à la fin d'un morceau si on ne l'aurait pas préféré avec un tempo plus lent, ou alors avec une intro différente, ou bien encore si on a senti que là, il était tendu (tendu comment mon chéri chou ?). Et pour qu'on se rende vraiment compte, il rejoue la chanson, deux fois, trois fois, avec un tout petit truc en plus ou en moins, que si tu n'es pas musicien tu ne vois pas forcément la différence et en même temps, si, quand même.

J'ai trouvé ça extrêmement moderne et innovant. Et surtout, ce n'était pas feint, pas un gadget pour faire genre qu'Arthur H il se met au diapason de ses fans. Parce qu'il était vraiment dans l'interrogation et le doute et qu'il attendait réellement notre retour. Surtout, cela m'a permis d'apprécier l'étendue du boulot que représente une tournée. Pas de place pour l'approximatif ou l'à peu près. Arthur H sait exactement ce qu'il veut.

Ça c'est pour le contexte, donc.

Mais ce n'est peut-être pas le plus important. Le plus important, c'est que nous avons donc eu la chance et le privilège d'entendre avant même la sortie de l'album (en octobre) une dizaine de chansons qui le composent. Dont le titre phare, "Baba love", qui m'a collé les poils comme dirait une vieille chanteuse pop un peu nympho. A moins que ça ne soit une citation de Mia Frye.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j'ai adoré. Cet album, comme le titre le laisse entendre, parle d'amour. Il y a d'ailleurs une chanson qui s'appelle "La beauté de l'amour" qui m'a mis les larmes aux yeux. Cet amour est comme un fil rouge qui m'a transporté, au rythme des mélopées tantôt très rock, tantôt électros et évoquant parfois même certains morceaux du regretté Nino Ferrer. J'ai eu envie de l'écouter sur une plage de Corse, dans les bras de mon amoureux. J'ai eu envie de connaitre déjà les morceaux par coeur, parce que c'est encore meilleur, alors.

Je suis nulle en musique, incapable de comprendre ce qu'est un arrangement, un accord ou un tempo. Mais j'ai un critère imparable pour savoir si un concert m'a plu. Si à un moment mes pensées s'évadent et que je me retrouve en train de recevoir le Goncourt ou de me faire masser les reins par Georges Clooney, c'est que c'était réussi. Rien à voir avec une quelconque appréciation musicologique, on est d'accord. Mais en gros, c'est trivial et probablement très déprimant pour un artiste qui me lirait, mais les concerts qui me restent en mémoire sont ceux qui m'ouvrent la porte des rêves. Comme si durant une heure ou deux, je quittais les contraintes et mesquineries du quotidien et que je baignais dans une félicité douce et mélodique. En gros, un bon concert équivaut pour moi à cet état merveilleux dans lequel je me trouve après le premier verre d'alcool. D'un coup d'un seul, les possibles sont à portée de main.

Hier soir, je ne vous livrerai pas le secret de mes songes, mais ils furent nombreux. Et l'heure passée tout près d'Arthur H a filé si vite que j'ai cru, lorsqu'il s'est arrêté, qu'il n'avait jamais commencé.

Ensuite, donc, le chanteur aux zizis m'a été présenté (à moins que ça ne soit l'inverse).

"Bonjour, vous ne me croirez pas mais nous étions assis dans la même rame de métro, un soir où nous allions tous deux voir le concert de Philippe Katerine", lui ai-je dit d'un trait, tout en suppliant mentalement mon ange gardien – ce con – de m'achever immédiatement. Dans le genre "bonjour, je suis psychopathe, veux-tu être mon ami ?", je ne pouvais pas trouver mieux comme entrée en matière. Ensuite j'ai enchainé sur comment ce concert de Katerine était génial d'ailleurs. Pour bafouiller dans la foulée que le sien, de ce soir, il était évidemment génial aussi, je veux dire.

hin hin hin.

Connasse.

Bref, je pense qu'à l'heure où j'écris ces lignes, Arthur H est en train de demander une interdiction d'approcher auprès du tribunal correctionnel. Glenn Close, sors de ce corps, s'il te plait.

Voilà, mon histoire avec Arthur a été comme qui dirait tuée dans l'oeuf alors qu'en plus j'avais préparé tout un tas de questions complètement inédites, du genre "à quand remonte ton dernier fou rire" ou encore "si tu étais un film (un pays, une ville, une voiture, etc)". C'est vraiment ballot.

Il n'empêche qu'il reste la musique et c'est tout ce qui compte. Ça et Georges Clooney me massant les reins. Ou me matant les seins, d'ailleurs.

Edit: Arthur H, j'en ai déjà parlé: ici (par l'homme) et ici

Edit: quelques photos de ce lieu incroyable qu'est le 104, les gens s'y entrainent pour la danse, réfléchissent à leur art, se promènent, boivent des coups. On se croirait à NY.

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Ah et comme promis un coucou à Céline qui avait une belle robe à pois et à sa blondinette de copine dont j'ai, à ma grande honte, oublié le prénom…

Et un énorme merci à Coralie et W.

Philippe Katerine, un fantasque à l’Olympia

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Vendredi dernier, j'ai été invitée au concert de Philippe Katerine à l'Olympia. Il fait partie des artistes de mon petit panthéon personnel de la chanson française, avec Matthieu Chédid, Louis Chédid, Christophe, Alex Beaupin, Benjamin Biolay, Daho, Julien Doré ou encore Arthur H.

Haaaan, la rebelle aux goûts complètement iconoclastes.

Je pourrais vous raconter que j'écoute en boucle Prince Miaou, Klaxons ou autres groupes edgy, mais ce serait mentir. Je ne rechigne jamais à découvrir des gens nouveaux, mais le fait est que si je regarde sur mon Iphone les morceaux le plus souvent écoutés, je vois Vanessa Paradis, Benjamin Biolay, Christophe ou encore Katerine.

Hein ? Quoi ?

Ah. Mon IPhone me fait dire que LA chanson la plus écoutée sur mon Itunes c'est "La ceinture" d'Elodie Frégé. Suivie de "J'ai tout oublié". Marc Lavoine.

Très bien, j'assume.

Bref disais-je, je suis allée voir Philippe Katerine.

Le truc marrant à ce propos c'est que dans la rame de métro qui m'amenait boulevard des Capucines, j'étais assise en bout, toute seule, quand j'ai vu monter à Censier Daubenton un gars un peu chelou avec un chapeau, qui s'est assis en face de moi. Comme à chaque fois que je me trouve en présence d'un people, mon radar à célébrités s'est affolé. "Attention c'est du lourd ma chérie, retiens-toi", qu'il me disait.

Et comment.

Du lourd en tous cas pour moi qui le vénère et l'ai tant et si souvent applaudi. Arthur H en personne, avec ses zizi blanches aux pieds. Bien entendu, j'ai pris grand soin de ne pas lui montrer mon émoi, tout en brûlant de lui confier mon idolatrie. Aussi, j'avais le pressentiment que nous allions au même endroit. Mais je me suis dit que ça pouvait me faire passer pour une fille un peu perchée de lui demander s'il se rendait au concert de Katerine, comme ça, de but en blanc.

Pressentiment qui s'est confirmé quand nous sommes descendus à Opéra et qu'il a pris la direction de l'Olympia. Comme il marchait d'un pas plus alerte que moi, j'étais juste derrière lui et je crois qu'à un moment, il a été très excité. Ou bien il a eu peur de cette nana qui lui filait le train. En tous cas il a accéléré.

Bon et Philippe Katerine ?

…étonnant. A savoir qu'il est arrivé sur scène dans une robe très Marie-Antoinette, et a entamé le concert par une savoureuse ritournelle: "Je suis la reine d'Angleterre et je vous chie à la raie". Avec un accent british du meilleur effet, ça va sans dire. Le reste a été à l'avenant, avec la banane, les bisous, Louxor, Marine Lepen (qui prend une tournure bien plus terrifiante encore vu le contexte) et j'en passe.

Tout ça torse poil, moulé dans un caleçon long en lycra bicolore vert et bleu. (il a fini par enlever sa crinoline). Sur la fin, il s'est vêtu d'un improbable micro short en matière maillot de bain immitation jean. Je connais quelques reines de la toile qui auraient pu en faire un AVC. Ou pas remarque. Les voix de la bloguerie sont impénétrables, tu sais.

Bien sûr, il faut aimer l'excentricité assumée et la chanson naïve et excitée. C'est mon cas, même si j'avoue préférer son album précédent à l'actuel. Mais autant d'originalité, d'humour et d'energie sur scène, c'est du caviar. On rit beaucoup, on danse, on réfléchit, aussi. Surtout, ce qu'on se disait avec ma copine Chloé, c'est que très bizarrement, il est manifestement très premier degré. Et c'est pour ça que ça marche. Il a un de ces humours rare qui n'est jamais méchant ou cynique, un peu comme François Morel, je dirais. Il me fait aussi penser à Brigitte Fontaine. En moins fou, peut-être, quand même.

Bref, si vous avez envie d'aller à un concert qui ne ressemble à rien d'autre, franchissez le pas, vous verrez en plus il danse comme personne et qu'il te met le feu comme c'est pas permis. A la fin, on aurait été dans une fuck me I'm famous à Ibiza, ça n'aurait pas été plus fou-fou.

Voilà, c'est tout.

Ah si, je rappelle que vous pouvez acheter vos places pour des spectacles à l'Olympia directement sur le site de la salle, ce n'est pas plus cher que dans les distributeurs.

Puzzle #6: Quand Juliette parle de son coming out et de plein d’autres choses

 

"Je ne me souviens pas avoir lu de billets sur l'homosexualité sur ton blog. D'abord, tu les aimes les pédés ? Est-ce que tu es une fille à pédés ou même pas ?", m'a invectivée William hier sur twitter.

Attends.

Est-ce que Paris Hilton aime le rose ?

Est-ce que Sarkozy kiffe le Fouquets ?

Est-ce que Dominique de la Nouvelle Star aime la place de la Concorde ?

Est-ce que le chocolat aime la fleur de sel ?

Attends.

Pendant des années, j'ai cru que la chanson "Ziggy" avait été écrite pour moi. J'ai su avant pas mal de mecs qu'ils étaient gays. Pour la simple et bonne raison que j'en étais amoureuse. Or je compte sur les doigts d'une main les hétéros dont j'ai été amoureuse. A part le churros. Et encore, au départ, je le kiffais tellement que j'étais convaincue qu'il était du genre sensible.

Donc ouais, les gouines et les pédés, je les aime. Sauf les cons. Comme pour les noirs, les arabes, les grosses, les nains, les costauds, les chinois ou les roux. J'aime. Sauf les cons.

Plus sérieusement, je me souviens comme si c'était hier du premier coming out d'un de mes proches. Ce jour là j'ai voulu mourir mais c'est une autre histoire. Ensuite, bien après à vrai dire (une fois digéré le fait que j'avais été victime d'une très légère erreur de jugement) (c'est la première fois qui est la plus difficile), j'ai surtout pris la dimension parfois tragique de cette sortie du placard quand l'entourage n'est pas à même de l'accepter. J'ai été de toutes les gay pride pendant ma jeunesse, parce qu'il me semblait ahurissant qu'on puisse encore rejeter quelqu'un du fait de son orientation sexuelle. Et lorsque mes enfants sont nés, je crois leur avoir dit très vite, dès que j'ai pensé qu'ils étaient à même de comprendre (à trois semaines il me semble) qu'ils pourraient choisir qui ils voudraient plus tard et que fille ou garçon, là ne serait jamais la question. (par contre si possible pas de droite) (ça va, hein, laissez moi au moins ça en ces temps de deuil pour la gauche).

Je n'écris pas ça pour me vanter, je ne cherche pas l'habilitation gay friendly. C'est juste que récemment, j'ai été bien calmée dans mes illusions. Non tout n'est pas encore pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le machin me rapportait ainsi que l'insulte la plus en vogue dans la cour de l'école reste "sale pédé". Juste après c'est "intello".

Surtout, j'écris ce billet aujourd'hui parce que l'épisode 6 de l'émission Puzzle d'Off TV est consacré à Juliette. Et qu'elle y parle de ça, de l'homosexualité, la sienne, mais aussi de ces adolescents qui parfois préfèrent mourir que d'avouer leur préférence. Et pour moi, ça compte, de relayer son discours. D'autant qu'elle est je crois la première artiste à s'exprimer sur cette initiative, "It's gets better", visant à rassurer justement les jeunes qui pensent que la vie ne vaut d'être vécue lorsqu'on n'est pas hétéro.

Regardez jusqu'au bout cette émission, Juliette est drôle, piquante, sans langue de bois. Pour moi elle est avant tout une femme qui revendique sa singularité, une artiste engagée. Je ne pense pas "Juliette = lesbienne". Mais j'adore l'idée qu'elle ait fait son coming out dans Télé Z il y a déjà un bout de temps et qu'elle l'ai exprimé ainsi: la journaliste lui demande "Et votre roméo ?". Et la chanteuse de répondre: "Mon Roméo ? Il s'appelle Juliette".

Edit: Le prochain puzzle ce sera le mien. J'ai hâte. Très.

Yael Naim à l’Olympia

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Mardi, j'ai été invitée par l'Olympia. Rien que ça. Le plus beau c'est que j'ai été à deux doigts de louper la soirée, j'avais en effet confondu la date. Et comme le mardi c'est jour de bouclage pour le churros, il a fallu trouver en express une solution de garde pour les nains.

Ce détail réglé, nous nous sommes rendues, Zaz et moi, dans la salle mythique, pour écouter Yael Naim. Si vous ne la connaissez pas, son tube interplanétaire rendu célèbre par la pub pour le Mac book Air n'a pas pu vous échapper. "I'm a new soul, la la la la la la la la la la la la la la" (je sens que ça va être un jeu d'enfant cette histoire de traduction simultanée).

J'avais tellement accroché avec ce titre que j'avais acheté l'album. A dire vrai, j'en avais retenu une seule autre chanson, en hébreu, avec "Paris" à la fin du refrain. (Pour la translation en hébreu on va attendre un peu en revanche).

Avant le concert, j'étais donc curieuse de voir si cette impression en demi-teinte allait être confirmée ou si la demoiselle était de celles qui explosent sur scène.

Verdict: la demoiselle est de celles qui explosent sur scène.

Dès son apparition elle a su m'emmener avec elle. Son sourire, déjà, éclatant, sa joie au sens pur du terme d'être là, étaient de bon augure. Raffraichissant au pays des chanteurs et musiciens blasés dont on sent que parfois, le live est un passage obligé censé compenser la baisse des ventes de disques. Yael Naim kiffe grave et on ne peut qu'y croire. Ou alors elle est très bonne comédienne et après tout, on s'en moque.

Et puis il y a cette voix, tellement puissante et douce. Il y a l'exil qui s'invite dans tous les morceaux, le pays quitté, l'odeur des orangers, les plages en bordure de ville, les amis qui manquent et la famille qui appelle au retour. Il y a Paris, aussi, shalom, Paris.

Voilà, ce furent deux heures de poésie, dans un décor féérique, des ombrelles flottant au dessus de la scène, des guirlandes de fleurs lumineuses, des tableaux d'une nature luxuriante en fond. Et une entente parfaite de la chanteuse avec ses musiciens, donnant l'impression d'assister à une soirée entre amis, une soirée à laquelle on serait les bienvenus.

Alors que j'étais entre le sourire et les larmes tant certaines chansons m'ont touchée, je me faisais la réflexion que les concerts, c'est un peu comme les échappées belles le temps d'un week-end. On oublie trop à quel point ça fait du bien. Littéralement.

Moi je dis merci l'Olympia, pour l'invitation et les places en loges s'il vous plait. Je n'avais jamais eu cette sensation d'être à quelques centimètres de l'artiste et je dois bien avouer que ça va être compliqué désormais de retourner au poulailler. Avec Zaz on s'est dit que si ça se trouve en plus, on était assises exactement à l'endroit ou Johnny Depp s'installe quand il vient écouter Vaness'. D'une certaine manière nos fesses se sont peut-être touchées, en somme. Whow.

Edit: L'Olympia m'a invitée parce que la salle souhaite faire savoir qu'il est systématiquement possible d'acheter les places de concert auprès d'elle plutôt que dans les distributeurs classiques, type Fnac, Virgin etc. L'argument mis en avant étant que l'Olympia dispose en plus des meilleures places. A en juger par celles dont j'ai bénéficié, j'ai tendance à le croire. Et autant le préciser au cas où, je n'ai pas été payée pour l'écrire. Enfin, sauf à considérer que cette invitation est une sorte de rétribution. Mais la seule chose qui m'a été demandée en retour était de signaler cette possibilité d'acheter les billets chez eux, pas d'écrire un billet ni de vanter les mérites de la salle. Une salle que personnellement j'ai toujours adoré, pour sa beauté, sa légende et son accoustique à nulle autre pareille.

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Merci Zaz pour les photos que j'ai scandaleusement piqué chez toi !

Amber and the Dude à la Take me out

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Demain à 16h, Amber and the Dude jouent à la Belleviloise dans le cadre de la "Take me out", sorte d'expo vente fashion artistico bobo. C'est gratuit, c'est cool, c'est bientôt le printemps et même Grazia en parle cette semaine, en citant Amber and the Dude (explosion de foufoune de la miss Amber).

Voilà, moi j'y serai en tous cas !

Bon week-end à tous…

Potemkine dans le métro

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Mardi dernier, je suis partie de chez moi à la bourre et me suis retrouvée dans le métro à une heure où d'habitude je suis déjà arrivée au bureau. La portion de la ligne 8 que j'emprunte quotidiennement était étrangement plus vide qu'à l'accoutumée, ce qui m'a permis, exceptionnellement, de m'asseoir plutôt que d'écraser mon nez contre la porte en ayant la nausée à l'idée de tous les autres collés au même endroit avant le mien.

J'étais donc assise, en face d'un couple très chic d'une soixantaine d'années comme on en voit beaucoup dans le 7e arrondissement. Chaque passager était plongé dans sa propre activité, lecture du journal, envoi de sms, curage de nez, etc. Un trajet matinal normal, sans heurts ni surprise, en somme.

A la station Madeleine, un musicien est entré et a commencé à gratter sa guitare. Je n'ai même pas pris la peine de me retourner, consternée à l'avance d'entendre massacrer une énième fois ces pauvres Beatles qui n'ont pas mérité ça ou, pire, de subir un djobi djoba endiablé par un gars chantant encore plus mal que les Gipsy Kings. Challenge.

Je ne me suis donc pas retournée, disais-je, mais j'ai immédiatement reconnu les premières notes de Potemkine, une chanson de Jean Ferrat qui me met des frissons dès la première strophe. Un choix peu commun pour un troubadour de la ratp, mais pas de quoi non plus s'extasier.

Et puis il s'est mis à chanter.

Je ne saurais trouver les mots pour décrire ce qui s'est alors passé dans cette rame de métro entre Opéra et Invalides, un mardi matin aux alentours de 9h45. La voix était tellement chaude qu'elle a semblé tous nous réveiller d'un coup. Ce n'était pas exactement celle de Jean Ferrat. En fermant les yeux, j'aurais plutôt pu jurer que Reggiani était là, reprenant la chanson de l'Ardéchois. Je n'osais pas bouger, de peur que le miracle s'arrête. Quand il a attaqué le refrain, tremblant quelque peu dans les aigus des dernières syllabes de "potemkine", j'ai commencé à sentir mes yeux piquer (il devient assez évident que je suis en pleine dépression nerveuse). J'ai alors croisé le regard de mes convenables voisins d'en face, subjugués eux aussi et celui de ma voisine, cette dernière traversant probablement également une mauvaise passe, à en juger par les larmes qui coulaient carrément sur ses joues.

C'est quand je me suis retournée que j'ai lâché les vannes. Toute remplie de mes idées préconçues à deux balles, je m'attendais, j'imagine, à voir un homme d'une certaine stature, un Jean Ferrat réincarné avec la gueule cabossée de Reggiani. Au lieu de quoi j'ai découvert que le propriétaire de cette voix incroyable, l'interprête inspiré de ce Potemkine plus beau que l'original était un homme de taille moyenne d'une quarantaine d'années et noir comme l'ébène. Il se balançait au rythme de sa mélopée, un énigmatique sourire sur les lèvres. Il fermait les yeux et manquait tomber à chaque secousse du métro, flottant dans son pantalon en tergal marron trop grand pour lui. Un funambule fragile, qui, s'il avait chanté faux aurait eu des allures de clown. Sauf qu'il nous tenait dans sa main, là, tous autant que nous étions.

A Invalides, les dernières notes se sont évanouies, se mêlant au cri des portes qui se ferment. Il a commencé à circuler entre les sièges un gobelet à la main et je crois pouvoir affirmer que tous les passagers ont donné la pièce. Encore plus inédit, des merci et des bravo ont fusé, discrètement d'abord, presque du bout des lèvres, puis avec plus d'assurance lorsque les uns et les autres nous avons constaté que nous avions tous été touchés par sa grâce. "Il faut enregistrer, monsieur, votre voix, vraiment…" a bredouillé ma voisine. "C'était magnifique", suis-je pour ma part parvenue à articuler en ravalant un sanglot (je SAIS qu'il faut que j'aille voir quelqu'un).

Il nous a remercié avec ce même sourire un peu triste et a disparu avant que j'ose lui demander la permission de le prendre en photo et de l'interviewer. J'aurais voulu connaitre un peu de son histoire et la partager avec vous, comprendre pourquoi Potemkine, lui confier que les paroles de cette chanson avaient résonné en moi un peu plus fort ce matin là au lendemain des émeutes des Tunisiens. Lui dire que c'était un petit miracle que d'avoir déridé ces gens si convenables, de nous avoir extirpé de notre monde de morts-vivants. J'aurais voulu lui raconter que ces larmes qui avaient fait céder la digue m'avaient fait un bien fou, qu'elles m'avaient rappelé que la vie ce n'est que ça, des instants de grâce inattendus, des accidents de parcours entre deux stations de métro.

Je ne sais pas si j'ai réussi ici à retranscrire ce moment magique, peut-être que le mieux, c'est d'écouter la chanson et ses paroles. Moi qui me réjouis de ne bientôt plus prendre le métro quotidiennement, je rêve à présent de retomber sur ce Jean Ferrat africain à la voix du beau Serge. Pourvu qu'il continue à ne pas tomber…


 

 

 

Amber, Dude and Luce

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Vendredi soir, donc, je suis allée voir Amber and the Dude à la Bellevilloise. Gros coup de coeur déjà pour l'endroit, que je découvrais douze ans après tout le monde mais après tout on s'en fout. Le restaurant est superbe, avec des oliviers plantés au milieu de la salle et de grandes tables super conviviales. J'ai eu envie que ce ce soit l'été pour aller boire un verre sur la terrasse qui semble surplomber Paris (mais je n'en suis pas sûre, je ne l'ai vue que de nuit).

A part ça, donc, Ambre était magnifique et inspirée. Elle avait un sacré mérite parce que chanter au milieu des gens qui boivent et qui mangent, comment dire ? Difficile. Vivement les vraies salles de concert où le public est là pour écouter de la musique et danser, en somme. Il n'empêche qu'au bout de quelques morceaux, le silence s'est fait et que les gens n'avaient d'yeux que pour les solaires Ambre et Dude.

La cerise sur le gâteau, ce fut donc cette surprise, la venue de l'ancienne coloc d'Ambre à la Nouvelle Star et accessoirement vainqueure de la dernière édition du télécrochet. Luce.

Je lui prédis à elle aussi un bel avenir, sa présence sur scène est immédiate et forte. Elles ont chanté un Faith de Georges Michael endiablé et super sexy. J'étais à deux doigts de monter sur la scène pour move mon booty avec elles.

Après, mes deux grands, que j'avais emmenés et qui n'avaient encore jamais vraiment vu leur baby-sitter chérie (ex baby-sitter en vrai) en live, ont même eu droit à la photo de fans avec Luce. Un grand merci à cette dernière pour sa gentillesse, c'était chouette de constater que son accent chantant et son apparente simplicité n'étaient pas feints à la télé. Une vraie belle personne à qui je souhaite le meilleur.

Mardi, Amber ant the Dude seront au Bus Palladium, je ne sais pas encore si j'aurai la possibilité d'y retourner, mais je vous invite à y aller, en toute objectivité, parce que m'est avis qu'on n'a pas fini d'en entendre parler, de ces deux là.

Merci à Zaz pour les photos 😉

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