Mois : novembre 2008

Mer et filles

Hier
matin, ma grande s'est réveillée toute cernée, avec un vilain mal de
tête. Je l'ai regardée prendre son courage à deux mains et s'habiller
malgré tout alors que l'iroquoise et moi étions encore au lit. Et puis
soudain je me suis dit que bientôt, presque demain, il n'y aurait pas
d'alternative et que même fiévreuse il faudrait qu'elle aille à
l'école. Vaille que vaille, on redeviendrait les bons petits soldats
travailleurs.

Alors pour la forme, j'ai pris sa température et malgré un minuscule 37,7 j'ai décrété que pour aujourd'hui ce serait lit à volonté. Elle n'a pas demandé son reste, enlevant son pantalon et se glissant plus vite qu'il ne faut pour le dire sous ma couette.

Les garçons sont partis à regrets, ils pétaient la forme, tant pis pour eux.

Et toutes les trois, on s'est serrées sous les draps. ça sentait un peu le caca, un peu le dodo, un peu la fièvre, c'était tout chaud, c'était tout doux. Le monde pouvait bien continuer de tourner, on n'en avait cure, le lit était notre maison, les couvertures et oreillers nos remparts.

Pendant ces heures volées, notre radeau a vogué au gré d'histoires chuchotées, de babillages hésitants et de baisers étouffés. 

Après, la vie a repris ses droits, la fièvre est tombée, l'iroquoise a pleuré, il a fallu se lever.

L'échappée belle était terminée…

Up and Down « couillu, poilu »

Ben voilà, je crois que l'homme est atteint de bloguite aigüe. Bref, voici avant le week-end un billet 100% testostérone…  Allez, je laisse la parole à l'Homme !

 

Eh oui, moi aussi, j’ai décidé de vous déballer, là en vrac, mes
gazelles, ce qui me fait kiffer grave et ce qui me casse les burnes
menu-menu. Je crois que la ronde, qui sommeille en moi, se réveille
méchamment…

 Up : L’autre jour, devinez sur qui je tombe, dans mon Club Med Gym : Michel Houellebecq, himself ! Je ne sais pas si j’étais le plus étonné de voir l’auteur de « Plateforme » (un de mes plus grands chocs littéraires) dans MON club de sport ou de savoir que cet être visiblement si mal dans sa peau, si malingre, si craintif fait… du SPORT. (Et oui, un mythe s'effondre, l'homme n'a pas ce corps d'apollon sans effort, loin de là. Il fait partie de ces cohortes masochistes qui paient l'équivalent de deux ou trois Paris-New-York pour voir se dessiner des plaquettes de chocolat sur leur torse viril*…)

Down
: Les députés ont amendé en catimini   comme d’hab’   le projet de loi sur l’audiovisuel public, en abaissant de 3% à 1,5% la future taxe sur le chiffre d’affaires des chaînes privées. La taxe en question était censée pourtant au départ compenser le manque à gagner de la suppression, à partir du 1er janvier 2009, de la pub après 20h00 sur France Télé. Mieux : ces pauvres TF1 et autres M6 seront taxées uniquement si leurs revenus publicitaires sont en hausse. Dis Nicolas, il est tellement en manque d’argent que ça, ton pote Martin ? D’ailleurs, à propos, elle en est où la quatrième licence de téléphonie mobile ? (ça c'est un sujet qui l'énerve considérablement mon cheum, faut pas le chauffer sur les licences téléphoniques, je te préviens)

Up : Le dernier disque de Grace Jones. La panthère noire est (enfin) sortie de sa tanière et elle n’a pas perdu de son mordant.

Down : La carte de fidélité « Le Club des Mamans » que les vendeuses du DPAM (Du pareil au même), situé à côté de mon taf, s’évertuent à me fourguer quand je vais acheter des pyjamas (ils sont top doux) pour ma tripotée d’enfants. Moi, je dis, chez DPAM, c’est pas comme ça qu’ils vont attirer les PAPAS dans leurs magasins.

Down : L’autre matin, Nathalie Kosciusko-Morizet, notre si photogénique secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, expliquait sur Inter qu’il fallait que les femmes enceintes et les enfants évitent les produits chimiques, parce qu’on sait jamais. Par exemple, a-t-elle détaillé, les futures mères pourraient éviter de se maquiller. Ou à la rigueur acheter de la bio-cosmétique. Monsieur L’Oréal a dû en avaler son croissant de travers. Moi je dis, encore une bonne raison pour les nanas, de pas faire la vaisselle et le ménage. Trop sympa la ministre top modèle.

Up : le gâteau au chocolat de ma chérie et puis aussi son pain perdu, son cheese cake, son crumble, ses crêpes, ses gaufres, sa tarte chocolat-bananes et puis aussi son pot-au-feu, ses lasagnes, son hachis-parmentier, sa salade aux endives… Toujours accompagnés d’un lapidaire « trop salé », « trop cuit », « trop sec » de la part de ma perfectionniste cordon bleu adoré. Suivi irrémédiablement d’un « mais paaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaas du toooooooooooooooooooooouuuuuuuuuuuuuuuuuuuut » de votre serviteur et du fiston, aussi gourmand que lui. Et vous savez, quoi : je suis persuadé qu’elle sait qu’elle cuisine comme un chef. (Mais oui, t'inquiète pas mon coeur, t'en auras du pot-au-feu, promis, pas la peine de me passer la brosse à reluire, va…)

Up and down, épisode 8

Allez, tu en as rêvé, je le fais, voici un up and down de derrière les fagots…

Down: L'autre crise de la bourse comme dirait Libé: en 10 ans, les parisiens ont perdu 40% de spermatozoïdes. Bon ben chez nous on n'est comme qui dirait pas visés par la chose, le cac 40 de l'homme est au plus haut pour notre plus grand plaisir. 

Up: La bonne idée qu'elle a eu Christine Boutin: bien embêtée de voir les SDF tomber les uns après les autres, notre ministre du logement a décrêté qu'à – 6° on pourrait obliger les sans-domicile à aller dans les centres d'hébergement. Et s'il fait -5 ? Ah ben là, on les laisse crever. Surtout, moi je dis, on a qu'à tous les foutre en tôle, non ? Comme ça, hop, terminés les problèmes de logement, non ? Sauf que c'est Rachida qui risque de faire un peu la tête, rapport qu'elle aimerait bien déjà trouver de la place pour tous les délinquants de 13 ans qu'elle voudrait enfermer aussi. Non mais sérieusement, moi ce que j'en sais c'est que des places d'hébergement y'en a pas plétore. Alors je veux bien qu'on leur colle un flingue sur la tempe mais ça m'étonnerait que ça règle tous les problèmes…

Down: La solution de notre présipotent à la crise qui secoue l'industrie automobile: rendre plus longue la période pendant laquelle l'employeur peut mettre ses salariés en chômage technique. Ah ben ouais, c'est sûr, c'est bien, ça. Une vraie solution de long terme en faveur des travailleurs.

Up: La grande question posée par le Elle la semaine dernière: "Doit-on interdire les pilules qui font maigrir ?". Oh non alors ! Moi je dis, on devrait les filer aux SDF, ça réglerait pas mal de choses. En tous cas, franchement, merci d'avoir posé la question. D'autant que l'article est confondant de bon sens. En gros, on t'explique que les pilules vendues sur le net c'est mal, beurk, pas bien ça fait mourir, mais que toutes les autres saloperies d'oenotruc et phytomachin qui te promettent de pisser tout le gras que tu as en toi – t'as déjà vu une tache d'huile dans la cuvette après ton pipi toi ? – et que les pharmaciens vendent à prix d'or, ça faut surtout pas interdire. Parce que tu comprends, les femmes, ces connes, (= nous) auront toujours envie de croire à la solution miracle, alors autant leur permettre d'acheter des placébos sans danger. Et au passage si on peut continuer à servir la soupe aux labo, c'est bien aussi. 

Down: Le récolement qui n'a rien récolé du tout au PS. Exit Ségolène, vive Martine Aubry, reine des caciques. Bon, moi je veux laisser sa chance au produit alors on jugera sur pièce. M'enfin une femme qui s'entoure de Cambadelis et Bartolone ne m'inspire pas, à première vue, une énorme confiance…

Down: La désillusion après la lecture du résumé du fameux bouquin sur le Canard enchainé: C'est Carla qui écrirait le journal de Carla B. Un mythe s'effondre. En même temps méfiance, tout le monde a intérêt à débiner le bipède, qu'il s'agisse de la presse magazine moribonde ou du pouvoir en place malgré tout souvent étrillé…

Up: La salade d'endives. Quoi, tu croyais que je ne mangeais que du chocolat ? C'est partiellement vrai. Mais parfois, j'aime la verdure. Et en ce moment, c'est la saison des endives. Que j'affectionne avec un peu de comté, quelques morceaux de pommes et des noix bien sûr, sinon c'est pas drôle. Une giclée de vinaigre, une lampée d'huile de tournesol, une goutte d'huile de noisette et hop tu as une salade équilibrée et légère qui te permet de fusiller ta tablette de choc en toute décontraction au moment du dessert…

 

Question d’âge

Quand j'étais enfant, les gens prenaient souvent ma mère pour ma
soeur. Je me souviens d'ailleurs que ça lui faisait drôlement plaisir.
Moi à l'époque, je ne comprenais pas trop pourquoi ça la rendait
heureuse, personnellement ça m'agaçait, c'était ma maman, pas ma grande
soeur et puis c'est tout.

Aujourd'hui, je saisis un peu plus l'ampleur du compliment.

Surtout
depuis que pas plus tard qu'hier, alors que j'allais récupérer la fille
d'une amie à la crèche, une des puéricultrices m'a demandé si j'étais
bien la grand-mère de l'enfant.

Oui oui, la grand-mère, point de coquille dans la phrase ci-dessus. Hélas.

Dire que je pensais qu'il n'y avait pas plus humiliant que de voir se lever un homme âgé dans le bus pour te céder sa place alors que tu as accouché depuis pas loin de cinq ans. Et bien en fait, si, il y a plus humiliant.

En même temps, je devrais être habituée, cette histoire d'âge me poursuit depuis un bon moment. La première fois que j'ai compris qu'on ne me prendrait jamais pour la grande soeur de ma fille et que faire jeune n'était pas héréditaire, j'avais 21 ans. J'étais dans un taxi et le chauffeur voulant me faire la conversation m'avait demandé ce que je faisais dans la vie. Après que j'ai répondu "étudiante", il m'a regardée dans son rétroviseur et m'a lancé, guoguenard: "Vous n'êtes pas un peu vieille pour ça ?". Le pire c'est qu'il ne plaisantait vraiment pas.

Quelques mois plus tard, alors qu'on cherchait un appart avec ma copine Chloé et qu'on présentait notre dossier à l'agent immobilier – je voue depuis une haine féroce contre les agents immobiliers, d'ailleurs ma copine Chloé aussi -, ce dernier nous a observées puis c'est adressé à moi et m'a dit très sérieusement: "Donc vous êtes la mère de ce jeune homme, je présume ?".

Pan.

Autant te dire que ce fut douloureux, et pour ma copine Chloé qui a décidé ce jour là de faire repousser ses cheveux (la veille un type mal intentionné l'avait traitée de travelo dans la rue ce qui tu en conviendras est peut-être encore pire) et pour moi qui venait donc de prendre facile 20 ans dans la vue.

Je me souviens que ma mère avait tenté alors de me consoler en me disant qu'en général, quand on fait plus que son âge, à un moment ou à un autre la tendance s'inverse et genre vers 40 ans on finit par avoir l'air d'approcher des 30.

Bon ben au vu de la méprise d'hier à la crèche, m'est avis que la théorie s'effondre comme neige au soleil.

Me demande si je ne vais pas changer d'avis, moi, au niveau du Botox.

En même temps tu me diras, vu que j'ai quarante ans depuis déjà une vingtaine d'années, vieillir n'est pas un problème pour moi, loin de là. D'autant que très franchement, je me trouve plus jolie aujourd'hui alors que je m'apprête à devenir quadra que lorsque j'avais vingt ans. Finalement, ne jamais avoir pu compter sur son physique a a au moins un avantage: il est un peu plus facile de lacher prise lorsque tout commence à foutre le camp… N'est-ce pas Isabelle ?

Audiovisuel public en danger

Je ne résiste pas à l'envie de vous montrer ce petit clip créé par des journalistes de France 3 Alsace pour protester contre la réforme de l'audiovisuel public. Mais si, tu sais, la loi de notre présipotent qui consiste à supprimer la pub sur les chaines publiques pour que TF1 et M6 ils en aient un peu plus, eux. De la pub.

Je caricature ?

Pas mon genre.

Quoi qu'il en soit, voilà un des films concoctés par les irréductibles alsaciens. Je serais cynique je remarquerais que la loi a un aspect positif, elle booste la créativité de nos copains du service public !

Edit: J'ai déniché ce petit bijou sur Rue89

La tarte au chocolat qui file la banane

Alors pas de panique, mes copines des blogs culinaires, je ne suis pas du tout en train de changer de voie. Ouf, hein, tu te dis ? Et je te comprends, parce que tu aurais du souci à te faire, crois moi, je suis une sacrée cuisinière.

Qui rate souvent quand même.

Et qui n'a jamais su allier bon goût et belle apparence.

En plus je fais des photos de merde.

Allez, sèche tes larmes, mon amie, tu vois bien que je ne vais pas être très dangereuse.

Toutefois, toutefois, j'ai quelques hit que j'ai envie de partager avec mon public. Et la tarte banane/chocolat en est un. Alors accroche tes mains à ma taille et hop, la chenille redémarre…

Donc pour faire ta tarte, il te faudra:

Pour la garniture

– une tablette de chocolat noir à cuisiner

– une banane

– un petit pot de crème (250 ml).

Pour la pâte

– 200 g de farine

– 100 g de beurre

– une grosse poignée de sucre glace

– deux jaunes d'oeufs

Pour commencer donc, tu fais une pâte sablée. Tu peux aussi l'acheter toute faite, celle de chez Picard est très bien, ou alors aussi celle que tu trouves en supermarché, je ne sais plus la marque, m'enfin c'est pas mal, limite ça ne vaut pas le coup de s'emmerder. Bon, moi j'aime bien faire ma pâte, en plus j'en mange un peu après que je l'ai étalée. Ben ouais, y'en a, avec ce qui dépasse, elles font une petite tarte pour leur enfant voire elles congèlent les restes. Moi je les boulotte. Y'a pas de fumée sans feu en même temps.

Donc tu mets dans ton robot – t'as pas de robot ? Ah, alors t'as qu'à l'acheter, ta pâte. Ou tu la pétris de tes mains ça aussi c'est bien mais après t'en as plein sous les ongles et dans ta bague – la farine, le sucre glace, le beurre coupé en morceaux et les deux jaunes d'oeuf.

Tu mixes.

Si tu trouves que c'est trop sableux pour povoir être étalé, tu y mets un peu d'eau et roule ma pou… ma pâte.

Après, si tu es un vrai cordon bleu, tu laisses reposer au frigo pendant une heure. Si tu es du genre comme moi à décider de faire un gâteau une heure avant l'heure d'arrivée des invités, tu te magnes le postérieur et tu l'étales fissa. Et pour éviter de fiche de la farine partout rapport que ta pâte elle colle au plan de travail vu que t'as mis trop d'eau au final dedans, je te donne un secret: tu mets ton papier sulfurisé sur ton plan de travail et tu étales direct dessus. Comme ça en plus après pour la mettre dans le plat, c'est bien plus simple.

De rien, appelle moi Huggy.

Une fois le moule foncé de ta pâte (comment que je parle bien le Cyril Lignac, moi), tu la fais cuire.

Genre un quart d'heure si tu as un bon four à chaleur tournante.

Une demi-heure si ta cuisinière tu l'as achetée à la CAMIF du temps où c'était trop la classe de pouvoir pécho un truc à la CAMIF tellement c'était pas cher. Alors que maintenant la CAMIF c'est moribond et ça c'est con.

Pendant ce temps, tu prépares ta ganache.

Et là je peux te dire que c'est supra difficile. Nan c'est de l'ironie, hein.

Genre, tu fais fondre ton chocolat, au bain marie sans rajouter d'eau, comme ça y'a pas de grumeaux.

Puis, après avoir bavé devant cette vision paradisiaque, tu ajoutes une bonne dose de crème, en gros ton pot entier. En ce qui concerne la grasseur de la crème, là, y'a débat.

J'ai en effet tenté une fois avec de l'allégée semi épaisse et une autre (celle de la photo) avec de la crème qui tue sa mémé achetée chez le fromager (que si tu retournes le pot, y'a rien qui goutte).

Et à ma grande surprise, mes convives (= mon mec et mes rejetons) ont préféré la version light, sous prétexte qu'avec de la vraie crème grasse, c'était un peu écoeurant.

Petits joueurs.

Bref, tu fais comme tu veux, plus la crème est grasse, plus ta ganache elle se tient.

Donc, une fois que la crème et le chocolat ils ont bien fait l'amour et que tu arrives à une couleur que t'en mangerais, tu laisse un peu refroidir, le temps de couper ta banane en rondelles et d'en garnir ta pâte cuite.

Puis tu balances par dessus ta crème au chocolat. Et tu égalises comme tu peux. 

Et voilà tu as terminé. Il ne reste plus qu'à mettre ton chef d'oeuvre au frigo une heure ou deux, pile le temps que tes invités se ramènent.

Franchement, la vérité, il ne doit pas t'en rester, ou alors tes invités sont de tristes sires.

Edit: si tu tombes sur des allergiques à la banane tu peux y mettre des poires, ça s'y verra pas.

 

Au secours, mon fils est féministe

Attention, ce billet est écrit par l'homme. Je ne suis pas encore arrivée à lui donner un statut d'auteur invité, donc même si c'est signé "Caroline", c'est bien The Man qui en est l'auteur… Rassurez-vous, je ne suis ni malade, ni en train d'accoucher et si l'homme sévit encore aujourd'hui c'est parce que… Parce qu'il y prend goût. Je sais, je suis pas dans la merde…

Allez, laissons lui la parole et rions un peu… Hein, quoi ? Les photos, qu'est-ce ? Ben yes he can, qu'il m'a dit, et pan, le voilà en collants. Limite il a eu l'air d'y prendre goût. Je sais, je suis pas dans la merde.

Allez, cette fois-ci, je me tais. Si je peux. Yes. I. Can.

Juste, le flash ne rend pas hommage à la verdeur des bas.

 

L’Homme a un problème de taille, les filles : il est sans cesse entouré
de femmes. Malheureusement, comme la photo – que ma douce moitié a
gentiment diffusé sur son blog sans me prévenir en profitant
lâchement du fait que j’étais au labeur afin de subvenir aux besoins du
foyer – vous l’a montré, ce n’est pas parce que je suis un Apollon.
Loin de là. Non, si j’ai toujours eu une armada de femelles sur le dos,
c’est parce que je pense que dans une autre vie, j’ai dû faire quelque
chose de très mal et que maintenant, je le paye.

Ca a commencé dès mon enfance. Non content d’avoir une mère castratrice, j’ai eu une grand-mère faisant office de seconde maman et pas moins de TROIS sœurs toutes plus hystéros les unes que les autres. Le père, lui, était toujours barré (tu penses, pas con le type).

A l’adolescence, j’ai commencé à m’intéresser aux filles. Pensant que, comme j’en avais pleins de spécimens à la maison, j’avais un avantage sur la concurrence. Erreur. Je comprenais tellement bien les filles que je devenais rapidement leur « meilleur ami ». Genre, « c’est agréable avec toi, on peut parler, t’es pas comme les autres qui veulent juste nous sauter » Tu parles ! J’en crevais d’envie, moi aussi !! Longtemps, j’ai pensé que, sur le long terme, ma stratégie était la bonne. Jusqu’au jour où j’ai compris que plus mes potes étaient lourds et plus ils emballaient. Or, non seulement moi je ne « levais » rien, mais en plus, fallait que j’écoute des heures durant mes « copines » me raconter leur histoires de… mecs.

Bref, j’étais entouré de gonzesses mais pas vraiment comme j’aurais voulu. Arrivé dans la vie active, rebelote. Le métier viril et synonyme d’aventures que je m’étais choisi petit garçon, s’était entre temps largement sédentarisé et… féminisé (je suis journaliste).

Aujourd’hui, je partage un « open space » avec TROIS nanas, à la personnalité bien trempée. Faut les entendre parler à leur mec au téléphone…

Quant à la maison, vous avez compris, la ronde, elle est pas du genre à se laisser faire. Et je vous rappelle que depuis peu, je n’ai pas une mais DEUX filles.

Mais je me consolais en me disant qu’au moins, j’avais un fils et qu’on serait solidaire face aux harpies.

Jusqu’au jour.

Jusqu’au jour où j’ai fait faire (chose rarissime, j’avoue) ses devoirs à l'héritier. Et là, sur la couverture de son cahier de correspondance, je lis « Junior Dubois-Desages » (*). Vite, je fouille son cartable et je prends un à un tous ses cahiers. Pas loupé : sur chacun d’eux, écrit avec application, le même « Junior Dubois-Desages ». Or, mes chéries, sachez que mon fiston s’appelle, comme mes autres enfants, DUBOIS et non DUBOIS-DESAGES. Etonné, voire légèrement déstabilisé, je me tourne alors vers ce renégat qui me sert de fils et lui demande – en essayant d’être le plus calme possible – pourquoi il stipule comme ça également le nom de sa mère qui – je lui rappelle – alors même qu’elle est mariée avec moi, refuse obstinément de prendre mon NOM.

Et ce félon de me répondre : « mais je comprends maman, je vois pas pourquoi d’abord elle prendrai ton nom. Elle en a un de nom et même qu’il est très joli. Et pis d’abord on est pas la famille DUBOIS, on est la famille DUBOIS-DESAGES. C’est pas que toi qui décide. »

Je suis maudit, je vous dis.

(*) Les noms ont été modifiés

Edit : au fait, tant que j’y suis, je voudrais que l’on m’explique pourquoi les hommes doivent absolument faire la cuisine, le ménage, les courses, la lessive, le repassage, s’occuper des enfants et les femmes dites « libérées » seraient dans l’incapacité quasi physique de, allez au choix, sortir les poubelles, emmener la voiture au garage, monter une étagère ou même changer une ampoule. Hein, pourquoi ?

On est en Floride, là, ou bien ?

Ce matin j'ai mal à ma gauche. Je n'ai jamais caché une préférence
pour Royal, tout simplement parce que l'alliance derrière Martine Aubry
de personnages aussi différents que Jack Lang, Lionel Jospin, Laurent
Fabius ou Benoit Hamon me semblait un poil artificielle.

Et puis
quand une motion arrive en tête, qu'une candidate fait 42% au premier
tour d'une élection qui n'aurait même pas dû avoir lieu si le premier
secrétaire sortant s'en était tenu à ses déclarations et qu'au final
cette même candidate se trouve déclarée perdante pour 42 voix, j'ai
l'impression d'assister en direct à une farce de la démocratie.

J'attends désormais avec impatience la composition de la nouvelle équipe de direction: Paul Quiles, Henri Emmanuelli, Lionel Jospin ? Non parce qu'il ne faut pas rêver Martine, si tous ces gens t'ont soutenue avec une telle ténacité, ce n'était surement pas pour la beauté du geste… 

Pendant ce temps, l'UMP rigole. Pendant ce temps, des Français perdent leur travail. Pendant ce temps, les enseignants manifestent pour sauver l'école. Pendant ce temps le dimanche ne sera bientôt qu'un jour comme les autres. Pendant ce temps, la retraite à 70 ans devient possible. Pendant ce temps la justice est malmenée par une fashionista bagouzée.

Pendant ce temps, on aurait besoin de la gauche. Au lieu de quoi on a un parti archaïque aux méthodes staliniennes. Avec un ancien candidat pas fichu de passer le premier tour en 2002 qui s'est récemment permis de faire un parralèle entre Royal et Marcel Déat, socialiste s'étant distingué en collaborant avec les nazis.

Classe, Lionel.

Oui, ce matin j'ai bien mal à ma gauche. Et je suis pour la première fois de ma vie électorale pas bien sûre de vouloir voter à nouveau pour ce qui était jusque là ma "famille" politique.

Edit: Je ne suis pas une passionaria de Ségolène. Mais là, pour moi, Martine Aubry est aussi légitime que Bush en Floride en 2000.

Un thé à la menthe…

Il n'a pas fait très chaud l'été dernier, excepté peut-être
cette journée du 6 août, lendemain de mon accouchement. Après une
césarienne, en plus, au début tu ne peux même pas boire. Ensuite, t'as
pas droit à autre chose que de l'eau, du thé et si t'as de la chance,
du bouillon. Tout ça made in APHP (Assistance publique – Hôpitaux de
Paris) et je peux te dire que Mariage-Frère à la pitié, ils n'en n'ont
jamais entendu parler.

Alors tu rajoutes à ça un bon début de baby blues, un bébé qui n'en a rien à branler de ton collustrum rapport qu'il a les crocs comme c'est pas permis et qui donc après avoir ruiné tes tétons te vrille les tympans, une cicatrice qui tire et les draps en carton de la maternité qui suintent ta transpiration et tu obtiens un moral down down down.

C'est dans ces moments là que tu apprécies peut-être le plus intensément toute la valeur de ce qu'on appelle une amie. Le genre qui débarque dans ta chambre alors que les visites sont terminées, que ton mec il est reparti, ta maman aussi, que le silence tombe peu à peu dans les couloirs et que tu as un peu peur de cette nuit qui s'annonce étouffante et forcément blanche.

Le genre qui de surcroit sort en douce de son cabas une bouteille de thé glacé à la menthe fait maison. Avec une pointe de sucre mais pas trop.

Et de la vraie menthe fraiche.

Le meilleur thé glacé à la menthe de toute ta vie.

Il n'a pas fait très chaud l'été dernier. Sauf peut-être le 6 août. Mais cette nuit là, j'ai siroté le thé de mon amie en regardant ma fille toute neuve. Et la douceur du breuvage qui est resté glacé jusqu'à l'aube a chassé mes appréhensions. Un peu d'orient dans ma chambre et subitement tout a pris une autre couleur.

Et comme je ne suis pas sûre d'avoir dit merci assez, pas plus que pour le gâteau de riz qui suivit le lendemain, la semoule au lait ou encore le clafoutis aux quetsches (oui, absolument, tous les jours, jusqu'à ce que je sorte, j'ai reçu ma douceur), voilà, ce billet est pour toi, la miss qui signe à la pointe de l'épée un Z qui veut dire…

Edit: Et tant que j'y suis, merci aussi pour le citron chaud au miel de y'a deux jours. Et le reste.

Edit2: Oui, en effet, même en amitié je ne pense qu'à bouffer.