Laura Kasischke, la desperate writer

LauraK

C'est une ancienne collègue qui me l'a fait découvrir en m'en parlant cet été avant que je parte en Corse. J'avais oublié et puis en rupture de stock à la fin de mes vacances, je suis partie en désespoir de cause chercher de quoi tenir pendant les trois derniers jours dans l'improbable tabac-papeterie-magasin de souvenirs du village où on créchait.

Et là, à côté des inévitables Mary Higgins Clark, Marc Levy ou Danielle Steel, il y avait ce livre de poche, signé Laura Kasischke. "A moi pour toujours". J'ai pris ça comme un signe du destin, qu'il y ait une perle parmi les nanards que j'étais prête pourtant à m'enfiler, faute de grive, on mange des merles et moi sur la plage, il me faut un livre dans ma besace, même si je sais que c'est souvent très utopiste de penser pouvoir l'ouvrir.

Bref, je l'ai donc acheté, et je l'ai dévoré. Depuis, j'ai lu aussi "Un oiseau blanc dans le blizzard", son tube, en quelque sorte. Cet auteur américain a un style reconnaissable entre tous, je dirais qu'elle est dans la lignée de Laurie Colwin, sauf qu'elle serait son pendant sombre. Parce que si Laurie Colwin sait tremper sa plume dans une sauce aigre-douce, celle de Laura Kasischke est, elle, souvent bien acide derrière des apparences de parfaite housewife.

C'est d'ailleurs inévitable de penser aux desperate, les intrigues des deux opus que j'ai lus se passant dans les banlieues plutôt cossues de l'Amérique, dans des foyers qu'on pourrait penser tranquilles. Il y a un peu d'American Beauty aussi, si vous voyez ce que je veux dire.

Les récits démarrent comme des histoires à l'eau de rose, mais comme toutes les fleurs coupées, les roses aussi finissent par pourrir. Je ne veux rien révéler, parce que tout le charme de Laura K, c'est de vous surprendre et de vous livrer, l'air de rien, des polars redoutables.

Elle décrit les sentiments de dépit amoureux, du temps qui passe ou de la vanité humaine comme peu d'écrivains savent le faire, avec une finesse et une ingéniosité toutes particulières.

Alors voilà, avant ce week-end de novembre, je ne saurais que trop vous conseiller ces deux livres, dont on ne ressort pas tout à fait indemne et qui se lisent en moins de temps qu'il ne faut pour le dire…

41 comments sur “Laura Kasischke, la desperate writer”

  1. LE CHEMIN DU BONHEUR a dit…

    Je connaissais pas, mais tu sais tu devrais tenir un blog tellement t’écris bien ! en oui, c’est incroyable comme tu sais convaincre et donner envie !
    Tiens je profite de la journée mondiale de la gentillesse pour te souhaiter plein de grands et de petits bonheurs à toi à tous ceux que tu aimes et à ceux qui te lisent.
    Bisous gentils

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  2. Louba a dit…

    Justement j0allais le dire, très American Beauty cette couv’…

    Et sinon, j’en reviens pas, une blogueuse qui ose nommer Marc Levy… même si tu ne fais que le citer, tu n’as pas peur de te faire lyncher par le bien pensant littéraire ? 😀

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  3. Nanette a dit…

    Merci pour le tuyau, justement j’arrive en rupture de stock moi aussi. Par contre, il faut vraiment que j’investisse dans une nouvelle étagère, parce que vous faites comment vous pour stocker tous vos bouquins à raison d’un achat par an ?

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  4. Hannah a dit…

    Bonjour Caro, et bravo pur tn blog que je lis tous les jours

    2 réflexions concernant tes billets: j’aime bien la comparaison de Kascichke avec Colwin dont je regretterai toujours la mort prématurée!
    Quant à l’affaire Z , juste une réflexion sur mon comportement : j’ai autant de mal à dire non à mes envies de bouffe qu’à mes envies d’achat, tout est compulsions, qui se déplacent, moi, le tabac fini depuis qq années, maintenant , j’ai du mal à me passer de somniféres pr dormir , je suis toujours esclave de qq chose et l’envie de manger occupe une place centrale ds mes préccupations, est ce que tu ressens ce genre de sentiment?
    J’espère avoir été claire
    quant au 3 iéme point, c’est autre chose: juste dire mon écoeurement de voir Valeria Bruni T. faire la couverture de Gala avec sa célébre soeur, cette actrice que j’admirais pr son parcours exigeant , son choix de metteurs en scéne, ses propres films , je la voyais comme l’opposé de sa soeur , de la voir là -dessus ça m’a déprimé, je me sens un peu trahie, je dois être naïve!

    en tout cas, encore bravo pr ton blog qui est une bouffée d’air pur et impertinant dans ce monde tellement trop consensuel
    merci de m’avoir lue et à bien tôt

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  5. Cathrine en Norvege a dit…

    Ha, voila que je ne connais pas. Tres bibliotheque en ce moment, je vais neanmoins archiver la reference, tout comme toi, pour avoir une echappatoire possible en cas de grand besoin devant des ‘poches de desespoir. Ca m’arrive regulierement.
    Aussi, j’adore comment tu nous raconte, par petites touches et comparaisons, l’ambiance – et le STYLE! – des livres, sans rien raconter de l’histoire. Sans rien savoir « de plus que le titre », je sais deja que ca livre me plairai…

    Dis, tu ferai un liste un jour, de bonnes lectures – il y a tellement de livres, d’auteurs fantastiques, et si peu de temps, je n’ai pas envie de perdre mon temps – meme si, le cas echeant, je me contente d’etiquettes des bocaux et de recettes proposes sur les paquets de spaghetti, voire le plan de devoir de mes filles…
    Biz et bon Week-end!

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  6. Nulle en Pseudos a dit…

    Je ne connaissais pas, merci pour les références. Je suis rentrée dans une librairie l’autre jour histoire de me remettre à jour de ce qui se passe, et j’ai cru tourner de l’oeil devant l’importance de l’offre, et la totale incapacité de la libraire à me conseiller précisément.

    Et puis j’ai déjà des gros fantasmes de vacances au soleil, avec pour seule perspective sûre une semaine en Irlande du Nord à Pâcques (Chaleur!)… Si tu le permets je vais peut-être me procurer ce bouquin et rêver que je suis à ta place, avec 10 kilos de moins, en Corse au mois d’Août, en bikini Eres noir taille basse, les pieds dans l’eau, et mes mâles en vadrouille assez loin de moi mais pas trop. *Soupir*

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  7. 'tine a dit…

    est ce que ce peux être aussi de la lecture mâle ? j’ai un cadeau à faire à un copain, qui aime lire, tout, et entre autre de bon polars alors pourquoi pas mais je voulais savoir si c’est pas trop féminin comme littérature ??? je suis preneuse d’autres conseils aussi d’ailleurs !!!

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  8. Caroline a dit…

    ‘tine, s’il ne les a pas, je te conseille de lui offrir les denis lehane, franchement dans le genre polar c’est top et tous les mecs à qui je les ai offerts ont adoré. Parce que tout de même, c’est assez fémininn je pense, comme littérature. Mais ptêt me trompe-je… Votre avis, celles qui connaissent ?

    Tant mieux sinon que vous aimiez les billets « bouquins », j’aime bien les écrire aussi…

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  9. Charlotte a dit…

    Très féminin je pense pour te répondre Caro les livres de Laura K, Lehane tout à fait d’accord, filles et garçons.
    Sinon NEP, je suis libraire alors n’hésite pas!

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  10. Cécile de Brest a dit…

    Et bien moi, je suis désolée de dire que je n’ai pas aimé, mais alors pas du tout ! Mais bon, tous les goûts sont dans la nature… 😉
    Je l’ai trouvé très convenu ce bouquin.
    Si vous voulez une histoire forte et un style magnifique je ne saurais que trop vous conseiller Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel, une perle, un chef-d’oeuvre malgré « l’horreur » de l’histoire.

    En tout cas, merci Caro pour ce billet, tous les autres et ce blog, que je lis en « sous-marin » mais tous les jours !

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  11. AnneduSud a dit…

    Merci, merci, merci!
    Mon libraire n’avait rien de tout ça, alors j’ai commandé et je n’ai pas fait dans la demi mesure, j’en ai pris trois. Vivement jeudi prochain que tout cela arrive!

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  12. Laura a dit…

    Bonjour,
    Bravo pour ton blog et merci.

    Je connais ton blog grâce à « Psychologies » et comme je me sens un peu grosse. Ba je me suis dis que peut-être voir comme les autres personnes qui on le même problème m’aiderai à me sentir mieux dans ma peau.$

    On me déconseille les régimes (etc …) à cause de mon âge (j’en ai 15) donc par rapport au autres je me sens quelque fois « ridicule » et j’ai peur des autres … Mais quand j’ai lu l’article sur ton blog, sa ma redonner confiance en moi et je tent remercier !

    je reviendrai souvent voir ton blog =)
    Merci encore

    Laura

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  13. hannah a dit…

    Oui, c’est vrai qu’elle n’a pas l’air heureuse la grande soeur!
    elle doit se dire que l’esprit de famille, ça va un peu…!
    sorry Caro de parasiter ton billet sur Laura K.
    Bizz

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  14. Pauline a dit…

    J’abonde, j’abonde : j’ai découvert Laura Kasischke avec « La vie devant ses yeux », dont la scène d’ouverture est une des plus terribles que je connaisse. Je me souviens aussi de son art de faire naître et croître l’inquiétude en fissurant progressivement le quotidien si tranquille de son héroïne. « Suspicious river » est très bien aussi, qui se déroule dans un univers plus populaire que celui des banlieues de la classe moyenne, dans lequel elle situe souvent ses récits.
    Cette auteur n’a pas que la maîtrise de ses récits, elle a une belle écriture, travaillée, fine, ce qui n’est pas si fréquent. En tout cas, elle fait partie des écrivains que « j’offre » sans crainte de me tromper. Et je suis contente, après avoir lu ton billet, d’avoir sur mon étagère son « A moi pour toujours », qui m’attend.

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  15. Melle H. a dit…

    Je profite du chapitre « Laura Kasischke » pour faire d’une pierre deux coups, vu que je n’avais pas encore trouvé le temps/les mots (trop de perfection tue la perfection) pour mettre un commentaire sur ton post sur le portefeuille new yorkais …

    Le rapport entre les deux sujets ? J’ai dévoré cet été « A moi pour toujours », que j’ai ensuite, selon nos bonnes vieilles habitudes amicalo-littéraires, conseillé à ma très très chère amie Melle E. qui vit … à New York … et travaille dans la maroquinerie ! (entre autres)
    et pour boucler la boucle, Lulu de Milan, alias Melle L., est ma soeur cadette !

    Et parmi les nombreux liens qui existent entre nous trois, réparties sur trois territoires éloignés, il y a toi, Caroline, avec ton blog qui nous fait littéralement pleurer de rire et nous permet de nous retouver, once again.

    Quant à Laura ., même si elle ne fait pas partie de la famille, je la considère d’ores et déjà comme une soeur de sang.

    Voilà, cela faisait quelques temps déjà que je voulais t’écrire et Melle E, son portefeuille et le livre de Laura ne m’ont plus laissé le choix … L’occasion était trop belle !

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  16. Melle H. a dit…

    Je voulais dire « Quant à Laura K. (Kasischke), même si elle ne fait pas partie de la famille, je la considère d’ores et déjà comme une soeur de sang ».

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  17. Sylvie a dit…

    Bonjour !
    Tout à fait d’accord avec vous, le rapport de Brodeck est un bijou, comme d’ailleurs la plupart des bouquins de Claudel qui est, pour moi, un des meilleurs écrivains français contemporains !

    Amicalement

    Sylvie

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  18. Monique a dit…

    Bonjour tout le monde,
    J’avais découvert Laura par hasard, sur la table d’une librairie et j’avais dévoré ce « A moi, pour toujours » en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Plus tard, au gré d’une autre quête de lecture, j’ai acheté « La couronne Verte » que je vous recommande tout aussi chaleureusement !
    Si l’envie vous dit de passer par chez moi, vous y trouverai une série d’autres titres/auteurs qui m’ont bien plu également. Bonne journée et à bientôt! 🙂

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