Mois : décembre 2009

La honte c’est pas toujours bon

Honte  Dans les commentaires du billet "s'assumer c'est quoi", une d'entre vous, Cassandre, a laissé ce mot:

Si demain
je croise un de ces types qui a terni mon adolescence avec ses moqueries et
qu'il me dit : "Ben attends, j'étais jeune, on est bête à cet âge-là",
je lui répondrai : "Non connard, toi tu étais peut-être gamin, mais moi
aussi, et quand tu balançais tes remarques blessantes, tu continuais
ensuite ta vie tranquille avec tes copains et copines, pendant que je
rentrais chez moi broyer du noir et avaler tout ce que je trouvais".

Ce
connard, il a aussi hanté mes jeunes années. J'ai grâce à lui vécu une
de mes plus grosses humiliations d'enfance. J'avais 12 ans, peut-être
13, c'était lors d'un camp scout (oui bon ben ça va, j'ai fait mon
outing sur la question, affaire classée).


C'était l'heure du repas, on était une trentaine, garçons et filles,
tous assis en rond autour de la gamelle de pâtes dégueulasses, quand le
subtile gars de deux ans mon aîné, s'est levé et a fait circuler son
béret dans l'assemblée en hurlant: "A vot' bon coeur, pour payer sa
cure d'amaigrissement à la grosse Caroline".

Je
me souviens très précisément de la honte qui a brûlé mon visage et de
mon ventre qui a menacé de rendre immédiatement les spaghettis que je
venais de m'enfourner. Honte d'autant plus douloureuse que j'étais
assise à côté de P., ma "target" d'alors, mon ouverture du moment,
quoi, et qu'on peut rêver mieux comme technique de séduction. Non
content de m'avoir, gratuitement, mise à terre, Mr subtil a continué
ses blagues bien grasses sur ma corpulence et ma laideur – tant qu'à
faire, hein.

J'étais
à l'époque assez grande gueule, mais comme aujourd'hui, plutôt dans les
couloirs. Il était en plus beaucoup plus grand que moi et avait la
réputation de ne pas hésiter à cogner quand on le contrariait. Un rêve
de garçon, quoi, aujourd'hui on l'aurait rangé dans la catégorie des
racailles, comme quoi tous ces trucs sur combien c'était mieux avant la
jeunesse, c'est ça, hein, des petits cons qui emmerdent les filles
victimes de truie mère nature, y'en a toujours eu et y'en aura toujours.

Je
n'étais donc pas très téméraire, mais là, c'en était trop, d'autant que
P., qui s'avéra des années plus tard totalement homosexuel – et fut le
premier de mes amours déçues de cet accabit(e) – essayait tant bien que
mal de faire taire l'autre abruti, lui demandant très poliment de me
laisser tranquille. Initiative certes courageuse mais qui je crois
m'humiliait encore un peu plus, d'autant que Mr Connard avait un peu
plus de flair que moi à l'époque et avait bien senti le caractère
"sensible" et non violent de P. Dire qu'il n'avait rien à branler de
ses tentatives maladroites mais néanmoins louables de sauvetage est un
doux euphémisme.

Bref,
malgré une grosse trouille des conséquences mais ne voyant finalement
pas comment ce repas pouvait être plus cauchemardesque, je me suis
rappelé le conseil avisé de ma mère après que me sois plainte d'être
sujet de moqueries dans la cour de récré: "Regarde bien ceux qui
t'insultent, tu t'apercevras que personne n'est parfait et que tu peux
toujours trouver toi aussi un défaut chez eux". Ok, ce n'était pas trop
du genre "tends la joue gauche", ce conseil, mais finalement, c'est un
peu revenu au même pour moi.

Je
m'explique. Mister connard, en plus d'avoir une grande bouche, était
également doté de deux feuilles de chou en guise d'oreilles, que sa
coupe à la militaire mettait particulièrement en valeur. Las,
j'ignorais que c'était son plus gros complexe, peut-être même la cause
profonde de sa méchanceté. Raison pour laquelle j'ai fini par répondre
avec un calme qui m'étonne encore aujourd'hui et sans mesurer l'effet
que ça produirait, que je pouvais aussi faire un appel aux dons pour sa
future opération de chirurgie esthétique, grâce à laquelle il pourrait
enfin courir sans avoir peur de décoller.

ça
n'a pas fait un pli, je me suis pris une gifle sonore et trébuchante et
si ses copains ne l'avaient pas arrêté, je ne sais pas ce qu'il serait
advenu de moi.

Très
bizarrement, je me souviens moins de cette claque que de la quête pour
ma cure. Par la suite, certes je rasais les murs dès que je le
croisais, de peur de m'en prendre une autre, mais j'avais finalement
acquis une petite notoriété de langue bien pendue qui m'a plutôt aidée.

Il
n'empêche que je n'ai jamais oublié. Les années passant, le hasard a
voulu que je recroise souvent mister grandes esgourdes. Il était ami
d'ami et se retrouvait fréquemment dans des soirées où j'allais moi
aussi. A chaque fois, j'avais envie de me ruer sur lui, de lui dire
toute la haine que je nourrissais à son égard, lui expliquer qu'il
avait bousillé mon adolescence, lui et un certain nombre de ses
homologues. Mais forcément, mon courage de gamine avait bien fondu, je
n'avais qu'une peur, me prendre le sarcasme de trop, celui qui me
laisserait au tapis. Alors je n'ai jamais rien dit, il me regardait de
loin, guoguenard, avec ses yeux de type qui peut aller loin, très loin,
trop loin.

J'ai fini par ne plus jamais le croiser.

Et
puis j'ai appris, il y a quelques mois, qu'il avait mis fin à ses
jours, quitté par sa femme, laissant deux enfants en bas âge.

Il
n'y a pas de morale à cette histoire, je n'essaie pas de dire que les
méchants sont toujours des gens qui souffrent, même si j'ai tendance à
le penser un peu.

Malgré
tout, malgré ma lucidité d'aujourd'hui, malgré sa fin tragique, je
crois que je ne pardonnerai jamais à ce garçon, parce qu'à partir de
là, je n'ai jamais pu être dans une assemblée sans craindre qu'un
crétin s'amuse à me traiter de grosse. Encore aujourd'hui, quand je
croise un groupe de mecs dans la rue, je me raidis, prête à recevoir
l'insulte, certaine que je vais y passer…

Voilà, c'était mon quart d'heure pathétique, ça vous apprendra.

Affaire à ne pas louper

Roserose

A vendre

A donner

Ok, prête à payer pour qu'on m'en débarrasse et assure également la livraison.

Produit: enfant de 16 mois, jolie, dotée en cheveux, sachant dire papa, maman, pomme, pain, miam, non et bébé. Grande créativité, appétit solide, joie de vivre certaine, mignonnitude certifiée iso 9001.

Un seul caractère défectueux: perturbation du cycle du sommeil, confusion jour/nuit avec pic d'énergie aux alentours de 3h du matin. Défaut accentué par une puissance vocale hors du commun qui néanmoins pourrait s'avérer être une qualité en cas de carrière sur les marchés parisiens

Seule, Venise

Seule venise  La première fois que je suis allée à Venise, j'avais 12 ans, c'était avec les scouts – oui, personne n'est parfait, j'ai 7 ans de scoutisme à mon actif, avec un aumônier qui s'est avéré pédophile des années après, ce qui n'est pas sans rapport avec ma légère tendance à bouffer du curé aujourd'hui – et déjà, j'avais ressenti au plus profond de moi l'extraordinaire pouvoir romantique de cet endroit. Rien d'original à ça, on est d'accord, mais à 12 ans, je ne savais même pas ce que ça signifiait, ce terme de romantisme. Simplement, malgré mon cafard d'être loin de chez moi, ma haine de l'esprit de troupe qui nous était imposée, j'étais transportée par cet atmosphère.

La seconde fois, j'avais 18 ans, j'étais en prépa Hypokhagne – un ratage total, pas mieux que les scouts et toujours cet esprit de troupe, à bien y réfléchir – et là encore, malgré le peu d'amis que je m'étais fait dans cette classe (la vente de petits pains au chocolat à toutes les récrés pour financer le voyage n'y avait rien fait), je rêvais d'amour sur les canaux, mais il ne me regardait même pas. Alors, avec les deux autres cancres de la promo, les seuls ne se promenant pas le guide bleu greffé à la main, on s'est pris la plus grosse cuite de ma vie: une bouteille de mauvais rhum à trois, des courses poursuites sur la place saint Marc, une traversée abominable jusqu'à l'auberge de jeunesse sur l'île de la Giudecca et pour finir un vomi magistral du haut de mon lit superposé qui a atterri directement sur les pieds de la première de la classe qui allait se coucher. Autant dire que la fin de l'année fut un grand moment de solitude.

La troisième fois, 22 ans, avec trois copines, à l'automne sous des trombes de pluie, on a visité les églises, arpenté les petites rues, été à Murano, Torcello et au Lido. Toujours seule, et encore et encore cette faim de baisers partout dans cette cité des Doges. Retour à l'auberge de jeunesse, pas de vomi cette fois-ci, pas d'étreintes non plus.

Et puis la quatrième fois fut la bonne. L'homme m'y emmenée par surprise, pour nos dix ans, et m'a demandée en mariage au milieu de la place Saint Marc. Les violons, les pigeons, la chaleur, les odeurs, rien ne me semblera plus jamais plus romantique. Enfin, après tout ce temps, Venise et moi étions au diapason. (pour ceux qui voudraient savoir tout ça dans les détails, c'est et )

Si je raconte tout ça aujourd'hui, c'est parce que j'ai lu ce magnifique livre de Claudie Gallay dont j'avais adoré les déferlantes. Il raconte ce séjour, un mois de décembre, d'une femme qui part à la dérive, quittée par celui auquel elle était férocement attachée. Elle trouve refuge dans une maison d'hôte peuplée d'orginaux et se remet à aimer. Je crois que c'est mon cinquième séjour à Venise, en fait, tellement j'ai eu la sensation de marcher dans les pas de l'héroïne. A lire auprès d'un feu de cheminée par jour de grand vent, ou mieux, dans un Paris-Venise de nuit, histoire de se préparer…

C’est quoi s’assumer ?

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Assumer. Voire s'assumer.

C'est le mot qui revient souvent ces derniers temps quand j'évoque ma démarche avec le docteur Zermati, ici ou ailleurs. "Pourquoi tu veux maigrir alors que tu as toujours dit que tu assumais ?", "Y'a tromperie, tu as revendiqué depuis des années sur ton blog que tu assumais, et voilà que tu fais un régime ?". "Mais alors les rondes ne s'assument pas, c'est ça ?". "Y'a-t-il des grosses heureuses qui s'assument ?".

Plus généralement, c'est un terme qu'on lit partout, dans les magasines plus ou moins sérieux: "assumez-vos formes", "comment assumer ses rondeurs" et patin couffin.

Je ne peux pas répondre au nom de toutes les filles en surpoids, seulement en ce qui me concerne.

Et que ce soit clair, oui je m'assume. Parce que selon moi, s'assumer, signifie vivre sa vie, envers et contre les kilos, s'autoriser à être heureuse, ne pas avoir honte, aller sur une plage, se montrer à demi-nue, faire l'amour, s'apprêter pour sortir.

S'assumer c'est s'accepter dedans et dehors. Autrement dit, je revendique le droit d'être grosse sans avoir à subir moqueries, jugements à l'emporte pièce et conseils à deux balles sur le cholestérol qui finira par me manger toute crue. Je crie haut et fort que les Big Beauty et consort ont autant de légitimité que les Punky et leurs friends à se prendre en photo et jouer les top models de la bloguerie.

Mais.

ça ne veut pas dire que je ne préfèrerais pas être mince.

ça ne veut pas non plus dire que je vivais bien avec les kilos qui s'étaient accumulés ces derniers mois, thank's to the grossesse, le baby blues, la quarantaine approchante et un comportement alimentaire déviant.

D'où, donc, cette prise en main du problème.

Je crois qu'on en meurt, dans cette société, de cette volonté qu'on a de coller les gens dans des cases. Les rondes fières de l'être ne peuvent pas devenir minces, les matheux ne peuvent pas avoir envie de suivre des cours d'histoire, les Français doivent se sentir exclusivement français et pouvoir se définir selon des critères bien précis arrêtés lors de débats débiles, et j'en passe.

Si c'était si simple, la vie, ça se saurait. On peut, pendant des années, penser sincèrement qu'on s'accommode très bien de certains traits de physique ou de caractère. Et puis finalement se rendre compte un matin que ce poids qu'on se traine n'est pas que le fruit d'une imagination malade. Que les valises on a envie de les poser, voire de les vider.

C'est ce qui m'est arrivé – et pas qu'une fois, je n'en suis hélas pas à ma première tentative – au mois de septembre. C'est ce qui m'a pris par la main et m'a amenée à frapper à la porte du docteur Z.

Peut-être que cette perte de poids va se pérenniser, peut-être pas, j'ai eu trop de rechutes pour avoir aujourd'hui des certitudes. Ce que je sais c'est que non, je n'aurai pas à changer le nom de ce blog, pour la bonne raison que même avec 10 kilos en moins je n'entrerais pas dans la case mince. Et même avec 20 en moins, ce qui n'est absolument pas l'objectif – d'autant que d'objectif il n'y a pas -, je n'oublierais pas la ronde qui vit dans mon corps depuis que je suis en âge de me souvenir de qui je suis.

Voilà, je ne sais pas si c'est très clair, je ne me suis pas sentie agressée, entendons nous bien, je comprends les interrogations que j'ai lues ça et là et les réticences de certains proches. J'essaie donc d'y répondre avec le plus d'honnêteté possible. Oui, si on me donnait une baguette magique, je choisirais un 38. Mais non, je ne crois pas que la minceur soir la clé du bonheur, juste un facilitateur dans une société où l'apparence compte de plus en plus. Je ne serais pas heureuse, je le sais, si je continuais à grossir, parce que tout est plus compliqué au quotidien, parce que c'est trop décourageant de savoir dès le réveil qu'on va filer son collant à force de tirer dessus, devoir s'allonger pour fermer son jean – qu'on déboutonnera à la première place assise dans le métro -, changer trois fois de haut avant d'en trouver un qui cache le cul sans faire sac, et  tout ça pour au final détester l'image que nous renverra le premier miroir croisé.

Je crois sincèrement celles qui affirment avoir fait la paix avec leur corps malgré un IMC de compétition. Il se trouve que ce n'est pas mon cas. Mais non, je n'ai jamais trompé qui que ce soit, parce qu'il me semble que tout ceci transpirait dans les premiers billets de ce blog. Et une bonne fois pour toutes, on peut s'assumer tout en souhaitant changer…

Edit: J'avais envie de remettre la photo de la belle espagnole sur la plage, mais après je me suis souvenue que ça avait donné lieu à un sacré débat sur le droit à l'image. Alors voici, une fois encore, mon décolleté, que j'a-ssu-me.

Le test de la marinière

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Et ces quatre jours à bouffer du chocolat, alors ?

Un enfer.

Nan, je déconne, j'ai adoré.

M'est avis que c'était moyennement l'objectif, mais je dois bien confesser que sur les coups de 11h, savoir que m'attendait ma tablette de Milka… ça ne m'angoissait pas, si on veut euphémiser.

Toutefois, toutefois, tou-te-fois.

Je n'ai jamais fini ladite plaquette. Et pas parce que je me restreignait. Juste parce qu'au bout de la moitié, très franchement, ça perdait sacrément de son attrait. Surtout sachant 1) que j'en aurais le lendemain, 2) qu'une heure après, en cas de fringale, je pourrais me taper une collation.

Résultat, en fait de collation j'ai mangé un petit pain le premier jour, une mandarine le second et une tranche de jambon le troisième.

Il n'y a pas eu de quatrième parce que ça tombait un jour où j'avais un dèjeuner de boulot et que je sens que tout le monde n'est pas encore prêt à recevoir le message zermatien. Autrement dit, j'ai déjà la réputation d'une originale au travail, je préfère garder mes expériences pour moi même, trop d'excentricité tue l'excentricité au yeux des collègues.

Du coup j'ai un peu faussé le truc à mon avis, mais preuve que j'avais eu mon compte de Milka, depuis, pas un carré n'est tombé dans mon escarcelle et ça ne m'a pas manqué pour deux sous.

Ok, j'ai un tout petit peu enchainé avec une gastro de compétition.

Mais quand même, quoi. Je rappelle qu'à Londres y'a des catburry à tous les coins de rue et même pas j'ai pensé à en ramener.

Et sur la balance, ça a donné quoi

Presque un kilo en moins, je dirais à vue de nez (je n'ai pas une de ces balances qui te donnent non seulement ton poids au microgramme près mais aussi ton taux de matière grasse, ton tour de cuisse et ton signe du zodiaque) 800 grammes en moins.

Signe, donc, qu'on peut maigrir en bouffant du chocolat. Ce qui est en soi en ce qui me concerne la meilleure nouvelle de ces dix dernière années. A côté la découverte de lacs tempérés sur mars me semble être d'une vacuité, je dis pas.

Bref, voilà, j'avance petit à petit sur ce chemin totalement nouveau pour moi et j'avoue que j'y prends beaucoup de plaisir. J'affiche quasi 7 kilos de moins, ce qui signifie concrètement que je perds un peu mes pantalons, que les talons me sont moins difficiles à porter toute une journée, que mes soutiens-gorge ne donnent plus l'impression que j'ai des seins AUSSI dans le dos, que je remets une marinière – JPG s'il te plait offerte – il y a dix ans mais qui faisait brassière ces derniers mois et que je suis à quelques centimètres de fermer un pantalon Comptoir des chiffoniers acheté sans être essayé un jour d'inconscience en 1998 environ (un 44 qui s'était perdu dans la boutique et que je n'ai pas eu le
coeur de laisser seul, trop cruel, les autres n'arrêtaient pas de se
foutre de sa gueule). Ce qu'il y a de bien d'ailleurs c'est que cette marque ressortant chaque année la même collection ou presque, il est sensiblement identique à ceux qu'on voit dans les vitrines aujourd'hui.

Je ne me sens pas plus heureuse avec 7 kilos en moins, je suis toujours dans la dizaine des 7, je n'ai pas fait tomber d'hommes à la renverse dans la rue, le mien me regarde avec appétit mais c'était déjà le cas il y a deux mois. En revanche, je me sens mieux physiquement, mon genou craque moins quand je monte les escaliers et je suis moins essouflée quand je marche. Au lit, aussi, ça change des choses, disons que le voyant rouge qui s'allume d'ordinaire dès qu'il approche de la zone se situant entre le dessous des seins et le pubis – "stoooooop, ne touche pas mon ventre" – s'est mystérieusement éteint. Et ça, ça fait du bien.

Edit: Je ne mets pas cette photo pour que vous me disiez tous et toutes que j'ai minci, c'est juste que parfois je ne sais pas forcément comment illustrer ces billets, que la tablette de choc ça finit par me lasser et que j'aime bien cette marinière, c'est un de mes vêtements "tests", quoi.

Edit2: Je ne veux pas dire que je n'aime pas qu'on me dise que j'ai minci, comme toutes les femmes ça me remplit de bonheur à l'intérieur de moi.

Edit3: En fait vous dites bien ce que vous voulez, hein, en fait.

Edit4: La photo a été prise au retardateur, l'appareil perché sur une étagère, à la nuit tombée. Elle a donc des raisons d'être comme elle est, épargnez là.

Mummy blues

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La plupart du temps, on se dit qu'on n'a pas le choix, que c'est comme ça. On se persuade que la quantité, ça ne vaut rien par rapport à la qualité. On se répète que ce qui compte pour un enfant c'est d'avoir une mère épanouie. Et que nous, on n'est pas épanouie 24h/24 à la maison.

La plupart du temps, on est d'accord avec ceux qui nous rappellent qu'elle ne sera pas un bébé toute la vie, que laisser tomber le boulot est bien trop dangereux par les temps qui courent, qu'il faut penser à l'avenir et que trois bouches à nourrir, à Paris en plus, ce n'est pas rien.

Qu'être une bonne mère, ça ne veut rien dire, qu'elle est épanouie, ça crève les yeux, et regarde les grands, ils ne sont pas malheureux, alors, c'est bien la preuve, hein, en plus à l'adolescence, si tu as le malheur d'être au foyer, ils te balancent que tu n'es qu'un boulet, qu'ils auraient eu besoin d'un modèle et que toi, derrière tes fourneaux, tu es tout sauf un modèle.

Oui, la plupart du temps, on n'a même pas besoin d'être convaincue.

Et puis un matin, bêtement, on se livre à un calcul idiot.

Et on réalise qu'Helmut voit sa nounou 9h par jour et sa mère… une heure.

Et encore, les bonnes semaines.

Et même en comptant les week-ends, on n'est pas sûre de sortir gagnante.

Alors on se dit que ce n'est pas très étonnant qu'elle tourne la tête de l'autre côté le soir quand on voudrait la manger de baisers avec l'illusion de rattraper le temps perdu. Ni qu'elle pleure finalement beaucoup plus quand il s'agit de quitter ladite nounou que nous même.

Oui, ces derniers temps, j'ai beau savoir que je n'ai pas vraiment le choix, je me dis que le prix à payer est parfois sacrément élevé.

Bons baisers de Londres

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Londres c'est génial.

La gastro, c'est PAS génial.

La gastro à Londres, c'est carrément… chiant.

Yes, I did it.

ça m'apprendra à me prédire le pire, pan, c'est ce qui m'est arrivé. A savoir que dans l'Eurostar, aux alentours de Calais environ, mon ventre m'a envoyé des messages moyennement rassurants du type: "dis-donc, à midi, tu as bouffé deux tonnes de plomb ou bien ?". Suivi de plusieurs "mayday, mayday, there is an emergency" (enfin, j'ai traduit comme ça les gargouillis tonitruants qui s'échappaient de mon abdomen). Sous le tunnel, je ne me demandais plus si j'allais être malade, mais seulement si ce serait up ou down, si vous voyez ce que je veux dire.

Arrivés à Saint Pancras (gros coup de coeur pour cette nouvelle gare magnifique, c'est simple, je veux y vivre, en plus il y a tout ce qu'il faut pour ma subsistance. = un marks and spencer), je tanguais comme un pauvre ferry qui n'aurait pas compris que désormais ce qui est in c'est le channel.

Dans mon bus à impériale direction Hammersmith (ouais, je sais, c'est pas vraiment center of london mais on a les moyens qu'on a), j'ai tout de même apprécié le spirit de christmas. Il faut dire qu'on a descendu tout Oxford Street et que niveau guirlandes, les britons, ils ne se foutent pas de nous, hein. Et vas-y que je te mette des umbrellas sparkling en 3D partout, et vas-y que ça brille everywhere.

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Malgré toute cette beauté, je dois bien avouer que je suis arrivée à l'hôtel dans un état lamentable, n'ayant comme seule ambition de me coucher et de ne plus bouger pour les douze semaines à venir. Et surtout, surtout, qu'on m'ampute des intestins.

Bonjour la party-girl.

Je vous rassure, ça n'a pas empêché mes comparses d'aller s'en mettre quelques unes derrière la cravate

Bien sûr, l'homme a eu des scrupules:

– Non mais je vais rester avec toi ma pauvre chérie.

– Non, vas-y, je t'ass…

– Bon d'accord.

Il a toutefois beaucoup pensé à moi, hein. Mais ça ne l'a pas empêché de revenir tardivement exhalant des vapeurs de Guiness et transpirant le fish and chips low cost (hammersmith, quoi). Autant vous dire qu'il a eu le droit de me masser le ventre mais en tournant la tête de l'autre côté s'il te plait. Et non, pas si bas, merci, I'm not in the mood for love.

Bref.

Donc, disais-je, ce week-end n'a pas été nécessairement à la hauteur de mes espérances, alcooliquement parlant notamment, puisque j'ai péniblement bu une pauvre bière le samedi soir qui m'a expédiée direct dans les bras de morphée.

Par contre, qu'est-ce que j'ai bu comme thé.

C'est bien aussi, remarque.

Le thé.

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Il n'empêche que ce furent malgré tout deux jours merveilleux, parce que London, même les intestins jouant la marseillaise à Waterloo, c'est une ville qui swingue.

Surtout, à London, y'a Primark.

Primaaaaaaaaaark.

Le temple du jean à sequins, des vestes à sequins à euros, des tribly à sequins, des culottes à sequins, des chaussettes à sequins, des… Le temple, quoi. Sans rire, heureusement que ça n'existe pas chez nous, je ne donnerais pas cher de l'avenir de mes enfants – qui soit dit en passant sont désherités pour m'avoir refilé leur saloperie -. Primark, donc, c'est de la balle, le genre d'endroit où même ton mec et celui de ta copine sont comme des fous parce que rien n'excède 25 euros, qu'il y a certes des sequins mais aussi tous les basiques, des chaussettes à 50 pences les douze paires, des caleçons à une livre et j'en passe. C'est simple, on a du nous sortir de là à coups de pompe vers 22h. Ce qui fait qu'avec les 3h de bus pour rentrer dans notre province éloignée – Hammersmith quoi – on a été grave de la loose pour bouffer, merci les britons qui mangent avec les poules. Et voilà qu'on s'est retrouvés à déguster des bolognaises pas gégé dans un resto italien à la déco subtile…

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A part ça, très déçue par Topshop, ok c'est joli, mais on est loin des prix friendly de primaaaaaark. Surtout, on n'est pas étonnés que Kate Moss soit leur égérie, rapport que tu rentres pas un bras dans leurs sarrouels à sequins si tu as le malheur de faire plus d'un 38. Pas cool.

A ce sujet, j'en profite aussi pour dire que j'ai cherché les fameuses londonniennes grosses mais rock and roll qui sortent en mini parce que fuck les complexes. Je dis pas que y'en a pas mais ce qu'on a vu surtout c'est une palanquée d'extraterrestres qui certes avaient bien intégré le concept comme quoi la culotte c'est la nouvelle jupe mais qui avaient surtout la possibilité de le faire, perchées qu'elles étaient sur des jambes de trois mètres épaisses comme mon avant bras.

Sachant qu'avoir froid chez la it-londonnienne c'est sooooo dépassé. Et que par conséquent, qui se balade en parka avec la teuhon ? Les françaises qui ne trouvent pas leur taille chez topshop, en gros…

Voilà, à part ça malgré tout, au bout de deux jours ce qui est bien c'est qu'on avait notre endroit, notre central perk à nous, il s'appelait "the salutation" et il était bien nommé vu que c'était un peu notre salut à nous pauvres extradés à Hammersmith.

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Même que j'ai immortalisé les lavatories parce qu'il n'y a que les anglais pour y mettre de la crème pour les mains, non ? A ce moment là je me suis rappelé que j'étais une influentrice et que je ne pouvais décemment pas vous laisser sans une photo knees en dedans et tête coupée.

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On le voit pas bien mais le legging il est très christmas spirit aussi, il paillette à mort.

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A part ça vous constaterez qu'on a été assez raisonnables sur la bouffe ramenée. Disons que tout ce que je n'ai pas boulotté là bas sera ingurgité ici. Ou alors on monte un marks and spencer à Paris avec le stock qu'on a fait passer sous le channel.

Allez, bon baisers de Londres…

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Edit: Yes indeed, mes photos sont encore plus loupées qu'à l'accoutumée, mais j'avais la gastro, je remimber.