40 ans après les « salopes », 343 femmes se mobilisent à nouveau

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Le premier appel des 343 salopes a été signé quelques jours après ma naissance. Le second vient d'être publié, ce 2 avril 2011. 40 ans après, c'est effarant de constater que les revendications des 343 filles, soeurs, nièces ou amies de ces pionnières du féminisme ne sont hélas pas très éloignées de celles du premier manifeste.

Si l'avortement est autorisé, il est encore souvent un parcours du combattant, jonché de culpablisation et de refus de médecins considérant que l'acte est contraire à leur éthique. Les femmes continuent à assumer l'essentiel des tâches ménagères, elles sont moins bien payées que leurs homologues à compétences égales, subissent le joug du plafond de verre qui les empêche d'accéder aux postes à responsabilités.

Je n'aime pas la victimisation, je suis de celles qui, privilégiées, vivent avec un homme pour qui l'égalité n'est pas qu'une vue de l'esprit. J'ai été élevée par une mère qui m'a toujours encouragée à suivre ma voie et m'a enseigné, par l'exemple, que s'assumer financièrement et s'épanouir professionnellement étaient gage de liberté. Mais je suis témoin, tous les jours, de l'oppression des femmes, de la manière dont même inconsciemment certaines d'entre nous persistent à penser qu'elles appartiennent au sexe faible. Dans le secteur de l'enseignement supérieur, que j'ai suivi pendant des années, il est frappant de constater par exemple combien les assemblées de décideurs ne sont composées que de têtes – souvent grises – d'hommes. Parmi les présidents d'université, rares sont les femmes, parmi les recteurs, idem, les grandes écoles sont dirigées par des hommes. Je cite cet exemple parce que je le connais et qu'il est d'autant plus frappant au regard de la forte féminisation du corps enseignant, mais on retrouve ce même constat dans tous les milieux. Pire, quand un métier se féminise, certains avancent qu'il se déprécie. Je l'ai entendu, souvent, à propos du journalisme.

Bref, la route est longue, et pour toutes ces raisons, je soutiens à mon tout petit niveau ce nouvel appel. Et j'espère de tout mon coeur que mes filles n'auront pas à en signer un troisième dans quarante ans.

"Nous ne demandons pas la lune, nous exigeons juste l'égalité".

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74 comments sur “40 ans après les « salopes », 343 femmes se mobilisent à nouveau”

  1. Geneviève a dit…

    Bravo pour le lien !!! Oui ça continue encore et toujours et comme toi, je ne me sens pas du tout dans la peau d’une victime pourtant.
    Je le voyais dans les familles de mes élèves (instit en maternelle pendant de longues années), je le vois dans le quotidien où l’on se dit « tant pis, ce n’est pas trop grave » comme la banque ou c’est la croix et la bannière pour garder le nom « de jeune fille » que tu as TOUJOURS porté ou chez le notaire (divorce) où tu as envie de claquer le mec qui te donne du « madame EX »…, qui envoie les papiers à ton futur EX encore pire… beaucoup plus grave encore chez certains ados dont on se demande s’ils ont eu des mères et pour lesquels tu t’inquiètes de leur comportement vis à vis de leur petite amie…
    J’arrête de faire ma vieille réac mais quand même…

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  2. Tournikette a dit…

    …Beaucoup de taff…
    je suis instit et, mardi soir, un père d’élève -cadre bancaire au demeurant- est venu me demander des comptes sur le pourquoi du comment de la punition de sa fille (très sympa sa fille et punie pour la première fois de l’année… ben oui ça arrive à des gens très bien de prendre un pv) et le pourquoi du comment de l’organisation de la classe…
    ses griefs, je peux les entendre et on peut discuter, mais profiter de sa très haute taille (je ne suis pourtant pas petite) pour se pencher vers moi et me dominer physiquement, c’est un coup bas et machiste.
    cela m’a choquée et agressée… voilà, je pense que l’an prochain, sa fille sera au CM2 chez un maître de la même taille que ce gros con, et là, bizarrement on ne le verra pas venir récriminer ou du moins pas de cette façon…
    bon allez c’est le week-end… J-21 pour mon changement de nom de jeune fille…

    au fait geneviève, je me marie avec un divorcé et il faut que tu saches que si ton ex se remarie, hé ben tu seras toujours sur son extrait d’acte de naissance et ton nom figurera sur les actes notariés qu’il signera éventuellement pour un contrat de mariage… est-ce que c’est le cas pour les filles divorcées ? l’ex apparait toujours ?

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  3. DOMINIQUE a dit…

    Le milieu journalistique est envahi par les femmes. Oui. Et les grands reporters sur les lieux des guerres actuelles, qui c’est qui ? Des femmes. Les hommes sont bien au chaud dans leur bureau.
    Nom de jeune fille : c’est le nom que l’on porte toute sa vie. Son patronyme. On est unetelle épouse untel. On peut même ne pas faire figurer « épouse untel » sur sa carte d’identité. Votre mari peut vous interdire de porter son nom (conflit entre professions libérales, par exemple). Donc, ON NE CHANGE PAS DE NOM. On a l’USAGE du nom de son mari.
    Acte de naissance : mariages, veuvages, divorces, y figurent tous. Aussi bien pour la femme que pour le mari.

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  4. Chat Perchée a dit…

    Dans mon milieu professionnelle, ingéniérie et BTP être une femme, c’est principalement être une assistante, voir, une chargée d’affaires, mais si tu espères plus haut, il te faudra avaler 1001 couleuvres, on te fera comprendre que tu es tout petite. Dans les instances dirigeantes, il y a deux femmes pour 40 hommes.
    Merci pour cet article et pour ce lien que je fais imédiatement tourner.

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  5. mammouth a dit…

    Ma mère a élevé mes soeurs et moi à être indépendantes. Elle était mère au foyer comme nombre de femmes de sa génération. Pourtant, je n’ai jamais pensé que je ne pouvais pas gagner ma vie seule, ni faire de longues études si j’en avais envie, ni que j’avais besoin d’un homme pour être bien. Le symbole de liberté pour ma mère a été d’avoir son permis de conduire. Elle s’est assurée que j’ai eu le mien dès l’âge légal.

    Ma mère est d’une autre génération. Elle s’est mariée et a eu des enfants jeune. Ma mère vient d’un milieu pauvre, donc pas d’éducation. Pourtant, elle lisait (et lit toujours) beaucoup et corrigeait constamment mon parler. Je l’entends encore dans ma tête aujourd’hui. C’est d’elle et les centaines de livres dans la bibliothèque familiale que j’ai cultivé mon goût pour la lecture. Elle est retournée sur les bancs d’école à notre adolescence, pour elle même. Quand je suis déménagée en Europe il y a dix ans, elle a appris le courriel pour nous écrire et elle skype avec ses petits-enfants. Elle a même commencé le pilates il y a quelques années, à 73 ans. Ma mère était une battante et féministe à sa manière d’éduquer ses filles.

    J’ai grandi dans l’ère du féminisme et j’en suis fort heureuse. Je connais le prix payé par les femmes qui ont pavé le chemin pour moi. Je les admire et les respecte. Je suis toujours triste et un poil irritée d’entendre des jeunes femmes se défendre d’être féministe, comme si ce mot avait quelque chose de méprisant. Je suis découragée quand je vois que pour certaines femmes la condition féminine est un sujet de sarcasme, même tabou. De peur de faire peur aux hommes potentiels peut-être? Et pourtant, y’a encore beaucoup de boulot pour sortir de la société patriarcale dans laquelle nous vivons toujours.

    J’ai choisi de rester à la maison avec les enfants. Quand j’ai entendu ma fille de 6 ans me répondre ‘j’aurai un mari qui travaillera comme papa’ à ma question de quoi vas-tu vivre?, j’avoue m’être remise en question sur l’exemple que je donnais à mes filles. Je lui ai tout de même expliqué avec beaucoup d’emphase que j’avais fait de longues études, que j’avais travaillé et que je restais à la maison par choix et que si par malheur leur papa n’était plus là, elle ne devait pas s’inquiéter car je les ferais vivre sans problème. Je crois que le message est passé.

    Pourquoi alors que je n’ai jamais eu cette pensée étant jeune avec une mère au foyer ai-je peur que mes filles soient dans une relation de mariage archaïque? Peut-être parce que je vis dans un pays qui me semble plus réactionnaire que celui où j’ai grandi; que certains commentaires sexistes à l’école primaire me font dresser les cheveux sur la tête; que les vêtements pour filles et les publicités de jouets ici (les publicités tout court en fait; des femmes, toujours de jolies femmes pour vendre tout et son contraire) me font grincer des dents; que de nos jours, c’est presque un non-sens pour une femme de ne pas travailler et être indépendante financièrement; que ça m’inquiète aussi parfois d’être dépendante financièrement, sachant que si séparation il y a, c’est moi qui paiera le prix le plus cher. Ou peut-être simplement veux-je m’assurer qu’elles pourront faire les choix qu’elles désirent. Parce que mon symbole de liberté à moi, c’est le pouvoir de choisir.

    Mon mari me dit que je m’inquiète pour rien, que mes filles sauront faire la différence, que je reste un bon modèle. J’essaie de leur faire confiance, de me faire confiance et comme toujours de faire confiance à la vie. En général, ça marche, parce que la maternitude à temps plein est mon meilleur choix de carrière; ça me va à ravir. Mais à l’occasion, oui, je repense à mon choix.

    Je n’ai pas connu la misère comme ma mère ni les mêmes difficultés en tant que femme. J’ai été privilégiée, comme vous Caroline. J’espère tout de même pouvoir donner la même force à mes filles qu’elle m’a donnée, même en tant que mère « pigiste » ;- Oui, ma mère est une battante. Oui, le sujet me parle.

    Oops, mon com est plus long que votre post, désolée.

    Bon ben, je vais faire le souper.

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  6. So' a dit…

    Bonsoir Caroline,
    Je voulais vous dire merci pour ce lien.
    Et aussi un grand merci pour votre blog qui me faire sourire, qui est une fenêtre sur le monde et en qui je me retrouve sensiblement.

    Bon week end.

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  7. Cetroinzust a dit…

    En recherche, les femmes sont bien plus souvent techniciennes que chercheurs : ici, par exemple, nous ne sommes que deux femmes chercheurs pour une bonne dizaine d’hommes mais douze femmes techniciennes pour trois hommes. Et encore, en biologie, ce n’est pas si desequilibre que ca par rapport a d’autres disciplines. Ici, des mesures sont prises pour retablir la balance, les choses bougent, doucement mais elles bougent, et c’est bien.
    Moins bien en revanche, la certitude profondement ancree qu’ont certains : deux collegues de sexe oppose qui bossent ensemble et s’entendent tres bien ont forcement une aventure, ce n’est pas possible autrement. Et ces fameux collegues de se repandre en conseils paternalistes et petites reflexions outrees. C’est usant, infantilisant et humiliant. En tant que femme, dois-je me cantonner aux femmes dans mes amities, d’autant plus que je suis maintenant mariee ? Dois-je demander a mon mari son autorisation signee avant de rire avec un autre homme et montrer ledit papier aux bonnes ames inquietes ? Je suis une femme, oui, mais je ne suis pas qu’un uterus/garage a quequettes (bordel). Ma tete, mon cul et ce que j’en fais, ca ne regarde que moi, que notre couple (bordel again). Visiblement, y a encore du chemin… Rendez-vous dans 40 ans (et bien avant) ?

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  8. savie a dit…

    le livre King kong theorie de Virginie Despentes nous montre ( à la manière de Despentes bien sur) a quel point on nous rend, nous les femmes, victimes. C’est un livre avec un point de vue intéressant…

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  9. Koa a dit…

    Merci pour cet article.

    Moi, j’aimerais bien qu’on dise, aussi, que…

    Si l’accouchement à domicile est autorisé, il est encore souvent un parcours du combattant, jonché de culpabilisation et de refus de médecins considérant que l’acte est contraire à leur éthique (de toute puissance ??).

    (Je témoigne, j’ai vécu. D’ailleurs, j’ai avorté aussi, et j’ai rencontré infiniment plus d’humanité de la part des hospitaliers au moment où je venais ôter cette vie que je ne pouvais pas assumer comme elle le méritait, qu’au moment où je venais préparer l’arrivée d’une vie que je souhaitais commencer de la meilleure façon possible)

    Si s’assumer financièrement et s’épanouir professionnellement est gage de liberté, à d’autres moments, ne pas s’assumer financièrement et mettre entre parenthèse son épanouissement (ou pas) professionnel, peut être une liberté encore plus grande. Je ne voudrais pas, ô combien pas, être dépendante du salaire de mon mari comme l’étaient nos grands-mères, mais au jour d’aujourd’hui, je connais plus de femmes déchirées de retourner au boulot après leur maternité que de femmes dépendantes d’un homme. Et parmi elles, la plupart n’a même pas conscience qu’elle a le choix. Moi, j’aimerais inculquer à ma fille que vivre pleinement les premières années des bébés qu’elle mettra au monde est un choix qu’elle peut faire non seulement sans honte de renier les féministes, mais au contraire en sachant qu’elle rend les femmes de demain plus fortes.

    (et merci Mammouth pour ton commentaire que j’ai lu après avoir rédigé le mien :))

    Enfin, j’aimerais qu’on sache qu’opposer les femmes aux hommes ne nous mènera nulle part, mais que vivre, savourer et développer notre complémentarité sera ce qui nous rendra notre puissance à tous et à toutes 🙂

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  10. Lili a dit…

    « refus de médecins considérant que l’acte est contraire à leur éthique. »

    J’aime à croire que chacun est libre d’agir selon sa conscience et ses convictions… Peut-on vraiment reprocher cela aux médecins ?

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  11. cocosuma a dit…

    Merci Caroline pour ce « rappel »!
    Je crois que c’est mon premier commentaire ici (malgré une lecture quotidienne!), j’en profite pour rebondir sur ton propos sur la féminisation des professions avec une petite anecdote. Il y a quelques semaines (je suis élève avocate), j’ai eu la joie d’entendre un ancien bâtonnier affirmer: « il faut bien le dire, la féminisation de la profession [d’avocat] est synonyme de paupérisation »… ben oui la faute aux congés maternité et aux enfants qui rendent les femmes avocates moins productives! Désespérant…

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  12. Moune a dit…

    Ce qui me gêne c’est que pour la femme, le travail est synonyme de libération, tandis que pour l’homme il est depuis des siècle une aliénation à laquelle il cherche à échapper… Raison pour laquelle il a inventé l’esclavage, ou développé la mécanisation… mais la femme elle doit travailler pour se prétendre libre ! Il y a quelque chose qui m’échappe dans cette logique !

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  13. Xtinette a dit…

    Ce qui est le plus choquant en entreprise, c’est quand l’inégalité homme femme n’est même pas cachée, limite revendiquée… Cette année, j’ai quand même eu le droit à la phrase « tu sais, ce poste tu ne l’as pas eu, parce que tu pourrais avoir un petit 2iè…ne l’interprétez pas mal : les enfants c’est très bien mais comprenez que pour nous c’est plus difficile à gérer » !

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  14. sofamenthol a dit…

    Pêle-mêle : Déjà supprimer le « Mademoiselle » c’est trop lamentable cette case à remplir! Demander aux coiffeurs pourquoi systématiquement leur tarif pour femme est supérieur à celui pour l’homme! Et « nullipare » on le traduit comment chez l’homme?! Et pour en revenir aux coiffeurs & les cheveux courts, « quand même je veux pas ressembler à un mec »c’est quoi cette réflexion sexiste voire homophobe de femme vis-à-vis d’autres femmes? Et pourquoi sur les listes des cantonales on voyait le nom de la personne, sa profession et son nombre d’enfants! C’est complètement dingue! Je suis régulièrement choquée par tant de mépris anodin… Merci pour ce rappel.

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  15. Cathy du Gard a dit…

    Ce que je constate avec tristesse c’est le recul des droits des femmes dans la vie tout court. 30 ans que je travaille, rien n’a changé,ou plutôt si, dans le mauvais sens … Les jeunes femmes que je côtoie au boulot me semblent résignées, « on ne peut rien y faire, c’est la faute à la crise » – à part traiter les chefs de trous du cul, quand il s’agit de bouger, il n’y a plus personne. A croire que la plus vieille (bibi) est la plus rebelle … effarant . Pour les pubs, le porno-chic est servi à toutes les sauces pour vendre n’importe quoi, la femme n’est plus respectée, et je ne parle pas des intégristes de tout poil qui trouve chez elle le bouc émissaire idéal. Quand on s’offusque d’une femme à poil sur une pub, à part les chiennes de garde, on s’inquiète pour les enfants, pas pour nous ! On va faire un foin pour une cigarette sur une affiche de film ou d’une pipe sur celle de Jacques Tati, mais un gros plan sur une paire de cuisses ornée de porte-jarretelles pour une pub de bagnole, ça ne gêne personne … la banalisation nous guette tous.
    Merci d’avoir passé le lien Caro, je relaie aussi.

    PS : et d’accord avec Moune aussi, ça fait des années que ça dure cette comédie.

    HS mais cet après-midi j’étais à une conférence à Nîmes sur les Troubles du Comportement Alimentaire, et la guest-star était ce bon docteur Zermati qui a été clair et lumineux, mais s’est fait chahuter par une furieuse qui n’avait rien compris – il y avait aussi mon nutritionniste qui a ouvert la séance submergé par l’émotion, la gorge nouée .. eh oui, il applique les principes qu’il prône 🙂

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  16. Cathy du Gard a dit…

    j’ai un compte en banque aux CCP, et comme je n’ai pas de nom d’épouse (plus depuis 20 ans) je suis Mademoiselle pour eux … Je l’ai signalé il y a un paquet d’années et on m’a répondu que l’ordinateur n’était pas programmée pour … y’as raison, le divorce est une loi très récente !!

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  17. Fantomette a dit…

    Ici je refuse le « mademoiselle », je suis « madame » depuis mes 16 ans à peu près.
    Quand j’ai demandé au notaire de mettre « madame » et non « mademoiselle » sur l’acte d’achat de ma maison (avec mon conjoint), il a refusé et a fini par céder en parlant de « caprice », il n’aurait jamais dit ça à un homme.
    Et on a réussi à faire croire aux femmes que c’était une coquetterie de se faire appeler « mademoiselle », pratique machiste visant à savoir si la personne est « baisable » ou non, si il y a un bonhomme derrière ou non…
    Donc je casse les bonbons de tout le monde (notaire, banque,…), et je suis MADAME, pas de nom d’épouse, quand j’ai changé de banque pour acheter ma maison, la banque a fait éditer ma CB et mon chéquier au nom de mon conjoint… Je les ai fait renvoyer et j’ai eu du mal à obtenir des moyens de paiement au nom de Madame Moi et pas Madame MonMec…

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  18. Miss Olfie a dit…

    Je me rappelle d’une collègue qui était systématiquement appelée par les puéricultrices de la crèche pour venir chercher son enfant malade. Ma collègue et son mari avaient rappeler à plusieurs reprises que la personne à joindre en priorité était le mari car il était plus proche géographiquement. Pourtant, ma collègue était toujours la première et l’unique personne appelée pour venir chercher sa fille malade. Une personne de la crèche lui avait dit qu’il semblait plus « normal » de déranger la mère plutôt que le papa. Comme si en tant que femme il était normal que ce soit elle qui se « sacrifie » et laisse son travail en plan. Le chemin est encore long avant que les mentalités changent. Je ferai tourner le manifeste car je pense vraiment qu’il suffit à chacun, chacune et aussi à moi d’en faire un peu pour que cela change.
    Bon weekend !

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  19. DOMINIQUE a dit…

    Bravo, Fantomette ! Il faudrait qu’il y ait beaucoup plus de femmes comme toi.
    Cela n’a pas changé : je me suis mariée il y a 25 ans, et dès que j’ai eu la bague au doigt, on m’a appelée du nom de mon mari dans la grosse boîte où je travaillais. Je n’avais rien demandé, et je ne voulais pas changer de nom.
    J’ai entendu dire que le « mademoiselle » disparaîtrait des imprimés de l’administration. Il serait temps.
    Sur mon chéquier perso, mes deux noms sont accolés. Le patronyme et le nom d’usage.
    Quant aux coucheries obligatoires entre collègues, mon dieu, ça n’a pas changé non plus. Sans compter la promotion canapé dès qu’une femme atteint un poste clé.
    Courage les filles ! Il y a du boulot.

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  20. DOMINIQUE a dit…

    Toute petite, j’avais lu sur une enveloppe destinée à ma grand-mère « madame x veuve y ». Or, je ne connaissais pas le nom x. Ma mère m’a répondu que c’était le vrai nom de ma grand-mère. Et que toutes les dames avaient un vrai nom. Cela m’a suffisamment perturbée (pourquoi donc elles ne s’appellent pas x toute leur vie ?), pour que je m’en souvienne encore. Et le féminisme a planté sa petite graine !

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  21. Sasha a dit…

    Bravo pour ce post et bravo aux 343 d’hier et d’aujourd’hui. Je confirme, la génération actuelle semble (dans l’ensemble) assez résignée par rapport à la précédente.

    J’ai été élevée dans une famille relativement traditionnelle (ma mère assume la majeure partie des tâches ménagères, etc.), mais j’ai toujours vu ma maman travailler et m’expliquer que l’indépendance financière était une nécessité.
    Quant à mon père, malgré son habit de « pater familias », je l’ai déjà vu remettre des machos et des homophobes à leur place.
    A 23 ans, il a même répondu à ma grand-mère (qui lui avait gentiment fait remarquer que sa future femme « ne savait rien faire dans la maison ») qu’il n’épousait pas une femme de ménage.

    Mais quand j’entends la plupart des mecs qui gravitent autour de moi (et qui ont donc aux alentours de la vingtaine pour la plupart), je suis assez effarée. Que de machisme, d’avilissement de la femme, réduite à un objet à consommer. Prions le ciel pour que la maturité fasse son œuvre. Et battons-nous, même si l’adjectif « féministe » semble devenu une quasi insulte (féministe = femelle hargneuse)!

    Merci beaucoup Caroline !

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  22. Suzanne a dit…

    Merci Caroline, de relayer cet appel.
    Sasha, ce sont les misogynes qui sont parvenus à faire de « féminisme » une insulte. Alors qu’il s’agit d’une variante de l’humanisme, une recherche vers l’égalité et la séranité.
    Une anecdote qui en dit long sur le chemin à faire dans les mentalités : ce week end, un site de ventes privées (« Le » site de ventes privées) diffuse des abonnements. Les magazines Guerre et Histoire et Sciences et Vie sont classés dans la catégorie « Magazines Masculins ».

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  23. Aude A a dit…

    Il y a un mois, j’ai refusé de prendre la direction de l’établissement scolaire où j’enseigne alors que le poste me faisait envie, que j’en ai les compétences, que j’aurais fait ( je pense ) du bon boulot … Oui, mais voilà : le salaire proposé était ridicule : inférieur à mon salaire actuel … alors que le directeur actuel gagne très bien sa vie … D’autre part, mes enfants sont petits et je savais qu’en rentrant le soir, j’aurais dû assumer ménage, et devoirs des enfants. Le plafond de verre a un goût amer, même dans l’éducation nationale … Merci Caroline, ton article m’a fait du bien.

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  24. Loop of Kurland a dit…

    J’ai pas tout lu, mais certes, si le nom marital est un nom d’usage, il n’en demeure pas moins que sur nos cartes d’identité, quel que soit notre souhaite de conserver notre nom de jeune fille, comme on dit, il y a toujours « épouse machin », ce que l’on ne retrouve pas sur la carte d’identité de nos époux.

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  25. Loop of Kurland a dit…

    Hé, il a VRAIMENT dit que son livre préféré c’était Zadig et Voltaire, Freddy Lefébure?

    Now I can Die!

    Poutous,

    Mme DE Bovary.

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  26. Xochitl a dit…

    Oui y’a encore du boulot !!! Merci Caroline pour le lien.
    Peut-être que nous arriverons à faire évoluer un peu les choses par l’éducation de nos enfants.
    Cette année j’ai profité de l’époque de Noël et des quelques catalogues de jouets qui trainaient à la maison pour montrer à mes enfants comment notre société différencie les sexes. J’ose espérer que la leçon à été comprise car mon fils de 8 ans me faisait remarquer récemment dans un magasin : « Maman il y a des oeufs de Pacques rose Hello Kitty pour les filles et des oeufs Batman pour les garçons. Mais c’est pas normal parce que ma soeur elle joue à Batman et moi j’aime bien Hello Kitty. C’est comme dans le catalogue de jouets ». Dans mes bras mon fils !!!

    La lecture récente de King Kong theorie de Virginie Despentes m’a beaucoup fait réfléchir sur la victimisation de la femme dans notre société.

    @ Moune : j’aime beaucoup ta remarque, elle me parait très intelligente. Je n’avais jamais pensé à cet aspect des choses.

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  27. marineandtheocean a dit…

    Bonjour Caroline,

    Premier commentaire sur ton blog que je suis depuis quelques années déjà (hé oui, timidité…), mais ton article m’a fait penser à un sujet que j’ai étudié et qui, il me semble, n’avait pas fait beaucoup parler de lui, alors je me lance !
    Le 27 janvier dernier a été votée par l’Assemblée Nationale une loi sur la représentation des femmes dans les conseils d’administration des sociétés : le but est d’obtenir une proportion de minimum 40% de femmes siégeant dans ces organes de décision à l’horizon 2016 (pour celles que ça intéresse, le lien vers la loi : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=FB6936FD6074DD4A6EEC489C050E096F.tpdjo07v_1?cidTexte=JORFTEXT000023487662&categorieLien=id)
    Alors certes, ce n’est pas applicable à toutes les sociétés (seules 2 000 seraient concernées, en fonction des critères établis par le texte), certes ce n’est pas pour tout de suite, et certes le fait d’établir des quotas n’est pas toujours la meilleure solution, mais le fait que cette loi ait été votée est déjà la preuve que la problématique est (un peu) prise en compte par les pouvoirs publics non ?

    Mais je te rejoins totalement sur le fait qu’il reste encore tant de choses à faire ! Et l’efficacité de cette loi dépend encore de son application…
    En tout cas, merci pour ton blog que je lis chaque jour et qui me fait tout à la fois rire aux éclats, verser des larmes et réfléchir sur le sens de la vie. Continue, j’adore !

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  28. Xochitl a dit…

    On m’a déjà posé cette question !!! Mon fils avait 2 ans et je partais un peu plus de 2 semaines à l’étranger pour le boulot et le plaisir. Eh bien un ami, intelligent, qui s’occupe de ses enfants, fait la cuisine et descend les poubelles m’a quand même demandé tout à fait sérieusement qui allait s’occuper de mon fils ! A quoi je lui ai répondu tout à fait naturellement tellement cela me semblait évident « son père bien sûr! ». Et le pire c’est que j’ai eu droit à des commentaires comme quoi j’avais de la chance d’avoir un mari qui acceptait de s’occuper de son enfant pendant que j’allais me promener !!!!!!

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  29. Geneviève a dit…

    Je suis comme toi je crois… après la banque, le notaire en ce moment. Le pire, c’est vrai que l’ère informatique y est pour beaucoup ! En fait « la-faute-aux-mecs » qui ont pondu les logiciels. Je me suis mariée en 1982, j’ai TOUJOURS gardé mon nom de « jeune fille » et nous avons gardé des comptes séparés pour cause de flemme d’aller s’emmerder à la banque… Un « beau » jour, ma carte de crédit est arrivée au nom de Mme X… J’ai refusée ma carte, je l’ai découpée à l’agence, j’ai ramené la loi (DOMINIQUE explique ça plus haut). J’ai obtenu satisfaction avec bien du mal, il paraît que les ordinateurs ont du mal à lire… Un scandale aussi à la préfecture pour refaire ma carte d’identité et la signer…Bref… Aujourd’hui, mon mari est parti et demande le divorce et le comble c’est que le notaire qui prépare « l’état liquidatif » (tout un programme fun, fun, fun) m’écrit au nom de mon mari…. La guerre continue, je hais les notaires (j’espère qu’il n’y en a pas ici)

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  30. lautreviolette a dit…

    ah oui! le « mademoiselle » dans toute la paperasse me fait hurler depuis des années.
    Si on ne le supprime pas , je propose qu’on ajoute un « mondamoiseau » pour ces messieurs célibataires…

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  31. Geneviève a dit…

    J’ajoute que j’ai du dire à certains fâcheux qui s’étonnaient de mon choix (garder mon nom) et qui prétendaient avec une psychologie à 2 balles que c’était un refus d’assumer l’engagement du mariage, j’ai du dire souvent « rassurez-vous, même avec mon nom « de jeune fille », je porte quand même le nom d’un mec !… »
    Je crois vraiment tout de même que cette question du nom est presque accessoire par rapport aux inégalités de salaire, aux injustices pour la vie quotidienne, la retraite etc…
    Y’A vraiment du boulot, beaucoup !

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  32. nath d'athenes a dit…

    Vivant dans un pays de machos (et qui de plus est meme valorisant pour un mec de se faire traiter de macho ici en Grece) je ne peux que ajouter mon prenom a la liste !!
    je fais tourner !

    Répondre
  33. SingaporeSling a dit…

    Plus léger mais quand même pénible : sur vente-pri***.com ce jour, une offre d’abonnements à des magazines.

    Science & Vie est rangé dans « magazines masculins ». Et ouais.

    Les filles n’ont pas l’option cerveau, c’est certain, même sur un site qui doit être visité par… 75% de femmes.

    Même chez les trucs de filles, le sexisme existe.

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  34. Lou a dit…

    Lili : Moi, j’ai envie de répondre que le fait de trouver légitime ou non qu’un/une médecin refuse de pratiquer une IVG pour des raisons éthiques… J’ai juste envie de recontextualiser, parce que quand ce médecin est dans un service gynéco d’un hôpital et que c’est à lui/elle qu’on va s’adresser pour pratiquer l’acte, s’il/elle a des problèmes éthiques, les femmes en demande, pressées par le temps pour rester dans les clous de la légalité, psychologiquement pas au top de leur forme et parfois dans des situations matérielles compliquées, ces femmes vont devoir affronter un parcours du combattant ET des leçons de morale et de philo sur la vie, tout ça… et leur responsabilité.
    Entre parenthèses, on entend très rarement de réflexions sur le manque de responsabilité des mecs qui ne s’occupent pas tellement de maîtriser eux aussi leur fertilité.
    Si le/la médecin est le/la médecin traitant, qu’une femme lui demande de la diriger vers une structure qui pratique les IVG, que croyez-vous que certain/e/s font ? Ils/Elles redirigent les femmes en question vers… la porte, en fait. A elles de se démerder seules pour trouver les infos.

    Donc, légitime, moui… mais pas n’importe comment. Question d’éthique également. On n’impose pas aux autres ses convictions, en profitant du fait qu’ils/elles soient dans une situation difficile.

    Aujourd’hui, dans les milieux féministes militants, un courant est en train de se créer : on ressort les méthodes d’avortement artisanal qui avaient cours avant 1975, quand l’IVG a été rendue légale… C’est tellement galère parfois d’obtenir une IVG que les femmes recommencent à apprendre à se le faire seules chez elles.
    Just saying…

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  35. Brigitte a dit…

    Je déteste les « mademoiselle » sur les papiers administratifs. Je me fais appeler « madame » depuis des années, mais dans certaines administrations, le « mademoiselle » persiste, y compris à la banque pour mon chéquier et ma carte bleue.
    Idem pour le PACS qui n’est pas toujours reconnu : lors du dernier recensement, ma compagne et moi (oui, je suis homo… je cumule les tares…) avons refusé de mettre une croix dans la case « célibataire ». Nous avons rajouté à la main une petite case « PACS » que nous avons cochée. Mais depuis, ça a peut-être changé.

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  36. lefémininlemporte a dit…

    Lou,

    je suis obligée de réagir à ton commentaire, je suis féministe et militante au planning familial.
    Dans ce cadre, j’accompagne les femmes qui demandent un IVG, en étroite collaboration avec le centre d’orthogénie.
    Notre combat est de faire en sorte que la loi VEIL soit appliquée. JAMAIS au grand JAMAIS les féministes n’ont souhaité un retour en arriere. Certes, dans certains départements l’IVG est compliqué mais les femmes sont accompagnées et rares sont celles qui dépassent le délai. Et si tel est le cas, elles sont orientées vers les pays voisins qui ont des délais plus longs. Les feministes ne sont pas  »des faiseuses d’ange » et ne mettent pas la vie des femmes en danger.

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  37. Loop of Kurland a dit…

    Sans compter qu’en matière de places prise par rapport à des grossesses pathologiques ou des accouchements, de tarification à l’acte, les IVG n’ont pas la côte. En outre les médecins et soignants qui acceptent de la pratiquer se font bien plus emmerder que pour un accouchement.

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  38. Lou a dit…

    Bonjour,

    Alors déjà, « les féministes » ne sont pas une seule et même entité qui marche dans le même sens :))

    Je n’ai PAS ECRIT que « les féministes souhaitent un retour en arrière », j’ai parlé D’UN COURANT EN TRAIN DE SE CREER. Je le sais parce que… ben j’y suis, moi aussi dans le féminisme militant et que je l’ai vu de près, ce courant, et j’en ai parlé ici, non pas pour dire « hey, les féministes savent faire des IVG artisanales, trop cool ! », mais parce que c’est quand même un sacré signe que l’IVG en France, de plus en plus, c’est compliqué et difficile.
    Et je sais aussi que les militantes du Planning Familial sont très choquées de ce courant, mais ce n’est pas en échangeant des insultes et en traitant « les autres » de « faiseuses d’anges » que le débat avancera.
    Dans ma ville, récemment, le Planning Familial a été taggé par des féministes qui envisagent effectivement de pratiquer des IVG elles-mêmes et elles ont été qualifiées par les féministes du Planning « de féministes anti-IVG »… ce qui est un peu absurde et a pour effet de geler tout échange potentiel.
    Alors je conçois carrément que leur position soit ultra-choquante pour les féministes du Planning (moi-même, je dois dire que ça me fait frémir, d’envisager de faire un avortement dans ma chambre), mais je crois que ça serait plus constructif de se poser et de se demander comment et pourquoi on en arrive là et… ce qu’on peut faire ensemble ou parallèlement, pour faire avancer les choses (ou empêcher qu’elles reculent).

    Voilà, voilà…

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  39. nath d'athenes a dit…

    je remets mon grain de sel………..j’ai ete obligee de partir a Londres pour un avortement (j’ai fait une fausse couche 2 jours avant !) car j’avais depasse la date limite !! moi l’avortement je ne suis pas forcement pour mais l’interdire serait une betise incroyable, car il y a des cas ou non , on ne peut pas assumer un marmot…………..

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  40. Cathy du Gard a dit…

    ça me rappelle l’anecdote suivante : en septembre 84, mon fils avait 6 mois, je reprends mon activité professionnelle et je me prépare à partir 3 jours pour Barcelone.
    La veille, ce petit merdeux se retrouve à plus de 40, j’appelle SOS Médecin en catastrophe, déjà confite de culpabilité. Un médecin arrive, voit la valise ouverte sur la table et dit : »ah, le papa part en voyage d’affaires ?  » et je réponds « non, c’est moi » Aussitôt, réponse réflexe du médecin  » ah ! le complexe de l’abandon !!! »
    J’en ai pleuré toute la nuit et le voyage en avion, jusqu’à une hôtesse inquiète me demande ce qu’il se passait, que je lui raconte et qu’elle me dise que pareille chose était arrivée à TOUTES les hôtesses maman !

    Ah, j’ai oublié de préciser, ce médecin hautement psychologue était … une femme !!!
    Bon je reste polie …

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  41. mysukalde a dit…

    Encore deux petites anecdotes…
    Dans mon ancien boulot, j’ai demandé à plusieurs reprises une augmentation, sans succès. Un jour, la comptable, en réunion à l’extérieur, m’appelle pour que j’aille vérifier un papier dans son bureau. Par hasard, je tombe sur la fiche de paie de mon collègue. Embauché 6 mois après moi, exactement le même diplôme, poste similaire. Il avait été augmenté et gagnait 300 euros de plus que moi. J’ai simplement collé ma démission, j’aurais sans doute pu chercher des noises à mon directeur.
    Aujourd’hui, je suis chef d’entreprise. Tous les courriers et mailings publicitaires que je reçois, destinés aux patrons, sont adressés à « Monsieur » suivi de mon nom… Une fois j’ai posé la question à un commercial qui me remettait une Xième offre d’assurance vie au nom de Monsieur. Il m’a avoué que leur logiciel n’avait pas prévu de « madame »…

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  42. Elisabeth Hugen a dit…

    « l’indépendance » : cela a été le mot d’ordre de ma mère, systématiquement elle me disait « quoiqu’il arrive, reste indépendante »… Jamais je ne l’a remercierai assez pour ça! Mais ce n’est pas toujours facile car le monde de l’entreprise est souvent très machiste et lorsqu’on s’approche de la trentaine et que l’on n’a pas d’enfant on devient « mère potentielle » et ça c’est pire que tout pour changer de poste ou pour l’avancement!

    Répondre
  43. BIB29 a dit…

    Peut être dire à Mr Fâcheux: et bien toi qui t’es appelé Mr Fâcheux jusqu’à tes 25, 30, 35 ans, maintenant tu vas t’appeler Mr Machine,(du doux nom de ta moitié)…
    Ben quoi, t’assumes pas l’engagement du mariaaaaaaaaaage??
    Oui, y a du boulot.

    (Bien qu’il soit très possible que ce soit des Mme Fâcheuses qui aient eu ce genre de commentaires…)

    Et pourquoi y a jamais de gars qui postent par ici??

    Répondre
  44. Pounette a dit…

    Mais pourquoi tu pleurais exactement? Comprends pas…C’était à cause de toi qu’il était malade?? Tu le laissais sous les ponts? Le père devait pas être bien loin, si?
    Faut arrêter, les filles, de se sentir toujours coupable de tout. STOP!

    Répondre
  45. Fansolette a dit…

    En réponse au post n°35, juste pour l’anecdote : non, il n’y a pas forcément « épouse Machin » sur la carte d’identité. J’ai fait refaire la mienne il y a peu, je suis mariée depuis 12 ans, et j’ai obtenu que seul mon nom figure sur la carte, comme c’était déjà le cas pour la précédente et comme ça devrait l’être pour tout le monde.
    J’ai obtenu la même chose de la banque, des impôts, etc., mais c’est souvent encore difficile avec la CAF et la CPAM : je renvoie systématiquement tous les courriers où figure le nom de mon mari jusqu’à ce qu’ils rectifient. Et ça finit par marcher (même si c’est usant …)!

    Répondre
  46. Fansolette a dit…

    Je confirme, BIB 29 : j’ai le souvenir encore cuisant d’une discussion avec une « amie » à qui je faisais part de mon refus de me faire appeler par le nom de mon futur mari, et qui m’avait répondu « Mais ce n’est pas gentil pour lui, c’est un signe d’amour ». Depuis, elle s’est mariée aussi et a consciencieusement fait disparaître toute trace de son « ancien » nom. Elle m’écrit encore de temps en temps en libellant les lettres « M. et Mme X. » …

    Répondre
  47. DOMINIQUE a dit…

    Pour cette histoire de carte d’identité (on va croire que je suis obsédée) l’employée de mairie m’a demandé (il y a un an environ) si je voulais faire figurer « épouse x » ou non.
    Non les chafouines, on n’ajoute pas zézette !

    A propos, Loop, qu’est-ce que c’est que cette histoire de Zadig et Voltaire ? Une blague ou quoi ?

    Répondre
  48. DOMINIQUE a dit…

    Tu as raison, Geneviève, de dire que le nom est accessoire, par rapport à tout ce qu’il y a à faire. Seulement, cette histoire de nom est déjà une aliénation morale. On perd son nom pour prendre celui d’un autre. Et ça ne rentre pas dans les jeunes têtes des jeunes filles. Elles ne comprennent pas, et pensent qu’elles perdent leur patronyme une fois mariées.
    Pour l’anecdote, j’ai un nom basque de 10 lettres, et beaucoup de consonnes. Mon père, qui en avait marre d’épeler son nom, prenait celui de ma mère : « Faure comme Edgard ». Et pourtant, il est de l’ancienne génération.

    Répondre
  49. DOMINIQUE a dit…

    Putain, je suis allée voir chez Despé, l’histoire de Zadig et Voltaire.
    Affligeant, effondrant, foutage de gueule ?
    Leçon de vie, qu’il dit. Hin hin hin.

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  50. Anne de Dakar a dit…

    Même combat, Fantomette !! Je te lis et j’ai l’impression de revoir mon parcours et ma lutte depuis 30 ans !! Ça fait plaisir, car même auprès des copines, j’ai parfois l’impression d’être une chieuse qui fait mal aux mouches…

    Petite victoire, il y a quelques jours, quand même : l’ONG Care faisait un appel sur internet pour signer une pétition contre 10 préjugés liés aux femmes dans le monde. Bien que pas très convaincue de l’impact de l’affaire, je m’en allais bien volontiers signer quand je vois qu’il fallait pour cela cocher un M. Mme ou Melle avant de mettre son nom… J’ai donc envoyé un email à Care pour expliquer mon point de vue, bordel, et là, merveille, on m’a répondu et on a effectivement enlevé le Melle ! Pas peu fière que j’étais…

    Tout ça pour dire que dans le registre de l’emmerdeuse de service, tu n’es pas seule !!

    Ah ! et puis un petit plaisir que je me fais régulièrement, je ne résiste pas à celui de le raconter ici : comme je me présente sous mon seul nom, il arrive que certaines personnes qui me connaissent en premier avant de connaître mon conjoint, l’appelle alors Monsieur MonNomàMoi. Et là, je dis, très désinvolte : « Il s’appelle Son NomàLui, si si, nous sommes bien mariés, mais, il a gardé son nom. » Succès garanti !

    Merci de l’info, Caro. S’il ne me reste un jour qu’un seul combat, ce sera celui là !!

    Répondre
  51. Cathy du Gard a dit…

    Je pleurais parce que ça me faisait mal au coeur de le laisser, parce que ma famille me culpabilisait, et parce que cette *!# §!! de médecin avait mis la goutte qui avait fait déborder le vase … Bien sûr que le père était là, mais à l’époque ça ne m’a pas consolée

    D’accord pour ne plus culpabiliser, mais pour moi, c’est un autre problème :)))

    Répondre
  52. Maman d'ados a dit…

    C’est affligeant de voir que le combat est loin d’être gagné. C’est d’ailleurs tout simplement affligeant de devoir combattre pour l’égalité.Il y a un petit film anglais qui s’appelle « We want sex equality » qui retrace le combat des ouvrières de chez Ford pour obtenir à travail égal un salaire égal (http://mamandados.over-blog.com/article-we-want-sex-70605225.html).Ça se passe en 68…mais ça pourrait presque se passer aujourd’hui. Ne baissons pas la garde!

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  53. mammouth a dit…

    Il ne faut pas me lancer sur le sujet du nom marital, déjà que j’ai dépassé mon cota d’écriture pour le thème du jour. Oui, Dominique, on s’épanche. Mais je raconte quand même parce que pour moi c’était un choc culturel.

    Au Québec, officiellement, il n’y a plus de mademoiselle depuis longtemps. La femme ne prend pas systématiquement le nom du mari. Je crois même qu’il faudrait payer pour le prendre ou faire un changement de nom. Et les enfants peuvent prendre les deux noms. Pour des raisons qui me paraissent évidentes, pour tous les soins de santé, on garde son nom « de jeune fille » (tu parles d’une expression!).

    Mais voilà, j’ai atteri dans un petit pays qui insiste pour me coller le nom de mon mari. En pleine contraction, je donne mon nom à la réceptionniste pour m’enregistrer et elle insiste pour mettre le nom de mon mari. Je lui répond que ce n’est pas mon nom. Mais vous êtes mariée? Oui, mais j’ai mon nom propre. Mais votre enfant qui va naître il aura le nom de votre mari? On s’en fout du nom qu’il aura, rien à voir avec la choucroute, c’est toujours pas le mien! Mais elle a rien compris. Alors j’ai le nom de mon mari dans les dossiers de l’hôpital.

    Pour le nom des enfants, c’est aussi une jolie histoire. Mes enfants ont quatre nationalités (oui, je sais, c’est pas ma faute, ben si, mais non, quoi). Ils ont nos deux noms sur leur acte de naissance. Pourtant UN pays refuse de leur donner le nom qui figure sur ce papier officiel, parce qu’ils ne reconnaissent que le nom du père. Mais bon, ils sont gentils, hein, ils m’ont laissé le mien.

    Encore une? En réservant les billets d’avion chez KLM, leur formulaire indique ‘garçon de moins de 15 ans’ et pour les filles devinez de qu’il y a? Ouaip, mademoiselle. Pas ‘fille de moins de 15 ans’.

    Je ne vais pas vous raconter le pourquoi de la discussion houleuse avec mes beaux-parents quand ils ont su que non seulement on mettrait les deux noms mais pour la sonorité on avait choisi de mettre le mien avant celui du père. Vous l’aurez deviné, c’est LA nationalité qui refuse de mettre les deux noms sur les passeports des enfants.

    Je sais que ça peut paraître anodin, mais pour moi ce ne l’est pas. Il s’agit de mon identité. De mon nom. Et du choix de pouvoir le porter sans avoir à me battre pour des raisons purement de culture patriarcale.

    Ok, je m’arrête sinon je ne suis pas couchée. Et j’ai un voyage à préparer.

    Répondre
  54. DOMINIQUE a dit…

    Mammouth, au contraire, tout ce que tu racontes est éclairant. On s’épanche, avec raison, car montrer ces situations complexes et affligeantes démontre bien que le combat ne fait que commencer. Depuis 40ans.
    Il y aurait tant et tant à dire.
    Bonne préparation de voyage !

    Répondre
  55. Geneviève a dit…

    Complètement « raccord » avec ton expérience Mammouth… La tête de mes beaux-parents quand ils ont réalisé que je gardais mon nom… Là où je dis que cela a une importance « mineure », c’est que l’on voit bien, dans les coups durs, que chez « ces gens-là », il n’y a vraiment que l’apparence qui compte… Leur fils aîné chéri s’est barré il y aura bientôt 8 mois et ces « BEAUX » parents là ne se sont pas inquiétés une fois (si… juste 1 fois) de savoir ce que l’on devenait moi et mes enfants (leurs petits enfants qui portent leur précieux nom…)
    LE nom n’avait pas d’importance en fait, c’était juste pour m’emmerder. Ca tombe bien, je n’en veux toujours pas de ce nom…

    Répondre
  56. lesmoufles a dit…

    Juste pour info , on ne parle pas de « nom de jeune fille » mais de « nom de naissance »… c’est plus général, non ?
    Je porte les deux noms: Moi-Monmec; j’ai expliqué à mes enfants que j’aimais beaucoup mon nom de naissance et que donc je l’avais gardé!
    A leurs petits âges,ils reprennent même les gens qui m’appellent Madame Monmec « NON! maman elle s’appelle MOI-monmec » 😉

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  57. Nath (la 107385eme) a dit…

    bah voila. Merci a Anne De Dakar pour la repartie troooop chouette, a ressortir la prochaine fois (mais elles se font rare) que mon mari sera appele de mon nom.
    J’ai explique recemment a ma fille (7 ans) qui faisaient de plus en plus de dessins avec papa-ma soeur-moi et maman plus loin « pourquoi tu t’appelles pas comme nous ? » en parlant du nom de papa, que j’ai pas voulu laisser oublier, et du nom de mon cheri, que j’avais pas envie de nier totalement non plus… elle a ete rassuree. Mais mon mari, lui, s’il ne dit rien, n’a jamais accepte que je garde les 2 noms – d’ou le blocage de ma fille, certainement. C’est pas gagne…

    je suis aujourd’hui un peu deprimee par cette question d’identite.. toutes ces batailles pour un nom qui ne sera jamais « le mien », et j’ai deux filles a « accompagner » dans cette reflexion…

    Répondre
  58. Brezelita a dit…

    Lou : je me retrouve beaucoup dans ce dont tu parles, j’ai moi-même traversé l’épreuve de l’IVG il y a quelques semaines. Pas en France, mais dans un pays voisin où l’IVG n’est pas considérée comme un droit, mais comme un genre de « faveur » qu’on accorderait à de pauvres filles paumées au comportement destructeur. Je n’oublierai jamais les remarques déplacées de ma gynécologue, à laquelle je m’étais adressée en lui faisant une confiance totale (remarques insidieuses, examen gynécologique à la fin duquel on te demande si tu veux garder les images du foetus…)
    Je ne me suis jamais sentie aussi seule de ma vie et pas seulement parce que je suis expat’…

    Juste pour illustres mes propos, quelques petits extraits sur le sujet, du site de ma caisse d’assurance maladie (!!!) :
    « Sauf raison médicale ou criminelle, l’IVG n’est pas un acte légal. Il reste cependant dépénalisé, lorsque la femme enceinte demande l’intervention dans un délai de 12 semaines après la conception ».
    « Les coûts de l’interruption volontaire de grossesse et les éventuels traitements consécutifs à une opération sans complication, doivent être pris en charge par les FEMMES elles-mêmes ».

    J’ai pratiquement pleuré en lisant ça et en réalisant que ce qui me semblait être des évidences, des bases du droit des femmes, est en fait loin d’être acquis – et pas besoin d’aller très loin pour constater ça, il suffit de traverser le Rhin…

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