Le trèfle et le prisonnier

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Je devais avoir 12 ans environ. Nous habitions en banlieue lyonnaise, dans cette grande maison en haut d'une colline, qui surplombait l'autoroute. C'était un dimanche soir. Le téléphone a sonné, mon père a répondu, puis il a raccroché, l'air préoccupé. Il a appelé ma mère, ils ont parlé dans la cuisine. La discussion était animée, mais lorsqu'ils sont ressortis, ils semblaient d'accord. 

– Quelqu'un va dormir ici cette nuit. Il ne restera que ce soir, c'est une personne qui a des problèmes. Votre père va aller le chercher, là, il dormira dans le salon et demain matin très tôt il reprendra le train.

"Quels genre de problèmes", j'ai demandé.

"Des histoires de grands", a commencé mon père. Ils se sont regardés avec ma mère, l'air de ne pas trop savoir ce qui pouvait être dit. Ma mère a pris le relais:

– Il est en prison. A Toulouse. Pas ce soir, parce qu'il est à la fin de sa peine et qu'il avait droit de sortir pendant deux jours. Mais la personne qui devait l'héberger ce soir ne peut pas, finalement. Alors il a appelé ton oncle, qui lui rend visite depuis des années. Et ton oncle vient de nous demander de le dépanner ce soir.

Un prisonnier. Un bandit. Chez nous, dans notre maison. J'étais à la fois inquiète et excitée. Ma mère était juste inquiète. Mon père aussi. Je le bombardai de questions, qu'est-ce qu'il a fait, depuis combien de temps est-il enfermé, est-ce qu'il faut qu'on se barricade dans nos chambres, est-ce qu'on mangera avec lui ?

Là encore, silence, regards interrogatifs, puis les réponses, au compte goutte. Une grosse bêtise, quinze ans, sortie dans six mois. 

Mon père est parti chercher l'invité surprise, pendant que ma mère préparait nerveusement le repas. Ils sont arrivés une demi-heure plus tard. Je me souviens d'un homme grand et carré, cheveux ras, visage cabossé. Il s'est assis à table, mal à l'aise, manifestement tendu, mangeant ses mots.

Je ne sais plus de quoi nous avons parlé, il me semble que ce fut un de ces repas remplis de blancs gênés, interrompus par le babil de mes frères encore tous petits. Pour une fois ma soeur et moi ne nous sommes pas envoyé au visage les amabilités habituelles. Mon père a probablement tenté de donner le change, ma mère, je crois, souriait à l'invité, mais son anxiété était palpable.

Alors que je le fixais, fascinée, il s'est adressé à moi. "Il doit y avoir des tonnes de trèfles à quatre feuilles, là, non ?". Il montrait le parterre d'herbes folles devant la cuisine, composé en effet de milliers de trèfles, dont aucun à ma connaissance n'avait plus de trois pétales. Jj'y avais passé assez heures dans l'espoir d'en dénicher pour en être sûre. J'ai haussé les épaules et répondu qu'ils devaient bien se cacher. Il a souri et je me suis dit qu'il semblait avoir bien besoin de trouver un porte-bonheur.

Le repas a touché à sa fin et nous sommes allés nous coucher. Une nuit un peu étrange, durant laquelle, j'imagine, mes parents dormirent peu. Quand je me suis levée le matin, il était déjà dans son train, direction Muret et sa centrale de détention.

Sur la table, à côté de mon bol, il y avait une petite enveloppe avec mon nom écrit dessus. A l'intérieur, cueillis à l'aube, cinq trèfles à quatre feuilles.

Je ne sais pas ce qu'il est devenu. Plus tard, j'ai su que s'il était en prison, c'était pour un vol à main armée qui avait mal tourné. Ce soir là, ce dimanche où nous l'avions hébergé, il avait voulu faire une surprise à sa femme. Il l'avait trouvée avec un autre. Et lorsqu'il avait appelé mon oncle, ce dernier avait eu peur qu'il fasse une connerie. J'aimerais croire que les trèfles lui portèrent chance à lui aussi et que sa vie fut ensuite plus douce.

114 comments sur “Le trèfle et le prisonnier”

  1. Cetroinzust a dit…

    En lisant le titre, j’ai tique. Pas envie de debat et d’argumentations. Pas apres les derniers faits-divers. Pas apres les dernieres horreurs sorties par des politicien(ne)s qui se moquent bien de tout ce qui n’est pas leur petit bout de pouvoir. Pas envie de m’indigner, juste de pleurer un peu un avenir qui me fait de plus en plus peur, je crois.
    Et puis j’ai avance et j’ai aime. Beaucoup. Vraiment. Profondement.
    Merci, Caroline.

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  2. la chouette a dit…

    Très dure matinée en perspective pour mes deux ados, mon homme et moi…
    Ton billet , c’est de la douceur, du bonheur, de l’espoir.
    Tes parents sont formidables. T’es pas mal non plus.
    Merci d’avoir adouci ma peine ce matin.

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  3. venise a dit…

    Ceci explique cela, comment de tels parents ont contribué à te forger, à ciseler ton caractère, ton empathie…
    La chouette, plein de pensées pour toi en cette matinée, courage à vous, à toi… Je t’embrasse,

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  4. Dorian a dit…

    Que de frissons en te lisant ce matin; mais comme la dit la chouette tes parents sont formidables. Et cet homme aussi…Malgrès ces erreurs il a su laisser une belle trace à la jeune fille que tu étais. Merci Caro pour ce beau moment d’émotion.

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  5. Amika a dit…

    …quand j’étais ado, mes parents ramenaient souvent des auto stoppeurs à la maison. Des gens cabossés souvent. Ils mangeaient, ils dormaient et on les ramenait au bord de l’A7 le lendemain matin. Avec un billet de 10F en poche. (Une fois, y en a un qui est parti avec tous les bijoux de ma sœur.)
    J’ai été élevée ainsi. Et si tout n’a pas été parfait dans mon éducation, loin de là, je remercie mes parents pour cette hospitalité à toute épreuve.
    Mon fils qui fait ses études à l’étranger a été hébergé chez des inconnus en Finlande la semaine dernière. La boucle est bouclée. Je préfère juste penser qu’il n’est pas parti avec l’argenterie (je rigole!)
    Bonne journée à toutes.
    Merci Caro d’avoir ravivé certains souvenirs…

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  6. Laura a dit…

    Billet touchant et qui donne des frissons. Dans une société comme la nôtre où tout n’est que méfiance et regards de travers voilà que tu nous donnes une belle leçon d’humilité. Cela me rappelle mon séjour en Irlande lorsque je fus un peu choquée que des inconnus puissent me parler à l’arrêt de bus et être tout simplement … gentils! Parce qu’ils savaient que j’étais étrangère et qu’ils voulaient être accueillants. Bonne journée pleine de douceur malgré les horreurs qui défilent sous nos yeux en ce moment. La chouette même sans savoir ce qui te touche je suis de tout coeur avec toi, nous avons clairement besoin de bons sentiments en ce moment…

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  7. Cambroussienne a dit…

    C’est presque un conte de Noël finalement, un conte dramatique, humain. L’histoire d’un homme ordinaire qui a basculé du mauvais côté, mais qui, réchauffé par l’accueil d’une fammille qui l’avait reçu ce soir-là, a voulu laissé un bon souvenir à une petite fille

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  8. mysukalde a dit…

    Ca sonne comme un début de roman… elle est magnifique cette histoire. Quand j’étais toute petite, les temps étaient assez troublés par ici. Je me souviens des gens qui passaient à la maison, une nuit ou deux et s’en allaient. Je me souviens des discussions de mes parents, l’un qui voulait poursuivre, par conviction, l’autre qui avait peur pour nous, les filles, et dont les convictions commençaient à changer. Je me souviens surtout de ma mère, qui m’avait expliqué le devoir de tendre la main, surtout à celui qui a trébuché.

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  9. proff a dit…

    Jolie histoire ce matin.
    Quand je pense que tu essaie régulièrement de nous faire croire que ta vraie vie est d’une banalité sans nom…
    Cependant, je crains que cette belle histoire n’ouvre encore des débats houleux. J’espère me tromper. J’espère que tout le monde prendra cette histoire comme un joli conte de noël.

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  10. Banane a dit…

    J’ai l’impression qu’on aurait pu trouver cette anecdote dans un des tomes de « l’esprit de famille » (sur le fond, pour la forme je ne suis pas assez douée pour comparer les styles)
    Dans la bouche c’est un compliment.
    :o)

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  11. Virginie a dit…

    Voilà une histoire qui colle parfaitement avec mon humeur du jour.
    Jour que je vais finir par 3 conseils de discipline.
    J’avoue que je venais plutôt pour égayer un peu cette journée qui s’annonce tendue. Mais après tout, ça colle encore mieux comme ça.
    Merci.

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  12. La Mouty a dit…

    j’espère que ce bandit au grand coeur a conservé un trêfle pour lui,et qu’il lui a apporté un peu de bonheur.
    Merci pour cette belle histoire pleine de générosité et d’amour,ça réchauffe.

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  13. Sylvie a dit…

    Très belle histoire … joliement racontée. Je me verrais bien faire une bonne blague, entre l’oseille et le trèfle c’est tentant …. non, je me dis simplement que le bougre n’a pas dû beaucoup dormir lui non plus.

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  14. AnneduSud a dit…

    Plein de pensées pour toi Geneviève ce matin et pour toi aussi la Chouette bien sûr.
    Merci pour ce conte de ce matin qui m’a mis les larmes aux yeux. Il m’a rappelé une histoire avec ma fille Vivi (17 ans sans doute à l’époque) qui avait donné notre adresse et numéro de téléphone à un gars en difficulté dans la rue. Je la « soupçonne » même de lui avoir donné l’argent qu’elle avait. Et je n’étais pas fière, seule à la maison avec les 5 enfants, à me dire qu’il pouvait débarquer sans tambours ni trompettes et que quand même on l’accueillerait sans doute…

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  15. mammouth a dit…

    Merci pour cette histoire douce. On dirait qu’elle est tiré d’un roman. Cinq trèfles à quatre feuilles, tout de même.

    Ça fait du bien ces bons sentiments.
    Ce week-end j’ai passé un moment merveilleux en compagnie de Intouchable.

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  16. Jerricanne a dit…

    Quel que soit le sujet de tes billets, tu sais les rendre magiques ! celui-ci est très touchant. Merci pour ces lignes matinales (j’ai vraiment hâte de pouvoir te lire plus longuement…)

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  17. Alicia a dit…

    Je n’ai que peu dormi cette nuit et suis à fleur de peau ce matin.
    Ton post est simple, beau, des choses qu’on aime lire et qui nous prennent aux tripes.
    Je suis dans le rer et je ravale mes larmes.
    Merci Caroline pour cette bouffée d’humanisme, ça fait le plus grand bien!

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  18. Zenaide a dit…

    Caro,

    Comme sais que la publication de ce post ce matin ne doit rien au hasard, cette intention m’a fait perler les larmes.
    Merci.
    Cela ne fait qu’un comm en plus, mais ne pas écrire ce mot m’aurait manqué.

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  19. Tazounette a dit…

    Quel bel article… Moi aussi, quand je vois un parterre de trèfles, je ne peux m’empêcher d’en chercher. Je n’en ai trouvé qu’une seule fois, je devais avoir 13 ans. Je ne suis pas sûre qu’il m’ait porté chance. J’aurais juste aimé savoir ce que tu avais ressenti. Toi. En ouvrant cette enveloppe et en les découvrant. Je reste sur ma faim ;o) mais c’est peut-être fait exprès ;o)Très belle famille ;o) J’envie l’ouverture d’esprit de ta maman. J’avoue que j’ai eu le modèle inverse…

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  20. Sophie a dit…

    Moi je suis la reine des trèfles à 4 feuilles et +. Pourquoi ? J’en sais rien. Il suffit que je regarde le sol herbeux et bim j’en trouve. Mon arrière gd mère aussi avait ce don. J’espère simplement que la fée penchée sur mon berceau ne m’a pas proposé plusieurs choix comme savoir voler ou lire dans les pensées des autres et que j’aie choisi celui ci…

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  21. Luna a dit…

    Merci pour tes mots Caroline.
    En te lisant, quelques larmes sont apparues au coin de mes yeux.
    Narration parfaite.

    Belle journée à toutes, et ondes ++++ à Geneviève et à la Chouette…
    Espérant que tout se passe bien pour vous…

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  22. berengere a dit…

    pas vraiment besoin de commenter..c’est un beau moment de lecture et un magnifique geste que tes parents ont fait là….

    une fois de plus ça me fait penser au Dr Moreau !!!!

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  23. Alabama a dit…

    c’est un très beau texte, qui confirme ta capacité à raconter des histoires, j’ai hâte de lire ce beau roman que tu vas écrire.
    et c’est une belle histoire, un bel épisode de vie, j’aime cette idée des petits cailloux qui marquent le chemein de la vie.

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  24. nath a dit…

    J’étais sûre de lire une histoire formidable rien qu’en voyant le titre 😉 Merci de l’avoir partagée avec nous. C’est plein d’humanité et ça donne des frissons, comme des lectrices l’ont déjà dit.
    Tout plein de courage à celles qui en ont besoin ce matin.

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  25. Estelle a dit…

    Merci Caroline,
    Cela fait longtemps que je lis votre blog,et c’est la première fois que je commente ,même si vous et Zermati êtes pour beaucoup dans mon apaisement alimentaire (mais c’est une autre histoire); merci pour vos billets,qui me font croire en un monde meilleur et plus fraternel. D’ailleurs je suis allée voir le film de Guédigian et je suis bien d’accord avec vous,il touche droit au coeur.

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  26. booh81 a dit…

    A la Gump:  » La vie, c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber… » Parfois, les chocolats les moins alléchants peuvent être les meilleurs… Maintenant, cet article m’interroge : serais-je capable de faire ce que tes parents ont fait?…
    Merci Caroline, pour ta belle écriture et tout le reste! (Remises en questions, réflexions et prises de position…) Bonne journée

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  27. ti mounette a dit…

    mon pére aussi ramener des autos stoppeurs à la maison , c’était souvent de jolies rencontres , l’une d’elle est restées un an à la maison . Nous avons passé d’excellent moments avec elle . Mes parents ont vécu longtemps en Afrique et ils nous ont appris comment  » l’autre » aussi différent soit il était une richesse d’expérience et de connaissance .

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  28. Marie-h a dit…

    je tiens un hôtel , un jour un moniteur sportif de boxe est venu me voir pour louer des chambres à des prisonniers qui devaient faire un combat de boxe et comme la prison fermait tôt ils ne pouvaient pas rentrer y dormir .
    Ma première réaction fut d’avoir peur et de lui dire non pas chez moi , il insista en me disant que c’était des prisonniers en fin de peine qu’il serait là , j’ai dit oui la peur au ventre .
    Tout c’est bien passé , et j’ai admiré le boulot de l’éducateur , il apprend les bases à ses gars ; dire bonjour ,enlever la casquette , payer leur chambre , dire merci , enlever le plateau du petit déjeuner, avoir le sourire …
    ils sont revenus plusieurs fois ,l’un d’eux a été embauché à sa sortie à l’intersport du coin .
    La semaine prochaine il y a un gala qui est organisé avec des stars de la boxe , le prêtre Guy Gilbert sera là .
    j’ai des prisonniers de toute la France qui viennent dormir ; je n’ai plus peur !
    La réinsertion de ces gars est de 100% de réussite
    Quel bel exemple! merci à Larbi pour sa générosité qui va au delà de son travail

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  29. Cathy du Gard a dit…

    Quand j’étais petite et que j’habitais encore Paris, mon père ramenait systématiquement à la maison quiconque lui demandait son chemin dans la rue, quelque soit sa nationalité. Je pense que ça m’a donné le goût du cosmopolite et de l’étude des langues.
    J’ai perpétué la tradition ensuite, d’autant que j’ai énormément voyagé pour mon boulot parisien, et passé quelques mois en Australie il y a quelques années. Grâce à la magie d’internet, j’ai retrouvé pas mal de contacts, et maintenant, dès les beaux jous, je fais « gîte amical », ma région d’adoption attirant pas mal. Même encore maintenant, quand je trouve un touriste égaré vers le Pont du Gard ou dans Nîmes, il a 100 % de chances d’atterrir chez moi.
    Ma plus grande fierté est que mon grand fils fait la même chose à Aix en Provence, et je crois sincèrement que plus que les programmes politiques, les unions et autres, c’est ce genre d’attitude qui nous tiendra debout.

    Tu as gardé le trèfle à 4 feuilles ?

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  30. Blonde paresseuse a dit…

    J’ai une question : qu’est-ce qui fait que c’est aujourd’hui que tu nous parles de ça ?… Quel souvenir ? Quelle parole échangée avec tes parents, peut-être ?

    C’est curieux comme des fois, ça revient d’un coup.

    Sinon, juste pour péter l’ambiance, en fait, c’est juste que tu sais pas chercher, pour les trèfles. 😉

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  31. isa-monblogdemaman a dit…

    Magnifique, en lisant, je me disais « dans un film, il irait lui apprendre à chercher les trèfles à 4 feuilles ». Mais la réalité est encore plus belle. Cette petite enveloppe, c’est un tellement beau message.
    Qu’est il devenu ? Ton oncle le sait-il ?

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  32. Biduline a dit…

    Merci Caro!

    Quel texte touchant.
    Moi je m’imagine tout de suite le scénario d’un court métrage. Avec des gueules qui marquent, des silences qui en disent long et puis à la fin, la petite enveloppe avec les trèfles…

    Merci encore pour ce superbe texte ce matin.

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  33. Caroline a dit…

    merci de vos commentaires si gentils. je ne sais pas ce qu’il est devenu, je crois que ça n’a pas été simple, mais je ne sais pas. je ne vois pas très souvent mon oncle qui a vécu lui par ailleurs un drame qui fait que je n’ai pas forcément pu lui demander. La prochaine fois, j’essaierai. Il continue en tous cas à visiter les prisons, je crois même qu’il a des responsabilités en la matière. J’ai gardé longtemps les trèfles que j’avais fait sécher dans une encyclopédie. Et puis hélas, il y a eu un gros déménagement et je les ai perdus, ce qui m’a longtemps attristée…

    mat, même pas, je n’ai pas commencé !

    et pourquoi maintenant, ce billet ? je crois que c’est le film de guédiguian qui me l’a rappelé. Et aussi tous ces événements pas drôles de ces derniers temps.

    et en effet, mes parents sont formidables. autre époque aussi peut-être… je ne sais pas si j’en ferais autant aujourd’hui, franchement.

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  34. Mme la Truffe a dit…

    oh mon Dieu…. j’ai commencé à te dire en me disant « super un peu de sa vie de petite »… puis les mots, le style était si posée, si beau, sans gros jeux de mots que j’ai pensé que tu nous livrais là, la première page de ton roman… whouaaa, je voulais déjà le lire tout entier… mais non, c’était une histoire vrai…. je suis pétrie d’admiration pour tes parents qui ont eu ce jour là un acte très courageux…. et grâce auquel tu as un souvenir hors du commun, d’un soir, chez vous, petite. superbe récit

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  35. bace a dit…

    un jour, arrivant chez mon grand-père, je l’ai trouvé en compagnie d’un « vendeur de tapis » ambulant …
    apres son départ, quand je me moquais gentillement de lui en faisant remarqué que son tapis n’avait rien de traditionnel et se trouvait moins cher dans le premier bazar il m’a répondu : « j’ai acheté ce tapis, en pensant à vous, mes petits-enfant … si un jour vous deviez être dans le besoin, je souhaite que quelqu’un fasse la meme chose pour vous. »
    j’ai toujours gardé en memoire sa réponse, et je continue de l’appliquer le + possible.
    vendredi soir, avec les enfants, nous irons camper dans le square devant l’école, avec d’autres parents d’élèves… il va peut etre pleuvoir, il va faire froid … et alors, pour d’autres familles de l’école, c’est le quotidien.
    ma motivation est toujours un brin égosite … si un jour j’étais dans cette situation, je souhaite que d’autres s’en préoccupe.

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  36. Cathy du Gard ondoyante a dit…

    pour Geneviève et la chouette ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    elles m’ont tellement aidée la semaine dernière :)))
    alors hop ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

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  37. Elosyia a dit…

    C’est une histoire touchante que tu nous racontes ce matin. Je ne sais pas si je pourrais avoir le même geste sans avoir une trouille sans nom. Je ne sais pas comment je réagirais. Effectivement c’est une autre époque et tu sembles avoir été à bonne école avec tes parents. On vit dans une époque « formidable » où certains tapent sur les plus faibles, d’autres ont à coeur de charger encore et toujours l’Autre, (l’étranger, le migrant, le « profiteur » d’aides sociales) mais je continue à penser que de nos jours, il existe encore des personnes qui sont encore dans la solidarité et l’entraide (moi j’espère apporter un peu ma pierre à l’édifice, mais ce n’est pas autant que je le voudrais). Il reste des personnes qui eux ont à coeur d’aider et de soutenir autrui, ne serait-ce qu’un peu et je continue à penser que c’est un nombre plus important de personnes que l’on ne le croit. Moi j’y crois en tout cas.
    @Geneviève et @La Chouette, je vous donne de jolies pensées 🙂
    Une belle journée à tout le monde !

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  38. Tan a dit…

    Quelle jolie histoire et quelle belle façon de nous la raconter. On n’a qu’une envie, connaître la suite, qui ne viendra probablement jamais. Et c’est peut-être mieux ainsi…

    Des ondes à celles qui en ont besoin 🙂

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  39. mamzellecarneto a dit…

    quelle histoire grandiose ! tu vas en faire un petit livre ? (dis oui) je peux l’illustrer ? (dis oui) c’est ENORME. plein d’espoir, avec un début qui fait peur…
    et surtout, surtout c’est TRES bien écrit.

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  40. Dji a dit…

    A la maison c’était pareil. Anciens taulards, junkies… Nos voisins appelaient notre maison celle des « Chiens perdus sans collier ». Mais comme toi, je ne sais pas si je pourrais faire pareil. Je ne crois pas qu’il y ait plus de gens « dangereux », je crois surtout que, malgré nos convictions et notre grand coeur, nous avons plus peur. Et c’est finalement bien triste…
    Merci pour ce joli texte, qui remet les choses à leur place encore une fois.
    Et plein d’ondes pour Dominique et Geneviève !

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  41. Opossum a dit…

    Je te lis tous les jours mais commente rarement.
    Juste envie de te dire merci.
    Pour ce billet.
    Pour tous les autres.
    Merci d’être celle que tu es.

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  42. caramille a dit…

    Très belle histoire, très joliment racontée. Une belle preuve de confiance et d’amour aussi, entre tes parents et ton oncle, qui leur avait demandé ce service (surement le frère de l’un des deux)…
    C’est vrai que cela ferait le scénario d’un joli court métrage.

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  43. delph a dit…

    C’est bizarre, j’avais lu le post ce matin, et je me suis dit je reviens dans quelques heures pour les comms qui ne manqueront pas de « forte polémique », et la, quelle surprise, rien, pas un comm sur la difficulté de la réinsertion, sur les ratés du système… J’ai donc mal ou étrangement interprété ce très beau post

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  44. Mélisande a dit…

    Que dire… Magnifique histoire, oui ça me touche, oui j’ai envie d’être pleine de bons sentiments, oui je trouve triste de se retrouver pris au piège de sa propre vie… Est-ce que c’est déplacé d’avoir envie de voir tout ça d’un autre angle? Vol à main armée qui a mal tourné? Quand on attaque à main armée, on sait qu’on prend le risque de tuer! Si c’est ce qui arrivé, quel âge avait sa victime? Est-ce qu’il/elle avait déjà trouvé un trèfle à 4 feuilles en se disant que ça voulait dire qu’il/elle avait une bonne étoile? Sa famille a pris perpet’, moi c’est à eux que je pense au moment où le responsable retrouve la liberté… Et je me sens mal pour lui, aussi, sûrement rongé de culpabilité et devant affronter la société et les regards comme le mien…

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  45. Anna Chiara a dit…

    Quel beau billet ! Chez mes parents, ce sont des réfugiés politiques qui ont défilé ! J’ai notamment souvenir d’un Chilien, qui jouait très bien de la guitare. Aujourd’hui on nous apprend tellement la méfiance !…
    Mais je crois qu’on a plus de chance de faire de belles rencontres que de tomber sur des gens malhonnêtes.
    Merci pour ce moment d’optimisme et de délicatesse. J’ai une certaine sympathie pour les mecs qui braquent des banques (sans tuer personne bien sûr…).

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  46. Flow a dit…

    Merci pour le billet d’hier et d’aujourd’hui, car c’est bien vrai que nous avons besoin de lutter contre l’inévitable pessimisme du moment.
    Chaudes larmes…

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  47. Caledonie75 a dit…

    Pas évident d’en faire autant aujourd’hui. Faire confiance, ce n’est pas le premier réflexe de l’être humain.
    Mais entre nous, tout dépend aussi du délit ou du crime. Le vol est pardonnable, le viol et le meurtre, a fortiori s’il s’agit d’enfant, c’est tout de même beaucoup plus dur…

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  48. Edith a dit…

    Courage La Chouette… et des bises. En ce tout début d’année, je disais adieu à une amie qui avait travaillé avec moi de longues années à la bibliothèque. Je comprends ton chagrin.

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  49. booh81 a dit…

    Parfois, faut du courage et une pointe d’inconscience pour faire de beaux gestes. Ces derniers nous coûtent, mais nous rendent plus grands… A tous ceux qui ont le courage de tendre la main à l’Autre dont ils ne savent rien, duquel ils n’ont pas éprouvé la confiance et duquel ils n’attendent rien, je m’incline. Les héros d’aujourd’hui.
    La peur, donner sa confiance à l’inconnu.
    L’instinct de survie, mettre sa vie en danger ou non.
    Non, je ne serais probablement une héroïne d’aujourd’hui…
    J’ai ma réponse à ma question de ce matin.
    Merci Caroline

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  50. Geneviève a dit…

    Je ne sais si ce sont les ondes… Je ne sais si l’empathie qui règne ici, qu’on a lue ce matin dans ton billet Caro mais cette étape que j’appréhendais tant s’est bien passée.
    C’était assez grave mais j’étais sans l’agressivité de ces dernières semaines, sans amertume.
    C’est un lieu très étrange, une espèce de salle d’attente remplie de gens qui viennent divorcer, discuter garde d’enfants, pensions alimentaires… Une salle pleine de gens noués, tristes ou avec un faux air de désinvolture, des avocats en « costumes d’avocats », des conciliabules, des regards sombres.
    J’étais soulagée de ne plus éprouver ce matin de colère et d’envie de vengeance…

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  51. Geneviève a dit…

    Je me corrige:
    Je ne sais si l’empathie qui règne ici, qu’on a lue ce matin dans ton billet m’a aidée Caro mais cette étape que j’appréhendais tant s’est bien passée.

    Répondre
  52. Blanche neige a dit…

    Encore un magnifique texte qui me met les larmes aux yeux. Bon il faut dire qu’en ce moment un rien me fait pleurer. Pas drôle la vie en ce moment. Tu as des parents formidables, tu es quelqu’un de formidable, tu respires le bonheur. Si tu savais comme je t’envie.

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  53. Artichoke a dit…

    Ah aujourd’hui il y a ce fait divers tragique, qui n’aurait pu être éviter que si nous étions un pays de la prévention, ce que nous ne sommes hélas pas, et puis il y a ce pote qui est en garde à vue pour de l’argent peut-être détourné, et puis ce billet, tout doux, tout plein d’espoir et de poésie.
    Décidément une journée pour se poser des questions.

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  54. Mahällö a dit…

    Un article très touchant !

    J’ai travaillé deux fois un mois dans des maisons d’arrêt pour hommes où j’ai donné des cours de bureautique (Word et Excel), je suis frappée des dysfonctionnements de nos prisons. Punir est sans doute important, hélas dans l’état actuel des choses les prisons ont aussi la caractéristique de ne pas montrer une image positive de notre société, pas cool pour la réinsertion. Quand les surveillants débordés décident d’avoir la flemme d’amener un détenu à son activité, ou même au parloir, ça n’est pas super… Je suis hors sujet avec ce coup de gueule, mais tant pis !

    Par ailleurs, en prison, j’ai rencontré des détenus pas monstrueux, ton article montre bien qu’on peut trouver du bon dans les prisonniers.

    Je suis d’accord aussi, on a peur des détenus, en prison je me sentais en sécurité, après, revoir mes cocos dans la rue, ça serait ptêt une autre histoire !

    Fin de mon discours désorganisé. Merci de cet article percutant !

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  55. Virginie a dit…

    Je suis revenue prendre un bol d’humanité. J’en avais bien besoin.
    La soirée a été pire que ce que j’imaginais.
    Avec 2 exclusions, contre lesquelles tous les enseignants présents ont voté. Juste mal au bide pour ces deux gamins, pour celui qui commençait à sortir la tête de l’eau surtout, et qui se retrouve condamné par ses pairs, qui font pencher la balance. Et moi leur prof d’éducation civique, je me dis que je dois bien mal faire mon boulot.
    Du mal à trouver le sommeil. Alors je me suis dit qu’ici, je trouverais peut-être un peu de baume à l’âme. Ca me fait plaisir de savoir que pour Geneviève au moins la journée a été meilleure.

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  56. Mots-et-emaux.blogspot.com a dit…

    Comme Sophie, je crois que savoir trouver des trèfles à 4 feuilles est un don. Moi aussi, je l’ai, j’ai une belle collection, peut-être une centaine de trèfles, disséminés partout chez moi et chez mes parents, à l’intérieur de livres, de dictionnaires, sous mon sous-main…

    Très belle histoire en tout cas… merci de la partager avec nous !

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  57. Véro 75 a dit…

    C’est bon à lire. Ton billet me rappelle tous ces Noel ou autres fêtes en famille chez mes parents où la place du pauvre à notre table était toujours occupée.
    Douce journée.

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