Elles, avec Juliette Binoche

Juliette-binoche
La nuit dernière, Rose a profité de l'absence de son père pour se glisser dans mon lit vers deux heures du matin. Prétexte invoqué, un cauchemar qui l'avait réveillée. J'ai mollement protesté mais sans grande conviction. Ce corps encore petit et chaud de sommeil qui s'est blotti contre moi a fait tomber le peu de barrières qu'il restait. Quand je l'ai raconté au churros, il a souri et glissé qu'il n'avait pas intérêt à partir trop longtemps ou sa place serait définitivement occupée. Il n'a sûrement pas tort.

Sinon, le week-end dernier, les astres étant parfaitement alignés, nous sommes allés au cinéma. Vivement, je vous le dis, que nous décrétions les grands assez responsables pour garder leur soeur le samedi soir. Parce qu'entre les baby-sitter aux emplois du temps de ministre et l'addition plus que salée d'un resto/cinoche, je compte sur les doigts d'une main nos sorties ces derniers mois.

Nous sommes donc allés voir "Elles", le film avec Juliette Binoche et Anais Demoustier (entre autres). Gros coup de coeur pour cette histoire qui aurait pu être sacrément casse-gueule. J'ai aimé que le film évite de tomber dans une analyse pseudo-sociologique d'un soit-disant phénomène, à savoir celui de la prostitution étudiante. Parce que d'après ce que je sais, si cela existe, c'est loin d'être quelque chose de généralisé.

Le propos ne se situe donc pas sur ce plan, mais sur celui du corps, du commerce que l'on en fait, du plaisir qui peut parfois survenir dans un contexte qui ne s'y prête pas. De la façon dont on peut croire que se vendre ne nous fait pas de mal, ne nous touche pas. Alors qu'en définitive… si.

Surtout, ce qui est à mon sens passionnant, même si parfois un peu "grosses ficelles", c'est ce transfert que fait la journaliste incarnée par Juliette Binoche. Son enquête qui l'amène à interroger ces deux jeunes escort girls intervient à un moment de sa vie où tout semble se fissurer, son couple, son rôle de mère, son image, son corps. D'où une attirance inconsciente, un sur-investissement dans cette enquête, où de journaliste elle devient amie, mère, complice. On sent qu'il y aura un avant et un après dans la vie de cette femme, que plus rien ne sera complètement pareil. Et bizarrement, on se surprend à être plus inquiète pour elle que pour ses deux interviewées. Mais il est probable que j'aie fait moi aussi un transfert.

Bref, c'est un film sur des femmes, fait par une femme et probablement pour des femmes. Le churros n'a pas adoré, en tous cas pas autant que moi. Je crois, bien qu'il s'en défende, que c'est parce que les images y sont crues, sans réel glamour. Quand Juliette Binoche est filmée en plan serré en train de se masturber, son visage se tord, se congestionne, grimace. On est loin du fantasme masculin et d'une main qui va et vient lascivement. C'est un film sur la sexualité, pas celle des magazines, pas celle, édulcorée qu'on nous vend d'habitude. Une sexualité vue par et pour les femmes.

J'ai aimé, quoi.

J'ajoute que j'ai aussi aimé voir une actrice dans la splendeur de la quarantaine, aux hanches un peu plus larges qu'elle ne le furent, aux seins plus lourds qu'il y a vingt ans et aux traits qui témoignent – joliment – du temps qui passe. Juliette Binoche ne m'a jamais semblé aussi belle.

Binoche-juliette
Photo-du-film
Copyright Haut et Court pour les photos.

99 comments sur “Elles, avec Juliette Binoche”

  1. labernique a dit…

    Prem’s !
    Je sais que vous ne vous offrirez pas un voyage de noces à Maurice pour vous enfermer dans une salle de ciné mais un bon film français, tout en lenteur et en conversations ça me manque ici ! Je n’ai jamais été fan des Bollywood. Caroline, je ne te remercie pas pour cette frustration de la journée. Je file mettre la tête sous l’eau au 27° pour oublier mon malheur.

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  2. marje a dit…

    Effectivement la maternité est parfois incompatible avec le cinéma. Tu peux emmener tes enfants en biblio, au musée, à une expo mais tu ne peux pas les emmener au ciné ! J’avoue donc mettre eloigner vraiment du cinéma mais un jour viendra je me rattraperai. Moi aussi petit corps chaud comme le mien à 4h du matin, je dois me faire violence pour le remettre au lit.
    …Eh zeee ……c’est vendredi !!!J’envoie des ondes pour tes passeports. Pas de news ?

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  3. lacopacham (qui rêve d'être une brune sensu-elle) a dit…

    aaaaaaaah, juliette binoche (qui est la première de mon top 4, avec sharleen spiteri, fanny ardant, helena christensen)(vous aurez noté les similitudes) !

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  4. Cambroussienne.wordpress.com a dit…

    Mes loupiots ne sont pas dotés de l’option RLP (Rendormissement dans le Lit avec les (ou le) Parent(s)) curieusement présente lorsqu’ils étaient bébés ; encore un coup du marketing. Pendant cinq minutes, ils restent calmes, doux, puis l’horreur commence : ils tournent, se retournent, changent de place dans le lit, parlent…. La devise de la maison, : « tout corps chaud qui entre dans le lit (parental), retourne immédiatement dans ses pénates » !

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  5. Cathy a dit…

    Pourvu que Juliette Binoche ne se fasse pas faire des injections de botox! Elle est si belle ainsi …Quel dommage de voir Nathalie Baye aux visage figé dans les hommes de l’ombre!Paradoxalement son jeu y a beaucoup perdu.

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  6. Ce'Nedra a dit…

    J’aime quand tu nous parles des livres ou films que tu découvres…
    Mais je nuancerais ton propos sur la prostitution estudiantine : pour avoir quitté les bancs de la fac il n’y a pas si longtemps (4 ans), je peux t’assurer que ça n’est pas aussi marginal que tu te plais à le penser 😉

    Bonne journée à toi!
    (m’en vais faire un « câlin chauffage » à mon bébé, tiens!)

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  7. Alice a dit…

    La manière dont tu en parles estg très tentante.
    Et honte à moi, oui, ces petits corps tout chauds qui nous rejoignent dans le lit, pfffffffffff quel bonheur (avant qu’il s’endorment sur notre nez, ou en diagonale)… pour le moment, c’est le minuscule de trois mois, aux mains fraiches qui prend sa tétée à l’aube et là ça tient de l’exquise et divine émotion/sensation!
    Heureux week-end à vous

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  8. La Mouty a dit…

    Cathy,tu as raison !pourtant Nathalie Baye à reçu le prix de la meilleure interprètation féminine pour son rôle dans Les Hommes de l’Ombre.
    j’aime Juliette Binoche,mais comme je suis devenue une vieille chouette,ce film ne m’attire pas,mais je comprends tout à fait qu’il puisse vous plaire Mesdames !

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  9. Babette a dit…

    Moi je ne suis pas allée au cinéma depuis 3 ans faute de moyens (places de ciné + garde d’enfant impossible) ah ben d’ailleurs je ne suis pas allée au restau non plus, enfin si à la cafétéria 2 fois et au macdo une fois. Les nouveaux pauvres.
    Et vous savez quoi, c’est étouffant.

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  10. coconuth a dit…

    Cette nuit c’est mon ainée de 7 ans qui s’est glissée dans mon lit, le coeur battant la chamade, apeurée par le monstre blanc de scoubidou..

    J’ai adoré retrouver sa peau chaude, ses cheveux qui sentent le miel, son cou qui sent la vanille..j’ai adoré la serrer dans mes bras..je me rappelle encore de ses petits pieds lovés dans mes mains quand elle était petite..

    Maintenant ses pieds touchent presque les miens et elle me pique mes chaussettes..Reste encore cette odeur de miel vanillé…

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  11. Clochette a dit…

    Rien à voir (enfin…) mais moi j’étais morte de rire de voir la tête de Binoche au grand journal quand Christine Boutin parlait à côté d’elle, c’était hilarant je trouve, même si elle est restée très digne! Quelle femme merveilleuse! (euh, la Juliette, hein)

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  12. Caroline a dit…

    A quand sa sortie à la Réunion ??? Je vais guetter parce que ça donne drôlement envie de se plonger dans cette histoire et … comme LaBernique, je vais plonger en attendant dans mon lagon à 28° ;))

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  13. Elise a dit…

    Vu aussi ! Je partage tout à fait ton analyse. Et, Juliette Binoche n’a effectivement jamais été aussi belle.
    Juste pour la revoir sur grand écran, j’irai voir la vie d’une autre (qui sort mercredi prochain)…aussi parce que j’aime bien Sylvie Testud, que je n’ai rien contre Mathieu Kassovist et que l’idée du film m’inspire.

    Bon, je n’ai pas d’enfant et une carte UGC illimité.

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  14. Lampion a dit…

    C’est pas contradictoire de trouver un resto-ciné trop cher quand on part en vacances à Maurice (quand ce n’est pas à Istambul ou au si abordable Couvent des Minimes) ?

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  15. la belette a dit…

    Lampion, s’offrir un voyage à Maurice pour fêter son anniv de mariage ou une escapade au Couvent des Minimes est de l’ordre de ‘l’événementiel ponctuel », cela n’a rien à voir avec une petite sortie au ciné…
    Sinon, j’ai bien envie de voir le film aussi, mais je n’essaierai pas d’y traîner mon mec…

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  16. Biduline a dit…

    Tiens ça me donne envie de le voir ce film. Je croise les doigts pour qu’il sorte à Rome… en VO.
    L’autre jour je suis allée voir ‘Polisse’ (conjonction des astres favorables, ma mère était là pour garder Tidoux Yeeeeaaaah), mais il ne passait pas en VO et donc je l’ai vu doublé en italien.
    Bon, j’ai été touchée en plein coeur par le film quand même, mais j’aurais vraiment préféré le voir en français.
    Enfin, quand y’a pas de grive, on mange du merle, comme on dit!

    PS: Lampion, les vacances à Maurice c’est un cadeau de mariage si j’ai bien compris, donc rien à voir. Pas très aimable comme commentaire.

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  17. mammouth a dit…

    oui, la combinaison resto-cinoche devient une grande sortie de luxe, sans compter qu’ici, je n’arrive pas à trouver de babysitter.

    Alors je vais régulièrement seule au cinéma le samedi et du coup profite d’une pause enfantesque en laissant mister Mammouth en charge. Je ne sais pas si ce film jouera ici.

    Par contre, j’espère que La vie d’une autre, mentionné dans le comm d’Élise, merci, jouera ici. J’adore Sylvie Testud. Mister Mammouth aussi. Ça, je ne pourrai pas aller le voir seule. Bon, s’il elle ne joue pas dans son film, je ne sais pas s’il sera intéressé. Mais mieux vaut commencer les démarches tout de suite pour trouver une babysitter.

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  18. Caroline a dit…

    lampion, oui et non. Le resto/ciné c’est une dépense qui entre dans le budget des affaires courantes, on n’a pas un « compte » ciné. Alors que oui, moi j’ai un compte « voyage », que j’alimente tous les mois, parce que c’est ce qui me fait kiffer par dessus tout, l’idée que c’est possible de partir. Donc d’une certaine manière, quand nous partons (pas tous les 4 matins non plus) c’est assez indolore sur notre budget du mois. Mais en revanche, pour l’instant, on ne part pas à Maurice, ni à la réunion (caroline et une autre lectrice m’ont fait penser que ça pouvait être en effet une solution), parce que pour le coup, on s’y prend trop tard et que le prix des vols est astronomique. Bref, je sens qu’on va se retrouver à Cabourg. Que j’aime bien aussi.

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  19. Niña a dit…

    Autre avantage de la cambrousse : la place de ciné à 5 €. Il faut attendre pour voir les films et sauter dessus parce qu’ils ne restent qu’une semaine à l’affiche mais… on ne se ruine pas la gueule, au moins 🙂

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  20. Caroline a dit…

    la belette et biduline, vous m’avez devancée et très bien résumé. ça me rassure que vous ayez compris ça de cette façon. Après, pour devancer le prochain commentaire de lampion, évidemment que tout le monde n’a pas un compte « voyage ». Et évidemment que je suis consciente de ma chance. Mais je ne m’en sens pas coupable du tout, c’est le fruit de notre boulot, boulot que nous n’avons volé à personne.

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  21. Caroline a dit…

    rah ouais, quand on était en normandie cet hiver pour le nouvel an, y’avait un cinoche juste à côté de la maison. 10 minutes pour y aller, pas de queue et la place à 5 euros. J’avais l’impression d’être retombée en enfance !!!

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  22. Lampion a dit…

    Ah oui, bonne idée le compte voyage.
    J’espère que vous pourrez avoir vos passports, sinon ce sera pour une autre fois. j’espère que vous n’aviez pas acheté vos billets.

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  23. Elosyia a dit…

    Je suis très surprise par ton avis sur ce film. Tu me donnes la curiosité d’aller le voir. Déjà l’affiche, sur laquelle je ne comprenais pas pourquoi Binoche apparaît de manière glamour et sexy. Et puis la bande annonce donne l’impression d’un sujet traité avec un peu trop d’esthétisme et pas assez de vérité. Mais vu ton résumé, je me suis comme qui dirait fourvoyée et je me laisserais finalement peut-être tentée par ce film.
    Ouais et sinon resto-ciné, voyage à l’Ile Maurice, on a quand même le droit de dépenser son argent comme on veut non, pourquoi amener une dose de culpabilité à des personnes qui se font plaisir ?
    Bonne journée et bises !

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  24. Mino a dit…

    Les 20 premières années de ma vie de couple avec les 3 enfants on tirait le diable par la queue.(un seul salaire, de technicien). Tous les mois, on mettait de coté une somme pour chaque charge;(on avait fait un tableau): tant pour les impôts, tant pour ceci et cela, et on avait fait une colonne pour les cadeaux de Noël et pour les occasions spéciales,ce qui nous permettait à nous qui ne sortions jamais (trop cher le baby sitting) de s’offrir une fois par an un truc dingue (genre: pour nos 10 ans de mariage un dîner chez Lasserre) ou pour nos 15 ans 3 jours dans les cottswolds en Agleterre. C’était génial !
    Sinon, j’ai vu 4 bons films dernièrement:
    les neiges du Kilidmanjaro; grâce à tes conseils Caroline ;
    le Havre (Francis wilms et jean-pierre daroussin)
    Parlez- moi de vous (karin Viard)
    et Carnage (Roman Polanski avec Jodie Foster et Kate Winslet), d’après une pièce de Yasmina Reza: Les dieux du carnage. Extraordinaire huis-clos à 4 personnes.
    Depuis que je suis à la retraite je me régale avec le petit ciné de mon quartier à 5 minutes de chez moi.( 5 euros la place; et il y a des séances à différentes heures de la journée) . Je suis comme toi , Caroline, ça me rappelle mon enfance avec l’Alhambra à Saint Ouen.

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  25. Cathy du Gard a dit…

    Pour le ciné, j’ai un super plan : je suis abonnée orange, donc le mardi c’est 1 place achetée, 1 place offete (cinédays) et j’y vais avec une copine qui a plus de 60 ans – donc au Kinépolis de Nîmes, super fauteuils et programmation au top (mais bouffe à tous les étages, c’est quoi cette manie de bouffer au ciné ?) ça me fait la place au tarif senior : 8.20 €, divisé par 2 = 4.10 ! Le raisonnement est valable pour les places à 10.50, ce que je trouve scandaleusement cher.
    Offre valable pour les abonnés Orange internet et si en plus on est aussi abonné pour le portable, on a 2 codes, donc on peut faire profiter du plan 3 autres copines !
    Depuis début décembre, je vais au ciné tous les mardis soir…. et je cherchais un film pour le 21, donc je pense que je vais aller voir celui-là ! Tu tombes pil poil !

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  26. Loop of Kurland a dit…

    Moi je pense qu’il est urgent que les gens qui partent en voyage publient sur un blog leur déclaration de revenus, ainsi que le grand cahier avec recettes/dépenses que tout ménage français qui se respecte devrait tenir tous les soirs.

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  27. leyleydu95 a dit…

    Ou habites tu Babette ? si c’est pas loin de chez moi,je te garde tes enfants et je t’offre 2 places de ciné…j’ai l’impression que tu as vraiment besoin de prendre l’air !

    ps : je suis dans le val d’oise

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  28. Cathrine en Norvege a dit…

    Ah, un bon film francais, ca risque pas d’atterrir pres de chez moi, le voyage (en ce moment le reve c’est l’afrique) a ete reporte, mais les fillettes loves contre moi j’ai – et pas question de les remettre dehors, le jour ou je n’ai meme plus droit a un bisou viendra assez vite…
    Allez gros bisous et bon week-end

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  29. Anna Chiara a dit…

    Merci pour le conseil cinoche ! Je me disais que tu ferais peut-être quelque chose sur les chômeurs de longue durée qui sont au chômage parce qu’ils ne sont pas formés mais c’est très bien de faire du plus léger aussi ! On en a bien besoin…
    Sinon, tu as Le Pen (je refuse d’ajouter Marine, ça l’humanise!) qui veut dérembourser l’IVG.
    Et sinon encore, rien à voir, mais je vous recommande la chronique de François Morel de ce matin sur France Inter : http://www.franceinter.fr/emission-le-billet-de-francois-morel-les-mots-des-pauvres-gens

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  30. Mariposa a dit…

    Je n’avais pas entendu parler de ce film avant et c’est clairement le type de film pour lequel je suis prête à payer une place de ciné. En plus tu en parles bien et puis il y a Juliette Binoche qui fait partie de mes super stars personnelles. Alors j’irai sûrement le voir.
    Merci pour le partage Caro et doux week-end avec tes petits amours et les jolis nuits avec ta fille contre toi.

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  31. reine a dit…

    J’habite à Paris , je n’ai plus d’enfant à charge , et j’ai la carte illimitée MK2.Du coup pour moi aller au ciné , c’est hyper facile et donc je ne considère plus ça comme un privilège. Je te remercie sincèrement Babette,pour cette claque, de me faire redescendre de mon petit nuage de confort. La prochaine fois que j’irai au ciné,ça prendra une autre valeur. Encore MERCI.

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  32. reine a dit…

    Caroline
    J’avais peur que le film soit racoleur et utilise le thème comme prétexte à montrer des scènes de cul…Mais ton analyse m’interroge et j’ai envie d’y aller avec le chéri ,pour entendre son analyse….
    Je suis entrain de lire « Rosa Candida » (je crois que tu nous en avais parlé) et je trouve ça super!!!!
    Et je suis impatiente de devenir grand mère rien que pour connaître à nouveau ces petits moments de bonheurs de petits corps chauds et sentant le lait dans mon lit….
    Bon we à toutes

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  33. Hanna a dit…

    Bonjour Caroline,

    Je n’irai pas voir ce film. Je ne pense pas qu’il soit mauvais, au contraire, mais le thème me touche trop. J’ai vu la bande annonce, peut-être que je ne peux pas comprendre ou accepter, sans pour autant juger mal les filles qui se prostituent…(j’ai la larme facile, hein, j’ai pleuré à la bande-annonce. je crois que ça a réveillé des trucs dans ma tête sans que je sache exactement ce que c’est).
    Du temps où j’étais à la fac, j’avais une amie qui avait demandé une rupture familiale avec sa mère et qui mangeait un jour sur deux…

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  34. Nocléa a dit…

    Je ne suis pas trop tentée par ce film malgré ta bonne critique, par contre celui de Sylvie Testud me tente vraiment, j’ai beaucoup aimé le bouquin…
    Je suis comme toi, pour les voyages, nous nous sommes serré la ceinture pendant 12 ans pour payer la maison, maintenant c’est fait et nous profitons !
    L’an dernier nous sommes partis en Guadeloupe (chez des amis), en Espagne et au Portugal (idem) puis à Rome 4 jours pendant les vacances de Noël.
    Nous partons tous les 5 à chaque fois car nos enfants sont assez grands pour vraiment profiter des voyages (16/14/presque 11) et nous avons envie de partager ces moments avec eux avant qu’il soit trop tard (snif)
    Je me suis déjà pris des réflexions de collègues sur mon statut de privilégiée, alors que mes revenus ne sont pas supérieurs aux leurs, c’est juste que nous n’avons pas les mêmes priorités. Par exemple, on a toujours conduits des voitures d’occas et on ne s’achète pas de fringues toutes les 5 minutes, franchement tu n’as pas à te justifier de tes choix, ni de te faire plaisir avec l’argent que tu gagnes par le fruit de ton travail, c’est juste hallucinant…

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  35. Faten a dit…

    Caroline, je pense que tu n’as absolument pas à te justifier de pouvoir sortir au ciné, partir en vacances ou en week end dans des endroits sympas. Non mais! Il ne manquerait plus que ça!
    Par contre ton commentaire « je ne m’en sens pas coupable du tout, c’est le fruit de notre boulot, boulot que nous n’avons volé à personne »… Ca fait un peu Sarkozyste comme réponse et ça ne te va pas. T’es pas la seule à bosser et à ne pas avoir volé ton boulot, certains travaillent mais ne peuvent ni aller pas cinéma, ni en vacances ni en we…Totalement anormal…On vit une drole d’époque.
    Je sais, je sais ça ne dépend pas de toi ni de nous… Tu dois comprendre que certain(e)s deviennent aigri(e)s, il faut être, je crois, désolée pour eux ou elles mais, je pense pas, le justifier par le fait que « NOUS ON TRAVAILLE, c’est pour ça ».

    Parcontre, j’ai pas du tout accroché à ce film, il faut dire que sur le sujet de la prostitution je partage plutot le point de vue de Despentes.

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  36. NaNa a dit…

    Eyh, j’ai vu la bande annonce et la jolie Sylvie est bel et bien dans son film de ce que j’ai put en voir. Moi aussi je suis une grande fan, de ses livres aussi d’ailleur 😉

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  37. Valérie a dit…

    Je n’ai pas vu le film mais ça m’agace que tout le monde pousse les hauts cris sur le mode « se vendre, ouh là là c’est pas bien, quel traumatisme! ». Mais, euh, on ne se vend pas quand on bosse à Mac Do ou à la chaîne dans une usine? On vend aussi son corps, sa fatigue, et encore pire son esprit à faire des tâches abrutissantes, répétitives, et à devoir courber l’échine devant des cheffaillons, tout ça pour un salaire de misère! Je trouve cela beaucoup plus avilissant que de vendre une prestation sexuelle à un tarif digne de ce qui est effectué (je parle bien sûr des prostituées qui choisissent cette activité, pas de celles qui y sont contraintes). Je précise que je ne pratique pas (non, non!) mais ce puritanisme teinté de vieux relents judéo-chrétiens m’agace vraiment!
    Autre précision: ce n’est pas toi que je mets en cause, mais tout ce qu’on lit ou entend si souvent à ce sujet! Ce politiquement correct me gave…

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  38. Mathilde a dit…

    Je ne sais pas si j’irai le voir malgé ta critique, car je n’aime pas trop Juliette B. Je me rappelle d’un film (Merci pour le chocolat) qui ne m’avait pas enchanté du tout et dans lequel je trouve qu’elle jourait super mal. Bref. Si tu cherches une babysitter je suis dans le 13e à BNF 😉

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  39. Caroline a dit…

    Faten, tu as raison, je n’aurais pas du m’en justifier, point barre. Par cette phrase je voulais simplement expliquer que nous ne sommes ni des héritiers, ni des rentiers. Mais en effet, nombreux sont ceux qui bossent et qui ne joignent pas les deux bouts et ceux qui voudraient bosser et qui ne le peuvent pas. Bref, never complain, never explain…

    Nocléa, ton commentaire me parle beaucoup, nous avons fait les mêmes choix nous aussi et je constate moi aussi que parfois nos périples interrogent des proches qui gagnent plus que nous et qui disent ne pas pouvoir se permettre des escapades comme celles-ci. Sauf qu’eux sont propriétaires, ou on une belle voiture, ou de grosses économies. Je ne dis pas qu’un mode de vie est meilleur que l’autre, je pense que tout est relatif…

    Valérie, long débat que tu ouvres là. Le film part un peu de ce postulat et ne juge pas, justement, cette vente du corps. Je crois quand même que ce commerce là est plus aliénant que celui dont tu parles, même si en effet beaucoup de boulots sont de l’exploitation pure et dure. Mais c’est un ressenti, je sais que là dessus les avis sont souvent contraires et tranchés.

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  40. Pauline a dit…

    Dans le même genre, entendu à un débat l’autre jour à la télé je ne sais plus où (je cite en substance la nana, je ne me souviens pas des paroles exactes): « c’est un film qui glorifie la prostitution, c’est comme si elles z’avaient pas honte de faire ca, donc c’est caca  » …. heuuuuuu… donc, si je comprends bien, quand tu es une pute, si tu n’as pas honte, c’est pas normal…
    Je suis d’accord avec toi et je me dis que lorsqu’on est sur le terrain de la prostitution choisie, je ne vois pas quelle légitimité j’ai, moi, à me dire qu’il y a forcément une souffrance derrière, cad à attribuer un ressenti défini à la personne qui se prostitue. Parceque c’est – en partie – ce prétendu ressenti qui justifie ensuite certaines positions, comme le fait de ne pas considérer la prostitution, ou tout service secuel (les assistants sexuels pour personnes handicapées , par exemple), comme un travail donnant droit aux avantages que le travail donne à tout travailleur.
    On me rétorquera que vendre son corps parce qu’on a pas de quoi bouffer créé forcément une souffrance … je répondrais que dans notre société française, il ne me semble pas qu’il n’y ait que ce choix là. Donc ca reste un choix. Je répondrais aussi la même chose que toi : qu’appelle-t-on exactement vendre son corps ?? Lorsqu’on applique des méthodes de ventes douteuses parce qu’on est obligé d’appliquer certaines consignes au risque de perdre son taf, la limite me semble bien plus mince qu’elle n’en n’a l’air. La prostitution non forcée est, dans l’esprit de la chose, dénuée de l’hypocrisie que bien d’autres travailleurs sont amenés à manifester dans leur emploi : le client sait exactement pour quoi il paie, et le ou la prostitué(e) donne en échange quelque chose qui est vendu en tant que tel et qui dit son nom. Bref, notre société voit moins d’inconvénient à ce que l’on vende ses sentiments plutôt que sa sexualité (supposée pourtant être libérée, etc), au nom de la morale, de la souffrance que cela engendrerait, etc. Pas étonnant que certains envisagent même de punir le client-complice-co-auteur de cette souffrance.

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  41. pascale m. a dit…

    @faten: c’esr drôle que tu tiques sur cette remarque de caroline, car je serais tout à fait capable de dire la même chose! il se trouve que j’ai dans mon entourage pas mal de personnes qui ne travaillent pas, pour toutes sortes de raisons. Certaines le font par choix, ou « parce que ça les gave de travailler avec des connards dans un bureau ». Lorsque ces dernières font des allusions à peine voilées au fait que j’ai de la « chance » de m’offrir ci ou ça, ou d’avoir des vacances (je suis prof) ben oui, franchement, ça me gave. j’estime que j’ai de la chance de travailler dans un domaine qui me plaît, qui ne m’a pas encore lassée au bout de 20 ans, mais ce n’est pas de la chance à mon sens que d’être payée à bosser, c’est normal (manquerait plus qu’on bosse gratuitement!)
    Et le souligner n’enlève rien au fait que je suis parfaitement consciente que certains ne l’ont pas, cette possibilité. J’imagine (en espérant ne pas trop m’avancer et ne pas trahir sa pensée) que c’est ce qu’a voulu dire caroline 🙂

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  42. Pauline a dit…

    Quand tu parles d’aliénation, c’est justement ce qui me gêne : il ne s’agit pas, pour ma part, de nier qu’il puisse y avoir une aliénation. C’est le fait de « préjuger » qu’il y ait très probablement une aliénation dans la prostitution. Sauf que tout travail suppose (selon moi) une aliénation. Mais à des degrés probablement divers (autre postulat). Donc, cela suppose qu’il y ait une échelle dans l’aliénation au travail, et ce que je reproche à certains propos, c’est de présupposer que la prostitution serait « forcément » située assez haut concernant le degré d’aliénation.
    N’y vois pas un détournement de ta pensée en raison de la référence transparente que je vais utiliser, mais l’une des questions à se poser n’est-elle pas de se demander si oui ou non, les aliénations au travail consenti se valent ? Et si, oui ou non, il est réellement possible d’établir une échelle ? Et si oui, sur quelles bases morales et rationnelles ?

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  43. Pauline a dit…

    oups, j’ai écris un peu vite, désolée, je voulais dire :

    >> C’est le fait de préjuger qu’il y ait très probablement une aliénation dans la prostitution « pire qu’ailleurs », ou bien plus importante (ss-entendu : que dans un autre travail).

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  44. happy a dit…

    J’espère que tu vas aller à l’Ile Maurice (ou à la Réunion). Les deux destinations sont extraordinaires. Si tu peux, essaye de sortir des vacances scolaires ; les prix retombent sérieusement. Une autre option parfois moins chère pour Maurice : faire un paris/réunion/maurice.
    Le truc « place de ciné chère et voyage à Maurice possible » m’a fait marrer. Je me retrouve parfaitement dans ce postulat tellement bizarre.
    J’ai autour de moi des gens qui travaillent et s’offrent des voitures tous les deux ans. Et qui se permettent de me demander comment je peux partir en voyage en famille à l’autre bout du monde. Oui, comment ? Peut-être que les odeurs de curry me font plus vibrer que celles du plastic neuf des nouveaux monospaces ? Peut-être.
    Et l’autre truc qui m’amuse, c’est qu’une partie de tes lectrices veulent absolument que tu restes la « girl next door ». Tu ne peux pas enchainer les weeks-ends, il faut que tu expliques pourquoi tu pars loin. C’est pas un peu lourdingue, ça ?

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  45. chrisssine a dit…

    Je vais assez peu au ciné pour les mêmes raisons que toi Caro. Et quand j’y vais (une fois tous les deux ou trois mois), j’ai envie de me divertir, de ressortie apaisée. Bref, ce film, par le thème qu’il évoque, ne me semble pas tout à fait correspondre à mon cahier des charges.

    J’espère que ça s’arrangera pour vos vacances au soleil. Sinon, j’ai des visées sur un bel hotel à Etretat qui pourrait te faire triper

    PS : sur le petit corps chaud : en ce moment je n’en veux pas dans mon lit, marre d’avoir un loulou qui gigote, rale, nous tape, perd mon doudou, sa tétine « mon doudou ma tétine… » (son slogan préféré)

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  46. Plum' a dit…

    Bonjour ou bonsoir..

    Je partage votre Amour pour le cinéma, je le ressens à chaque fois que vous livrez vos impressions sur tel ou tel film.

    J’avais vu il y a quelques temps une fiction- tirée d’une histoire vraie il me semble- sur le sujet que vous évoquez ce jour. Il s’agit de ‘Mes chères études’ avec entre autres Déborah François, Benjamin Siskou et Mathieu Demy. (http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=170427.html ) Quelle claque j’avais reçu. Assez poignant.

    Je ne vais plus au cinéma depuis quelques années mais je me suis abonnée à Canal plus, un compromis on va dire. Le dernier film que je viens de voir : Les yeux de sa mère. Les rapports entre mères et enfant sont assez déroutants. Parfois.

    J’ai aussi le souvenir de ces moments passés avec mon fils lorsqu’ils nous rejoignaient le dimanche matin pour des calinous-bisous-chatouilles dans le dodo. Ça reste bien gravé en moi.

    Dernièrement, pas très en forme, j’ai vu mon grand -petit- loulou de 14 balais se glisser dans le lit un soir. Pas un mot, pas un bruit, chacun a pris son livre. Tout simplement. Moi dans un polar très fascinant (La mémoire fantôme de Franck Thilliez ) et lui dans son livre « imposé » de lecture pour le collège. Il s’agissait de « Vipère au poing ».

    Quand je l’ai regardé à un moment et qu’il m’a sourit je me suis dit- et c’est tout bête- que pour le moment il ne m’appellerait pas ‘Folcoche’…

    Bonne fin d’après midi.

    Plum’

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  47. Elise a dit…

    Je suis étudiante à Paris, et je voudrais apporter un bémol a cette discussion.
    Je sais parfaitement qu’il y a des étudiantes qui se prostituent par besoin alimentaire.
    MAIS : celles que je connais personnellement le font pour se payer des sacs et des vêtements de grand luxe, des produits de beauté et des sorties en boite .

    Et c’est cette hyper consommation qui a formaté ma génération dès le biberon ( ma chambre débordait, littéralement, de jouets ), ainsi que le leitmotiv « j’y ai droit »,  » je suis une princesse », « je le vaux bien » qui me révulsent encore davantage que la prostitution en elle-même .

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  48. Cath en Norvege a dit…

    @Elise, De mon fauteuil de banquiere je plussoie. « Je le vaux bien » est le slogan le pire que je connaisse. Ceci dit… j’aime aussi beaucoup la facon de penser de Pauline.

    @Pauline: Super interessante ta pensee. Je rajoute mon grain de sel: n’y a-t-il pas des degres d’alienation tres diverses selon LA PERSONNE qui effectue un quiconque travail?

    Certains aiment beaucoup leur travail, que ce soit les sociables nees vendeuses, les patrons qui vivent pour mener d’autres ou les chercheurs qui ont trouve un labo ou ils peuvent … chercher. D’autres ne sont pas heureux des qu’il existe la moindre contrainte, et ne supportent pas d’avoir horaires et les taches.

    Je ne considere pas qu’il y ait forcement une alienation dans le travail mais surtout, je ne pense pas que cette supposee alienation soit forcement plus lourde dans les cas de prostitution choisie.

    Cependant, pour en avoir vu des cas de « prostitution » – sexuelle et simplement mentale – , il est clair que notre tete et nos tripes, notre ame et notre sexe, ne reagissent pas de la meme maniere aux alienations – meme celles qu’on a choisies, croyant que les benefices auraient raison des cotes moins glorieuses. Comme tu dis Caro, ces chosent nous marquent.

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  49. Loop of Kurland a dit…

    Oh merde. La chambre de mes gosses déborde de jouets. tu vas voir que quand ils vont faire pute, ça va être ma faute.

    Je plaisante, mais je suis moi aussi bien emmerdée. Je me rends compte que insuffle un peu d’esprit critique à sa descendance est encore plus difficile quand tout est déjà fait pour en démunir les adultes. Hier soir j’ai expliqué à un pan de progéniture que le reportage qui lui avait collé la trouille avait exactement la même fonction que les dessins animés pokémon qui visent à fare acheter des cartes pokémon. Sauf qu’il s’agissait d’acheter des électeurs. De la pub, quoi.

    Quand j’ai le temps, je reviens discuter de l’aliénation, ça m’intéresse.

    Répondre
  50. Plum' a dit…

    Elise, peut-être confondez vous votre situation personnelle avec celle d’autres personnes ? (Il s’agit juste d’une question, d’ailleurs ai-je le droit de faire ? )

    Ce n’est pas parce-qu’on est « gâté » matériellement qu’il faut voir cela comme une ‘hyper consommation’ de la part de ses parents ou autres proches. Et surtout, dans votre raisonnement, des étudiant(e)s proches de vous seraient contraint(e)s de se prostituer à cause de celà ? (l’argument de s’offrir des objets de luxe est presque fallacieux tel que vous le décrivez, je me trompe peut-être et si c’est le cas je m’en excuse d’avance.)

    J’avais juste envie de réagir, Elise, car j’avais envie…tout simplement.

    Répondre
  51. Plum' a dit…

    Et mince, j’ai oublié des points d’exclamations et un ‘non mais’ sur la fin de mon dernier commentaire…Tant pis, pas d’humour, ou alors si peu et basique, j’avais prévenu.

    @+

    Plum’

    Répondre
  52. Pauline a dit…

    Merci !
    Précisions : quand je parle d’une aliénation, je ne mets pas de connotation négative. C’est à entendre au sens littéral : je pars de l’idée qu’on se dépossède nécessairement d’une partie de soi et de ses attentes dans le travail. Un artisan peut éprouver un grand bonheur à faire des bols en terre cuite, mais s’il constate que les bols porcelaine se vendent dix fois mieux, eh bien il va devoir se soumettre à la loi du marché, à moins de vouloir faire faillite.
    Cette dépossession peut être vécue bien ou mal, plus ou moins intensivement etc, et ce, quel que soit le type de travail qu’on effectue, le métier qu’on exerce. Un boulot dit « pénible » peut très bien ne pas être vécu par une personne comme exigeant une profonde aliénation, et inversement.
    Je pense donc comme toi que ca dépend beaucoup plus de la personne que du type de travail, et ca dépend même probablement des situations rencontrées dans le travail, ainsi que de l’évolution personnelle …
    C’est donc pour cela que la prostitution consentie ne peut pas selon moi donner lieu au postulat qu’il s’agit probablement ou nécessairement d’une profonde et marquante et mauvaise aliénation. C’est peut-être vrai, mais il n’y a aucun moyen de le savoir, sachant qu’il y a probablement autant de prostitution que de prostitué(e)s.
    Il s’agit donc d’un ressenti personnel et unique à chaque fois. C’est donc l’introduction de ce ressenti (basé en partie dans le cas de la P sur la répugnance profonde qu’elle inspire) dans la réflexion sur une activité qui me gêne, parce qu’on occulte précisément le fait que le ressenti ne peut être l’apanage QUE de la personne. Dès lors, le généraliser – ou du moins penser qu’un certain pourcentage de prostitué(e)s a un ressenti négatif est d’une part impossible et surtout aussi absurde que de penser qu’on ne peut pas s’épanouir en étant nettoyeur de chiotte, ou parent au foyer ne travaillant pas ou médecin qui parfois annonce aux gens qu’ils vont mourir (il est vraiment triste ou il fait semblant ?).

    C’est l’histoire (mythe ?) du parent qui dit à son gamin dans la file d’attente aux caisses : regarde si tu ne travaille pas mieux, tu finiras comme la dame. Si on entendait ca on serait le premier à brâmer que c’est pas bien, pauvre caissière quand même, y a pas de sot métier, c’est honteux de tels propos, non à la condescendance sociale, etc…

    Bref, pour moi le ressenti, l’aliénation supposée, l’impact d’une activité comme la prostitution sur la personne qui la pratique sont de fausses bonnes questions, imprégnées d’une bien-pensance très confuse et donc ne reposant sur rien de rationnel, et ce sont pour moi des questions qui ne résoudront rien.
    D’ailleurs, ce qui est paradoxal, c’est qu’on reproche au prostitué(e) de vendre une absence de sentiment (du sexe supposé sans désir ni amour), mais on lui reproche aussi tout autant de se vendre même si il/elle éprouve des sentiments (répugnance pour cette activité, vie amoureuse stable à coté, etc). En plus du fait qu’on ne stigmatise aucune autre activité lucrative de la sorte (même un dealer ou un marchand d’arme, on va condamner la morale de l’activité en elle-même, on ne va pas dire : « ouhh attention c’est une aliénation de la personne et elle va en rester marquée d’avoir fait ça »), je me demande si on leur laisse la liberté d’éprouver quelque chose.

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  53. booh81 à Caroline a dit…

    Je crois que je deviens sénile… Je suis à peu près sûre de t’avoir laissé 2 comm’ sur « Ta mère en short à la préfecture », et je ne les retrouve pas… C’est moi ou c’est toi?

    Y avait-il quelque chose de blessant, de déplacé ou d’insultant?

    Répondre
  54. Pauline a dit…

    @ Booh : quand j’envoie un commentaire ici, je vais maintenant systématiquement vérifier juste après qu’il est bien en ligne, car une fois sur deux il ne l’est effectivement pas (même quand il est court 😉 ), c’est donc un bug, je ne peux même pas dire « probablement un bug », puisqu’on sait que Caroline ne supprime presque jamais un message, sauf exception pour des cas comme l’autre jour, qqun qui avait balancé un lien vraiment dégueulasse (j’ai donc pris l’habitude de faire un petit « pomme c » au cas où, pour m’éviter de le retaper et je clique d’abord sur aperçu …)
    J’en profite pour signaler que quand on veut commenter et qu’on clique sur répondre, ca renvoie parfois (pas toujours non plus) en haut de l’article, sans que s’affiche la zone de saisie de texte. En général il suffit de recommencer. Idem dans certains cas quand on fait « répondre à ».

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  55. Pastelle a dit…

    Sur les deux photos que tu as choisie elle est d’une beauté époustouflante, même l’air fatigué et le maquillage ruiné.
    Et ton résumé me donne bien envie de voir ce film.
    Sans doute fait il plus chaud au cinéma que chez moi en plus. 🙂

    Répondre
  56. Caroline a dit…

    pauline, j’entends tout ce que tu dis et je suis en théorie d’accord. Mais j’ai toujours cette phrase en tête, peut-être démago mais qui fait mouche chez moi. Je ne voudrais pas que ma fille soit prostituée. Je ne le voudrais pas pour elle, parce que je crois vraiment que faire l’amour est un acte qui ne devrait pas être rémunéré. Je ne juge pas, je ne suis pas pour la pénalisation des prostituées et je ne suis pas en mesure d’affirmer qu’il n’y a pas de prostituées qui le font de leur plein gré. Mais à choisir, personnellement, je préfèrerais nettoyer des chiottes que vendre mes services à des hommes que je ne désirerais pas. Je ne sais pas avoir un rapport sexuel sans désir, je ne sais pas comment ces femmes font pour supporter ça. C’est peut-être de la bienpensance, peut-être mon côté fleur bleue bébète. Mais je n’arrive pas tellement à envisager qu’à un moment ou à un autre ça ne soit pas difficile à vivre. Juste ça, faire entrer en soi un corps étranger pour lequel on n’éprouve pas de désir. Mais là où tu as raison, c’est que je c’est MON ressenti, ma culture judéo-chrétienne, qui me font éprouver ça. Encore une fois, ce n’est pas un jugement que je porte, c’est un ressenti. Après, sur le fait que l’aliénation soit inhérente au travail, je suis complètement d’accord. Et sur le fait que le jugement « moral » sur la prostitution soit insupportable, aussi. Et quand je vois des prostituées, j’ai en général du mal à voir de l’allégresse ou de la légèreté dans leur attitude. Il y a quand même beaucoup de misère dans ce commerce, beaucoup de sales mecs qui profitent de gamines en situation illégale, de filles venues de pays pauvres croyant qu’elles auraient un boulot et qui deviennent des esclaves du trottoir. Pas toutes, sûrement, mais une majorité quand même. Donc ne pas porter de jugement moral, ok, mais rationnaliser tout ceci en décrétant que c’est un libre choix, je crains que ce ne soit aussi une façon de se donner bonne conscience.

    Répondre
  57. Caroline a dit…

    Booh, comme je l’ai déjà dit beaucoup de fois, je ne supprime pas les commentaires, à moins qui’ls soient vraiment, vraiment odieux. Par contre, oui, il y a des bugs, je le regrette et je vais en reparler au webmaster. Désolée 🙂

    Répondre
  58. venise a dit…

    « Nocléa, ton commentaire me parle beaucoup, nous avons fait les mêmes choix nous aussi et je constate moi aussi que parfois nos périples interrogent des proches qui gagnent plus que nous et qui disent ne pas pouvoir se permettre des escapades comme celles-ci. Sauf qu’eux sont propriétaires, ou on une belle voiture, ou de grosses économies. Je ne dis pas qu’un mode de vie est meilleur que l’autre, je pense que tout est relatif… » tout est affaire de priorité, de préférence, je suis de celles qui préfèrent être propriétaire de leur maison plutôt que voyager, je ne critique pas ceux qui ont d’autres goûts.
    Ce qui est injuste c’est que certains n’ont pas le choix, ils n’ont pas à se poser la question, c’est ni voyage ni propriété, et ceux là sont de plus en plus nombreux 🙁
    Tu n’avais pas à te justifier, mais je comprends que tu aies souhaité le faire

    Répondre
  59. caramille a dit…

    Un peu hors sujet mais inspiré par la remarque sur une Nathalie Baye au visage repassé, j’ai été stupéfaite de voir la transformation physique de Francis Huster qui était dans une émission un soir…Il était méconnaissable si bien que c’est quand l’animateur a prononcé son nom que je l’ai identifié (non pas reconnu mais identifié)… Je ne sais pas ce qu’il a fait faire sur son visage, mais ce n’est plus lui du tout. Quel dommage de ne pas assumer ses plus de 65 ans, et alors qu’il était fort bel homme avec ses quelques rides.

    Répondre
  60. DOMINIQUE a dit…

    Pas le temps de beaucoup commenter, plein de soucis, mais sur la prostitution, Caroline, je te comprends car j’ai le même ressenti que toi. Cependant, une amie de 60 ans a fait ça toute sa vie. Choix personnel. Elle a eu un fils, et un cancer du sein. Elle ne peut pas, en fait, vivre avec un homme, on en a beaucoup parlé.
    Je me souviens du jour où elle m’a montré comment elle faisait pour cacher son absence de sein à ses « clients ».
    Elle a des fragilités, comme nous tous, elle est forte aussi comme un roc. Je ne sais pas ce qui l’a amenée à ce métier. Ce qu’elle revendique c’est que sa profession soit reconnue, encadrée. Elle paie l’Urssaf, des impôts, et elle a fait tout un barouf car ils l’avaient qualifiée « d’infirmière ». De guerre lasse, ils l’ont qualifiée de « soins du corps ». Car la prostitution est caca. Notre administration prend les sous de la prostitution, mais ta main droite ignore ce que prend ta main gauche.
    Si la profession était reconnue (comme dans pas mal de pays européens) on sortirait un peu de ce fatras moraliso-faux cul.

    Répondre
  61. Loop of Kurland a dit…

    c’est vrai ce qu’elle dit Plum’ Il y a des actrices vendues figées d’origine, comme Kristrtren machin, qui joue la grognasse du gamin qui souffre beaucoup dans le film sur les vampires que je ne sais pas écrire sans faute.

    J’arrive pas à savoir si la photo c’est avant ou après retape. En tout cas, il avait grossi, c’est sûr. Je n’arrive pas à identifier la retape, d’ailleurs sur Francis Huster. Ni si c’est de la retape ou juste que ses paupières ont changé de place.

    Domnique, je veux bien connaître le truc pour les nichons. Je te l’échange contre un cours pour savoir faire des noeuds avec des queues de cerises sans les mains.

    Répondre
  62. Loop of Kurland a dit…

    booh, je dois faire un code ici pour commenter. Alors range ta parano, c’est moi d’abord.

    Sur l’aliénation de la caissière identique à celle de la pute, ou du tourneur de bols en bois qui change d’activité et se met à faire des bols en fer, le jour où les putes auront une convention collective, j’y croirai.

    Répondre
  63. Metoo a dit…

    Lorsque j’étais jeune je crois que j’aurais préféré ne pas faire d’études que me prostituer . Sans désir qu’une personne pénètre un corps est une violence inouie , bien sûr on peut se blinder , et encore , ça doit être
    atrocement déprimant , ça doit fiche le moral à zéro , il doit y avoir des connexions qui ne se font plus dans le cerveau .
    La dignité ça existe . Caro tu dis ta fille , tu n’aimerais pas , moi j’ai un fils , je n’aimerais pas non plus , qu’il  » consomme  » , il a bien fallu lui expliquer , l’amour , le plaisir ça ne s’achète pas . Il a fallu lui dire pour ces jeunes filles qui trainaient au bord de la nationale , ce sont des esclaves . Hélas , hélas , il a fallu dire
    tout ça , les macs , la mafia , les filles tabassées ….

    Répondre
  64. mammouth a dit…

    Ce que j’ai compris, c’est qu’il ressemble à Carla Bruni de trois quart face. Face retapée par le même chirurgien que l’autre. Au trois quart. Le reste on ne sait pas. C’est un peu comme la lune.

    Moi, je dis que les Égyptiens du temps des pharaons avaient tout compris sur comment faire des portraits.

    Répondre
  65. Pauline a dit…

    Caroline, tout d’abord, merci pour ta longue réponse.

    tu dis : « Donc ne pas porter de jugement moral, ok, mais rationnaliser tout ceci en décrétant que c’est un libre choix, je crains que ce ne soit aussi une façon de se donner bonne conscience »

    >> C’est bien pour cela que j’ai pris soin de parler uniquement de la prostitution « consentie », en sachant que oui, ca existe encore, que oui aussi ca pose le problème de savoir où commence et s’arrête réellement le consentement, et enfin, oui, c’est probablement et hélas une minorité (dans quelle proportion, je l’ignore en revanche) parmi l’ensemble des prostituées en France.

    Mon propos tendait bien évidemment à dire mon désaccord face au fait que certains estiment 1/ qu’il ne peut y avoir de prostitution consenties réellement (bref, que le / la prostituée est fatalement une victime – de la société, des hommes, des pervers, etc), 2 / qu’elle ou il est donc forcément à plaindre 3 / qu’elle ou il doit donc forcément être malheureu(x)se et honteu(x)se. Comme dit Despentes, on exige qu’elle soit salie.
    (qu’il n’y ait pas de malentendu, hein 😉 : je ne dis pas, bien sûr, que TOI tu as ce propos, je suis juste partie, comme l’a fait Valérie, de ce que donnait à penser et à entendre ton propos, lequel traduit bien une opinion assez courante).

    Tu me parle des abus, des situations dramatiques, ok, mais je crois (et j’espère !) qu’il est bien évident dans mon propos que je ne parle pas, ne vise pas ce qui est effectivement une exploitation pure et simple de la personne (des femmes, mais aussi des hommes !! Pourtant … Quand parle-t-on de l’exploitation de l’homme par le désir de la femme ou de l’homme homo ? Rarement… mais pourquoi ??)

    Répondre
  66. Pauline a dit…

    @ Loop :

    Je suppose que ton commentaire (enfin, celui sur la convention collective des putes, etc…) n’est pas une réponse au mien (pourtant on le jurerait), étant donné que je dis justement (assez clairement me semble-t-il) que l’aliénation étant une réalité purement personnelle et individuelle, et résultant d’un choix personnel (autrement dit, de jusqu’où est-on prêt à aller ?), les aliénations dans le travail ne sont ni généralisables, ni comparables entre les divers corps de métier :-), qu’on soit putes, caissier, toubib ou décortiqueur de crabe, ni entre les travailleurs exerçant un même métier.
    je me disais, chouette, l’aliénation, ca l’intéresse elle a dit, elle va nous donc nous livrer une de ses réflexion approfondie et pourtant sans pesanteur dont elle a le secret, je ne peux donc m’empêcher en l’occurrence de rester un peu sur ma faim 🙂

    Répondre
  67. la chouette a dit…

    Eh les filles, vous avez lu Grisélidis Réal?
    Je ne dis certes pas qu’elle répondait à toutes les questions .
    Mais elle en posait pas mal, et donnait à réfléchir: artiste, écrivain, mère et prostituée, son témoignage est plus qu’intéressant.
    Et merde, qu’est ce qu’elle écrivait bien!
    Bon week-end!

    Et ne parlez plus de Francis Huster! j’étais amoureuse de lui, à quinze ans (sanglots…)

    Répondre
  68. Geneviève a dit…

    Pour revenir… à l’article (après avoir lu les commentaires qui sont intéressants comme presque toujours), j’ai juste envie (besoin) d’un corps tout chaud dans mon lit. J’ai très envie d’aller voir ce film (j’admire complètement Juliette Binoche) justement parce que ce n’est pas semble-t-il un documentaire sur la prostitution étudiante mais bien autre chose.

    A part ça, j’ai de la chance, j’habite à la campagne et il y a un petit cinéma associatif (3,80€ la séance). Bien sûr il n’y a que 2 films au choix par semaine MAIS … je vais au cinéma, je rêve de voyage et j’adore quand l’une ou l’autre d’entre vous parle d’une escapade, d’une région. Ca alimente mes rêves, pas ma jalousie ou une quelconque aigreur. Je me dis « Un jouououourrrr, j’irai là-baaaaas »

    Répondre
  69. La Mouty a dit…

    je ne pense pas que Francis Huster soit retouché,il avait les cheveux poivre et sel,il les a teints,enplus il a maigri ,ça fait vieux beau qui ne veux pas vieillir,c’est dommage.
    En parlant de la prostitution,hier soir j’ai vu « la bella gente « beau film qui fait réfléchir sur la générosité de certaines personnes envers les « pas pareils « ,on les veux bien comme frêres,mais pas comme beaux frêres.

    Répondre
  70. Pauline a dit…

    @ la chouette

    Je prends avec intérêt ton conseil de lecture, merci, je ne connaissais pas. De mon coté j’avais lu King Kong Théorie de Virginie Despentes il y a environ un an. Ce n’est pas ce livre qui a donné lieu à mon opinion actuelle sur la chose, ca l’a juste confirmée même si je n’adhère pas à tout, enrichie et nuancée (en plus avant ce livre, je ne supportais pas cet auteur, comme quoi …)
    Elle cite d’autres auteurs intéressants ayant écrit sur la question, et je pense que ce sont le genre de lectures qui permettent de sortir un peu justement du pur ressenti sur cette activité (que pour la plupart d’entre nous ici nous ne connaissons pas, je suppose) et de comprendre notre rapport à son image.
    Sur un sujet un peu différent, mais qui parle là aussi de notre rapport bien complexe à la sexualité et à sa représentation, il y a par exemple « Penser la pornographie », de Ruwen Ogien.

    Répondre
  71. DOMINIQUE a dit…

    Caroline, fais quelque chose pour les commentaires qui sautent ! Je ne sais pas, moi, pends ton webtruc, menace-le des pires sévices sexuels, coupe-lui l’électricité. En plus, j’avais fait un commentaire super intéressant, celui qui tue, et pof, j’avais pas sauvegardé.
    Je pleure.

    Répondre

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