Un baiser

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Il y avait ces deux adolescentes sur ce quai de la gare de Lyon. Elles suivaient les parents de l'une, en se donnant la main, comme le font souvent les amies de cet âge. Je ne sais pas bien pourquoi mon regard s'est arrêté sur elles alors que je fumais ma dernière cigarette avant le départ. Peut-être cette grâce propre à cet âge si fragile, peut-être ce qui semblait les lier, ou alors était-ce le hasard. 

Je les regardais, donc, sans vraiment leur prêter attention, comme on laisse sa rétine imprimer malgré soi toutes ces images, dont la plupart disparaitront l'instant suivant.

Et puis soudain, il y a eu ce baiser. Echangé clandestinement dans le dos des parents qui marchaient devant. Il n'a duré que quelques secondes mais le rougissement de l'une et le sourire si complice de l'autre ne faisaient aucun doute. Ces deux là s'aimaient. Fort.

La petite troupe s'est arrêtée devant la voiture 8. Seule l'une des deux filles partait, en réalité. Elle a embrassé les parents de son amie, puis, celle-ci mais chastement cette fois-ci. 

Il n'y a que moi je crois qui ai vu alors la légère pression de leurs mains se frôlant et les yeux brillants de celle qui restait et dont je me suis inventé qu'elle était aussi celle qui aimait un peu plus que l'autre. Lorsqu'elle est repartie avec ses parents, son visage si lumineux à l'arrivée sur le quai était si triste que j'aurais voulu lui dire que ça passerait. Et puis j'ai pensé qu'en réalité, je n'en savais rien, tellement rien. Qu'à la complexité des amours adolescentes, s'en ajoutait une autre. Qu'il y a le discours et la réalité, les milieux parisiens bobos et l'isolement des bourgardes moins habituées tout simplement aux amours peu conventionnelles. Qu'au collège, l'insulte la plus courante reste l'incoutournable "sale pédé". Peut-être que si cette amie avait été un garçon, leur baiser eut été tout aussi furtif et caché, mais peut-être pas.

Elles m'ont serré le coeur ces presque amantes, ce jour là sur un quai de la gare de Lyon. Puissent-elles un jour s'embrasser à pleine bouche à en louper ce damné train…

103 comments sur “Un baiser”

  1. Nisha a dit…

    Un peu triste, mais si touchant.
    (et tellement plus agréable pour moi à lire que des billets mode et essentials. ._. (mais il en faut pour tous les goûts, ouiii, je sais.)

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  2. Armelle a dit…

    Ce billet à sa lecture est plus profond que les mots à la surface des lignes… Il interpelle, il appelle à la réflexion, à la « morale » des uns et à la liberté des autres, il parle de sentiments, de tolérance et d’intolérance. Les mots sont confus dans ce commentaire parce qu’il manque peut être un développement… et l’âme ou la plume romanesque se risquerait bien à en écrire tout un roman…

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  3. Chag a dit…

    Rhaaaa. J’ai envie de lancer un truc, là. Mais j’ai une angine, et une conjonctivite (x2, les grelots aussi).

    Je me contenterai juste d’un banal « merci ». Entourée à 98 % de couples gays (et de pas couples, aussi) (ok, j’exagère un peu sur les chiffres), je connais bien ces drames des baisers volés et des amours que l’on interdit. Que l’on s’interdit aussi, parfois. Il y a celui ou celle qu’on est (naît ?) et celui qu’on aurait voulu être. A l’heure des débats et des commentaires UMP à vomir, c’est chouette que quelqu’un en parle du côté de l’amour, et aussi du côté adolescent.

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  4. Desperate Teacher a dit…

    Ça me fait transpirer des yeux cette petite histoire. Dans le même genre j’ai vu récemment pour la première fois une magnifique scène de la série Queer as Folk où deux héros vont au bal de fin d’année de l’un des deux et c’est sublime, si ce genre de problématiques vous/te tient à cœur alors il faut regarder « Brian/Justin/ prom dance/save the Last dance for me » ( mots clés toitube), c’est beau à en pleurer. Sur ce, bien du romantisme de tous bords/sexe/genre et combinaisons possibles et bonne journée! xx

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  5. Marion a dit…

    Je n’ai pas l’habitude de commenter ici, mais ma première lecture du matin était ton billet et j’ai trouvé ça si beau.
    Je ne suis plus adolescente depuis quelques années maintenant, je ne me cache plus derrière le dos de mes parents pour embrasser l’amoureuse. Mais je sais comme il peut être difficile de vivre cela (surtout dans une bourgade du centre de la France)! Mais je leur souhaite, comme tu le dis si bien de: « s’embrasser à pleine bouche à en louper ce damné train… »

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  6. lilou81 a dit…

    c ‘est tellement difficile en province même dans une ville assez grande , l’amie de ma soeur travaille en libéral et a perdu des contrats à cause de sa préférence sexuelle , mais bien sur ses détracteurs n’ont pas annoncé leur motif .Ma soeur elle s’est planquée un moment puis a lâché prise ,et ça ne se passe pas mal . Mais quelle galère et tout ça pourquoi ?????????????????

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  7. En passant... a dit…

    Merci pour mes larmes de lectrice, pour cette scène qui nous transporte sur un quai de gare et nous rend les complices songeurs d’un bref moment intense. Pensées pour elles… (eux…)

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  8. fracol a dit…

    C’est un très beau texte. J’aurais envie de connaître la suite de cette histoire. Sous ta plume, bien sûr. Besos, F
    PS : Je crois que le « puisse-t-elle » de la fin doit être au pluriel. Tu ne penses pas ?

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  9. Caroline a dit…

    très touchée de vos réactions.

    Oui, fracol, j’avais fait une énorme faute (j’ai honte, si ma mère l’a vue elle va me tuer) que j’ai corrigée depuis mais tu devais être encore sur la page non modifiée 🙂

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  10. Blonde Paresseuse a dit…

    Ben voilà, je suis encore en train d’essayer de me cacher aussi.
    Parce que j’ai les yeux brillants à lire ton texte si court, si beau et si puissant.
    Parce que ma collègue est juste en face de moi.
    Parce que j’en ai plus qu’assez d’être tout le temps en train de chouiner. Parce que comme me l’a dit une chère amie « ne me secouez pas trop fort, je suis pleine d’eau ».
    Je suis toute secouée, alors faut éponger, ça déborde.

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  11. sandrineetles3nains a dit…

    J’espère ne pas me faire lyncher…. Mais bon, la fille de mon mari, 16 ans à l’époque, est venue passer les vacances de la toussaint chez nous avec son amoureuse, que nous avions invitée (la scène que tu décris est incroyable parce que j’ai vu ce baiser entre elles-deux lorsque nous sommes venue la chercher chez elle l’été précédent et qu’elles se sont dit au revoir….). Mais j’avoue avoir été choquée de les retrouver allongées sur le canapé, enlacées et s’embrassant alors que mes fils, les trois petits frères de Manon, étaient là à les regarder, étant sans doute plus dérangés par le fait de ne plus avoir de place sur le canapé pour regarder leurs dessins animés mais bon…. voilà…. ce n’est peut-être pas politiquement correct mais bon….. cependant, j’ai beaucoup réfléchi et ce n’est pas le fait que c’était elles, si cela avait été elle+lui, cela m’aurait choqué pareil….. j’aurais préféré qu’elles se préservent un peu d’intimité………

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  12. Tite_bulle a dit…

    Je te lis à 10h de route de ma Bruxelles natale, doit un coin perdu de Bretagne où, sans doute, on ne croise pas de ces baisers tous les jours.

    Et je me souviens d’une discussion, un peu utopique peut-être, avec l’Homme, aujourd’hui futur père, sur la sexualité des enfants et de l’influence des parents sur celle-ci.
    Je me souviens avoir rêvé tout haut qu’il leur soit aussi simple pour eux de me parler d’un homme ou d’une femme. Qu’ils n’aient jamais à me sortir cette phrase « J’ai qqch à te dire » pour m’avouer une homosexualité.
    Je n’ai jamais dit « J’ai qqch à te dire » pour dire mes amours hétérosexuelles… J’espère arriver à cette égalité pour cet enfant qui pousse au creux de mon ventre… On verra…

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  13. Arielle a dit…

    Très très beau et pour moi rien de choquant aux échanges de baisers quels qu’ils soient et devant les petits. On est parfois plus choqués par ses images car par la violence dans certains films et au JT. Moi je dis : vive l’amour !!!

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  14. Caroline a dit…

    sandrinetles3nains, ben non, ça m’aurait gonflée aussi j’imagine, pas parce que ce sont deux filles mais parce que personnellement autant je peux être émue par des baisers à pleine bouche sur des quais de gare, des manifestations de tendresse, etc, autant je ne goûterais pas particulièrement que deux ados – fille/fille garçon/fille ou garçon/garçon – se paluchent devant ma fille de quatre ans. Parce qu’en effet, il y a ce qui relève de la manifestation publique de tendresse et ce qui relève de l’intime. Et que les petits enfants n’ont pas forcément les filtres pour décrypter de telles images à connotation sexuelle. Maintenant, je ne suis pas dans ta tête, ni dans ta position et peut-être que leur homosexualité te heurte plus que cela ne le ferait si ta belle fille était avec un garçon. Mais pour le coup, tous les ados sont un peu exhibitionnistes à un moment, je crois. Et je trouve que le fait que ta belle fille et son amie s’autorisent à être comme ça chez toi c’est malgré tout une chouette marque de confiance (de provoc aussi peut-être mais ça aussi c’est symptomatique de l’adolescence, de faire chier les parents en transgressant les règles).

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  15. Caroline a dit…

    Arielle, j’imagine qu’il y a baisers et baisers, je n’ai aucun problème avec un échange de baisers ou de tendresse, un peu plus si ça tourne au « pré-rapport » sexuel, encore une fois tout ça est délicat, question de ressenti sur l’instant j’imagine. mais je suis à fond d’accord avec ce que tu dis concernant des images bien plus choquantes et violentes qu’on tolère !

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  16. Mag a dit…

    Très joli texte! dans ma campagne reculée, j’ai croisé un couple d’adolescentes qui se tenaient la main. J’ai été admirative par leur courage, car chez nous c’est loin d’être courant….

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  17. sandrineetles3nains a dit…

    Je suis émue Caroline, par ta réponse. ca me fait drôle d’avoir les larmes qui montent en te lisant…d’habitude, je m’esclaffe ! comme je le disais, j’y ai beaucoup réfléchi et une fois de plus, tu as trouvé : c’est cet exhibitionnisme qui m’a choquée. Mes enfants sont très loin d’être des ados et bon, voilà quoi, c’était passionné… L’histoire de Manon, son père et moi, nous n’avons pas tout compris. On a toujours cru qu’elle ne souffrirait jamais de préférer les filles et pourtant elle en a bavé, elle a fugué, elle n’allait plus en cours, cette révélation a été très violente pour elle. Comme quoi, même en étant très ouverts, son père, sa mère, tous ses très proches n’ont pu empêcher qu’elle souffre. Quand j’ai connu son père, elle avait 8 ans et déjà, il me disait que sa fille préfèrerait les filles plus tard, je ne sais pas pourquoi et lui non plus….

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  18. Tan a dit…

    Quel magnifique récit… et à la fois si dur parce qu’on sait, qu’on le veuille ou non, ce qui risque de les attendre. Ta dernière phrase m’a filé des frissons, je leur souhaite tellement aussi…

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  19. La Ronde a dit…

    Oh ! C’est super touchant, ce billet, ce matin, Caro (comment je fais genre, on se connais, je te tutoie et je t’appelle par ton prénom… La magie de la blogo… :-D).

    Ma soeur a avoué il y a peu son homosexualité, et c’est vraiment pas évident pour elle et sa copine. Je croyais les esprits plus libres à défauts d’être libérés. Mais, visiblement, il y a encore du progrès à faire.
    Cela dit, cela fait plaisir de voir que les choses changent. Je ne sais pas si tu aurais pu écrire ou dire ça, il y a 100 ans et le penser vraiment (ni moi non plus, hein). Et c’est pour ce genre d’évolutions que j’aime être née maintenant…

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  20. Anaelle a dit…

    Oooh c’est adorable.
    Et triste egalement, cette peur pour devoir se cacher.
    J’aurais peur egalement si j’aimais les femmes. Peur du regard.

    J’espere que tout se passera bien pour elles.

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  21. solamalice a dit…

    Bonjour Sandrine:peut -être faut-il seulement expliquer à ces demoiselles ce qu’est l’intimité,qu’elles peuvent s’embrasser tant qu’elles veulent mais en respectant l’âge de ses petits frères qui ne comprennent pas encore tout!Je pense que si le papa savait déjà dès le jeune âge de sa fille c’est que sa fille le ressentait déjà eh oui on a pas toujours la révélation à l’adolescence plus tôt aussi ça existe comme un garçon peut se sentir fille dès sa jeunesse!♥
    pour la jolie histoire d’amour sur les quais !Si j’avais été cette maman et que je m’en étais aperçue je crois que j’aurai dit à ma fille soit fière de ton amour ne te cache jamais vis ta vie pleinement en sachant que je t’aimerai toujours♥ j’ai trois fils( 16,12,11) et cette situation je ne la crains pas car l’amour qu’il soit hétéro ou homo est une belle histoire qu’il faut vivre ♥ Je vous embrasse♥

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  22. Veronique a dit…

    La société aura évolué le jour où elle arrivera à ressentir le même sentiment de bonheur, émotion, partage qu’ils s’agissent d’amours homosexuelles ou hétérosexuelles …
    et c’est pas gagné !

    Je le déplore car aimer n’est pas un choix mais une évidence …

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  23. Petitelinou a dit…

    Très touchant…Moi, c’est mon papa qui préfère les hommes, en fin de compte et je souffre souvent un peu pour lui de l’intolérance des autres…
    J’avais beaucoup aimé le passage, dans Les Petits Mouchoirs où Magimel expliquait l’homosexualité à son fils en lui disant qu’il ne fallait pas se moquer parce que ça restait de l’amour et que c’était beau.

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  24. 100 Drines a dit…

    Très émouvant en effet. Mais je m’interroge quand même… Caroline, est-ce-que ta réaction aurait été la même si tu avais été la maman et que tu t’étais retournée à ce moment là ? Aurais-tu eu autant d’émotion et de compassion ? C’est mon côté obsessionnel « tout ce que je trouve beau ou révoltant ailleurs, est-ce-que ça me ferait pareil chez moi ? » Parfois on est surpris !

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  25. roseinprogress a dit…

    Cela me rappelle ce couple de copines au collège que l’on avait surpris en train de s’embrasser devant les toilettes, elles sont devenues la risée de tous et moi même devais-je ajouter de la moquerie à tout cela.
    Mais je me souviens que je me moquais pour faire comme les autres et qu’au fond, j’étais fascinée et presque envieuse de ces deux amoureuses.
    Les garçons me terrorisaient à l’époque et la simplicité qui se dégageaient de ces deux ados me fascinait, j’aurais moi aussi voulu connaitre cela mais je sentais que ce n’était pas fait pour moi.
    J’y repense souvent, je me demande si c’était un amour de petites filles où si leur homosexualité s’est confirmée.
    C’était en tout cas pour moi la première fois que je me posais la question de choisir d’embrasser une garçon ou une fille.

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  26. Caroline a dit…

    100 Drines, je n’en sais absolument rien, j’espère bien que je n’aurais aucune réserve quelle que soit l’orientation sexuelle de mes enfants. Je crois que la réponse est difficile à donner parce que la vérité c’est que je crois que la première fois que je verra l’un de mes enfants embrasser quelqu’un, je serai pétrie de sentiments contradictoires, et ce quel que soit le sexe de la personne embrassée. Je crois qu’il n’est jamais simple de voir son enfant amoureux, que ça vous renvoie tellement de choses sur vous même, non ? Mais pour avoir quelques interrogations quand à l’un de mes enfants (et je n’en dirai pas plus parce que ça leur appartient), je sais que ma seule inquiétude s’il y en a une, c’est celle de la stigmatisation encore tellement forte, surtout au sein des collèges et lycées. Le reste, je m’en bats l’oeil.

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  27. Geneviève a dit…

    Très jolie histoire. Beaucoup de sensibilité et de pudeur dans les mots choisis.
    Juste une réflexion, je crois que les amours adolescentes (et plus tard) doivent être préservées du regard des parents. Bien sûr, c’est beau de pouvoir « faire confiance », ne pas être jugé mais je ne sais pas si c’est si bien que ça de TOUT dire à ses parents.
    Attention, je ne dis pas que l’on doit « cacher » sa vie amoureuse mais l’idéal est quand même qu’un enfant puisse parler S’IL LE SOUHAITE et que les parents… ne soient pas trop intrusifs dans la vie des ados.
    Probablement « hors sujet » mais c’est ce qui me vient à l’esprit.
    Pour revenir sur « les mots » choisis, je remarque qu’à 2 ou 3 reprises dans les commentaires, il y a eu « avouer » son homosexualité et « dire » son hétérosexualité…. Comme quoi, même avec la plus grande bienveillance, on « dit » aussi tout le poids des jugements sociaux.

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  28. Caroline a dit…

    geneviève, je partage ton point de vue, je ne suis pas tellement blindée de principes mais je crois qu’il n’est pas sain que les parents s’immiscent dans les histoires d’amour de leurs enfants et pas bon non plus que les ados/jeunes adultes vivent leurs amours sous le toit parental. Je sais que souvent c’est une question de logements, de difficulté à pouvoir s’installer ailleurs du fait des loyers et cie, mais je crois que j’aurais énormément de mal à accepter que mes ados dorment avec leurs amoureux chez moi. Je crois que ce n’est bon pour personne. Au risque de passer pour une réac… Mais je n’en suis pas encore là et je sais aussi combien de principes éducatifs j’ai déjà piétinés…

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  29. Babylonia a dit…

    Ca me parle, c’est un très joli texte….
    Je peux témoigner quand meme que les mentalités ont evolué en une dizaine d’années. Car il y a 10 ans, j’ai tenu la main et le corps d’une amoureuse, et meme si on restait très discretes, parce qu’on sentait bien qu’on genait nos ami(e)s, ca n’a pas mepeché certains de nous reperer. Je nous revoit courir, mains dans les mains dans les couloirs du lycée, fuyant les insultes et les crachats d’une bande de garcons enervés. Nous enfermant dans une salle et appelant a l’aide un prof complice pendant que la porte accusait les coups de pieds rageurs…
    La petite soeur d’une amie, qui est dans ce meme lycée aujourd’hui, tient la main de son amoureuse sans se cacher, ce qui me donne espoir pour la suite.
    Je leur souhaite également de pouvoir, dans quelques temps, quand elles arriveront a pleinement accepter qu’elles ne sont pas ‘différentes’, de s’embrasser a pleine bouche a en rater tous les train du monde !

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  30. sandrineetles3nains a dit…

    Je suis complètement d’accord ! je dois avouer que cela m’a carrément saoulée de devoir accepter cela, que Manon vienne avec sa copine (son compain c’était pareil)et dorment ensemble (enfin, dans la même chambre..mais bon, je ne crois plus au père noël…). Son papa a invité sa copine car sinon, sa fille ne venait plus nous voir ! et tous ses principes ont cédé face à l’envie de voir sa fille, ce que je compdrends…. Et puis je trouve cela si bon, quand j’y repense, d’avoir dû « m’organiser », à l’époque, pour passer des moments intimes avec mes amoureux…..

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  31. SmouikSmouik a dit…

    c’est un vrai débat, celui des ados qui couchent(disons-le) avec leur amoureux à la maison… Et je pense comme toi (aujourd’hui). Je crois que les parents n’ont pas à avoir cette complicité « sexuelle » avec leurs enfants (tout est une question d’âge of course) en l’acceptant. Et finalement, est-ce que ça ne fait pas partie de la transgression nécessaire pour se construire que de se rejoindre à pas de loup lorsque la maisonnée est endormie(qu’on pense !)?
    Mais peut-être bien que demain, je serai aussi avec toi en train de sauter à pieds joints sur mes principes…

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  32. Elosyia a dit…

    Elle est jolie et touchante, la retranscription de ce moment de vie. Perso, je me souviens encore de ma meilleure amie d’enfance m’annonçant qu’elle avait rencontré « quelqu’un ». Elle était partie loin et elle me racontait en détail régulièrement sa vie amoureuse.
    J’avais été surprise par le côté vague de ses descriptions sur sa relation du moment quand un jour, elle s’est jetée à l’eau et m’a annoncée que c’était une femme. Elle n’avait eu que des relations hétéros auparavant et elle redoutait vraiment la réaction de ses proches. Passée la surprise de l’annonce, je lui ai répondu que quelque soit la « personne », moi j’attendais juste qu’elle me raconte ses potins et que surtout, surtout ce qui comptait pour moi c’était qu’elle soit heureuse en amour.

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  33. nalou a dit…

    j’ai lu et relu ton texte puis les commentaires
    et je me suis dit que c’est vraiment chouette d’être amoureux et c’est tout.
    il y a des jours où on a besoin plus que d’autres d’avoir des filtres bien roses devant les yeux, aujourd’hui c’est le cas alors je reste sur la douceur de cet instant que tu racontes si joliment

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  34. Fiona_38 a dit…

    En plus du billet à proprement parler, que je trouve extrèmementjoli, la phrase du commentaire de Caroline « la première fois que je verrai l’un de mes enfants embrasser quelqu’un, je serai pétrie de sentiments contradictoires « , m’a ramenée à ce que j’ai pu ressentir l’année dernière, quand ma fille, la première fois qu’elle a ramené quelqu’un à la maison, a ramené…une fille. Les quelques personnes qui ont été au courant m’ont demandé si ce n’était pas trop bizarre pour moi ; et je n’ai pas eu à réfléchir longtemps pour répondre qu’en fait, çà m’aurait « chamboulée  » autant, si elle avait ramené un garçon ! et ce qui m’a le plus choquée, dans cette histoire, c’est de constater que certains amis se sont permis des jugements assez désagréables…Comme quoi, pour l’ouverture d’esprit, il y encore des progrès à faire !

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  35. Calou a dit…

    Caro, imaginez que ce soit votre fille là maintenant … Auriez vous fait le même billet ? Je dis ça parce qu’une de mes amies proches voit sa fille de 15 ans sortir avec son amoureuse. Au bout de quelques mois, mon amie est sur le chemin de l’acceptation mais elle en a eu des moments difficiles.

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  36. berengere a dit…

    tu as temoin d’une jolie scene que tu as su tres justement retranscrire !
    mais en dessous des lignes on devine un debat…
    Caroline tes billets me font souvent pleurer …de rire mais ce midi c’est l’emotion, la tendresse….ou ma sinusite ??!!!!
    bon mercredi

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  37. NuNue a dit…

    J’ai vécu la même situation à 13 ans, ton histoire me touche et me met mal à l’aise en même temps car elle me rappelle une époque pas facile !
    A l’époque je me suis toujours cachée et je n’en ai parlé que bien plus tard (facile quand l’homosexualité devient à la mode !). Mes parents étaient pourtant très ouverts sur le sujet.
    Quant aux copains, même sans le savoir ils soupçonnaient notre relation, et j’ai subi mon lot d’insultes …
    J’espère que les choses évoluent 🙂

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  38. leyleydu95 a dit…

    Ce matin, je parlais avec mon fils dans la voiture..Il me demandait ou il habiterait quand il serait grand et je lui ai répondu « ou tu voudras et avec qui tu voudras mon chéri mais pas trop loin de moi quand même »…

    Je me rends compte que j’ai plus de mal à accepter qu’il vive à 500kms de chez moi plutôt qu’il ne vive avec un homme…ou une femme !
    On verra bien ou son coeur penche et ce qui compte c’est qu’il soit heureux !
    …Mais,tout comme toi, que ce soit « un » ou « une » , j’aurai du mal à digérer que ce soit sous mon toit ! On en reparle dans quelques années quand je serai devenue un paillasson sur lequel seront inscrits tous mes principes d’éducation,hein !!

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  39. nicefrany a dit…

    Bonjour Caroline,

    très beau post qui moi aussi m’émeut profondément
    Bref je voulais t’écrire pour autre chose : suite au concours de Schlomit Ofir la semaine dernière (bouh!! j’ai pas gagné) mon mari m’a offert le collier sautoir clé argenté sur lequel j’avais craqué.
    Je viens de le recevoir et IL EST TROP BEAU !!
    Alors merci bcp de nous avoir fait découvrir cette créatrice merveilleuse.
    Sinon je te lis depuis 3 ans maintenant je n’ai que 33 ans je ne fais que grossir depuis 3 ans aussi (tu comprends par quels types de mots clefs je suis donc tombée sur ton blog au départ), j’ai pas mal d’angoisses et de réticences et si je devais faire un voeu en ce jour un peu spécial où je porte une clef au cou depuis qqes minutes ce serait dans les prochains mois (années) la même évolution que toi avec perte de poids si possible mais aussi et stt meilleure écoute de moi-même, de mes envies et des autres, lâchage de certaines barrières qui me cantonnent à une vie …bof bof bof
    bref Caro merci, bcp tu es une porteuse d’espoir et TU DEVRAIS ETRE REMBOURSEE PAR LA SECU (ah oui, c vrai, te lire, c gratuit)
    je t’embrasse

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  40. Ariane a dit…

    Je commente peu mais ce texte me parle si fort !Ici, dans les histoires racontées aux enfants, les princesses avaient autant d’amoureuses que d’amoureux. Je suis heureuse de voir mes enfants trouver évidentes les amours hétéros ou homos de mes amis et des leurs.
    D’ailleurs, un jour, ma fille se méprenant sur le sens d’une phrase adressée à une de mes amies, m’a demandé « tu es amoureuse de Sophie ? » avec une placidité qui laissait augurer l’avenir avec sérénité. Non, je n’étais pas amoureuse de Sophie mais, visiblement, j’aurais pu sans que cela ne la trouble !
    Mais au boulot j’entends encore trop souvent « oh, ce n’est pas un chariot de tapettes, ça » et je ne laisse jamais passer. Jamais.
    Merci pour ce beau texte.

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  41. Summertime a dit…

    Très joli instantané , poétique et tendre , entre le haiku et la nouvelle : bravo Caroline !
    Et sinon ,oui , parlons-en !
    Tu penses être pétrie de sentiments contradictoires quand tu verras un de tes enfants embrasser son amoureux(se) , je crois surtout que tu seras heureuse si tu le vois heureux . Il n’ y a que cela qui compte vraiment pour une maman !

    J’ai deux fils .
    Le plus jeune vient d’avoir 20 ans , il a eu quelques petites copines de courte durée mais est maintenant avec un garçon depuis 2 ans. Il n’y a jamais eu d' »aveu » ou de « dire ». Ils se sont installés ensemble alors qu’ils venaient de se rencontrer . Ce n’est qu’au bout de quelques mois qu’on a compris ce qui différenciait cette coloc des autres , l’homosexualité de son ami étant , elle , assez évidente. Depuis 2 ans , ils viennent nous voir très souvent et n’ont jamais eu un geste , baiser , main tenue ou autre , révélateur. Nous avons aiguillé la discussion plus d’une fois . Notre fils n’a jamais saisi la perche . Est-ce grave ?
    Nous apprécions beaucoup son ami qui est un très chouette garçon et nous l’accueillons comme un fils (il m’appelle d’ailleurs sa deuxième maman ! 😉 ) Ils s’entendent bien tous les deux . Notre fils si difficile à l’adolescence est visiblement assagi , bien dans sa peau , heureux .
    Que demander de plus ?

    Mon autre fils , de 22 ans , est avec une demoiselle depuis 1 an maintenant . La première . Taille mannequin , belle , intelligente et très sûre d’elle . Ils vivent ensemble à Paris (tout près de chez toi , Caro ! ) et n’ont pas le temps de venir nous voir. Je n’ai donc rencontré la demoiselle qu’une seule fois au printemps . J’ai vu mon fils très amoureux . Très ! Mais pas forcément heureux car la demoiselle se laisse surtout aimer et semble le mener par le bout du nez. Et cela m’a fait mal : j’ai bien peur qu’elle ne lui brise le coeur tôt ou tard ….

    La conclusion de tout cela ?
    Ce n’est pas la préférence sexuelle qui importe mais bien l’amour donné et reçu et le bonheur de nos enfants . 🙂

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  42. Lého a dit…

    Merci Caroline pour ce texte si beau, si émouvant et tendre. Merci de nous raconter l’amour, de bon matin.
    Moi je leur souhaite de se retrouver sur un quai de gare. Parce que, oh descendre du train et trouver les bras de son amoureuse et son sourire.. c’est tellement bon que cela donne presque envie de partir sans elle 🙂 Cela a aussi la vertu de faire oublier les fâcheux.

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  43. Caro d'Ardèche a dit…

    ça m’a rappelé le cahier volé de Régine Deforges, ado j’ai adoré ce livre plein de sensualité, de poésie et d’espoir…un peu comme ton texte.
    Sinon je devais avoir à peine 16 ans lorsque mon petit ami de l’époque partageait ma chambre chez mes parents. ils étaient très ouverts et tolérants, un petit nombre de leur amis étaient homosexuels et j’ai grandi avec l’idée qu’on pouvait être amoureux d’un garçon comme d’une fille (mon premier amour s’appelait Estelle), qu’on ne choisissait pas. Nous étions cependant pudiques et n’ai jamais partagé ou ressenti une complicité sexuelle de la part de mes parents avec ma vie amoureuse, seulement une grande liberté, de la confiance et un grand respect. C’est sans doute ce qui m’a aidé à voir le sexe et l’amour comme quelque chose de très naturel sans zone d’ombre.
    Je ne sais pourtant pas comment je réagirai avec ma fille plus tard…j’espère aussi bien que mes parents
    Bonne journée

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  44. AnnedeStrasbourg a dit…

    Depuis que notre fils est petit, on essaie de lui dire à chaque fois que le sujet vient sur le tapis: « quand tu auras un amoureux ou une amoureuse ». Mais je ne garantis absolument pas que je ferais pas finalement la gueule s’il revenait avec un garçon à l’adolescence…Comme à l’inverse, il se peut que ça me soit complètement indifférent. Je crois que ça dépend de pleins de paramètres mais j’aurais tendance à penser, comme certaines l’ont écrit, qu’il est plus difficile de voir son enfant malheureux en couple que considéré comme « différent ».
    Et sinon (que personne se méprenne, 12e degré), on se dit souvent avec mon mari: Il sera homo ou hétéro, c’est comme il veut mais pitié, qu’il soit pas de droite!

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  45. marje a dit…

    Quel beau billet ! Je vis chaque jour avec des adolescents et le CDi offre plein de recoins …Je vois (surprends) donc beaucoup de jeunes couples au début de leur amour et comme à chaque mariage, j’ai le coeur qui se serre en pensant que quelque soit le couple, l’amour s’essouffle fréquemment, meurt parfois, se modifie trop souvent en SARL …Black day illuminé par ce billet si touchant.

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  46. Covima a dit…

    Un billet émouvant, fort et très pudique en mm temps. On en parlait ce w-e encore avec des amis, parents comme nous d’enfants de 4 à 10 ans, de ce sujet et de la fatale question : comment réagirions-nous si ? Et là, dans ton billet, je me mets à la place de la maman de l’une des jeunes filles, si je m’étais retournée pile à ce moment. Honnêtement je pense qu’en tant que maman je ne sauterais pas de joie, pas parce que cela me dérangerait ou me choquerait, mais plus en pensant à toutes les difficultés pour sa vie future que cela implique encore dans notre société. Sans même parler d’homosexualité, le collège ou le lycée sont déjà parfois de telles épreuves à traverser (j’en sais qq chose) pour certains ados, brimades, harcèlement, relations avec les autres… Je ne veux pas tracer un portrait trop noir des établissements mais c’est fréquent.
    Ce qui est vrai, c’est qu’on ne choisit pas. Et que ça ne s’explique pas non plus. J’aimerais garder en tête, pour les miens, quand viendra le tps de leurs amours, que l’important c’est d’être heureux, après tout c’est ce que nous souhaitons tous pour nos enfants, non ? Mais cela ne protège pas toujours de l’intolérance et de la méchanceté des autres.

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  47. Lor a dit…

    Et combien se cachent encore un peu…? J’ai plusieurs couples d’amiEs établies depuis longtemps et même à l’âge adulte, leurs baisers restent d’une discrétion et d’une chasteté incroyable en public… Force de l’habitude, envie de ne pas heurter les autres ?
    Ton histoire me touche et me donne envie de revoir « Fucking Amal », ce film qui avait fait tant de bruit à l’époque où je fréquentais justement la Suède, c’est exactement la suite de ce que tu décris…!

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  48. Lor a dit…

    Et n’oublions pas que les ados passent par des phases où ils se sentent attirés par l’un ou l’autre sexe temporairement, parfois parce qu’ils se cherchent un peu, parfois parce que leur rapport à un ou une camarade peut être si puissant, en dehors de toute orientation sexuelle…!

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  49. sandrineetles3nains a dit…

    là encore, je suis totalement d’accord. Et même si, comme je l’ai dit, mon mari pense que sa fille est homosexuelle depuis son plus jeune âge, je n’en suis personnellement pas convaincue. L’amitié entre deux filles, notamment à l’adolescence, peut être extrêmement forte. Ceci dit, si telle est réellement son orientation sexuelle, elle est et sera toujours adorée par ses parents, qui se moquent royalement de savoir qu’elle préfère les hommes, les femmes….

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  50. abracadabra a dit…

    c’est trés beau et trés émouvant.. j’aime les baisers volés que ce soit des ados, un couple de mon âge, de celui de l’âge de mes parents ou de personnes âgées. j’aime ces moments où ds la rue, ds le métro, au supermarché, on voit 2 personnes s’échanger brièvement un baiser… juste pour se dire qu’on s’aime… Hier devant la poste 2 Monsieurs d’une cinquantaine d’années se sont échangés un baiser avant que l’un d’eux parte… j’ai ressenti le même sentiment de guimauve m’envahir (je suis enceinte de 8 mois ça n’arrange rien).
    J’aime aussi les mariages, les anniversaires de mariages et tous ces moments où les couples qui s’aiment se le disent ou se le montre, sans effusion : un baiser, une main tenue ou passée dans le dos, un mot à l’oreille… c’est beau et émouvant

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  51. DOMINIQUE a dit…

    En province, fin des années 60 la prof d’histoire vivait avec la prof de couture. Je ne comprenais pas pourquoi les filles ricanaient à ce sujet.
    Et figurez-vous que c’était une école catholique, bourrée de bonnes soeurs, uniforme strict compris.
    Comme quoi…

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  52. Geneviève a dit…

    C’est tout à fait juste… et c’est pour cela AUSSI que « l’intrusion » des parents dans l’histoire me gêne. Par réel souci de tolérance et d’accueil de la part des parents, ils ont tendance à « fixer » un peu le couple (hétéro comme homo).
    @Summertime, jaime beaucoup ton témoignage, il dit l’essentiel de ce que l’on souhaite pour nos enfants je pense.

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  53. claire a dit…

    Je vis a San Francisco ou sur les portes des classes des lycee on peut trouver des autocollants (colles par le prof) indiquant qu ici c est un lieu accueillant pour toutes les orientations sexuelles… Finalement c est aussi dans ces ecoles un gros travail sur l acceptation de TOUTES les differences. Mon fils de 7 ans a pu porter des crocs rose vif sans encombre a l ecole, ce qui aurait ete probablement un calvaire en France !
    Mais ces 2 derniers etes, de retour a Paris, j ai ete agreablement surprise de croiser plusieurs couples de femmes se tenant ouvertement par la main, j espere que le mariage des homosexuels va aider a faire evoluer les mentalites…

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  54. titou a dit…

    Texte magnifique qui fat remonter bien des souvenirs de quai de gare et d’interrogations adolescentes.

    Et pour rebondir sur le « faut il les laisser dormir à la maison? », ma mère m’avait dit « je ne veux pas d’un mec/ d’une nana en caleçon/nuisette dans ma cuisine le matin et je veux pouvoir petit déjeuner tranquille en pyjama » donc interdiction de faire dormir qui que ce soit chez eux.
    Alors oui parfois c’est pas pratique, mais mes parents partaient parfois en WE et on s’adaptait. Et à l’époque comme aujourd’hui je trouve ça hyper sain (bon aujourd’hui elle tolère mon mari au petit dèj;-) )

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  55. Carson a dit…

    Merci pour ce texte Caro.
    Il résonne en moi évidemment mais à lire les commentaires, il va au-delà de la simple orientation sexuelle, il parle d’amour tout simplement.
    Je vais l’envoyer à ma fiancée du coup 😉

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  56. Axel a dit…

    Bon, ce ne sera pas un commentaire très original… J’aime beaucoup ce texte, tendre et touchant.

    On imagine parfois que c’est moins difficile aujourd’hui, qu’il n’est plus nécessaire de se cacher. Mais je me souviens d’un séjour à Amsterdam qui m’a clairement fait changer d’avis. Parce que là j’ai vu partout, tout le temps, des garçons qui s’embrassent, qui se tiennent la main, simplement, naturellement. Et c’était bien agréable toutes ces manifestations de tendresse.

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  57. Audrey a dit…

    Gros coup de coeur pour ton article. Non seulement pour l’écriture, mais parce que je fais partie de ces filles qu’au collège on traitait de « sale lesbienne ».

    Bonne continuation à toi 🙂

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  58. Jade a dit…

    J’ai pratiquement 19 ans et je vis toujours chez mes parents; qui ont connu plusieurs de mes amoureux et les ont laissés dormir sous leur toit.
    Mais comme toujours, je pense que tout dépend de la situation, en ce qui me concerne il s’agissait uniquement de garçons à qui j’étais suffisamment attachée pour leur présenter ma famille et leur ouvrir la porte de chez moi, car il en faut de la confiance et de l’attachement pour faire découvrir sa maison à quelqu’un ainsi que ses parents !

    Pour ce qui est de la pudeur et de l’intrusion, je sais que je peux parler de tout avec mes parents, uniquement si j’en ressens l’envie ou le besoin. Je pense qu’ils ont très bien réussi une choses (entre autres), c’est que je sente qu’ils s’intéressent à moi sans jamais me poser de questions intrusives ou, si jamais ça arrivait, je sais qu’ils comprendraient très bien que je ne veuille pas répondre.

    Voilà le point de vue de l’ado; et j’imagine comme ça doit être déstabilisant pour un parent de s’imaginer (sans trop de détails..) ce que fait son enfant avec un amoureux ou une amoureuse…

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  59. DOMINIQUE a dit…

    Un ami très cher m’a raconté son enfance, ou plutôt son éveil à sa sexualité. Son désarroi d’être attiré uniquement par les garçons, de se sentir « anormal ». Je parle de la fin des années 50. De ne pas savoir que « ça » existait.
    Son obligation de dissimuler, de mentir, malgré ce sentiment profond que c’était sa vraie nature et qu’il n’y pouvait rien.
    Et puis il a appris, et a fait sa vie. Cependant il lui reste les traces de cet apprentissage si douloureux.
    Ce billet me va droit au coeur.

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  60. Norethrud a dit…

    J’en ai la gorge serré 🙁 Certainement parce qu’avant d’habiter sur Paris, j’ai passé deux ans à embrasser dans les larmes mon amoureux sur le quai de gare de Lyon avant de repartir pour trois mois sur Montpellier… peut être aussi parce que je me dis que c’est trop dur de savoir que ces petites auront forcément à vivre d’autres difficultés qu’une dure séparation juste parce que…

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  61. pomponette13 a dit…

    Magnifique texte et oui, les préjugés resistent, peut être que tout aurait été différent si cela avait été un couple hétéro mais c’est très touchant cette histoire.

    Et je préfère des petits billets comme cela plutôt que sur les produits de beauté mais comme on dit, il en faut pour tous les goûts =)

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  62. Coline a dit…

    Moi Caro
    j’attends avec impatience le jour où tu vas écrire un livre.
    Un vrai
    C’est pas pour dévaloriser tes autres expériences éditoriales,
    c’est juste que je sens comme tu en as sous la semelle.

    J’allais écrire sous la pédale
    mais je me suis ressaisie (no fight please, je déconne of course).

    Eh oui, à force d’itinérer dans les écoles et collèges de mon département,
    je suis devenue insupportablement politicaly correct
    le truc le plus terrible pour moi étant de constater que
    pour les ados
    les insultes blessantes déclinées à partir du « pédé »
    traduisent une peur terrible d’être soi-même homosexuel.
    Surtout ne pas s’habiller comme ci ou ça,
    ne pas sortir la poubelle
    ni faire quoi que ce soit qui pourrait laisser penser que…
    car au collège ça signerait ton arrêt de mort.

    Il y a des jeunes qui en meurent.

    alors un peu de joliesse sur un quai de gare
    ça change un peu.

    merci pour ce regard

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  63. Xochtil a dit…

    Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce?
    Un serment fait d’un peu plus près, une promesse
    Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
    Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer;
    C’est un secret qui prend la bouche pour oreille,
    Un instant d’infini qui fait un bruit d’abeille,
    Une communion ayant un goût de fleur,
    Une façon d’un peu se respirer le coeur,
    Et d’un peu se goûter, au bord des lèvres, l’âme! »

    Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand

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  64. L.L. a dit…

    Wooo ! Je ne commente jamais mais ce billet m’interpelle tellement…

    Il y a encore un an j’étais de celles là, qui se cachent, qui invitent leur « amie » à la maison et qui profite d’un moindre moment pour voler un baiser… De celles qui ne se donnent pas la main dans la rue (pour ne pas croiser un copain de papa, ou une copine de maman qui pourrait raconter), qui donne un « pseudo » à sa moitié sur son téléphone et qui ne peut même pas partager une photo de « couple » de peur de provoquer des doutes dans l’entourage.

    Puis est venu ce lendemain de Noël où j’ai enfin annoncé qui j’étais réellement à mes parents, et aujourd’hui, je me dis que c’est vraiment triste et injuste que d’autres aient encore à vivre ça, devoir se cacher, avoir peur de se montrer… On montre la guerre, les viols, les meurtres, les religions qui s’insultent aux JT et à nos mômes et on doit se cacher quand il est question d’amour… Il n’y a plus qu’à faire en sorte que le chemin continue et que les choses s’arrangent pour les générations futures.

    « It does get better » comme L disent !

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  65. Mandie a dit…

    J ai relu ce texte qui m avait deja emu aux larmes a l epoque, et bien que je ne commente jamais (je te lis depuis 2 ans, tous les jours, tu es une respiration quotidienne, un peu comme une amie qui fait du bien ou une grande soeur cosmique), et il fallait que je te le dise : c est magnifique Caroline !
    Merci.

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