Le portnawak du jeudi

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J’espère que comme moi, vous êtes en totale empathie avec la pauvre Marine qui vient de découvrir à pas loin de 50 ans que son papa n’est pas un gentil papa. Même que, dingue, il serait raciste. Alors là laissez-moi vous dire que je suis également tombée de haut. Il ne manquerait plus qu’on nous apprenne qu’il a joui en torturant des arabes pendant la guerre d’Algérie et là ça serait le pompon.

OUF QUE SA FILLE AIT DÉCIDÉ DE TAPER DU POING SUR LA TABLE.

A part ça, j’ai, à l’instar de Charline Vanhoenacker sur France Inter, réalisé en lisant cette tribune de femmes journalistes sur libé que j’étais probablement complètement passée à côté de feu ma carrière de journaliste politique (certes limitée au secteur de l’éducation mais quand même). Parce que je dois vous l’avouer, je n’ai jamais reçu la moindre proposition indécente de la part d’un quelconque interlocuteur en échange d’une information ni eu la plus petite main au cul quand je trainais mes guêtres dans les ministères. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas en train de nier la phallocratie de ce milieu ou de traiter ces anciennes collègues de menteuses. Mais je dois l’avouer, j’ai un petit peu envie d’ajouter mon grain de sel, pour disons, rééquilibrer un peu le propos. Parce que pour avoir donc évolué dans ce milieu près d’une dizaine d’années, j’ai aussi vu quelques consoeurs jouer de leurs charmes pour obtenir ces fameuses informations. J’irais même jusqu’à dire que la relation entre les journalistes et leurs sources repose de toutes façons sur une forme de séduction. Quel que soit le sexe des uns et des autres. Pour faire parler quelqu’un, le mettre en confiance, il y a nécessairement des techniques pour l’amadouer, se rendre sympathique, voire même jouer la carte de l’amitié. Je me souviens de mon rédacteur en chef qui nous ordonnait – aux filles comme aux garçons – de « faire des dèjs, des dèjs, des dèjs », seule façon pour lui d’arriver à « chopper des scoops ».  Le pire, c’est que ça marchait. Je me souviens aussi cela dit m’être souvent fait la réflexion que la plupart des jeunes recrues de mon agence mais aussi de pas mal de journaux étaient sacrément jolies. De là à penser que certains rédacs chefs misent sur le potentiel de sexitude de leurs ouailles, il n’y a qu’un pas que je franchis sans hésiter.

Bref, les propos rapportés par ces journalistes ont de quoi hérisser et encore une fois, je ne cautionne en rien la lourdeur de certains hommes politiques, convaincus que leur maroquin est une arme de séduction massive. Et j’espère bien que certains de ceux qui ont été cités ont été un peu gênés dans leur slip à la lecture de ce texte. Mais personnellement, moi ce qui m’a surtout toujours heurtée dans ce microcosme, c’est surtout le copinage plutôt assumé entre les uns et les autres, cette sorte d’entre soi, qui me parait tout aussi gênant que les allusions grivoises et pathétiques balancées en fin de repas par de vieux sénateurs à la prostate fragile. Le nombre de couples formés par des journalistes et des politiques montre bien que la frontière est mince entre relation professionnelle et fraternisation.

Et puis peut-être que c’est la fille qui ne s’est jamais sentie assez jolie/mince/sexy qui parle, mais je suis plus choquée par la discrimination à l’embauche – notamment dans la presse – des femmes trop grosses, trop vieilles ou pas assez glamour que par les mauvaises blagues de certains lourdauds. Je sens que ça ne va pas arranger mes affaires avec certaines, je sais que ce que je viens d’écrire peut me valoir d’être traitée de fémini-traitre. Pourtant vraiment, je vous l’assure, je me sens plus féministe que jamais. Mais premièrement tous les politiques ne passent pas leur temps à essayer de mettre les journalistes dans leur lit et deuxièmement… deuxièmement parfois l’ambiguïté est entretenue à dessein par les deux parties. Et troisièmement… TROISIÈMEMENT JE NE PEUX M’EMPÊCHER D’ÊTRE VEXÉE. J’AURAIS BIEN VOULU, MOI, QUE XAVIER DARCOS LOUCHE SUR MON DÉCOLLETÉ.

Voilà, à part ça j’ai bien aimé cet article de Fiona Schmidt, dont la plume est une des plus alertes de la presse féminine.

Bonne journée.

119 comments sur “Le portnawak du jeudi”

  1. Nivelle a dit…

    Coucou Caroline !
    Bah pour moi tu n’es pas du tout une fémini-traitre et justement, vouloir qu’il n’y ait pas de discrimination à l’embauche basée sur le physique des femmes (ce qui les renvoi à un statut d’objet existant pour le désir) c’est plutôt féministe, non ?
    Après j’ai du mal à mettre sur le même plan le harcèlement venant d’hommes à l’encontre des femmes et la séduction des femmes vis à vis des hommes. Peut être que j’ai tort hein, mais je ne pense pas… et ça me choque un peu comme rapprochement…
    Enfin il est encore un peu tôt pour moi ce matin pour que je réfléchisse très bien ^^
    Bisous et bonne journée !

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    • Caro a dit…

      je ne crois pas que je rapproche les deux, en tous cas je n’ai pas voulu le faire. Je dis juste que parfois certaines et certains d’ailleurs peuvent laisser penser qu’une porte est ouverte. Ce qui est rapporté par ces journalistes ne releve pas systématiquement du harcèlement a mon sens mais plus d’une lourdeur ambiante. Pour moi le harcèlement ca n’est pas ca. C’est menacer une femme de la virer faute d’une partie de jambes en l’air.

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      • Emma a dit…

        Justement la définition du harcèlement change et a évolué pour ne plus englober les seules menaces de licenciement, elle prend en compte la création d’un climat hostile/offensant. Et je trouve cela très bien. Si l’on fait vire une enfer sexiste à base de remarques permanentes, allusions et autres c’es aussi très grave et mine le mental. C’est certes moins grave que les menaces de licenciement mais devait être pris en compte.
        En voici la définition exacte du site service-public.fr :
        Le harcèlement sexuel se caractérise par le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui :

        portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant,

        ou créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.

        Est assimilé au harcèlement sexuel le fait d’user (même de façon non répétée) de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un autre.

        Dans les 2 cas, le harcèlement sexuel est puni quelque soient les liens entre l’auteur et sa victime.

        Dans le milieu professionnel, il y a harcèlement sexuel même s’il n’y a aucune relation hiérarchique entre l’auteur et la victime (entre deux collègues de même niveau, de deux services différents…)

        Devant des comportements susceptibles d’être qualifiés de harcèlement sexuel, il importe de vérifier s’ils ne sont pas constitutifs d’une pure agression sexuelle.

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      • Stéphanie a dit…

        Pour être fondamentalement une séductrice (=/= de bombasse, je ne suis pas une bombasse du tout, par contre je suis toujours dans la séduction, hommes, femmes, copines, collègues, boulangère,… je ne sais pas faire autrement), je remarque que plus j’avance en âge et plus ça me pose de problème. J’ai commencé à bosser à 23 ans et pendant mes études dans une matière masculine je blaguais avec mes potes de fac sans que jamais il n’y ait de problèmes. 5 ans plus tard, si je sors ce type de vannes je me vois directement qualifiée « d’open » et les séducteurs sortent du placard. Et franchement, je ne sais plus comment faire pour pouvoir garder ces liens privilégiés qui me permettent de mieux faire mon boulot et ne pas passer pour une nana prête à tout pour y arriver (alors que prête à quedalle, je voulais juste qu’on « s’entende bien »).
        La vie c’est pas simple (lapalisse bonjouuur).

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      • Lola sur la Toile a dit…

        Travailler dans un univers très masculin, entendre des blagues louringues à longueur de journée, ne plus être à l’aise de s’habiller comme on veut, ne plus oser demander un renseignement ou de l’aide à son collègue masculin parce que la dernière fois, il s’est senti autorisé à t’offrir d’aller boire un verre le soir et que quand on a dit « non », il n’a plus voulu aider… bref, ne pas pouvoir travailler tranquilement parce qu’il y a autour de soi une drôle d’atmosphère… c’est quoi ? (j’avais 24 ans et j’étais la seule femme ingénieure célibataire du labo de R&D – exception faite des stagiaires)
        Heureusement, depuis, je me suis mariée, j’ai vieilli, et on ne m’embête plus. A l’époque, ça m’empoisonnait le quotidien.

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  2. Carole a dit…

    Bonjour,
    Rien ne me choque dans cet article. je ris bien sur Marine et pour le reste c’est simplement la réalité. On en joue tous (plus ou moins) aussi bien les hommes que les femmes. Merci d’oser le dire. Bonne journée,
    Carole

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  3. DOMINIQUE a dit…

    Je suis féministe, et pourtant cette pétition m’a navrée, et certainement pas ton article. Ces cris de dindes effarouchées par des femmes qui ont tous les moyens de se défendre, contrairement à des femmes qui sont coincées dans leur boulot vital par une hiérarchie qui les harcèle, il me semble qu’il y a un truc qui me chiffonne.
    Un peu comme si elles se plaignaient que le caviar n’était pas aussi frais qu’il le devrait.
    Et ton histoire de connivence confirme ce que je subodorais (hey, connivence et subodorer à 7 heures du matin, faut le faire, non ?).
    Merci, il fait du bien, ton portnawak !

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    • Boucledar a dit…

      Oui mais dans ce cas on dit plus rien, « y a toujours pire », c’est vrai. N’empêche que ce que ces femmes décrivent dans cette tribune, ce n’est quand même pas ultra sympa. Après ce que dit Caroline est vrai, certaines en jouent aussi. De là à dire qu’elles l’ont bien cherché, il n’y a qu’un pas de funambule (et je crois que Caroline dans son post prend tout de même moult précautions pour se tenir bien droite sur sa corde 🙂 )

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    • pandala a dit…

      voilà voilà… c’est ce que je ressentais aussi. Quid des femmes lambda (voire pauvres) qui ne peuvent se défendre et ne sont pas entendues. Et en tant que ronde, je rejoins Caroline sur la discrimination à l’embauche, ressentie très fort, très très fort.

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  4. Coline a dit…

    Un psy expliquerait certainement mieux que moi ce sentiment de toute puissance que donne le pouvoir, et qui se manifeste souvent dans les débordements sexuels.
    mais je suis, comme toi, surtout heurtée par la connivence journalistes/politiques de ceux qui ont les mêmes codes et dont les enfants fréquentent les mêmes fêtes.

    Après, je suis toujours un peu gênée -mais c’est perso- par le côté « elles le cherchent un peu…. » et j’ai décidé depuis très longtemps de ne plus jamais rire aux blagues sur les noirs, les arabes, les juifs et les femmes. Je ne supporte pas le petite racisme / machisme ordinaire.
    On va dire cependant que j’admets que c’est plus facile de se tenir à sa place quand on n’est pas bien gaulée.
    En tant que grosse, je n’ai jamais ressenti mon poids comme un obstacle à l’embauche, mais j’ai dû faire oeuvre d’un autre type de séduction : la séduction professionnelle. Il me semble que nombre de très jolies femmes peuvent en faire autant, mais que ce n’est pas ce qu’on voit en premier chez elles et finalement, n’est-ce pas de bonne guerre d’utiliser ce qu’on a ?
    Il ne faut jamais oublier qu’encore trop souvent, une femme doit s’imposer avec deux fois plus d’énergie et de gnaque qu’un homme dans nombre de milieux professionnels.

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    • Caroline a dit…

      Je n’ai pas écrit tu noteras qu’elles le cherchent bien. Surtout qu’attention, dans cette tribune, il n’y a à priori pas d’histoires de viol ou d’agressions sexuelles, si ça avait été le cas jamais je n’aurais écrit la même chose. Là on parle à mon sens de grivoiserie déplacée, de sentiment en effet de toute puissance chez certains, voire de chantage sexuel pour filer des infos. Ce que je condamne. Mais je n’aime pas l’hypocrisie. Et si je ne connais pas ces signataires, je me souviens d’une collègue notamment qui n’arrêtait pas de se plaindre de ces comportements tout en partant toujours décolletée jusqu’au nombril à ses rendez-vous et minaudant avec tout le monde ouvertement. Y’a un moment tout de même, si tu minaudes, il faut t’attendre à ce qu’en face ça minaude aussi, non ?

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  5. Coline a dit…

    Côté FN,
    ça me fait bien marrer de voir tout ce déballage : manifestement chez eux, le linge sale se lave en public,
    et les médias fournissent la lessive…
    On peut dire que leur positionnement (le seul parti pas comme les autres partis ki sont tous pourris) est vraiment très réussi : j’espère que ce psychodrame familial va faire réfléchir ceux s’apprêtaient à voter pour eux en 2017…
    Le père, la fille, la petite-fille…. c’est tenable ça, une famille même pas royale à la tête d’un pays européen ?

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  6. Coline a dit…

    Bon,
    pis un troisième com (oui j’aime bien un seul angle de vue par papier)
    yeeeeeeeeeeeeeeeeeaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah je pars bosser en Louisiane !
    Je vais encore plus adorer la France quand je serai loin !

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  7. marieal a dit…

    ta vision de l’affaire Le pen me réjouit, je n’avais jamais pensé à en parler comme ça, à se demander comment on peut vouloir être présidente de la république avec une telle naïveté sur la réalité de son père! je vais donc plus loin: peut-on vraiment confier les rennes d’un pays à quelqu’un qui découvre à 50 ans que son papa est un vrai méchant?

    par contre, je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi en ce qui concerne les journalistes: on est d’accord que ce genre de pratique décrites dans l’article sont sexistes puisqu’elles n’affectent pas les hommes qui sont journalistes? se faire prendre en photo dans son sommeil, proposer une partie de jambe en l’air ou un repas à des heures qui ne sont pas communément des heures ouvrables c’est du sexisme…il y a là un pas énorme entre la séduction sûrement parfois recherchée et les effets obtenus. Je ne sais pas mais moi dans la rue,quand j’étais plus jeune ( ça fait bien longtemps que j’ai passé les 29 ans moi! ) , j’ai déjà entendu – putain vous avez l’air bonne j’ai envie de vous baiser- ça n’a pas du tout le même effet que – vous êtes bien jolie, mademoiselle-….et je suis persuadée que l’intention n’est pas la même, quand bien même pour moi il n’y avait qu’une seule envie: être séduisante…
    Je pense qu’elles ont raison de rappeler qu’on a le droit de vouloir être jolie sans être sexualisée immédiatement.

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  8. Smouik a dit…

    ah la famille Le Pen, c’est curieux comme ce grand déballage familial me laisse perplexe. Sérieux, j’en suis à me demander dans quelle mesure ce n’est pas parfaitement orchestré… Ce sont des gens intelligents, qui disposent d’études d’opinions et qui savent que le développement du parti est freiné par la personnalité du père dont les relents nazillons rebutent certains pour adhérer. Si on apprenait que cette grande tragi-comédie était montée de toutes pièces par les équipes de comm’, je n’en serais pas plus étonnée que ça. En tout cas, si ça ne l’est pas, la mère Marine est parfaitement à l’aise pour l’exploiter au mieux afin de montrer que son parti n’est ni raciste ni facho…. Et c’est encore plus flippant !

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      • DOMINIQUE a dit…

        Que Marine se rende compte juste maintenant que son père est ultra facho, c’est quand même un peu fort de café.

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      • Anne-So a dit…

        MLP sort renforcée de tout ça,à mon humble avis,même si l’autre gâteux n’avait pas cette arrière-pensée (bon,les agressions pendant la manif contre les journalistes et les FEMEN,elles s’en serait passée,sur le plan de l’image,bien sûr,pas sur le fond).Elle paraît forte,courageuse et donc gagne encore plus une stature de « chef d’état » potentiel.

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    • Fanny a dit…

      ah ça me rassure de voir que quelqu’un pense comme moi, j’avais peur de passer pour la folle du complot… mais moi ça me semble bien trop louche cette affaire, et ça m’attriste

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  9. Anne a dit…

    Bien d’accord avec toi,
    Je suis journaliste et j’ai passé pas mal de temps dans la presse dite gauche.
    Je me rappelle que la chose qui m’a le plus étonnée quand j’ai débarqué la ma rédaction, c’était l’intense activité de séduction du service politique. Bon d’accord j’étais jeune oie blanche, mais entendre Chirac appeler la rédac chef du service politique d’un « Allooo c’est Jaaaaacques… » ou savoir qu’une autre fille du service se tapait un ponte de l’ump de l’époque… blurp! Ce n’est pas un hasard si Françoise Giroud avait décidé en son temps que rien de tel que d’avoir des femmes dans un service politique, d’où les Catherine Nay, Michelle Cotta, Anne Sinclair, ou Christine Ockrent … qui ont fini dans le lit des politiques et sont passé maitresses dans la catégorie journalistes-courtisanes. et ce ne sont que les premières d’une longue série.
    tu as raison quand tu dit que le casting des stagiaires et des jeunes journalistes est bien fait, pour choisir la plus jolie du lot. C’est la tendance générale dans les rédactions et c’est encore bien plus obligatoire pour l’embauche dans un service politique.

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    • Caroline a dit…

      voilà, et moi c’est ça qui me débecte le plus à vrai dire. que dès le départ ces nanas soient instrumentalisées. après, encore une fois, le comportement de certains politiques est odieux. mais il y a une hypocrisie généralisée, un jeu de dupes dès le départ.

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  10. Gabie a dit…

    En fait j’ai l’impression qu’elles parlent de sexisme « ordinaire » au travail parce que si elles avaient été serveuses, hotesses d’acceuil ou chercheurs (je parle en connaissance de cause) elles auraient eu droit au même traitement.
    On en a toutes eu des remarques sexistes et des mains baladeuses et peut importe d’où elles viennent elles sont inaceptables et c’est contre ca qu’il faut se battre.

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    • Caroline a dit…

      je suis bien d’accord. sauf qu’en plus, je pense que le statut de journaliste protège un peu plus des mains baladeuses que celui de serveuse. encore une fois, je n’ai jamais été témoin de gestes déplacés de la sorte. d’allusions graveleuses, éventuellement, de tentatives de « plus si affinités », oui, aussi, et c’est évidemment odieux quand c’est fait sans respect. mais dois-je le rappeler, parfois c’est réciproque, on connait assez de couples de politiques/journalistes formés lors de ces voyages de presse ou interviews !

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      • Valicka a dit…

        Peut-être que le statut de journaliste protège, en tout cas il permet d’en parler ! Comme vous le dites, « si on minaude, il faut s’attendre à ce qu’en face, ça minaude aussi ». Je suis d’accord. Sauf que « minauder » n’a pas toujours la même signification pour tout le monde.
        Et sinon, vous ne pensez pas que certains couples politico-journalistiques sont dus au fait qu’on se met plus souvent en couple avec les gens qu’on rencontre au taff ? (#jesuisnaïve)

        Gabie : MERCI ! jeune chercheuse dans un domaine pourtant pas si « masculin », j’ai souvent été confrontée à du sexisme ordinaire… que personne ne veut reconnaître comme tel, justement parce qu’il y a beaucoup de femmes dans mon domaine et parce que ça abîmerait la sacro-sainte réputation de la belle, grande et égalitaire recherche française. Comme diraient mes élèves : mais LOL !!

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        • Valicka a dit…

          Pardon, mon message sonne un peu « sec » comme ça. Il n’en est rien. C’est vrai que je ne suis pas d’accord avec tout ce que vous écrivez, mais c’est ça qui est bon !
          Je me voyais mal intégrer un petit cœur ou un smiley à mon commentaire, mais du coup… il me semble un peu froid ! C’est fou comme on est habitué à cette nouvelle forme de modalisateurs !

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  11. amelstos a dit…

    Chère Caroline, je partage totalement ton point de vue sur cette tribune qui m’a fait moi aussi doucement sourire… Le terrain est un peu glissant sur ce sujet mais je me rappelle d’un dîner entre mon cousin journaliste, une de ses consoeurs journalistes politique et mon frère qui appartient plus ou moins au monde politique aussi. Il fallait voir l’entreprise de séduction massive employée par cette journaliste pour soutirer des infos et chasser le scoop. Ce n’est pas une critique, c’est son boulot. Mais j’ai un peu du mal lorsque ce même type de journaliste joue les vierges effarouchées lorsqu’un homme politique lui fait une réflexion (certes machiste et minable). Je vois la même chose dans mon milieu pro où franchement certaines usent et abusent de leurs charmes pour s’en sortir. Alors même que dans ce milieu, les remarques machistes/paternalistes vont bon train ! A nous justement de ne pas leur donner raison (ou alors de l’assumer) et surtout, pour moi non plus le harcèlement ce n’est pas ça. Et Dieu sait que je sais ce que c’est, mais les remarques à la con de gros con, c’est chiant, mais je ne considère pas ça comme du harcèlement, surtout, une remise en place bien cinglante fait toujours son petit effet. Bref, la clarté c’est pas mon fort ce matin ! Bises

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  12. Maud a dit…

    Ce truc sur le FN n’a aucun sens pour moi. Tout une histoire de pouvoir car avant elle cautionnait bien les dires de son père…..
    LE reste de ton article n’est que vérité. (pas que le truc du FN soit faux hein mais je te dis que moi ils pètent un peu trop fort pour qu’on parle d’eux)

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  13. Julie a dit…

    Franchement merci pour le contact de Fiona Schmidt, son blog est à mourir de rire et son écriture incisive et juste à en crever de jalousie 🙂

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  14. Estelle a dit…

    Caroline, ton post est bien senti et tu résumes parfaitement bien la situation. Je me rappelle, jeune journaliste, avoir été envoyée par un de mes rédacteurs en chef seule à Hong Kong avec pour consigne d’interviewer tous les « gros » producteurs de cinéma locaux… Quand je suis revenue dix jours plus tard assez fière de ma « moisson », il m’a avoué qu’il m’avait choisi parce que j’étais une femme… et qu’il savait que parfois, un sourire et un joli minois ouvre bien des portes, surtout dans certains milieux…Je ne connais pas le milieu de la politique, mais dans la culture, le cinéma, ces rapports de « séduction » s’instaurent presque naturellement entre les deux partis. En même temps quand on se retrouve face à Nicholson ou Pacino, difficile de ne pas se laisser séduire :). A chacun de savoir garder ses distances et son intégrité professionnelle…

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  15. anne de a dit…

    Peut -être que le papier sur le sexisme a été écrit pour tenter de sortir de ce type de fonctionnement, même si un papier risque de ne pas suffire. Peut-être que certaines d’entre elles ont souffert ou souffrent vraiment de ce type de comportement et souhaitent le dénoncer. Peut être que ça peut marcher, faire prendre conscience a certains et certaines que le jeu de la séduction n’est pas toujours partagé ou équilibré. Peut être que ça peut éviter de faire basculer certaines situations vers le sordide. Peut être.

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    • Caroline a dit…

      oui et encore une fois, je ne dis pas que ce papier n’a pas lieu d’être. c’est juste qu’il me met un peu mal à l’aise parce que j’ai l’impression qu’il y a une sorte de fausse ingénuité qui en ressort. dans les exemples qui sont donnés, certains me donnent envie de griffer les auteurs de ces marques de sexisme. D’autres me font un peu soupirer, parce que ça relève il me semble, plus de la mauvaise plaisanterie que du harcèlement. Mais peut-être encore une fois que tout simplement je ne peux pas comprendre parce que je ne suis pas une cible pour ces comportements, vraiment, je le redis, je n’ai jamais ressenti ça. Mais peut-être que c’est aussi du sexisme à l’envers, en gros ces mecs ne s’intéressent qu’aux filles « ables ».

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      • anne de a dit…

        mais c’est ça, il y a une différence entre ce qui a été accepté et ce qui est subi et l’article ne le souligne pas, ce qui nuit à son message de départ ou à celui qu’on attend en tout cas.
        quant à toi, c’est peut être simplement que tu n’as pas vu les signaux envoyés?

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        • Caroline a dit…

          écoute, non, vraiment, je me souviens d’un seul mec qui m’avait vaguement fait des avances mais c’était plus je pense parce qu’il était dans un désir de séduction (et veuf). J’entends par là que mon refus poli n’avait en rien entaché notre relation professionnelle. Peut-être qu’on peut considérer ça comme du machisme, moi à l’époque je l’avais vu comme un béguin pas partagé. Mais sinon, vraiment, rien.

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  16. Calista a dit…

    Ton papier me rappelle les rares fois où je vais chez mon garagiste et où je suis accueillie par un « qu’est-ce qu’elle veut la petite dame ? », cette condescendance m’horripile et depuis que j’ai confondu deux pièces de la voiture (je suis nulle en mécanique mais là n’est pas la question), il s’en donne à coeur joie et ne se prive pas de me le rappeler à chaque fois !

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  17. Marion a dit…

    Bonjour Caroline,
    Je ne vais pas te traiter de féminitraitre, mais en bonne fémininazie je vais me permettre de rééquilibrer un peu les choses.
    D’abord en parlant du concept de compromis patriarcal. Expliqué ici via la série Mad Men que tu connais bien. https://feminada.wordpress.com/2013/12/29/un-compromis-patriarcal/
    Si dans certains milieux les femmes jouent de leurs charmes pour avancer dans leur travail, c’est car consciemment ou inconsciemment c’est la seule solution qu’elles aient trouvé. Je ne dis pas que c’est bien, non je dis juste qu’il faut remettre les choses dans le contexte, qui est celui du patriarcat. Qui est encore plus fort dans un milieu aussi masculin que le milieu politique. Et qu’il y une petit forme de misogynie féminine (je ne dis pas que tu l’es attention), à en vouloir, même gentiment aux femmes qui jouent le jeu car elles n’ont pas trouvé de meilleure solution. Si nous les femmes on se tire dans les pattes car l’un porte des jupes trop courte et qu’elle minaude, et que ça nous place en position d’infériorité car on ne veut pas ou sait pas le faire, sérieusement on fait complètement le taff des machistes.
    Ensuite, sur les accusations de « mais elles ne savent pas se défendre celles qui signent la pétition ? » lus dans les comms, je dois avouer que j’en reste béate. Je vois pas en quoi journaliste politique est un métier où les femmes seraient plus privilégiées que les autres. Un métier ou le relationnel est si important que si on envoie chier un vieux sénateur on court le risque de plus jamais pouvoir avoir une interview ? Plus d’infos ? Plus de quoi remplir ses papiers ? Sans compter l’armée de pigistes qu’il y a chez les jeunes journalistes, qui sont dans des conditions précaires, rappelons-le. Certes, c’est plus enviable que serveuse ou secrétaire, mais je ne vois pas en quoi ce serait plus facile de combattre le sexisme d’hommes politiques tous puissants que celui d’un petit chef ou d’un patron.
    Pour finir, s’il y a un souci à privilégier les jolies filles aux moins jolies à l’embauche, le vrai fond du problème est qu’une femme est avant tout définie par son physique. Ce n’est pas la faute d’une jolie fille si elle correspond aux canons de beauté en vigueur – encore moins si elle fait un régime pour, cela apporte des avantages, qui voudrait sciemment abandonner ses avantages ? – c’est la faute d’une société qui définit les femmes avant tout par leur physique et leur attrait sexuel, pas celles des femmes. Si on est une femme et pas définie par son physique, même si je sais que tu en plaisantes, on devrait plutôt s’en réjouir haut et fort, se dire qu’on est reconnue pour ses qualités professionnelles et pas pour ses nichons, c’est quand même une belle victoire.

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    • Caroline a dit…

      tu as raison et après avoir mis en ligne mon billet je l’ai un peu regretté parce que je me suis interrogée et que j’en suis arrivée à cette conclusion, que d’une certaine manière, ce jeu n’est là que parce qu’on est dans une société patriarcale. Je crois que ce qui a déclenché mon agacement, c’est le double discours auquel j’ai trop longtemps assisté dans ce milieu, de la part de consoeurs qui clamaient leur indignation tout en continuant à minauder. Il y a un moment aussi où il faut juste arrêter. Et encore une fois, il ne faut pas exagérer, je n’ai jamais été témoin personnellement d’un refus d’interview en cas de refus de droit de cuissage. Il n’y a pas des DSK à tous les coins de la salle des 4 colonnes.

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      • DOMINIQUE a dit…

        Marion, sur le fond je suis entièrement d’accord. Mais c’est un peu aussi un doux rêve à l’heure actuelle. Je pense surtout que la donne changera quand il y aura plus de femmes politiques. Et ça arrive tout doucement.
        Peut-être verrons-nous arriver de jeunes hommes pigistes minauder devant une femme de pouvoir ?
        Quant aux secrétaires, j’en ai été une, elles se défendent très bien. Car, si elles côtoient quotidiennement la direction dans l’entreprise, tout le monde est à leurs pieds pour se faire bien voir. Donc pas de mains au panier.

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    • Na a dit…

      Merci Marion d’avoir parfaitement et joliment rédigé ma pensée à la lecture de ce billet et des commentaires!
      Et merci à Caro pour chaque billet, je ne veux pas faire l’ingrate qui ne commente que quand il y a mini-débat (pour y apporter que dalle en plus), je te lis avec grand plaisir tous les jours 🙂

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    • Lola sur la Toile a dit…

      Bravo pour ce commentaire extrêment bien formulé. Je ne pense pas qu’il y ait un seul milieu masculin et machiste où une femme, pour peu qu’elle soit malheureusement un peu jolie, puisse facilement se défendre quand elle se fait « chasser ». Je me souviens du stress monstrueux des gamines qui essayaient de décrocher un job sur leurs compétences et qui se faisaient aborder par le patron du service… Désolée, mais je n’arriverai jamais à comprendre le « elles l’ont bien cherché » alors qu’on devrait avant tout trouver anormale la réaction du patron…

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  18. Lise a dit…

    C’est marrant, je ne connais pas vraiment ce milieu (journalisme) si ce n’est à travers de séries telles que « House of cards » (RIP Zoé Barnes) et effectivement, en lisant cette tribune de femmes journalistes avant hier, m’ont effleurée des pensées telles que celles que tu avances … sans penser réellement qu’elles puissent être légitimes (il manquerait plus que je prenne des séries tv pour argent comptant). Mais du coup, tu confirmes un peu toutes ces impressions … bref, c’est quand même un milieu particulier 🙂

    Sinon, je suis une grande fan de la plume de Fiona Shmidt aussi, depuis mes 18 ans et mes lectures de cosmo ! Et c’est drôle parce qu’il se trouve que j’avais proposé le mois dernier un article sur l’express (http://www.lexpress.fr/styles/beaute/l-apologie-de-la-maigreur-et-ses-dangers_1665683.html#comments_item), qui dit dans les grandes lignes (un tantinet moins drôle et un yota moins bien écris 🙂 ) un peu les mêmes choses que ce qu’elle explique.

    (sinon, j’adore ton tote bag)

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  19. Blonde paresseuse a dit…

    Je vais encore passer pour une femini-traitre…

    Bien entendu que je joue parfois de mes charmes pour obtenir ce que je veux. Je ne fais pas partie de la catégories des jolies, mon cul se loge dans un 52 pas fillette et j’ai des bourrelets dans le dos, sous le soutien-gorge. Pas canon, donc.
    Mais du coup, j’ai aussi la chance d’avoir une paire de nénés avantageux…
    Et oui, ça m’arrive de minauder quand j’ai besoin d’un truc. Un sourire radieux avec l’oeil taquin, la tête légèrement penchée sur le côté et le décolleté accueillant (pas open bar non plus, hein). Et c’est sans aucun complexe que j’avoue, par exemple, que cette façon de faire m’a évité au moins deux gros PV.

    Alors oui, le jeu de la séduction fait partie des relations professionnelles, commerciales aussi. J’en joue un peu parfois, j’accepte que dans l’autre sens, cela se produise aussi. Tant qu’on ne se sent pas agressée, où est le mal ?

    Mais ce serait, à mon sens, un peu concon de faire la belle, et ensuite de crier au loup.

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  20. Midlifegirl a dit…

    Je suis contente que tu écrives cela et totalement d’accord avec toi. Je ne valide pas le « elle l’a bien cherché » mais je trouve que svt nous jouons de nos charmes (c’est notre arme?) et ensuite quand nous n’obtenons pas ce que nous voulons, ou quand nous en obtenons un peu trop, nous reprochons à ceux qui ont réagi d’avoir réagi.
    Si on met un décolleté, c’est pour montrer la naissance de nos seins non? On peut obtenir un « vous êtes charmante » plutot agréable, un « t’as d’beaux eins » un peu déplacé, un « t’es bonne » super déplacé, ou l’indifférence (super mega déplacé lol)… Bref j’ai toujours du mal à comprendre moi les réactions des uns et des autres et je suis d’ailleurs en pleine période de decryptage pour expliquer à mon grand fils (pcq j’ai pas envie qu’il fasse de connerie, genre on te dit non, ça veut dire non, tu respectes, et comme ça tu prends pas de risque, n’essaie surtout de comprendre la psychologie des filles, surtout en fonction du degré d’alcoolémie… bref, compliqué pour les jeunes hommes aussi).
    Je m’éloigne du sujet mais j’avoue que lorsque je vois une femme habillée hyper sexy, dans un lieu ou une situation pas très propice (qs je vois la tenue de certaines dans le métro, je suis super choquée. Ok liberté, mais décence aussi, y’a qq1 qui leur explique? itv politique? franchement quand tu sais que tu vas rencontrer Pasqua, ton 1er reflexe c’est que mettre une belle robe moulante?) et même, je le répète si personne ne mérite d’être harcelée, bousculée, voire plus, il faut aussi assumer ses actes.
    Et puis, de ce que j’a lu sur Libé, c’est plutôt des bagues potaches non?

    Pour les Lepen, je crois à mort au coup préparé. C’est presque malin (grrr et qu’est-ce qu’il m’énervent à être malins, c’est bien le pb avec eux, c bien pour ça qu’ils durent)

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    • Margot a dit…

      Oui la question des robes hyper moulantes c’est la question de la décence, ça relève de la morale plus que du féminisme. (Personnellement ça ne me dérange pas du tout, parce que j’estime que la nudité, le sexe même, ne sont pas choquants, qu’il y a des choses beaucoup plus choquantes) (voir un SDF crever dans la rue par exemple) (ça en dérangera d’autres pour un tas de raisons religieuses, culturelles).
      Mais le problème c’est que cette « morale » là entre souvent en compte dans la question du harcèlement de rue.

      Sinon je suis interpelée par le « faut assumer » du post précédent. Je pense que la frontière est mince entre le « assumer » et le « bien cherché » et que c’est difficile de ne pas se dire « bien cherché » parce que quand on casse des règles de conduite tacite (pas de tenue moulante dans le métro) on se met en danger, automatiquement. Assumer sa tenue pour moi c’est savoir qu’on se met en danger et le faire quand même (parce que si Roger peut se balader en short, y a pas de raisons que je me prive). Mais ça n’est pas de notre faute si on vit dans un monde dans lequel on ne peut pas se balader en short dans le métro.

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      • Caroline a dit…

        personnellement je suis comme toi Margot, la dimension « décence » m’importe peu, je ne suis pas heurtée par les tenues sexy. et je n’irai jamais justifier une agression par cette explication. encore une fois, il y a quand même il me semble un gouffre entre une agression sexuelle et une invitation grossière à dîner.

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        • Midlifegirl a dit…

          Bah moi la dimension décence m’importe bcp. Je ne veux pas que ma fille de 15 ans prenne le metro avec un mini-short à mi-fesse et un petit haut trop court. Pourquoi? Pcq je sais que dans notre monde très imparfait, il va y avoir des hommes qui vont en être excités, et d’autres qui vont en abuser. Et je ne justifie PAS DU TOUT leur geste mais je sais que ça existe depuis que le monde est monde. C’est bien de vouloir le changer, mais chacun peut y mettre mettre du sien.
          Qd je vais en ITV ou en entretien d’embauche et que je m’habille un peu plus apprêtée (sexy?) j’ajoute moi-même une dimension à l’objectif de départ que je dois donc assumer après (et qd je dis assumer c pas être tripotée ou violée c ne pas crier au loup si mon interlocuteur regarde plus mon décolleté que ce que j’ai dans la tête… mais heureusement il y en a qui font les deux-;))

          Je ne trouve pas la nudité ou le sexe choquant (bonjour le raccourci!) mais je pense que la vie en collectivité fait qu’on doive se préserver un peu chacun.

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          • ES a dit…

            Le problème aussi, c’est que la définition de « habillée sexy » n’est sans doute pas la même pour tout le monde (et en particulier, pour les ados, tout le monde n’a pas la même éducation à ce sujet).

            Il me semble surtout qu’il faudrait que certains se rendent compte que si Unetelle est habillée « sexy », ça ne veut pas forcément dire « le premier venu a le droit de me faire des remarques obscènes dans la rue », peut-être qu’elle s’est habillée comme ça parce qu’elle va voir son copain ensuite, ou qu’elle va à une fête après, etc.

            Sans parler du fait qu’il y a de toute façons pas mal de remarques dans la rue qui n’ont pas grand-chose à voir avec la tenue (et par exemple, quand on fait du 105F, quelle que soit la manière de s’habiller, à part peut-être avec un sac de patates, on ne peut guère dissimuler sa poitrine !)

            Le côté  » ça existe depuis que le monde est monde », « boys will be boys », etc. ça me file plutôt des boutons.

    • ES a dit…

      « mais je trouve que svt nous jouons de nos charmes (c’est notre arme?) et ensuite quand nous n’obtenons pas ce que nous voulons, ou quand nous en obtenons un peu trop, nous reprochons à ceux qui ont réagi d’avoir réagi. »

      Euh, en lisant ça, j’ai plutôt envie de dire… « parle pour toi ».

      Quant aux filles habillées « hyper sexy » dans le métro… je n’ai pas l’impression qu’on se pose le même genre de questions au sujet des tenues masculines.

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  21. Margot a dit…

    Pour tes consoeurs au double discours… ne serait-ce pas parce que c’est dur, de sortir de ces schémas? Je dis ça parce qu’en ce qui me concerne, je me dis féministe depuis longtemps mais plus jeune, placée d’office en position de séduction par un homme, un collègue par exemple – attention, je parle de « séduction blague », c’est à dire pas du harcèlement où je me sentais menacée, ce qui fait que je l’acceptais, mais il n’empêche, il me plaçait en catégorie séduction, et pas en catégorie professionnelle – je ne voyais pas le problème. Je ne me laissais pas faire, j’ai une grande gueule, de la répartie, et je « répartissais » donc, dans ce domaine. Sans jamais me rendre compte du problème.
    Parce que ces schémas sont si bien intégrés qu’on lit la réalité à travers eux. C’est comme quand certains regrettent la dénonciation du harcèlement de rue en parlant de l’abandon de la séduction.
    Bref, tout cela pour dire qu’on est souvent perdues dans des discours contradictoires et qu’en sortir, c’est un véritable accouchement de la pensée.
    Combien de fois me suis-je par exemple posée la question de la frontière entre séduction et misogynie? (au-delà de la question du consentement bien sûr!!!)

    Le post de Diglee m’a aidée à y répondre pour la nudité: tout est permis tant que c’est voulu et pas subi d’après elle.
    http://diglee.com/page/4/ On peut être féministe et porter des tenues allumeuses tant que c’est assumé, revendiqué.

    Et peut-être (peut-être) qu’une des réponses à la question du machisme dans la politique c’est: la séduction a lieu des deux côtés. Je suis certaine que les journalistes hommes enjôlent les femmes politiques. Mais je ne pense pas que les femmes politiques fassent des allusions sexuelles.

    Marion, si tu as des éclaircissements à apporter. C’est pas évident tout ça des fois. D’ailleurs c’est bien pour ça que les gender studies existent aussi…

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  22. Jade a dit…

    Voilà bien le problème supplémentaire que provoque le harcèlement : à force, on n’arrive plus à faire la différence entre du harcèlement et une simple tentative de drague non malsaine. Il y a certaines fois où l’on m’interpelle et où j’ignore, en marchant droit devant moi, alors que pour le coup le mec voulait juste me demander mon chemin.

    Mais ce n’est que le résultat de multiples remarques déplacées, interpellations, sifflements… Là où je ne suis pas d’accord avec toi, c’est que je considère qu’il s’agit totalement de harcèlement sexuel, dans le sens où ça nous arrive tous les jours où presque, et que ça influe sur notre manière d’être au quotidien. Lorsqu’il y a du monde dans une rame de métro, je me crispe, je regarde l’homme près de moi avec suspicion de peur de sentir une main baladeuse s’approcher de moi…

    Concernant les journalistes, je pense que la tactique « séduction » c’est aussi ce qu’on leur a toujours appris à faire, la manière dont on leur a dit qu’elles réussiraient. Depuis toujours on convainc les femmes qu’elles ne peuvent réussir avec rien d’autre que leur corps, voilà pour moi le genre de résultat que ça entraîne.

    Quant à la discrimination à l’embauche, je pense qu’on parle ici de deux problèmes différents avec les mêmes racines : les femmes sont considérées d’abord en question de leur physique, ce qui mène à 1) de la discrimination à l’embauche pour certaines 2) Une haute exposition au harcèlement sexuel au travail pour d’autres.

    Une joie…

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    • Jade a dit…

      *me demander son chemin, bien sûr, pas le mien. Une lettre de différence et on passe d’une situation banale à une situation de harcèlement 😉

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    • Caroline a dit…

      bien sûr que c’est la même racine, la discrimination à l’embauche. ceci étant dit, ça dépasse le sexisme dans la mesure où de nombreuses études prouvent aussi que les hommes grands sont par exemple plus employés que les petits. Plus que le sexisme, ce qui nous tue c’est la dictature de la beauté… Pour le reste, oui, comme à marion, je réponds qu’en effet on obéit à des schémas intégrés depuis trop longtemps…

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    • Margot a dit…

      Bien sûr que le harcèlement de rue ça existe.
      Pour la frontière entre drague et harcèlement, dans la rue, je me suis fixée la frontière de la gentillesse – toute subjective -. Un regard qui me déshabille,une phrase lancée sans me regarder dans les yeux: harcèlement.
      Un compliment gentil venant d’un homme qui a une attitude réservée (pas agressive, pas qui domine l’espace, mais plutôt dont le langage corporel montre bien qu’il ne veut pas m’effrayer): gentillesse, je remercie (mais je me tire quand même, pas le tenter!)
      La différence c’est je crois la peur, la domination engendrée (les femmes aussi draguent des hommes dans la rue, ces messieurs ne se plaignent pas à cause de ça).

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      • Axel a dit…

        Jeune et innocente, il m’est arrivé de « déshabiller » un homme du regard. Eh bien, non, il n’a pas aimé. Du tout.

        Il me semble que sur ce plan-là il y a quand même une certaine égalité : tout le monde (bon, presque tout le monde) préfère une approche respectueuse.

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  23. Little Parisienne a dit…

    Eh bien moi j’avoue que je suis un peu déçue de ton billet (mais je t’aime toujours autant, entendons nous bien 🙂 . Des journalistes courtisanes à la mords-moi-le-mohair, il y en a toujours eu et il y en aura toujours un peu, malheureusement, mais dénoncer le mysoginisme écoeurant d’une classe politique masculine vieillissante me parait également très utile.

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    • Caroline a dit…

      mais je n’ai jamais dit que ça n’était pas utile hein. juste que ce qu’elles dépeignent comme une situation quotidienne, je ne l’ai pas vu, personnellement, avec une telle intensité. et que le problème vient de plus loin, d’une conception du journalisme « à la française » qui confond trop souvent investigation et connivence.

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      • ES a dit…

        Il me semble que le problème n’est pas seulement lié à une conception du journalisme: il y a aussi eu régulièrement des femmes politiques qui se plaignaient des comportements et discours machistes de leurs collègues, y compris parfois pendant les débats à l’Assemblée (bruits de poule lors des discours de je ne sais plus quelle élue, par exemple), et je n’ai pas l’impression que ce soit lié à une quelconque démarche de « séduction » de celles-ci.

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    • Geneviève a dit…

      Je crois qu’il y a ce fait: « la classe politique masculine vieillissante ». J’entendais ce matin à la radio une nuance qui donne l’espoir que ça change doucement: la classe politique à venir est, je crois, un peu plus équilibrée et les comportements évoluent, non ?
      Je suis juste naïve ?

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  24. Brennignews a dit…

    Discrimination à l’embauche: je travaille dans une agence de pub et OMG, que des minettes plus jolies les unes que les autres, du jamais vu…
    Attention, les Femen veillent, et tu laisses entrevoir ici un petit côté Sophie de Menthon : #plutotsympa de se faire reluquer le décolleté par Darcos… j’ai peur que tu te fasses lyncher!

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      • Margot a dit…

        à ce propos, quelqu’un sait si elles sélectionnent vraiment?? genre vraiment?? ou si c’est de l’autosélection (seules les femmes jolies ont suffisamment d’assurance pour se montrer) (en Belgique j’ai vu une vidéo avec une femen grosse, ça change).

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  25. Margot a dit…

    Ah bon pourtant il n’est pas dépourvu d’un certain charme, d’une élégance à la française, d’une certaine assise… comprend pas.
    (bon moi j’adore ton post, merci de nous faire réfléchir)

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  26. Marie Hermann a dit…

    Quelle fatigue.
    Les copinages entre politiques et journalistes, c’est certes un problème, mais ce n’est quand même pas tout à fait le même sujet que les discriminations sexistes.
    Le machisme en politique, il me semble évident non seulement qu’il est omniprésent (parce qu’il est partout, dans toutes les sphères), mais en plus qu’il augmente avec les échelons, le sentiment d’impunité enflant avec le pouvoir – voir DSK, qui ne touche plus terre.
    Vous plaindre, même par ironie, même par blague, de ne pas avoir été draguée par ces mecs, c’est du niveau des mecs qui disent qu’une femme violée l’avait bien cherché. À quoi ça sert ? Qui ça discrédite ? C’est de la faute des belles ? Il faudrait qu’elles se collent des verrues ?
    Que certaines d’entre nous usent de leurs charmes pour obtenir des choses, franchement ? Je trouve ça normal. On se bat avec les armes qu’on a. C’est déjà bien assez difficile comme ça.
    Pourquoi le féminisme est-il systématiquement plus discrédité par les femmes ? Pourquoi ont-elles toujours besoin de se dire moins féministes que la voisine, moins dangereuse, plus baisable ? C’est dur de voir en face le nombre de discriminations que nous subissons en tant que femmes (moches et belles), toute la journée, tous les jours. C’est désespérant. Ça n’avance pas. Mais c’est comme ça.
    Je trouve le texte publié par Libé pas très bon, pas très percutant, un peu trop dans l’enfilade d’anecdotes. Mais il a le mérite d’exister.

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    • Caroline a dit…

      parfois le second degré c’est bien vraiment. surtout, voilà, votre dernière phrase résume mon sentiment. ce texte est un enfilade d’anecdotes dont certaines me semblent quand même assez dérisoires. Et une fois encore, la seule chose que je dis c’est que personnellement je n’ai pas ressenti ces choses, pas avec une telle intensité. Et j’ai des collègues bien plus « fraiches » que moi qui ne l’ont jamais senti non plus. Et si, le copinage est un problème. Il brouille les cartes et fausse les relations. Et peut ensuite légitimer des comportements inacceptables.

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  27. Lili Kerala a dit…

    Il y a quelques années, en tant que journaliste dans un média généraliste, il m’arrivait de faire de « dépanner » mes collègues du service politique et d’aller faire de temps en temps un petit tour à l’Assemblée. Débutante que j’étais, j’observais ce ballet entre journalistes (hommes et femmes) et politiques (hommes et femmes aussi) avec un regard curieux et amusé. Avec le temps (et des remplacements de plus en plus fréquents au service politique), mon réseau de contacts politiques s’est étoffé, je me suis aguerrie, j’ai adopté les codes de ce (drôle de) milieu, je me suis adaptée à cet inévitable rapport de séduction (que tu décris très bien) entre un journaliste et sa source: bref, j’ai appris mon métier. Et petit à petit, mon regard est devenu nettement moins amusé. Les « blagues » sur ma couleur de cheveux (je suis… blonde), les SMS ambigus et/ou tardifs, les questions sur ma situation matrimoniale et mes disponibilités pour un dîner (alors que la « règle », ce sont ces fameux « déj »), j’ai connu. Et c’est pénible. Sans compter que la plupart de ces avances provenaient d’hommes de l’âge de mon père ou de mon grand-père…

    Après quelques années à faire des remplacements à droite à gauche (haha), je me suis spécialisée dans un domaine qui n’a RIEN à voir avec la politique. Et s’il m’arrive encore de me faire draguouiller de temps à autre, ce n’est jamais libidineux comme ce que j’ai pu connaître à l’époque où je traînais mes talons aux Quatre-colonnes.

    Alors oui, le copinage, c’est mal (mais à mon sens inévitable); mais le harcèlement, c’est mal aussi (mais à mon sens évitable et surtout interdit par la loi, que nul n’est censé ignorer, surtout quand on est député!)

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  28. eveange66 a dit…

    Suis pas journaliste, suis pas féministe, je suis une femme simplement.
    Ni fière ni honteuse de ce que je suis, juste bien dans ma peau de femme, tout simplement.
    Mais je suis surtout un individu, une professionnelle, une collaboratrice et une assistante de direction (une bête secrétaire quoi en plus, à cet égard – oui oui moi aussi j’ai fait du droit, plusieurs années, mais pas Sciences Po hein, suis juste une secrétaire…).
    Et j’aimerais dire que je trouve absolument infect de la part des femmes même ce mépris envers les secrétaires (stop, arrêtez de denier, vous n’en pensez pas moins et ne verriez pas vos filles dans ce metier, avouez), vues comme des dindes, comme des sottes. Surtout quand on est journalistes hein (second degré inside).
    Les assistantes sont en but aussi au harcèlement, plus ou moins que d’autres, je n’en sais rien, je ne connais pas toutes les assistantes de la terre (oui car secrétaires, mesdames, c’est un titre qui date, faut sortir un peu !!). Pour ma part, si l’on parle du harcèlement tel qu’il est définit, hardcore, je n’en ai jamais été la victime. Je susi bien plus « occupée » justement à faire valoir mon statut de collaboratrice à part entière dans l’entreprise, en tant qu’assistante. Je suis d’ailleurs assez militante à ce sujet, et d’abord envers mes amies (notez le féminin) qui ne sont hélas pas les dernières à dévaloriser ce métier…
    En revanche, je susi très souvent face à de la séduction, comme je dois en user aussi, consciemment ou pas. Et cemla n’a rien de spécifiquement féminin. C’est juste très HUMAIN dans les rapports car cela fait passer à une autre dimension, plus « intimiste ». Est ce que la gentillesse est de la séduction ? UN peu sans doute. La frontière est ténue et aucun texte, froid et administratif, ne pourra définir cela exactement. Raison pour laquelle il y a tant d’interpretation, au final.

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    • Anne-So a dit…

      « secrétaires »: oui,j’ai tiqué aussi en lisant ce mot et pour le côté un peu condescendant « c’est pire pour les secrétaires ou les caissières »…je ne sais pas vraiment pourquoi mais j’ai levé un sourcil…

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  29. Stéphanie a dit…

    Un autre truc auquel ce texte m’a fait réfléchir : la difficulté d’envoyer chier les gens avec qui tu bosses. J’ai un collègue gentil-qui-ne-dirait-pas-non-si-je-disais-oui et à qui je ne dirai JAMAIS oui (je sais blabla fontaine mais non, là, jamais), mais il est fondamentalement gentil, et compétent, et j’ai vraiment l’impression que si je lui mets le nez dedans il va être blessé et qu’on ne pourra plus se cotoyer comme avant. Et d’un autre côté en tapant ça je me dis que c’est bien un truc de femme de ne pas vouloir blesser les « gentils relous » parce que les hommes se posent beaucoup moins la question de savoir s’ils sont chiant ou pas, blessent ou pas,… Brèfle, on est pas sorties du bois.

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  30. Nine a dit…

    Je pense que tu as suffisamment pris de pincettes explicatives pour que l’on comprenne bien ton propos.
    Mais le sujet est délicat et à différentes facettes. Récemment, j’ai vu un documentaire sur les femmes politiques en France et notamment le regard / la relation aux hommes politiques, notamment députés. Et une fois de plus, je me suis dit que l’on était loin, vraiment loin du but. Il m’a même semblé que ces hommes politiques, habitués au pouvoir et à évoluer entre hommes, incarnaient s’il en était le machisme dans ce qu’il a pour moi de plus malsain.
    Moi, je suis dans un milieu technique et en frontal, je n’ai jamais eu de remarques déplacées (seulement des remarques misogyne). Après, je ne sais pas si c’est dû à mon physique (pas exactement en ligne avec les canons de la beauté actuels) ou au fait que je n’envoie aucun signal qui pourrait prêter à confusion…

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  31. Chloé a dit…

    Pour travailler dans un milieu très masculin, je constate que les réflexions sexistes et misogynes du quotidien émanent surtout des 50/55 ans et plus. Les collègues de ma génération (29 ans comme toi Caro) font certes parfois des blagues sur les blondes ou les femmes, mais je n’ai jamais eu à subir de leur part un seul « t’as mis un décolleté pour obtenir le dossier » ou autre remarque du même type. Certes, ce n’est peut-être pas du harcèlement, mais c’est l’accumulation de ces réflexions, de façon quotidienne ou presque, qui pour moi rend l’ambiance au travail désagréable et qui surtout questionne complètement mes compétences professionnelles. Je ne suis pas particulièrement jolie, mais se battre en permanence pour ne pas être réduite à une paire de seins ou un cul, à force, c’est fatiguant. Finalement, je plains les bombasses ! Je préfère qu’on loue la qualité de mes notes ou rapports, ou encore mes capacités à avoir de la répartie ou de l’à-propos (j’y pense souvent quand une heure après une joute verbale je me dis « mais c’est bien sûr, c’est ça que j’aurais du lui répondre! »)
    Quant à savoir pourquoi les trentenaires sombrent moins dans le grivois ou la misogynie, peut-être est-ce parce qu’ils ont grandi avec les enjeux de l’égalité homme/femme, martelés en permanence, à l’école, dans les médias, sur les réseaux sociaux? Le travail de sape fonctionne peut-être sur les jeunes générations…

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    • Geneviève a dit…

      C’est ce que j’expliquais (beaucoup moins clairement) dans un commentaire plus haut.
      Les choses changent (en mieux) avec la génération des trentenaires je crois (on les a mieux élevés? 😉 )

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      • nothing a dit…

        Je suis complètement d’accord, bien que travaillant dans un tout autre milieu que la politique. La catégorie des hommes de 55-65 ans est désignée comme clairement plus lourdement machiste car on sent qu’ils ont vécu un temps leur métier uniquement entre hommes ; les nouveaux codes de comportement, les rapports plus directs et un peu « désexualisés » avec des femmes (en plus souvent plus jeunes, ce qui n’arrange pas le désir de paternalisme ou de jouer au coq !) pour le bon fonctionnement au travail ne sont pas dans leurs habitudes.
        Les hommes plus jeunes n’ont pas les mêmes comportements, la société change petit à petit.

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  32. Claire a dit…

    Trop envie de commenter, je ne peux résister à livrer ici mon opinion sur l’affaire Le Pen. Franchement, qui peut essayer de nous faire croire que Marine Le Pen était ignorante ou désapprouvait les opinions de son père? Pour moi, elle veut l’éliminer du jeu politique pour faire de la place pour ses ambitions personnelles. Elle se sent plus proche du pouvoir qu’il ne l’a jamais été, elle est prête à le sacrifier pour ouvrir les possibilités d’une union durable avec la partie de l’UMP qui est la plus proche du FN. Lui se regimbe (qui a pu croire qu’il allait réagir autrement ? )

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  33. veronique a dit…

    bonjour

    j’ai une remarque concernant les débats entamés autour des rapports de séduction et du harcèlement, débats où la phrase « je ne suis pas féministe mais » apparaît.
    Mais bon sang les filles, il n’y a pas le choix, il FAUT être féministe et ne pas minimiser la chose !
    Être féministe c’est tout simplement déclarer que la moitié de l’humanité a les mêmes droits que l’autre. N’êtes vous pas révolté(e)s que des femmes soient voilées de la tête au pied, ou que de la tête ? Voyez-vous des femmes interpeller des hommes dans la rue ? Etc etc…
    Je pense qu’être féministe est être humaniste. Entend-on « je ne suis pas humaniste mais ? »

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    • La semaine d'une gourmette a dit…

      Je ne peux qu’applaudir chaleureusement ce commentaire ! Comme disait Rebecca West, « Je n’ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c’est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson. »

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    • pétrolleuse a dit…

      Je ne suis certainement pas choquée par le fait que certaines femmes portent le voile non, lorsque c’est un choix assumé de leur part. C’est quoi, ce féminisme, qui prétendrait mieux savoir que les femmes concernées ce qui est prétendûment bon pour elles et qui voudrait leur imposer d’autres obligations ou interdits?

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  34. ES a dit…

    C’est un peu hors-sujet, mais récemment je suis tombée sur la page tumbler « Shit people say to women directors and other women in film » (« Les saloperies que les gens disent aux femmes réalisatrices, et aux autres femmes du milieu du cinéma »).

    http://shitpeoplesaytowomendirectors.tumblr.com/

    C’est une collection d’anecdotes, et donc très inégal (et par ailleurs il y a beaucoup d’abréviations qui ne sont pas toujours faciles à comprendre quand on ne connaît pas bien le vocabulaire du cinéma en anglais, par exemple il m’a fallu un moment pour comprendre que DP ou DOP= Director of Photography, AD= Assistant Director…) mais dans l’ensemble ça donne l’impression d’un milieu très machiste.

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  35. horatiusclotes a dit…

    je subtilise quelques instants le portable de ma chère et tendre (sans violence machiste) pour donner un avis d’homme sur ce débat sans fin. commençons par le début, je ne cautionne ni harcèlement, ni violence, ni agression. Ca c’est fait. Par contre la ou je commence vraiment à fatiguer c’est d’entendre ce bruit de fond permanent ou certaines femmes – généralement de classes sociales bien installées dans la vie – développent à l’infini et sous diverses formes un discours sur les hommes comme nécessairement violents, prédateurs et au minimum lourds tandis que les femmes, libérées de toutes pulsions et envie de séduction, ne seraient que douceur et sagesse. Au fond l’idée que l’homme serait une femme comme les autres mais qui aurait mal tourné. Ce discours puritaniste qui ferait passer une assemblée de mormons pour un vaste lupanard est lassant. Non pas que ca n’existe pas les cons, mais c’est aussi une excellente façon pour lesdistes femmes de se dédouaner de leur propre responsabilité de femme. Ces journalistes veulent lutter contre le sexisme en politique, fort bien. Alors que certaines (schonberg, anne saint clair, pulvar etc) commencent par refuser de se mettre en couple avec des hommes politiques, déontologie pourtant simple qui vaudrait d’etre viré aux Etats Unis (et pourquoi toujours dans le sens homme politique/ femme journaliste d’ailleurs). Que celles qui dénoncent anonymement disent clairement et nominativement qui les a harcelés – on verra si c’était vrai (droit de la défense et oui…) et de plus si c’est vrai, ca découragera radicalement ledit homme politique de recommencer. Et de faire aussi leur boulot de journaliste qui est d’informer le vulgus – qui ignorait parmi ces femmes le coté prédateur de DSK ? Pourquoi ne rien avoir dit ? Enfin quand à celles qui théorisent la séduction de certaines femmes au nom du fait que nous sommes dans une société patriarcale, je dis que c’est faire insulte à ces femmes que de leur dire qu’elles ne sont pas capables – à un niveau individuel – de ne pas répéter ces schémas, qui permettent surtout à celles qui en usent de jouer sur les deux tableaux (féminisme et sexualisation des rapports) avec bonne conscience. Bref merci à ces dames de faire aussi leur part dans la résolution du problème. Sinon je vais retourner regarder les magazines féminins de ma chère et tendre (subtilisés sans violence également) et les éternels articles sur « ou sont passés les hommes ».

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    • Doya a dit…

      On rencontre souvent son futur conjoint au cours de sa scolarité, ou sur son lieu de travail. Il semblerait que ces femmes journalistes n’échappent pas à la « règle », pas de quoi jeter une pierre. Que la proportion couple femme journaliste/homme politique soit plus importante que l’inverse, c’est aussi le résultat d’un monopole masculin de la scène politique depuis de nombreuses années. Si vous lisez les commentaires précédents, il est dit que la génération d’hommes à venir a un comportement différent et plus positif avec les femmes, tous ne sont pas des cons à nos yeux… Ce qui me dérange dans votre commentaire Horiatusclotes, c’est le sentiment que ce post et ses commentaires ne sont que des piaillements bien pénibles à vos yeux et à vos oreilles. Je pense qu’il vous faut cesser toutes lectures de magazines féminins superficielles pour vous reposer de ces éternelles questions et pénibles débats auxquels vous soumets la gente féminine. http://blog.plafonddeverre.fr/

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      • horatiusclotes a dit…

        @doya
        point de piaillements évoqués, ne voyez pas du sexisme la ou il n’y en a pas, même si ca doit simplifier ma classification à vos yeux. Simplement le fait que les femmes que je croise dans ma vraie vie ne se vivent pas comme d’éternelles victimes du machisme – qui existe je le sais – et agissent . Mais ca suppose des luttes collectives qui dépasse le cadre de « c’est pas bien ».

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        • doya a dit…

          Les luttes collectives (contre le machisme, le racisme, la violence…) existent et les débats, les écrits, les pétitions en sont leur essence même. Il n’y a pas d’éternels victimes du machisme, il a juste ici un sujet abordé et développé avec des opinions différentes. Vous avez beaucoup de chance que les femmes que vous croisez dans votre vraie vie ne soient pas d’éternelles victimes (et dans la fausse vie ?). Il y a autour de moi, encore et toujours, des femmes victimes de machisme, des femmes et des hommes victimes de racisme, des enfants victimes de préjugés. Parfois j’adhère à des luttes collectives, parfois je ne fais qu’exprimer mon sentiment et seulement dire que ce n’est pas bien. Je dialogue, avec l’espoir d’ouvrir des yeux, des portes. Je commente pour mettre ma pierre à l’édifice, à cette lutte collective. 🙂 Je m’excuse si j’ai mal interprété votre précédent commentaire mais à la lecture de votre avis d’homme sur ce débat sans fin, il n’en ressort que votre lassitude, votre fatigue devant cet éternel débat pour ces éternelles victimes qui devraient à un niveau individuel (^^) ne pas répéter ses schémas et faire leur part dans la résolution du problème….

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  36. Anne-So a dit…

    Tiens,tu devrais remplacer ton bandeau « je suis Charlie » par « je suis une bobo islamophobe vichyste etc » comme le préconise ce cher Emmanuel Todd #bonneambianceenFrance

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  37. Flavinium de cactus a dit…

    Bravo bravo bravo!!! Pour cette honnêteté décomplexée mais pas lourdingue, ni agressive, tout juste piquante. Et cet esprit d’autodérision tout aussi honnête. Bref quel panache!

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  38. Fred b a dit…

    Pour ma part, je pense que la stratégie des Le Pen est la suivante: pour l’instant, il est trop difficile de faire cohabiter sous la même bannière FN les vieux de la vieille, fans de Jean-Marie et ceux de Marine qui a choisi d’apparaître plus « soft » et donc de racoler plus large. Du coup, on simule un scission pour recruter chacun de son côté et décomplexer ceux qui hésite encore à rejoindre Marine. Le patriarche va garder sous le coude les partisans de l’extrême droite « pure et dure » et Marine va pouvoir ouvrir grand les bras à ceux qui avaient peur de se salir les mains…..et à 6 mois des élections présidentielles sonnera l’heure des belles réconciliations familiales, le père et la fille s’entendront à nouveau à merveille et mettront en commun leur cheptel d’électeurs qu’ils auront fait croître et embellir chacun de leur côté….loin de les affaiblir, leur prétendue brouille les aura en fait renforcés.

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  39. Anna Chiara a dit…

    Je réagis un peu tardivement mais encore une fois je suis totalement d’accord avec toi sur ce mouvement des femmes journalistes… Moi aussi je me suis demandée si j’étais une « mauvaise » féministe en pensant ça… Bref, merci de dire ce que je pense en bien mieux !

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  40. Nunue a dit…

    C’est un peu compliqué car on est quand même conditionnées à coller à ce rôle de femme … minauder, être souriante. En fait tant qu’on reste dans cette posture, c’est à dire être suffisamment sympa et séduisante pour avoir des faveurs, on en tire des avantages. Mais ça reste des avantages extraits d’un rapport de dominée à dominant.
    Le problème c’est que dès qu’on sort de ce rapport, là, tout devient compliqué, et ce genre de remarques dégradantes, qui nous engluent dans une ambiance de sexe en permanence, bride notre assurance professionnelle.
    En conclusion, je pense que ce ne sont pas les mêmes femmes qui usent de leurs charmes (je ne critique pas, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on nous laisse comme place) et celles qui souffrent et parlent de ces comportements dégradants.

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