Etre né quelque part

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Hier j’ai accompagné la classe de Rose pour sa course d’orientation. J’avais dit oui dans un instant de faiblesse vendredi, après m’être engueulée probablement avec mes ados et donc en pleine culpabilité maternelle. Forcément à 9h sous des nuages noirs, j’avais quelques regrets. Et puis finalement c’était bien (et pas trop long). Surtout à mon grand soulagement, je n’avais rien d’autre à faire que de rester auprès du rubalise (j’ai appris un mot en plus) (en gros un ruban/balise) pour empêcher les intrus d’entrer dans la zone sécurisée du parc où se déroulait la course (marrez-vous mais j’ai refoulé deux mamies à chien et un jogger dégoûté). J’avais tellement peur de devoir chercher moi aussi les endroits photographiés par les organisateurs (autant vous dire que j’avais zéro chance de finir sur les poteaux).

Surtout, outre la joie de Rose (qui a encore l’âge d’être contente de me voir l’accompagner, mieux vaut que j’en profite), il y a eu cette petite fille. Lorsque j’avais joué les accompagnatrices pour l’endurance en avril, on avait sympathisé (peu friande de la course, elle avait du reconnaitre en moi la petite boulotte qui se cachait derrière les arbres en ce genre d’occasion). Depuis, tous les matins je la croise sur le chemin de l’école et tous les matins elle m’illumine de son sourire.

Et hier, quand je me suis postée au milieu du rang, elle s’est précipitée à ma rencontre. « J’aime bien que vous nous accompagnez madame », m’a-t-elle dit, ajoutant avec un naturel désarmant, « parce que je vous aime bien ». Attendrie, je lui réponds que moi aussi je l’aime bien. Et puis un peu plus tard, alors que je jouais aux chiens de berger (LE rôle des parents accompagnants) elle remonte à mon niveau et l’air plus grave cette fois-ci, elle me confie: « vous savez, dans mon pays, on était dans les plus riches ».

Il y avait tellement de choses dans cette phrase, tellement à la fois de fierté, de lucidité sur ce qui avait été perdu, de nostalgie d’un temps qu’elle n’avait peut-être même pas connu. « On avait une maison, dans mon pays. Une grande maison, juste à côté de la mer. Et la mer, là bas, elle brille… »

Autant vous dire qu’hier il n’y avait pas que la Méditerranée qui brillait et que j’avais gros de buée derrière mes lunettes.

Et puis comme un écho loufoque à cet épisode, cet échange avec ma grande hier soir…

– Ma fille: Et au fait, j’ai des origines moi, non ?
– Nous: c’est à dire ?
– Ma fille: ben je suis quand même pas 100% française, si ?
– Nous (limite honteux): bah…
– Ma fille: même pas un peu rebeu, ou espagnole ?
– Moi: peut-être un peu espagnol du côté de ton père, mais léger.
– Son père: ouais, vaguement, je crois, mais de très loin, alors.
– Ma fille, au taquet: Ok, espagnol, cool. Ca craint tellement d’être que française. En plus tout le monde pense au lycée que je suis moitié rebeu, c’est la classe.
– Son père (se rappelant soudain et tout content de lui trouver une autre origine): Ah et puis ma grand-mère était alscacienne du temps où l’Alsace était allemande. Donc t’es un peu allemande.

– Ma fille: Ok, espagnole donc.

Voilà, je vous laisse avec tout ça, faites-en ce que vous voudrez…

177 comments sur “Etre né quelque part”

  1. Fred b a dit…

    Je ne peux pas contenir mes larmes en lisant les paroles de cette petite fille décrivant son paradis perdu.
    Je suis bénévole dans l’école primaire où était scolarisée ma fille avant le collège. J’anime deux fois par semaine un atelier « écriture ». Et c’est fou ce que je recueille comme confidences, souvent bouleversantes. Ce sont des moments précieux et je vis comme un privilège d’être la récipiendaire de leurs états d’âmes.

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  2. Lilas Gisel a dit…

    C’est pour toutes ces raisons que j’aime travailler avec des ados, ça me permet d’avoir foi en l’avenir et l’humanité. Ces enfants sont emplis de lucidité et de résilience. Et ça, ça fait du bien, surtout en ces temps d’actualité si lourde.

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  3. DOMINIQUE a dit…

    Avec mon nom basque à (presque) 10 consonnes, pas eu de problème d’origines ! Hors Pyrénées Atlantiques, on m’a traitée de yougoslave, de polonaise, d’hongroise, jamais de basque.
    Je viens de lire « Oscar et la dame rose » de Eric Emmanuel Schmidt. Bon, il y a du tire-larmes ou des incohérences, mais c’est un conte qui parle si bien de l’enfance, et de son pouvoir d’enchanter un monde quelquefois si dur. La petite fille dont tu parles, c’est toi qui lui offres un peu d’enchantement en l’écoutant. C’est bien.

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  4. Nathalie a dit…

    Vietnamien c’est la classe dirait mon fils et surtout moi j’ai pas la peau beige triste ». Les grands disent qu’espagnol c’est bien et basque c’est plutôt top. Vive la diversité et les belles phrases des petites filles venues d’un pays où la mer brille. Belle journée

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  5. Berengere a dit…

    J’avoue m’être marrée en regardant ton snap hier sur la sortie scolaire….mais ça c’était avant de découvrir cette anecdote touchante sur cette petite fille …..
    Cette année grâce (ou à cause) à Suzanne je n’accompagne plus les filles à leur sortie (piscine patinoire kayak cinéma chateau-musée randonnée aux Glieres) mais lorsque j’y allais j’adorais recueillir des confidences au grand damn de mes filles !!
    Bonne journée !

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    • mammouth a dit…

      Un peu trop émotif et surjoué, non? Genre american movie with the « right » moral in it. Le fait que j’ai en moi tous les pays du monde ne change rien au fait que je suis née dans un endroit particulier, dans une famille particulière et que je suis empreinte de cette culture. Ça ne fait pas de moi une citoyenne « du monde ». Ça, ça ne vient pas avec la génétique, mais avec la mentalité.

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      • Smouik a dit…

        je te rejoins assez mais si ça peut faire évoluer, ne serait-ce que d’un chouïa, les mentalités et les cultures pour un mieux vivre ensemble, alors je prends aussi l’émotif et le surjoué…

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        • Caroline a dit…

          oui j’avoue qu’après avoir regardé ce petit film qui fait le buzz depuis quelques jours, je me suis dit que c’était quand même un peu too much et angélique. Je ne suis pas convaincue en effet que réaliser qu’on vient de partout va gommer la haine de l’autre, hélas. Mais c’est bien foutu.

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      • Flow a dit…

        qu’il est ridicule d’associer la couleur et la culture!
        Malgré tout, beaucoup de gens s’ accrochent à leurs origines, supposées ou non…

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          • Flow a dit…

            Je disais donc que j’étais d’accord avec Mammouth, et j’ajoutais que de la même façon il est ridicule d’associer la couleur et la culture, en tout cas pas systématiquement.

      • Christine a dit…

        Ce petit film m’a carrément foutu les chocottes : cracher dans un tube à essais et… découvrir que tu es la cousine de Donald Trump ! Je vois d’ici mon léger malaise au moment de surjouer l’enchantement. Je m’imagine, me précipitant dans les bras du vieux conard, pardon, du vieux canard, en veillant ne pas malmener sa moumoute (et à ne surtout pas décrocher son dentier) (dont je pourrais toujours me faire une pince à cheveux…) Merci bien !

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        • Smouik a dit…

          c’est vrai que vu comme ça… 😀
          Mais en fait, je suis une indécrottable optimiste qui pense qu’à force d’éducation, le vivre ensemble doit être possible, p… ! Ou alors, à quoi nous sert notre humanité ?

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          • Christine a dit…

            Notre humanité nous sert à rigoler, Smouik. Le rire est le propre de l’homme. Et il est universel… Un peu comme la souffrance et les larmes, quoi. Et ça, pour le coup, c’est con.
            Donc je suis une indécrottable ricanante qui prie ardemment pour que « le vivre tous ensemble » soit possible. Le problème, c’est que comme j’ai de moins en moins foi en l’humain -et que je ne suis pas croyante, je me demande bien QUI m’écoutera? Gros smiley avec petits oursons qui s’enlacent juste pour toi.

          • Smouik a dit…

            bah, ne crois pas ça, il y a des animaux farceurs aussi ! Je pense vraiment que les hommes sont capables de progresser même si les exemples qu’on nous brandit ne vont pas dans ce sens, je te l’accorde. Je pense aussi qu’on ne sera plus là pour voir les résultats des progrès mais si on n’oeuvre pas (oeuvre de fourmi…) pour que ça évolue, ça ne risque pas de bouger ! 100% des gagnants ont tenté leur chance (je l’adore celle-là…). Smiley bear cubs in return 😉

          • mammouth a dit…

            Je suis tout à fait d’accord avec toi sur l’éducation, Smouik. J’y crois très fort comme solution en fait. C’est celle que je préconise. Et je crois en l’humain aussi. L’humanité a progressé. Mais je suis cynique à mes heures. Et donc je ne suis pas certaine que les films à grosses ficelles feront changer les mentalités de ceux qui sont comme dans le film.

      • Christine a dit…

        @Mammouth, suis bien d’accord avec toi sur cette affaire de génétique et de mentalité. En revanche, contrairement à toi, j’ai trouvé ce petit film parfait. Jusqu’au moment de la découverte du cousin. Je priais secrètement pour que le winner soit l’anglais un peu bourrin. Et puis en fait, non. Du coup, c’était moins drôle (pour moi) (mais peut-être mieux pour la fille ?)
        Allez, Mammouth, baisse la garde et les défenses en ivoire ! Je suis sûre qu’en te conditionnant un peu tu devrais pouvoir trouver une ‘tite miette d’angélisme en toi…

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        • mammouth a dit…

          Juste parce que je rigole à tes commentaires ça ne veut pas dire que je ne suis pas angélique. Pfff, quel préjugé.

          ok, je ne suis pas angélique.

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      • lilou17 a dit…

        @ Mammouth : D’accord avec toi. Mais comme je suis aussi bon public, j’ai été émue par cette vidéo (que j’avais déjà vue). J’en retiendrai l’espoir qu’elle ait un impact pédagogique … Vœu pieux ?

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  6. isacoolpix a dit…

    Dans mon école aussi, dans ma classe même, j’ai une petite fille dont le papa était professeur de médecine… avant… et aujourd’hui…. Bref, elle en parle souvent, comme tu le racontes… et ma gorge se noue, mes yeux s’embrument, et dans mes doutes profonds sur mon envie de rester dans ce métier après 20 ans (car j’ai commencé très jeune, j’ai 29 ans aussi…)… je reçois en plein cœur ces instants de grâce que seuls les enfants peuvent offrir!!!!
    merci pour cette piqûre de rappel…. et vive la France!! l’Allemagne! l’Espagne (mais que le foot me gonfle!)

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  7. Jane B. Root a dit…

    J’habite à trois bornes de l’Allemagne, j’y ai donc la moitié de ma famille. J’ai épousé un « étranger » : tout ce qui n’est pas alsacien est « étranger » pour nous ! J’ai adopté une fille née ailleurs, très très ailleurs, là où le soleil tape tellement fort que la peau est toute brûlée comme un toast bien grillé. Mon aînée, née de nous, a la tache des Huns sur sa fesse, et mon grand-père hululait comme Bellzouzou : « encore une que les boches n’auront pas ! » à chaque bouteille de gewurztraminer qu’il ouvrait, il avait été résistant, restait russophile et ne parlait qu’ alsacien et pas un traître mot de français. Son meilleur pote était mon autre grand-père, officier de la cavalerie française. D’ailleurs leurs enfants
    respectifs, mon père et ma mère, se sont mariés pour me fabriquer. Lors des dîners et fêtes de familles ont parlait le Heckewelsh, joyeux mélange de français, d’allemand et d’alsacien, tout en buvant des coups de vin français, toujours français. Mais on s’engueulait en allemand. Chacun de nous est un paradoxe ambulant. Alors le petit film bien pensant il me fait bien marrer.

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        • Smouik a dit…

          ce que j’ai compris de ton post (mais pardonne moi si j’ai mal compris) et de sa conclusion (que le petit film bien pensant te faisait bien marrer), c’est que si tout le monde n’a pas la chance d’avoir une famille « melting pot » comme la tienne, comment faire pour que les gens se sensibilisent à la différence à une époque où le communautarisme est galopant ? Je ne dis pas que ce film est THE outil, je pense seulement que tout ce qui peut contribuer à une certaine prise de conscience est le bienvenu, sachant que celui qui n’est pas sensible à ce film le sera peut-être à autre chose, sait-on jamais ? 😉

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  8. Daphné a dit…

    J’en avais moins conscience jeune, et puis à force d’être rempotée – même si on continue à fleurir et à pousser vers le soleil – je réalise que le déracinement n’enlève rien à l’attachement à son pays natal.

    J’ai la double nationalité Franco-Belge depuis 2 ans, je pensais que ma belgitude allait finir par se dissoudre, et puis non. Je dois refaire mon passeport et mon choix était évident, je vais redemander un passeport belge. Même si elle ne tient plus que dans un petit carnet rouge, cette belgitude fait partie de moi. Et même si, à la réflexion, on ne puisse réellement dire que la mer du nord brille réellement.

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    • Val Lao sur la Colline a dit…

      Haha ! J’en connais un auquel j’ai offert la nationalité en mariage, et qui ne l’a toujours pas prise (je parle de la nationalité, pas de moi… hum), mais qui a offert la sienne à nos filles…

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      • Daphné a dit…

        Ont-elles la double nationalité ? Ce qui m’a étonnée, cette information à propos d’une possible double-nationalité m’a été envoyée spontanément par mon ambassade, pour qui il semblait très important de m’avertir qu’il était désormais possible de devenir également française.

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        • Val Lao sur la Colline a dit…

          Je ne sais pas ce qu’il en est pour la Belgique, mais en quelques années les choses ont changé pour nous. Oui, nos filles ont la double nationalité, automatiquement. Mon homme pour l’instant n’a pas choisi cette option, mais c’est notre mariage qui le lui permet (au bout de 4 ans). Cette disposition est récente (6-7 ans env.), avant il aurait fallu qu’il choisisse l’une ou l’autre…

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          • Daphné a dit…

            Mais oui, mes garçons pourront aussi rester bi-nationaux, mais à condition qu’ils en expriment le souhait à leur majorité. Et les accords de réciprocité entre la France et la Belgique sont aussi assez récents. Mais, du coup, tu pourrais aussi demander à avoir la double nationalité ?

    • Christine a dit…

      @Daphné. Je suis ritale (et je le reste, et dans le verbe et dans le geste…) C’te pile qu’on vous a collée hier soir ! Pauvres Belges ! Oui, on peut à la fois être une brillante intellectuelle et s’intéresser à des informations de toute première importance. Les résultats du foot, donc.

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      • Daphné a dit…

        Christine, je ne savais pas que tu aimais la tartiflette : http://goo.gl/pMiYp4

        Et flûte, hier soir, j’ai passé la soirée en speed dating de chaussettes esseulées. Je me doutais bien qu’il devait se passer sur terre à ce moment-là un truc un peu plus palpitant. Spéciale cacedédi pour Dominique – mais speed dating a-t-il seulement un équivalent français ?

        Mais avec Claude Barzotti, tu fais la synthèse avec ma belgitude. Ben quoi, il est quand même né dans le Hainaut.

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        • Christine a dit…

          Ma parole Daphné mais tu es implantable sur les chanteurs ! Et tu dégaines toujours les meilleurs : après Ricoune… Barzotti ! je suis bien forcée de m’incliner. On disait donc : Belgique 2 – Italie 0
          Bref, non contente d’être la championne du monde, tu es avant tout une mélomane avertie.
          PS : j’en peux déjà plus de roter de la tartiflette…

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        • mammouth a dit…

          Ben Daphné, on a qu’à l’inventer l’équivalent. Rencontre à la McDo? Ah non, y’a encore de l’anglo-saxon dedans, avec origines celtes. Rencontre-minute? Ça fait un peu cocotte-minute. Quoique la pression doit y être dans ce genre d’activités. Avec des chaussettes esseulées, je sais pas. J’ai que des chaussettes noires pareilles pour m’éviter cette chianterie. Voyons voir encore, rencontre à la chaîne? Ça manque de piquant. Ah je l’ai. Rencontre TGV? Ça fait très français ça, non?

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  9. Christine a dit…

    Je suis ceinture noire en rigolade, ceinture blanche en larmes. Pourtant, en te lisant, souvent mon regard se trouble. Enfant, j’aurais tellement aimé croiser une maman-accompagnatrice dans ton genre. En une formule pirouette-cacahuète je t’aurais confié mon petit fardeau (dans le pays d’où je viens, les génitrices ont le verbe coupant et la main méchamment lourde), puis je serais repartie, légère et toute guillerette affronter la course d’orientation. Je suis sûre que ton joli regard humide m’aurait menée jusqu’aux poteaux.
    Maintenant que je suis grande, je viens souvent ici croiser ta belle vision des choses (<=traduction : je te lis tous les jours, histoire d’ingérer ma dose de rigolade, d’intelligence, de fantaisie et d’humanisme) et, quand je referme ta page, devine «c’est qui la patronne? », bien droite sur les poteaux et tout et tout…. Parfaitement. Merci du fond du cœur, Caro. Big hug (spéciale dédicace à Dominique qui aime beaucoup les anglicismes) + smiley en forme de licorne à paillettes roses (je n’ai carrément pas pigé comment coller des smiley partout).

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    • DOMINIQUE a dit…

      Poulette, mais je me vautre, je me roule littéralement dans les anglicismes ! Surtout que « hug » c’est pas si mal : gros indien qui fait hugh.

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      • Christine a dit…

        Donc, Domi, ton petit chipotage de l’autre jour autour du mot « outlet », c’était bien manière de faire chier le marin qui présentait sa marinière. Pfiuouuu quel caractère ! Une question me vient –tu ne le prends pas mal, hein ?-… tu ne serais pas basque par hasard ?

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          • Christine a dit…

            Houlà ! Je ne me risquerais pas à prétendre le contraire. Mais bon, pas plus tard que l’autre jour, le vieux Glaude me disait encore en parlant de toi : « celle-là, les fées qui ont présidé à sa naissance ne lui ont pas pleuré le piment d’Espelette ! Bref, elle me colle la misère dans le bled, la salope ».

          • DOMINIQUE a dit…

            Pauvre Glaude, je le plaindrai quand j’aurai le temps.
            Omelette au piment d’Espelette : faire revenir les piments jusqu’à ce que tout le monde ait les yeux qui pleurent dans la cuisine. A ce moment-là verser les œufs.

          • DOMINIQUE a dit…

            Mon grand-père, lui, son régal, c’étaient ces piments verts que rien que tu les touches, ça brûle. Il les mangeait à la croque-au-sel.

          • Madame H a dit…

            Ignaki qui est bûcheron au pays badque se rend au Gam’vert pour faire quelques emplettes et se fait alpaguer par un vendeur de tronçonneuses qui lui demande : »dis moi Ignaki, combien d’arbres tu abats dans une journée avec ta hache? » Et l’autre de répondre : « moi Ignaki, je suis basque, je suis fort, j’en ai pas besoin de ta tronçonneuse, j’en fait 20 par jour avec ma hache ! »
            Le vendeur lui promet qu’il doublera son rendement avec la tronçonneuse et lui propose une semaine gratuite à l’essai.
            Une semaine plus tard Ignaki revient et balance la tronçonneuse à la tronche du vendeur en lui disant que c’est de la merde et qu’il a fait à peine 13 arbres par jour en se levant à l’aube et en terminant le travail de nuit !
            Le vendeur, incrédule, veut s’assurer que tout fonctionne bien et allume la tronçonneuse …. Ignaki sursaute en entendant le moteur ronfler :  » hey c’est quoi ce bruit ?! »

  10. ValdePo a dit…

    J’ai du sang chouant et gascon … Et aussi de l’espagnol, de l’autrichien et de l’italien … mes arrières grands parents étaient des pieds noirs algériens et marocains ….. Et il y a quelques années nous avons fait un voyage au Maroc sur les ruines de cette maison qui était celle où l’on père est né quand ils vivaient là -bas et qu’ils avaient de l’argent et des terres …
    Tout cela fait que je me passionne depuis plusieurs années pour mon arbre généalogique, et je transmets le virus à mes enfants qui ont plus l’âge de rose que de tes grands ….
    J’aime cette sensation d’avoir un peu de tout et d’ailleurs dans les veines ….
    Tout cela pour dire à quel point ce que tu écris, raisonne en moi.
    Cette petite fille, c’est mon père…. ta grande, c’est moi …

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  11. Nanou a dit…

    Bon cool ta nouvelle ! Mon pré ado de 12 ans lui est très complexe par sa double culture et son metissage. Il a du mal à être né quelque part contrairement à sa sœur qui elle s’en contrefiche et c’est pourtant celle qui est le plus type du pays de son papa…. Donc je vais reprendre tes arguments de la coolitude d’avoir des racines multi-culturelles ou plutôt les arguments de ta fille.

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  12. Cristina From Belgique a dit…

    Je suis belge. Née en Belgique de parents italien. Ma nationalité je l’ai choisie à 18 ans pour des raisons scolaire. Il y aura 20 ans en août. Je suis belge mais mon cœur est toujours italien. Quand je suis en Belgique on me dit italienne, quand je suis en Italie, je suis considérée comme belge… Je ne suis plus de là ni d’ici…

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  13. Mitchka a dit…

    Les enfants de la classe de ma fille aussi m’aiment bien aussi … par contre les gamines s’acharnent à m’appelaient « Monica » !!! Comme toi, quand j’accepte je m’en mords les doigts mais finalement je suis contente, j’en ressors toujours attendrie par des mots, des gestes …
    Chez moi, les sangs sont très mélangés et comme dit mon mari « Chez nous, c’est partout » : et je pense que c’est la même chose pour tout le monde sauf que tout le monde ne le sait pas. D’ailleurs il y a cette vidéo qui circule depuis quelques jours, elle est très représentative de ce que je pense https://www.youtube.com/watch?v=YBAzBpUcPs8

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  14. Val Lao sur la Colline a dit…

    Oui moi aussi quand j’étais ado, j’avais les boules de n’être « que » Française !
    Avec ma soeur en vacances, on parlait dans les campings avec un accent étranger (mais de quel pays ? seul nos souvenirs s’en souviennent 😉 )

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    • ilona a dit…

      Haha! Il y a quelques années, pendant une période de travaux sur le RER, un pote m’a dit « chiche, tu vas voir le monsieur et tu lui demandes des renseignements en allemand! » (Quand je parle allemand j’ai un accent français à couper au couteau, mais en France, ça passe inaperçu) J’ai posé ma question en allemand en lui montrant sur une feuille ma destination finale, et le mec m’a répondu dans un anglais très franchouillard, mais quand même, sans se démonter!

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  15. Mireille a dit…

    mes filles nées en France de parents belges revendiquent leur belgitude…et comme elles ont un nom imprononçable, ce n’est pas bien difficile. Je suis belge de nationalité, bretonne de coeur, russe d’affinités, chouanne de père…

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  16. Madame H a dit…

    Du côté de ma mère, qui fait son arbre généalogique, il semble que l’on soit français depuis longtemps …
    Du côté de mon père … c’est plus compliqué : Mon père est né en Egypte d’un père libanais et d’une mère Grecque; le père du père de mon père est né en Palestine et mon père vécu en Syrie, puis au Liban, avant de venir en France faire ses études, et finalement y rester …
    Le père de mes enfants est quant à lui le fruit des amours d’un père polonais et d’une mère belge.
    Mes enfants sont donc franco-belgo-libano-polonais-égypto-grecs …. C’est probablement ce qui les rend uniques !

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    • Christine a dit…

      Joli mélange. Suite à un long séjour au Liban, je me suis promis de finir mes jours dans cette vallée de lait et de miel. Je me suis sentie comme chez moi dans le pays ! Mais c’est probablement lié au fait que mes copains/pines libanais n’étaient pas les derniers en langue-de-putasserie <= en fait, champions du monde de la discipline. Du coup, qu’est-ce que j’ai pu y rire. Et je ne parle même pas de la cuisine ! Bref, j’ai adoré.

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      • Madame H a dit…

        Malheureusement je n’y suis jamais allée, mes grands-parents ont fui le Liban quand j’étais petite, et n’y sont plus jamais retournés … C’est un de mes grands regrets, et j’aurais aimé y aller avec mon père, ainsi qu’en Egypte ….

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  17. Tandm a dit…

    Ma fille aînée (8 ans) a elle aussi des interrogations sur d’où elle vient. A la maison on vient tous de France mais de régions différentes : je suis bretonne, mes filles sont moitié franciliennes par leur papa, mon mari est bourguignon…
    Ma fille aime bien mes origines, elle a un gwenn ha du sur son mur, elle s’aime en bretonne et adore ses vacances dans les côtes d’armor.
    Samedi on fêtait les 7 ans de Prune, ma cadette, il y avait une dizaine de marmots à la maison, quasi de tous les continents et j’étais ravie d’avoir aussi bien une princesse indienne qu’une russe, une princesse orientale… Toutes ces origines, tous ces sourires et des confidences quand je les maqullais et cette phrase lancée à la fin : « ta maman elle est trop cool, tu as de la chance de pouvoir parler avec elle… » . merci les enfants.

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  18. Blonde paresseuse a dit…

    J’avais un grand-père avec un nom breton.
    J’avais un grand-père avec un nom alsacien.

    Je suis née à St Raphaël par le hasard d’une affectation militaire de mon père.
    Ici, je me dis « Lorraine » parce que ma famille est là-bas, mais je n’y ai passé finalement que peu de temps

    Ailleurs, je suis Rochelaise puisque ma vie est ici

    Je suis née quelque-part, c’était un hasard.
    Seulement consciente d’avoir eu la chance que mon quelque-part soit généreux, hospitalier et libre…

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  19. lavieacinq a dit…

    Très émouvant ce témoignage de petite fille….!! Un peu triste aussi….
    Perso, je pense que les origines, d’où on vient, c’est important, ça fait partie de notre vie! Les parents de mon papa étaient italiens. Mon papa est né en France, avant-dernier d’une fratrie de 6! Mes grands parents ont quitté l’Italie bien avant la guerre, fuyant la montée du fascisme et se sont installés en France parce que c’était à côté! Mes oncles et tantes sont nés et puis mon grand-père est mort de maladie en 48 et ma grand-mère s’est retrouvée toute seule à élever 6 enfants dont la dernière était trisomique (et une des premières à aller à l’école « normale » et pas cachée dans un placard!). Inutile de te dire que cette grand-mère parlant un français impeccable, d’un courage et d’une volonté hors norme a toujours été très admirée dans ma famille. C’est comme un modèle auquel on se réfère souvent! Il y a plein de légendes sur elle, amplifiées par ses enfants en adoration devant cette figure maternelle, reprises par ses petits-enfants!!
    Bon, bien sur, ma grand-mère paternelle est morte il y a bien longtemps (j’avais 9 ans), elle n’a pas connu tous ses petits -enfants mais elle reste un pilier de notre famille! On se partage encore ses recettes, ses bons mots et elle reste vraiment un modèle à nos yeux!
    Donc, quand on la connaît, notre origine peut-être un enrichissement!

    Ta grande m’a bien fait rire!! Mes deux grands (parce que ma dernière s’en fiche un peu) accordent aussi pas mal d’importance à nos origines étrangères. Et ils ont la même réflexion : « Ca craint tellement d’être que française »!! Je crois que nos enfants aiment la plurimulticulturalité (ce mot ne doit pas exister, j’en ai bien conscience!!)!

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  20. Julie a dit…

    Je suis la seule à m’inquiéter que les jeunes aient « honte » de leurs origines françaises? (on est tous bien d’accord, 100% français, ça n’existe pas et c’est tant mieux). Et en plus il y a des origines plus cools que d’autres ? Sinon il faut s’en inventer ?!
    Sans jugement, cette réflexion m’a un peu choquée… Pourquoi pas français ?! Sans tomber dans le nationalisme bas-du-front, français c’est une origine et une culture comme une autre, dont on devrait être fiers comme les autres, il n’y a pas d’origine plus honteuse /cool/swag (on peut encore dire swag en 2016?!?) que les autres.
    Si les jeunes commencent à penser EN GÉNÉRAL qu’il y a des origines /cultures /pays supérieurs à d’autres, qu’il y a une « classification », et bien pour moi c’est un problème !
    Cette réflexion m’a doublement choquée, étant expatriée depuis longtemps (on est jamais autant français qu’à l’étranger) ET mariée à un allemand ! Donc,on aime pas les allemands juste parce qu’ils sont allemands? On va pas plus Loin? En toute objectivité mon mari est le plus cool, rigolo, tolérant et ouvert que je connaisse (en plus d’être beau et intelligent ;-)), et ses amis sont adorables. Pardon, mais pour moi dire « les allemands sont nuls » c’est exactement du même niveau que « les arabes sont des voleurs, les noirs des feignants » ou autres inepties…
    Bref, un peu d’ouverture d’esprit les jeunes ! Qui a dit « les voyages forment la jeunesse ?! ». Ils faudrait peut-être sortir un peu de sa petite bulle pleine de clichés avant de sortir des bêtises pareilles.

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    • Béné a dit…

      Les clichés ont la vie dure, chez les jeunes comme chez les adultes. Ils s’en débarrasseront en voyageant … ou pas. Et tu ne peux rien contre le fait que certaines cultures leur (nous) semblent plus attrayantes que d’autres : l’Espagne c’est le sud, la chaleur, la fête, l’Allemagne, c’est très beau mais on peut moins parler de douceur de vivre … C’est quelqu’un qui a fait 10 ans d’allemand qui te le dit (et j’ai un amour fou pour cette langue que je défends tant que je peux – les Allemands eux-mêmes m’indiffèrent, j’aime ceux que je connais, et puis voilà).

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    • DOMINIQUE a dit…

      Julie, je pense que les adolescents n’aiment pas la « banalité », or, n’être que français, c’est d’un banal… Mais pour l’instant, ils aimeraient avoir des origines plus exotiques, mystérieuses ou originales, et être allemand ce n’est pas particulièrement exotique selon l’image que nous nous en faisons (l’ordre, la discipline, etc.).
      Ils oublieront tout ça plus tard, quand ils auront un peu grandi.

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    • Caroline a dit…

      Alors je ne sais pas où tu as lu « les allemands sont nuls » dans mon billet. Mes enfants faisant tous deux allemand et s’étant cognés une prof rasoir au possible cette année qui leur a aligné les mauvaises notes, ils ont un poil pris en grippe la langue (mais à peu près autant par exemple que la SES pour les mêmes raisons). Et puis oui, quand on a 16 ans, l’Espagne et le soleil font probablement plus rêver. Quant au fait de se fantasmer un métissage, ben moi je trouve ça très bien. Peut-être que cette génération votera moins massivement FN si ça se trouve et ça, tant mieux. Et avant de sortir un commentaire aussi agressif, il faut peut-être relire le billet pour vérifier qu’on n’a pas un poil projeté ses fantasmes dessus, parce qu’encore une fois, il n’y a aucune attaque ad hominem contre les Allemands dedans. J’ajoute que ma fille a étrangement un teint mat qui brunit en deux secondes au soleil, des sourcils très foncés et des yeux très noirs. Et en effet, beaucoup sont convaincus qu’elle a « des origines », plutôt du sud que du nord, d’où aussi son « choix » de l’Espagne.

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      • Margaux a dit…

        Je ne trouve pas que le commentaire de Julie soit agressif, Caro…..
        Elle exprime son point de vue, qui est je trouve aussi intéressant que le tien. Point d’agressivité en vue !
        Allez en paix, soeurs de tous pays et de toutes origines (vraies ou fantasmées ☺)

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        • Julie a dit…

          Je suis désolée si mon commentaire a semblé agressif… Ça n’était pas l’intention, je voulais juste traduire le fait que cela m’a choquée et un peu heurté qu’un ado se sente « banale » si elle n’est « que » française, et d’autre part c’est vrai que j’apprécie peu les clichés en général et en particulier sur les allemands (« l’ordre et la discipline… » ayant passé beaucoup de temps à Berlin ça me fait bien rigoler !). Et associer un pays à la prof de langue pas sympa c’est quand même dommage. C’est vrai que les allemands qu’on voit le plus souvent ce sont les nazis qui aboient dans les films sur la seconde guerre mondiale, et ça aussi c’est bien dommage.
          Et pour ce qui est d’associer mon commentaire au FN alors là ne commençons même pas sur cette voie ! Quelle horreur !
          Bref, encore désolée, le sujet est clos, je ne voulais pas vexer ou déclencher un débat sur un blog qui n’est pas le mien.

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          • Christine a dit…

            Julie, tu lis très vite, non ? Trop peut-être. De même que je ne vois aucun raid anti allemand dans le billet du jour, je ne saisis pas bien comment tu as pu en arriver à la conclusion que Caro associait ton commentaire au FN. Je t’invite à relire sa réponse lentement et tu verras qu’elle te dit juste que ça ne la choque pas particulièrement de voir sa fille de 16 ans fantasmer sur de potentielles origines un peu exotiques. Elle t’explique aussi (qué patience !) que, selon elle, une génération capable de s’imaginer des racines arabes, espagnoles (ou autres) a un peu moins de risque de succomber un jour aux tentations d’un vote front national. Il y a une sacrée nuance par rapport à ton ressenti premier, non? J’imagine que tu es nouvelle sur « Pensées by Caro », sinon tu saurais que le bon gros cliché lourdingue (les allemands ont un balais dans le cucul, les ritals sont hâbleurs et les espagnols sont gnoles), ce n’est pas du tout le genre de la crèmerie ! La maîtresse des lieux raconte parfois de savoureuses tranches de vie mettant en scène ses gamins. Le plus souvent, elle prend quelques précautions oratoires pour annoncer du second degré. Ainsi, dès son «comme un écho loufoque à cet épisode», tu aurais dû commencer à débrayer <= grosse vente de rigolade hallucinatoire en perspective. Voilà. Tu as le mode d’emploi. Allez, câlins Julie.

          • Caroline a dit…

            Vraiment Julie je te conseille de me lire plus attentivement parce que tu sembles interpréter chacun de mes mots d’une manière erronée. Je n’ai pas dit que l’on associait l’allemagne à un mauvais enseignant, juste que pour l’instant ce n’est pas la langue que mes enfants préfèrent le plus et par extension pas le pays qui les fait le plus rêver. ça changera sans doute comme le dit M de Berlin, quand ils découvriront Berlin ils changeront d’avis !!! Et je ne t’ai pas associée une seconde au FN, j’ai dit que cette envie d’être métissés montre peut-être que pour cette génération avoir des origines multiples est moins un problème que pour les précédentes.

        • Caroline a dit…

          « Ils faudrait peut-être sortir un peu de sa petite bulle pleine de clichés avant de sortir des bêtises pareilles », je ne trouve pas ça particulièrement « friendly » vois-tu. Et non, il n’y a pas de sujet tabou sinon j’aurais supprimé le commentaire ce qui ne m’est pas venu à l’esprit. Juste l’interprétation de Julie de ce billet ne me semble pas correspondre à l’esprit dans lequel je l’ai écrit, il me semble que je peux lui dire.

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    • Tacha a dit…

      Il faut peut-être un peu relativiser. 1/c’est une ado et on a un peu tendance dans cette période d’en faire un peu beaucoup. 2/ Elle n’a pas honte, elle aimerait juste avoir d’autres origines en plus de française.
      Perso, je ne vois pas en quoi on devrait être « fier » de telle ou telle origine. On ne la choisit pas généralement.
      Mais je suis d’accord avec toi sur le fait que tout le monde peut être sympa, cool, rigolo, intelligent (ou con, stupide et idiot) quelque soit sa nationalité ou son origine 🙂 Et qu’il est dommage de restreindre qui que ce soit au pays d’où il/elle vient.

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      • Caroline a dit…

        tellement d’accord, personnellement je ne suis pas « fière » d’être française et de porter le nom de famille le plus Franc-ais qui soit. Je n’y suis pour rien. Après j’aime mon pays, mais pas pour tout et pas tout le temps. Et jusqu’à nouvel ordre on n’est pas encore obligés d’être fiers de notre pays.

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    • UneAutreCaro a dit…

      Elle ne dit pas « dommage d’être française » mais « dommage de n’être QUE française »… C’est pas la même chose. Et elle n’a pas parlé de honte… Relis avant de critiquer

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          • DOMINIQUE a dit…

            @ Anneso : je fréquente ce rade depuis des années. Alors, là je suis catégorique (si je ne le pensais pas je fermerais ma gueule) s’il y a de la tolérance, de l’humour et de la bienveillance, c’est bien ici. Du moment que c’est dit avec les formes, et argumenté sainement. Voilà voilà.

    • ParisParis a dit…

      Moi aussi j’ai tiqué en lisant « ça craint tellement d’être que française ». Je ne peux m’empêcher de penser que si on en est là dans les écoles, on est un peu mal parti. Et je ne crois pas que l’adolescence ait quelque chose à voir avec cette réflexion…

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    • Jouls a dit…

      Pour ma part, sans être choquée par l’attitude de ta grande, Caroline, j’avoue que ça me chagrine un peu que ce ne soit pas « cool » pour un jeune de n’être que français, voire que ce soit presque un peu honteux (même s’il est vrai que c’est par ailleurs plutôt bon signe d’être ouvert aux mélanges).
      Pour ma part je suis quasi 100% française, en cherchant bien on peut trouver un peu de Suisse alémanique dans mes origines, mais très loin, et (oserais-je le dire) j’en suis assez fière, ou plus exactement j’en éprouve de la gratitude, pour la culture, l’héritage, le patrimoine, la beauté du pays… Peut-être que le fait d’avoir grandi à l’étranger pendant mon adolescence (en Allemagne justement :-)) m’a aidée à être attachée à mes origines…
      Quoiqu’il en soit, et pour élargir un peu la réflexion (je ne pense pas que tes enfants n’aiment pas leurs origines française), aimer ses origines, même si elles sont françaises « pur beurre », comme on dit chez moi, je trouve ça plutôt sain . Je pense même qu’on est plus accueillant pour l’autre quand on connaît et aime sa propre culture et ses propres racines, et que si l’on veut vraiment que notre diversité soit enrichissante et pas « à sens unique », il faut que nous soyons nous aussi fiers de ce que nous sommes, ou disons que nous trouvions ça aussi « cool » d’être « juste » français que d’avoir des origines étrangères.

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  21. Béné a dit…

    Hahaha j’adore la réaction de ta fille 😀 Je suis moi-même franco-franchouillarde aussi loin qu’on puisse remonter, j’ai éventuellement quelques traces de belgitude et de suisserie et, pardon à nos amis suisses et belges, mais ça sent moyen l’exotisme (la frite ou le chocolat, à la rigueur) … Des racines brésiliennes ou russes ce serait quand même plus sexy 😉

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  22. Mel (une autre) a dit…

    Et puis tu diras à ta fille (qui s’en rendra compte en voyageant) qu’être française c’est le summum de l’exotisme dans plein de pays !
    En réponse à des commentaires, je dirai : bien sûr que c’est important, les origines, mais si ce sont des racines qui entravent, c’est dommage.

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  23. Nathalie a dit…

    Les larmes aux yeux en lisant ton échange avec cette petite fille et sa maison d’enfance. Je lui souhaite de reconstruire un nid aussi beau ici. Dis lui un jour si tu peux qu’elle fait partie de la richesse de notre pays, elle est une partie de ce qui rend notre pays BEAU et RICHE. Et merci encore de partager avec nous…ton texte et les commentairesme rendent plus forte. Des bisous

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  24. The speculoos mum is a doula a dit…

    Tiens c’est drole, hier au repas du soir, sorti de nulle part, notre n2 ( 6 ans) nous a affirmé « je suis americaine hein moi! »: Ca m a fait tout bizarre parce que des trois elle est la plus reticente a la culture usa et la moins anglophone. J’imagine que parfois elle a tout de meme besoin de reposer ses bases et de se plonger dans l’histoire de son arrivee parmis nous! D’affirmer son appartenance, en partie, a une autre culture.

    J’aime bien ton histoire, les enfants sont desarmants!

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  25. Nine a dit…

    Merci de partager ces petites phrases qui semblent dire tellement de choses en si peu de mots…on devine une histoire, un départ, un arrachement et à l’arrivée une vie bien différente.
    L’émigration c’est quitter son pays parce qu’on y a été pauvre et/ou qu’on y a souffert, mais aussi parfois le quitter suite à un événement (une guerre par exemple) qui déstabilise une vie si belle au bord d’une mer qui brille…

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  26. Pétunia a dit…

    Les questions de ta fille… on dirait moi au même âge. J’étais la seule de la famille aux yeux clairs et à la peau claire. Ma grand mère italienne, ça faisait trop loin comme origine. J’aurais préféré que ce soit mes parents qui soient nés ailleurs. Surtout que je vivais à l’endroit où j’étais née, ça ne fait ni aventurière, ni exotique. J’avais honte d’écrire mon lieu de naissance sur les copies d’examen.

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  27. kinou a dit…

    Triste, cette petite fille…
    A part ça,
    J’ai dévoré les 3 premiers épisodes de « the A word ». En VO non sous-titrée, ouch !! mais bon, à part quelques répliques que je ne capte décidément pas, je m’en suis sortie.
    J’ai hâte que mon frère me télécharge les autres.
    ça m’a donné l’impression que le scénariste et le dialoguiste avaient assisté à certaines scènes de notre propre histoire dans les moindres détails, ça m’a beaucoup émue. Le ‘spectre’, selon l’expression consacrée, est large, mais ce petit garçon blond me rappelle furieusement mon petit garçon blond d’il y a 15 ans. Et les parents, j’ai eu l’impression de nous voir par moments, c’est très troublant.
    Et bien que l’histoire soit centrée sur Joe, il se passe plein de choses, tous les personnages sont intéressants.
    Une très bonne série, merci du tuyau.

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  28. Kaylee a dit…

    Je suis corse, pur sang. De père corse et de mère corse, sur plusieurs générations. Dans la famille de mon père, qui venait d’un petit village, il y a eu plusieurs mariages entre cousins germains pour être certains que le sang était bien corse. Du côté de ma mère, mon grand-père maternel était corse et ma grand-mère aussi. Dans mon enfance, je me souviens que ma grand-mère avait fait faire un arbre généalogique par son notaire (sans Internet, c’était pas évident) pour savoir jusqu’à quelle lignée nous étions bien corses, l’arbre était remonté jusqu’à 1802, époque des guerres de Napoléon.
    Je suis née à Marseille, c’est dans cette ville que mes parents habitaient, comme beaucoup de corses à cette époque (j’ai 29 ans depuis longtemps 😉 ), mais je suis partie travailler en Allemagne pendant presque 10 ans.
    Mon cœur est en Corse, ma tête est en Allemagne.

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  29. Patricia a dit…

    Ou comment passer des larmes (d’émotion) au rire en quelques lignes. Merci de partager ces échanges innocents avec nous 🙂

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  30. Stecha a dit…

    Han, c’est intéressant ce billet. J’ai toujours eu des « origines », comme on dit (mon père vient d’Afrique subsaharienne). Je ne sais pas comment c’est aujourd’hui dans les cours de récré, mais à mon époque, c’était pas du tout une partie de plaisir: je me faisais tirer les cheveux, on croyait que mes cheveux crépus étaient une perruque, on m’a appelée Décap Four à cause de ma couleur de peau, on a déjà refusé de me donner un prix à cause de mon apparence….non, c’était vraiment pas drôle tous les jours (et je vous parle de la fin des années 90-années 2000, pas des années 1930). Alors mes origines, je m’en serais bien passée quand j’étais une jeune adolescente, parce que c’était pas drôle (mais aujourd’hui, ça va hein, on va dire que ça forge le caractère. Et puis bon, manquerait plus que j’ai honte de mes origines africaines, ça va bien hein).
    Ma cousine est métisse comme moi (mais son père vient d’Asie), et elle, on la traitait de sale jaune (et encore elle est de huit ans plus jeune que moi), ou d’Ebola (ambiance).
    Mais quand j’étais adolescente, j’avais aussi une camarade de classe qui trouvait que c’était la classe d’être noire « elles ont une peau super, j’adore, tu as trop de chance »: je pense qu’on rêve toujours un peu de ce qu’on n’a pas.
    Tout ça pour dire quoi déjà? Origines ou pas, je suis sûre que ta fille est super. Mais juste, les origines parfois, en vrai, c’est pas facile à vivre. Mais je serais ravie que ça évolue et qu’on me dise plus en entretien « ah non mais vos cheveux crépus naturels c’est pas possible »: si ces gamins de maintenant peuvent être les gens ouverts du futur, alors je signe!

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    • Madame H a dit…

      Je ne suis pas bien vieille non plus, mais à la fin des années 70, à l’école primaire, mon maître de cm2 qui détestait mes cheveux frisés (et mon nom arabe il n’aimait pas trop non plus, il ne savait pas l’orthographier, l’écorchait à chaque fois qu’il le prononçait …) me demandait toujours de me « coiffer » (id attacher mes cheveux avec un élastique ou leur mettre une barrette), « parce que ça fait sale sinon » … Ambiance !

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      • Frenchie au Canada a dit…

        Je rejoins vos commentaires. J’ai un géniteur africain (il ne fait pas partie de ma vie) et j’ai subi tellement de moqueries et fait face a beaucoup d’a priori à cause de ses origines « visibles ». J’en suis fière et pour rien au monde j’échangerai mes cheveux bouclés et ma peau mate. Mais c’est vrai que la vie était (est encore parfois malheureusement) plus simple pour mes camarades plus blanches de peau. (Je suis née dans les année 80, donc j’ai encore presque 29 ans 😉 )
        J’espère que la génération suivante changera ca….

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  31. Carole Nipette a dit…

    🙂 jolie anecdote… j’ai eu droit aussi à « mais nous on est d’où?  » c’est chouette les classes avec de la diversité du monde entier et souvent on n’imagine pas le quart des histoires de chacun…

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  32. Anaïs a dit…

    Personnellement, je retiens surtout la dernière partie de ton billet qui, au-delà de l’humour, dit aussi bien d’autres choses qui, pour ma part, m’attristent. Pourquoi ne pourrait-on pas être fiers d’être de son pays ? La France est une origine dont on peut s’enorgueillir, nous avons une culture et une histoire d’une richesse incroyables.. Pourquoi se vouloir ailleurs ?

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    • UneAutreCaro a dit…

      Il n’est pas question de ne pas être fier de son pays, mais de vouloir en aimer plusieurs à la fois, y compris le sien… c’est bien plus joli non ?

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      • Stern a dit…

        Exactement, je n’arrivais pas à le formuler aussi bien. 🙂
        De mon côté, produit d’un breton « pur souche » et d’une allemand « de partout et de nulle part » et vivant en Autriche, je comprends fort bien cette envie de pouvoir prétendre à ce melting-pot tellement beau, à plusieurs pays, plusieurs paysages et plusieurs cultures. Chaque « appartenance » s’additionne aux autres sans jamais les remplacer. Moi aussi, tout juste sortie de l’adolescence, j’ai eu envie de me choisir des « origines » en plus, je suis partie en Styrie (en Autriche donc) et me suis appropriée les montagnes verdoyantes et les lacs turquoises. (J’ai une métaphore « lego » en tête, où chaque brique serait un petit bout de nous. Vous voyez?) Mes cousines (franco-allemande également) sont respectivement partie en Californie et en Australie… On a tout jeté dans la marmite familiale et ça rend la soupe délicieuse! 😉
        Bref, quant au (petit) rejet de l’Allemagne : Peu importe la matière, on y associe tous le prof, rien de plus humain. Donc si la prof est rébarbative…

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      • Anaïs a dit…

        Dire que « ça craint de n’être que Française », je n’appellerais pas forcément ça de l’amour ou de la fierté. Là, la question n’est pas d’aimer plusieurs pays à la fois mais de se vouloir d’une autre origine que celle qui nous a été donnée à la naissance et de se sentir déçu d’une absence de métissage comme d’une tare. Je trouve ça triste.

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        • Caroline a dit…

          Hey sérieusement il faut arrêter de faire une analyse de texte d’une phrase prononcée par une ado et reprise dans l’unique but de vous faire rire et éventuellement réfléchir sur ce que c’est finalement de se construire. Et non ce n’est pas triste de vouloir se trouver des origines multiples, de vouloir s’inventer une histoire, c’est la base même de l’adolescence de vouloir être d’ailleurs.

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  33. Estelle 13 a dit…

    Salut Caroline, je suis prof de français langue seconde pour des enfants comme cette petite fille, mais au collège. Et ton post m’a beaucoup touchée, il fait écho à ce que m’a raconté une de mes élèves, venue d’Irak,  » on avait une grande maison, un jardin, une balançoire, et deux voitures, deux voitures , madame… » et puis  » c’est daesh, ils ont tout pris… »
    Alors quand je vois les portes de l’Europe, si closes, je suis si triste.

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  34. Justine a dit…

    Merci pour ces anecdotes qui nous font passer de la boule dans la gorge à l’éclat de rire.
    En ce qui me concerne, du côté de ma maman on est espagnol, voire pire : catalans ! Mais on ne sait pas exactement d’où… Mes arrière grands parents sont venu en France pour fuir Franco et ont tout misé sur l’intégration : il était interdit de parler espagnol à la maison, il fallait être français.
    Du coup, je me sens presque un peu coupable de revendiquer ces origines ou de me sentir un peu « chez moi » à Barcelone !
    Et du côté de mon père c’est la grosse énigme : mon grand père n’a jamais connu son père biologique. Et c’est un gros secret de famille que personne n’a percé donc on est réduit à faire des suppositions: mon père passe aisément pour marocain, tunisien, algérien, malgache, mauricien, réunionnais… Alors que l’on me demande régulièrement si je suis polonaise ! A vrai dire, cela m’est un peu égal. Et cela nous amuse plutôt avec ma soeur, cette capacité que l’on a de se fondre dans différentes communautés : on ne sait pas vraiment d’où on vient mais ce dont on est sûre c’est qu’on est française!

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  35. Pastelle a dit…

    Française de grands parents polonais et allemands, pas vraiment exotique… Par contre mon mari a fait sa généalogie, vignerons de père en fils sur la même terre, donc pur français depuis au moins 1585. Ca ne plairait pas à ta fille. 🙂
    Très émouvante l’histoire de la maison au bord de la mer qui brille…

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  36. Nina M-L a dit…

    Née en Algérie, de père suisse et de mère espagnole, j’ ai eu dit (petiote) à mon père : nous les espagnoles, nous aimons le riz!! , ce qui a rempli d’ aise ma mère 🙂

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  37. AnneduSud a dit…

    Que d’émotion dans cet échange avec cette petite fille. Et comme Nathalie (32), je me dis qu’elle est la vraie richesse de notre pays. Merci pour tes mots.

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  38. DOMINIQUE a dit…

    A lire tous les commentaires, rares sont ceux qui peuvent se revendiquer d’être « purs français » ! Car il ne faut pas oublier les non-dits, les facteurs et livreurs charmants, les amants, les mariages arrangés, la jeune fille enceinte avec une belle dot pour cacher la faute, les viols de guerre, alors… nous sommes l’humanité.
    D’ailleurs, c’est comme l’homme de Néandertal qui aurait disparu, face à l’homo Sapiens, plus intelligent. Ben non. Il s’avère qu’ils ont non seulement cohabité un certain temps, mais fusionné. Nous avons donc tous du néandertal en nous.

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    • Christine a dit…

      Parfaitement copine ! Nous avons TOUS du Neandertal en nous. Puisque c’est une Basque qui le dit, je ne vais pas contester : 1/ le propos est d’autant plus fiable que certifié par une véritable primitive. 2/ je suis couarde : en donnant systématiquement raison à une grande bouche, je m’épargne le désagrément de me faire assommer à grands coups de jambon de Bayonne. Mais dans le fond, je sais bien que certains ont un peu plus de Neandertal que d’autres dans le dedans d’eux-mêmes, hein.

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      • DOMINIQUE a dit…

        Christine, je préfère sincèrement le Parme ou le San Daniele. Mais bon. Quant au côté primitif des basques, tu as raison. En effet, ils ont toujours été là, depuis… pfouh, on n’arrive pas à compter tellement c’est vieux.

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  39. Avril a dit…

    Premier commentaire qui, je l’espère ne brisera pas la belle ambiance de ce site.Je forme avec mon conjoint, ce qu’on appelle, un couple mixte: lui franco-russo-polonais et moi nord-africaine mais tous deux ayant toujours vécu, aimé, travaillé chacun dans de belles régions françaises, fièrement revendiquées. Jusqu’ici, cela n’a jamais été un problème entre nous ou avec nos familles. Deux enfants sont arrivés joyeusement: des métis avec mes yeux noirs et ses cheveux blonds. Jusqu’ici tout va bien. Et puis les attentats et la montée de l’islamisme radical. Et là, je constate, avec tristesse, que rien n’est évident et que la douleur immense ressentie par mon conjoint lui fait tenir des propos jamais entendus jusque là, que mon fils se fait embêter à la cantine parce qu’il mange des repas avec viande. Alors oui, le métissage, la diversité culturelle sont des richesses à préserver mais parfois l’épreuve du réel est difficile.

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    • Caroline a dit…

      je veux bien te croire Avril et c’est en cela que les fantasmes de ma fille me semblent plutôt positifs, parce qu’ils montrent que chez certains ados aujourd’hui, ce qui est « cool » c’est d’être d’un peu partout. Et si cela peut permettre à ceux qui sont justement d’ici et d’ailleurs d’être moins stigmatisés, alors tant mieux. Mais je me doute que la réalité n’est pas si rose 🙁

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  40. luva a dit…

    Ca me rappelle une réflexion de mon grand.
    Il y a une dizaine d’années, il était en 6e dans un collège en ZEP dans le 10e à Paris.
     » Maman, HEUREUSEMENT que j’ai du sang guadeloupéen!  » (il est quarteron mais ça se voit très peu).
    Ça le sortait du groupe des « blancs = nantis = racistes » (ils avaient un terme pour ça mais je ne m’en rappelle plus)

    Là, il n’était pas question de nationalité mais de race… 🙁

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  41. Frenchie au Canada a dit…

    Je crois qu’elle n’a pas filé de la buée dans les yeux qu’à toi cette petite. Après avoir émigré dans des conditions privilégiées et par choix, j’ai gagné encore plus de respect et d’admiration pour ceux qui y sont forcés et réussissent ensuite à se forger une vie dans leur nouveau pays. Ce n’est pas tous les jours faciles de laisser derrière pays / culture / nourriture / famille / toute une vie pour recommencer.
    Quant aux origines, mon « géniteur » est africain mais ma mère est française (avec peut-être un peu de belge) et mon père qui m’a élevé a des origines d’Europe de l’Est. C’est marrant car parfois les gens me demandent d’où vient mon nom de famille, car ils essaient de me mettre dans une case, mais elle ne correspond pas. Et je ne compte pas les « mais tu viens d’où en fait? Non mais vraiment (quand je réponds la France ou en France la Lorraine) ».
    Je l’ai dit plus haut, je suis fière de ce métissage. Mais j’espère vraiment que pour la prochaine génération un métissage « visible » ne sera plus un handicap, une source de moquerie ou encore un facteur d’isolation. C’est déjà bien de voir que la représentation des « minorités visibles » (je n’aime pas ce terme) augmente dans les medias. Ayant grandi en milieu rural, j’ai été pendant la majorité de mon enfance la seule « non blanche » et il y avait un sacré manque de représentation ailleurs.

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    • Ptit Soleil a dit…

      Magnifique article ! Les 2 histoires résonnent tellement en moi. Parce que moi aussi, même à la trentaine passée, j’ai toujours un peu de mal à dire que je suis française à 100%. Je trouve cela fade ! J’ai beau remonter plusieurs générations, pas la moindre trace d’’ « origines » dans les familles paternelles et maternelles. Au mieux on me prend pour une allemande ou une hollandaise en raison de mes cheveux blonds. Je crois qu’en partie, cela explique mes conquêtes de divers horizons. J’espère inverser la tendance et apporter une touche d’exotisme pour la génération future !
      Et le témoignage de cette petite fille est si touchant. Tant de choses dites dans cette petite phrase. Toutes ces personnes qui doivent se ré-écrire une vie dans un pays différent. On sous-estime tous l’impact psychologique que cela peut avoir je pense… Et la force que cela demande
      En tout cas, merci Caro…

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    • Fred b a dit…

      Ha ha! Très drôle! Pour ma part, j’ai du sang anglais par mon arrière grand-père, et bien tout pareil! Je moule ma gaufre à ce sujet;-)

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  42. Tess a dit…

    J’ai eu les larmes au yeux lorsque j’ai lu le passage avec la petite fille, cette reconnaissance que l’on perd en quittant son pays. Je me souviens d’un collègue africain qui m’avait apporté son diplôme obtenu dans son pays, un niveau élevé qui n’était pas reconnu en France . Il était si fier ce jour là , lui qui faisait tenait son rôle de manutentionnaire au sein de l’entreprise pour nourrir sa famille…..une injustice.

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  43. C* a dit…

    Etre né quelque part…. Quel crève cœur si tu savais… Mon amoureux est né au pays de la Teranga. Nous nous sommes rencontrés en France, puis avons choisi d’aller habiter dans son pays. Libre comme le vent, moi la blanche francaise, sans visa, sans rien. J’y ai travaillé, j’ai visité son pays, nous vivions, tout simplement. Aujourd’hui, pour des raisons familiales (ma maman est très malade), nous rentrons… Ou plutot, nous tentons. Je suis en France, il est toujours là-bas. Nous attendons son visa touristique, puis, une fois ici, nous nous marierons. Commencera alors une attente de 6 mois pour qu’il obtienne un visa long séjour, qui ne lui sera attribué si et seulement si nous prouvons suffisamment que nous nous aimons. Ce qui signifie administrativement : factures, bail, compte commun, photos et compagnie… Notre seul erreur a été de ne pas nous marier là-bas.
    Deux poids, deux mesures. Moi la blanche européenne, lui le noir africain. J’ai mal à mon pays…. J’ai mal aux amoureux éconduits…
    Je préfère rester anonyme pour une fois, je sais pas, on sait jamais…. J’en profite tout de même, je crois malgré tout très fort à la bonté humaine….Si l’un ou l’une d’entre vous est propriétaire ou laisse son appartement à Paris (pour un petit budget de 800/850 euros avec garant), ça serait un grand pas/soulagement pour nous deux.
    Vive le métissage et la mixité, c’est si bon et si beau..

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  44. Malléole a dit…

    Hier j’ai participé à ma première réunion d’un collectif RESF de l’école de mon quartier.
    Une petite clique de parents qui se bougent pour accueillir et suivre les familles migrantes.
    Un des papas du collectif explique qu’avec la MJC, avec certaines aides, les enfants de ces familles peuvent partir en camp une semaine pour 8 euros… « Ah ça c’est chouette! » que je me dis dans ma tête… Jusqu’à ce que le papa termine sa phrase « …mais la maman n’a pas les 8 euros »… Et Bim, la vraie réalité qui te tape sur le nez.
    Ce n’est pas vraiment en lien direct avec ce que tu racontes, mais c’est ce qui me fait écho… Et c’est ce qui aurait aussi embué mes lunettes si j’en avais eu

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    • Estelle13 a dit…

      Si si c’est très en lien, il y a beaucoup de familles qui ont tout perdu ou qui sont dans de telles difficultés administratives que sans les solidarités locales ce serait dramatique pour elles. Il faut savoir que beaucoup de migrants sont déboutés de leur demande d’asile,elles sont bloquées dans une impasse administrative, sans aucune ressource. Alors rejoignons les collectifs Resf !

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  45. Galia a dit…

    Ton billet me laisse un goût amer pour la première fois mais cela vient de mon expérience personnelle. Je n’ai pas grandi en France, mais dans une commune très multiculturelle à Bruxelles. A l’école, les Belges étaient considérés comme les étrangers(!!!), les « sales Flamands ». En fait, le peu de Belges à l’école essayaient de ressembler aux étrangers. Ils avaient honte d’être eux-mêmes. Toute cette situation absurde, dont je me suis rendue compte des années après, m’est revenue en tête à la lecture de ton billet.

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  46. Chofie a dit…

    Tiens c’est rigolo, chez nous aussi fille aînée se cherche désespérément des « origines ». Tout ce qu’on a pu lui fournir, c’est mon arrière grand mère italienne, sa tante (par alliance) polonaise et le second mari de ma mère corse (le mari corse, pas ma mère donc) : « ah mais si ça compte, lui c’est mon papy ! », euh ben oui si tu veux, et puis ça lui fera plaisir…

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  47. KS a dit…

    A mon epoque, pas si lontaine, j’aurais souhaite n’etre QUE francaise pour mieux rentrer ds le moule! Alors je me dis que c’est vachement positif que ta fille veuille avoir de multiples origines, ca prouve que ca ne serait pas quelque chose de pesant a vivre mais plutot une fierte et ca, c’est qd mme drolement chouette!
    L’histoire de la petite fille est touchante! Je ne sais pas si tu enjolives un peu ses propos ou pas mais ‘la mer qui brille’, ca me retourne un peu. J’espere qu’elle arrivera a faire de la France sa nouvelle maison

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    • alice a dit…

      Moi je trouve proprement révoltant qu’elle trouve honteux de n’être « que » française, plus encore que ses parents en aient presque honte.

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      • Tacha a dit…

        Non mais sans rire Alice, faut apprendre à lire! Je n’étais pas fan du commentaire de texte en français (toujours trouvé idiot qu’on me demande ce que Victor Hugo avait voulu dire… non mais sans rire :-)) mais nulle part, il n’est question de honte… Raaaaaaaaaaaaa (ça c’est mon petit bout de Genghis Khan des plaines de Mongolie qui se réveille) ! 🙂

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  48. vivi a dit…

    Jamais lu un truc aussi ridicule. Il faudrait maintenant avoir honte de n’avoir que des origines françaises ? C’est ça le terreau de tous ces terroristes et du FN. On est ce qu’on est, point .On n’y peut rien, on n’y est pour rien. Ce genre d’écrit me fait pleurer mais de rage devant tant de bêtise. Pont bête à manger du foin.

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    • Christine a dit…

      Je ne comprends décidément pas les positions de toutes celles qui se disent choquées par le final de ce billet. Personnellement, je trouve cette anecdote très drôle et pleine de love inside. Je vais même aller plus loin : je la trouve extrêmement saine. Moi, ce qui m’aurait défrisée, c’est que l’ado de Caro balance à table : « Rassurez-moi, papa maman, je suis bien française 100 % pur porc, hein?… non parce que l’idée d’avoir un peu de rebeu ou de noir (ou de turc, ou de grec, etc…) EN MOI, franchement, ça me ferait dégobiller mes coquillettes ! » Et les parents de s’exclamer : « du métèque en nous ! Manquerait que ça ! Notre sang est PUR. Depuis TOUJOURS. Allez, maintenant, Marine, finit ton saucisson et tes prières, ensuite un suppositoire et au lit ! »

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  49. verveine a dit…

    J’ai parfois les mêmes questionnements de la part de mes ados, et on a beau gratter la terre autour de l’arbre généalogique, rien que des racines françaises (la Corse, ça compte?)
    Alors quand un footeux aigri (et exilé fiscal au Royaume-Uni) fait des remarques racistes* sur la composition de l’équipe de France et son sélectionneur, on se demande si on doit avoir honte de n’être QUE Français, puisque maintenant ça devient suspect.
    Si ça se trouve, on est fichés F ?

    * oui, le racisme anti blanc et anti Français ça existe aussi, les récents événements en sont tristement la preuve…

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  50. Nocléa a dit…

    Je crois qu’au delà des origines, il y a la question du roman familial et de ce que l’on transmet à nos enfants de l’histoire de notre famille. En région parisienne, j’ai l’impression que les « franco-français » n’ont plus beaucoup d’histoires à raconter à leurs enfants, de traditions, de recettes de cuisine des régions d’origine. Les personnes d’origine étrangère ont plus souvent gardé tout cela et peuvent le transmettre à leurs enfants.Savoir d’où l’on vient est si important dans la construction d’un être humain. J’ai l’impression que dans les zones plus rurales de notre pays c’est tout à fait différent d’ailleurs… Bon, je sais pas si je suis très claire, mais c’est ce que m’inspire ce billet et la lecture de cette discussion ☺
    Chez moi, on est un joyeux melting pot qui s’enrichit sans cesse ! Mon père est d’origine Juive Alsacienne et Polonaise, ma mère est Morvandelle, mon mari moitié C’hti, moitié Espagnol. Une de mes belle-soeur vient de République Dominicaine, un de mes beaux-frère est Anglais. Aux repas de famille, on parle français, anglais, espagnol et un peu yiddish !

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    • mylene a dit…

      Voilà, c’est exactement ça : on se rêve d’ailleurs pour être le produit de davantage d’histoires. Quand on est français depuis plus de trois générations, les histoires du passé n’abondent pas autant que si on est de là-bas. Quand j’en ai eu marre de me rêver Chinoise, j’ai trouvé mon identité et ma fierté dans les histoires de mes grands-parents, qui avaient tous fait le maquis. Ca m’a suffit pendant un moment.

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  51. Selki a dit…

    J’ai réellement pris conscience de la difficulté d’être immigré lorsque moi-même j’ai quitté ma région natale pour suivre mon mari. Bien sûr je suis parfaitement consciente aussi que cela n’a AUCUNE commune mesure avec ce que vivent les immigrés d’hier et aujourd’hui, on est bien d’accord ! ; je suis blanche, française, (je suis rousse mais n’étant plus au Moyen-Âge, la crainte d’être brûlée pour sorcellerie n’existe plus !), mon nom de famille a été francisé au 19ème siècle (!!!!), nous avions des revenus suffisants pour nous trouver un logement et je ne suis partie qu’à 300 Km de mon « pays ». Mais que cela a été difficile de faire « son trou », de sympathiser avec les voisins et, surtout, d’être loin de sa famille, de ses amis (je vous parle de la 1ère note de téléphone ?!!!!!!! L’illimitée n’existait pas encore 😉 ) Au travail, il a fallu affronter (certes le terme est un peu fort) les réflexions et les préjugés sur les méridionaux qui , c’est bien connu, passent leur vie au café du coin avec le verre à ballon dans la main (hommage à Ricoune !) et le reste du temps à faire la sieste sans parler de l’accent qu’on vous reproche parfois parce que « ça fait pas sérieux » (véridique !). Il a fallu quelques années et l’entrée à l’école de ma grande pour lier de vraies relations et la 1ère « amitié » fut avec une maman venant aussi de ma région. Certes, je pouvais rentrer de temps en temps lorsque mes moyens le permettaient, je savais aussi de façon certaine que je pourrai revenir définitivement (ce qui a pris 15 ans quand même), ce que beaucoup d’immigrés n’ont pas la chance de pouvoir faire.
    Alors cette petite fille, je lui souhaite de trouver le bonheur ici, et également de retrouver un jour sa mer qui brille <3
    Ma grande vit dans une résidence étudiante où de nombreuses origines, couleurs et étudiants étrangers cohabitent et c'est d'une grande richesse dans le partage de nos différences et de ce qui nous rapproche. Ce "melting-pot" de jeunes adultes et les discussions entendues et parfois partagées me donnent un espoir fou pour l'avenir, pour que nos portes s'ouvrent grand à tous ceux qui fuient leur pays et pour contrer le FN l'année prochaine.
    J'espère que mon commentaire ne sera pas mal interprété !
    Bonne journée Caro et les radieuses

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  52. Nathalie a dit…

    En fait moi aussi ça m’a fait un petit sursaut quand j’ai lu « ça craint tellement d’être que française », et puis je me suis demandé pourquoi. C’est vrai, en vous lisant, j’ai réalisé que c’est sympa plutôt cette envie de multi-culturalisme. Et puis je me suis dit deux choses :
    – d’abord, cette idée que si les jeunes d’aujourd’hui pensent comme ça c’est plutôt bon signe pour l’avenir, j’ai peur que ça ne soit que des voeux pieux. J’ai grandi dans les années 80, dans mon collège on était de toutes les couleurs, et je n’ai aucun souvenir de racisme (et je ne me souviens pas non plus que ça craignait d’être « que » français, même s’il y avait les « céfran », les « renois » etc, mais bon ça commence à être loin). Et puis, les événements récents m’ont fait un choc : la garde montante du FN, ce sont des gens de ma génération, les terroristes … aussi! des gens nés en France à la même époque que moi, et qui sont tellement dans la haine de l’autre! Du coup je suis assez dubitative sur ce que ces discours adolescents promettent sur l’avenir.

    – la deuxième chose, qui a peut-être un lien avec mes désillusions actuelles, c’est que cette phrase « ça craint de n’être que français » ça fait écho en moi aux discours agressifs des indigènes de la République, et je me demande si ce « racisme anti-blanc » (je sais que cette expression a été largement employée par des gens aux intentions peu recommandables mais je ne vois pas d’autre mot pour l’idéologie de ce groupe) diffuse dans les collèges-lycées ou pas… Je n’en sais rien! Et ça m’a un peu interpellée. Et aussi, rebeu c’est la classe, espagnol, aussi. Allemand, bof apparemment 🙂 Mais est-ce que cette hiérarchie dans la coolitude reste toujours inoffensive? Juif, par exemple, c’est embêtant, c’est neutre, c’est cool?
    Je précise que je ne prête aucune intention particulière à ta fille qui est une adolescente de son époque (d’ailleurs je ne sais pas si vous avez lu l’excellent « Esther, 10 ans » de Riad Sattouf, mais il a une planche exactement là-dessus!), je m’interroge juste un peu sur l’air du temps…
    Mais je ne suis peut-être qu’une grande pessimiste!!

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    • Caroline a dit…

      je précise que je ne m’adressais pas à toi pour les trolls, ton commentaire s’interroge et ça ne me pose pas de problème. Après, franchement, je ne ressens pas de racisme anti blanc et mes enfants n’ont jamais été victimes de ça alors que le racisme anti noirs et rebeus est quand même bien présent. Franchement je crois qu’il faut prendre cette phrase pour ce qu’elle est, une lubie d’ado qui se voudrait autre, comme on voudrait des cheveux frisés quand on les a raides ou le teint clair quand on l’a mat et inversement.

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      • Nathalie a dit…

        En fait, comme ce que je vois du monde me sidère, m’inquiète et me laisse perplexe, je me dis que mes vieilles clés de lecture sont peut-être dépassées et qu’il en faut d’autres. Je cherche désespérement à comprendre!!! quitte à me planter complet ças’trouve! 😀 Mais un peu d’optimisme ne me ferait pas de mal. Bref, sinon ta retranscription du dialogue parents-enfant était très drôle, as usual! et oui, c’est vrai que c’est classe de s’imaginer autre quand on est ado (et rebelle à peu de frais en ce qui me concernait…)

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  53. Coline a dit…

    Bien sûr qu’ils étaient dans les plus riches, sinon comment auraient – ils payé leur passage ?
    C’est une confidence que j’ai souvent entendue quand j’enseignais le français aux primo-arrivants, avant d’atterrir icite en Louisiane.
    Ça et d’autres choses terribles aussi, qui me font ressentir de la gratitude chaque matin, de vivre en sécurité…

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  54. Coline a dit…

    Sinon l’autre jour au Canada je prends en stop un natif (akka un indien. .) Vieux et assez alcoolisé.
    En général les blancs ne les prennent pas.
    Il commence à me parler, il n’avait plus de dents, je me disais que punaise mon anglais il y a du level.
    Finalement je me décide à lui dire : sorry, I don’t understand.. et il me dit « ah ? You are not native  »
    Ça faisait 10 minutes qu’il me parlait en sagamok…
    Alors oui certainement j’ai des origines … mais lesquelles ? En tout cas, ma peau plus mon french accent, les américains trouvent ça so sexy…

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