Chiasmes et litotes

Aujourd’hui, mes deux grands passent leur oral de français. Forcément, après le bilan mitigé de l’écrit, inutile de vous dire que l’ambiance n’est pas vraiment à la sérénité. Même si je dois vous avouer qu’une infime partie de mon cerveau dérangé est impatiente de savoir ce que mon fils nous réserve comme surprise. (la majeure partie de mon cerveau en revanche espère très sincèrement qu’il sera pour une fois tristement conventionnel et s’acquittera de cette obligation sans coup d’éclat).

Bref, dans quelques heures, ils seront libérés jusqu’à l’année prochaine. Et même si dans une semaine c’est une autre épreuve que devra se coltiner ma fille, c’est toujours ça de pris. J’ai personnellement essayé de ne pas tomber dans le coaching intense et de ne pas ajouter du stress au leur. Mais force est de reconnaitre que le bac reste un rituel de passage empreint d’une pression assez dingue pour de si jeunes personnes. Sans parler de la façon dont on enseigne aujourd’hui le français, qui est, je trouve, très différente de ce que nous avons connu nous il y a quelques (plusieurs) années. Je suis assez sidérée en effet de la manière quasi scientifique dont ils doivent décortiquer les textes et du jargon qu’ils doivent apprendre (j’étais pourtant plutôt bonne élève et très littéraire, mais je ne connais pas la moitié des figures de style qu’ils doivent mémoriser). Comme si l’analyse de la forme l’avait définitivement emporté sur le fond, comme s’il était inenvisageable de parler des émotions que suscitent les vers d’un Apollinaire ou d’un Verlaine. Je ne sais pas si le fait qu’ils soient en série scientifique joue dans cette approche ou si c’est simplement le fruit des directives d’en haut, mais je ne suis pas certaine que j’aurais autant aimé cette matière si elle avait été conçue ainsi à mon époque.

Attention, je ne mets pas en cause les enseignants, ils ont eu en l’occurrence deux profs excellentes, passionnées et passionnantes. Davantage que les cours, en réalité, ce sont les attentes en terme d’évaluation au bac qui m’étonnent. Comme s’il fallait cocher des cases, sans se préoccuper d’une quelconque sensibilité de lecteur.

Je me doute que ces barèmes sont là pour objectiver la notation et pour minimiser le risque de corrections « à la tête du client ». Mais c’est, je trouve, tellement représentatif de la disparition de toute place consacrée à la fantaisie, à des formes d’esprits qui échappent aux sacro-saintes « compétences évaluées »… Comme si ces chères têtes pensantes à la tête du ministère de l’Education nationale se refusaient à prendre en compte l’évolution de nos enfants, leur « câblage » complètement différent du nôtre, leurs aspirations et leurs singularités. Comme si à force de théoriser et de vouloir tout normer, on en oubliait le fameux facteur humain. Et je ne peux m’empêcher de me poser la question: qu’aurait pensé Eluard ou Duras de ces commentaires sur leur oeuvre, sur les soit-disant gradations, synecdoques, et autres chiasmes qu’ils auraient donc volontairement insérés dans leurs écrits ?

Bref, mes enfants passent le bac de français et curieusement, alors qu’ils aimaient tellement lire, je sens se développer chez eux une aversion totale pour tout ce qui ressemble de près ou de loin à un bouquin. Cherchez l’erreur…

115 comments sur “Chiasmes et litotes”

  1. Valérie de haute Savoie a dit…

    Cela aurait été sans doute rédhibitoire pour moi. Aurais-je aimé autant lire si l’on m’avait présenté les textes de la sorte ?

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  2. Nathalie a dit…

    Mes enfants, qui étaient dans des sections artistiques ont eu une approche un peu moins formelle que celle que tu dépeints. Je pense que l’éloignement des livres de tes enfants n’est que temporaire et sans doute réactionnel. Ils y reviendront forcément plus forts et plus riches encore.

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  3. olympe a dit…

    même constat chez moi…mes filles, grosses lectrices, n’ont pris aucun plaisir en français en première et ont passé ou sont en train de passer leur bac français comme une épreuve de mécanique.

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  4. Christellemars a dit…

    Je dois avoir le même âge que toi et je ne garde pas un bon souvenir de ce qu’on nous demandait de lire et d’écrire en cours de français. Je me souviens avoir voulu convaincre ma prof de nous faire lire Stephen King, je n’avais eu aucun succès 😀

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    • Marieal a dit…

      Pareil, alors que je passais ma vie à lire, je n’ai aucun souvenir positif des œuvres du bas de français…je me souviens surtout avoir appris énormément de fiches sur des poèmes, très peu de romans, et surtout tous de la même époque: XIXe.Hugo, Lamartine, Chateaubriand, Baudelaire, Zola, Musset, Balzac, etc… Bref, pas de grands coups de cœur, très technique, très descriptif moi aussi , très éloigné de ce que je lisais moi de mon côté ( sauf Zola, j’ai lu toute son œuvre dans l’année qui a suivi le bac).
      Rassure toi, ça ne m’a pas ôté le gout de la lecture tant c’était éloigné de ce que j’aimais retrouver quand j’ouvre un livre!

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  5. DOMINIQUE a dit…

    Tu as fait remonter en moi des tas de souvenirs bien lointains ! Première et terminale Lettres. L’abbé (ben oui, quoi !) chargé du français et du latin a été vraiment exceptionnel. Quand on abordait un auteur, par exemple Voltaire, il passait bien 8 heures de cours à nous enseigner l’Histoire, oui, il nous racontait minutieusement l’époque dans laquelle se situait l’auteur, les conflits, le contexte politique… Résultat, quand on abordait ledit auteur, on était armés jusqu’aux dents pour comprendre les textes, et les apprécier à leur juste valeur. Sûr, on était loin des catachrèses, des antonymes et des chiasmes !
    Comme pour le latin, sachant qu’on allait le passer uniquement à l’oral, il nous a appris à traduire n’importe quel extrait à la volée. D’autant que venant d’une école catholique, certains examinateurs prenaient un malin plaisir à choisir un autre texte que de piocher dans les vingt que l’on était censés étudier. Bien vu, j’ai été interrogée sur le 21ème… et m’en suis sortie très honorablement.
    Hélas, si la forme remplace le fond, je ne vois pas l’intérêt de la littérature. Peut-être que tes enfants, confrontés à trop de français cette année, rejettent momentanément les livres. Ils y reviendront quand l’orage sera passé !
    Quant à la semaine prochaine… tu nous tiendras au courant ? Même loin, même sans être directement impliquée… enfin, tu me comprends.

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    • Daphné a dit…

      Dominique, c’est exactement ce dont mon grand à besoin; il a toujours du mal a placer seul les choses dans un contexte historique pour remettre les choses en perspective. Et pourtant, peinture, musique, littérature, sciences et politique sont si intimement liés.

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  6. Pastelle a dit…

    Je viens de lire qu’un prof s’était fait voler des copies de bac de l’épreuve de mathématiques, et que 61 classes devaient la repasser. J’ai pensé à toi, me suis dit « Dommage que ce n’ait pas été l’épreuve de Français de ton fils ». 😉
    Je n’ai pas d’enfants scolarisés actuellement et ne connais pas les nouveaux programmes, mais tel que tu le décris c’est bien dommage.
    Et sinon je croise les doigts, et j’ai hâte d’avoir des nouvelles.

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    • sirius a dit…

      61 élèves d’un même lycée en fait (un privé, je n’ai pas retenu le nom). J’aurais presque voulu que mon fils soit concerné, il n’a pas été inspiré par le sujet de cette année, qu’ils avaient survolé – le prof disait que ça ne ferait jamais l’objet d’un sujet en soi…

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      • Pastelle a dit…

        Oups. Je venais de lire l’info et n’avais pas bien réfléchi en fait à l’histoire des 61 classes, même si ça me paraissait énorme. Mais 61 élèves, c’est déjà pas mal. J’espère qu’ils auront un bonus de principe. 🙂

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  7. ParisParis a dit…

    Mille fois d’accord avec toi sur l’évolution de l’enseignement de la littérature. J’ai deux amies prof de français, qui aiment leur travail, et je me dis: « Mais comment peuvent-elles supporter d’enseigner de cette façon, d’enseigner ce contenu ? » Mais, plus jeunes que moi, elles ont elles-mêmes été formées de cette façon… A mes yeux, il y a de quoi être dégoûté à vie ! Et comme tu le dis si bien, les auteurs étudiés seraient très étonnés de toute l’analyse purement formelle que l’on tire de leurs oeuvres et des termes techniques que les élèves doivent apprendre pour le faire. Et surpris que, en conséquence, le fond ait si peu de place. C’est déjà en soi totalement absurde, mais quand on ajoute à ça le décalage avec le niveau d’expression écrites de nombreux élèves…
    A part ça, bonne chance aux deux héros du jour !

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  8. Leelette a dit…

    Bonne chance à tes grands ! J’aimais beaucoup lire aussi en 1ère mais les cours de français m’enervaient. Passer 2h à commentr une phrase m’ennuyait profondément. Un jour, alors que nous étions en train d’étudier un poème de Beaudelaie, je demande à la prof à quoi tout cela sert vraiment. Réponse de la prof : « Mais à passer votre bac mademoiselle ! ». Ok. J’ai eu juste la moyenne au bac (bac S).

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  9. MZ a dit…

    En même temps, « de mon temps » (qui est plus ou moins le tien), il n’y avait pas de sujet d’imagination à l’écrit… juste dissert ou commentaire. Du coup, ça compense peut-être un peu ? J’aime bien l’idée qu’une place soit faite à la création littéraire et d’ailleurs je me demande comment ils sont préparés à cette partie de l’épreuve. Ma fille n’en est pas encore là (premier examen l’année prochaine avec le brevet nouvelle mouture)…

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    • Caroline a dit…

      tu as raison. en revanche, honnêtement, ils ne sont pas du tout préparés à cette épreuve, si ce n’est au collège, où ils ont fait pas mal d’écriture de fiction. Mais en seconde et première, aucune. les profs ne les encouragent généralement pas à choisir ce sujet, qui est hyper casse gueule si on n’écrit pas vraiment très bien.

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      • lavieacinq a dit…

        Arf….. Mon fils à pris le sujet d’invention à l’écrit de français…. De l’imagination, il en a! Maintenant, est-ce que son sujet sera bien écrit…. En tout cas, sa prof de français les avait préparé à ce sujet (mais, il en 1ère technique STI2D).

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  10. Xochitl a dit…

    Bonjour
    Pas encore d’avis sur bac car ici on en est seulement au Brevet des Collèges. Mais déjà je trouve qu’il y a, en français, un vocabulaire imbitable à ingérer. Concernant le choix des oeuvres j’ai été étonnée de leur relative modernité et de leur variété (Ulysse from Bagdad par exemple mais aussi des extraits du Journal d’Anne Franck et Roméo et Juliette). Je me suis régalée à lire ou relire les oeuvres étudiées par mon fils et j’attends avec impatience la première. Mais, pour autant, mon fils déteste lire.

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  11. Anne a dit…

    Jeune prof actuellement en train de faire passer des oraux de français, je me permets de préciser que la part accordée à cet aspect technique dépend beaucoup de chaque professeur. Et qu’un oral énumérant chiasmes, hyperboles et autres hypallages aura sans doute une bonne note, mais pas une très bonne note. L’entretien, sur 10, ne doit poser quasi aucune question de technique, et au contraire interroger sur le fond. Cela équilibre.
    Enfin, je ne sais pas si quelqu’un te l’a déjà dit mais ton fils peut repasser les EAF en terminale si ses notes de cette année ne lui conviennent pas… à bon entendeur…

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    • Caroline a dit…

      alors oui on me l’a dit et ensuite on m’a dit que ça n’était pas vrai, du coup je suis dans le doute ! merci pour tes précisions ! et oui je me doute qu’en fonction des examinateurs les attentes changent. Heureusement !

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      • Anne a dit…

        Si si, j’ai des élèves qui ont bénéficié de ce dispositif tous les ans. Si vous avez à envisager cette hypothèse (espérons que ce ne soit pas le cas), il doit demander à sa ou son CPE en septembre, cela se fait lors de l’inscription en ligne aux épreuves du bac (inscription que font tous les terminales en septembre ou octobre). Cela lui demandera toutefois de repasser l’oral également (sur les mêmes textes que cette année). Fin de la parenthèse administrative !

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  12. BMF a dit…

    Tout d’abord bonne chance à tes grands!!
    Ici 3 ème bac de français avec toujours la même antienne :  » fais un pas de côté ».. A savoir :  » A quoi te fait penser ce texte? quel événement, quel film?… », J’ai toujours dit à mes enfants d’oser, de prendre des risques, c’est comme cela que l’on m’avait enseigné le français et comme cela que j’ai adoré cette matière..
    Est-ce que ça marche?? Plus ou moins tant ils sont flippés de ne pas régurgiter le contenu de leurs cours…
    Comme toi, je ne jette aucune pierre aux enseignants, je m’interroge sur ce qu’on leur demande de transmettre…

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  13. emmanuelle (qui va kiffos cet été, qui est de la promo de M. !) a dit…

    Ben moi c’est l’inverse. Le français tel qu’on me l’a enseigné dans les années 80 m’avait dégoûté (de la 1ere à l’hypokhâgne) de la littérature. On me bourrait la tête avec les figures de style et je trouvais que ca brisait toute la magie…
    Et là, pour mon fils, je trouve ça plus light, plus justifié.

    Peut-être que ca dépend tout simplement des profs.

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    • Caroline a dit…

      sans doute ! encore une fois, pendant les cours, ils étaient tous deux passionnés. Mais ce qu’on attend d’eux à l’oral me parait quand même très « technique ».

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  14. josecile a dit…

    J’ai sensiblement ton âge, et j’ai connu le français enseigné de la même manière que toi, où la part émotionnelle n’était pas soumise à une autopsie des figures de style.
    Je suis et j’ai toujours été une vorace de livres. Je lis je relis et rerererelis sans aucun souci les livres qui m’ont attrapée.
    Par contre j’ai toujours lu en décalage les livres « imposés » par le collège ou le lycée. C’est à dire que sur l’année d’étude je lisais les parties obligatoires sur lesquelles on travaillait, et l’an d’après je m’enquillais le bouquin en entier.
    Ce qui m’a quelque peu déservi à l’oral de français puisqu’interrogée sur Mme BOVARY (alors que j’avais fait des incantations pour tomber sur les Fleurs du Mal), j’ai été sauvée dans un premier temps par les explications fournies en fin d’ouvrage (synthèse : le personnage de Homais … dont j’ignorais jusqu’à l’existence puisqu’il ne figurait dans aucun extrait étudié. Ouf son personnage était assez bien présenté en fin du livre), mais par contre je n’ai eu aucune parade à la question « lors de l’évènement précédent, Emma réagit différemment. Quelle analyse de ses comportements pouvez-vous faire ? » … Oups

    Bonne chance à tes grands. Ici on attend deux résultats d’oral de concours d’infirmière …

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      • josecile a dit…

        Merci Geneviève. C’était les deux pour mon ainée qui pour une première tentative l’année du bac s’en était bien sortie sur les écrits, malheureusement ça n’ira pas plus loin. Vite vite une solution de repli sur une formation (aie mon porte-monnaie !), vu que les facs sur APB merci le tirage au sort !

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    • lulu a dit…

      Hi hi, je me reconnais très bien dans votre commentaire. Je n’ai jamais lu un livre imposé, je m’arrangeais toujours pour avoir le résumé ou que quelqu’un d’autre me raconte ce qui se passe dans le bouquin. Idem à l’unif! Mais je dévorais d’autres livres à côté de ça, encore maintenant. Je crois que c’est le côté obligatoire qui me dérangeait, ça m’ôtait toute envie de lire!

      Bonne chance à tous vos enfants!
      lulu

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  15. nesto a dit…

    D’acc avec toi, il y avait un article du Monde ce we qui disait en gros que l’école tuait la créativité des enfants! que l’école empêchait créativité donc mais aussi empathie, adaptation, raisonnement, choses qui sont importantes dans le monde du travail aujourd’hui… ça m’a fait réfléchir tout le we! oO ma fille veut faire abibac donc aura plus d’heures d’allemand, donc le lycée ne veut pas qu’elle prenne option arts plastiques (3h), c’est dommage car comme ta fille elle dessine tout le temps, ça aurait pu lui servir autant que l’allemand! (à mon avis ^^ )

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  16. Emmanuelle a dit…

    Nous, pour la grande, c’est jeudi matin.
    Paradoxalement, elle a eu des super bacs blancs avec des super notes (bon, elle bosse aussi…), mais ma première réflexion à chaque fois, avant de lui dire « c’est bien, continue », ça a été « Le bac, cela peut être aléatoire, tu peux tomber sur un examinateur un peu pénible… avec des questions relous, et sur une sujet sur lequel tu es moins à l’aise ».
    Je suis d’accord qu’un élève qui a bien bossé tout au long de l’année n’a aucune garantie d’avoir une bonne note le jour J (j’ai pas mal d’exemples autour de moi…).

    Bon, allez, on croise les doigts pour tout le monde ! Et nous, ce matin, c’est l’oral de 3e du nouveau DNB. Sans forcément beaucoup d’indications… chouette !

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    • Anne a dit…

      Si ça peut vous rassurer, je suis prof de français (en plein oral actuellement), et croyez-moi, on repère tout de suite un.e candidat.e qui a travaillé toute l’année. Et si, ça garantit une bonne note (sauf blocage dû au stress où le candidat serait incapable de sortir quoi que ce soit, mais c’est excessivement rare, et même ça, normalement, notre boulot consiste à débloquer le candidat en le mettant à l’aise… en tous cas c’est comme ça que je procède, et la majeure partie des collègues procèdent ainsi). On sent bien si l’élève maîtrise parce qu’il a travaillé régulièrement, ou si ce qu’il dit est le fruit de deux semaines de bachotage en fin d’année. Et on valorise toujours un candidat capable de répondre de façon intelligente aux questions (même les plus relous), surtout quand ils s’éloignent du « prémâché » du cours…

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  17. Anna Chiara a dit…

    Ohlala je suis tellement triste de lire que l’enseignement trop « technique » du Français a pu écoeurer tes twins de lire :(( Je trouve ça terrible… Si cela fait cet effet aux tiens je n’imagine même pas ce que cela produit chez d’autres !

    Je leur souhaite très bonne chance à tous les 2 ! Je croise les doigts !

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  18. MAthilde a dit…

    Je suis prof de français au lycée. J’ai toujours pensé que les scientifiques s’en sortaient finalement mieux aux épreuves de français de 1ere car leur esprit synthétique et méthodique leur permet d’appréhender plus facilement les exigences. Je me sens parfois un peu artificielle à leur faire apprendre les chiasmes et autres hyperboles dont l’auteur aurait volontairement truffé son texte. Évidemment, on lie toujours la forme et le fond et un candidat qui énumère seulement toutes les figures de style du texte n’obtiendra pas la moyenne, pas plus qu’un autre qui paraphrase sans jamais nous raconter rien d’intelligent sur le texte. Les épreuves sont ingrates, j’ai passé les mêmes haut la main et ne m’étais jamais posée la question de savoir comment j’avais fait pour les travailler jusqu’à ce que je doive les enseigner ! J’espère que tes enfants retrouveront le goût de la lecture plaisir !

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  19. Joëlle a dit…

    En Suisse, le système est très différent. D’ailleurs, ici le bac, c’est fini, les résultats sont tombés la semaine dernière…et ouf, pour ma fille, c’est dans la poche. Par contre, je me suis fais le même genre de réflexion lorsqu’en sortant de son oral de français, elle était très fière d’avoir placé « anacoluthe »! Incollable en figure de styles la jeune fille mais ayant lu avec peu de plaisir tous les ouvrages du bac…bref, croisage de doigts pour tous ceux qui sont encore pris dans cette période bien stressante pour toute la famille!

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  20. camichka a dit…

    Prof de français, je me sens obligée de réagir !
    – Au lycée, le programme est beaucoup plus « classique » et fermé qu’au collège, et sachant qu’il y a l’échéance du bac, on ose beaucoup moins faire des détours, parce qu’on sait que ça ne sera pas à l’examen (et les parents et les élèves seraient les premiers à râler !) Une année en première j’ai fait 1984 d’Orwell (qui est évoqué comme possibilité dans les programmes), ça a été passionnant (mettre en parallèle la novlangue et l’appauvrissement de la pensée avec le langage sms et le vocabulaire des candidats de la télé-réalité !) mais j’ai dû avertir les élèves que ça ne serait pas à l’écrit du bac, et qu’il y avait peu de chances qu’ils tombent dessus à l’oral…
    – la dérive techniciste dépend beaucoup des enseignants, personnellement je m’en tiens à 6 ou 7 figures de style… mais c’est aussi une façon d’essayer de rattraper les élèves en difficultés de compréhension, de plus en plus nombreux dans les classes : cette année, j’ai eu des cinquièmes qui malgré tous mes efforts n’ont rien compris aux fourberies de scapin, et des secondes qui, après cours sur le contexte de l’époque et analyse en classe d’un premier poème de Hugo pour se familiariser avec le style, ont pensé que dans le poème « aux morts du 4 décembre », l’auteur s’adressait à des enfants (!?), remerciait sincèrement Napoléon (!!??) et j’en passe…
    (lien vers le poème : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/aux_morts_du_4_decembre.html
    Pour des enfants qui lisent et réfléchissent comme les tiens, un catalogue de figures de style n’a aucun intérêt effectivement. Mais pour des élèves qui ne comprennent rien, c’est un garde-fou. Ils ne comprennent pas le texte, mais avec une intro passable et en mentionnant « il y a une métaphore ici, un hypallage là », ils peuvent espérer s’en tirer avec 8 ou 10/20 parce que le correcteur va valoriser le fait qu’ils ont appris, à défaut d’avoir compris…
    – Enfin, à l’épineuse question du « à quoi ça sert ? » je répondrai ce que je dis aux élèves : 1) L’étude des classiques nous permet de comprendre l’évolution des pensées, de voir que la société est toujours en mouvement.
    2) La culture générale que cela nous procure nous permet de faire sens du monde dans lequel nous vivons, éventuellement de le remettre en question.
    3) Les formes très normées que doivent prendre les analyses de textes sont des écoles de rigueur et d’organisation, qualités qui seront utiles dans toute profession.
    4) Enfin, nous étudions des textes complexes littéraires, mais les mécanismes sont les mêmes dans d’autres textes complexes auxquels ils seront confrontés et qu’il sera vital pour eux de comprendre : contrat de travail, engagement juridique, discours politique…

    ça n’empêche que si j’étais ministre de l’éduc’ nat’, je changerais bien des choses… mais c’est ainsi que je me réconcilie avec ce qu’on me demande !
    Sur ce, pardon pour le pavé et courage à tes grands !

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    • Caroline a dit…

      ne t’excuse pas de ce pavé, c’est au contraire très intéressant ! et encore une fois, mon ressenti est issu des fiches qu’ils m’ont récitées, pas des cours que je n’ai pas suivis avec eux. Quant à l’utilité de tout ça, elle est pour moi évidente, bien sûr ! Juste, j’ai été assez étonnée de la différence d’approche avec celle que j’ai connue. Mais c’est également normal que les enseignements évoluent !

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      • camichka a dit…

        Je me doute que toi, qui a une profession littéraire, tu en vois l’intérêt ! Mais je réagissais en bloc à ton post et aux commentaires… Le fait que les figures de style soient ce qui ressortent le plus des fiches de tes enfants est assez logique, c’est difficile de mettre en fiche la sensibilité et la réflexion !

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        • DOMINIQUE a dit…

          Camichka, ton commentaire est passionnant, je comprends beaucoup mieux l’enseignement actuel, et les difficultés auxquelles les enseignants sont confrontés.
          Une question : un exercice difficile et exigeant auquel on nous soumettait, que je détestais mais qui m’a beaucoup servi ensuite, est-il toujours de rigueur ? Je parle du « résumé ». Tirer d’un texte d’une page 4 ou 5 lignes au maximum qui le résument.

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          • camichka a dit…

            Merci, Dominique !
            Et non, le résumé n’est plus un exercice à part entière. Mais il y a la « question de corpus » qui invite à comparer plusieurs textes de manière très synthétique, et il est toujours de bon ton de résumer brièvement dans l’introduction le texte que l’on va commenter. Et à l’oral, ma première question après avoir distribué un texte est toujours « alors, ça parle de quoi ? Résumez-moi le texte ! »

          • Cécile de Brest a dit…

            En effet, le résumé n’est plus au programme et j’ai envie de dire malheureusement…parce que dans le supérieur, ça l’est toujours ainsi que dans nombre de concours et je vois arriver tous les ans des étudiants qui ne s’en sortent pas et galèrent (concours orthophonistes, carrières sociales, infirmiers, psychomotriciens, ergothérapeutes et j’en passe !)

      • mimi a dit…

        J’ai passé mon bac de français il y a 33 ans ( gné ?) après deux ans de cours fabuleux, avec un prof fabuleux, passionné et passionnant, qui nous a formés aux figures de style et à la réthorique des heures durant. Perso, j’avais plutôt l’impression de découvrir des clés, des sens cachés, des souterrains, d’être initiée à l’alchimie d’un écrivain, comme si je me penchais par dessus son épaule pour voir la magie s’opérer !
        J’avoue que le bac français de mes enfants (il y a un et quatre ans) ne m’avait pas semblé si éloigné de ce que j’ai vécu. Cela dépend assurément des enseignants.
        L’idée de donner ainsi quelques clés à des élèves ne goûtant pas particulièrement la matière, développée par camishka, me semble intéressante !
        Avec les préparations aux examens, puis les études, les enfants qui aimaient beaucoup lire ne trouvent souvent plus le temps de lire pour le plaisir ! le peu de temps libre, c’est pour les ami/es. Mais c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas et je suis persuadée qu’on y revient.
        Je pense très fort à vous 5 pour next week ! parfois on aimerait avancer le temps, et il finit toujours par passer, heureusement !

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    • Smouik a dit…

      En tant que parent d’élèves assez impliquée, je dirais qu’en effet les profs font ce qu’ils peuvent avec les contenus de programmes qu’on leur impose. Pour ce qui est de l’absence d’émotion et disons-le, l’ineptie de certains concepts à ingurgiter, il vaut mieux loucher du côté du corps fermé des inspecteurs généraux qui a perdu tout sens et depuis longtemps de l’intérêt des enfants, semble-t-il… Il y a eu un bouquin sur le sujet il y a deux ou trois ans mais impossible de me souvenir du titre ni de l’auteur (une femme je crois). Si ça dit qqchose à qqun, ça m’intéresse !

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    • Manu a dit…

      Bonjour,
      vraiment très intéressant de vous lire. Moi, concernée par le bac aussi en ce moment (une terminale s qui a fini et une première s qui a l’oral demain), je me pose la question suivante à laquelle mes filles ont eu du mal à me répondre: combien doivent-ils avoir de lectures analytiques?Il me semble que cela dépend de la série… Ma fille en a 20 à revoir, plus les documents complémentaires, des conseils pour un éventuel hors-liste(mon autre fille y a eu droit l’année précédente!) et 4 projets faits en cours d’année(épitaphes, abécédaire, « boîte artistique » et « livre scénique »). Je trouve quand même que ça fait beaucoup… Si quelqu’un peut m’éclairer…Quant au pourquoi du comment pour le français, pour moi aussi, l’utilité me paraît toute évidente!
      Merci pour ces d’échanges Caroline et belle journée.

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  21. Sofinet lov Guisane a dit…

    Alors merci, j’aurais au moins appris la signification des mots chiasme et synecdoque !!!
    Plutôt scientifique, pour ma part, j’adorais l’analyse de texte, pour laquelle je me régalais, munie de mes crayons de couleur, à disséquer chaque vers, chaque figure de style… sans doute très loin d’une quelconque sensibilité de lectrice… et ma foi je m’en sortais plutôt pas mal… très scolaire…
    J’attends avec impatience ton débriefing ce soir, en croisant les doigts pour cette double épreuve du jour et celle, bien plus lourde, de la semaine prochaine… Tiens nous au courant… toutes nos ondes seront avec vous…

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    • Sofinet lov Guisane a dit…

      Par contre, je garde un souvenir ému et nostalgique de ma prépa (scientifique !)… Au milieu de nos 12h de maths et 10h de physique-chimie… quel bonheur de rejoindre 2h par semaine notre prof de français passionné (et le thème était justement la passion amoureuse !, et le voyage l’année suivante)… Il passait le cours à nous lire des extraits de livres, à nous trans mettre son goût pour les mots. Ce furent 2 années juste géniales…
      Il nous a réconciliés avec la littérature, et il y avait du boulot… c’est dire !

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      • ES a dit…

        Ah tiens, je constate qu’on a été en prépa à la même période… J’avais adoré mes cours de français de maths sup (et par exemple ça m’avait permis d’apprécier « Les liaisons dangereuses », en particulier parce que la prof avait mis en valeur toute la subtilité de la construction du roman épistolaire, alors que quand je l’avais lu par moi-même en lycée j’étais passée plutôt à côté du bouquin…) En spé, hélas, la prof était nettement moins passionnante.

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  22. le vieux pull a dit…

    Ah tu me rassures concernant les figures de style ! J’étais plutôt bonne élève en lettres. Pourtant, je ne me sens pas à l’aise face aux devoirs actuels. Mon médecin (avec qui je parle « lettres » et non maladie, c’est évident) n’arrive pas à aider ses fils en 1ere. Il s’énerve, comme moi, considère qu’on demande moins à l’élève d’exprimer son opinion et ressenti sur une oeuvre. Le français est devenu très technique !

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  23. Val Lao sur la Colline a dit…

    Bonne chance à tes grands ! Oui c’est vrai, c’est très différent de ce qu’on nous avait enseigné.
    Ma cadette passe aujourd’hui deux de ses dernières épreuves du bac (encore une autre mercredi) (le bac L s’étire à l’envi, tous les autres ont terminé, à part ces malheureux ES dont on a volé les copies au correcteur !) et je trouve que l’épreuve de Littérature Étrangère en Langue Étrangère ressemble davantage à ce que notre génération faisait en français…

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  24. cristl a dit…

    Bonne chance à eux !!!
    Avec les années , je me souviens de moins en moins de mes cours de français mais il m’est resté « l’Anacoluthe », ma prof de français en 1ère en était folle!
    Elle trouvait ce mot tellement beau que je suis certaine que si elle avait eu une fille , elle l’aurait appelé comme ça.

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  25. verveine et lin a dit…

    je rejoins ta réflexion…
    en planchant sur mon commentaire composé dans les 80’s, du haut de mes dix-sept ans – j’étais sérieuse, n’en déplaise à Arthur – je me demandais déjà si « les grands lys orgueilleux » se balançant au vent dans le Jardin de Paaul Verlaine étaient une allitération recherchée ou un pur effet du hasard… et du génie!

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  26. Gwen35 a dit…

    Tellement d’accord avec ta dernière phrase…mon 3ème fiston a également perdu le goût de la lecture en première, et ça n’est pas revenu cette année en terminale, alors qu’il lisait énormément jusque là et depuis tout petit. Mais pour se rassurer, les 2 aînés ont eu la même phase, dégoût de la lecture à cette période (ça tombe mal quand même), et retour ensuite, une fois débarrassés des obligations. Pour le grand, il lui a fallu 3 ou 4 ans loin des livres, mais notre fille a replongé dès la fac de bio, elle demandait à nouveaux des bouquins sous le sapin. Et maintenant, ces deux là partagent nos lectures, on s’échange des livres, on les commente, on s’en offre … un nouveau plaisir, libéré de toute contrainte. Mais c’est dommage et mal fichu…

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  27. Soeur Anne a dit…

    Ma fille sort à l’instant de son propre oral de français (1ère S également) et me sidère par son approche technique des choses, alors que j’étais en littéraire. Elle lit beaucoup moins qu’avant, mais assez curieusement, elle était sortie de son écrit du bac français emballée par le texte de Marguerite Duras qu’elle avait choisi de commenter.
    J’ai été sommée de remplir sa liseuse d’oeuvres de la Marguerite en question (Dont je n’aime pas du tout l’écriture d’ailleurs) et de la Princesse de Clèves. Finalement, le bac français peut donner envie de lire, même si je doute qu’elle dépasse la 20ème page de notre ennuyeuse Mme de la Fayette.

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    • cash cash a dit…

      Ah c’est marrant ça, ma fille m’a aussi fait acheter « Les trois mousquetaires  » et « Vingt ans après », après avoir planché sur le masque de fer à l’écrit de français… Ça c’est du bon boulot de sélection de textes !

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  28. Madame Pivoine a dit…

    J’apprends, ce matin que le ministre de l’éducation va offrir les fables de La Fontaine à de jeunes écoliers dans la cadre de « un livre pour l’été »….. les Fables de La Fontaine quoi …. en 2017.
    Si quelqu’un/e veut m’éclairer sur le positif de l’opération, je suis preneuse.

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    • Madame H a dit…

      Oh mais moi Natacha, je les adore ces fables de la Fontaine, et je suis bien heureuse qu’on tente de les faire découvrir aux enfants par tous les moyens.
      Je m’en délectais quand j’étais petite et mon livre de fables était toujours sur ma table de chevet. Elles sont tellement bien tournées et en même temps parfaitement accessibles, leur morale est moderne et leurs personnages incarnent tellement bien tel vice ou telles vertu … Je les récitais par cœur, tellement elles sonnaient bien et j’étais émerveillée par la belle tournure des vers de Monsieur de la Fontaine.
      Il n’y a pas de raisons qu’en 2017, des enfants n’y trouvent pas leur compte … en 2017, comme en 1977 (gloups) …

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        • DOMINIQUE a dit…

          Isamag : chez moi les fables étaient en accès libre. Par contre, les contes de La Fontaine étaient soigneusement planqués au fond d’un tiroir dans le garage (que bien sûr on explorait régulièrement avec mon frère).

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    • Suzie a dit…

      Mes 3 enfants en connaissent plusieurs par coeur… Ils adorent… en plus, ils ont appris certaines en version chantée, ce qu’ils apprécient encore plus !

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  29. Rachel a dit…

    Les programmes de 1ère portent sur de très, très vastes problématiques (poésie et quête de sens, par exemple), rattachée à des périodes d’histoire littéraire très vastes (du Moyen-Age à nos jours, pour le chapitre poésie). Évidemment, tout n’est pas faisable, les choix des enseignants se font le plus souvent en fonction d’une culture littéraire classique (supposée commune et dont la transmission est un élément desdits programmes) et de la préparation au bac. On voit bien que le plaisir de la lecture n’est peut-être pas toujours au centre des choix pédagogiques. Néanmoins, je suppose que nous sommes nombreux (les profs de lettres) à choisir aussi en fonction de ce que nos classes seront capables de lire, de comprendre et d’apprécier. Nous travaillons pour des groupes très hétérogènes dont les besoins, les désirs, les envies sont très différents. On peut réussir parfaitement à intéresser une classe avec du très classique et à faire un flop avec du « moderne, qui paraît plus sympa » (expérience réelle avec Laurent Gaudé). Et l’inverse aussi. Quant à l’aspect très technique du travail, ce sont en partie les épreuves du bac (que nous ne choisissons pas) qui le déterminent. L’inspection (nos chefs) nous demande de travailler essentiellement le sens et de partir des impressions du lecteur. Le problème, c’est qu’un grand nombre de lecteurs n’a guère d’idées à défendre et les 10 mn d’explication à l’oral peuvent être longues. Donc, il faut combler. C’est malheureux pour tous, mais tant que le bac sera construit autour d’épreuves demandant autant de rigueur que la dissertation ou le commentaire tout en laissant planer un flou pas du tout artistique sur le sujet d’invention, personne n’y trouvera son compte.

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  30. Carole Nipette a dit…

    Cherchez l’erreur en effet… et je pense que tu hallucineras encore quand Rose sera au collège et qu’elle aura des enseignements encore différents de ce que tes grands ont connus… je sais que ça fait vieille conne mais quand je vois ma scolarité dans les années 70 et ce qu’il m’en reste (vraiment pas mal de choses utiles en fait !) je ne comprends pas pourquoi ils ont tout changé alors que la vraie réforme n’aurait pas dû se faire que la qualité des contenus mais plus sur tout le reste… dès le CM1 de ma fille j’ai été larguée sur les nouvelles règles alors qu’on m’a appris des façons simples d’apprendre et qu’elles me servent toujours aujourd’hui…
    bons examens à tes grands !

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  31. Jane B. Root a dit…

    Merci Camichka pour tes explications limpides.

    Un autre élément de réponse aux questions de Caro serait de se demander par qui sont faits les programmes ? Ben par des universitaires qui siègent au sein du Conseil supérieur de l’éducation (CSP)
    Ceux-là 1) n’ont jamais vu l’ombre d’un enfant. Sur ces dix-huit membres, un seul a enseigné au collège — autrefois, car il est aujourd’hui retraité ; les autres n’ont qu’une connaissance très lointaine du domaine éducatif, à l’exception du nouveau président, Michel Lussault.
    2) Avant d’arriver au CSP le programme est soumis à « un groupe d’experts chargé du travail scientifique et didactique et de la rédaction du projet. » (groupes d’élaboration de projets de programmes ou GEPP).
    Déjà le mot « experts » devrait nous paraitre suspect. Experts de quoi ? De plus ces « experts » sont nommés par le CSP, ce sont des potes ou les potes des potes des amis de leurs enfants. Ces experts sont « généralement très marqués à gauche », représentants typiques des thèses pédagogistes dominantes dans l’Éducation nationale depuis les années 1970. Ils pensent évidement que LEUR matière est la plus importante : l’allemand (remplacez par sciences, anglais, javanais ancestral ou ce que vous voulez) doit s’enseigner dès la petite section maternelle comme si TOUS les gamins devaient absolument devenir agrégés d’allemand, de sciences ou de javanais. Au sein du GEPP c’est celui qui gueule le plus fort qui gagne.
    4) En finalité le texte repasse devant le CSP ou il est adopté à la majorité des voix exprimées.
    5) Ensuite le projet adopté par le CSP est remis au ministre. Là on parle pognon. Qu’est ce que ça coûte ? Combien coûte un élève de CP, combien coute un élève de CAP mécanique agricole ?
    Voix du ministre : « Faut m’aligner tout ça et si possible vers le bas, y’a pas de raison qu’un élève de bac techno STHR coute plus cher qu’un élève de bac S !  »
    Petite voix de l’IG chargé de l’enseignement en STHR : « Oui mais y’a de la matière d’oeuvre ! » .
    Voix du ministre : « On s’en fout, y’a pas de pognon ! On a promis de baisser les impôts ! »
    6) En finalité le ministre donne son visa au texte pour publication au Journal officiel et au Bulletin officiel de l’Éducation nationale. Qu’est ce qu’il connait le ministre au boulot d’un prof en section CAP boulangerie ? Il s’en fout le ministre. Il passe le ministre. Nous on reste et on éponge.

    C’est ainsi qu’on se réconcilie tous avec ce qu’on nous demande 😉

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    • Anne So Catherine a dit…

      @Jane B Root: je dirais « ça n’est pas complètement faux » même si ton propos est exagéré et assez caricatural.
      Ah tiens, j’ai réussi à placer ( sans le faire exprès) une litote ^^

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      • Jane B. Root a dit…

        Litote ? J’ai toujours cru que c’était un petit passereau granivore à tête rouge carmin moi …

        J’ai fait partie de l’usine à gaz (tiens une locution nominale) du joyeux temps du Conseil national des programmes (CNP) (merdre ce n’est pas un acronyme). Mon propos n’est pas une coquecigrue, ni une billevesée. J’étais un tout petit « expert ». Je ne disais pas grand chose, j’écoutais et je regardais. La caricature était bien présente dans la salle. Y’avait les dialogues de Feydeau, et les costumes de Donald Cardwell. C’est encore au programme ça Feydeau ?

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  32. DOMINIQUE a dit…

    « L’hypallage est une construction où deux termes d’un même nœud syntaxique seraient incompatibles sur le plan sémantique sans l’inversion d’un des deux premiers termes avec un troisième terme in absentia, ou in praesentia dans un second nœud syntaxique. C’est un procédé de caractérisation insolite, qui attribue à un mot ce qui conviendrait logiquement à un autre.  » Wikipedia…
    Je veux bien, oui oui. Je veux bien. Mais jamais je n’aurais pu ingurgiter cela.

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  33. mammouth a dit…

    Et ça dure longtemps ces examens? Ils ont déjà terminé? C’est qu’on a hâte de savoir, nous.

    Merci à camichka pour ses explications fort intéressantes.

    Ce qui m’a interpellée le plus dans ton billet c’est « de vouloir tout normer ». C’est exactement ce que je ressens au quotidien, mais à tous les niveaux de la société dans beaucoup trop de contextes.

    Bon courage à tes loupiots. Et à la grande pour la semaine prochaine. On pensera fort à elle.

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  34. Daphné a dit…

    Nos jeunes sont tellement appelés à disséquer, analyser et lire avec un esprit critique; on possède maintenant tous une encyclopédie dans notre poche mais encore faut-il savoir trier toutes ces informations.

    Alors je me dis que faire un pas de côté et prendre un peu de recul en voyageant dans l’histoire est plus que jamais d’actualité. Et vive les profs qui changent le cours de nos vies – n’est-ce pas l’apanage des vrais super-héros ? 😉

    Ah, j’imagine comme cette semaine doit être particulière pour vous dans l’attente de la semaine à venir; on sera nombreux à penser à ta grande dans les jours à venir.

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  35. Flo a dit…

    Moi ce qui me fait bien rire , c est qu on fait disséquer des textes d’auteurs qui pour certains étaient sous  » substances » quand ils écrivaient .

    ils doivent bien se marrer…

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    • Anne So Catherine a dit…

      ah ah 🙂 ça me fait penser à un ami peintre assez connu qui soupire ( ou se marre selon les jours) en lisant les « critiques » alambiquées de ses œuvres : «mais où vont-ils chercher tout ça ?»

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  36. Anne So Catherine a dit…

    @ Madame Pivoine ( comm 31) :à mon avis tu peux t’éclairer facilement toute seule 😉 il suffit de relire et de savourer ces fables, joyaux aux pensées toujours autant d’actualité ! La fable est un texte instructif qui se veut distrayant, une histoire facile à comprendre mais toujours à visée morale. Pour la Fontaine écrire sous forme de fable était une façon de se « protéger » : les animaux cités représentaient la noblesse, le roi, le peuple, la justice etc … Il y représente bien la société de son siècle. Ces bijoux littéraires sont aussi une œuvre de sagesse, une véritable réflexion sur le monde, une pensée qui reste tout aussi valable en 2017 précisément car en remplaçant les animaux par des personnages de notre époque, on voit bien que chacune des « morales » qui clôt une fable peut tout à fait se rapporter à des faits de notre société actuelle !
    2 exemples tous simples ? « Selon que vous serez puissant ou misérable Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. ( les animaux malades de la peste)
    La raison du plus fort est toujours la meilleure ( le loup et l’agneau)
    Bonne lecture !

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  37. Banane a dit…

    Je ne comprends pas la définition de synecdoque.
    Pourtant je l’ai eu, mon Bac S, avec une note honorable en français, et une mention « Bien » au final.
    Bonne chance à eux!

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  38. Anne So Catherine a dit…

    En réponse au commentaire n° 18 de nesto : Je trouve assez dommage de prétendre que l’école « tue » la créativité des enfants (comme si la « créativité » était forcément déconnecté des apprentissages et de la connaissance!). Même si en effet il y aurait beaucoup à dire sur les programmes, sur les formes de l’enseignement etc, L’école est d’abord un lieu d’apprentissages où l’acquisition des connaissances donne des bases permettant d’acquérir des capacités d’esprit critique, de raisonnement, d’analyse, d’ouverture d’esprit, qualités ouvrant la voie à la liberté dont celle de la création.
    Et tout le monde sait que les concours d’entrée dans les écoles d’art ou à visée « créative » sont presque toujours très sélectifs ( beaucoup d’appelés bien peu d’élus) et qu’il vaut mieux être « armés » de connaissances, de capacités d’analyse et de réflexion pour y entrer …et aussi profiter de l’enseignement..
    Sinon tout ça me fait penser à un certain président de la République qui avait osé dire aux Français que l’usager, il en avait ( en quelque sorte) rien à cirer que la guichetière de la poste elle connaisse la princesse de Clèves !!!!!!!!!
    En même temps vous me direz : avec un bagage intellectuel et une culture générale limités il a pu arriver à être Pt de la République ^^

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  39. straw a dit…

    Bonjour,

    J’ai passé un bac L en 2002. En terminale, nous faisions des lettres. Nous avions étudié « Le Joueur d’Echec » de Zweig. Pendant l’année, une des questions à laquelle nous avions du répondre était « Qui est le joueur d’échec ». J’avais répondu ( avec plus de style) que le joueur n’était pas un des deux personnages principaux mais un touriste américain qui correspondait vraiment à la définition du joueur. J’avais eu 18,5. La prof m’avait demandé de rester à la fin du cours, m’avait dit que ma copie était très bonne, mais de ne surtout pas faire ça le jour de l’épreuve du bac, parce que je risquais le « hors sujet » si mon correcteur était plus conventionnel. Je travaille aujourd’hui pour l’éduc nat, dans une matière peu conventionnelle, j’enseigne le français aux élèves allophones. J’adore mon métier, les ados, enseigner ma langue, et je suis beaucoup plus « libre » que les autres profs, n’ayant pas de programme, mais 9 mois pour permettre à des gamins maîtriser assez bien une langue pour poursuivre leur scolarité sans aucune autre aide. L’éducation nationale est une machine à briser tout gamin sortant un peu du moule. Pas les profs, mais le système. Mon anecdote un peu plus haut tend à me faire penser que c’était le cas avant, et mon expérience actuelle la confirme actuellement. J’espère que tout se passera bien pour tes enfants, et je suis persuadée que la fac leur redonnera le goût de la lecture pour le plaisir.

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    • cash cash a dit…

      @straw: merci pour ton commentaire, édifiant. « l’éducation nationale est une machine à briser tout gamin sortant un peu du moule »: cette phrase m’a frappée au visage, tellement elle est vraie…

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  40. La Reine de la PMA a dit…

    J’avais une prof qui en plus du programme nous faisait lire un livre imposé par mois avec uniquement une question écrite, non notée pour vérifier que nous l’avions lu. Elle a fait renaître en moi le plaisir de la lecture sans analyse.

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  41. SoL a dit…

    Je détestais le commentaire de texte, c’était comme réveler les trucs d’un magicien. Le texte du BAC je en l’ai même pas lu. Ce n’est qu’à la fac que j’ai compris le but de l’exercice et à ma grande surprise j’ai fini par adorer décortiquer des textes au point de finir par 2 mémoires consistant en grande partie à analyser des corpus. Ça sert aussi a lire de facón critique : presse, discours…

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  42. Calista a dit…

    Coucou Caroline,

    C’est amusant que tu en parles, car déjà à mon époque, je me demandais si les auteurs faisaient « exprès » d’écrire selon une certaine technique ou si c’était les critique littéraires qui inventaient ces figures de style et autres éléments techniques pour étudier leurs oeuvres. Je sais que Flaubert, par contre, privilégiait la forme au fond quitte à récrire 50 fois la même phrase. Enfin, pour moi ce sont des « dépiautages » superflus. Une belle écriture est celle qui fait vibrer le lecteur, l’amène à réfléchir, l’élève au-delà de sa condition et au pire on s’en fiche qu’il y a ait des litotes, des métaphores, des ruptures…

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  43. Nath D'Athènes a dit…

    Je commente peu, ma fille est scolarisée en Grèce et ici à partir du collège on passe en classe supérieure avec des examens, du coup elle est rodée par les epreuves et ne stresse que moyennement, c’est une bonne élève, mais idem tout est robotisé, plus vraiment la place à l’imaginaire, la fantaisie, pourtant la langue grecque est riche ,du coup ma fille qui est excellente en langues étrangères, déteste sa langue paternelle… C’est triste.

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  44. la girafe a dit…

    J’avoue ne pas avoir lu tous les commentaires précédents alors le mien sera peut-être une redite… Ou bien je vais m’attirer les foudres (peut-être justifiées) de certaines lectrices…
    Alors…Oui, clairement, le catalogue de figure de style, c’est une commande ministérielle. Dont n’importe quel prof se contrefiche au bout de quelques années.En clair, on les apprend aux élèves (au passage, on les révise en même temps) mais si un gamin propose une analyse qui tient debout sans citer les termes techniques précis, on valide évidemment,, et je dirais même qu’on valorise. La technique, comme l’écrit camichka, permet à des élèves sérieux, mais qui n’ont pas saisi toutes les subtilités du texte (voire, qui n’ont rien saisi du tout) de limiter la casse.

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  45. Nanou a dit…

    Cela m’a fait remonter des souvenirs…. Rentrée 68 en première (oui, je suis très jeune): la première était une année sans examen à la fin, ouf, l’année suivante c’était le bac. Et puis vers février 69, LA nouvelle: épreuve anticipée du français du bac en juin. Evidemment, rien n’était préparé, ni nous, ni les profs,ni les programmes. Si nous n’avons pas une note suffisante, on pourra aller en cours de français en terminale et repasser l’épreuve, ceci pour calmer les profs qui se doutent bien que le français en terminale aura un succès mitigé. Du coup, comme les 19éme et 20éme siècle étaient au programme de terminale, je ne les ai jamais étudiés. Par contre, j’ai eu la grande joie d’avaler Voltaire et Rousseau à marches forcées (=allergie aux 2 pour la vie).
    Et j ‘ai eu cette année-là une prof qui nous demandait de faire les dissert et commentaires de texte différemment de d’habitude, certainement pour être sûre de récupérer des élèves l’année suivante, et, dans la liste des auteurs étudiés, avait juste marqué les noms, pas les oeuvres. L’oral a été un grand moment car je suis évidemment tombée sur quelque chose que je n’avais pas étudié. Mais j’ai eu 12 à l’oral et autant à l’écrit, grâce à ma résistance aux conseils foireux de la prof. Ceux qui les avaient suivis ont eu de 2 à 6. Et je ne suis pas allée en cours de français en terminale. Par contre, les chiasmes et autres nous étaient totalement inconnus. Les métaphores,oui, mais guère plus, et j ‘ai très bien vécu comme cela.
    C’était ma séquence archéologique du français du bac.

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    • Mino a dit…

      J’ai passé le bac en 67 . J’adorais le français et la philo… Il n’y avait pas d’épreuves de français en 1ère et on continuait la littérature en terminale. JAMAIS je n’ai entendu parler de ces termes incompréhensibles dont vous parlez ! Mais d’ou cela sort-il ?…

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  46. Goxoa a dit…

    Mon fils ,sympathique branluchon (j’ai piqué l’expression d’une de tes lectrices) de 1ère S, a eu la lumineuse idée le jour de l’écrit de ne pas sauter de ligne du tout (copie à petits carreaux) ,il passe l’oral demain et vient de finir ses révisions il y a une heure:
     » On devait quand même gagner la finale de tennis par équipe » m’a-t-il dit avant d’ajouter pour la millième fois » t’inquiète , je gère! »
    Chacun ses priorités,à défaut d’ouvrir le champagne pour de très bons résultats au bac français ,on peut déjà boire au succès de nos sportifs .
    Bon courage à tous ceux qui passent encore des examens et croisons les doigts pour tous. Je ne suis pas à l’abri d’une bonne surprise qui sait?

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  47. Florence a dit…

    Que de souvenirs…bac français en 1991… J’ai toujours aimé lire et j’avoue aussi que le côté « dissequons le texte » ne me plaisait pas (même si paradoxe, j’adore lire les émissions/articles d’auteurs expliquant leur travail, leur inspiration etc…l’impression de regarder par le trou de la serrure). Que me reste – t – il de cette époque ? Le snobisme de certains profs envers certains auteurs et le chant du monde de Giono (jamais relu). Ah et Flaubert, quand même et cette écriture exemplaire. Une longue aversion pour les classiques et un retour à la normale après ( juste le plaisir de lire).

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  48. MarieG a dit…

    D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé lire. Enfant unique, je dévorais les livres, un vrai rat de bibliothèque, capable de lire en marchant sur le chemin de la maison à l’école, et tous les chemins familiers.
    Lorsque j’ai passé mon bac, la « gymnastique » intellectuelle dont vous parlez s’appelait de l’explication de textes. J’en avais horreur. Vraiment. Aussi bien en français qu’en anglais ou en allemand. Parce que oui, une fois qu’on en avait terminé avec ce qu’avait bien pu vouloir dire l’auteur machintrucchose en français, on recommençait avec Max Frisch ou Somerset Maugham. Un vrai cauchemar. Je m’en fichais complètement de ce que l’auteur avait voulu dire, de sa manière d’écrire, etc… J’aimais lire, c’est tout. Du coup, mes notes d’oral étaient moins bonnes que celles d’écrit, mais tant pis.
    Et le pire, c’était lorsqu’il fallait analyser de la poésie : à l’examen je suis tombée sur Les Fleurs du Mal. Il y avait 1 risque sur 20, et j’ai eu le pire ouvrage. Mon prof de français, qui assistait à l’examen, m’a regardée avec compassion quand il a su mon sujet :-)))
    Heureusement, j’ai pris cet exercice pour ce qu’il était, une corvée, dont je me suis débarrassée. Et je lis toujours beaucoup, même si je n’ai toujours pas compris le but de cet oral. Alors que la dissertation écrite me semble logique.
    Faites de beaux rêves

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  49. Semaphlore a dit…

    Moi après avoir fait réciter à mon fils (en seconde) ses fiches de cours de français, j’ai décidé (qu grand dames ma descendance) d’appeler la petite chatte que nous venions d’adopter Litote ! C’est chouette ! On peut dire Lili ou Totote et JAMAIS mes enfants n’oublieront ce mot. Prof qui interrogera mon fils l’année prochaine : fais moi plaisir : demande lui ce qu’est une Liotote (et c’est la qu’il est capable de répondre :
    Mon chat !)

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  50. Reine a dit…

    Ptin, au survol de vos commentaires je me sens comme une m….Je n’ai jamais rien su (et voulu savoir ) du fond ou de la forme des épreuves du bac de mes enfants. .. ou du reste de leurs études d’ailleurs.C’était leur affaire. Du coup aucun stress parental.
    Ça n’a apparemment pas affecté leurs parcours scolaires ou universitaires plus qu’honorables .
    Mais je me dis que j’ai peut être raté ce partage. ..pfffff

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    • Noclea a dit…

      Pareil, je les laisse vivre leur vie, avec des résultats qui me confortent dans ce choix pour l’instant, 2 bacs avec mention Bien et Très Bien et des parcours dans le supérieur en très bonne voie. La plus jeune a choisi une voie technologique qui lui convient mieux avec tout notre soutien. Le truc, c’est que je n’étais pas une très bonne élève et que je n’ai eu aucunement envie de me refarcir 3 scolarités supplémentaires par procuration… Je ne m’occupe ni des devoirs, ni des révisions ou autre, ils se débrouillent et savent que c’est leur avenir qu’ils préparent, pas le notre, qui est déjà tracé…

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      • Reine a dit…

        Pareil pour moi.
        Je ne controlais rien, ne faisais pas réciter les leçons ou autre..Par contre je leur répétais que c’était pour eux qu’ils bossaient.Et que leur futur était leur responsabilité.
        Au contraire j’étais une excellente élevé mais livrée à moi même parceque situation familiale compliquée.Aucune pression ni attention parentale donc.Et je m’en suis bien sortie.
        Donc je me suis dit que ça pourrait marcher sur mes mômes. J’ai eu de la chance sûrement avec eux car ils ont des boulots qui leur plaisent.
        Mais peut être me suis je privée de moments précieux. ….En tout cas je me suis epargnée du stress!!!

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  51. Goutdefood a dit…

    Sacré Bac,
    Le mien vient de passer les épreuves. Au-delà du Bac, qui oui reste très stressant, même pour les bons élèves. L’épreuve d’APB a été tout bonnement hallucinante : les gamins bossent comme des dingues les 2 premiers trimestres pour avoir des dossier de folie. Rien au 3 trimestre ou pas.
    Et ce p… d’algorithme qui révèle ses résultats à une semaine du début des épreuves. Et là on découvre que tout ce qui a été dit est faux : l’avenir de nos enfants tirés au sort, surtout à Paris. Des élèves à 9-12 de moyenne pris, les 15, en liste d’attente, y compris les pastilles vertes… Le lycée obligé de nous appeler, nous rassurer…
    Au final, pour LADO ça s’est bien passé au second tour, il est pris en prépa, et une bonne. Mais encore de trop nombreux élèves sont sur liste d’attente. C’est une honte.
    Le baby boom des années 1999-2000 est connu depuis… 18 ans et l’état et lsurtout l’éducation nationale n’a rien fait pour anticiper les choses.
    Courage Caro, et merci pour ce blog !

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    • sirius a dit…

      Tout à fait d’accord: le bac, ce n’est presque plus rien par rapport au stress généré par APB. Mon fils (avec des difficultés, mais s’accroche, dossier encourageant vu son profil), passant le bac avec les premiers résultats APB l’envoyant dans son dernier choix… Quand un pote qui a totalisé 70 heures d’absence au 1er trimestre était pris du 1er coup dans son 1er choix… d’ailleurs, ça sert à quoi ? Le pote en question va sécher la fac comme il a séché sa terminale… Le second tour l’a propulsé un peu plus près de son voeu le plus cher, mais ce n’est pas gagné…

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  52. DoMi a dit…

    J’espère que tout s’est bien passé pour vos loulous…
    À lire les commentaires j’ai peut-être compris pourquoi ma fille, un peu plus jeune que vos grands, ne lit plus alors qu’elle était dans le genre papivore. J’ai dernièrement tenté de lui faire lire « L’Étranger », elle n’a pas dépassé le premier chapitre 🙁

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  53. Blonde paresseuse a dit…

    C’est rigolo parce que j’ai eu la chance d’assister hier à une conférence sur L’optimisme, donnée par un professeur de psychologie, Philippe Gabilliet. C’est curieux parce qu’il a justement parlé aussi de ça, du fait que l’on apprend aux gosses à décortiquer des poèmes en long, en large et en travers, plutôt que d’essayer de leur faire exprimer leurs émotions…

    Bref, ça fait écho.

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  54. Ce'Nedra a dit…

    Je suis très intéressée, et étonnée, par ces retours qui semblent montrer une dérive techniciste dans l’apprentissage du français au lycée.
    Pour ma part, j’enseigne en collège depuis septembre dernier, et c’est tout le contraire qui nous est demandé.
    L’approche techniciste est vivement critiquée par les IA-IPR, les supports et autres modèles de séances/séquences disponibles, ainsi que les formations inscrites au PAF (notre catalogue de formation) ont vraiment pour objectif de faire place au « sujet lecteur » en classe, c’est à dire privilégier une entrée émotionnelle dans les textes, une posture réflexive et personnelle ; même la sacro-sainte « lecture analytique » est totalement dépoussiérer : plus question de contenus écrits par avance, d’imposer la « solution » du prof à la classe, il s’agit bien de mettre en place en séance des « projets de lecture », de laisser les élèves trouver par eux-mêmes les points essentiels en posant des questions très ouvertes, en acceptant que le groupe classe n’aille pas forcément dans la direction qu’on avait prévu, etc, etc.

    Donc pour moi, au collège tout du moins, il n’y a pas du tout d’approche techniciste encouragée, encore moins revendiquée.
    Bien entendu, on équipe les élèves d’un certain vocabulaire, de notions (figures de style, registres…), mais je n’y vois rien de monstrueux. Arrivé au bac de français, ils sont censés avoir acquis, depuis la 6ème qu’on y travaille, un bon paquet de ces notions, donc peut-être que le « bachotage » donne l’impression d’une masse brutale, mais au final il s’agit du résultat d’un long cheminement dans les apprentissages. Cette année, mes 6èmes maîtrisaient déjà la comparaison (motivée et non motivée), la métaphore, la personnification… Les 5èmes ont vu le registre épique, le merveilleux, et on a particulièrement travaillé sur la portée symbolique dans la poésie du rêve… Bref, ça se construit au fil de l’eau, et je ne pense pas que cela empêche de (beaucoup) (beaucoup, beaucoup) parler, écrire sur nos émotions face aux textes découverts, de débattre, de défendre des points de vue, de trouver des échos dans nos vies, dans le monde qui nous entoure… 🙂

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