Un bobo peut en cacher un autre

Au centre de rééducation, il y a cette toute petite fille. Elle doit avoir trois ans, peut-être un peu moins et rit tout le temps. Elle est inséparable de son voisin de chambre, un petit garçon en fauteuil. La petite fille est valide, elle pousse son camarade dans les couloirs et parfois l’embrasse sur la joue. Ils n’ont que deux ou trois ans mais ces deux là s’aiment comme c’est pas permis.

Le deuxième ou troisième jour, alors que j’étais dans le jardin, elle s’est approchée de moi et m’a donné une sorte de petite figurine, une tête de chat. J’ai voulu la lui rendre, mais non, elle n’en démordait pas, c’était pour moi.

Elle s’est assise à côté de moi et est restée à me regarder en souriant, avec ses yeux en amande. Ses cheveux enveloppés dans un énorme turban lui donnant une allure de mini blogueuse mode. Je me suis alors aperçue qu’une grande partie de son front était brûlée. Et que ce turban avait sans doute une toute autre utilité que de lui donner un air stylé. Je lui dis merci pour son cadeau et je la complimente: « tu es très gentille. Et très jolie aussi ». « Non », me répond-elle. « pas jolie ».

« Ah si je t’assure, tu es très très jolie ».

« Non ». Puis, après un silence, elle plante ses yeux dans les miens et me dit: « bobo. Pas joli ».

Bouleversée, je commence à me conspuer en silence pour ma connerie tout en cherchant les bons mots, pour lui dire que cette blessure n’enlevait rien à sa beauté (et je ne mentais pas, l’enfant est d’une grâce absolue en dépit de cette brûlure), quand elle me montre une minuscule croute sur le bout de son petit doigt. « Il est là mon bobo. C’est pas joli hein ».

Je ne sais pas trop quelle est la morale de cette histoire, mais depuis j’y pense souvent.

65 comments sur “Un bobo peut en cacher un autre”

  1. ValdePo a dit…

    Bonjour,
    Elle me touche ton histoire …
    A moi, elle me donne envie de continuer à voir le monde avec des yeux d’enfants, ceux pour qui une écorchure au bout du doigt est vraiment le maximum du « bobo » …..
    Belle journée

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  2. sirius a dit…

    Très jolie histoire, finement racontée, mots pesés, tu la racontes très très bien. Vérité pour l’un ne l’est pas pour l’autre… et fraîcheur de l’enfance, magnifique.

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  3. Marieal a dit…

    En te lisant, on dirait qu’elle t’a testée,qu’elle cherchait à se rassurer, pour voir ce que tu pensais de son « vrai « bobo. Et comme tu ne lui en as pas parlé, en lui disant qu’elle était jolie, elle a trouvé une porte de sortie.
    N’hésite pas à en parler aux soignants qui s’occupent d’elle, elle a peut être besoin d’une réponse, même tardive, ou pas, et c’est eux qui sauront te le dire.

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  4. Fred b a dit…

    Mettre en avant un petit problème pour éviter de parler d’un autre auquel il est plus difficile de faire face, n’est-ce pas tout simplement une technique d’esquive que nous utilisons tous, de temps en temps?

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  5. nath d'athenes a dit…

    Très belle histoire qui révele à quel point les enfants peuvent faire abstraction de certains bobos plus graves….Bon week end à tous /toutes

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  6. Nathalie a dit…

    J’aime beaucoup cette histoire. On fait souvent de belles rencontres dans des endroits comme ça, ça me fait penser au film  » et les mistrals gagnants ». Bon rétablissement à Lou.

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  7. semaphlore a dit…

    Quel belle histoire. Cette petite fille a tout de l’humain : je parle de ce dont je peux parler parce que le reste …… trop difficile. C’est l’arbre qui cache peut être la forêt. On apprend beaucoup en parlant aux enfants. C’est très émouvant.

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  8. DOMINIQUE a dit…

    Il peut y avoir des tas d’hypothèses, vu son âge ! Peut-être que le bobo du doigt elle le voit tout le temps, alors qu’elle ne voit pas l’autre, le vrai, sur sa tête. Si c’est le cas, au moins on peut dire qu’elle n’en souffre pas physiquement. C’est déjà ça.

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  9. Fabienne a dit…

    Bonjour

    Cela fait écho à un de mes souvenirs….
    Nous visitions l’école élémentaire avec notre fille.
    Lorsque nous sommes arrivés à la classe d’ULIS (intrégration scolaire), un enfant trisomique 21 est venue lui proposer un gâteau fait par la classe. Ils riaient beaucoup ensemble!
    Lorsque nous sommes partis elle me dit « il est très rigolo »
    Gloups je me suis dit que la phrase suivante aller porter sur le physique de l’enfant et je me préparais à lui redire qu’il ne faut pas se moquer etc etc
    Sa phrase suivante a été une révélation pour moi « mais Maman tu l’as pas trouvé rigolo ? Ses lunettes elles tenaient pas sur son nez il les touchaient tout le temps »
    Effectivement remis dans un contexte d’enfant de 5 ans ….

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  10. et de trois a dit…

    Merci pour cette histoire si bien racontée, qui questionne.
    Elle voit le bout de son doigt et ne préfère sans doute pas voir le plus gros « bobo ». C’est assez bouleversant, a t-elle raison ?

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  11. lavieacinq a dit…

    Les magnifiques rencontres qui ponctuent notre vie!
    Elle est très touchante cette histoire…. On a tellement à apprendre des autres!
    Dans un tout autre style, il m’est arrivé quelques chose d’à la fois terrifiant et salvateur il y a deux jours. ça m’a tellement ébranlé au plus profond de moi que j’ai pris des décisions concernant ma vie et celle de ma famille que j’avais rangé dans un coin de ma tête, caché sous une grosse chape de culpabilité.

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  12. Jo Ridee rieuse a dit…

    Moi aussi, je n’ai jamais pu effacer de ma mémoire, une soirée aux urgences. Ma voisine m’avait demandé de l’accompagner pour une douleur intense. Une fois prise en charge, elle voulait voir sa cousine qui travaillait tout près, apportant des soins à des adultes handicapés. Je suis allée la prévenir. Bizarrement, la porte du bâtiment était ouverte et là, c’était … un autre monde. J’ai vu des adultes au regard vide qui déambulaient. J’ai entendu du bruit et me suis dirigée vers ce qui me semblait être une cuisine. Là, un grand gaillard essuyait méthodiquement une fourchette. Je lui ai demandé où était Evelyne, il m’a répondu qu’elle était à l’étage. Je ne sais pas pourquoi, j’ai eu très peur, peur de cet inconnu qui pouvait m’agresser avec sa fourchette. Evelyne est arrivée et n’a pas compris ma frayeur. Pour elle, pour l’équipe médicale, il n’y avait aucun danger, ils n’étaient que des ‘enfants’ dans des corps d’adultes. Pour moi, ils représentaient un danger, pouvaient être imprévisibles. Cette petite fille restera dans ta mémoire, ce grand gaillard inoffensif restera gravé dans la mienne. Franchir la porte d’un hôpital, ça bouscule, ça questionne, ça fragilise aussi.

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  13. Elizaline a dit…

    Merci pour cette jolie histoire. Ces anecdotes de la vie quotidienne renferment tellement de vérité. Celle-ci est particulièrement jolie et émouvante, j’en ai les larmes aux yeux…

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  14. Dany a dit…

    La vie vue par les enfants est tellement différente​ de la vie vue par les adultes .
    Maîtresse pdt 35 ans j’ai pu le constater tous les jours .
    Ils ont une logique , une sensibilité , un réalisme dans détours .
    Ils ont leur âme d enfants .
    Nous devrions bien la garder aussi , notre âme d enfants .
    Et tjrs de belles pensées pour Lou et pour vous tous .

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  15. Patricia a dit…

    J’ai souvent remarqué que les enfants avaient des réflexions qui me laissaient des traces, pendant des jours, voire des années…et parfois ils semblent n’avoir aucune conscience de l’importance de ce qu’ils disent. Et certainement c’est très bien ainsi. Mais quel effet sur nous! Bon courage à votre famille et surtout à votre fille pour la suite de la rééducation

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  16. Val Lao sur la Colline a dit…

    Cette histoire, si joliment racontée, me met les larmes aux yeux. Et cette toute petite fille a une bien jolie façon d’esquiver.
    Elle m’a rappelé une copine de classe du collège, gravement brûlée dans son enfance, qui avait des marques sur tout le corps et sur la joue. Elle était belle, cette fille, tellement. Mais je sais qu’au fond elle avait de gros complexes.

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  17. Smouik a dit…

    Très jolie histoire ! Nous oublions déjà trop vite que le monde de l’enfance est une bulle, que dire alors du monde l’enfance dans le monde de l’hôpital !!

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  18. Sarah a dit…

    Oh, cela me touche tellement…
    c’est exactement de cela dont je parlais l’autre jour, en me souvenant de mon long séjour à 16 ans à Necker. La beauté de ces lucioles fragiles, certains entourés d’amour, d’autre très peu, mais tous tellement choyés par les uns et les autres, et il faut le dire, admirablement par le personnel soignant.
    Et tellement de souffrance, et ces enfants petits êtres vaillants, solaires, et mes petits chouchous enturbanés, condamnés, déformés, mais si si si jolis, touchants, vivants. Cela m’a donné un amour infini de l’enfance, m’a montré sa résilience, sa force. Et je crois que cela m’a accompagné toute ma vie. Le monde de l’enfance, même dans un lieu de maladie et de soufrance arrive à rester le monde de l’enfance et ça c’est juste dingue comme leçon de vie.

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  19. mammouth a dit…

    Le point fort de ta plume reste toujours de savoir raconter ton vécu, des histoires de la vie. Tu vois, chez toi, il y a la grande franchise, la mauvaise foi et l’auto-dérision qui rendent tes écrits si savoureux, mais aussi la pudeur quand il faut. C’est aussi pour ça que ton écriture est si belle et si touchante.

    Courage à la talentueuse dessinatrice.

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  20. Marie a dit…

    Très jolie histoire, merci Caro pour votre partage, j’adore ! <3 .
    Les enfants ont décidément ce don de nous remettre les pendules à l'heure juste du coeur, avec des mots tous simples qui collent à ce qu'ils vivent dans l'instant, ici et maintenant. Comme disait Antoine de St Exupéry : "Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants, mais peu d'entre elles s'en souviennent." Essayons de nous en souvenir le plus souvent possible… 😉

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  21. Béa a dit…

    c’est émouvant, et ta réponse sincère, elle y pensera aussi, je pense. Lorsque tu es bienveillant avec une personne, il en restera toujours quelque chose.

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  22. Maud a dit…

    Biquette….. Quand je pense aux enfants hospitalisés ça me rappelle qu’en dépit des souffrances de NOS enfants on croise la route de plein d’autres enfants plus ou moins « malades ». Quand Paolo a été hospitalisé crois moi en un mois j’en ai vu défiler des gamins. Et puis un jour une petite poupette toute blonde toute bouclée est venue en tant que nouvelles voisine de mon fils. Quelques ecchymoses par ci par là. Cette gamine si petite 1 an 1/2 je crois me regardait tout le temps, me tendait la main à travers les barreaux de son lit…. Puis je lui ai donné la main. Elle ne pouvait s’endormir la nuit qu’avec ma main dans la sienne,. Cette gamine avait été frappée par son beau pere et par sa mere. Elle leur avait été retiré en attente de placement…. Je me suis attachée à cette gosse et j’y pense souvent. Avant son départ je suis descendue au Relais H. Mais les services sociaux étaient déjà arrivés. J’ai donné à l’infirmiere la poupée fraichement achetée afin qu’elle lui donne car je n’avais pas le droit de la revoir pour minimiser le déchirement de l’enfant. Et moi j’ai pleuré à son départ je la voyais de l’autre côté derriere des baies vitrées ….. Ca n’a pas grand chose à voir mais parfois autre que la maladie il peut y avoir les blessures de l’âme et cette enfant a dû terriblement en avoir.

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  23. Lu divine a dit…

    Ton histoire, si bien racontée, quelle plume !, Me fait penser au film de anne-dauphine Jullian  » et les Mistral gagnant » . Si ce n’est déjà fait, il est à voir absolument !

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  24. Didi a dit…

    Quelques mots, peu de mots et les larmes qui montent… c’est ce que j’appelle le talent. Merci pour cette tranche de vie, si simple, si belle, si triste et tellement vivante.

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  25. Koquelico a dit…

    Quelle belle histoire, la vie vue par les yeux d’enfants n’est vraiment pas la même que nous.
    Une petite histoire personnelle, mon fils est dans un fauteuil roulant. Il y a 3 ou 4 ans, il était invité à un anniversaire déguisé . On le déguise avec un masque sur le visage, il se regarde dans le miroir et nous dit, assis dans son fauteuil:  » et tu crois qu’on va me reconnaître …,parce que avec mon masque, on ne me reconnaît pas » et là, tu es juste dans un moment suspendu. Ne pas lui répondre qu’ évidemment on va le reconnaître avec son fauteuil …ce fut ma 1 ère pensée et je me suis bien gardée de lui dire.

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    • Caroline a dit…

      j’adore cette anecdote. Elle est à la fois drôle et triste, mais surtout drôle. Et quand y’a du drôle, y’a de la vie non ? (je me doute évidemment que tout ça est difficile, hein, mais je crois à la puissance de ces moments qui nous arrachent des sourires en même temps que des larmes).

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        • DOMINIQUE a dit…

          Mais oui, c’est drôle ! Et surtout, le gosse ne se sent pas différent des autres avec son fauteuil, alors nous n’avons pas à en faire un drame, du moins pour cette anecdote.

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        • Koquelico a dit…

          C’est drôle bien sûr, mais je ne dirai pas que c’est triste, c’est touchant et c’est surtout plein d’espoir. Et bien sûr que j’ai bien vu que tu ne te moquais pas. Heureusement qu’on peut rire de ces situations !!!

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          • Guillemette a dit…

            Avez-vous lu l’une des nouvelles du dernier Anna Gavalda ´Fendre l’armure’ ? Un pere va chercher son petit garçon à l’ecole, il est convoqué par la dirlo car l’enfant a crevé le pneu du fauteuil de son copain avec son compas. Je ne vous en dis pas plus…

    • MarieSouricette a dit…

      Je crois pour ma part (mais je me trompe peut-être) que c’est lorsqu’on décomplexe le handicap qu’on est vraiment dans un comportement égalitaire (ce qui n’enlève rien aux difficultés et à la tristesse des proches). Vivre auprès de ces personnes nous apprend beaucoup, par exemple moi je courrai pour une association d’aveugle. un jour j’arrive en retard au lieu de rendez vous sur le stade et comme une imbécile je leur dis: « excusez moi je vous cherchais je ne vous avais pas vus » en rigolant un me répond: « ah ben nous non plus ». Ça nous a fait notre après midi cette gaffe et ça nous a permis d’échanger autour de ce handicap: comment ils prenaient ce genre de remarques (en réalité ils en rigolaient beaucoup entre eux même lorsqu’un jeune disait qu’une fille lui plaisait tous les autres y allait de leur commentaire..) mais aussi qu’est ce que ca changeait dans leur quotidien et s’ils étaient gênés lorsque dans le métro on leur proposait de l’aide (« bien sur que non! quand tu rentres chez toi chargée de sacs est ce que ça te dérange si un passant te propose de l aide pour les porter? »)(oui ils avaient le sens de la répartie aussi..). Bises et courage a vous toutes, les super mamans!

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  26. virginieG a dit…

    Ca fait relativiser ces enfants qui sont si courageux. L’anecdote est trop mignonne. Elle m’a fait verser une larme j’ai une petite fille de 3 ans alors forcément ça fait écho en moi…
    Merci pour ses mots
    Virginie

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  27. Véro Bisontine a dit…

    Cette histoire me fait penser à une histoire toute personnelle.
    J’ai perdu ma maman en octobre dernier, et Maxime, mon petit neveu (fils de mon neveu) a dit à ses parents la semaine dernière qu’il était triste parce que sa mamie préférée était morte et enterrée…
    Cela m’a bouleversé car Maxime a deux mamies qui le gardent et s’en occupent souvent, alors que ma maman (son arrière grand mère) le voyait moins souvent.
    Cela m’a fait pensé que Maxime a senti, depuis tout petit (il a 7 ans) que ma maman l’aimait beaucoup, l’attendait et l’accueillait avec beaucoup d’amour…
    Je suis d’autant plus touchée que j’ai beaucoup de chagrin de ne plus avoir d’échanges avec ma maman dont j’étais très proche; je suis également très proche de Maxime depuis sa naissance, je sais d’autant plus maintenant pourquoi : nous sommes en communion et partage d’émotions.
    Comme quoi les enfants sentent des choses et les expriment sans filtre et sans retenue et dans mon cas, je suis très contente de cela.

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  28. Pastelle a dit…

    Oups, mauvaise manip
    Je disais que j’avais vu une vidéo récemment, je ne sais plus dans quel cadre, où on demandait à deux enfants en quoi ils étaient différents. Pour moi il y avait entre autres un blanc un noir, et pour les enfants en question la différence venait du fait que l’un aimait les épinards et pas l’autre…
    Sans commentaires, comme cette petite fille…
    Et j’espère que la tienne va de mieux en mieux. ♥

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    • marieal a dit…

      ah oui je l’ai vu cette video et fais circuler sur FB, qui filmaient des enfants très différents physiquement, certains avec des handicaps visibles, certains par leur couleur de peau, et ces enfants étaient incapables de dire ce qui les différenciaient. Elle m’a interpellé d’autant plus qu’en ce moment je suis dans une démarche d’adoption d’un enfant d’origine indienne , et que j’ai appris en me documentant que les problèmes avec les enfants adoptés arrivaient souvent à l’adolescence au moment où justement la société leur renvoit leur différence et qu’ils en prennent pleinement conscience .

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      • Reine a dit…

        Un jour d’été ma fille et sa copine dorigine malienne partent à la plage avant nous.
        « Comment tu vas nous retrouver maman ? »
        Moi ,je pense : »ben ,avec la couleur de peau de ta copine, ça va faciliter les choses  »
        Mais ma fille : « tu nous repereras tout de suite ,S.a une serviette rouge »

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  29. Shakti a dit…

    Ce qui est formidable, c’est qu’en lisant cette très jolie histoire, je peux VOIR cette magnifique enfant et son turban, mais pas forcément son bobo.
    Je crois que les petits enfants n’ont pas de filtres, ou en tout cas, pas les mêmes que lorsque nous devenons adultes. Et c’est tant mieux.
    Je souhaite à cette enfant de ne jamais voir (et vivre) ce qu’il y a sous le turban comme un handicap.

    Il y a quelques années, lors d’un petit séjour en Hollande, nous avons croisées, à la sortie de notre hôtel, des dizaines de jeunes filles, toutes magnifiques, grandes… et toutes plus ou moins brûlées.
    Nous avons appris que quelques années auparavant, il y avait eu un énorme incendie dans une discothèque. Et tous les ans, les survivants se retrouvent pour une fiesta.
    Ce que j’ai trouvé formidable, au-delà de l’instinct de vie qui les pousse à se retrouver pour festoyer, c’est que, faisant fi des brûlures parfois très étendues, elles étaient toutes en short, débardeur…

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  30. kath de Belgique a dit…

    Ta prose est de la dentelle, Caro. Pour moi la seule morale est que comme toujours  » tout est relatif  » , si Rose sur le toboggan reste pour moi l’ une de tes pièces maîtresses, celle-ci dans un style identique mais opposé (tu me suis toujours ? ) est juste magnifique. Bravo !
    Et surtout courage à Lou !

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  31. Sarah (l'autre) a dit…

    Merci. De prendre malgré tout le temps d’écrire ici, de partir de votre histoire pour partager de universel. Quelqu’un m’a dit un jour : Ce qu’on donne n’est jamais perdu, jamais en vain. Je travaille avec des adolescents handicapés mentaux profonds, sans langage. Je leur parle, beaucoup, et pour en avoir revus certains devenus adultes je sais que le lien créé ne se rompt pas, n’est pas oublié. Peut-être aussi l’importance du silence, entre les mots. Celui qui laisse à l’autre le temps d’en dire plus. Bon courage à toute la famille.

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