Foutez-nous la paix avec le body-positive

Long time no see… J’ai eu besoin d’un peu de temps pour moi (essentiellement passé dans mes toilettes, mon corps ayant décidé de se rappeler à mon bon souvenir par une gastro monumentale. Il y a les crues centenaires de la Seine, il y aura désormais l’équivalent pour mes intestins) (pardon).

Bref, je me délecte depuis des années de cette expression printanière, « chier en spray », j’ai désormais une idée assez précise de sa pertinence.

Amis de la poésie, bienvenue.

Mis à part ça, j’avais envie de jeter un petit pavé dans la mare, à l’heure où les articles sur le « body positive » fleurissent un peu partout, de Facebook à Instagram en passant par tous les magazines féminins qui viennent tout juste d’écluser leur numéro censé nous aider à perdre trois kilos avant l’été et préparent le suivant qui célèbrera comme de bien entendu les rondes (bah quoi ?). Rien de nouveau sous le soleil en somme. Si ce n’est finalement un surcroit d’hypocrisie.

J’y ai cru, moi, à un moment, à cette véritable évolution des esprits, à cette acceptation de la diversité des corps. J’ai applaudi les succès mérités des nouvelles icônes pulpeuses, les collabs de marques comme La Redoute avec Stéphanie Zwicky, la multiplication des blogs de filles girondes, etc etc etc. Oui, j’y ai cru. Mais depuis quelque temps, en vérité, je doute. Parce que petit à petit, j’ai la sensation qu’on est en train de se faire rouler dans la farine. Qu’après le « green washing », arrive le « fat washing ». Que sous couvert d’arguments d’ailleurs recevables, évidemment, comme celui consistant à dire qu’après tout nul besoin d’être obèse pour avoir un problème d’image de soi, il est de plus en plus fréquent de voir associées à ce hashtag particulièrement bankable (#bodypositive) des filles loin, très loin d’être grosses. Ni même rondes, ni même potelées. Entendons nous bien, je ne suis pas la police de l’acceptation de soi. Mais de la même façon que cela m’a toujours exaspérée de voir Laetitia Casta en une des « spécial rondes » du Elle, j’ai toujours un peu de mal à ne pas me crisper quand une fille objectivement mince et gaulée m’explique qu’elle aussi, elle a dû travailler sur elle même pour accepter ses formes. Autant vous dire que les Instagrams de nanas sans une once de cellulite légendées de la sorte me font sortir de mes gonds assez rapidement.

J’essaie de comprendre mon énervement et ce sentiment de spoliation éprouvé à chaque fois que je tombe sur ce genre d’image et de propos. Et je crois avoir à peu près cerné ce qui me heurte ainsi. Encore une fois, je comprends qu’on puisse avoir toujours été mince sans jamais s’aimer. Et non, pour répondre à un amie qui me posait la question un jour où je m’insurgeais, il n’y a pas vraiment de « poids » limite à partir duquel on aurait le droit de revendiquer sa différence.

Quoi que.

Personnellement, plus qu’en poids, je parlerais en taille. Je dirais qu’à partir d’un bon 44 /46, on « sait ». On sait ce que signifie avoir les cuisses qui brûlent en été à force de frotter, on connait la morsure de la honte de devoir demander à la vendeuse si toutes les tailles sont en rayon, on sait qu’un jean finit toujours par craquer à l’entrejambe, qu’il faudra quelques minutes avant de sonner après avoir grimpé cinq étages, histoire de ne pas haleter en disant bonjour, que prendre un dessert au restaurant sera sans doute perçu comme la preuve irréfutable qu’on l’a bien cherché. Je veux dire, il y a des critères objectifs, quand même. Et demandez à n’importe quelle grosse, à choisir, elle préfèrera toujours ne pas s’aimer en faisant un 38 qu’en étant boudinée dans un 52 (en tous cas je l’avoue, c’est mon cas).

Bref, il existe tout de même une différence entre le « sentiment d’être grosse » et le fait de l’être, tout simplement. Or, lorsqu’on est du « mauvais côté », de celui des cuisses qui frottent, donc, et qu’on se réjouit de l’émergence de cette tendance « body positive », espérant qu’enfin la stigmatisation va cesser, il est un poil décourageant d’assister à la récupération de nos souffrances, pour des raisons assez évidentes d’opportunisme. Comme actuellement ça fait vendre, pourquoi se priver, n’est-ce pas ? Et pourquoi balancer de vraies grosses (qui, elles, ne font toujours pas vendre) en une des magazines pour parler de l’acceptation de soi, alors qu’on peut tout à fait s’en passer, puisqu’après tout, « on a toutes un problème avec notre miroir » ? Toutes proportions gardées, c’est un peu comme lorsqu’on blanchit Beyonce tout en s’enorgueillissant d’avoir fait une couv avec une noire.

Bref, le body positive part sans doute d’une bonne intention mais risque finalement de ne pas changer grand chose pour le gang des cuisses qui frottent. Si ce n’est nous faire sentir encore plus lamentables (« s’il faut applaudir cette fille de 45 kilos d’avoir le courage de mettre un short, qu’est-ce que ça dit de moi, qui explose dans mon boyfriend XXL ? ») (ben ça dit que tu peux aller te cacher, personne n’a vraiment envie de te voir. #bodypositive).

Heureusement, il y a à côté de cela de véritables avancées, des initiatives personnelles, qui échappent à la récupération marketing, des réflexions qui s’opèrent en profondeur, sur la singularité de chacun et de chacune, sur des parcours qui échappent aux modèles imposés. J’aime énormément à ce titre la série de vidéos faites par Mai, intitulée « out of the box », dont je vous ai déjà parlé. J’aime aussi toujours autant la façon dont Stéphanie Zwicky parle de son corps, le montre et en fait un « non sujet », en définitive (d’ailleurs ce que j’aime le plus actuellement chez Stéphanie c’est sa Factory et le boulot incroyable qu’elle fait avec cette entreprise de restauration d’objets anciens) (je suis convaincue que ça la définit bien plus que son poids). J’applaudis le succès d’une série comme « Orange is the new black », mettant en scène des personnages dont le potentiel de séduction n’a rien à voir avec le tour de taille. Je vénère les écrits d’une Virginie Despentes, je me délecte des « Culottées » de Pénélope Bagieu, j’attends avec impatience la future BD de Diglee, « Libres », qui sortira cet hiver je crois chez Delcourt.

Des choses se passent, des portes s’ouvrent, des regards commencent à changer. Mais méfions-nous, toujours, de ces soit-disant tendances qui n’en sont pas. Je crois qu’en réalité personnellement, je voudrais juste qu’on nous foute la paix avec notre corps. Je ne demande pas qu’on m’accepte, je ne demande pas qu’on me dise que mes bourrelets sont beaux ou que ma cellulite est sexy. Je voudrais juste, en vérité, que l’accent ne soit plus autant mis sur la beauté, qu’elle soit plurielle ou singulière. La beauté comme sujet de société ne m’intéresse pas en fait. Ce qui m’intéresse, c’est une Blanche Gardin qui me fait hurler de rire, c’est une Jeanne Moreau que je n’ai jamais trouvée si séduisante que vieille, c’est une Elizabeth Moss qui me file des frissons tellement elle joue bien. Ce qui m’intéresse dans la vie en fait n’a rien à voir avec le tour de taille. (ce qui ne m’empêche pas de rêver de trouver un moyen de mincir sans effort, parce que oui, la vie est plus simple quand on pèse moins lourd, en tous cas la mienne).

Edit: j’avais ce billet en tête depuis un moment et il se trouve que j’ai lu cet article qui va également dans ce sens. Il dit en d’autres termes à peu près la même chose, je crois.

Edit 2: photo issue du compte instagram de cette formidable prof de yoga qui me donnerait presque envie de faire le poirier.

Edit 3: Il se trouve que Facebook a refusé de relayer mon billet avec cette illustration, jugée inappropriée. Je ne sais pas si c’est l’excès de chair, la couleur de la peau ou la position de cette jeune femme. Mais cela vient enfoncer le clou de mon propos, en quelque sorte…

209 comments sur “Foutez-nous la paix avec le body-positive”

  1. Lauredusud a dit…

    Lectrice assidue depuis quasiment le début, mais jamais de commentaire… aujourd’hui, juste envie de dire :
    Merci, je vous aime !

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  2. Katell a dit…

    Quelle coïncidence, je venais juste de terminer l’article que tu mentionnes à la fin de ton billet lorsque j’ai commencé à lire ta nouvelle publication !
    Je n’ai jamais atteint le 44 mais je connais le frottement des cuisses qui fait souffrir en été. Faut dire que je ne suis pas grande, donc quand je faisais du 42, j’étais bien en chair… D’ailleurs, je déteste les immeubles parisiens où tu as un code, puis un interphone et donc, tu as les copains qui t’attendent sur le palier de leur 6e sans ascenseur et tu ne peux pas reprendre ton souffle avant de frapper tranquillement à la porte…

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  3. Etoile du nord a dit…

    Merci pour cet article qui exprime parfaitement mon état d’esprit actuel. Avec mon bon 46, je ne connais que trop les cuisses qui frottent, les shorts qui cisaillent la taille, les chemises dont le bouton s’ouvre toujours à la poitrine…
    Pour autant, je ne savais pas comment expliquer ma gêne face à ces body positives. Des corps imparfaits certes, des filles sincères sans doute mais pas des filles vraiment grosses! Faire un 40 ou avoir un petit bourrelet ventral n’est pas toujours, loin s’en faut, du surpoids.
    Je réalise après lecture de ton billet que je me sens en fait dépossédée de mon surpoids!! Fat is beautiful ok mais quand la fille qui dit n’est pas grosse, je me sens encore plus mal. Mon gros corps ne peut pas non plus etre body positive? Je ne rentre pas dans cette (petite) case?
    Bref, merci pour ce billet, cest bon à lire!

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  4. Carlotta a dit…

    Fis je avoir honte d avoir explosé de rire au début de ton article ? Tu rends drôle la pire des mésaventures intestinales !
    Pour le reste totalement d’accord avec toi ! J ai eu la mauvaise idée de racheter elle, mais que de c….!

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  5. Berengere a dit…

    merci tout simplement pour ce billet !
    c’est plage tous les jours ou presque à Annecy en ce moment et j’ai trouvé LA plage où je me sens bien pas observee quoi… car 1 bourrelets ou qq vergetures… (j’ai l’impression que ça existe encore d’être observée a la plage !!!)

    sinon outre les looks de Stéphanie Zwicky j’adore moi aussi sa Factory !!! 🙂

    la gastro t’en es sortie ????

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  6. Stephanie a dit…

    Eh bien justement je me disais sensiblement la même chose parce que même si maintenant on célèbre (à demi-mot faut pas déconner) les rondes (et non pas les grosses) il n’en reste pas moins qu’on célèbre celles qui ont néanmoins un physique ressemblant aux mannequins classique. Par exemple Ashley Graham qui est une des figures de ce mouvement correspond tout à fait à ça c’est à dire que certes elle a de bonnes cuisses m’enfin pas de bourrelet qui déborde sur le ventre ou sur les hanches, pas de double menton non plus… bref si perso si j’étais grosse comme elle je le vivrais pas trop mal je pense.
    Sur le même thème je ne peux que vous conseiller le livre « On ne naît pas grosse » de Gabrielle Deydier

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    • vero_marina a dit…

      Si vous avez vu l’article et la couv’ du Elle, on a quand même l’impression que ce magazine, qui parle quelques pages avant du fait qu »enfin », les photos ne seront plus retouchées sans mention de la retouche, a largement effacé tout ce qu’on voit sur ses photos Instagram : cellulite et vergetures,hanches, berk, c’est pas pour Elle .
      Et en plus, et ça m’agace, toutes ses tenues sont déboutonnées ; ben oui, elle est trop grosse pour fermer les robes on dirait .

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  7. Chipiemarie a dit…

    Merci de dire tout haut ce que beaucoup pense tout bas … ca n’a changera rien pour mes cuisses qui frottent mais je me sens moins seule …

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  8. Marilune a dit…

    Ah, les photos et les blogs « regardez, moi aussi, prof dé fitness, quand je suis assise j’ai des bourrelets « , je ne les supporte plus, alors merci caroline. Pour avoir essayé d’enfiler un bermuda de la plus grande taille possible dans une boutique de montagne hier, et ayant ressenti la honte de ne pas avoir réussi à le monter jusqu’au haut des cuisses, je me sens tout à fait concernée par ces mots.
    Pour l’introduction, j’ai une bonne imagination, alors j’ai bientôt ri… Avez compassion, quand même !!!

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  9. Blonde paresseuse a dit…

    Dans mes bras, Caro ! (Mais seulement si tu n’es plus contagieuse )

    Comment dire que ces injonctions récentes à s’aimer coûte que coûte me foutent les boules. Oui je remplis bien mon 52, et non ça ne me rend pas cependant heureuse tous les jours. Le pire, c’est que j’ai commencé à m’en sentir coupable ! Après la culpabilité subie depuis des années à cause de mon poids hors normes, voici dorénavant celle de ne pas l’assumer.

    Génial.

    Je suis grosse et heureuse, la plupart du temps, parce que j’ai un mec fabuleux, un gosse heureux, un chouette boulot, un chat câlin et une maison où je me sens bien. Mais JAMAIS je ne suis positive ou heureuse d’avoir cette morphologie. Je fais avec c’est tout. Des fois facilement, des fois moins…

    Alors oui, foutez-nous la paix.
    Laissez-nous nous aimer ou nous détester certains jours et, pour une fois, que chacun se mêle de son cul. Gros. Cul.

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  10. Smouik a dit…

    200% d’accord. Quelles que soient les injonctions, ce sont, en toile de fond ou en creux, des jugements.
    C’est la raison pour laquelle j’ai arrêté un jour mon abonnement à Elle (de plus de 20 ans) et que ça ne m’a pas manqué une seconde de ne plus savoir ce qu’il fallait ou pas que je porte, selon que j’étais grosse/grande/maigre/vieille/etc. Basta.

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  11. Rouille a dit…

    Je n’ai pour ma part jamais eu les cuisses qui se touchent ou de la honte de demander à une vendeuse une taille… Mais s’il y a quelque chose qui m’agace profondément c’est la tendance, sous couvert de body positive, de nous montrer des corps qui répondent toujours plus au moins aux codes sociaux…
    Comme le commente Stéphanie, l’exemple d’Ashley Graham est parfait. Elle a peut-être 10 ou 15kilos de plus que beaucoup de mannequins mais elle a le ventre plat et la taille fine, les seins hauts et rebondis… Une autre forme de pression sociale. Moi, j’ai parfois juste envie de voir des corps NORMAUX. Avec du ventre, de la cellulite, des poils, parfois des gros seins et parfois non, des épaules carrées, etc… Bref, pas des poupées aux différentes proportions, juste, des femmes.

    Cela me fait un peu penser à un article de Garance Doré qui parlait du fait qu’il y avait des modes pour les corps. Son blog m’agace souvent mais pour une fois, j’ai trouvé cela très pertinent de rappeler à quel point c’était injuste et cruel…

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    • Caroline a dit…

      oui c’est ça, grosse ou pas, il faut en réalité correspondre aux codes en vigueur. et le « body positive » a ses limites. Par ailleurs je ne veux pas du tout dire qu’il faut être grosse pour comprendre ça. C’est juste que tout est parti d’un Instagram d’une fille que je ne nommerai pas, ultra mince, en maillot, déclarant que cette année elle avait décidé de s’accepter. et les commentaires étaient tous élogieux: « bravo », « quel courage », « tu as raison », « acceptons-nous ». Et je me suis dit: mais merde, moi avec un corps pareil, je ne me le ferais pas dire deux fois, je me baladerais à POIL ! bref, je n’ai pas compris en quoi il y avait du courage dans sa démarche, mais sans doute que je dois être aigrie.

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      • Rachel a dit…

        Heu, non, vous n’êtes pas aigrie. J’ai 44 ans, je rentre dans la case corps acceptable et ça me fait pareil. Peut-être moins parce que la fille est mince que parce qu’il s’agit d’un dévoiement pénible du terme courage.

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        • Reine a dit…

          Rachel en écho : Moi, ce qui m’horripile c’est le « allez , bon courage » que les gens s’échangent aujourd’hui en se quittant , comme si on partait à la guerre, qu’on descendait à la mine ou autres situations vraiment plus difficiles que de s’asseoir devant son ordi!

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          • Turpentine a dit…

            Même assis derrière un ordi, il y a des situations de pression qui font que se souhaiter bon courage entre collègues peut être une marque de soutien et d’entraide.

      • wafa a dit…

        Je ne sais pas si c’est la même mais moi ce qui m’a fait hurler c’est que son lectorat est ultra jeune et entendre une fille hyper bien foutue expliquer qu’elle a du ventre je trouve ça inconscient et dangereux.

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      • gagache a dit…

        Merci pour votre billet sur le « body positive », c’est tellement vrai !
        j’ai passé ma jeunesse à me sentir « grosse et molle », ne plus aller à la piscine à la plage etc… et puis à bientôt 50ans je me dit tant pis, il y a des jours où je m’en fiche et d’autres j’essaie de « faire avec » ; c’est vrai que c’est hypocrite de dire que l’on peut se sentir bien en permanence dans son corps surtout quand il y a un surpoids consequent ! les cuisses qui se touchent, les gros bras, le gras et les plis dans le dos… les magazines nous montrent des « rondes » avec de belles hanches, des seins ronds, des jambes galbées mais avec une taille fine… tout ce que je n’ai pas…
        bon, je me dit qu’il faut que j’accepte de me sentir mal certains jours avec ce corps et d’autres de l’accepter… c’est comme ça,
        nous restons dans le culte de l’apparence physique… selon les codes societaux actuels… s’en liberer à certains moments… garder une certaine indulgence vis à vis de soi mème et faire comme on peut, avec nos limites … mème si ce n’est pas tous les jours !
        Merci encore

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    • Zéphine a dit…

      Rouille, Je comprends tout a fait ton énervement face à ces corps soit disant différents mais néanmoins normalisés… Moi aussi je voulais voir de « vrais » corps, humains, avec leurs défauts qui font toute leur beauté.
      Et c’est en voyageant que j’ai pu me confronté à cette diversité!

      Le fait est que cette normalisation des corps et cette injonction à être parfaite me semble omniprésente dans l’hémisphère nord, mais beaucoup moins forte dans l’hémisphère sud, en particulier dans le Pacifique. Bien sur, les couvertures des magasines représentent à 90% des corps minces, toniques et trop souvent blancs. Mais dans la rue, c’est tout différent!
      C’est réellement libérateur de pouvoir sortir de chez soi habillé comme on le souhaite, avec le corps que l’on a, qu’il soit gros, maigre, flagada ou très musclé, parfaitement lisse-épilé-bronzé ou vergeturé-cicatricé,… sans que personne n’y trouve à redire ou n’émette le moindre jugement.
      C’est réellement libérateur et enrichissant de se retrouver confronté à une telle diversité de corps, et je n’étais pas forcément prête à ça en m’installant au bout du monde, ça a été un choc!

      Je terminerai par une petite anecdote: il y a quelques jours, j’ai passé la soiré avec ceux que j’appelle ma famille de coeur (mon groupe d’amis aux couleurs de l’arc-en-ciel, aussi bien pour le couleur de nos peaux que pour nos horientation sexuelle ou nos choix politiques). Après quelques verres, décision est prise d’aller dans un « titties bar » (club de streap-tease). Je m’attendais à y trouver des corps « parfaits », lisses, avec des ventres plats et des seins ronds et fermes, stéréotype de poupées Barbie.
      Ça a été un choc de constater que les filles qui sont passées sur scene, ça aurait pu être n’importe laquelle d’entre-nous: vergetures, petits seins, gros seins qui pendent, fesses plates ou fesses molles,… La seule constate était un certain niveau de fitness et de souplesse, bien nécessaire pour effectuer leur performances sur scène (donc, non, effectivement aucune d’entre-elles était vraiment grosse, mais plusieurs avaient des kilos en trop selon la norme que les magazines tentent de nous imposer).

      Je ne sais pas comment c’est dans les bar à streap-tease de France ou de Belgique, mais si je peux donner un conseil à celle qui se sentent mal dans leur corps, c’est d’oser franchir la porte d’un de ces lieux, d’oser se confronter à ce qui est sencé être le fantasme des hommes!

      Je tiens à préciser que je suis bien consciente que vendre (l’image de) son corps peut sembler choquant à beaucoup d’entre-vous. Néanmoins, dans le pays où j’habites, et bien que la prostitution soit légale (mais le proxénetisme illégale), les lois sont très strictes pour protéger les filles, et c’est pourquoi j’ai accepté d’accompagner mes amis dans ce bar.
      J’ai eu l’occasion de discuter avec 3 des strip-teaseuses, et visiblement elle était là de leur propre gré, sans forcément d’histoire tire-larme pour expliquer leur choix, et elles étaient toutes fières d’exhiber leur corps et dégageaient toutes une p*tain d’aura de féminité et de confiance en elle…

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      • Carole a dit…

        J’ai également fait partie des nanas en surpoids avec 15 bons kilos en trop (moi c’était surtout le « ah c’est pour quand »? « euh en fait je suis pas enceinte, merci!), alors oui, clairement c’est beauuuucoup plus facile de s’accepter sans double menton et la panoplie.
        A coté de ça, pour m’accepter comme je suis (avant et après la perte des 15 kilos), j’ai fait des choix : plus de magazines féminins, je zappe les pubs ou sans son dès que j’en vois une, je choisis les blogs que je suis, et sur instagram, même combat, pas de comptes ayant juste pour but de me montrer une nana magnifique sur une plage. En revanche, je suis beaucoup de comptes de coutures, où je vois des vrais corps (ne nous y trompons pas, il y a aussi des magnifiques corps, mais dans un contexte non porté sur l’apparence de la nana, ça ne me pose aucun souci ;), qui se montrent en maillot, avec de la cellulite (ou pas), petite, grosse. Une vrai diversité.
        Alors évidemment qu’avec ces choix, je ne change pas la société, mais elle me conditionne aussi beaucoup moins.

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        • Zéphine a dit…

          @ Carole:
          Tout à fait d’accord sur les blogs de couture qui montrent des corps normaux parfaitement mis en valeurs! D’ailleurs, beaucoup de couturières (dont je fais partie) se sont mises à la couture parce qu’elles ne supportait plus les dictats imposés par les grandes marques de prêt-à-porter.
          Avec la couture, tu ne dois plus adapter ton corps au vêtement, mais tu ajuste le vêtement à ton corps et c’est génial!
          D’ailleurs, les commentaires des lectrices sont toujours bienveillant, et les critiques sont généralement portés sur le vêtement et de mon expérience jamais sur le corps de la personne! Les observations sont factuelles (« tu as une poitrine volumineuse, je te conseille de faire un FBA » ou « avec tes épaules carrées, il faut que tu rallonge la ligne d’épaule ») et jamais critiques inutiles.

          Et effectivement, beaucoup osent se montrer en maillot avec leur cellulite et leur cuisses qui se touchent.
          Je crois qu’il faut remercier Heather Lou de la marque Close Case Pattern pour avoir lancé le maillot Bombshell parfaitement adaptés aux grosses (je détestes l’hypocrite terme de « rondes ») il y a quelques années. C’était une des premières marques de patrons indépendant à oser, et j’ai trouvé génial que beaucoup de couturières aient eux les ovaires de suivre le mouvements!

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      • Rouille a dit…

        Zéphine, tout à fait d’accord sur la diversité qu’on rencontre en voyageant!
        Vivant depuis des années en Amérique latine, je suis confrontée tous les jours à codes sociaux qui valorisent des corps différents de ceux européens. Au Mexique, je pesais dix kilos de plus que maintenant et je ne me suis jamais sentie aussi valorisée (le choc du retour à Paris…), et habitant actuellement à Buenos Aires, je fais encore une fois le meme constat sur la subjectivité des codes de « beauté »…
        Je n’ai jamais poussée la porte d’un club de strip-tease, ni ici ni en Europe, mais ton anecdote m’en a presque donné envie! Je crois que tout est dit dans ta dernière phrase, l’aura de confiance en soi… Et sans entrer dans une dévalorisation exagérée de culture occidentale je trouve que globalement, dans les pays occidentaux, on ne nous apprend pas vraiment à accepter et encore moins à aimer nos corps… (en tout cas beaucoup moins que dans l’ensemble des pays latinos, j’ignore ce qu’il en est dans les autres continents du « sud »!)

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    • DOMINIQUE a dit…

      Rouille, cette histoire de mode pour les corps est vieille comme le monde ! Il n’y a pas si longtemps, une femme maigre était considérée comme très laide. Il y a longtemps, petits seins et teint blanc, plus tard petits pieds et taille fine… le corps des femmes (mais aussi des hommes dans une moindre mesure) a toujours été mis en « image » et formaté.

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  12. Olivia Hagimont a dit…

    Tellement d’accord. Ou quand on met Beth Ditto en une d’un magazine spécial ronde. Non elle est obèse. Appelons une chatte une chatte. Ou un numéro spécial ronde. Imaginez si on sortait un spécial maigre ! Scandale. Un spécial noire, un spécial nain…
    Sinon, moi aussi j’ai sorti une BD sur le diktat de la minceur, « Dodue », chez Odile Jacob. Juste pour dire 😉

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  13. Jade a dit…

    Salut Caroline,

    Je te lis toujours, même si bien moins bavarde dans les commentaires depuis quelques mois !

    Connais-tu la série de vidéos Cher Corps réalisée par Léa Bordier ? Une série de portraits de femmes, toutes différentes les unes des autres, qui parlent de leur rapport au corps. La plupart sont très jeunes mais la série tend à se diversifier de plus en plus ! Rondes, minces, grosses, noires, blanches, retraitée, handicapées, agenre, rescapées, ayant traversé l’anorexie, ou tout simplement un rapport un peu tourmenté à leur corps, des questionnements même parfois plus légers, en voie vers l’harmonie avec leur corps…

    Bien sûr, bien d’autres thématiques que celle du poids sont abordées, ce qui fait que je m’éloigne un peu du sujet de ton article, mais en tout cas, cette série de vidéos incarne pour moi une forme de « Body Positive » qui me plaît et me fait beaucoup de bien !

    Voici le lien vers sa chaîne : https://www.youtube.com/channel/UCzgvmRCmKrSM7rxCnj1nUig

    Plein de pensées, dont une partie va régulièrement à ta grande avec des bonnes ondes de récupération 🙂

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    • Chtipoune a dit…

      Merci Jade, car je ne connaissais pas cette série de vidéo et je trouve le principe génial! Les témoignages sont super touchants, et en même temps ça remplit d’énergie positive et ça contribue à se regarder soi-même avec beaucoup plus d’indulgence parce que ces femmes qui témoignent, et qui souvent se trouvent des tas de défauts, moi je les trouve toutes sublimes et pleine de charme.

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  14. Amy a dit…

    Merci pour cet article d’actualité qui me parle beaucoup.
    Moi ma solution a été, un peu comme Stéphanie, d’en faire un non sujet.
    Parce que, d’un autre côté, avoir besoin de « prouver » qu’on est gros mais heureux « quand même », n’est ce pas donner du moulin a ce fat shaming ?
    Non, je suis pas heureuse d’être grosse. Je suis grosse. Mais ça ne mr défini pas et ne me definira jamais. Avant tout je suis moi et je suis fière d’être moi avec mes valeurs et pas grosse/mince/petite/blanche/noire peu importe ce que les gens en pensent.
    Sinon à part ça j’espère que ta fille se remet et qu’elle a de plus en plus de jours up et de moins en moins de jours down.
    Bon courage à elle et à vous tous. Ce n’est pas fini mais le plus dur est fait

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  15. Chtipoune a dit…

    Ah MAIS OUI! Ca part d’une bonne intention tout ça, mais merci la nouvelle injonction!
    Et puis ça me fait un peu penser à ces « copines » canons qui viennent te voir TOI la grosse pour se plaindre parce qu’elles trouvent qu’elles ont grossi… comment dire… elles peuvent le penser, se sentir moyen moyen dans leur corps, mais venir se plaindre à ma personne alors que je fais sans doute 5 tailles de plus qu’elles… ça m’agace. Peut être, comme tu dis, que je suis un peu aigrie. Mais enfin, un peu de tact, non?

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    • zenaide a dit…

      Un peu de tact, non ? Tout est dit, j’adore ce mot désuet, qui résume, je trouve, tout un état d’esprit dans les relations humaines.
      Je précise qu’il m’arrive de manquer singulièrement de tact parfois, (ce qui explique que j’envie les personnes qui en font preuve de façon constante).

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    • Delphine a dit…

      Oui ! Du tact ! Je ne me permettrais pas de me plaindre de mes problèmes financiers à mes collègues qui gagnent moins que moi, j’aimerais qu’elles ne se plaignent pas de leurs problèmes de poids auprès de moi !

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      • Chtipoune a dit…

        Tu as raison Zenaide : on doit tous en manquer occasionnellement… ce qui doit nous pousser à être indulgente. La plupart du temps, j’imagine qu’il n’y a aucune mauvaise intention derrière!

        Et je trouve l’analogie avec les problèmes d’argent super parlante! Merci!

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  16. Rose Citron a dit…

    Je crois que c’est important de ne pas oublier les racines du mouvement body positive, qui à la base ne militait pas seulement pour une représentation des corps gros, mais des corps différents : non valides, racisés, etc… Et ce mouvement a permis de belles choses et de l’emancipation pour certain.es. Je suis par contre tout à fait d’accord avec toi sur la dérive du « bodypositive washing, ça fait raler…
    C’est d’ailleurs pour ça que le fat-positive a pris ses distances du bodyposi, même s’il en est issu!

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  17. Edith a dit…

    Ahhhh, j’adore l’expression « le gang des cuisses qui frottent » !!! J’en fais partie malheureusement.

    Merci pour cet article !

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  18. Pmgirl a dit…

    Tout est dit…
    Je fais partir du gang des cuisses et tu aurais pu cité Baptiste Beaulieu (je sais que tu as déjà parlé de lui)
    J’ai pensé à lui quand j’ai rencontré mon chirurgien pour me faire enlever la vesicule en urgence (j’en parle dans mon dernier article), et qu’il me dit que quand même il faudrait que je penses sérieusement à la chirurgie de l’obésité…
    Alors que je n’étais là que pour la vesicule…
    Je crois que la plus grande violence quand on fait partie du gang des cuisses c’est toujours dans le monde médical…

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  19. isacoolpix a dit…

    Tout pareil…. les cuisses…la honte dans les magasins…le kif de Stephanie Zwicky… et les commentaires des lectrices…
    Je suis actuellement au régime pour des raisons de santé… tout le monde me félicite… comme si j allais enfin devenir… NORMALE….
    C ‘est mort les gars… car différente…je le suis à l ‘ intérieur…tellement plus qu’ avec mes joufflues… bref merci de célébrer la différence, la singularité et le choix….
    je compatis pour la gastro j ai chopé une hépatite virale… vacances au lit… le top pour les séries mais beaucoup moins pour la fermeté du fessier!!!!!
    Bel été à toi et des ondes apaisantes pour la belle Lou….

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  20. un.rien.de.mon.tout a dit…

    Quand je faisais plus de 10kg de plus (à mon adolescence + enfance rondelette) je connaissais bien les cuisses qui frottent ! Et j’avoue que depuis que j’ai perdu ce poids, rien que ce souvenir douloureux (surtout en été) m’aide bien à conserver mes efforts/faire du sport.
    Après, ce qui m’agace le plus je crois, c’est le fait qu’on oublie souvent que cela peut être génétique. Je ne suis pas grosse, je suis plutôt en paix avec moi même mais je ne serai jamais maigre et je n’ai pas la morphologie ventre plat. De la même façon, ce n’est pas parce qu’une fille est mince que cela veut dire qu’elle a une super hygiene de vie. Bref, j’enfonce des portes que tu as déjà ouverte mais ça me fait du bien de l’écrire.
    Et cette article tombe à pic. J’ai été agacé par le sms d’une amie (que j’adore attention) qui est très mince, a encore maigri. En gros elle a son gras juste au niveau des seins et des fesses. Bref. Et elle me dit : « ah ben c’est sport pour un corps parfait pour la Corse ptdr ». Tu as su mettre les mots sur le sentiment qui m’a sans doute habité à ce moment là.

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  21. Milie a dit…

    Moi je trouve que c’est un bon début 😉
    Quand j’entends ma mère dire à ma fille que « pour être belle, il faut être mince », ben non, je ne suis pas d’accord. Donc le principe du body postive, je valide 😉

    Après, je suis d’accord avec toi mais je crois que tout le monde aime surfer sur la vague (magasines, blogueuses, instagrameuses, …) et c’est surtout un argument marketing 🙁 (ce qui aboutit à l’effet inverse)

    Répondre
  22. Londoncam a dit…

    Voilà une éternité que je n’avais pas commenté ici, même si je te lis toujours avec plaisir. Merci, c’est exactement ce que je ressens, et ce qui m’intéresse en ce moment. Le fond plutôt que la (les) formes.
    Je suis enceinte et je craignais énormément le regard du corps medical sur mon poids. J’ai pour l’instant eu de la chance et ai eu affaire à des personnes bienveillantes. Je dois de plus surveiller ma glycémie, du coup je réduis le sucre et pour l’instant je perds du poids. Et je m’en veux un peu car j’en suis quelque part contente et que ça me soulage de ne pas être pointée du doigt sur ma prise de poids (par qui, par moi au final ?). J’aimerais être vraiment détachée de cela mais comme quoi ce n’est pas encore le cas !

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  23. Severine a dit…

    Bonsoir, dans le genre d’initiative réelle et géniale sur l’acceptation de soi, il y a les videos/interviews de Stylelikeu (style like you)… toutes aussi touchantes les unes que les autres. C’est une mère et sa fille qui mènent la chose, elles sont sur youtube et instagram notamment (en plus de leur site web) et elles viennent de sortir un bouquin. Bref, à voir !!

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  24. MarieP a dit…

    Bonjour Caroline. En espérant que cela va mieux du côté. ..des intestins.. . Je suis comme vous. Voir Laetitia rasta en égérie des numéros spécial  »rondes » des Elle me  »fout en rogne  » c est pas possible. Et oui voir ces photos de femmes qui disent s être  »acceptées  » colme elles sont alors qu’ elles sont somme toute tout a fait BIEN m énerve aussi au plus haut point. J ai plus l impression que est pour rrouver une excuse de se montrer encore. Pour moi et je l ai déjà écrit ici, c est un gris pb d acceptation de mon corps qui me pose pb. Je l ai déjà dit, je ne suis pas grosse, loin de là, je n ai jamais eu ce pb de  »cuisses qui se trouchent » et j avoue qu’ avant de passer un peu de temps sur le divers blogs je ne savais pas que ceci pouvait causer autant de souffrance, que certaines femmes redoutent l été et la chaleur a cause de ça, ayant moi même plutôt l entre cuisse creux (parce que je ne suis pas grosse certes, mais aussi et surtout parce que mes hanches plutôt larges font que physiologiquement mes cuisses ne se touchent pas). Bref. Mon bp remonte à très longtemps puisque je viens d avoir 50 ans, peut être à avant que l anorexie soit « a la mode » je ne veux pas choquer en disant  » a la mode  » je veux au contraire souligner cette épidémie d anorexie chez les jeunes filles dans notre société ( il n y a guère d anorexique dans les pays où règne le famine.. .) Mais de toujours j ai mal vécu de voir des photos de filles parfaites dans les revues et de toujours je me suis imaginée qu’ être « parfaite  » très mince, lisse etc était la norme et SURTOUT qu’ on ne pouvait être AIMÉE d un homme si on n était pas comme ça, belle belle et parfaite. Et depuis mes 15 ans je souffre de ça. J ai peur de ne pas être aimée. Pour moi, on ne peut être aimée que si on est BELLE. Je ne suis mais, moche, grosse, je suis comme qui dirait normale, voire j ose le dire jolie d .après ce que j en sais, mais je ne m AIME PAS et j ai eu du mal avec mes 2 couples sucessifs a cause de cela. Le temps passe, j ai 50 ans et je ne sais pas si un jour je serai en paix avec moi même car cette souffrance me prive de tant de petits bonheurs de tous les jours parce que je suis obnubilée par l idée de ce que je donne de moi. Non je ne suis pas narcissique ,pas du tout , pas du tout. Je ne veux pas etre la plus belle, ni admiree, ce n est pas du tout du tout ca. C est juste infiniment plus complexe et difficile à soigner oui, SOIGNER que je traine cela depuis tellement de temps. J ai espoir qu’ un jour cela aille mieux. J ai entrepris un travail avec une nouvelle psychologue, nous verrons. Amitiés. Désolée si je suis un peu sortie du thème.

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  25. Anne-Lise a dit…

    Merci.

    Moi ce qui m’agace avec ce #bodypositive, c’est partout l’injonction de s’aimer, de s’accepter. D’abord on te matraque de partout pour te dire que tu es trop grosse et qu’il faut que ça change, on te dit comment faire au passage, on te montre dans les pubs comment tu dois être, soyez « beach ready »! Et un ou deux numéros par an non non ça change, accepte-toi, aime-toi telles que tu es. Assume tes kilos!
    D’une, ces kilos me causent des soucis sur le plan de la santé mais ça on n’en parle pas.
    De deux, à cause de qui, de quoi je me suis sentie aussi minable et dégueu en prenant ces 20kg à votre avis…?
    Y a rien qui colle à la réalité dans tout ça.

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  26. MarieG a dit…

    Tout a été dit, sauf un truc pratique contre les cuisses qui frottent. Deux crèmes:
    – Bariederm, de Uriage
    – Nox, de Akileine
    A appliquer le matin sur les endroits qui vont frotter (pas nécessairement limités aux cuisses, ça marche aussi pour les pieds gonflés dans les sandales, problème récurrent quand on est en surpoids); tient en principe toute la journée, mais par précaution, glisser le tube dans son sac.
    Sweet dreams

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    • Tachalil a dit…

      Je confirme, Nox c’est génial (et ça marche aussi quand on étrenne des chaussures neuves (on en parle du fait que les chaussures pour femmes sont dans beaucoup de cas des instruments de torture?)

      Répondre
    • Sandra a dit…

      Je confirme!
      Depuis que je connais la crème NOK je suis en jupe tout l’été!
      Et toujours le tube avec moi , on sait jamais!

      Pour la rando avant de mettre ses chaussures c’est top aussi 🙂

      Répondre
    • ES a dit…

      Ah oui, la crème Nok, ça m’a changé la vie quand je l’ai découverte (je ne connais pas l’autre, merci pour la référence !) Ca faisait des années que je ne portais pas de robes (en partie à cause des problèmes de cuisses qui frottent, en partie parce que je n’osais pas), quand j’ai enfin osé je me suis vite rendu compte que les cuisses qui frottent pouvaient transformer ça en enfer… jusqu’à la découverte de cette crème.

      Et d’ailleurs Caro, j’en profite pour te remercier à ce sujet: c’est sur ton blog que j’ai entendu parler de cette crème il y a des années ! (Je ne sais plus si c’était dans un tes posts ou dans les commentaires). Donc quand je mets une robe et que je me tartine les cuisses de crème, j’ai une pensée reconnaissante pour toi 🙂

      (Et c’est bien utile à mon mari aussi: il ne met pas de robes mais ça lui évite d’avoir des zones douloureuses sur les cuisses à cause du frottement du jean quand il fait chaud !)

      Répondre
  27. Cec a dit…

    Tout pareil, j’aimerais tellement que le poids soit un non sujet, si ce n’est médical, et que médicalement les médecins soient formés à la bienveillance !!!
    C’est un peu plus le cas ici aux Pays-Bas qu’en France, les gens sont un peu plus tolérants, mais ça reste pesant …

    Répondre
  28. Rouletabille a dit…

    Ça me rappelle cette scène de « this is us » (série regardée sur les conseils de Caroline !) : séance du groupe de soutien pour la perte de poids dont fait partie l’héroïne, tous sont gros ou obèses sauf une fille super maigre qui pleurniche que pour elle aussi c’est dur, qu’elle a du mal à accepter ses bourrelets… Elle se fait remettre à sa place séance tenante par l’héroïne, et c’est jouissif !!

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  29. DOMINIQUE a dit…

    J’ai entendu l’autre jour à la radio un type dire quelque chose qui m’a plu, je me donnerai des gifles de ne pas l’avoir noté tout de suite. En gros, ça disait « ces femmes qui veulent avoir des corps d’adolescentes, ça n’en fait que de vieilles adolescentes ». Car maintenant il y a la mode des corps « asséchés », pas besoin de faire un dessin…

    Répondre
  30. DOMINIQUE a dit…

    Ces femmes ultra maigres, on les reconnaît à la proportion de la tête par rapport au corps. Alexa Chung, par exemple, Isabelle Huppert entre autres. L’épouse anorexique (33 kg) d’un ami a cette disproportion : une tête d’adulte sur un corps d’enfant de 10 ans.
    Dans la vraie vie, j’aimerais aussi que le prêt à porter décide, enfin, d’étendre ses tailles au-dessus du 40 ou 44. Car déjà cela ferait du bien à tout le monde, et non pas de batailler avec des collections rikiki pour « grandes tailles ». En plus, je suis sûre qu’ils ne seraient pas perdants.

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    • Reine a dit…

      Dominique, moi qui suis grande et qui fait un 42, j’ai aussi du mal à trouver une robe qui ne m’arrive pas mi-cuisses ….ce n’est pas que je n’aime pas mes genoux , mais j’aimerais pouvoir me baisser ou m’asseoir sans montrer ma culotte (non, pas des Damart , pourquoi?) .

      Répondre
    • Calista a dit…

      Je ne veux défendre personne mais jeter des noms en pâture me paraît limite. Je ne pense pas qu’on puisse prétendre connaître la vie perso de ces stars et dans tous les cas l’anorexie est une maladie pas un choix de vie.

      Répondre
      • DOMINIQUE a dit…

        Je n’ai jamais dit que l’anorexie était un choix de vie, loin de là étant spectatrice du drame de cette femme et de sa famille. Quant aux stars, il suffit de regarder, je ne dis pas qu’elles sont anorexiques, mais leur maigreur disproportionne leur corps. Et je ne vois pas en quoi constater que ces femmes sont trop maigres les « jette en pâture » !!! Elles font ce qu’elles veulent, j’émets un avis c’est tout.

        Répondre
        • isa a dit…

          Malheureusement non, les femmes trop maigres « ne font pas ce qu’elles veulent ». Je ne parle pas des femmes anorexiques ou ayant un cancer dont la maigreur est causée par la maladie, mais des femmes maigres de constitution.
          On naît maigre ou grosse comme on naît blonde ou brune, quand on est maigre on a beau bouffer du gras et du sucré on ne grossit pas, on a juste du diabète et le taux de cholestérol qui explose.
          Toutes les maigres ne sont pas sur les réseaux sociaux à poster des photos d’elles (c’est mon cas), ne faisons pas de bashing anti-maigres en disant que c’est moche, je ne me permettrais jamais de faire une réflexion sur le physique d’une personne qui ne m’a rien demandé.

          Répondre
          • Kat a dit…

            Merci pour votre commentaire ! beaucoup de gens défendent les rondes mais se permettent de dire que la maigreur est moche ! Mais vous dénigrez exactement comme vous refusez de le faire pour les gros!!! Donc on accepte et on arrête de jugez le corps des autres!

  31. Sarah a dit…

    Tellement bien écrit, c’est tout à fait ça. Qu’on nous foute la paix avec notre corps. Ce qui me gêne le plus, c’est qu’on parle sans arrêt de beauté physique, bien plus que de ce que fait la personne finalement. C’est comme si l’aspect physique prenait le pas sur tout le reste. Alors ouais le #bodypositive est très hypocrite, c’est devenu un produit de la société de l’apparence et une injonction, tout comme la healthy food et le fitness (argh au secours) Sous couvert de « bien-être » on en reste à une norme stricte en matière de ce qui est beau et de ce qu’il faut être, manger, faire…etc

    Répondre
  32. Anju a dit…

    Encore un article criant de vérité! Merci! Et cette couverture du Elle: « s’accepter comme on est », avec un encart: « comment perdre 3kg avant l’été ».. wtf!

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  33. Xochitl a dit…

    Trop cool une bonne gastro : ça permet de perdre 1 ou 2 kg et un bourrelet !!! Tu nous prêtes ton virus s’il te plaît…. Je plaisante.
    Sinon, faisant partie du gang des cuisses qui frottent je suis aussi parfois fort agacée par les tailles 38 qui se plaignent d’avoir perdu leur 36. Je n’osais pas trop exprimée mon agacement alors merci à ton post qui met des mots clairs dessus et me rassure.
    La dictature esthétique imposée au corps féminin est ancienne. Mais à notre époque avec l’impact toujours grandissement des moyens de communications visuelles elle pèse de plus en plus sur nos épaules, sans parler de celles de nos filles habituées dès le plus jeune âge à ces images de corps féminins retouchés ou photographiés sous un angle qui les idéalise totalement. Et il est impossible de vivre loin des images dans notre société. Même consciente de la dictature de l’image je continue à rêver de perdre mes 15/20 kg en trop d’un coup de baguette magique (et de récupérer la fermeté et l’élasticité de ma peau par la même occasion).
    Bonne journée bien chaude

    Répondre
  34. AnSo a dit…

    Je fais aussi partie du gang des cuisses qui frottent, qui brûlent et qui n’en peux plus de se faire rétorquer un cinglant « non madame, on n’a pas plus large. Le 40 est notre plus grande taille », ou mieux encore, « ce modèle se porte loose » (avec regard levé au ciel devant le slim manifeste que le dit loose rend sur moi…).
    Donc MERCI POUR CE BILLET ET CE BLOG !!!

    Répondre
  35. Ocilia a dit…

    Je comprends ton article mais je t’avoue ne pas être totalement en accord avec toi.

    Donc parce qu’il y a pire chez d’autre, une personne qui fait un 38 et n’est pas objectivement grosse, n’a pas le droit de se plaindre ou de parler du fait qu’elle essaye de s’accepter ? J’ai tendance à penser que chaque personne a ses problèmes, ses failles, et que les respecter, c’est juste normal.

    En poussant ce raisonnement, on pourrait dire aux femmes enceintes « ne te plains pas, y’a des gens qui n’arrivent pas à avoir d’enfants », ou à quelqu’un qui se plaint de la bouffe de la cantine qu’il y a des gens qui meurent de faim, quand même. Bref, on en arrive à nier la « souffrance » (je dis souffrance entre guillemets parce que bon, y’a quand même beaucoup plus grave qu’une cantine pas bonne, dans la vie) des autres parce qu’ailleurs, c’est pire.

    Et je trouve ça dur, de renier qu’une fille qui fait du 36 puisse haïr son corps autant que si elle faisait du 52. C’est psychologique, certes, objectivement elle n’est pas grosse, non, mais ça reste une vraie souffrance quand même. Et si poster une photo d’elle sur Instagram avec un hastage #bodypositive l’aide, et bien moi je dis tant mieux pour elle.

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    • Caroline a dit…

      en réalité ce qui me gêne c’est quand les personnes en question passent tout de même la plus grande partie de leur temps à se prendre en photo sous toutes les coutures, en maillot ou autre, sans avoir vraiment l’air de souffrir de leur image. Et que soudain, parce que c’est tendance, elles nous expliquent que tout ça, c’est du courage, parce qu’en vrai, elles se détestent.

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      • Lilou a dit…

        Ce dernier commentaire m’aide à complètement adhérer à l’article que j trouve effectivement très intéressant, tout comme j’adhérais plus au commentaire d’Ocilia. En fait, plus globalement, ce qui m’emmerde en ce moment c’est le rapport aux apparences et la façon dont on juge les gens parce qu’ils sont minces/gros, bien fringués, beaux/moches… Je ne m’exclus pas de cette attitude mais franchement les gens sont profondément autre chose qu’une coquille.

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        • Ocilia a dit…

          Caroline : Je ne follow pas ce genre de personnes :-D. Bon de ce côté là je pense qu’il y a surtout une raison marketing à tout ça. Quoi que dernièrement j’ai été assez surprise quand une blogueuse sport que je suis a avoué faire super attention à ses poses dans ses photos et à l’angle de prise de vue car elle ne voulait pas qu’on voit sa cellulite. Elle passe pourtant aussi son temps en maillot de bain, mais visiblement les photos sont tellement bien prises que cela gomme ses défauts physiques. Je me suis alors rendu compte, déjà que même sur des photos en maillot on pouvait tricher, mais en plus que ce n’est pas parce qu’on en poste qu’on a pas de complexes physiques.
          Après je suis bien d’accord que ces filles sont globalement bien foutues, quand même, et qu’elles ne pourraient pas apparaitre en maillot de bain si elle faisaient 30 kilos de plus. Mais bref, étant moi-même une fille tout à fait normale qui n’a accepté de se mettre en jupe ou en short l’été qu’à 26 ans, je continue à penser que même bien gaulée, on peut très mal vivre certaines parties de son corps.

          Lilou : je suis entièrement d’accord avec ta conclusion. Ça me gave tellement ce jugement sur l’apparence. J’ai la sensation qu’aujourd’hui si on est pas ni mince ni grosse, ni grande ni petite, ni super stylée ni fringuée comme un sac à patates, ni belle ni moche, ni pale ni bronzée, de toute façon, quelqu’un trouvera quelque chose à dire… Il faut être exactement dans la norme, sinon ça va pas.

          Répondre
          • Cec a dit…

            Ocilla,

            Je comprends tout à fait ce que tu dis, mais il y a quelque chose aune personne non grosse ne subit pas et dont la souffrance s’ajoute pour les gros au fait d’avoir du mal à s’accepter.
            J’ai des problèmes de poids depuis mes huit ans, j’en ai 42 aujourd’hui. Cela s’est arrêté quand j’ai quitté Paris il y a 10 ans. Donc pendant 24 ans, j’ai souffert de ca, en plus de mes problèmes d estime liés à mon coordinateur, et je revendique au et clair que j’ai plus souffert qu’une personne non grosse.
            Ça :
            – me faire insulter, moquer quotidiennement à l’école, au lycée, la grosse, la fainéante (ca va avec pour les gens), la malbaisee
            – insultes d’inconnus dans toutes les situations imaginables
            – harcèlement sexuel « anti grosse » surtout a paris dans le métro
            Ce qui ne m’a pas empêchée de me faire aussi harceler sexuellement « normalement » hein 😉 je sais pas quoi mais je dois avoir un truc qui provoque (et non je n’ai jamais mis une jupe plus haut que le genoux de toute ma vie…)
            Sérieusement j’étais dans la peur permanente de la moquerie et de l’agression, le quotidien à été très dur.

            Alors oui, j’ai plus souffert, et une personne non grosse ne peut connaître ca 😉

          • Caroline a dit…

            je confirme. La grosse (pardon) différence, c’est que les personnes grosses subissent un réel harcèlement social. Il n’est pas dans leur tête et il est dévastateur.

        • Mikaddo a dit…

          Je réponds à ton commentaire car j’ai la flemme de descendre tout en bas XD
          Je suis d’accord avec cet article car je pense que continuer à enfermer les femmes dans la beauté, dans cette obsession d’être belle (peut importe le poids et tout ça).
          Je pense que nous devrions juste en avoir rien à faire de la tronche des autres et cesser d’être obsédé par la beauté (encore une fois : peut importe le poids). Parce qu’on s’en fou ! Il y a plus important dans la vie 🙂

          Répondre
    • ES a dit…

      Ocilia a écrit: « En poussant ce raisonnement, on pourrait dire aux femmes enceintes « ne te plains pas, y’a des gens qui n’arrivent pas à avoir d’enfants » » »

      Effectivement on peut avoir des complexes vis-à-vis de son corps quel que soit son poids (et je dirais que les magazines féminins, les pubs pour les vêtements, etc. font tout pour qu’on finisse complexées par une chose ou une autre…) mais pour reprendre ta comparaison, il y a entre autres une question de contexte qui joue: bien sûr qu’une femme enceinte peut se plaindre des soucis liés à sa grossesse, mais mieux vaut éviter de le faire en présence de personnes qui sont stériles et qui en souffrent… (Bon, j’ai une certaine expérience en la matière, avec ma mère qui fait du 38 et gémit sur le fait qu’elle a pris un kilo tandis que je fais du 46 🙁 )

      Et il y a une différence entre se plaindre de son poids pour des raisons esthétiques mais avec un poids qui objectivement est dans la « normale » en ce qui concerne l’impact sur la santé et la forme physique, et avoir un poids qui en pratique empoisonne la vie comme décrit par Caro (cuisses qui frottent, grandes difficultés à s’habiller, problèmes d’essoufflement, etc.)

      Je trouve que d’ailleurs il y a beaucoup de confusion dans ce domaine: en ce qui concerne le poids, on mélange souvent ce qui relève de la santé et ce qui est juste une question d’esthétique et de conventions sociales… Et les personnes qui se trouvent « trop grosses » ne sont pas forcément celles qui le sont vraiment sur le plan médical (d’ailleurs il me semble avoir lu qu’il y a plus de femmes que d’hommes qui se trouvent trop grosses, alors qu’il y a plus d’hommes qui se trouvent dans des situations de surpoids dangereuses pour la santé, en particulier sur le plan cardio-vasculaire).

      Ca me désole aussi de voir à quel points les ados et pré-ados filles se retrouvent très tôt victimes de cette presssion. Mon aînée a 10 ans et commence déjà à faire des remarques sur son ventre (tout à fait normal) qu’elle trouve trop gros 🙁

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  36. paris a dit…

    A chacun son histoire avec les kilos. A 18 ans, je pesais 45kg, ma soeur 80. Pour ne pas heurter ma soeur, ma charmante maman passait son temps à dire que j’étais une « fausse mince » et je me cachais sous des pulls amples pour ne pas montrer mes « formes » (qui n’existaient que dans sa tête, bien évidemment). Ce que je veux dire, c’est que le regard qu’on a pu poser sur toi jeune détermine ton regard sur ton propre corps. Donc, contre toute attente, je comprends la pépette qui considère comme une victoire de pouvoir se montrer quasi nue.

    Répondre
  37. Elise L a dit…

    Merci pour ce beau papier. Ce n’est pas exactement le sujet, mais récemment dans le metro, j’ai vu une fille toute jeune, très mignonne, style assez punk sans en faire des tonnes, en short court, qui portait fièrement ses jambes intégralement NON épilées. Tout le monde alentour fixait ses poils, bruns, fins et très visibles comme le seraient sûrement les miens et ceux de la plupart des brunes. Perso j’ai ressenti un sentiment proche de l’exaltation. Je ne dis pas que j’ai envie de me promener tous poils dehors et encore moins que j’en aurais le courage, mais ce pied de nez aux normes et conventions imposés au corps des femmes m’a paru salutaire. C’est fou tout ce qu’il faut cacher/enlever/camoufler/rentrer pour être socialement « acceptable ». Les regards sidérés et consternés en disaient long – la plupart venant de femmes, d’ailleurs.

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    • Rouille a dit…

      Aaah les regards des autres… La dernière fois je demande au renseignement à une fille dans la rue, environ 25 ans, assez nature mais un peu coquette et alors qu’elle m’indiquait la rue en question, mon regard se fixe sur ses aisselles: pas épilées, pas du tout. J’ai trouvé ca magnifique cette toison, tellement naturel et sain. Ca m’a donné envie de faire pareil. On s’est tellement deshabitué(e)s… Bon après, chacun est libre… en fonction de ces propres désirs…

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  38. Céline a dit…

    Caroline, merci pour ce billet.
    Cela fait 8 ans que je te lis maintenant, et même si je ne suis pas toujours d’accord avec toi, j’aime ta plume, j’aime ce que tu arrives à faire passer comme message avec tes mots si bien posés et pesés, bref, ça me parle ! Sans compter le nombre de découvertes – livres ou séries – que j’ai faites grâce à toi 🙂
    Cela étant, je suis une ancienne ronde, puisque j’ai été en termes de taille jusqu’au 44 à la vingtaine. Enfant puis adolescente complexée, je suis aujourd’hui une adulte qui fait un 38 et qui au plus bas de la dépression a fait un 34…
    J’ai beau être considérée aujourd’hui comme une « mince », je souffre toujours autant de l’image que le miroir me renvoie : grosses cuisses – qui frottent malgré mon 38 (donc tu vois, ça arrive aussi dans ce cas), ventre pas du tout plat, épaules carrées… Un 38 ne veut pas nécessairement dire que l’on a une morphologie parfaite selon les normes actuelles…
    Mais ce n’est pas mon propos, je voulais simplement te remercier pour cet article qui dénonce une tendance de com’ pure. On nous prend simplement pour des connes, mais on essaie d’enrober le discours. En gros on nous dit que la différence c’est bien mais que c’est mieux si finalement on ressemble à la fille de la pub…

    Répondre
    • Caroline a dit…

      voilà, merci d’avoir compris mon propos. Je ne nie pas la souffrance de certaines personnes pourtant minces. Je dis juste qu’en réalité, personne ne veut vraiment voir des grosses au premier plan.

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      • Marie Bambelle a dit…

        Justement, certaines instagrameuses se battent pour ça. Je te conseille vivement le compte Yours truly Melly, tenue par Melissa Gibson. Elle a souffert d’anorexie des années durant et vient d’être diplômée de l’université. Son mémoire de fin d’étude portait sur le mouvement body positivisme. Elle est également à l’origine du mot-dièse (j’adore ce terme, ça vaut tous les « hashtag » du monde 😉 ) « #donthatetheshake. Tu vas aimer je pense 🙂

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  39. lectrice de l'ombre a dit…

    Bonjour Caroline,
    En lisant la liste des artistes que tu cites, je pense au site Madmoizelle qui je trouve fait un très beau travail auprès de nos jeunes (et moins jeunes puisque je continue de le lire à 35 ans) sur l’acceptation des différences en général (le corps, le genre, la sexualité, etc.). J’adore l’idée d’un site qui présente autre chose à nos jeunes filles que les magazines féminins.
    Rapport complexe au corps pour ma part mais je fais avec un corps atypique (trop, trop grand, trop gros, trop trop trop…). Je n’arrive pas à m’aimer au présent, jamais, et à chaque fois que je retombe sur de vieilles photos, je me dis que je n’étais pas si mal plus jeune (quelque soit l’âge)… Un peu bête quand même non ?
    En tous cas je profite de ce rare message de ma part pour te remercier. Je cite Madmoizelle, mais ton blog agit de la même manière pour moi, et ce depuis le début de son existence. Il m’aide à relativiser le regard que je porte sur moi, sans doute trop dur, et que l’essentiel n’est pas là.

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  40. Val Lao sur la Colline a dit…

    Qu’ajouter ?
    Tant qu’il y aura des regards malveillants sur le cul de son voisin et non pas sur son âme, il y aura des complexes. La société, ou plutôt, l’éducation, est mère de ces comportements et des mal-êtres qui en découlent. J’ai cru comprendre qu’il en est différemment au Canada, par exemple.

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  41. Anna a dit…

    Voilà pourquoi j’ai décidé de stopper mes visites sur Instagram. Même sur les comptes où je me régalais à lire des légendes drôles ou sensibles, je sentais tout de même un malaise après chaque passage, parce-que j’ai beau savoir qu’il y a de la mise en scène, n’empêche que je ne peux pas m’empêcher de comparer ces photos à ma vie, et forcément, je me sens comme une merde. Et les petites touches de « bodypositive » ou de soit-disant IRL avec un ou deux jouets qui traînent dans la chambre immaculée des mômes ont tendance à m’exaspérer encore plus.
    Je vais me cantonner aux blogs qui ont du contenu, pas juste une image que l’on veut donner de soi, de son intérieur et de ses enfants avec des jolies lumières et des objets trendys (et la bouffe, ça m’exaspère aussi ces photos de tout ce que les gens bouffent au resto : je m’en tape !)

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  42. Laurie a dit…

    J’ai lu ton billet avec d’autant plus d’attention que j’en ai commencé un qui pourrait s’appeler « mon corps et les cases ». Je comprends ton point de vue et que le fait que cet hashtag ait été détourné de son but premier. Pour autant, et pour mon cas perso,je suis passée par plusieurs phases de poids différents et de silhouette. Il y a 1 an je faisais 15 kg de plus que maintenant mais ne m’aimait ni plus ni moins. Mais du coup Parce qu’aujourd’hui certains 36 me vont un peu grand, je ne peux pas revendiquer que j’essaie d’être en paix avec mon corps par ce hashtag. Ce qui a mon sens était l’idée première. Et donc parce que ma taille de pantalon, alors que je suis pleine de cellulite, me met dans une catégorie, je devrai être associée au #fitgirl qui ne me correspond pas non plus. C’est donc une réflexion que je mène. Désolée si c’est un peu décousue. Je vais m’efforcer d’écrire ca plus clairement.
    PS : je suis par contre scandalisée par le fait que FB refuse de relayer ton article.

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  43. Nais a dit…

    Il y a 2 ans, j’ai commencé le roller derby, un sport d’équipe et de contact sur patin et ça m’a fait beaucoup de bien pour mieux m’accepter physiquement. La philosophie c’est que tous les physiques sont les bienvenus et que chacun aura son utilité, son point fort pour le collectif. Il y a des crevettes, des grandes perches, des filles franchement en surpoids mais on est mise en confiance parce qu’il n’y a pas de jugement sur le physique, y a que les compétences qui comptent. Beaucoup de filles jouent en short moulant, on voit de la cellulite, on montre les bleus (y a même des expo photo de bleus de derby^^). L’important c’est ce qu’on fait avec son corps. Je sais que ça peut paraitre gnangnan comme discours mais quand on se retrouve dans une groupe de femme qui ont à la fois cette bienveillance et cette envie commune de dépassement, c’est grisant.
    Pour l’histoire, le derby est un sport majoritairement féminin et très marqué par l’idée que c’est aux femmes de décider comment elles veulent vivre leur vie, comment elles veulent développer leur sport et leur place dans la société. Un vrai bonheur d’avoir découvert ça et d’en faire partie (et en plus ça muscle les cuisses de ouf et on devient une pro du roller).
    Un peu de prosélytisme : https://www.youtube.com/watch?v=EdUTkX21sQU

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    • Zéphine a dit…

      @Nais:
      Moi, c’est en commençant la nage en mer que j’ai vu le plus de corps différents: la population des nageurs/-euses eaux libres est assez âgée (la plupart sont retraités), et la plupart a passé le cap de l’acceptation de leur corps, donc n’ont aucun problème à se montrer complêtement nu-e-s dans les vestiaires communs (enfin, hommes et femmes séparés quand même. Quoique, lors des courses de longues distances, il n’y a pas toujours de vestiaires à disposition, donc chacun se change sous une serviette, et n’en a rien à fo*tre si ladite serviette tombe à un moment ou un autre!). Du coup des corps mous, ridés, poillus, avec de la cellulites et des vergetures, j’en ai vu plein alors qu’ils sont complêtement occultés de notre vie.

      Et comme la nage est sans doute l’un des rares sport où l’embonpoint peut être un avantage (meilleur flotabilité, donc moins d’effort poiur se maintenir à la surface), des gros-ses il y en a plein, et ils se retrouvent souvent sur les podiums des courses locales, ce qui est génial en terme de visibilité!

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  44. Caro (une autre) a dit…

    How to have a beach body ? : have a body, go to the beach !!

    Voilà, ça devrait etre l’unique mantra body positive.

    Par contre, en parlant d’Instagram, il faudra qu’on m’explique pourquoi je n’ai en suggestion que des filles qui font le body challenge (celles qui finissent avec les tablettes de Chuck Norris…), le dieu Instagram aurait il un message à me faire passer ???

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  45. Maud a dit…

    Bonjour Caroline,

    Pour aller dans le sens de ton article ou plutôt le compléter . Un étude démontre que INSTAGRAM est très mauvais pour la santé mental et favorise la dévalorisation de soi! Alors stop ! on déconnecte et on prend du recul 🙂 …merci pour le coup de gueule ( team cuisses qui se touchent )

    http://www.lesinrocks.com/2017/05/news/instagram-serait-le-pire-reseau-social-pour-la-sante-mentale-des-jeunes/
    http://www.francesoir.fr/lifestyle-vie-quotidienne/pourquoi-instagram-nuit-il-la-sante-mentale-facebook-twitter-snap-snapchat-youtube-depression-anxiete-jeunes

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  46. Mélisande a dit…

    C’est très juste tout ce que tu dis… Et c’est vrai que je dois admettre que ça relève plus du caprice dene pas s’accepter en 40 (ou 42 quand on est grande). On peut vivre des choses vraiment pas sympa aussi dans cette tranche, pour prendre mon exemple, je suis pulpeuse, même quand je fais mon 38, j’ai un bonnet D. Alors quelques kilos de plus et c’est foule au balcon. L’année dernière, j’ai fait une fausse couche. Avec déprime, prise de 5-6 kilos et posture corporelle repliée (oui ça joue, le maintien quand on est un peu plus ronde, parfois juste se tenir droit ça change la perception de notre corps). Eh bien j’ai passé une année à recevoir des remarques quotidiennes me demandant si j’étais enceinte, même le jour anniversaire de la fausse couche. Ça, quand on a 37 ans, qu’on se demande si on arrivera un jour à retomber enceinte et à arriver au bout de la grossesse, c’est hyper violent. J’ai passé un an à m’habiller tous les matins en me disant que si c’est moulant, on voit plus mes bourrelets et que si c’est fluide, on dirait une femme enceinte qui camoufle un début de grossesse. A demander à mon chéri en sortant « c’est bon j’ai pas l’air enceinte là ? ». Ce serait aussi sympa d’en parler, de ça, d’ailleurs, d’où les gens croient que c’est une question qu’on peut poser, comme ça, de but en blanc, aux femmes, sérieusement ?
    Je compare pas ce vécu à la discrimination perpétuelle vécue par les femmes réellement en surpoids. Mais je crois qu’on peut généralement admettre que ce serait bien de se lâcher la grappe les uns aux autres, arrêter les commentaires sur le corps, je sais pas, moi je me rappelle pas la dernière fois que quelqu’un m’a demandé quel est le dernier bouquin que j’ai lu ! Je crois qu’en général nos corps prennent trop de place dans les regards et les conversations. Et c’est indécent, parce que ça touche à l’intime, on ne sait jamais ce que l’autre est en train de vivre, s’il est en bonne santé, physique et mentale, d’ailleurs, la déprime ça fait grossir et maigrir ! A l’époque où tout le monde me félicitait d’avoir perdu 10 kilos en 6 semaines, je venais de vivre un choc psychologique et j’étais concrètement en train de m’affamer ! Et j’ai une amie qui me racontait qu’en ayant son cancer au début les gens la félicitaient de sa perte de poids !
    Bref, si on s’intéressait un peu plus les uns aux autres, tout simplement ? Et qu’au lieu de demander quelque chose en rapport avec ce qu’on constate visuellement, on demandait « comment tu vas toi en ce moment ? » et proposer de passer un moment autour d’un café si on voit que quelque chose physiquement est différent chez l’autre et que peut-être il/elle a besoin de parler ?

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    • anna a dit…

      Je suis totalement d’accord ! Est c’est pour cela qu’Instagram a un effet pervers, en focalisant sur l’image. Je rêve d’un monde où l’on accorderait d’abord de l’importance à ce que font et disent les gens plutôt qu’à l’image qu’ils renvoient. J’essaie d’éduquer mes enfants dans ce sens, en les reprenant lorsqu’ils font des remarques du style « han, t’as vu les habits de la dame ? » ou « waouh, le monsieur il est grand! » (en gros je leur explique qu’au fond on s’en fout des vêtements ou de la taille d’une personne), cela me donne un peu l’espoir que lorsqu’ils seront ados ils seront moins cruels dans leurs jugement des autres.

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      • Phoebe a dit…

        Entierement d’accord, Anna !
        Il est très important d’éduquer nos enfants, filles et garçons, dès le plus jeune âge , en les reprenant systématiquement lors de ce type de commentaires, ET ( je plaide trop souvent coupable ) en se censurant soi-même davantage .

        Répondre
    • Zéphine a dit…

      @ Mélisande;
      Ton commentaire me touche, parce qu’il y a quelques mois j’ai fait pleurer involontairement une personne que je ne connaissais pas du tout…
      A la piscine que je fréquente, il ya cette jeune femme en réelle surpoid, que je voyais très régulièrement. On n’a jamais échanger beaucoup, tout au plus on « bonjour-au revoir » dans les vestiaires (communs) ou quelques mots lorsqu’on partageait le même couloir de nage. Ça a duré plusieurs mois, presque un an. Et puis elle s’est mise à maigrir. Ça n’as pas été une chute de poid drastique en un temps record, mais en 4 mois, elle avait indéniablement fondu.
      Alors qu’on était seule dans les vestiaires, elle m’a demandé d’ou venait la jupe que j’enfilais, parce qu’elle devait se racheter de nouveau vêtements. je lui ai alors dit que j’avais remarqué sa perte de poids (sans l’en féliciter pour autant), et lui disant que j’espérait sincèrement que c’était une perte « positive », et pas dû à un problème ou une obligation (médical ou social).
      C’est là qu’elle à fondu en larme, parce que j’étais la première personne à ne pas la féliciter aveuglément sans savoir que sa perte de poids était dû au fait qu’elle venait de erdu son père obèse d’un arrêt cardiaque à 48 ans et que son médecin traitant à qui elle faisait part de son état dépressif suite à cet évênement avait trouvé judicieux de lui répondre que vu son poids, elle pourrait s’estimer heureuse si elle atteignait cet age! (coucou la violence médicale!). Elle m’a alors dit que toutes les félicitations sur sa perte de poids la renvoyaient instantanément à cette double peine de la perte de son père, et de l’estime de soi.

      Une preuve de plus qu’il n’est jamais bon de faire le moindre commentaire (positifs ou négatifs) sur un corps: on ne sais jamais ce qui se cache derrière…

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    • "ES a dit…

      Mélisande a écrit: « Ce serait aussi sympa d’en parler, de ça, d’ailleurs, d’où les gens croient que c’est une question qu’on peut poser, comme ça, de but en blanc, aux femmes, sérieusement ? »

      Pour avoir été plusieurs fois dans la même situation (sans avoir fait de fausse couche, mais disons que j’ai pas mal de ventre, et que dès que je prends des kilos, c’est surtout là qu’ils vont…) je compatis (et après une fausse couche ça doit être encore plus pénible à vivre). Pourtant ça me semble être de la politesse de base de ne pas poser ce genre de questions sauf si on est sûr que la personne en question est enceinte…

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    • Blandine a dit…

      « Je crois qu’en général nos corps prennent trop de place dans les regards et les conversations. » Absolument d’accord. Il y a assez de sujets de conversation pour pouvoir parler d’autre chose. Je travailles dans un milieu essentiellement feminin et j’ai pris la resolution de ne plus faire de remarques sur l’apparence physique, cela m’arrivait souvent de complimenter mes collegues sur leurs vetements/coiffure/bijoux (toujours en positif je precise) et j’ai decide de ne plus le faire car je me suis rendue compte que cela ramenait sans cesse les femmes a leur corps et que comme le dit Melisandre, il est temps de se lacher la grappe sur ca. Je pense que si on veut que la beaute physique ait moins de place dans nos vies, il faut commencer par liberer nos conversations!

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  47. Magali a dit…

    oui c’est surtout ça en fait, au delà d’une histoire de poids, c’est surtout une histoire de canons esthétiques, et de place que prend l’importance du physique dans la vie d’une femme, et ça démarre dès l’enfance, on ne loue pas les mêmes qualités pour une fille ou un garçon… le physique et la beauté pèse sacrément plus lourd pour nous, notre job c’est d’être belle-et avec des critères qui bougent selon les époques en plus, celui d’un homme est d’être fort, ça paraît bien caricatural -parce qu’on se dit quand même on est en 2017, plein d’évolutions, etc- mais les études sociologiques le montrent encore.

    l’edit 3 est édifiant… !!

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  48. Calista a dit…

    Coucou Caroline, quel joli billet ! je ne suis pas concernée par le sujet quoique dans l’autre sens ce n’est pas toujours marrant mais j’ai une petite anecdote récente. J’accompagnais ma soeur dans une boutique (3 prénoms masculins). La vendeuse a entendu ma soeur (qui fait un bon 42) me murmurer qu’elle ne savait pas s’il y aurait sa taille en stock. Ladite vendeuse est venue aussitôt nous dire que « oui Madame, pas de problème on fait aussi les grandes tailles, nous avons du L pour ce modèle ». donc voilà pour cette enseigne, la norme est le S voire M pour les malchanceuses. Et chez eux le L est donc une grande taille ! Autant dire qu’on est ressorties fissa. Je précise que cette vendeuse était charmante par ailleurs et a dit ça sans arrière-pensée ce qui est assez révélateur.

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  49. Melgane a dit…

    En fait, comme je disais à une autre blogueuse qui a écrit que le body positive il y a peu de temps et dont le billet s’est retrouvé en sélection, le body positive c’est un fourre-tout. Le problème c’est que c’est un mouvement sur lequel personne n’a de contrôle. Un peu comme le féminisme. Une fille peut dire « je porte pas de soutif’ parce que ce sont les hommes qui les ont inventé, puis d’abord on n’a pas besoin des hommes pour nos droits » et se dire féministe comme je peux expliquer dans un billet pourquoi on a besoin des hommes et me dire féministe. Au final, comme tout mouvement politique, religieux, sociétal, le body positivisme a plusieurs branches et plusieurs courants. Des très modérés qui disent « acceptons-nous ! » et des plus belliqueux… comme il y a des féministes et des végétariens enragés, comme il y a l’extrême droite, l’extrême gauche, l’islamisme et autres mouvements religieux radicaux. Et comme toutes les branches et tous les courants n’ont pas forcément de nom (au contraire de la l’extrême droite qui par son nom se différencie de la droite) et que tout le monde, avec des avis, des positions de fond et/ou de formes extrêmement différentes, se réclame du même mot (body positivisme, féminisme…) ça pose problème. Parce que factuellement on ne peut pas chercher toutes les branches et trouver celle qui nous convient (pour peu qu’il y en ait une). Je pense aussi que le fait que le terme soit devenu à la mode (suffit de voir ce mois-ci le nombre d’articles sur le sujets qui ont été mis en sélection hellocoton et le nombre de ceux publiés, ça serait assez intéressant à voir, je pense) a contribué à faire dériver un peu son contenu. Tout le monde s’approprie le terme et y met un peu ce qu’il veut… pour moi, de ce que j’en ai compris, c’est aimer son corps et être bienveillant à son égard… mais certaines personnes sont tellement agressives que le message ne passent pas comme ça… au final a-t-on besoin d’une étiquette pour décider de dire qu’il faut aimer son corps…

    Sur le fait que nos corps et leur beauté prétendue soit un sujet de société… la blogueuse dont j’ai parlé au début de mon commentaire pensait pareil : qu’il fallait arrêter de parler de nos corps… l’autre jour j’étais au musée des Beaux-Arts de ma vie et devant un marbre en ronde-bosse je penche les yeux pour lire le cartel et soudain une partie des cours d’Histoire de l’art que j’ai eu se rappelle à mon bon souvenir. Le cartel disait qu’à la Renaissance (à partir de là) l’art devait représenter les corps de manière idéalisée. Pourquoi parle-t-on de nos corps ? Parce que, comme je le disais à cette autre blogueuse nos corps sont nos vaisseaux, c’est la première chose qu’on voit et ce sur quoi les autres se font un avis en premier. Mais aussi parce que nous sommes en été et qu’en été on se dévêt donc on parle des corps. Mais aussi et peut-être surtout parce que l’on n’a jamais cessé de parler de nos corps. De les représenter. Nus, dévêtus, idéalisés, beaux. On a toujours représenté des corps. Dès la préhistoire. On ne peut pas arrêter de parler de nos corps, en réalité, et encore moins de leur beauté, car c’est un sujet qui nous poursuit depuis le début de l’humanité… ça me donnerait presque envie de pondre un article…

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  50. filledesbrumes a dit…

    Je partage tout à fait ton agacement sur les faux semblants en général, et les récupérations de tendance quelles qu’elles soient à des fins marketing, voire d’auto-ego-promo. Je me demande d’ailleurs combien de temps encore durera cette frénésie du selfie, de l’auto-exposition, quand s’arrêtera ce culte de l’image de soi, de son intérieur, de son assiette, à des fins d’exposition narcissique. C’est toute une génération qui ne regarde plus le monde qu’à travers l’écran de son smartphone, en recto ou en verso…
    Mais en te lisant je m’interroge. Dans toutes les souffrances que tu cites (et que j’ai connu), je n’en vois que très peu qui sont liées au regard des autres. Je veux dire si les personnes en surpoids étaient valorisées physiquement par la société, elles n’en resteraient pas moins essoufflées, les cuisses en feu, le jean déchiré… Personnellement je n’avais « que » 15 kilos en trop, mais les genoux dans un triste état, et je n’avais que 20 ans…
    Bien sûr la vie serait plus facile avec des grandes tailles en rayon des magasins traditionnels, et bien plus douce si prendre un dessert au restau n’était que du plaisir, je ne nie pas du tout qu’il y a beaucoup de chemin à faire pour que chacun ait sa place dans la société, les entreprises, les médias sans discussion, tel qu’il est. Mais je pense que la plupart des personnes en surpoids, même réconciliées avec leur image, même chéries par leur entourage, aimeraient trouver le bouton (psychique, métabolique etc… ) qui leur permettrait d’avoir un corps « ami ».
    Je ne dis pas du tout qu’on ne peut pas être heureux en étant en surpoids, ni beau, ni belle. Je ne pose pas de jugement de valeur. Mais je pense qu’on ne peut pas mettre au même plan l’acceptation de soi du point de vue purement esthétique (corpulence, couleur de peau, texture des cheveux, taille, forme du corps, grosseur du nez, état de la peau etc…) , où là, effectivement le regard de la société a un rôle à jouer, où tout est subjectif et où effectivement la souffrance psychologique peut être imperceptible pour l’autre, et l’acceptation d’un corps qui objectivement, physiquement, fait souffrir.

    C’est peut être là que le #Bodypositive mélange les genre…
    De toute façon, j’ai envie de dire, ce qui est sur IG n’est que sur IG 😉 La bonne nouvelle donc, c’est qu’on peut zapper!

    J’espère que ta fille se remet doucement. Je pense à vous souvent.

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    • Caroline a dit…

      je suis tout à fait d’accord et c’est bien pour ça que je l’assume: je n’aime pas avoir dix kilos « en trop ». Parce que je me sens mieux sans. Ce qui ne m’empêche pas de « m’accepter ». Mais du coup, les « fausses » acceptations, de personnes qui ne connaissent pas la souffrance physique qu’un réel surpoids implique, ça me gonfle 😉

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  51. Reine a dit…

    Fin juin , j’étais en Sicile. Sur les plages , des familles et des ados en bandes. Tous types physiques masculins et féminins, mais pas mal de ronds, voire de très ronds.
    Le propos n’était pas là. Il faisait un temps radieux, l’eau était divine, les enfants piaillaient, les jeunes chantaient des rengaines d’amour du moment et les mammas distribuaient bisous et sandwichs sous le parasol, et nous étions tous, bronzés, heureux, et tellement beaux!
    Ce que j’essaie maladroitement d’exprimer, c’est que ce focus sur l’apparence physique ça permet de s’empêcher inconsciemment d’avoir du plaisir, d’être heureux.

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  52. marieal a dit…

    non mais c’est quoi cette COÏNCIDENCE?
    juste le jour où le groupe des filles qui ont les cuisses qui frottent me rappellent que j’ai pas payé ma cotisation ! ( brûlure à l’entrejambe après footing en portant un lycra dont les coutures sont abimées, et aujourd’hui qu’est ce que j’ai?????…. j’ai un rdv chez l’esthéticienne pour me faire le maillot! -paye ta honte).

    bon moi j’aime pas être grosse, j’ai même horreur de ça mais je m’assume: pas de pb avec le maillot, je me mets en maillot partout, même sur les photos mais je ne me trouve pas belle, comme je ne trouve pas beaux les corps des autres personnes obèses. Ils sont comme ils sont , je suis comme je suis mais je ne trouve pas ça beau. Çà me met mal à l’aide cette positive attitude qui tend à faire croire que  » big is beautifull ». On peut être big ET beautifull mais – c’est mon ressenti- sûrement pas à cause du big!

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  53. christine a dit…

    Bonjour Caroline, je voudrais aussi revenir ce qui est hyper important dans ton papier : quand est-ce qu’on arrêtera de réduire les gens à leur physique et leur esthétique ? Je suis en pétard après ma nièce à qui je demande d’ouvrir un bocal à ma place (j’ai mal au poignet) et qui me répond « oui, avec mes gros bras… » OUI !! Avant d’être des objets de déco, nos membres et tout notre corps ont une fonction : on s’en tape d’avoir des bras « non conformes au couv de Elle », du moment qu’ils nous rendent autonomes et capables d’ouvrir notre bocal d’olives sans aller sonner chez le voisin. On nous aime parce qu’on est aimable, on a des ami.e.s / un boulot parce qu’on est intéressant.e / sympa.e / drôle / parce qu’on sait faire des trucs. Et la vie, c’est ça. Être capable, et être libre. Je suis bien d’accord avec toi sur les Culottées, c’est important de se rappeler qu’on a une vie, un corps et un cerveau, pour s’en servir. Ça n’empêche pas de vouloir se faire joli.e, de vouloir avoir la peau douce ou d’acheter des fringues qu’on aime, mais pour soi, pour son plaisir, pas parce qu’il faut…

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  54. sibille a dit…

    Zut, Beyoncé est noire, j avais pas remarqué.
    Je vis à mi temps en Italie et là sur la plage y a pas beaucoup de minces, les ventres sont ronds, les hanches sont bien présentes et si tu n as pas de poitrine pulpeuse tu vaux rien en terme de féminité. Les vetements font souvent au minimum 42/44. Moi, je ne fais qu un 38 et je vous assure qu on ne me drague pas trop……
    Surtout, le sujet n est pas la minceur car entre le croissant du matin, la glace à 4 h, la pizza le soir en plus des vrais repas bof pour la ligne, quelle ligne ?? On est dans le plaisir de la vie.

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  55. vanessa a dit…

    J’ai lu les commentaires et je n’ai pas l’impression que quelqu’un aie mentionné « Celeste barber », qui officie sur instagram.
    Ses parodies de photos sont excellentes, et question acceptation du corps elle se pose en reine, à mon avis.
    Je ne poste jamais de commentaire mais te lis depuis des années.
    Merci pour tout

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  56. Paulinette a dit…

    J’ai également envie de vous remercier pour cet article Caroline…
    Je crois qu’il y a une confusion entre le manque de confiance en soi, qui peut toucher chacune, et la souffrance ressentie par les personnes qui, au-delà de ne pas avoir confiance en elles ou d’être mal dans leur peau pour tout un tas de raisons intrinsèques, sont continuellement jugées par la société et ses canons.
    Je ne suis pas ronde, et je ne suis pas forcément fière de mon corps, mais cela m’appartient et je n’ai pas de pression autre que celle que je me mets seule là dessus.
    Tout ça pour dire que non, le mal être n’est pas l’apanage des rondes, mais oui c’est relou de toujours s’entendre ordonner des trucs plus contradictoires les uns que les autres (« maigrissez », « cachez-vous », « faites du sport », « faites-vous plaisir », « soyez fières », « assumez-vous »…..) !
    Alors oui, rondes ou pas, qu’on nous foute juste la paix, enfin !

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    • Caroline a dit…

      merci, c’est exactement cela que je voulais exprimer. Je ne nie pas le sentiment d’être grosse, la dysmorphophobie etc. Mais les « vraies » grosses se le prennent en pleine face régulièrement pour de vrai. Et ça fait une différence.

      Répondre
  57. Méla a dit…

    Petit conseil pour ces fucking brûlures qui nous empêchent de mettre des jupes quand il fait chaud …

    Moi je mets du talc, le bon vieux talc des bébés qui se vend en pharmacie pour quelques euros !

    Cel dure toute la journée !! Et hop à moi les jupes !!!

    Merci, merci pour cet article !!!

    Répondre
  58. kath de Belgique a dit…

    Merci à toi pour cet article et tous les commentaires. Je confirme donc qu’on peut mesurer 175 cm , peser 60 kilos, ne pas avoir les cuisses qui frottent, avoir les seins et les fesses (et les pommettes) hautes et être terriblement mal dans son corps.. Et dans sa vie. Il suffit pour cela d’avoir eu une mère qui pendant 20 ans vous a appelée « un remède contre l’amour « . Je vous laisse à toutes deviner les issues des mes 3 histoires d’amour. C’était important pour moi de témoigner ici aujourd’hui.

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    • DOMINIQUE a dit…

      Kath, comment une mère (ou qui que ce soit) ose dire une telle chose ? Ma mère me disait tellement que j’étais jolie, que j’avais de beaux cheveux, que… oh mon dieu quelle tristesse.
      J’en ai connu, de ces mères en fait. Au cours de danse où la mère détestait sa fille qui était plus jeune et jolie, à tel point qu’un jour elle l’a giflée si fort qu’elle en a gardé une heure l’impact de la main sur sa joue. L’autre qui a collé sa fille dans un studio, toute seule, parce qu’elle l’empêchait de « refaire sa vie ». La gamine avait 13 ans. Et on parle « d’instinct maternel ». Mouais.
      C’est pourquoi j’aime tellement l’émotion que Caroline a envers ses enfants. C’est plus rare que l’on ne pense (même si je suppose que de temps en temps ce doit être la guerre. Difficile de piloter des adolescents en toute sérénité…).

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      • Reine a dit…

        RAV avec le post (sorry Caroline et les lectrices)
        @Dominique :J’ai lu un article sur Jeanne Moreau qui m’a beaucoup émue qui rapportait qu’elle avait eu des relations très difficiles avec son fils unique , car elle disait elle même que cet enfant elle ne l’avait pas voulu , qu’elle n’avait jamais eu de sentiments maternels et qu’elle l’avait collé en pension dès que possible ,parce que le cinéma , être comédienne, prenait tout l’espace. Et qu’elle aimait les enfants certes mais ceux des autres.
        Je ne peux m’empêcher d’avoir de la compassion pour cet enfant (qui au demeurant , est peintre à succès, heureux apparemment aujourd’hui)
        Mais je me dis que, quand on a comme ça une passion qui te brûle , comment gérer la maternité ou la paternité?
        A remarquer, l’article ne parlait absolument pas du père de son fils. Et de ce que, LUI , avait fait.

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        • DOMINIQUE a dit…

          Oui, Reine, il y a aussi Bardot qui n’a pas élevé son fils, mais le père s’en est bien occupé, d’après ce que l’on sait.
          D’après ce que j’ai pu voir autour de moi, cette histoire « d’instinct maternel » dont on nous rebat les oreilles est du foutage de gueule. Qui date du XIXème siècle, concept pondu par quelques mecs bien machos pour enfermer les femmes, bien sûr, dans leur « devoir de mère ». J’ai eu une mère adorable, douce et bienveillante, avec la pointe d’ironie qui va bien. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde, hélas. Loin de là.

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          • un.rien.de.mon.tout a dit…

            Pour continuer dans l’historique…
            L’idée d’élever son enfant et de s’y intéresser vraiment ne remonte qu’au XVIIIème siècle (cf Rousseau). Donc effectivement, on peut aimer ses enfants mais je vois ça plutôt comme un apprentissage plutôt que de « l’instinct maternelle ».
            Ne pas oublier qu’avant, il y avait beaucoup de mortalité infantile. J’ai été « choquée » lors de mes études quand je suis tombée sur un texte où il était question « d’échange d’enfants » entre cousins éloignés. L’un avait grave besoin de main d’oeuvre et l’autre avait trop de bouches à nourrir…
            Et je vois bien autour de moi (courses entre autre) que certains enfants sont vraiment à plaindre.

          • DOMINIQUE a dit…

            Oui, unriendutout (désolée, j’ai zappé les points !), Rousseau a contribué à ce courant de l’enfant, alors que lui-même… passons. Les petits étaient mis en nourrice, ils survivaient ou pas. On voit bien cela dans Maupassant, et je crois que cette histoire de cousins vient de là, ou du moins l’a-t-il raconté.
            Quand j’ai commencé à être adulte, à avoir des amis par moi-même, j’ai été frappée par le nombre de mes relations qui avaient des mères au mieux indifférentes, au pire toxiques. A tel point que je n’osais pas trop dire combien j’étais heureuse avec mes parents, chose dont je n’avais absolument pas conscience avant.
            D’ailleurs, mon père m’a rapporté qu’une institutrice avait mentionné dans mon bulletin scolaire « milieu familial exceptionnel ». Et pourtant on ne vivait pas dans un endroit déshérité, loin de là.

          • Nan a dit…

            Oui, c’est a thèse d’Élisabeth Badinter, elle avait beaucoup choqué à l’époque.
            Moi-même, je ne me souviens pas avoir été terrassée d’amour à la naissance de mes enfants, c’est venu progressivement, jusqu’à en être remplie et si heureuse de l’être.

  59. Ariane a dit…

    Je fais partie des vraies grosses, pas celles qui ont 15 kg de trop hein, les vraies de vraies, celles qui portent du 52 et qui pleurent quand parfois il est un peu serré.

    Je suis partagée à la lecture de ton billet. Évidemment j’ai envie de penser comme toi, de râler contre ces filles qui font du 38 et qui se plaignent mais finalement je ne suis ni dans leur corps ni dans leur tête. Et parfois même, je les envie de réussir à verbaliser ce malaise parce que j’ai tellement intériorisé que j’étais grosse, moche et pas aimable que je suis incapable d’en dire un mot – à quoi cela servirait-il de parler d’une évidence ? – hormis dans le cabinet de ma psy (et il m’a fallu 40 ans pour y arriver).

    Donc si le body positive permet à chacun de se dire que tout le monde à ses complexes, aux parents dediminuer la pression de la perfection, peut-être que ca finira, à la longue, par nous rendre un peu plus tolérants – envers nous-même surtout.

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    • Reine a dit…

      Hug, Ariane ….tes coms me touchent toujours beaucoup.
      Ok avec toi, et puis, quand ça agace et ben, on a toujours l’option de ne pas y prêter attention.

      Répondre
      • Ariane a dit…

        Merci Reine, tu as raison, heureusement qu’on garde notre liberté d’ignorer :-).
        Mais la question au fond est qu’on ne ressentira jamais la douleur des autres, donc c’est tellement difficile de trier le bon grain de l’ivraie.
        Pour moi par exemple, une fille qui fait du 46 n’a pas à se plaindre… alors où faut-il fixer la limite ?

        Répondre
  60. Vickie a dit…

    Le regard des autres qui fait comprendre qu’on est (trop) grosse.
    Pourtant 1,74m pour 80kgs, oui je suis trop grosse pour me sentir bien dans mon corps (10-15kgs pris rapidement sans maitrise, les cuisses qui se touchent même dans un 42) et surtout je sens le regard des autres. Un regard parfaitement salaud et j’imagine ce que doivent subir les « plus grosses ». Objectivement, mon excès de poids me fait souffrir physiquement.
    Une « camarade » qui me dit « c’est bien d’oser te mettre en jupe. » Et rentrer chez moi en colère parce que j’ai douté et demandé « ah bon mes jambes sont tellement grosses? » et à n’avoir pas eu de réponse mais un regard baissé, gêné. Et moi, humiliée. Humiliée par une nana idiote, moins diplomée que moi, moins pro et même moins appréciée pour mes qualités. Humiliée pour quelques kilos placés ailleurs que sur les attributs sexuels féminins! Je ne souffre pas de dysmorphophobie, je souffre de cacher un ventre qui est devenu gros (pas juste gonflé ou arrondi: non, trop gros. En bouée. En petite bouée diront certaines, avec raison peut-être).
    Un mec qui écarte tellement les cuisses assis dans le métro que j’ai envie de gueuler mais que je me retiens depuis que la dernière fois on m’a dit « qu’est-ce qu’elle dit la grosse? ». Quand t’es grosse dans un bon 42, t’es quoi dans un 44-46 ou plus?
    Je suis allée sur le site du « gras politique » que je ne connaissais pas et j’ai ressenti une colère sans fond à lire la liste « non safe ». Le mal qui est fait aux hommes et aux femmes! J’ai une collègue qui est très grande et grosse. Je ne supporte plus d’entendre des moqueries sur son poids ni d’entendre les gens la défendre à coup de « c’est pas sa faute ».
    Le regard qui est porté sur elle efface son intelligence et son professionnalisme. Au point qu’elle s’excuse d’être grosse. S’excuser de son corps! Quand on y pense!
    Mon amoureux grossit aussi dès qu’il ne se restreint pas. Mais la vie n’est pas de se restreindre. Il dit « je ne progresse pas aussi vite que je voudrais dans ce sport parce que je sens bien que ça me demande plus d’énergie de bouger mon corps ». Et la personne de lui répondre (pas un toubib, pas un ami, pas moi) « ben faut maigrir c’est tout », comme une évidence qu’on aurait le droit de dire aux gens.
    Cette envie que j’ai de balancer « vous semblez embarrassés par mon gras mais avez-vous idée de l’embarras que j’ai face à votre manque de tout? De culture, de littérature, de savoirs? »
    Mais non, ON a le droit de dire aux gens qu’ils sont gros mais ON ne peut pas leur dire qu’ils sont cons à bouffer du foin (et à demander du rabe!). Nan ON ne peut pas parce qu’ils le prennent mal, ces cons.
    ps: j’essaie de perdre du poids car le regard des autres m’efface et je finis par camoufler mon véritable caractère de fille qui a la rage de réussir.

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    • ES a dit…

      « Et la personne de lui répondre (pas un toubib, pas un ami, pas moi) « ben faut maigrir c’est tout », comme une évidence qu’on aurait le droit de dire aux gens. »

      J’ai l’impression qu’il y a pas mal de gens qui ne se rendent pas compte que maigrir, ça ne se fait pas en claquant des doigts (surtout si on veut que ce soit durable et que ça ne soit pas suivi d’une reprise de poids express)… y compris dans le corps médical, d’ailleurs.

      Répondre
    • charlotte a dit…

      Vickie, j’aime beaucoup ce que tu écris. Comme si le poids relevait uniquement de la volonté (ce qui signifie, en gros, que si tu ne perds pas de poids, c’est de ta faute). Alors que c’est évidemment beaucoup plus compliqué que ça –tout comme ça l’est pour l’accès à la culture, la soi-disant « intelligence », etc.

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  61. Djahann a dit…

    Je suis tout à fait d’accord. La société fait semblant d’être ouverte sur nos corps un peu ronds, mais dans les faits, ça la dérange toujours.
    J’ai d’ailleurs poussé une petite gueulante sur mon blog suite à une page mode spéciale rondes…. avec des fringues qui s’arrêtent au 40 ! Je t’invite à venir le lire ! Et la réponse du magazine en question vaut aussi son pesant de peanuts (ah non, ça fait grossir !)
    Bref, les ronds et les gros ne sont pas près d’être acceptés…

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  62. Catherine a dit…

    Bonjour à toutes
    J’ai 56 ans et je vis loin de Facebook Instagram et autres réseaux sociaux. Je fais un bon 42 et dans ma vraie vie avec de vraies personnes et n’ai pas l’impression d’être grosse ou ressentie comme telle.
    si je peux me permettre un conseil à toutes ces personnes qui « ressentent » leur corps par rapport au monde virtuel des réseaux sociaux c’est de se faire plaisir pour de vrai … Vivre en vrai et éteindre son portable ! Pour ce qui est de la photo en-tête … Je trouve un peu ridicule de se photographier dans cette position de yoga qui relève de l’intime.
    Je vous embrasse.

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  63. amelstos a dit…

    En, fait moi ce qui me gonfle par dessus tout c’est que partout, tout le temps, il n’y a que le corps qui compte, et le corps féminin en particulier. Franchement je ne comprend pas. Dans notre société évoluée on en est encore tout le temps à être obsédée par le corps féminin, qu’il soit beau, jeune, gros, moche, maigre. On scrute les femmes en permanence mais pas pour ce qu’elles sont, juste pour leur enveloppe physique. Et celle-ci est trop grosse, et celle là pas assez, et vas y que je montre ma cellulite sur Instagram, mes seins et tout le reste. Je ne comprend pas. Déjà, j’aimerais qu’on m’explique ce qu’à le corps féminin de particulier pour être à ce point objectivé en permanence. Pourquoi le corps féminin et pas le corps masculin ? J’imagine qu’il y a des études sur ce sujet et qu’il y a des raisons sociologiques à tout ça mais j’aimerais les comprendre. Ensuite j’en ai marre que les femmes participent à tout ça en faisant en effet cas de leur corps quotidiennement comme si c’était un sujet (je m’inclus là dedans hein, je ne suis pas meilleure que les autres) alors qu’on pourrait de temps en temps mettre en avant notre être plutôt que notre chaire. Moi le seul moment où je n’ai ressenti mon corps que comme un instrument bien utile c’était pendant ma grossesse et notamment pendant mon accouchement : tout ça prenait un peu sens et le regard médical sur mon corps qui n’était plus qu’une enveloppe pour autre chose, ça m’a détendue, je n’avais plus l’impression d’être hyper sexualisée malgré la nudité et tout ce qui va avec la joie de la mise à bas et c’est reposant ;-). Bref, mon commentaire est très brouillon et j’exprime mal ma pensée mais en gros :foutez-nous la paix avec nos corps bordel !

    Répondre
    • DOMINIQUE a dit…

      Tu sais, Amelstos, il y a un remède radical à tout cela : l’âge. On ne ressent pas son corps de la même façon à 13, 20, 30 ou 50 ans. La vie passe dessus. Nos centres d’intérêt aussi, heureusement. Instagram où l’on voit des filles toutes pareilles qui montrent selon la mode leur cul, leurs seins ou leurs jambes, ne deviennent pas un centre d’intérêt primordial, c’est le moins qu’on puisse dire. Idem pour les journaux de filles et leurs diktats (les bras sont le nouveau décolleté !!!). Prenons du recul, et ne condamnons pas les gamines qui s’amusent avec ça.

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      • amelstos a dit…

        Ce n’est pas qu’une question d’âge, c’est une question de personnalité. Je connais des femmes de 50 ans accros à Instagram et accros à leur idéal de perfection corporel. Le problème c’est que cela fait et créé des dégâts. Sur les jeunes filles notamment, sur les jeunes hommes surement aussi qu’on continue d’éduquer consciemment où non avec l’idée qu’une femme c’est surtout un corps, d’abord. Je ne condamne pas les gamines comme tu dis qui s’amusent, je ne dis pas qu’il faut avoir honte de son corps et ne pas le montrer, je condamne en revanche les influenceuses qui ne sont plus des gamines, qui sont suivies par des milliers de personnes et qui participent et encouragent cette objectivisation du corps féminin et l’économie qui tourne autour, ambiance « je viens de tester ce nouveau thé qui va vous faire mincir » and co. C’est mon petit énervement personnel…

        Répondre
        • DOMINIQUE a dit…

          Oh, le côté « j’ai testé pour vous la ventouse anti-cellulite » ou « le thé qui fait maigrir et rend les doigts de pieds roses » a toujours existé, ainsi que la cohorte des gens qui croient aux miracles. Bien sûr qu’il faut le condamner, ou du moins le regarder en haussant les épaules et passer son chemin.
          Récemment on m’a conseillé (« je t’assure, ça marche super bien ») un élixir à base de bave d’escargot contre l’arthrose. Cela rejoint le cartilage de requin, les poudres diverses de trucs exotiques… et l’arthrose ne touche pas les jeunes femmes de 20 ans !!!
          Une partie de l’humanité trouve toujours les moyens d’exploiter le malheur de l’autre partie…

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      • ES a dit…

        Hélas, l’âge ne suffit pas forcément… Ma mère a un peu plus de 70 ans et est toujours aussi complexée au sujet de son poids, et est à peu près incapable de manger quoi que ce soit de gras sans commencer à culpabiliser, à proclamer que le lendemain elle « va faire régime », etc. Ou comment se gâcher la vie… (et je ne crois pas qu’elle ait la moindre idée de l’existence d’Instagram.)

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        • Kaylee a dit…

          Oh, comme je peux comprendre… j’ai bientôt 67 ans, je regarde les plis de mon ventre de Bouddha quand je m’assois, j’enrage d’avoir le souffle si court en haut des escaliers, je regarde mon (gros) surpoids dans la glace et je me dis tristement : quand même, j’aimerais bien avant de disparaître de cette terre, contempler mon reflet enfin aminci et apaisé, me trouver jolie avant d’être dans l’urne, pourquoi je n’arrive pas à avoir la volonté de m’offrir « ça » avant d’avoir 90 ans ? Pourquoi je n’arrive pas, malgré Zermati, à enfin « respecter ma satiété » ?

          Répondre
          • ES a dit…

            Au sujet de ma mère: je précise qu’elle n’est en fait pas grosse du tout (elle a toujours porté du 38, récemment elle me disait que son IMC est de 21 ou 22 je ne sais plus)… C’est bien pour ça que son comportement me désole ! Elle a un peu de ventre, mais toutes les femmes de sa famille ont du ventre (par il y a eu une période où sa mère avait été très maigre mais elle avait encore un peu de ventre !) et là je pense que c’est la génétique qui joue.

            Quant à ce que tu dis, j’ai 42 ans et j’ai souvent le même genre de pensées que toi 🙁 Je n’ai pas le souvenir d’avoir eu à un seul moment depuis l’adolescence une vision positive de mon corps (ça a commencé par ma mère qui considérait que j’étais trop grosse, même si à l’époque j’avais en fait un poids tout à fait « normal », et m’a infligé des régimes dès 15 ou 16 ans… Rien de tel pour donner ensuite un rapport un peu pathologique à la nourriture !)

    • Jane B. Root a dit…

      Pourquoi le corps féminin ? Le corps féminin porte la vie et CA SE VOIT ! La raison est donc ancestrale et sans doute inscrite dans nos cerveaux reptiliens. Le pauvre corps masculin ne porte rien et rien ne se voit dans sa transmission de la vie. Il faut donc chercher des réponses par là concernant l’asservissement, les mutilations, les glorifications, les tentative de cacher ou de s’approprier les corps féminins.

      Et moi je ressens mon corps comme un instrument très utile, une mécanique formidable tous les jours dans mon boulot. Quand ton corps est ton instrument de travail tu ressens ce que tu as ressenti lors de ton accouchement au quotidien. Et oui, c’est « reposant ». Tant qu’il fonctionne …

      Répondre
      • O. a dit…

        @ Jane:  » Le corps féminin porte la vie et CA SE VOIT ! La raison est donc ancestrale et sans doute inscrite dans nos cerveaux reptiliens. Le pauvre corps masculin ne porte rien et rien ne se voit dans sa transmission de la vie. » Même si je suis l’un de ces « pauvres corps » féminins qui ne portent rien d’autre que leur propre vie, je trouve votre réflexion biologique intéressante.

        Société(s) normative(s) concernant le corps, diktats du « bien-être » et de « l’être bien » tantôt associés à la minceur, à la maigreur, tantôt à la rondeur des fesses, des seins, des hanches d’après l’exemple de Sibille en Italie. Dans tous les cas, culture du « comment il faut être » tout autant et même plus que celle du « bien-être », je trouve.
        Il me semble incontestable que le net amplifie ces injonctions. Jusqu’à être plus une célébration de la mort que de la vie au final? Par exemple, d’où a pu venir l’idée (morbide) chez certaines de calquer les contours de leur taille sur ceux d’une feuille A4?

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    • Vickie a dit…

      Cette obsession du corps féminin, y compris par les gens qui n’ont rien à voir avec celui-ci tient de l’asservissement universel de la femme. Même en la glorifiant, on l’asservit. On la chosifie.
      D’être belle dans les canons de beauté du moment, c’est notre voile, pour nous gommer. La conformité du corps gomme l’identité propre.
      (Le corps féminin est l’objet de toutes les malsaines attentions/intentions. Mais je ne crois pas qu’il soit facile pour hommes de se vêtir systématiquement, ni de se dévêtir. Je crois seulement, et je me trompe peut-être, que la mauvaise habitude de taire leur mal-être à ce sujet leur a été donnée. Tout comme la mauvaise habitude d’envisager la femme comme un objet de désir.)
      Un mec qui disait, pour flatter mes collègues et moi « toutes les femmes sont belles », Bac+2 Connard option séduction. Et deux nanas qui ricanent, flattées…
      « Bah non, toutes les femmes ne sont pas belles. Tous les mecs ne sont pas beaux. Mais en fait, on en a quoi à fiche du physique, on est des animaux de concours? »
      C’est l’essentiel des relations humaines/sociales/amoureuses la taille du cul? Clairement, ces injonctions sont sottes, passer à côté d’une histoire d’amour parce que le mec n’était pas ma came? Sottise! (oui j’ai des préférences physiques. Mais j’ai surtout des préférences intellectuelles!)

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  64. Jane B. Root a dit…

    Magazines féminins : j’attends moi, avec impatience, le numéro 3, le « spécial Noël ». Avec les recettes de la Forêt Noire quadruple étage au kirsch et crème triple fouettée et du Mont-Blanc crème de marron foisonnée, meringue française.

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  65. christiane a dit…

    Bravo pour ton article et ton pavé dans la mare. Mais je pense que ce sujet est transposable à tous ceux qui sortent de la « norme ». Mot que je mets entre guillemets, parce que je le trouve complètement idiot. Il faut peut être sortir aussi des revues « féminines », des blogs et des instagrams qui voient pas plus que le bout de leur nez. Il sont là pour faire rêver alors forcément « on » embellit la réalité. Je pense que pour être accepté, il faut s’accepter et se foutre du qu’en dira t’on, tout simplement. Pour ma part, si je suis mince, ce qui m’énerve prodigieusement c’est d’être classé dans les vieilles (j’ai 58 ans), celles qui ont mon âge plus ou moins comprendront. Dans ma tête il y a rien de changé avec mes 30 ans si ce n’est que je m’accepte mieux, ce qui est un comble. Revenir à des valeurs simples, se passer d’internet, ne plus lire ses revues féminines à la c.., ignorer les c.., le yoga aussi, en fait voir les choses différemment

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    • Henriette a dit…

      Complètement d’accord, je pense que ce qui arrive aux « rondes » peut, dans une certaine mesure (je dis bien dans une certaine mesure), être extrapolé aux « vieilles ». Même hypocrisie dans les journaux qui nous montrent des femmes « mûres » qui assument rides et cheveux blanc/gris sauf que ce sont toujours d’anciennes TRES belles femmes et que c’est un type de vieillissement bien précis qu’on choisit de montrer: des rides oui, mais pas d’affaissement, les bajoues et les poches sous les yeux sont pourtant le lot de beaucoup…

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    • ES a dit…

      On peut se foutre du qu’en dira-t-on, des magazines et des réseaux sociaux, mais par exemple on peut difficilement éviter totalement les magasins de vêtements par exemple (et parfois aussi les commentaires de l’entourage, des médecins, etc)

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  66. Linette a dit…

    La dictature des magazines ! C’est simple je n’en lis pas, sauf ceux de déco et même là j’en prends et j’en laisse (beaucoup). Donc on est comme on est, l’essentiel est ailleurs. J’aime votre plume (je ne connais pas votre tour de taille qui ne m’intéresse pas). Bonne continuation

    Répondre
  67. Kestrel a dit…

    Le body positive, c’est très bien, meme si c’est une arnaque quand la fille qui en parle fait du 38.
    Mais tant qu’on ne trouvera pas de jeans en 52 dans les meme rayons que tout le reste et sans avoir besoin de demander a la vendeuse ou d’aller dans une boutique grandes tailles, ca ne servira a rien qu’a se donner bonne conscience!

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    • Vickie a dit…

      Oui 1000 fois oui! Sur Asos , il y a un distingo: grande, petite, ronde. Et on trouve, le plus souvent, les mêmes produits mais avec une adaptation de la coupe à la morphologie: plus long si t’as de grandes cannes, plus large à la taille et aux bras si t’es plus grosse que maigre, plus court de jupe si t’es petite. C’est très bien, je crois, car il n’y a pas d’impression de « ah oui le rayon grosse madame, c’est au fond. Ben non, on n’a pas les mêmes choses ».

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  68. The Sexy Chemical Company a dit…

    J’aime beaucoup ton article, et je suis d’accord sur quasiment tout sauf… le fait que tu associes le body positive comme un concept n’ayant sa place que chez les femmes rondes.

    Le body positive, à mon sens, c’est d’abord s’accepter tel qu’on est. Tout le monde a des complexes, du 36 au 52, voir plus ou moins. De la même façon qu’une femme qui porte du 48 peut se plaindre de ces cuisses qui se frottent et souhaiter être plus fine. Tu trouveras aussi une femme qui fait du 34 et trouvera ses cuisses trop maigres.

    Idem pour le body shaming. Dans un resto, quand on insinuera à la femme ronde qu’elle soit se déplumer (« tu vas manger tout ça? », « tu te ressers ? », etc), on dira à celle qui est fine qu’elle doit se remplumer (« tu devrais plus manger », « c’est tout ce que tu prends ? », etc.).

    Que ce l’on soit fine ou ronde, au final, il y’aura toujours quelqu’un pour nous juger sur notre physique. Personnellement, je pense que le body positive, c’est juste apprendre à s’aimer tel que l’on est, peu importe sa corpulence.

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  69. Mentalo a dit…

    Excellent billet, Caroline, il me parle à plusieurs titres: personnel, et en tant que mère de 3 filles (et un garçon), dont l’ainée de 16 ans est partagée entre l’indulgence type body-positive (envers les autres), et l’exigence drastique (envers elle-même).

    Ce qui m’amène à la vraie réflexion suivante: cette « récupération » de cette « tendance » n’est-elle pas le signe que les curseurs ont encore bougé vers toujours plus de minceur à la limite du naturel? Ce que nous voyons comme une récupération opportuniste n’est-il pas bien plus grave – en d’autres termes: si ça se trouve, ces filles minces ou normales se trouvent réellement, sincèrement grosses. Et là, c’est grave, ce changement de perception de soi qui déforme tout au prisme des magazines et aux retouches Photoshop…

    Concrètement, il arrive à mon ado de se trouver « grosse » alors qu’elle fait 54kg pour 1m70, soit une taille 36, sous prétexte qu’elle a des formes (sportives) et non des os saillants…

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    • DOMINIQUE a dit…

      Mentalo, c’est la constatation que je fais depuis quelques mois : maintenant, il faut des os saillants dans le décolleté, etc. En effet, j’ai l’impression que « la mode » a franchi un cap de plus en ce domaine.
      Espérons que ce n’est qu’une lubie.

      Répondre
      • Mamie Nova a dit…

        Hey, hey !
        Pour votre gouverne, cela s’appelle des salières. C’est très charmant, surtout quand on a la chance d’avoir une belle mouche fichée d’un côté.

        « Que ces mouches sans vie ont de vivacité!
        Par leur noir aiguillon l’amour est excité ;
        Ces petits assassins arment la beauté même,
        Et leur air agaçant dit: Je veux que l’on m’aime ».
        (Ovide, Art d’aimer, 3ème chant

        Répondre
        • DOMINIQUE a dit…

          Mamie Nova, j’ai des salières que j’espère charmantes. Ce que j’évoque, ce sont les premières côtes en-dessous desdites salières.

          Répondre
  70. Eilemars a dit…

    +1 au gang des cuisses qui frottent !!! (Cette expression va me rester)
    (Enfin, sauf cette année ou j’ai découvert la crème Bariéderm qui évite les irritations dues au frottement… à défaut de mincir !)
    Merci pour cet article 🙂

    Répondre
  71. Anne So Catherine a dit…

    Une amie est atteinte depuis l’enfance de ce qu’on appelle une « maigreur constitutionnelle » sans problème de santé particulier : tous les os de son corps sont hyper visibles, c’est laid, c’est impressionnant ( elle fait régulièrement peur aux enfants) : elle vit à peu près le même calvaire que les « grosses » à ceci près que cela concerne sa maigreur. Des exemples ? « tiens, y vont rouvrir les fours ? » « elle revient d’Auschwitz ? » « ahh t’a vu ça ? « Pu **** vite filme là !! » « tu crois qu’on sent les os quand on rentre » ? etc …. Elle a conjoint et bande d’amis adorables, un bon job, 2 enfants adoptés, elle a fini par acquérir de haute lutte une bonne dose de confiance en elle et de joie de vivre. Malgré tout on a mal pour elle quand on est témoin de ça. La connerie humaine est sans limite et les réseaux dits sociaux accentuent de toute évidence le phénomène…

    Répondre
  72. Neomeris a dit…

    Bonjour,
    ces injonctions d’avoir un corps svelte et lisse sont assez pénibles, mais au delà de l’acceptation de soi, il faut rappeler que l’obésité est à l’origine de nombreuses complications: maladies cardio-vasculaires, métaboliques (dont le fameux diabète de type 2), problèmes digestifs, ostéoarticulaires, cutanés, respiratoires, augmentation du risque de cancers, baisse de la fertilité, etc.
    Si avoir des rondeurs est tout a fait « normal » (au delà de la balance, il faut voir l’IMC et d’autres paramètres), un corps trop gros est un corps malade. C’est une question de santé individuelle et publique.

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    • Anne So Catherine a dit…

      @ Neomeris : pourquoi un corps « trop » gros serait-il forcément malade ?! je me permets de te dire que les problèmes de santé que tu déclinent touchent tout autant les minces….c’est quand même dommage que la société invoque des prétextes aussi éronnés que culpabilisants pour pousser les femmes à maigrir

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    • ES a dit…

      Je suis étonnée que tu n’aies pas cru nécessaire de nous informer aussi du fait que la pluie, ça mouille.

      Est-ce que tu t’imagines qu’il y a encore des personnes obèses qui ne sont pas au courant de tout ça (à moins de vivre sur une île déserte) ?

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  73. Zau a dit…

    Désolé . Mais coup de gueule.
    Quand on fait un 44 ON N’EST PAS GROS BORDEL !
    Et si on fait un 54 ON PEUT ÊTRE EN BONNE SANTÉ
    Putain
    Merde
    Voilà
    Et imaginez qu’en plus…je mesure 1,52 m

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  74. Clementine a dit…

    Je suis plus que d’accord avec tes propos et je trouve que le ton et les mots choisi étaient tout simplement parfait! j’aime bcp la comparaison que tu as pu faire sur les journaux qui enorgueillissent de faire une une avec une femme noire éclaircie au possible sous photoshop. La récupération commerciale est partout. l’argent encore au détriment des gens et de leur vie.On ne devrait pas « féliciter » une femme ronde pour « s’assumer ainsi » ce genre de propos m’exaspère. on ne devrait pas avoir à le relever comme si c’était quelques chose qui serait remarquable par sa différence. Le foutez nous la paix est plus qu’approprié. Tant qu’on se concentre sur la forme de notre corps, la teinte de notre peau, la longueur de nos poils ou le nombre de nos boutons on ne pensent pas au reste. Bref, un grand merci pour cet article qui fait du bien
    PS : je fais du 36, j’ai mes petits soucis d’image mais je sais la chance que j’ai d’avoir un corps qui ne m’handicape en rien et qui me permet de vivre sans contraintes

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  75. Vieux Félin a dit…

    Je n’ai pas lu tous les commentaires donc peut-être un repeat mais il y a celles qui ont souffert de surpoids durant l’enfance et qui ont gardé, si ce n’est le surpoids, des morsures de honte indélébiles.
    Je ne suis plus grosse mais je le serai toujours aussi, je saurai toujours la douleur de vouloir croiser les jambes, les plaques à l’intérieur des cuisses, sous les aisselles et les premiers crush qui te répondent que tu ferais même pas l’affaire pour son chien.
    Bref, alliée du mouvement depuis qu’il existe, si je n’ai pas l’outrecuidance d’afficher un quelconque hashtag, je me sens légitime malgré tout.
    Bisous

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  76. Lili13 a dit…

    Ouai, bodypositive tout ça tout ça, mais je me fait la réflexion TOUS LES SOIRS en regardant la météo sur la 6, JAMAIS on ne verra une fille ronde, gironde, aux courbes généreuses, présenter la météo. TOUS LES SOIRS ce sont des filles, certes très jolies mais avec des tigh gaps de ouf, sur talons aiguilles de 8 centimètres, un taille 36 grand max…Les grosses et la société d’aujourd’hui= mauvaise limonade. Culpabilité entretenue.
    J’ai 30 kilos de trop, je hurle à chaque fois que je vois mon poids à 3 chiffres sur ma balance, mais quand je me regarde, je me dis : mais merde, je suis ronde, mais je suis jolie! Même si j’ai beaucoup de mal à m’accepter telle que je suis. Je fais avec.
    Merci Caroline pour ce billet fort sympathique.

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  77. Astrid a dit…

    La coïncidence entre la publication de ton article et de celui de Kiyémis tient sans aucun doute à l’avaclanche des injonctions plus ou moins implicites dont nous sommes les réceptacles à l’approche de l’été… La coupe est pleine n’en jetez plus, il fallait que ça sorte!
    Et puisque ton billet a été refusé par notre ami censeur je m’en vais de ce pas le partager allègrement. D’ailleurs cette photo m’a tout de suite fait penser à la comédienne Rebecca Chaillon, qui s’était distinguée lors des Out d’Or en remettant un prix dans le plus simple appareil: http://yagg.com/2017/07/01/out-dor-palmares-et-bilan-dune-premiere-edition-reussie/
    . Toute en « body positivité » en somme.

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  78. pendragon a dit…

    pour résister porter le tee-shirt de homer simpson (avec un beignet dans la bouche of course) et comme légende

    I am in shape
    Round is a shape

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  79. Emilie a dit…

    Chère Caro, MERCI! du haut de mes 21 ans, je peux affirmer que c’est absolument ce que je ressens. Les pantalons qui craquent au bout de 6 mois à l’entre-jambe et remettre le talc entre mes cuisses en été, je connais bien. Quel combat contre mon manque de confiance en moi, que les injonctions de mon paternel de ne pas manger une deuxième banane à midi n’a pas aidé. Je commence enfin à m’accepter. Mais comme cela m’énerve quand lorsque je pleure parce que je me sens mal, mes amies toutes bonnasses me disent ‘oui je comprend moi aussi je trouve que j’ai des cuisses trop grosse’. Non tu comprends pas, tout ce que tu mets te va, t’habiller en été n’est pas une corvées (fameuses cuisses dont le frottement fait remonter les shorts, et ces robes qui ont toujours l’air trop courte sur toi en taille L mais sur ta pote en taille S c’est mega canon). Mon dernier coup de grâce cet été: je viens d’essayer de racheter un pantalon noire en taille 42 chez Zara, pantalon dont jai encore le modèle acheter il y a 6 mois qui me va très bien mais troué à l’entre-jambe. J’ai essayé tous les pantalons noirs du magasin, mais ils ne grimpent pas au-dessus de la mi-cuisse. La vendeuse ‘oui cette année j’ai remarqué que je dois acheter des pantalons deux tailles plus grands que d’habitude’. Okay, mais deux tailles plus grandes que 42, ça existe pas trop quoi. Donc un connard quelque part a décidé que j’étais trop grosse pour porter sa marque (pourtant je ne suis médicalement pas en surpoids). Quid donc des jeunes filles mal dans leur corps et psychologiquement vulnérables qui ne pourront plus s’habiller chez zara car ‘trop grosses’? quid du body positivism dont se brague la marque (elle qui fait des pubs avec de belles noires, des jeunes femmes à la peau ‘zébrée’ etc.. progrès que je salue vivement car déjà l’idée que la beauté n’est pas racisée est un énorme progrès dont nous autres femmes blanches nous rendons pas toujours compte…)? quid de la réalité du corps féminin, fait pour accueillir des enfants, dans un monde où l’idéal de beauté est né de l’imagination de designer souvent gays, qui aiment les corps androgynes pour des raisons évidentes? Suis-je la seule à trouver cela scandaleux??????

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    • ES a dit…

      Merci beaucoup pour le lien vers cet article très intéressant !

      Certaines vieilles pubs figurant au milieu de l’article sont assez hallucinantes (en particulier la pub pour des cigarettes, sur le thème « pour rester minces, fumez une cigarette plutôt que de manger des sucreries ».)

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  80. Justine a dit…

    Honnêtement je comprends ta vision des choses c’est vrai que je ne m’étais pas aperçu de cette hypocrisie avant que tu ne cites le numero de Elle. Cependant j’aimerais ajouter que je trouve ça tous les commentaires qui ont suivi ton article me déroutent : suis-je la seule à ne jamais avoir été complexé par mon poids. Pourtant, je correspond bien aux « critères » des cuisses qui se frottent et j’estime que 76kg pour 1m65 oui c’est pas mal mais je ne sais pas je ne me suis jamais attardé sur ce statut. Je tiens quand même à ajouter que personne ne m’as jamais fait de réfélexions blessantes c’est peut être pourquoi aujourd’hui j’en ai pour ainsi dire rien à foutre. Oui je m’identifie à cette « classe » des rondes/grosses, mais est ce que pour autant j’en fait toute une histoire ? Non. Je n’ai aucune honte à demander la plus grand taille aux vendeuses (quoique quand même énervée du manque de réalisme des créateurs), je ne perçois aucune différence entre mes amis sveltes et moi et ne vois aucune raison à ne pas me mettre en maillot comme elle. Bref, dans cette époque où on prône le « lacher prise » je demande ce même état d’esprit sur nos corps et qu’on arrête de se gâcher la vie pour une peau plus élargie.

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  81. Rachel a dit…

    J’aime beaucoup ton article Caroline, comme toujours d’ailleurs mais la je me sens encore plus touchée vu que je fais partie du « gang des cuisses qui se touchent ». J’adore stephanie swicky aussi, je la suis depuis des années. J’ai pas lu tous les commentaires mais je reviendrai surement le faire plus tard car je pense qu’ils seront intéressants à lire… A bientôt!

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  82. Milky a dit…

    Coïncidence, je sors de la lecture de « Beauté Fatale », de Mona Chollet, qui si tu ne l’as pas lu t’intéresserait sûrement… Elle a des réflexes qui m’agacent parfois mais ça fourmille quand même de réflexions intéressantes. Et je pense que ce genre de livres devrait être offert à toute adolescente débutant sa vie de Fâme, ou tentant de la débuter au milieu des injonctions permanentes et de la propagande d’un idéal de beauté qui encourage surtout à la détestation de soi…

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  83. Mad Anonymette a dit…

    J’ai beaucoup aimé lire ton article, j’ai galéré a trouver la section « commentaires » noyée sous toutes ces réactions !
    A titre perso je suis une personne très mince qui ne prend pas de poids. Les réflexions que j’ai eues depuis toujours c’est « faut manger t’es trop maigre ». Je suis très à l’aise avec mon corps qui malgré tout est loin d’être parfait (vergetures, seins qui ont subi une grossesses, muscles en berne etc.) Je suis d’accord avec toi, le body positive au départ c’est plutôt une bonne idée. J’ai même trouvé ça génial qu’enfin des femmes tapent du poing sur la table en montrant fièrement leurs corps et en emmerdant les gens. Ce qui m’a gênée par la suite c’est de voir toute cette récupération marketing. Certaines marques et influenceuses en ont fait une marque de fabrique. Il n’y a plus rien de naturel a afficher aujourd’hui un #BodyPositive. Juste le fait de vouloir récuperer des clientes pour tel produit ou tel produit. Au final, in real life rien n’a changé. Dans la rue les gens ne sont pas plus tolérants, pas plus bienveillants. Je continue à entendre des phrases du type « tiens t’as vu la grosse la bas ? Bah tiens, un sunday a la main, faut pas se plaindre après ». Les humains sont comme ça. Tout le monde jugent ce qu’il voit. Avec plus ou moins de tact bien évidemment. N’importe quel hashtag ne changera rien à la vision humaines

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  84. Kathleen a dit…

    Je voulais partager ton article sur twitter et t’identifier mais je suis visiblement bloquée … je ne comprends pas pourquoi puisque je découvre aujourd’hui ton blog et ton profil.
    je tiens à le partager parce que ton article est criant de vérité ! Et résume parfaitement ma pensée …. Merci tout simplement ! <3

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  85. Lisa Moukori a dit…

    Bonjour Caroline,

    Je m’appelle Lisa, j’ai 21 ans et je suis actuellement étudiante en journalisme à l’Institut français de presse. Dans le cadre d’une recherche sur les tailles tailles XXS chez les mannequins, j’ai décidé d’aborder le body positivism et l’hypocrisie qu’il y a dans ce mouvement. Votre article m’a frappé et j’aimerais m’entretenir juste 5 minutes au téléphone avec vous si possible. Y-a-il un numéro sur lequel je pourrais vous joindre au plus vite? évidemment il ne sera communiqué à personne.

    Cordialement,
    Lisa Moukori

    Répondre
  86. Laure a dit…

    Quand je vois ces articles qui dénigrent les mouvements du type Body Positive je me dis vraiment que vous avez rien compris à rien. C’est pas Instagram qui dicte le mouvement. C’est vous et ce que vous en fait personnellement.
    Manger sain, savoir se faire plaisir, faire du sport et assumer son gras. Ca vaut autant pour les tailles qui font du 46 que du 38.

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