Catégorie : La ronde et l’homme

Embouteillages

Alors cette fois ci, la scène se passe… dans une voiture. Et toc !
Parce que je ne sais pas vous mais chez l'homme et moi, la voiture…
aïe.

Et quand je dis "Aïe", je suis très très très en dessous…

Lui: A ton avis on prend le périph ou on passe par Paris ?

Elle: Je n'en sais rien, c'est toi qui conduis, c'est toi qui décides.

Lui: Bon, on n'a qu'à prendre le périph alors.

Elle: mmm mmm…

Cinq minutes plus tard, coincés sur le périphérique.

Elle: C'est pas vrai, merde, on va mettre une heure pour faire deux cent mètres.

Lui: Ben ouais, c'est incroyable qu'à cette heure ci il y'ait autant de m…

Elle: En même temps on le sait, que le périph c'est l'horreur. (après un silence) A tous les coup dans paris y'a pas un chat.

Lui: Heu… quand je t'ai demandé…

Elle: Oh ça va hein ! Dans cinq minutes ça va être de ma faute aussi. Assume tes décisions, quand même.

Lui: Ok, ok.

Elle: De toutes façons si j'avais dit "on passe par Paris", tu
m'aurais répondu que le périph c'est plus rapide. Ne me dis pas le
contraire c'est à chaque fois pareil.

Lui: Je rêve.

Silence de plomb

Elle (ne pouvant pas s'en empêcher): En plus c'est moche et
ça pue ici. C'est incroyable que tu me fasses à ce point pas confiance.
A croire que parce que j'ai pas monsieur pénis entre mes jambes je suis
inapte à tout ce qui a un rapport avec la voiture.

Lui: Mais tu délires ou quoi ! Je t'ai DE-MAN-DE !

Elle: Oh écoute, hein, le débat est clos, on est coincés sur ce
périph à la con, on va pas non plus en rajouter en s'engueulant. C'est
juste que de penser qu'on pourrait être arrivés si tu m'avais écoutée,
ça me rend littéralement malade. Et le pire c'est que tu ne veux même
pas le reconnaître. En même temps je ne sais pas pourquoi je m'étonne,
une mauvaise foi pareille c'est typiquement masculin.

« Allo poulette ? »

La scène se passe…

Et nooooooooooon ! Perdu ! La scène se passe cette fois-ci au téléphone, parce que dans la vie il n'y a pas que le sexe.

Il y a aussi les conversations au téléphone avec les copines.

– Allo, poulette ? ça va ?

– Non, ça va bof. On s'est engueulés grave avec Sabre laser (NDLA: j'adore l'appeler comme ça, merci à celle qui me l'a inspiré dans un des commentaires).

– Qu'est-ce qui s'est passé ?

– Pas grand chose au départ, et puis c'est parti en live, je te dis pas.

– Classique… Raconte.

– Tu sais la semaine dernière, j'avais un repas avec des gens du
boulot. Je savais qu'il n'avait pas envie d'y aller mais je lui ai
proposé quand même, sans insister. Comme j'ai vu que ça le saoulait à
mort, je lui ai dit que c'était bon, que ce n'était pas grave, qu'il
n'était pas obligé.

– Tu ne m'avais pas dit que tu tenais vachement à ce qu'il t'accompagne ?

– Ben oui. Mais j'aurais voulu qu'il le sente DE LUI MÊME.

– Ah. Donc t'as rien dit et t'as rongé ton frein.

– Voilà. Et plus la soirée s'est approchée, plus je lui en ai voulu.
Et en même temps jusqu'au dernier moment j'espérais secrètement qu'il
me dise qu'il allait venir.

– Sauf que…

– Sauf qu'au moment où j'allais partir je l'ai vu se préparer tout
content son plateau repas et son DVD. Et là, j'ai compris qu'il ne
viendrait pas. Du coup j'ai été hyper sèche, il m'a demandé pourquoi je
lui faisais la tête, je lui ai balancé qu'il était vraiment dégueulasse
de me planter, il a répondu que je lui avais dit que ça ne me
dérangeait pas qu'il reste. Là je l'ai accusé de ne penser qu'à lui, je
lui ai dit qu'il n'était pas capable de faire un effort juste pour moi.
Lui est parti sur ses grands chevaux et m'a dit que je n'avais qu'à
répondre oui quand je pense oui et non quand je pense non plutôt que
l'inverse. Il a fini par me dire que j'étais chiante. Je suis partie en
claquant la porte et j'ai été assez conne pour croire toute la soirée
qu'il me rejoindrait pour s'excuser.

– Et forcément…

– Forcément.

– Ecoute ma chérie… Comment te dire…?

– Je suis chiante, c'est ça ?

– Oui, ça c'est sûr. Mais bon, c'est pas un grave problème et puis
depuis le temps on va dire qu'il y trouve sûrement son compte. Non, le
grave problème, c'est plutôt qu'après toutes ces années, tu puisses
encore espérer que quand tu lui dis "non, c'est bon, reste", il va
DEVINER que tu penses "je crève d'envie que tu viennes". Crois moi, il
entend… ce que tu dis. Pas ce que tu penses. Alors si tu veux un
truc, dis-le lui. Sinon, t'es pas au bout de tes peines.

****

Bon, les filles – et les gars, parce que franchement, sur ce coup là, je crois qu'on est tous pareils – c'est ma TROISIEME leçon de miss – pfiouuuu, je peux vous dire que c'est un de ces boulot ce job, j'en peux plus moi – et celle là est capitale: Personne – à part peut-être votre mère et encore – ne devine vos envies secrètes.
Et à la limite, quand ça arrive, c'est encore mieux que ce soit une
surprise. Sachant que souvent dans ce cas, c'est COMPLETEMENT par
hasard. Donc ne comptez pas dessus. Et DITES les choses.

Sinon, le bracelet gourmette de chez Tifany, faut pas rêver, vous
l'aurez JAMAIS. Et les soirées chiantes vous irez à chaque fois SEULE.

Je crois que je vais me lancer dans le coaching, moi.

Le clito notre ami…

La vie est amusante, parfois il suffit qu'on pense écrire sur un
sujet pour qu'on vous en parle. Alors au lieu de vous faire une grande
dissertation sur les qualités incroyables de notre interrupteur
préféré, meilleur ami de la femme – et qui soit dit en passant devrait
franchement devenir le votre, les gars – voici deux perles offertes en
l'espace de deux jours par deux amies à propos de Môsieur Clitoris.

Première perle:

– "C'est incroyable. La nature nous a doté d'un truc qui nous fait
monter aux rideaux pour pas un sou. Sauf qu'elle nous l'a collé à
l'extérieur. Pas de bol, les mecs ne s'intéressent qu'à entrer à
L'INTERIEUR. Franchement, moi je dis, si ça ce n'est pas la preuve que
même la nature est sexiste… En gros, vu que pour faire pousser la
fameuse graine il faut à tout prix RENTRER, le clito, c'est le dernier
de leurs soucis, aux mecs. Et ça depuis la nuit des temps." (Une amie fervente défenseuse de la cause des femmes, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué).

Deuxième perle:

– "Hey, Caro, tu te souviens de ce dialogue hilarant dans un épisode
de Sex and the city ? Je te resitue la scène: Miranda couche une ou
deux fois avec un mec avec qui elle se sent obligée de simuler à chaque
fois car il est tellement branque qu'elle a de la peine pour lui. Elle
en parle à ses copines, qui lui disent d'arrêter de coucher avec lui ou
de lui dire carrément. Ce qu'elle fait. Elle se lance donc dans de
vastes explications sur la femme et son corps. Et ça donne à peu près
ça :

– Bon, tu sais ce qu'est le clitoris ?
– Ben ouais.
– Tu sais à quoi il sert ?
– Ben ouais.
– Tu sais où il se trouve ?
– Ben ouais.
– Et bien il est au moins dix centimètres en dessous de là où tu penses…"
(Merci Mlle Vie pour ce fou rire hier en ce jour de grippe affreuse)

Voilà, c'était donc ma pensée du jour, mon conseil de miss n°2, qui
cette fois-ci s'adresse à vous les hommes (les filles, je SAIS que vous
êtes majoritaires ici donc n'hésitez pas à relayer l'information auprès
de qui de droit): "Toujours le clito tu chériras parce que c'est lui qui te donnera le mot de passe de la caverne d'Ali baba"… Et puis comme je sens que la forme revient, un petit dernier: 98% des femmes sont clitoridiennes. Les 2% qui restent sont des menteuses.

Edit: Hier, l'homme est rentré du travail avec un pot de Vicks. Je crois que l'amour, c'est juste ça, non ?

Il est trop petit ?

Bon, donc tout ça se passe après un calin coquin, dans
un lit bien sûr, parce que le carrelage… c'est… c'est… Allez,
tous ensemble…

TROP FROID !

Bien… Je sens que ça rentre.

Lui: Quand même, tu ne trouves pas qu'il est un peu trop petit ?

Elle: Mais arrête un peu avec ça ! Bien sûr que non.

Lui: T'es sûre ?

Elle: Oui. Et puis de toutes façons, je t'ai déjà dit que ce n'est pas le plus important, la taille.

Lui: Ah bon ? Alors pourquoi tu baves devant le gros paquet de Daniel Craig ?

Elle: Heu… Ben pour rien, c'est pas son maillot que je regarde, de toutes façons, c'est… c'est son torse.

Lui: C'est ça…

Elle: Mais enfin je t'assure. Combien de fois il va
falloir que je te dise que je me fiche qu'il soit petit ou gros ?
L'essentiel c'est qu'il fonctionne. Et de ce côté là mon loulou, y'a un
tigre dans ton moteur… Rrrrrrrrhhhh…

Lui (accablé): Donc tu vois, tu le reconnais. Il est trop petit.

Elle: Mais t'es dingue ! J'ai rien dit !

Lui: Si. Quand une fille dit "la taille ça compte
pas", c'est une façon polie de dire qu'il est trop petit. Tiens. Si tu
me dis: "je suis grosse, hein ?" et que je te réponds: "on s'en fout du
poids". Qu'est-ce que tu réponds ?

Elle: Dis-donc, c'est pas parce que ton pénis est minuscule qu'il faut m'insulter hein !

Lui: Tu vois !

Elle: Oui oui, très bien. Je vois très bien. Bonne nuit.

Bref, les filles, et ce sera mon premier vrai conseil de Miss,
de la même façon qu'on devrait dresser les hommes depuis leur plus
tendre enfance à répondre "non" à LA question des filles à savoir:
"j'ai grossi ?", il faudrait apprendre très très tôt aux filles à
systématiquement répondre "oui" à celle des garçons: "est-ce qu'il est
assez gros?".

Ne jamais, jamais, jamais, tenter d'expliquer que ça ne compte pas. Toujours, toujours, toujours, leur dire qu'il est énorme.

J'adore être miss, j'ai l'impression de mieux comprendre l'humanité, depuis…

EDIT: L'homme me demande – et ce absolument pas sous la contrainte, serre un peu moins chéri ça fait mal
de préciser que toute ressemblance avec un personnage ayant déjà existé
est totalement fortuite. J'ajoute – de mon propre chef, aïe, moins fort je te dis
– que la nature a été particulièrement généreuse avec lui et que JAMAIS
au grand JAMAIS il ne s'est posé la moindre question sur la taille de
son sabre laser. C'est bon là ? Tu peux me lacher maintenant ? Parce que je ne respire plus, là…

« Pas ce soir chérie… »

Je dis ça je dis rien mais un billet cul = 72 commentaires. Un billet culture = 17. Je dis ça, je dis rien, je vous dis.

Enfin je dis rien mais j'en tire les conclusions qui
s'imposent. Et je cède sans aucun scrupule aux sirènes de l'audimat.
Ben oui, c'est comme ça, je suis droguée, accro au succès. J'ai beau me
dire que je ne veux pas changer, en même temps je sens bien que je ne
suis plus tout à fait la même. Avant par exemple, je n'aurais jamais
parlé de sexe pour faire grimper la courbe de mes commentaires. Et bien
aujourd'hui, je n'hésite pas une seconde….

Bref… La scène se passe… dans un lit bien sûr, puisque je vous
dis que le carrelage c'est froid, c'est dingue ça, faut suivre un peu !

Elle: Mmmmm… tu sens bon, viens là mon loulou…

Lui: Non, attends, tu sais je n'ai pas trop envie ce soir.

Elle, interloquée: C'est qui ? Comment elle s'appelle ?

Lui: Quoi, c'est qui ? N'importe quoi, c'est juste que je suis fatigué.

Elle: Bien sûr, c'est ça. T'es JAMAIS fatigué !

Lui: Et bien ce soir, si. Je suis fragile moi
aussi, je suis pas une machine tu sais. T'aurais tendance à l'oublier
un peu ces temps ci.

Elle: Non mais c'est qui cette garce ?

Lui: Mais enfin… Il n'y a que toi. C'est juste que ce soir, j'ai envie de calins, de tendresse, mais pas de sexe, tu comprends ?

Elle: Tu te moques de moi. C'est ça hein ? C'est parce que je t'ai dit non hier. J'en suis sûre.

Lui: Je pourrais, mais non. Cela dit, tu pourrais comprendre, du coup.

Elle: Non.

Lui: Mais ça n'a rien à voir avec toi mon amour, je suis juste fatigué.

Elle: Tu veux qu'on se sépare, hein ? C'est ça, tu veux qu'on se sépare.

Lui: Tu délires complètement. Allez, viens dans mes bras.

Elle: ça va te couter un max en pension alimentaire, ça crois moi.

Lui: Non mais je rêve. Ils sont où tes discours sur
l'homme qui est une femme comme les autres ? Faudrait savoir, je
croyais que tu adorais mon côté sensible ?

Elle: Non mais comment t'as pu croire ça ? Je veux retrouver mon obsédé sexuel moi. Là je suis rejetée, bafouée, je suis humiliée.

Lui: Et moi, hier, la semaine dernière, et aussi samedi ? J'étais bafoué moi aussi.

Elle : ça n'a rien à voir.

Lui : Pourquoi ?

Elle: A ton avis ?

Lui: "PARCE QUE" ?

Elle: Et ben voilà. Allez, et maintenant fais moi un calin. Et surtout ne discute pas. Pense à la pension alimentaire.

Il te plait pas mon orgasme ?

Bon, puisque vous n'avez pas l'air d'être excessivement choqués par
les billets hot hot hot, en voici un petit. Je vous expliquerai bientôt
le pourquoi du comment, histoire que vous ne pensiez pas que je suis en
train de préparer ma reconversion professionnelle… Quoi qu'en fait…

La scène se passe… bref, le carrelage, non, toujours trop froid…

Lui: C'était bien hein ?

Elle: Oui, c'était bien.

Lui: Bien…bien ? Super bien, ou bien… bof ?

Elle: Mais c'était très bien, arrête.

Lui: Oui mais j'ai l'impression que tu n'as pas vraiment…

Elle: Mais si, avant, quand tu m'as carressée. C'était super bon.

Lui: Oui mais j'aimerais que tu… Pendant. Pas avec ma main, quoi.

Elle: Et pourquoi c'est si important ? Hein ? Le
principal quand même c'est que j'aie du plaisir, que ce soit grace à ta
main ou à monsieur pénis, c'est la même chose,  non ?

Lui: Ben non, c'est pas tout à fait la même chose.

Elle: Ah bon ? Et pourquoi ? Je veux dire, ta main, c'est un organe moins noble que ton sexe ? C'est moins utile au quotidien ?

Lui: Non c'est pas ça mais quand même, je veux dire…

Elle: Je vois très bien ce que tu veux dire. En
gros mon orgasme il compte pas, c'est un orgasme de seconde catégorie
parce que ce n'est pas ton sabre laser qui me l'a procuré. C'est ça ?

Lui: Heu… Non, c'est juste que…

Elle: C'est juste que quoi ?

Lui: Non… en fait, rien.

Elle: C'est bien ce que je pensais. Bonne nuit mon amour.

2007 année de la…

Alors voilà, ça y'est, on est en 2007. Je vous avertis, il peut être
dangereux de m'embarquer sur la pente glissante des rimes foireuses sur
2007. Après avoir passé une bonne partie de la nuit du 31 à tenter
toutes les associations les plus douteuses, je crois en avoir fait le
tour. Inutile de préciser qu'au fil des coupes avalées, mes trouvailles
et celles de mes camarades ont été de plus en plus scabreuses.

Alors vive 2007, l'année de la…

Bref, stop, le réveillon et ses cotillons, c'est terminé. Une bonne fois pour toutes, je vous la souhaite heureuse.

Trève de bavardages, en ce deuxième jour de la nouvelle année, voici un petit "elle et lui",
un peu pimenté. Je vous expliquerai bientôt pourquoi, mais il se peut
que certains billets se fassent coquins dans les semaines à venir. N'y
voyez aucune volonté de ma part de faire grimper l'audimat, de changer
de ligne éditoriale – qu'est ce que j'aime ça, de parler de ma ligne
éditoriale – ou de tomber dans la provocation. Encore une fois, il est
un peu tôt pour tout expliquer, mais quoi qu'il en soit, après tout,
nous sommes des êtres de chair et de sang, et personnellement, outre la
fête du nouvel an, le champagne rosé et les macarons Ladurée – spécial
dédicace au caramel-beurre salé – j'ai un certain penchant voire un
penchant certain pour toutes ces choses qui se disent, se font et se
défont sur l'oreiller…

Donc donc donc…

La scène se passe dans un lit – oui, le carrelage, c'est toujours et définitivement trop froid – après une sieste crapuleuse…

Lui: Tu aimes me faire ça ?

Elle: Hin hin…

Lui: Non, mais vraiment, tu aimes ça ? Je veux dire, ça t'excite ?

Elle (soupir): Ecoute, si je n'aimais pas je ne te le ferais pas.

Lui: Mais ça t'excite pas. J'aimerais que ça t'excite.

Elle: Disons qu'il y a des choses qui me plaisent plus, mais j'aime le faire pour toi. ça ne te suffit pas ?

Lui: Si, si… C'est juste que ce serait encore meilleur si je savais que ça te fait de l'effet.

Elle: Si tu n'es pas content je peux aussi ne plus le faire du tout.

Lui
(affolé): Non non, ça va, ça va. C'est juste que quand je te le fais,
moi, et bien ça me rend fou, tu vois ? Bien sûr, je te le fais parce
que je sais que tu adores ça. Mais aussi parce que moi, j'en ai
vraiment envie. Alors j'aimerais que ce soit pareil pour toi.

Elle: Ah, mais attention, ce n'est pas du tout la même chose…

Lui: Ah bon ? Pourquoi ?

Elle (après un silence):… PARCE QUE.

Tu veux ou tu veux pas ?

kamasutra

La scène se passe encore et toujours dans un lit parce que comme l'explique si bien Sally à Harry, "le carrelage de la cuisine c'est trop froid"…

Lui: Mmmm, j'ai envie de toi, viens là…

Elle: Rohh, qu'est-ce que t'es pressé…

Lui: Oui je suis pressé, j'ai envie depuis tout à l'heure, au restaurant. Viens… (il se jette sur elle)

Elle: Mais, attends, j'ai pas envie comme ça moi, doucement un peu…

Lui: T'inquiète pas, je vais m'occuper de toi, on va prendre tout notre temps. (Il la caresse et l'embrasse)

Elle: Non, mais c'est pas ça, c'est juste que tu ne me donnes même pas le temps d'avoir envie. Je sais pas moi, c'est bon aussi de sentir qu'on doit séduire l'autre. J'ai envie de te conquérir, tu vois ? Là à peine la lumière s'éteint que tu es au garde à vous. Tu parles d'un suspense…

Lui: Ben quoi, tu devrais être contente, non ? Et puis c'est bon, je suis conquis, depuis le temps. Tu sais bien comment je suis. J'ai des gros besoins, moi.

Elle: Et jouer un peu la comédie, c'est pas possible ? Faire genre que tu n'es pas sûr, que tu ne sais pas, que tu préfères attendre un peu… Regarde, moi, quand je te fais mariner, t'aimes ça, non ?

Lui: Bof… Je n'ai pas trop le choix surtout. Bon, d'accord, je te laisse venir. J'attends.

Dix secondes après

Lui: A y'est ? T'as vachement attendu, non ? Tu dois être super excitée, là, à mon avis…

Elle: T'arrêtes un peu ! ça fait à peine dix secondes.

Lui (bougon): Oh… moi j'en ai assez. Puisque c'est ça, bonne nuit. (Il se tourne)

Cinq minutes après

Elle: Hé…

Lui: Gprpprpmppfff…

Elle: Tu dors ?

Lui: Mmmmmoui…

Elle: T'es sûr ?

Lui: Mmmmm… j'ai sommeil, là, je suis en train de m'endormir…

Elle: Tu veux plus ?

Lui: Ben non, j'ai trop sommeil, tant pis.

Elle: T'as plus envie de moi, j'ai compris.

Lui: Mrgmrgrmrpffff…

Elle: C'est parce que j'ai grossi ? J'en suis sûre. Tu me trouves énorme, c'est ça. Du coup t'as plus envie de moi.

Une mégère pas très apprivoisée

m_g_re

Il y a des jours comme ça… ça ne vous arrive jamais ?

Des jours où on a beau savoir qu'on va trop loin et où on continue malgré tout…

– Non mais c'est quoi cette chambre là, les enfants ? Un vrai dépotoir. Vous allez me faire le plaisir de ranger ça immédiatement. Je vous avertis, je repasse dans une heure et tout ce qui traine encore part à la poubelle. Et je serais vous je ne rigolerais pas parce que moi je ne plaisante pas DU TOUT.

Quoi, pourquoi tu me regardes comme ça, toi ? Oui je suis énervée, et tu n'y es pas pour rien. D'abord si tu pouvais arrêter de machouiller ton chewing-gum comme ça ce serait génial. Ce bruit est insupportable. Et puis la lampe de la salle de bain a encore grillé. Depuis le temps que je te demande de voir ce qui cloche. L'ampoule lache tous les trois jours. Et comme par hasard quand c'est moi qui suis dans mon bain.

Et la tringle à rideaux ? On n'est pas censés en acheter une autre ? Mais non, rien. J'en ai ras-le-bol qu'on remette tout à demain comme ça, tout le temps.

Bon, cette chambre, on en est où ? Hein ? Vous n'avez rien fait là, je rêve ou non ? Quoi vous jouez ? Je pensais avoir été claire. Tout ce qui traine part à la benne. Oh et puis faites comme vous voulez, si vous voulez vivre dans une porcherie, c'est votre problème.

Où est passé mon Elle ? C'est incroyable. Je ne demande pas grand chose, là. Juste pouvoir lire mon Elle tranquillement. Forcément, il y a UN truc qui est parti à la poubelle, c'est mon Elle. De toutes façons personne n'en a rien à faire. Moi je dois faire attention à tout le monde mais alors pour qu'on fasse attention à moi, je peux toujours courir.

Ah et je t'avertis, ce soir, je n'ai pas du tout envie d'aller chez L et J. Tu iras tout seul, de toutes façon tu seras bien mieux sans moi. Je suis vilaine, énorme et je n'ai rien à me mettre.

– Hey, ça ira là ? Tu te calmes maintenant ? Qu'est-ce que tu nous fait ?

– Rien. De toutes façons tu ne peux pas comprendre. (après un temps)… J'ai grossi.

Quand est-ce qu’on sait ?

baiser_rodin

La scène se déroule dans un lit, parce que c'est toujours au lit qu'ont lieu les conversations les plus importantes. Les plus intimes aussi. Il et Elle chuchotent, serrés l'un contre l'autre.

Lui: Ils grandissent, hein, nos petits…

Elle: Et oui… Ce ne sont vraiment plus des bébés. Bientôt ils ne voudront plus qu'on les embrasse. Tu te rends compte ? Plus de calins…

Lui: Je ne veux pas qu'ils grandissent comme ça moi. C'est trop tôt, je n'ai pas eu mon compte. Il ne nous reste plus qu'à en faire un autre !

Elle: N'importe quoi ! Je croyais qu'on était d'accord, que c'était terminé ? Tu sais bien, ce serait compliqué avec trois enfants. On n'a pas la place. Avec mon travail, ça ne serait pas possible. Et puis on vient d'en sortir. Non, vraiment, c'est terminé.

Lui: Oui, tu as raison.

Après quelques minutes…

Elle: Tu étais sérieux ?

Lui: Non, je plaisantais, c'est juste que je suis nostalgique, mais au fond de moi je sais que c'est terminé.

Elle: Ah…

Elle se retourne dans le lit en s'éloignant ostensiblement de lui

Lui: ça va ?

Elle: Oui, ça va.

Lui: Ben non, ça n'a pas l'air. Qu'est-ce que tu as ?

Elle: Non, rien.

Lui: Allez, dis-moi.

Elle: Y'a que tu ne veux plus d'enfants. Y'a que c'est comme si j'étais ménopausée. D'un coup. Y'a que je vais avoir cinquante ans.

Lui: Dans quinze ans. Tu vas avoir cinquante ans dans quinze ans.

Elle: Oui et bien ça pourrait être demain puisque de toutes façons je suis hors service maintenant.

Lui: Mais enfin, tu es la première à dire que ce ne serait pas possible ? On était d'accord, non ?

Elle: Tu comprends rien ! C'est pas pareil si c'est moi qui le dit. Et puis là tu as réveillé mon instinct maternel. Du coup là, j'ai mal. Tu as fait joujou avec mon utérus. Tu lui as fait croire pendant deux secondes qu'il pouvait encore servir. Et ensuite tu lui as claqué la porte au nez. Sans aucun ménagement. Tu sais quoi ? C'est moche ce que tu as fait, c'est très moche.

Après un temps…

Lui: Tu es sérieuse ? Tu veux un autre enfant ?

Elle: Non, je ne crois pas. Mais je ne veux pas que tu n'en veuilles plus. Je veux que ça reste possible, je ne peux pas écrire le mot fin.