Le dernier jour a un goût de larmes. Alors Rose a décidé d’affronter l’épreuve avec la dignité d’une princesse. On a l’élégance chevillée au corps, chez nous.
Là où je suis, on capte essentiellement France culture. Du coup, dès que je cuisine, (souvent, j’ai un plan de travail de malade, je kiffe) j’écoute des émissions d’une hauteur intellectuelle qui me laisse parfois perplexe quant à l’étendue de mes capacités réflexives. Il n’empêche que j’en retiens quelques bribes et qu’il me semble me lester alors d’un petit supplément d’âme.
Du coup sur la plage je lis « summer and the city », de Candace Bushnell.
Sinon, cette robe, je l’avais achetée pour le mariage du neveu du churros (ce qui ne fait pas de moi sa tante) mais la moue de mon conjoint m’avait découragée de la mettre. Pourtant, merde, c’est une Sessun. Du coup je l’ai enfilée a la va vite hier pour aller dans notre petit resto et là, le churros a décrété que finalement, je n’aurais pas du l’écouter. C’est à n’y rien comprendre. Pourvu que Michel onfray propose quelques pistes de réflexion sur le sujet dans sa leçon de ce soir.
Au pire, je demanderai à Carrie Bradshaw.
Dans psychologies magazine, il y a une rubrique que j’aime bien, « la phrase qui a changé votre vie ».
La mienne, je crois, c’est celle là: « ce n’est pas parce que les choses sont difficiles qu’elles vous font peur, mais c’est parce qu’elles vous font peur qu’elles sont difficiles » (là tout de suite je ne suis plus très sure que c’était formulé comme ça) (mais on comprend le message, non?)
Il y en a une autre aussi: « ce n’est pas la destination l’important, c’est le voyage ».
Voilà, je suis à deux doigts de me prendre pour Marc Lévy, par contre.
A part ça, dans le magazine Avantages daté de septembre actuellement en kiosque, il y a un papier signé de ma blanche main. Pour info, quoi.
Et aussi, l’huile « honey bronze » de body shop déchire pas mal, ma chérie en est dingue.
Par rapport à l’année passée, on bouge beaucoup plus. Entendez par là qu’on a visité deux villes, Erbalunga au cap corse et l’ile rousse (dont vous pouvez admirer les palmiers ci dessous) (je me souviens d’une lectrice qui redoutait les cartes postales sur ce blog a base de photos mal cadrées, elle doit être rassurée, là). Deux endroits merveilleux, avec panoramas vertigineux lorsqu’on y accède. Je suis à ça de demander la nationalité corse. Mais je crains que l’Etat oppresseur m’en empêche. Voilà, à part ça j’ai acheté un epilateur électrique qui me rend un petit peu agressive. Et paranoïaque. Il fait aussi tondeuse, pour « styliser le maillot ». J’hésite vachement quand même, sur ce coup là.
La nuit dernière, j’ai rêvé que je payais le resto. Je faisais mon code de carte bleue, et il ne marchait pas. Alors j’en essayais un autre, puis encore un autre, puis encore un autre… Le problème c’est que pile quand le bon code était en train de me revenir, rose m’a réveillée. Ouf, ce n’était qu’un cauchemar, je me suis dit, éprouvant le même soulagement que lorsqu’on réalise que non, on ne s’est pas VRAIMENT pointé au bureau à poil.
Pourquoi j’eprouve le besoin de vous narrer cet épisode nocturne? Parce que le truc marrant, c’est que depuis, je suis absolument incapable de me rappeler mon code de carte bleue. Hilarant.
Pour une fois qu’un de mes rêves de réalise, j’ai tiré le bon numéro. Façon de parler.
A part ça, c’est le pied. Hin hin hin.
Il y a les livres qu’on aime, ceux qui nous font passer un agréable moment, qui nous font rire ou parfois nous émeuvent. Et puis parfois, il y a une perle, une œuvre dont on sait qu’il faudra du temps pour se remettre. Pas forcement parce que l’histoire racontée était dure ou poignante, mais parce qu’on a été le temps de la lecture, invitée dans le monde intérieur de l’auteur et qu’on a pu toucher du doigt l’immensité de son talent. « la grande maison » est de ceux là. Quatre histoires croisées, de femmes et d’hommes, liés sans le savoir par un bureau merveilleux. Il y est question de filiation, d’amour, du temps qui tue et de rédemption par l’écriture. Lisez Nicole Krauss, son précédent opus, « histoire de l’amour » est un bijou aussi. A bientôt…
Pour ma 1ère création à la farine de châtaignes, j’ai fait avec les moyens du bord (on est un peu au bout du monde dans notre maison idéale et demander au churros de faire dix bornes pour acheter de la poudre d’amandes pourrait plomber mon capital sympathie). Bref, j’ai adapté une recette de gâteau au choc basique, en remplaçant les 80 grammes de farine de blé par celle de châtaignes.
Résultat? Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j’ai tout déchiré sur mon passage. Même la chérie qui est de celles qui chipotent (c’est toujours ma préférée mais elle est chiante) s’est relevée pendant la nuit pour en manger. La texture est merveilleuse et il y a ce petit goût un peu rustique de châtaigne qui donne du caractère a ce gâteau sans prétention. Bref, je suis pas peu fière.
Il vous faut: 100 g de sucre, 3 œufs, 200 g de chocolat, 125 g de beurre et 80 g de farine de châtaigne. On fait fondre beurre et choc, on mélange œufs, sucre et farine et on agglomère le tout. Et on fait cuire pendant 20 minutes a 200 degrés.
A part ça, je fais du monokini cette année. Mais j’ai déjà mis en ligne une photo de ma jambe qu’on dirait un poteau (en vrai je crois qu’elle est un peu moins moche) donc je vais m’arrêter là au niveau de la mise en danger de mon image de fasheunista.
J’ai un bleu très gracieux sur mon mollet gracile. On pourrait penser que c’est le genre d’hématome qu’on se fait en se vautrant lamentablement dans une roulotte à trois heures du matin après avoir abusé d’un fameux coteau du Languedoc. Mais comme il ne m’est jamais rien arrivé de tel, j’opte plutôt pour un problème de circulation sanguine. En attendant ça me donne un genre, je pense.
J’ai appris à aimer la corse avec lui. Un ami de mes parents, de ceux pour qui ils auraient porté le cadavre, comme on dit. Nous avons passé des étés à camper ensemble sur cette plage, comme des romanichels que nous étions tous, avec pour seule douche la rivière d’eau douce qui se jetait dans la mer. Je l’entends encore appeler mon père quand le soir tombait: « Dominique, il ne serait pas pastis moins le quart? » Jamais Dominique ne l’a contredit, quand ce n’était pas lui d’ailleurs qui surveillait l’heure.
Je crois qu’en revenant désormais tous les ans à quelques centaines de mètres de notre campement de fortune, c’est ce bonheur perdu que je cherche à rattraper. Avec succès, souvent, même si mes 15, 16, ou 17 ans sont bien loin.
Il est mort ce matin, emporté en deux mois par un crabe sans pitié. Et sur cette plage, ce soir, il me semble les voir, tous les quatre, ma mère, mon père, Patrick et Criquette, trinquer à l’été, au soleil et l’amitié.
So long, Patrick. Je veux croire qu’un peu de toi restera pour toujours à Prunete et que là haut il sera désormais pour l’éternité l’heure de trinquer à l’été, au soleil et à l’amitié.